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Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, est l'invité du Grand entretien du 6/9 de l'été. Il réagit notamment à la mobilisation d'une partie des policiers en soutien à un collègue mis en examen et placé en détention provisoire suite à de graves violences envers un jeune homme de 22 ans. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-27-juillet-2023-5562561

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00:00 inconnu du grand public il y a encore deux ans. Notre invité est aujourd'hui numéro
00:03 2 du Rassemblement National à l'Assemblée et il est l'un de ceux qui ont marqué l'année
00:07 parlementaire, parfois d'ailleurs assez dépend. Bonjour Jean-Philippe Changuy, député RN
00:12 de la Somme, conseiller régional des Hauts-de-France. J'entends l'émotion des policiers mais la
00:16 justice doit faire son travail sereinement. Elisabeth Borne hier soir sur la même ligne
00:20 que le président face à la fronte dans les commissariats. Pas de commentaire sur les
00:24 propos du patron de la police qui a demandé, je le rappelle, la libération du policier
00:27 marseillais en détention provisoire. Comment vous l'interprétez ? C'est très difficile
00:32 à interpréter parce que quand Elisabeth Borne dit que la justice doit travailler
00:36 sereinement, elle renvoie en fait à la première prise de parole du président de la République
00:40 au lendemain de la mort de Nahel, à savoir qu'il avait fait des commentaires qui justement
00:45 rompaient avec la séparation des pouvoirs et exprimait une opinion personnelle assez
00:50 grave d'ailleurs sur les circonstances de ce drame. Mais oui, c'est la poursuite de
00:54 l'affaire. C'est exactement la poursuite de l'affaire. C'est qu'en fait on a commencé
00:56 avec un gouvernement et un président de la République qui n'ont pas gardé leur sang-froid,
01:00 qui n'ont pas respecté les institutions, qui ont cru pouvoir donner leur opinion sur
01:05 une affaire en cours sans éléments particuliers pour l'enquête. Et compte tenu de la colère
01:10 légitime des policiers sur ce dossier-là, ça a empiété sur d'autres dossiers. Voilà.
01:13 Et donc maintenant, ils ont fait, ils font exactement, ils essaient de courir après
01:17 les événements qu'ils ont eux-mêmes déclenchés. Et donc il faut tout simplement que le gouvernement
01:21 et le président de la République reviennent au fait qu'ils soient garants de la séparation
01:26 des pouvoirs.
01:27 Mais vous, vous choisissez la police ou la justice ?
01:29 Il n'y a pas de raison de choisir entre la police et la justice comme institution. Il
01:33 y a par contre, par les personnes, il y a des policiers, les forces de l'ordre qui sont
01:37 au quotidien sur le terrain pour affronter la délinquance et la criminalité, qui une
01:42 fois de plus ont fait des efforts et ont exposé leur sécurité, leur intégrité personnelle
01:47 lors des émeutes, donc ont besoin d'être soutenus. De l'autre côté, vous avez des
01:50 magistrats. L'essentiel, une très grande majorité fait leur travail. Vous avez une
01:54 petite minorité qui fait visiblement de la politique, politique qui n'est pas comprise
01:59 ni d'ailleurs par l'ensemble des Français, ni par les policiers.
02:02 La politique de la part du juge Marseillais par exemple ?
02:03 Le juge Marseillais en l'occurrence, moi je ne m'exprime pas sur des cas d'espèce
02:06 que j'ignore. Mais quand vous avez des communiqués une fois de plus du syndicat de la magistrature
02:11 qui tient des propos totalement inappropriés sur la police et ce n'est pas la première
02:15 fois, c'est totalement récurrent, il y a évidemment un grave problème. Et c'est
02:20 le deux poids deux mesures. C'est-à-dire qu'au quotidien, tout le monde peut entendre
02:23 dans les faits divers, des personnes qui ne sont pas en détention provisoire alors qu'elles
02:27 représentent de toute évidence un danger pour la société. Je rappelle que c'est
02:30 quand même l'objectif essentiel de la détention provisoire, c'est de protéger la société
02:34 d'un éventuel méfait ou d'un éventuel crime. Et deux policiers qui sont en détention
02:39 provisoire, alors je ne connais pas le fond du dossier, mais ils estiment qu'ils ne représentent
02:43 pas un danger pour le reste de la nation.
02:45 Et la détention provisoire, elle est décidée par un JLD après un débat contradictoire ?
