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00:00 [Musique]
00:22 Bonsoir. Pour la chanson française, Paris sera toujours Paris, la plus belle ville du monde.
00:31 Ce n'est pourtant pas la beauté parisienne qui retenait l'attention du monde entier cette semaine,
00:36 mais plutôt les travaux du sommet pour un nouveau pacte financier mondial,
00:41 en présence des grands de ce monde, parmi lesquels Paul Biya.
00:46 Le chef de l'État prenait personnellement part au conclave, renoint ainsi avec l'été parisien,
00:54 quatre ans environ après son dernier séjour en terre française.
00:59 Les discours aussi décapants que le soleil estival ont dénoncé le système financier actuel,
01:05 qui rend les pays riches plus riches et les pauvres plus pauvres encore.
01:11 D'où l'appel du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à réformer les institutions financières internationales actuelles
01:20 qu'il qualifie de dépassées, dysfonctionnelles et injustes.
01:25 L'injustice était d'ailleurs dénoncée cette semaine à Yaoundé par la ministre de l'Habitat et du Développement urbain
01:32 qui déplore la haine, le mensonge et les attaques dirigées contre elle.
01:37 Célestine Kecha Kourtes s'exprimait lors d'un point de presse sur le C2D Capital Régional,
01:45 dont les financements évalués à plus de 150 milliards d'euros francs CFA depuis 2014
01:51 ont littéralement transformé la physionomie de certains chefs lieux de région.
01:57 Qu'a-t-on fait concrètement et que fera-t-on encore dans le cadre de cette initiative de développement de nos cités ?
02:05 Boulevard des questions adressé ce dimanche à un expert routier.
02:10 Odibert Christian est chef de mission de l'assistance à maîtrise d'ouvrage du projet C2D Capital Régional
02:19 et c'est notre invité pour cette autre livraison d'actualité Hebdo.
02:24 Entretien depuis la capitale régionale du centre Yaoundé, qui est aussi la capitale du Cameroun.
02:32 Odibert Christian, bonsoir et bienvenue.
02:35 Bonsoir.
02:37 Voulez-vous ajouter une ou deux choses à votre présentation pour la plus complète information de nos téléspectateurs ?
02:47 Non, elle est assez complète. Ce que je peux rajouter, c'est que je suis originaire d'une grande administration française,
02:54 mais que j'ai passé pratiquement toute ma carrière en coopération dans divers pays au Cameroun depuis 33 ans.
03:02 Très bien. Nous aurons l'occasion de revenir sur cet ancrage au Cameroun.
03:07 D'abord, un mot au sujet du sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
03:13 J'imagine que vous avez l'oreille à Paris.
03:16 Vous qui avez été ingénieur principal à l'AFD à Yaoundé de 1987 à 2007.
03:23 Alors, quand vous suivez les critiques adressées contre le système financier international,
03:31 les institutions financières internationales, est-ce que ces critiques-là peuvent épargner des instruments comme l'AFD ?
03:40 Moi, je pense que l'AFD est assez irréprochable dans ses engagements, puisque l'AFD, c'est quand même bien un établissement financier
03:49 qui bonifie les ressources qu'elle peut capter sur les marchés monétaires avec les fonds destinés au développement dans le budget français.
04:00 L'AFD sait adapter ses projets et le montant de ses financements au pays et à la nature des projets.
04:10 Et le Cameroun est un pays qui a beaucoup bénéficié de l'appui de l'AFD, puisque ça a été, avec la Côte d'Ivoire,
04:17 les deux plus gros effacements de la dette que nous avons pu réaliser avant l'avènement du C2D.
04:24 Maintenant, les discussions, même sur ce nouveau pacte financier mondial, comment vous les vivez, comment vous les sentez ? Quelle est votre opinion à vous ?
