Darmanin affirme qu’il y a « des gens issus de l’immigration mais il y a eu de Kevin et de Mattéo ».

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Transcript

00:00 Moi, je n'y ai pas vu.

00:01 J'ai fait une quinzaine de commissariats en 4 jours,

00:03 la nuit, et après, ce que je fais quand je vous pose de garde,

00:06 c'est que je demande la liste des personnes qui sont gardées

00:08 et qu'est-ce qu'ils ont fait.

00:09 Jusqu'à présent, on m'a beaucoup dit que c'était des gens

00:11 pour violences intrafamiliales.

00:12 On peut tous faire l'expérience, vous êtes parlementaires,

00:14 vous y allez quand vous le souhaitez, bien évidemment.

00:16 C'est la loi de la République.

00:17 J'ai regardé, et faites-le dans vos commissariats,

00:19 dans vos brigades de gendarmerie, qui sont ces gens ?

00:21 Oui, il y a des gens qui, apparemment,

00:23 pourraient être issus d'immigration.

00:25 Mais il y a eu beaucoup de Kevin et de Matteo, si je peux me permettre.

00:29 Il y en a eu aussi.

00:30 Et l'explication n'est pas...

00:35 L'explication seulement identitaire me paraît très erronée.

00:39 Je ne veux pas ici dire...

00:40 Je pense qu'une explication identitaire serait à se tromper.

00:44 Et puis, surtout, je pense que ce serait une critique

00:45 assez forte de ce qui se passe apparemment,

00:47 parce que si je fais un rapide calcul,

00:48 17 ans de moyenne, c'est-à-dire qu'ils sont nés

00:50 sous le nom de la présidence Jacques Chirac,

00:52 ça veut dire que reprocher aujourd'hui,

00:54 imaginer, lichiférer immédiatement sur une question migratoire

00:58 me paraît déjà trop tard, Mme la sénatrice,

01:01 si jamais c'était votre solution.

01:03 En revanche, la question de l'intégration

01:05 et de la réussite de l'assimilation

01:06 est une question intéressante.

01:10 Et je crois que la poser simplement au terme identitaire

01:13 serait une réponse trop facile.

01:14 Mais encore une fois, c'est ce que j'ai dit tout à l'heure,

01:16 il faut se poser sur les questions.

01:21 Est-ce que l'explication sociale est la seule réponse ?

01:24 Je ne le crois pas totalement non plus.

01:25 D'abord, ce serait une insulte extrêmement forte

01:27 à tous ceux qui, issus des familles très modestes,

01:30 travaillent et respectent l'ordre.

01:32 Et ce n'est pas parce qu'on connaît des situations très modestes

01:34 qu'on attaque des bibliothèques, qu'on attaque des CCAS.

01:38 On a attaqué des CCAS.

01:40 Voilà, chacun sait ce que ça veut dire.

01:41 Des postes dans des quartiers populaires.

01:44 Et vous savez très concrètement, moi, dans ma ville

01:46 ou dans la ville de Reims que j'ai été visitée

01:48 dans le quartier populaire, attaquer les deux postes

01:50 des deux quartiers populaires, c'est-à-dire que les minimas sociaux

01:53 qui sont parfois critiqués, c'est-à-dire des mandats

01:55 que ne toucheront pas les gens, leur propre famille.

01:57 Donc l'explication ne peut pas être que sociale.

02:00 Étant issue d'immigration par ma famille

02:02 et étant issue d'une famille modeste par ma famille,

02:06 je pense qu'il y a une part de liberté de chaque individu

02:08 de se sortir de son déterminisme

02:10 et que c'est le travail de la République

02:11 de l'aider à sortir de ce déterminisme.

02:13 Il peut y avoir des réflexes identitaires ou communautaires.

02:16 Il peut y avoir des réflexes de classe sociale.

02:18 Mais je crois que le principe de la République,

02:19 c'est de ne pas discriminer les gens,

02:21 soit par leur classe sociale, soit par leur classe

02:23 d'origine ethnique.

02:25 Je ne suis pas naïf, madame la sénatrice.

02:27 Je dis juste que je ne veux pas confondre les choses.

02:32 Il me semble, j'ai toujours combattu les discours

02:34 qui consistaient à dire qu'il y avait des gens

02:35 qui, intrinsèquement, si j'ose dire,

02:37 essentiellement, au sens de l'essence,

02:39 étaient prédéterminés.

02:40 Sinon, on aurait du mal à comprendre

02:42 comment beaucoup d'entre eux servent dans l'armée française,

02:45 dans la police française.

02:46 Moi, je sais bien, je ne sais pas ce que vous avez dit,

02:48 mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a aussi

02:49 beaucoup d'enfants issus de migration

02:50 que je croise dans les couloirs de la police nationale,

02:53 que je croise à la BRI,

02:54 que je croise à la gendarmerie nationale,

02:56 que je croise dans les armées.

02:58 Et je crois, et je crois, et je crois que c'est une question

03:01 plus d'intégration et d'action que fait la République

03:05 pour les aider à s'intégrer,

03:07 de responsabilisation des personnes individuellement

03:10 que de déterminisme d'origine ethnique.

03:13 [Musique]

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