02:49 Oui, bien sûr, il y a eu un débat contradictoire, mais on ne comprend pas pourquoi certaines
02:53 situations aboutissent à une libération et ces deux circonstances-là aboutissent
02:59 à un emprisonnement provisoire.
03:00 Sur le mouvement des policiers, est-ce que vous le soutenez, ce mouvement d'arrêt
03:03 maladie, de service minimum, qui perturbe sérieusement des commissariats, notamment
03:07 dans le sud de la France ? On a des gens qui veulent porter plainte et qui sont refoulés
03:10 à l'entrée du commissariat. C'est un mouvement que vous soutenez ?
03:12 Ce qu'on soutient, c'est que des revendications qui sont très anciennes sur le respect dû
03:17 à l'institution de la police, sur la reconnaissance de leurs conditions de travail, sur ces heures
03:24 supplémentaires qui ne sont jamais payées, sur le fait qu'ils exposent leur intégrité
03:28 et qu'il faudrait une présomption de légitime défense, sur la garantie de la protection
03:32 fonctionnelle.
03:33 Tout ça, ce sont des sujets anciens.
03:34 Donc, il faut les entendre, ils n'ont jamais été entendus, ils affrontent crise après
03:38 crise.
03:39 Donc, évidemment, ça on le soutient, mais on le soutient, on l'a toujours soutenu.
03:41 Sur la forme aussi ?
03:42 Ce n'est pas un soutien opportuniste.
03:44 Sur la forme, moi j'allège juste les policiers, attention, ils sont très soutenus par la
03:48 population et les forces de l'ordre.
03:50 Ce mouvement, on l'entend, il ne faudrait pas que la population puisse douter du service
03:56 public des policiers.
03:57 Donc, je pense que c'est toujours le même cas pour les urgentistes, c'est le même
04:01 cas pour les pompiers.
04:02 C'est normal de défendre ses droits, c'est normal d'avoir des revendications légitimes,
04:06 mais il faut toujours le faire avec le soutien des Français et donc assurer le service public.
04:09 Mais je pense qu'ils le font.
04:10 Vous, vous plaidez pour une présomption de confiance dans les forces de l'ordre.
04:13 Concrètement, ça veut dire quoi ?
04:14 Alors, politiquement, on plaide surtout pour une présomption de légitime défense.
04:18 Mais moi, quand je parle de présomption de confiance, c'est-à-dire que les policiers
04:21 sont formés, les forces de l'ordre en général, ils sont formés, ils assument la défense
04:25 légitime de la République.
04:27 Donc, il n'y a pas de raison spontanément de douter par rapport à la parole d'un
04:31 potentiel délinquant ou d'un potentiel criminel, surtout quand ce sont des récidivistes.
04:34 Il ne faut pas mettre à égalité, spontanément, avant l'enquête, la parole d'une personne
04:41 d'un criminel ou d'un délinquant et la parole d'un policier légitime.
04:44 Évidemment, après, il y a l'enquête qui se tient et personne ne doit mettre en cause
04:48 la réalité de l'enquête et son aboutissement.
04:50 Mais ça veut dire que les policiers ne doivent pas être traités dans l'enquête comme
04:54 les autres citoyens ? Il faut un statut spécial ? Il faut un statut interrogatoire ? Vous
04:58 iriez jusqu'à dire ça ?
05:00 Mais c'est pas un statut spécial, vous savez, il faut regarder les choses comme
05:04 elles sont.
05:05 Si vous êtes, moi je suis député, si je vais porter plainte ou si je m'exprime par
05:09 rapport à une plainte contre moi, les enquêteurs et la justice vont tenir contre de mon statut.
05:15 Donc on tient toujours le compte de statut social et professionnel.
05:17 Il faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt.
05:19 Donc oui, il faut considérer que la police, quand, et ça a été dit par tout le monde
05:23 d'ailleurs, elle exerce des missions de police.
05:25 Il ne s'agit pas d'appliquer ce statut ou cette référence à des policiers qui
05:29 sont en civil ou dans leur vie courante.
05:31 Mais quand elle exerce une mission de police qui est encadrée, qui est prévue, qui est
05:36 surveillée par la hiérarchie, oui, je pense qu'il doit y avoir une présomption de
05:39 confiance, mais surtout en termes juridiques, parce que là, c'est plus une question d'attitude.
