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00:00 Madame, Monsieur, bonjour et merci de nous rejoindre sur CETInfo.
00:09 Depuis le mercredi 5 juillet, les élèves collégiens candidats au BEPC connaissent
00:14 leurs résultats.
00:15 Le pourcentage du taux de réussite est de 31,47%, même s'il est en légère hausse
00:21 de 2,56% par rapport à celui de 2022, estimé à 28,89%.
00:27 Fausse est de constater que le niveau des élèves reste très bas.
00:31 Dans ce numéro donc du 7 à dire, nous allons échanger sur les raisons de ce faible taux
00:36 de rendement sur deux années consécutives, situer les responsabilités avant justement
00:41 de proposer des solutions pour relever le niveau des élèves.
00:45 Pour en parler, nous recevons Professeur Emea Dopo-Hachi, il est enseignant-chercheur à
00:50 l'École normale supérieure et NS d'Abidjan, spécialiste de grande maille linguistique
00:55 du français, également formateur des professeurs de lycées et collèges.
01:00 Bonjour M.
01:01 Adopo.
01:02 Bonjour Madame.
01:03 Bienvenue.
01:04 Merci beaucoup.
01:05 Alors M.
01:06 Adopo, en 2020, on a eu un taux de réussite au BEPC de 53,17%, en 2021, 41,27%, en 2022,
01:16 58,89%, puis là en 2023, 31,47%. On assiste à une évolution en dents de scie, selon
01:25 vous, pourquoi ?
01:27 Plusieurs raisons peuvent expliquer cette évolution, comme vous l'avez dit, en dents
01:33 de scie, mais il faut mettre les choses dans leur contexte.
01:38 Il faut dire qu'en 2020, on était dans un processus d'uniformisation des coefficients.
01:48 Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire que toutes les matières avec un coefficient
01:54 1 étaient de sorte que quand on fait retrouver la moyenne des élèves, il fallait juste
02:01 additionner toutes les disciplines pour avoir une moyenne. Et donc, quand la ministre actuelle
02:11 est arrivée, elle a pris la décision de revenir sur cette mesure, c'est-à-dire de faire
02:21 en sorte que les matières soient avec des coefficients différenciés.
02:26 Je prends un exemple tout simple. Dans l'ancien système, un élève qui a par exemple 6 en
02:33 français et qui a 14 en EPS, quand on divise, il a 10 de moyenne. Mais aujourd'hui, un
02:45 élève qui a 6 de moyenne en français, on va multiplier ces 6 par 3, on va ajouter
02:56 les 14 et on divise le tout par 4. Ce n'est plus exactement la même chose.
03:03 Alors donc, si en 2020 et même avant, le taux de réussite était supérieur à 50%,
03:14 cela s'explique plus ou moins. Je veux dire que ce taux-là, ce n'est pas la première
03:21 fois dans les années antérieures, bien longtemps, on assistait également à ce type de taux.
03:28 N'empêche que le taux d'échec est quand même assez élevé.
03:35 Tout à fait. Alors, certaines personnes disent qu'on ne devrait pas se focaliser sur les
03:42 31,47%, mais plutôt voir le fait qu'il y a 2% de plus par rapport à l'année dernière,
03:48 c'est-à-dire voir le verre à moitié plein plutôt que de voir le verre à moitié vide.
03:52 C'est quoi votre lecture de cette façon de penser ?
03:56 Oui, je pense que c'est vrai, il faut reconnaître qu'il y a eu une évolution même infime,
04:08 mais cela ne veut pas dire que le problème n'existe pas. Il faut reconnaître qu'il
04:15 y a un véritable problème, c'est-à-dire qu'il y a un taux d'échec qui est trop
04:21 grand et il faut faire un diagnostic pour donner la raison de cet état de fait.
04:28 Je pense que c'est pour cela que vous êtes là ce matin.
04:29 Tout à fait, oui.
04:30 Est-ce que vous pensez, M. Adopo, que nos élèves ont le niveau qu'il faut ? On a
04:36 l'impression que quand les élèves sont dans des classes intermédiaires, ça coule.
04:40 On arrive facilement à passer en classe supérieure, mais quand les élèves se retrouvent dans
04:44 des classes d'examens, c'est compliqué.
04:47 Oui, c'est très simple. C'est parce qu'au coup des examens, les conditions sont
04:54 mises en place pour qu'il y ait moins de tricherie.
04:58 Exactement.
04:59 Mais pendant… Pardon, dans les classes intermédiaires, c'est vrai, il n'y a pas trop de contrôle.
