• l’année dernière
Jean-Marc Furlan était l'invité de l'After foot ce vendredi soir. A une semaine de la reprise du championnat de Ligue 2, le nouvel entraîneur du SM Caen est notamment revenu sur son limogeage d'Auxerre l'année dernière et les mois "difficiles" qui ont suivi.

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Transcription
00:00 le nouvel entraîneur de camp Jean-Marc Furlan qui nous fait le plaisir d'être dans l'after.
00:03 Bonsoir Jean-Marc.
00:04 Bonsoir.
00:05 Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation.
00:08 On est avec Walid Achershour et Kevin Diaz qui apprécient beaucoup tous les deux le
00:13 jeu, le style Jean-Marc Furlan.
00:16 Ce sera votre 14e saison en Ligue 2 avec un tout nouveau club, donc un nouveau challenge
00:21 pour vous.
00:22 Vous avez découvert la Normandie et le SM Caen.
00:26 Vous entamez toujours ces saisons avec la même passion.
00:29 Oui, avec la même passion.
00:33 En fait, très sincèrement, si tu n'es pas passionné par le football, le stress est
00:40 tellement important et les défaites sont tellement pénalisantes qu'il te faut une
00:46 passion sinon tu ne continues pas.
00:49 Ça fait 20 ans que je fais cet exercice et que je suis coach, mais il faut que ce soit
00:56 une passion profonde.
00:58 C'est ce qui est le plus important.
01:00 Et donc cette passion qui vous amène jusqu'à Caen.
01:03 Votre dernier match officiel sur un banc, c'était il y a presque un an avec Osser
01:06 en Ligue 1 avant d'être limogé.
01:08 Qu'est-ce que vous avez fait de cette année avant de revenir à Caen ? Est-ce que vous
01:12 en êtes servi peut-être en regardant les matchs ?
01:14 Oui, j'ai regardé beaucoup les matchs.
01:18 Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
01:19 Beaucoup plus que quand j'étais entraîneur, mais j'ai regardé énormément de matchs
01:25 de Ligue 2, de Ligue 1 et de Coupe d'Europe.
01:30 Ça m'a fait beaucoup de bien, même si ces huit mois ont été très difficiles parce
01:35 que ce que j'ai fait, c'est que j'ai beaucoup lu et beaucoup écrit.
01:39 C'est ce qui m'a permis de passer le temps.
01:44 Vous avez lu sur le foot et écrit sur le foot ou sur toute autre chose ?
01:47 Non, j'ai écrit sur mes propres sentiments et sur le foot aussi, bien sûr.
01:54 Mais j'ai lu beaucoup de livres de foot, mais aussi beaucoup de romans ou d'autres
02:01 choses parce que j'adore lire.
02:03 En quoi ça a été très difficile Jean-Marc, ces huit mois ?
02:06 Non, c'était très particulier.
02:11 Après, mon licenciement, je n'ai eu aucune explication et pendant trois ou quatre mois,
02:19 ça a été particulièrement difficile.
02:21 Oui, je reconnais.
02:22 Vous dites que vous avez regardé beaucoup de matchs.
02:26 Nous aussi, on regarde beaucoup de matchs.
02:28 Vous, en tant qu'entraîneur, comment voyez-vous l'évolution du football en général ?
02:37 Vous avez regardé aussi les Coupes d'Europe, mais notamment en Ligue 1, avec cette tendance
02:43 à aller vers l'intensité, vers le pressing.
02:47 Aujourd'hui, on a souvent ce débat dans l'after, pourquoi vous pensez que les clubs
02:55 français, sur le plan européen, peu importe les entraîneurs, peu importe les effectifs,
03:00 n'y arrivent pas à créer des surprises ?
03:02 C'est très rare.
03:03 Oui, c'est assez particulier parce qu'en fait, nous les entraîneurs, on vit des moments
03:13 totalement différents.
03:14 D'abord, on n'a pas beaucoup de prise de décision et on vit avec beaucoup de joueurs,
03:23 de nombreux joueurs.
03:24 Et en plus, les joueurs ne sont pas comme nous étions au XXe siècle.
03:30 Ils sont totalement différents, ils sont très entourés et donc il faut une gestion des
03:36 ressources humaines complètement différente.
03:40 Et ça, c'est très très très important parce que tu te rends compte qu'au fur et
03:46 à mesure que le temps passe, l'entraîneur est beaucoup plus dans une précarité.
03:51 D'ailleurs, la preuve, c'est qu'au mois d'octobre, il y a eu 12 ou 13 entraîneurs
03:57 de Ligue 1 qui ont été licenciés.
03:59 Donc, c'est beaucoup plus difficile maintenant d'être coach que quand on était au XXe
04:07 siècle avec Giroud et compagnie, et sur Oddo et de Nouex et compagnie.
04:12 Sur le jeu et l'évolution du jeu justement dans le poste d'entraîneur, sur cette
04:17 intensité, sur ce pressing, vous qui êtes quand même depuis très longtemps dans le
04:23 métier, est-ce que vous la constatez aussi ?
04:24 Non, en fait, ça dépend des équipes.
04:29 Moi, j'ai regardé beaucoup l'Anse, c'était assez spectaculaire, c'était assez impressionnant.
04:35 Mais il y a beaucoup d'équipes aussi qui sont très très basses et qui ont 11 très
04:42 bas et qui défendent beaucoup.