05:43 Moi, j'ai dit ça par rapport, je le rappelle, c'est pour ça que j'ai commencé mon
05:46 propos par cela, par les positionnements des hommes politiques et des femmes et des hommes
05:50 politiques qui font des commentaires et souvent sur le dos, malheureusement, de la police,
05:53 mais parfois aussi d'ailleurs sur le dos de la justice.
05:55 Il faut que chacun reste à sa place institutionnelle avec de la prudence, qui était une vertu
06:01 républicaine.
06:02 Il faut de la prudence, il faut de la modération dans ces dossiers-là.
06:04 Il faut laisser les institutions fonctionner.
06:06 Donc la séparation des pouvoirs.
06:08 Bien sûr.
06:09 Donc le DGPN, il est resté à sa place quand il demande la libération, quand il estime
06:13 qu'il ne dort pas lorsqu'un policier est en détention prévisoire ?
06:15 C'est deux choses différentes.
06:17 Aussi, cette phrase a été beaucoup isolée de ce contexte et de l'interview.
06:21 L'interview est plus subtile.
06:22 Il sort des cas d'espèce pour avoir une position plus générale, mais lui, il est
06:27 dans son rôle.
06:28 S'il n'était pas dans son rôle d'ailleurs, c'est pas un fonctionnaire de faire l'objet
06:32 de commentaires ou d'appréciation politique.
06:34 Il a une hiérarchie.
06:35 Il a le ministre de l'Intérieur.
06:36 Il a la première ministre qui d'ailleurs hier s'est totalement défaussée.
06:38 Il y a le président de la République.
06:40 Donc s'il est dans son rôle et visiblement c'est le cas, il n'a pas été sanctionné.
06:44 Mais en tout cas, je le rappelle que la responsabilité en démocratie, elle relève des hommes et
06:48 des femmes politiques, des membres du gouvernement.
06:50 Donc il faut aussi arrêter d'utiliser les hauts fonctionnaires, qu'il s'agisse
06:54 des préfets ou des directeurs d'administration, comme des fusibles ou comme des boucliers
06:58 pour prendre des positions qu'ils n'ont pas à prendre par rapport à des hommes politiques.
07:02 - Tanguy, on l'entendait dans le journal de 8h, les plaintes pour violences policières
07:06 depuis le début du mois se multiplient avec encore une vidéo marquante ce matin.
07:10 La victime justement de l'affaire de Marseille, un Eddy qui raconte chez nos confrères de
07:13 Combini avoir été visé par des tirs de flashball, passé à tabac par des policiers.
07:17 Il a aujourd'hui le crâne complètement déformé.
07:19 Les images sont assez marquantes.
07:20 Il n'y a pas de sujet de maintien de l'ordre en France ?
07:23 - Oui, j'ai vu cette vidéo.
07:25 Personne ne nie le fait que cette personne ait subi une violence.
07:30 La question est, est-ce que l'exercice de cette violence était légitime ou obligatoire
07:36 dans le cadre du maintien de l'ordre et dans l'exercice d'une mission de police
07:39 ou pas ?
07:40 Et ça, je suis désolé, même si c'est difficile, j'imagine, évidemment pour les
07:43 familles, pour les proches, pour cette personne, pour tous ceux qui regardent avec humanité
07:46 ces vidéos, évidemment.
07:47 Mais on ne rend pas la justice et on ne fait pas une enquête à partir de témoignages
07:51 vidéos dans les médias, quels qu'ils soient.
07:53 Et donc là, il y a un problème.
07:55 Il y a un problème de manipulation de l'émotion.
07:58 Et on ne laisse pas la justice travailler sereinement.
08:01 La France est quand même une des rares démocraties, parce qu'on n'est pas habitué visiblement,
08:04 on ne se compare pas parfois à ça avec l'étranger, où la présomption d'innocence n'est
08:09 jamais respectée, où le secret de l'enquête n'est jamais respecté.
08:11 Et donc on arrive à des situations où vous avez des victimes qui témoignent avec, évidemment,
08:17 leur version de l'histoire.
08:18 Mais la justice, ce n'est pas la succession de témoignages individuels.
08:21 C'est une enquête qui aboutit à l'expression de la vérité, en tout cas de tout ce qu'on
08:25 peut approcher de la vérité.
08:26 Pourquoi le Rassemblement National n'a pas voté la loi reconstruction, qui, je le rappelle,
08:30 doit aider les collectivités à aller plus vite dans les chantiers post-émeutes, pour
08:33 reconstruire notamment les bâtiments publics ?
