Christophe Malavoy "Une immense tristesse".
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
À 7h42, Europe 1 reçoit chaque matin un invité pour décrypter, commenter et analyser l'actu du jour.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
À 7h42, Europe 1 reçoit chaque matin un invité pour décrypter, commenter et analyser l'actu du jour.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Alexandre a bien connu l'actrice Jane Birkin. Christophe Malavoie a tourné avec elle le film "La femme de ma vie" en 1986.
00:07 Bonjour Christophe Malavoie.
00:09 Oui bonjour.
00:10 D'abord votre sentiment ce matin après avoir appris hier la disparition de Jane Birkin.
00:15 Une immense tristesse. J'ai appris hier, ça m'a coupé les jambes. Je me suis assis et je suis resté un moment silencieux.
00:25 La disparition de Bourville m'avait fait le même effet. C'est vraiment quelqu'un de Jane que j'aimais beaucoup.
00:32 J'ai eu la chance de travailler avec elle, de tourner avec elle, mais aussi de chanter avec elle.
00:38 J'avais chanté pour les shows des spéciales Jane Birkin produits par Marity Gilbert Carpentier.
00:47 J'avais chanté deux chansons tirées des comédies musicales américaines. C'était un grand bonheur de chanter avec elle.
00:57 J'ai chanté en anglais et elle m'avait fait confiance. C'était une belle âme, une très belle personne, une belle femme, mais aussi un cœur immense.
01:08 Elle s'est passée comment votre première rencontre avec Jane Birkin ? Vous vous en souvenez ?
01:13 Oui, parce que moi, en même temps, je démarrais un peu. Elle était beaucoup plus connue que moi. Elle avait commencé beaucoup plus tôt.
01:22 C'était émouvant de rencontrer aussi quelqu'un que j'admirais déjà. Et puis, ce film « La femme de ma vie », j'avais vraiment deux personnes avec Jean-Luc Trintignant,
01:31 qui avait été aussi une de mes idoles quand j'étais adolescent. Je rencontrais une grande actrice, un grand acteur. Pour moi, c'était un moment très émouvant.
01:43 Je me souviens de cette rencontre. En même temps, j'ai découvert une femme très accessible, très simple, surtout de l'autre, qu'il soit à l'aise, qu'il soit bien.
01:56 Elle a été d'un grand secours dans le film, qui était un rôle très difficile. J'avais ce rôle de violoniste alcoolique dans le film. C'était un rôle très dur.
02:06 Regine Varnier était un directeur d'acteur aussi pas facile et pas dur. Elle avait eu, bien sûr, la difficulté et mon stress.
02:17 Elle a toujours été à mes côtés pour m'aider, me soutenir. Elle voyait bien tout le travail que j'avais fait. On avait une complicité très importante.
02:28 On riait aussi parce qu'on avait besoin. C'était un film assez dramatique. Mais au maquillage, on avait cette complicité qui nous permettait de se rapprocher.
02:40 Parce que c'est comme ça aussi sur un plateau, on a besoin de partenaires, de se sentir aimé et d'aimer l'autre.
02:49 - C'est ça, Christophe Malavoie, vous dites rôle dramatique. On se souvient souvent des rôles de comédie marquants aussi de Jane Birkin avec Pierre Richard.
03:00 Mais oui, elle pouvait et elle avait de fait ses rôles plus complexes. On se souvient de cette histoire de violoniste virtuose mais alcoolique que vous incarnez.
03:10 Votre femme, dans le film, fait tout pour que vous décrochez de l'alcool, en vain, jusqu'à ce qu'un ami y parvienne. Et alors là, la relation change complètement.
03:21 C'est un rôle complexe qu'elle incarnait dans ce film, Jane Birkin.
03:24 - Oui, très complexe. C'était pas facile mais elle avait aussi une gravité. Il y avait aussi beaucoup de pudeur dans son jeu.