05:05 Je vais vous donner un seul exemple. Est-ce que vous savez qu'à la fin de chaque trimestre,
05:12 les enseignants arrivent à ce que chaque professeur dans sa discipline fasse des bonus
05:19 sur les moyennes ? On peut dire par exemple en français, celui qui a 8 de moyenne, on
05:25 peut faire plus de 2, il a 10. SVT également. Dans ces conditions-là, vous comprenez que
05:31 c'est plus ou moins aisé et puis il y a toujours des interventions des uns et des
05:36 autres.
05:37 Tout à fait.
05:39 Pendant les examens, tout est mis en place pour que la fraude soit réduite. Donc, cela
05:43 s'explique aisément.
05:44 Effectivement, vous avez parlé de conditions mises en place. Est-ce que justement tous
05:48 ces dispositifs ne participent pas à l'échec de nos enfants ? Parce que déjà, passer
05:55 un examen, on est en stress et savoir qu'il y a des caméras qui seront mises, savoir
06:01 qu'il y a la sécurité, est-ce que quelque part, ça ne stresse pas encore plus les enfants ?
06:07 Non, moi, je ne crois pas. Un élève qui est brillant, qui a bien étudié, qui a suivi
06:13 les consignes, qui a étudié au jour le jour, il n'a aucun problème. Ce qu'il faut savoir
06:20 aussi c'est que les examens en général, les épreuves sont faites pour les élèves
06:26 moyens. Celui qui a juste 10 de moyenne devrait s'en sortir pour un examen. Donc, ceux qui
06:31 ne réussissent pas sont ceux qui ont vraiment des problèmes en classe, qui ne suivent pas
06:38 en réalité. Voilà, donc ce n'est pas vraiment tout ce qui est mis en place. Au contraire,
06:44 tout cela devrait les rassurer.
06:46 Mais en même temps, il y a des élèves qui sont très bien en classe, qui ont deux fois
06:48 de moyenne et puis qui se retrouvent en train d'échouer aux examens. Est-ce que c'est
06:52 forcément ceux qui ne réussissent pas, c'est parce qu'ils n'ont pas travaillé ? Il
06:57 y a la chance aussi qu'ils peuvent intervenir ou ne croyez pas trop ?
07:00 Non, non, non, il n'y a pas de chance. C'est le travail. C'est vrai, il peut arriver qu'un
07:07 élève qui est brillant échoue. Cela peut arriver. On peut appeler ça un incident.
07:15 C'est vraiment un film en général. Un élève qui est brillant en classe, à l'examen,
07:20 il passe au lemaire. Moi, je connais des élèves qui vont en composition, qui vont
07:26 après la composition, ils sont sereins, ils cherchent à avoir des mentions. Pas seulement
07:34 de réussir l'examen, mais plutôt, est-ce que je vais avoir la mention, est-ce que je
07:40 vais avoir telle mention ? Donc, ce n'est pas vraiment tout le tirage autour qui est
07:46 le problème.
07:47 Donc pour vous, le problème, honnêtement, c'est quoi ?
07:50 Le problème, d'abord, le premier responsable, comme je l'ai dit, c'est un ensemble de
08:00 situations, de facteurs qui peuvent expliquer. Le premier facteur, on peut dire, c'est
08:06 l'apprenant lui-même, l'élève lui-même. Est-ce que les élèves suivent leurs cours
08:12 véritablement comme il faut aujourd'hui ? On a beaucoup d'élèves qui sont plus
08:17 motivés qu'il faut. Il y a des élèves qui ne suivent pas bien leurs cours en classe
08:24 et qui sont mûrs par l'environnement social qui leur montre beaucoup de choses de telle
08:32 sorte qu'ils sont dans la distraction. Donc, il y a d'abord eux. Ensuite, la société
08:41 même. La société aujourd'hui offre des modèles à ne pas suivre. Et malheureusement,
08:53 nos enfants sont influencés par tout ce qu'ils voient autour d'eux, sur les réseaux sociaux,
08:59 à la télévision, autour de ce que leurs parents font. Comme nous-mêmes, les parents,
09:04 nous ne sommes pas toujours des exemples, nos enfants aussi copient ce que nous faisons.