08:35 Mais, pardon, pour une raison très simple, c'est qu'on ne veut pas donner quitus à
08:39 un gouvernement et à un système d'alternance, ce qu'on appelait avant l'UMPS, mais qui
08:45 n'a pas beaucoup changé avec M.
08:47 Macron, qui finalement est l'incarnation de ce système, qui consiste à faire payer
08:51 par les contribuables des dégradations et un système qui ne fait que se dégrader.
08:55 Et donc nous, on voulait des actes forts pour rétablir la responsabilité des casseurs.
09:00 On a voté les passages de la loi où il s'agit d'aider les maires et éviter la bureaucratie.
09:06 Ce n'est pas ça qu'on a dit.
09:07 Le message politique, c'est qu'on ne peut pas faire comme si c'était rien passé.
09:10 On ne peut pas encore effacer par de la dette et des impôts les dégâts d'une minorité
09:14 qui recommettra ses méfaits si rien n'est fait.
09:17 Donc on a voulu des actes forts pour savoir qu'est-ce qu'on allait faire comme politique
09:20 sur la fin du laxisme de l'État, sur le rétablissement de l'autorité et sur le
09:24 fait que les casseurs doivent payer.
09:26 Et par exemple, je renvoie la responsabilité à nos adversaires, on a demandé comme préalable
09:30 que les communes qui soient aidées se soient constituées parties civiles dans les procédures
09:35 judiciaires contre les casseurs.
09:36 Vous avez même dit votre collègue, monsieur Defournard, pas d'aide publique pour les
09:40 collectivités qui ne se constituent pas parties civiles.
09:43 Oui, c'était la position de l'ensemble du groupe et de Marine Le Pen.
09:46 Pourquoi est-ce qu'elles ne le font pas ? C'est quand même pas compliqué qu'une
09:49 collectivité se porte partie civile pour demander le dédommagement, le remboursement
09:55 des dégâts.
09:56 Ça n'a rien d'extraordinaire, on ne demande pas un truc surréaliste.
09:58 Donc le fait qu'un certain nombre de communes, de dirigeants par idéologie, refusent de
10:04 défendre l'intérêt général, de défendre le contribuable, si un bien du contribuable
10:07 a été abîmé, le représentant du contribuable, à savoir le maire, le président des commerces
10:11 de l'Etat, doit demander…
10:12 Là en l'occurrence, le projet de loi, c'était surtout une question de procédure
10:14 pour aller plus vite sur les permis de construire.
10:16 Ça n'empêche pas.
10:17 Donc justement, on demandait comme préalable, on ne demandait pas que la justice rende
10:21 des décisions exceptionnelles rapidement, ça n'aurait aucun sens.
10:23 On demandait que la commune s'engage, se porte partie civile ou s'engage à le faire
10:27 pour bénéficier d'aide et que donc le contribuable soit reconnu aussi comme une
10:31 victime.
10:32 Et je peux vous garantir que moi dans ma circonscription et comme je pense dans beaucoup d'autres,
10:36 les Français veulent bien aider.
10:37 Ils veulent bien qu'il y ait des services publics, évidemment les financer, on est
10:40 un peuple généreux, solidaire et fraternel.
10:42 Mais ça ne doit pas être sans conditions.
10:44 Il y aura peut-être un projet de loi immigration à l'automne, c'est en tout cas la volonté
10:48 de l'exécutif.
10:49 Vous dites toujours non ?
10:50 On dit non au projet tel qu'il est aujourd'hui.
10:52 Ce n'est pas un projet de loi pour contrôler l'immigration, c'est un projet pour créer
10:55 une nouvelle filière légale à partir de situations clandestines.
10:59 De dire aujourd'hui, les personnes qui viennent illégalement dans le territoire mais qui travaillent
11:03 deviendront des immigrés légaux.
11:05 Dans ce cas-là, les personnes qui veulent immigrer en France n'ont aucune raison de
11:10 respecter les procédures puisqu'à la fin elles seront reconnues si elles travaillent.
11:12 Vous évoquez ce point qui cristallise les tensions avec le RN mais aussi avec LR, à
11:17 savoir des régularisations facilitées dans les métiers en tension, dans des secteurs
11:21 en tension très précis.
