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  • 7/26/2023
Ouvrier du bâtiment sur un chantier en banlieue parisienne, Mehdi emprunte l'autobus pour rentrer chez lui après son t | dG1fUmYtTFliSjc2U1E
Transcript
00:00 - Qu'est-ce que tu vas faire, Eugène Florent?
00:02 - C'est la place.
00:04 - Tu travailles ou tu vas travailler?
00:06 - Que c't'en a à foutre, dit lui où c'est, c'est tout c'qu'il te demande.
00:09 - On est à foutre de Borel, c'est une boîte à ordures.
00:11 Si y est bossé, y vont virer.
00:13 - C'est pas une preuve. - Ta gueule!
00:16 Alors, tu travailles ou tu vas travailler?
00:20 - J'connais pas le... l'envoi et l'embauche.
00:24 - Tu bosses sur les chantiers? - Oui, monsieur.
00:27 - Alors assieds-toi, bois un coup, j'vais t'expliquer des choses.
00:30 - Non, non, monsieur. - Si, si, si, bois un coup, ça me fait plaisir.
00:32 J'vais t'expliquer des choses, tu vas voir.
00:34 - Merci, merci. - Bah, enfin, merde, assieds-toi.
00:36 - Quoi? - On est du même bois.
00:38 Vraiment. Une bouteille de rouge.
00:40 Et ta porte à la terrine.
00:42 Faut que je bouffe un peu, sans ça, j'vais être complètement beurré, moi.
00:45 Assieds-toi, Bohamède!
00:55 - Ah!
00:57 Tu t'appelles Bohamède? - Non, monsieur.
01:01 - Vas-y.
01:03 Le racisme, on a beau dire que cela n'existe pas,
01:06 malheureusement, les exemples sont loin de manquer qui démontrent le contraire.
01:09 Racisme quotidien, presque involontaire, le plus dangereux de tous.
01:13 Celui de l'incompréhension, de l'ignorance de l'autre.
01:16 Daniel Mouzman, dans "Le Bounioul", nous explique la difficulté d'être un travailleur algérien dans la France de 1975.
01:23 Prendre un autobus, demander son chemin, chercher du travail,
01:26 autant d'expériences douloureuses où l'incompréhension et la haine sont le lot de tous les jours
01:31 pour ces hommes qui ont décidé de vivre en France et que nos compatriotes rejettent.
01:35 - C'est fasciste. Tu sais ce que c'est, les fascistes?
01:39 - Oh, et le fais pas chier avec tes conneries, c'est déjà pas si facile de trouver du boulot, surtout pour un bougnou.
01:44 - C'est pas une raison pour travailler n'importe où.
01:46 Les travailleurs immigrés, ils foutent la merde, parce qu'ils sont pas assez politisés.
01:50 - Parce que t'es politisé, toi. - Parfaitement, je suis politisé.
01:54 Tu occupes-vous de vos oignons, je m'occupe des miens.
01:57 Tu sais ce que c'est que des fascistes?
02:00 - Je bois pas le vin, monsieur. - Allez, tu vas pas commencer, toi aussi.
02:05 T'es un ouvrier, tu dois boire du vin.
02:07 Ça te donnera un commencement de conscience de classe.
02:09 Allez, bois. Bois, je te dis.
02:12 Ah, encore une gorzée.
02:16 Le fric.
02:18 Le fric, l'argent, l'artiste.
02:22 Qu'est-ce que c'est?
02:24 - Monsieur, moi, y'en a pas l'argent. - Et pas moi non plus.
02:27 Parce qu'on est pas des capitalistes.
02:29 Et les patrons, eux, ils en ont du pognon, ils font marner les autres.
02:32 C'est le burnou. Qu'est-ce que c'est, ce qu'est le burnou?
02:35 Et bah maintenant, terminé, j'ai joué le burnou.
02:38 T'as pas les chefs d'Over-Elle.
02:41 - Monsieur, s'il vous plaît, le papier. - Mais c'est bouffé ou quoi?
02:44 T'as pas besoin de les chefs d'Over-Elle.
02:47 - Le papier! - Oh, merde, regarde ce que j'ai fait de ton papier, moi.
02:50 Mais t'es con ou quoi? Non, ça va pas, t'es complètement beurré.
02:53 Jamais, ça suffit. Faut lui la paix.
03:01 Jamais, ça suffit. Faut lui la paix.
03:04 Pour une épée !

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