09:10 Voilà. Et la société aujourd'hui ne fait plus tout à fait la promotion comme il faut
09:18 des valeurs comme le travail, la probité. Et donc, les enfants, en regardant cela, font
09:29 exactement la même chose. Donc, ils sont portés sur la tricherie. C'est bien facile
09:34 d'arriver là-dessus, facile de les raccourcir. C'est pourquoi pendant les examens, on rencontre
09:40 beaucoup d'élèves qui viennent avec le téléphone portable. Un phénomène qui ne
09:46 se voyait pas à une certaine époque. Et quelque soit tout ce qui est mis en œuvre
09:51 pour justement empêcher la tricherie, on a l'impression qu'ils arrivent à réfléchir
09:56 et à outrepasser ces mesures-là. Oui, parce qu'ils copient ce qu'ils voient
10:01 autour d'eux. Aujourd'hui, on est dans une société où je pourrais dire que le soleil
10:08 est facilement l'expression de la marmaille. C'est-à-dire qu'on est dans une société
10:14 où c'est celui qui est rusé, celui qui réussit à tromper qui est célébré. Donc,
10:21 eux aussi, ils font preuve d'ingéniosité pour s'énorguer de cela. On a mis des dispositifs
10:29 en place, mais moi j'ai réussi. Voilà, vous voyez ? Donc, c'est ce qu'ils voient
10:35 autour d'eux sur les réseaux sociaux qu'ils copient malheureusement.
10:39 Alors, aujourd'hui, il y a la célébration des influenceurs. Pour moi, ils sont des anti-héros.
10:48 C'est quoi un anti-héros ? Un anti-héros, c'est quelqu'un qui fait
10:53 preuve de bravoure, qui pose des actes qui sont un peu de l'ordinaire et qui est célébré,
11:03 mais qui ne véhicule pas de valeur. Donc, vous pensez aujourd'hui que nos enfants
11:09 ont pour exemple ces personnes anti-héros-là et malheureusement, ils ne leur donnent pas
11:14 de bons exemples. Vous êtes là, un individu sort de nulle
11:19 part, il est riche, il a beaucoup de choses et puis c'est lui qui est partout, qu'on
11:25 voit partout, qu'on célèbre, on chante des chansons, c'est son nom qui est partout.
11:32 Écoutez, les enfants qui sont donc matraqués à longueur de journée par ces choses-là,
11:38 ils veulent faire comme eux, surtout que pour le faire, on n'a pas besoin d'aller
11:44 à l'école. Donc finalement, l'école c'est comme une croix pour eux, pour certains,
11:53 pas pour eux tous, heureusement. D'accord. Si vous deviez faire un classement
11:57 de toutes ces parties citées, c'est-à-dire les élèves eux-mêmes, la société, les
12:03 parents, qui vient en premier ? Moi je dirais c'est la société, voilà,
12:10 je dirais c'est la société parce que les enfants suivent mieux ce qu'ils voient
12:19 autour d'eux que ce qu'on leur dit. Les enfants sont éduqués par imitation.
12:27 Vous voyez, chez vous à la maison, vous avez une certaine façon de faire. Si vous
12:34 êtes aimable, quand vous sortez, quand vous voyez les gens, vous les saluez, vos enfants
12:40 sauront oublier de faire exactement la même chose. Quand vous êtes au volant de votre
12:45 voiture, vous voyez le feu rouge, vous vous arrêtez, c'est un message pour votre enfant.
12:50 Mais quand vous brûlez le feu rouge, l'enfant se dira mais on peut brûler le feu rouge.
12:55 Quand vous insultez par exemple les forces de l'ordre, l'enfant aussi dira qu'on
13:00 peut insulter les forces de l'ordre. En fait, c'est cela. Donc je pense que c'est
13:04 la société. Nos enfants sont nés dans une société déjà
13:09 structurée qu'ils ont trouvé, ils ont trouvé un certain nombre de choses. Ils sont
13:15 donc dans cette société et ils évoluent dans cette société. Donc la société les
13:19 influence d'une manière telle que tout ce qu'on leur dit, ils ne comprennent pas.
13:25 Votre enfant, vous avez beau lui dire de marcher de telle façon, mais quand il ouvre la télévision,
13:31 il voit certaines choses, quand il prend son téléphone portable, il voit d'autres choses.
13:35 Quand il va à l'école, il voit ce que ses amis font, il ne vous écoute plus.
13:39 Donc finalement, à qui revient l'éducation des enfants ? Aux parents ou à la société
13:44 ? Parce que si en tant que parent, on éduque nos enfants et dehors, les enfants arrivent
13:49 à se laisser influencer ? D'abord, ce sont les parents.
13:52 Et je voudrais dire que quelques fois, les parents ne sont pas des modèles. Juste un
13:58 exemple, aux examens de l'entrée en sixième, il y a une certaine époque, les parents se
14:07 cotisent pour donner de l'argent aux examinateurs pour qu'on laisse les enfants tricher.