11:22 Mais vous savez bien que dans ces secteurs-là, notamment dans la restauration par exemple,
11:27 il y a déjà beaucoup de travailleurs immigrés dans les cuisines des grands restaurants parisiens
11:30 et que sans eux, ces cuisines ne tourneraient pas.
11:33 Et certains employeurs le disent, il faut arrêter l'hypocrisie.
11:35 Sans eux, personne ne veut faire ses métiers à 3 à 4 heures du matin.
11:38 On va avoir un problème de main d'œuvre très concrètement.
11:41 L'hypocrisie, si vous voulez, c'est consister à dire à longueur de journée que les salaires
11:44 sont bons dans ces secteurs.
11:45 Non, pas du tout.
11:46 D'ailleurs, il y a un certain nombre d'articles, Le Monde ou d'autres, où on réalise sous
11:51 couvert de prendre le RN à son propre piège, les salaires sont donnés.
11:55 Donc on apprend que ces personnes sont payées entre 1500 et 1800 euros pour se lever à
11:59 3 heures du matin pour prendre le premier RER, pour prendre le dernier, pour travailler
12:03 dans des conditions difficiles.
12:04 Moi j'ai été 5 ans dans la restauration à Paris.
12:05 Effectivement, je peux témoigner des conditions très dures de travail dans certaines cuisines
12:10 et certains établissements.
12:11 Donc non, les salaires ne sont pas bons.
12:12 Donc si les gens, les Français ou les immigrés légaux ne veulent pas travailler dans ces
12:16 établissements, c'est parce que les conditions salariales et les conditions de travail ne
12:19 sont pas bonnes.
12:20 Et donc ces travailleurs clandestins qui travaillent depuis 2, 3, 4 ans, on les renvoie ?
12:24 Oui, sinon il n'y a pas de différence.
12:27 Si vous ne renvoyez pas les personnes qui n'ont pas respecté la loi, la loi n'a
12:29 plus aucun sens.
12:30 Et donc non seulement vous ne respectez pas l'ordre public et la République, mais
12:34 vous ne pouvez pas faire de politique d'immigration.
12:36 Donc ce n'est pas contre les personnes.
12:39 Bien sûr qu'il y a des personnes qui sont venues avec des filières clandestines de bonne
12:42 foi, qui se comportent bien et qui sont sans doute de très bons travailleurs.
12:46 Mais il faut que la loi soit respectée.
12:48 Et par ailleurs, c'est le seul moyen de relancer aussi les progrès salariaux, les
12:53 progrès sociaux.
12:54 Parce que si vous avez sans cesse ce que Marx appelait une armée de réserve migratoire
12:58 qui peut venir suppler à des mauvaises conditions de travail, des mauvaises conditions salariales,
13:02 eh bien il n'y aura jamais aucun progrès.
13:03 Donc la loi garante des plus faibles et des plus exposés.
13:06 Et si demain vous légalisez une filière de travail dans les métiers en tension, je
13:10 peux vous garantir qu'il y aura encore des clandestins qui accepteront de travailler
13:14 dans des conditions encore pires.
13:16 Donc c'est une fuite en avant avec des bons sentiments qui aboutit au pire.
13:20 Donc il faut un cadre légal qui soit respecté, le droit des travailleurs qui soit respecté
13:25 et la France doit pouvoir choisir qui rentre sur son sol, qui ne rentre pas, qui peut rester,
13:29 qui doit partir tout simplement.
13:31 Je rappelle qu'il y a un volet d'urcissement, il y a deux volets dans ce projet de loi.
13:34 Il y a un volet d'urcissement, facilitation des expulsions, des reconduites à la frontière.
13:38 Mais s'il y a des bonnes mesures pour faciliter l'expulsion, c'est pour limiter le nombre
13:42 de procédures qui sont je crois sept et qui passerait de deux à trois, ce qui est déjà
13:45 énorme.
13:46 Bon, on le votera, mais c'est quand même très léger par rapport en fait à la...
13:51 Vous pourriez le voter ?
13:52 On pourrait voter le point, mais nous on a toujours voté depuis un an, vous parliez
13:55 que depuis un an qu'on est au Parlement, qu'on a ce groupe de 88 députés.
14:00 On vote tout ce qui va dans le bon sens, même quand c'est très loin de l'idéal que l'on
14:05 voudrait appliquer au pouvoir.
14:06 Encore une fois, cet été, c'est l'actualité brûlante si je puis dire.
