Un policier raconte la violence inouïe des émeutiers
Témoignage d'un policier qui raconte les violences qu'il a vues et vécues lors de ces derniers jours en région parisienne.
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00:00 La première a été particulièrement violente.
00:02 C'est vrai que c'était vraiment très très intense.
00:06 D'ailleurs là, j'ai comme 18 ans de carrière,
00:09 je n'ai jamais vu une telle intensité.
00:11 Là c'est un niveau au-dessus,
00:13 un niveau de détermination, un niveau de violence qui était bien au-dessus
00:16 de ce qu'on a pu connaître jusqu'à présent.
00:17 Dans la volonté d'en découdre,
00:19 dans la volonté de nous attirer sur plusieurs sites de manière simultanée,
00:24 pour essayer forcément d'isoler des groupes de collègues,
00:28 pour que ce soit plus facile pour eux.
00:31 Il faut savoir qu'en fait les bandes qu'on avait en face
00:33 étaient composées d'au moins 8 à 10 personnes au minimum,
00:36 et on pouvait largement monter à 20, 30, voire plus sur certains quartiers.
00:40 La première soirée, effectivement on s'est quand même senti en danger.
00:43 On a essuyé pas mal de jets de projectiles
00:46 en passant à côté d'un feu de poubelle qui était bien calé sur le trottoir,
00:49 donc qui n'était pas du tout sur la route.
00:51 Mon collègue a essayé de passer la route à contre-sens
00:53 parce qu'on a senti que ça pouvait être un lieu de piège.
00:56 En fait en passant le vent, les jeunes étaient en attitude passive.
00:58 Dès qu'ils ont reconnu une véhicule de police, ils l'ont bombardée.
01:01 Ils l'ont bombardée de projectiles, de mortiers.
01:03 Donc on est juste passé à 2, 3 mètres d'eux et on s'est fait arroser.
01:08 Dans la nuit, en mode gâte samedi,
01:09 effectivement les jeunes étaient plus dans l'intention de piller les magasins.
01:13 On a eu moins cette volonté d'en découdre avec les collègues.
01:16 On arrivait parfois à 50, 70 jeunes,
01:19 qui visiblement s'étaient convenus d'un rendez-vous,
01:22 étaient là pour la même chose,
01:23 et donc ils agissaient vraiment de concert tous ensemble.
01:26 Ils étaient assez tenaces, ils sont assez mobiles.
01:29 Donc le but étant d'arriver à distance,
01:31 de ne pas se faire repérer lorsqu'on approche du groupe.
01:35 Éventuellement, s'il est possible de le faire,
01:37 de procéder à des interpellations.
01:39 Sinon, un minima de repousser le groupe, essayer de les disperser.
01:42 Si vraiment, après, vraiment dernière phase,
01:44 il faut aller au contact, si on n'a pas le choix,
01:45 effectivement on va au contact.
01:46 Mais ça on évite parce qu'en fait le but étant quand même
01:48 qu'on n'isole pas des collègues et que ça finisse pas en lâchage
01:53 parce que là on sait pas du tout jusqu'où ils peuvent aller.
01:55 Ils ont visiblement plus de limitants.
01:57 [Musique]
02:01 [SILENCE]