03:37 Mais elle faisait tout pour vraiment faire briller l'autre. Et c'est ça, sa grande force. Elle pensait que si mon partenaire est très bon, moi je serai encore meilleur.
03:48 C'était une belle âme. Ce qu'il a condamné toujours, c'était le cœur, la générosité, l'envie d'éradiquer la misère sur terre. Elle dégageait quelque chose, on ne pouvait que l'aimer, Jane.
04:09 - Elle ne se prenait pas pour une star. Voilà ce que dit d'elle notre confrère journaliste musical Jean-Pierre Pasqualini qui dit aussi
04:15 qu'elle était une femme à la fois maternelle et rock'n'roll. Vous avez retrouvé cette dualité chez elle, vous aussi Christophe Malavoie ?
04:22 - Oui, elle était un peu toutes les femmes. La femme aimante, la femme enfant, la femme ne se prenant jamais au sérieux, mais la femme aussi douée de gravité, de profondeur, de légèreté,
04:39 d'une grande pudeur et en même temps d'une impudeur. Elle était multifacette. Il n'y avait que le cœur qui la conduisait, qui lui disait d'aller au plus près de la vérité
04:53 et puis avec beaucoup d'humilité. Je crois que c'est l'humilité qui la caractérisait.
04:57 - Elle était aussi, et vous l'avez évoqué il y a quelques instants, Christophe Malavoie, quelqu'un de très engagé. Engagement contre l'extrême droite, oui,
05:05 engagement pour le droit à l'avortement, pour l'accueil des sans-papiers, pour la protection de la nature. Il y a beaucoup de terrains sur lesquels elle s'engageait publiquement.
05:12 - Oui, parce qu'elle était douée d'une grande humanité. Finalement, c'est ça qui l'intéressait dans la vie, c'était d'aider les autres.
05:22 Je pense que pour elle, tout le monde avait droit au bonheur. Elle se battait pour que les gens puissent accéder à ces moments de joie, d'enthousiasme.
05:34 Elle avait un oeil sur un plateau, elle voyait très vite et très bien si quelqu'un était en souffrance.
05:41 Donc elle se rapprochait immédiatement de cette personne pour l'aider, parce qu'elle pensait que sur un plateau, tout le monde doit être heureux.
05:49 C'est la meilleure façon de livrer le maximum.
05:53 - L'homme de sa vie, Serge Gainsbourg. On a souvent entendu que Jane Birkin était la muse de Serge Gainsbourg, un peu comme si finalement elle lui devait sa célébrité.
06:01 Elle a été bien plus que cela, en réalité, Christophe Malavoie. Elle a eu sa carrière, Jane Birkin, et un talent qui est le sien.
06:07 - Oui, bien sûr. Mais je pense que Gainsbourg, bien sûr, il a écrit des chansons magnifiques, des musiques qui restent, qui sont magnifiques.
06:19 Elle avait aussi, en tant que chanteuse, une façon d'interpréter. Et puis avec sa voix, son timbre, elle avait vraiment une véritable identité.
06:31 Ce n'est pas Gainsbourg qui l'a inventée. Elle était unique dans cette façon de chanter, avec cet accent qu'on a tous aimé.
06:43 Donc elle doit beaucoup, je pense, à Gainsbourg, qui lui a offert plein de possibilités aussi de magnifiques chansons.
06:53 Elle avait aussi beaucoup de caractère. - Beaucoup de caractère, oui.
06:59 - Oui, beaucoup de caractère, une grande force. Et puis je pense que la vie, elle lui a aussi...
07:06 Elle était dure, il y a eu des passages très difficiles pour elle, avec sa fille Kate, tout ça, c'était très difficile.
07:15 - Le souvenir de Jane Birkin avec vous, ce matin sur Europe 1. Merci, merci Christophe Malavoie.
07:20 - Eh bien, merci à vous. Et voilà, je repars avec toujours des images d'elle, des sourires qui me resteront de manière indélébile.
07:28 - On les garde aussi tout près de nous, ces images. Merci.