14:10 On a une partie de l'Europe qui brûle de partout, une température record en Méditerranée,
14:15 les conséquences déjà très visibles du changement climatique.
14:17 Et on ne vous entend pas ou très peu là-dessus au Rassemblement National ?
14:21 On nous interroge peu, donc je vous remercie de m'interroger en l'occurrence.
14:25 Écoutez, vous le dites vous-même, mais vous savez, j'ai 37 ans.
14:27 Depuis que je suis petit, j'entends parler du réchauffement climatique, traité de Kyoto
14:33 et l'ensemble des COP qu'il y a eu ensuite.
14:35 Ce n'est pas le Rassemblement National qui gouvernait la France, l'Europe et l'Occident.
14:39 Ça ne vous empêche pas de faire des propositions ?
14:41 On fait des propositions.
14:42 On a toujours été des adversaires résolus de ce système de mondialisation qui est à
14:46 l'origine évidemment de la hausse des émissions de gaz à effet de serre.
14:49 On a toujours été un défenseur résolu de l'énergie nucléaire et de certaines énergies
14:54 renouvelables comme l'hydraulique.
14:56 Je vous rappelle que les barrages sont laissés à l'abandon de tout investissement depuis
14:59 15 ans.
15:00 Ce n'est pas la faute du Rassemblement National, c'est la faute des gouvernements successifs.
15:02 Est-ce qu'on a géré l'eau ? Est-ce qu'on a amélioré le système des canalisations
15:06 depuis 10, 15, 20 ans ? Non.
15:08 Toutes ces situations, malheureusement, ont subi les conséquences aujourd'hui, sans
15:11 l'héritage de ce système qui sur ce sujet-là comme d'autres n'a strictement rien fait
15:15 et qui continue.
15:16 Je vous ferai remarquer que le cadre aujourd'hui de lutte contre le réchauffement climatique
15:20 se poursuit dans cette mondialisation en faisant croire aux gens qu'on va pouvoir continuer
15:25 l'économie telle qu'elle s'est dérégulée depuis 30 ans et qu'on a juste à faire
15:28 quelques ajustements ou à créer des taxes pour que le système s'améliore.
15:31 Non, il faut repenser en profondeur le système de production, relocaliser un maximum de production,
15:36 organiser ça avec nos voisins parce qu'il ne s'agit pas de faire l'autarcie.
15:39 Il faut et surtout investir massivement dans l'innovation et la recherche parce qu'aujourd'hui
15:44 on a deux options.
15:45 Soit on est dans la décroissance mais ça ne marchera pas et donc même si la France
15:49 et d'autres pays entament cette voie-là, le reste du monde ne le fera pas et donc ce
15:52 sera une catastrophe.
15:53 C'est pourquoi on propose des innovations de rupture et une réorganisation de la production.
15:57 On va aller au standard parce qu'on a une question un peu plus précise sur ce sujet.
16:01 Bonjour Louis, vous nous appelez je crois des Landes.
16:03 Oui exactement, bonjour à tous.
16:05 Je me demandais en effet pourquoi principalement parler de sécurité et d'immigration avec
16:09 le RN alors remarque que la France est l'un des pays qui se réchauffe le plus vite dans
16:13 le monde aujourd'hui et notamment qu'est-ce que le RN proposait pour protéger les 5000
16:19 morts de la canicule qu'il y a eu l'année dernière en France.
16:21 Vous avez un peu anticipé sur ma question mais j'allais vous dire que les mots nucléaire
16:26 et éolien n'étaient pas acceptés ainsi que le fait qu'on ne représente nous la France
16:31 que 1 ou 2% d'émissions et que si on ne fait rien de plus comme vous le laissez souvent
16:36 entendre, ça fait 37% des émissions au niveau mondial pour lequel on ne fait rien du tout
16:41 et ça représente la première source mondiale.
16:43 Merci Louis, Jean-Philippe Tanguy vous répond.
16:46 Il y a deux sujets très différents.
16:48 Le système de soins qui doit accompagner les personnes fragiles face à la canicule
16:52 et au réchauffement, ce sont des réponses totalement différentes de la lutte globale
16:56 sur le réchauffement et la baisse de nos émissions.
16:58 Moi je suis désolé, on ne peut pas dire que le nucléaire n'est pas accepté.