04:38 Mon opinion, c'est qu'elles sont très pertinentes actuellement, car effectivement, il faut réfléchir à la manière dont l'Afrique,
04:46 de manière générale, un pays en développement également, mais l'Afrique qui constitue la plus forte potentialité de développement au monde actuellement,
04:56 pour les années à venir, va évoluer dans ce concert des nations en matière de développement financier.
05:04 Et je pense qu'il est normal que les choses soient remises en question.
05:09 Mais il faut aussi que l'Afrique, de manière générale, sache exploiter ses potentialités et les faire valoir de manière claire.
05:16 Le Cameroun, par exemple, a un énorme potentiel, et malheureusement, un potentiel qui n'est pas suffisamment exploité.
05:23 Le Cameroun est capable de devenir une grande puissance mondiale. Il a tout ce qu'il faut pour ça.
05:29 Les ressources naturelles, les hommes, le territoire, sa position, sa politique de paix. Et malheureusement, on n'est pas encore au niveau de l'émergence.
05:40 On a encore quelques pas à franchir pour arriver au niveau de l'émergence, pour pouvoir jouer dans le concert mondial.
05:47 Et même quelques années, parce que l'horizon fixé par le président de la République, qui est le garant de cette vision, c'est 2035.
05:55 Mais sur ce sujet, moi, je voudrais dire quelque chose. J'ai écrit même des documents qui sont parvenus jusqu'à la présidence de la République,
06:04 notamment sur l'hydroélectricité. Parce que pour moi, aucun pays au monde ne s'est jamais développé sans s'industrialiser.
06:13 Et le Cameroun doit évoluer vers l'industrialisation de manière plus nette. Et pour ça, il faut qu'elle exploite au maximum des potentialités, son potentiel hydroélectrique.
06:24 C'est le deuxième potentiel hydroélectrique d'Afrique, un des plus grands du monde. Donc l'électricité d'origine hydraulique doit constituer une priorité.
06:35 Et il faut construire des barrages. Une note que j'avais faite, qui est parvenue jusqu'à la présidence de la République à l'époque, il y a maintenant au moins 7 ou 8 ans, peut-être même plus,
06:45 mettait bien en évidence qu'il fallait construire un barrage de plus de 1500 MW tous les ans, lancer la construction tous les ans, pendant 5 ou 6 années,
06:56 pour espérer garantir le potentiel hydroélectrique qui va permettre l'industrialisation et l'atteinte du point d'émergence en 2035.
07:05 Alors, pour rester et peut-être en finir avec le sommet de Paris, à propos, on va dire, du développement, est-ce que, quand on regarde dans l'architecture financière internationale en ce moment,
07:21 est-ce que des pays africains comme le Cameroun peuvent pertinemment se développer avec des institutions comme le FMI, par exemple ?
07:31 Oui, bien que le FMI quelquefois impose des contraintes qui sont très rigoureuses et qui ont un effet négatif sur les populations.
07:40 Le plan d'ajustement structurel que j'ai vécu a appauvri les populations, qu'on le veuille ou non, puisqu'une bonne partie de l'activité économique de proximité
07:49 est basée sur les ressources issues de la fonction publique. Et donc, comme les fonctionnaires ont subi les conséquences de cet ajustement structurel,
07:57 il est certain que l'économie familiale en a beaucoup subi les conséquences. Et donc, c'est certain que les relations avec le FMI, elles sont à moduler de manière à orienter les choses en faveur du développement.
08:14 Mais il faut reconnaître aussi une chose, c'est que les contraintes imposées par le FMI ont permis déjà beaucoup de changements au Cameroun, ont permis beaucoup d'évolution.
08:23 La chose qui me paraît la plus criarde, c'est l'absence d'exploitation locale, comme je vous le disais tout à l'heure, des matières premières.
08:33 Le Cameroun va jouer un rôle très important et sera un interlocuteur qui aura imposé sa loi au FMI quand il se sera industrialisé et quand il aura cessé de vendre ses matières premières
08:45 à des cours qui sont ceux qu'imposent les grands lobbys internationaux et les transformeront ici au Cameroun pour exporter des produits finis selon les normes internationales.