14:14 C'est en Côte d'Ivoire.
14:18 Oui, c'est en Côte d'Ivoire. Ce n'est pas vraiment un secret pour les gens, mais ce
14:27 sont des comportements irresponsables. Et les téléphones portables que les élèves
14:36 prennent avec lesquels ils vont en classe, quelques fois, c'est leurs parents qui les
14:41 donnent.
14:42 Tout à fait.
14:43 Donc, il y a des parents qui ne sont pas exempts de tous les reproches. Mais quand je dis la
14:49 société, c'est y compris les parents. Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi l'environnement
14:58 même, le travail même des élèves aussi.
15:02 C'est quoi l'école ?
15:03 Voilà, l'école, les infrastructures. Il y a beaucoup d'écoles où les classes sont
15:10 bondées. Si vous avez une classe de 80 élèves, qu'est-ce que vous pouvez faire ? Le pauvre
15:16 enseignant, qu'est-ce qu'il peut faire avec 80 élèves ? Il est obligé de travailler
15:22 avec le petit noyau qui est motivé. Et quand une classe est surchargée, il y a le bavardage,
15:30 il y a des gens qui ne sont pas très doués, donc ils se fondent dans la masse et qui ne
15:35 travaillent plus. Donc, il y a cet environnement-là et beaucoup d'autres choses encore qui relèvent
15:42 du gouvernement, de l'État.
15:44 On parle de l'État, on parle des parents, on parle des enfants, mais certaines personnes
15:49 pensent également que c'est parce que l'enseignement n'est pas de mise, qu'aujourd'hui, il y a
15:53 tellement d'échecs. Est-ce que vous, en tant qu'enseignant, vous pensez que quelque
15:57 part, ces personnes ont raison ?
15:58 Oui, je suis d'accord. En fait, les responsabilités sont partagées. J'allais arriver aussi à
16:03 cela, c'est que, est-ce que tous les enseignants donnent le coup véritablement comme il faut ?
16:10 Je crois que non. Moi, qui suis encadreur de professeur de lycée, nous allons souvent
16:16 en encadrement, on va à nos stagiaires et nous rencontrons beaucoup de choses. Les
16:21 programmes ne sont pas toujours finis, les consignes qui sont données ne sont pas toujours
16:26 respectées. Et puis, il y a un phénomène aussi, il y a les écoles privées où on
16:31 ne sait pas qui enseigne, quel est le profil des enseignants qui enseignent. Je peux vous
16:36 dire aujourd'hui qu'il y a des établissements privés où il y a des gens qui sont diplômés
16:42 en sociologie, je n'ai rien contre la sociologie, et qui vont enseigner français par exemple.
16:47 Et l'État n'est pas regardant ces choses.
16:51 D'accord. Monsieur Adopo, aujourd'hui, concrètement, comment on fait pour relever
16:56 le niveau de nos enfants, pour que plus jamais on ait à vivre avec ce genre de taux de
17:01 purification ? Pour relever le niveau, je pense que la première
17:05 chose, c'est au niveau des infrastructures d'abord. C'est-à-dire s'arranger pour
17:11 qu'il y ait moins de classes, qu'il y ait des classes moins bondées. Si on arrive
17:17 par exemple à 40 à 50 élèves par classe, c'est déjà un premier pas. De telle sorte
17:23 que ceux qui ne sont pas très brillants, on puisse les prendre en charge. Donc, c'est
17:30 ça. Il y a que les parents doivent suivre leurs
17:34 enfants. Il faut que les parents achètent les cahiers, les fournitures, les livres.
17:42 Je suis allé dans un établissement où un enseignant devait étudier une œuvre. Il
17:48 n'y avait que deux élèves qui avaient le livre, point effectif, de 80 élèves. Dans
17:54 cette condition-là, qu'est-ce qu'il peut faire ? Donc, les parents doivent suivre
17:58 les enfants. Les enseignants doivent dispenser leurs cours comme on leur a enseigné cela
18:07 à l'École Normale Supérieure. D'accord. Merci beaucoup.
18:11 On a fini notre émission. On a pris beaucoup de bonheur à vous recevoir.
18:15 Madame, Monsieur, nous recevions Monsieur Eme Adopo Achi. Il est enseignant, chercheur
18:20 à l'École Normale Supérieure UNS d'Abidjan, spécialiste de grammaire et linguistique
18:25 du français, également formateur des professeurs de lycée et collège. Il était notre invité
18:30 du CETADIR. Merci de nous avoir suivis. Restez sur cette info, les formations continuent.
18:35 À bientôt.
18:36 [Musique]
18:40 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org