17:01 Moi je l'affirme et je le confirme, le développement massif de l'énergie nucléaire dans tous
17:05 les pays qui peuvent le faire est une clé très importante pour lutter contre le réchauffement
17:09 car nous avons besoin d'énergie de manière massive pour continuer le développement des
17:14 pays.
17:15 On a reçu le Premier ministre de l'Inde, 1,5 milliard d'habitants qui vivent dans
17:18 des conditions très précaires pour l'essentiel de sa population.
17:21 Il est inenvisageable que l'Inde n'améliore pas son niveau de développement et si on
17:24 ne le fait pas avec le nucléaire, on le fera avec le gaz et le charbon.
17:27 Donc dire qu'on ne peut pas le mettre dans la réponse est complètement absurde.
17:30 Et les Coréens, parce que le monsieur va sans doute se dire qu'il faut 15 ans pour
17:33 trouver une centrale nucléaire, c'est faux.
17:35 Les Coréens aujourd'hui livrent des centrales entre 5 et 6 ans et le fait que le système
17:39 est démantelé, et que M.
17:40 Macron a démantelé notre filière nucléaire, effectivement est un grave problème pour
17:44 lutter contre le réchauffement climatique.
17:45 Et il y a d'autres sujets importants.
17:47 - Mais vous avez une expertise en interne au RN sur ces sujets-là ?
17:50 - Bien sûr qu'on a une expertise.
17:51 Je vais vous en donner un exemple.
17:54 Alors, lors des élections présidentielles, quelques partis, pas tous, ont estimé par
17:58 exemple le besoin d'électricité qu'il fallait pour décarboner l'économie.
18:01 Le macronisme l'a fait, le Ration national l'a fait et les insoumis l'ont fait pour
18:05 l'essentiel.
18:06 Par exemple, les Républicains n'ont rien fait, M.
18:07 Zemmour n'a rien fait et d'autres partis n'ont rien proposé.
18:10 Eh bien, les seuls qui avaient raison, c'est le Ration national.
18:13 Nous étions les seuls qui avaient estimé correctement l'électricité nécessaire
18:17 pour la décarbonation.
18:18 Les insoumis et M.
18:20 Macron avaient fait des estimations qui étaient 50% en deçà de la réalité.
18:24 Et là, RTE a fait sa nouvelle estimation par rapport à la loi Industrie Verte et nous
18:28 a donné raison.
18:29 Donc oui, nous avons une expertise.
18:30 On est peu interrogé là-dessus.
18:32 Le problème, c'est que c'est aussi des sujets, il faut le dire, qui demandent beaucoup
18:35 de temps d'explication.
18:36 Il n'y a pas de mesure gadget pour lutter contre le réchauffement.
18:38 Parce qu'on peut venir annoncer des taxes, venir annoncer des mesurettes.
18:42 Vu qu'on avait annoncé une aide pour recoudre ses vêtements.
18:44 Écoutez, il y a un moment, il faut être sérieux.
18:45 La question de la lutte contre les émissions globales de l'économie occidentale et la
18:49 possibilité pour le monde qui reste à se développer, ça demande des explications
18:54 sérieuses sur l'organisation du système de production dans l'agriculture, dans l'industrie
18:58 des transports.
18:59 Je vous en remercie.
19:00 Mais il n'y a pas de baguette magique.
19:01 Ça, c'est de la démagogie pure.
19:02 Un mot de budget, puisque l'exécutif est déterminé à faire des efforts budgétaires
19:07 dès l'an prochain face à une dette de 3 000 milliards d'euros après les années
19:11 Covid, la crise énergétique.
19:12 Le RN soutient le sérieux budgétaire ou pas ?
19:15 Oui, c'est pour ça qu'on ne soutient pas M. Macron.
19:18 Ce n'est pas une économie de sérieux budgétaire.
19:20 Ça fait six ans, et même avant qu'on ait été ministre de l'économie, que les finances
19:24 publiques sont extrêmement dégradées, avec des politiques clientélistes de chèques
19:30 complètement démagogiques.
19:31 Le bouclier tarifaire qui ne servait à rien, puisque maintenant il y a le rattrapage des
19:35 prix que M.
19:36 Le Maire avait juré sur tout ce qui existe, qu'il n'aurait pas lieu sans rattrapage.
19:40 Là, vous avez pris la semaine prochaine ces 10%, ça serait 75% sur l'électricité
19:44 sans le bouclier ?