04:43 Les équipes qui gagnent, Jean-Marc, c'est quand même… Aujourd'hui, l'Anse, c'est
04:47 l'équipe qui a eu les meilleurs résultats quasiment en Ligue 1 à un point du PSG.
04:51 C'est l'équipe qui a récupéré le ballon le plus vite, le plus haut possible sur tout
04:55 un sport.
04:56 Exactement.
04:57 C'est exactement ça.
04:58 Je reconnais que les 4 ou 5 équipes premières de Ligue 1 sont à la fois assez spectaculaires
05:06 et c'était assez spectaculaire.
05:07 Par contre, je dois reconnaître que quelque part, nous, dans le front français, on a
05:14 beaucoup plus tendance à vouloir défendre.
05:17 Voilà ce que je ressens.
05:19 Jean-Marc Furland, qui est avec nous dans l'After, entraîneur de Caen.
05:23 Et justement, puisque vous parlez de cette tendance à défendre pour une majorité de
05:29 clubs, ceux qui essayent de se sauver, et vous avez eu, vous, à chaque fois que vous
05:32 êtes arrivé en Ligue 1, des clubs qui justement devaient se maintenir.
05:36 Est-ce que d'ailleurs, ça vous agace d'entendre dire « en Ligue 2, vos clubs performent »
05:41 parce que justement, il y a ce style de jeu qui permet de monter en Ligue 1 et en Ligue
05:46 A, Jean-Marc Furland n'y arrive pas.
05:48 Le style de jeu Furland n'est pas adapté à la Ligue 1.
05:51 Est-ce que ça vous agace d'entendre ça ?
05:52 Non, en fait, ça ne m'agace pas, mais tu te rends compte que maintenant, au XXIe
05:59 siècle, tu as toujours 9 ou 10 équipes qui sont dans les 10 premiers, mais surtout tu
06:07 as après, derrière, 10 ou 11 équipes qui jouent le maintien.
06:10 Et ce qui est fondamental et capital, c'est quelque part que moi, je n'ai pas l'image
06:18 d'être avec Rennes, Lille, Lyon, Monaco.
06:21 Je n'ai pas cette image-là.
06:23 J'ai l'image d'un entraîneur de Ligue 2 et qui, si tu montes en Ligue 1, tu joues
06:29 le maintien.
06:30 Tu joues ça.
06:32 Parce que très sincèrement, par rapport aux étiquettes qu'on donne en France, c'est
06:38 totalement ça.
06:39 Alors que moi, je rêvais d'avoir Monaco, Lyon, Lille ou Lens.
06:45 Ça, c'était parce qu'à partir de là, tu as des joueurs absolument fantastiques.
06:52 C'est ce que disait Longoria, je crois, l'année dernière ou il y a deux ans, quand il s'est
06:59 part de Saint-Pauli.
07:00 Il disait qu'aujourd'hui, pour essayer d'exercer un jeu de position et avoir de l'ambition
07:04 dans le jeu, ça demande des très bons joueurs et des joueurs qui valent beaucoup d'argent
07:09 sur le mercat de transfert.
07:10 Et c'est vrai que ce que dit Jean-Marc, avoir des joueurs milieu de tableau, voire
07:17 maintien, est-ce que la qualité de joueur que tu as, le recrutement que tu as, est en
07:23 phase avec ces ambitions-là ? C'est aussi autre chose.
07:26 Il y avait aussi Mathieu Bonnemer dans une très bonne interview pour un média que Walid
07:31 connaît bien, je crois.
07:32 C'était le Club des Cinq, c'est ça ?
07:34 Oui, c'est ça.
07:35 Et qui avait fait une très bonne interview avec Walid et son équipe où il expliquait
07:41 très bien, même si on en avait déjà parlé en privé, la différence Ligue 2/Ligue 1,
07:47 où il avait vu aussi avec ses équipes, vous le savez parce que vous avez la recette pour
07:50 la Ligue 2, mais qu'il fallait notamment avoir la possession, agresser l'adversaire parce
07:55 que les adversaires avaient plus de difficultés qu'en Ligue 1 pour ressortir les ballons
07:59 dans ce cas, etc.
08:00 Et à faire mal en transition.
08:02 Et à faire mal en transition.
08:03 Mais c'est quoi, vous, votre recette pour la Ligue 2 du coup ? Même si vous voulez
08:08 peut-être la garder.
08:09 Il ne veut peut-être pas le dire à tous les adversaires qui arrivent.
08:11 Non, très sincèrement, je n'ai pas forcément de recette pour la Ligue 2.
08:16 Moi, ce qui… C'est comme disait Roland Courbis, il disait « quand j'étais joueur,
08:21 j'étais un serial killer, un tueur à gage parce que j'étais stopper et je m'insacrais
08:26 tous les ans dans le centre ». Et Roland, il disait maintenant, c'est incroyable,
08:32 lui, il fait un jeu offensif.
08:34 Mais moi, ce que j'ai beaucoup aimé en Ligue 2, et même si je suis en Ligue 1, c'est
08:42 comment tu donnes beaucoup d'émotion au public, au peuple, aux gens qui viennent,
08:50 aux supporters, par la possession du ballon et par le jeu offensif.
08:55 C'est ce que j'adore.
08:58 »

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