19:45 Non, ce serait 75% avec les règles européennes débiles qu'on nous a imposées depuis
19:49 20 ans et qui d'ailleurs ont contribué au réchauffement climatique, malheureusement,
19:52 pour revenir sur la question d'avant.
19:53 Donc si on sortait des règles européennes et cette libéralisation absurde du marché
19:57 de l'énergie comme dans d'autres services publics ou monopoles naturels, on n'aurait
20:01 pas à payer 75% de plus, puisque le prix de production aujourd'hui de l'électricité
20:04 en France a un peu augmenté avec l'inflation, mais que ce soit le nucléaire, l'éolien,
20:08 le solaire, l'hydraulique, on découle stable et donc on est autour de 60 euros le mégawatt-heure
20:12 et donc on n'a rien à voir avec les prix de marché qui sont selon les bons et les
20:15 mauvais jours entre 120 et 250 euros.
20:18 Donc en fait, on est prisonnier une fois de plus de règles libérales absurdes qui ne
20:22 fonctionnent pas, qui sont d'ailleurs plus des règles oligarchiques que libérales et
20:26 on pourrait faire autrement.
20:27 Pour ce qui est des finances publiques, moi j'ai proposé lors des dialogues des Bercy
20:29 que toutes les forces politiques se mettent autour de la table pour identifier des économies
20:32 structurelles.
20:33 Qu'est-ce qui coûte trop cher ? Par exemple, la santé on le sait, tous les médecins,
20:37 tous les soignants nous le disent, la bureaucratie gâche un temps énorme de leur temps de travail
20:42 et a des coûts faramineux, il y a une suradministration en France au détriment du vrai service public.
20:47 Donc il y a des économies structurelles à faire qui devraient être consensuelles.
20:49 Et bien, ils refusent d'ailleurs, les républicains font à peu près la même proposition, et
20:52 bien le gouvernement refuse de réunir les forces d'opposition.
20:55 - Jean-Philippe Collier, votre bilan un an après l'arrivée de 88 députés à l'Assemblée,
20:59 vous avez voté, vous disiez, une part non négligeable des textes proposés par la majorité.
21:02 En revanche, aucun de vos textes n'a jamais été voté.
21:05 La normalisation, c'est plus dur que prévu ?
21:07 - Non, c'est tout à fait normal.
21:09 Écoutez, sous la Ve République, les Français et les Françaises savent très bien que le
21:12 principal parti d'opposition n'a pas beaucoup de voix au chapitre.
21:16 D'ailleurs, on fait plein de propositions qui sont reprises, mais la Macronie les dépose
21:18 à son propre nom.
21:19 Par exemple, Marine Le Pen avait proposé une aide accrue pour les familles monoparentales
21:24 et les familles isolées.
21:25 Et puis, le gouvernement trouvait que c'était une bonne proposition, donc ils ont repris
21:28 mot pour mot l'amendement, ils l'ont redéposé à leur nom, ils l'ont voté.
21:31 Donc, il y a pas mal d'idées de bon sens qu'on peut faire passer.
21:34 Et puis, on exerce surtout une pression en tant qu'opposition, une pression idéologique
21:38 et politique pour essayer de limiter les dégâts.
21:40 Malheureusement, c'est évidemment beaucoup moins bien que quand on sera au pouvoir.
21:43 - On vient d'apprendre que Gérald Darmanin, je reviens à notre sujet du début, recevra
21:48 ce soir les organisations syndicales de policiers Place Beauvau.
21:52 Vous saluez le geste ?
21:53 - Oui, très bien.
21:54 Après, qu'est-ce qui va être dit ? Qu'est-ce qui va être fait ? On verra.
21:56 Ça fait longtemps que les organisations syndicales sont reçues et qu'il n'y a pas d'amélioration
22:00 sur le terrain pour nos policiers ou d'ailleurs pour nos gendarmes.
22:03 - Il faut que le ministre de l'Intérieur s'exprime d'ailleurs, il ne l'a pas fait pour l'instant.
22:06 - Je ne sais pas, le président s'est exprimé, Mme Born hier s'est exprimé, si on peut dire
22:09 ça, parce que ce n'était pas très clair, surtout pas très intéressant.
22:12 Mais bon, je ne vois pas ce qu'il peut apporter d'autre.
22:15 Il faut surtout une résolution de ce conflit.
22:16 - Merci beaucoup Jean-Philippe Tanguy.
22:19 Député RN invité d'Inter ce matin.

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