08:55 Très bien. J'ai parlé de ce point de presse donné à Yaoundé par la ministre de l'Habitat et du Développement urbain. Vous y étiez.
09:02 Il était aussi question des attaques sur la gestion du C2D, Capital Régional. En tant qu'assistant du maître d'ouvrage, vous étiez là pour dire "laissez mon maître d'ouvrage tranquille, elle n'a rien détourné". C'est cela ?
09:20 C'est tout à fait cela. Et je trouve franchement scandaleux que quelqu'un qui prétend être un spécialiste de la route mais qui n'en est pas du tout s'engage à tenir des propos aussi fallacieux
09:33 en tenant des raisonnements qui, excusez-moi l'expression, ne tiennent pas la route. C'est quelqu'un qui ne sait pas faire la part des choses, qui ne sait pas comparer les choses.
09:44 Il compare des chaussées de grande circulation à des voiries de quartier ou à des routes rurales, d'accès à l'exploitation rurale ou à l'habitat rural.
09:55 Et ce sont des choses qui ne sont pas comparables du tout. Ce qu'il propose comme technologie, ça ne figure dans aucune norme. Ça ne figure dans aucun catalogue de structures de chaussées.
10:07 Ce sont des technologies que je maîtrise. On se demande s'il n'est pas manipulé ce monsieur pour faire du tort à Mme le ministre. Je ne cherche pas à décependre Mme le ministre.
10:18 Moi, je raisonne de manière objective. Il annonce des sommes qui sont absolument incompréhensibles. Et d'abord, pour que vous compreniez bien, il compare des mètres cubes à des mètres carrés.
10:30 Il compare le prix du mètre cube de BCR à 100 mètres carrés de chaussées de 15 cm d'épaisseur traitées avec son produit. Ce n'est pas comparable.
10:41 Globalement, il compare des choses qui sont incomparables et il fait des calculs qui sont faux.
10:47 Pour la bonne information de nos téléspectateurs, je rappelle que ce "il" dont parle notre invité Christian Oudiberg est en réalité un compatriote camerounais qui réside à l'étranger
11:01 et qui a envoyé des attaques au vitriol contre la ministre de l'Habitat et du Développement urbain sur la façon dont est gérée globalement le C2D.
11:15 Mais l'émission ne porte pas sur ces attaques-là.
11:20 Poursuivons donc avec le fameux C2D Capital Régional. Quand on dit "assistant à maîtrise d'ouvrage" dans un projet comme celui-là, cela consiste à quoi exactement ?
11:34 Alors d'abord, ce qu'il faut savoir, c'est que les bailleurs de fonds, de manière générale, incitent à la mise en place d'une assistance à la maîtrise d'ouvrage
11:41 qui accompagne le maître d'ouvrage dans toutes ses décisions, mais qui ne se substitue jamais au maître d'ouvrage.
11:47 Il ne fait que prodiguer du conseil et assiste le maître d'ouvrage dans toutes ses actions.
11:53 Donc, par exemple, dans le cadre de la passation du marché, on formule un avis au moment de la rédaction du DAO.
12:01 On contribue quelquefois même à la rédaction du DAO, du dossier d'appel d'offres.
12:06 Ensuite, on formule un avis sur les rapports des commissions de dépouillement. On ne participe pas aux commissions de dépouillement, mais on reçoit les rapports.
12:13 Et on formule un avis sur ces rapports. Ensuite, on formule un avis sur l'attribution du marché à une entreprise, dans un bureau d'études, dans un presse-à-terre.
12:22 Et ensuite, on formule un avis sur le contenu du marché. Donc, vous voyez, on formule des avis tout au long de la procédure.
12:29 Et ces avis sont destinés à l'Agence française de développement, qui, elle, va formuler des avis de non-objection pour engager les fonds du CEDD sur la base des recommandations de l'AMO.
12:41 Ça veut dire que s'il y a échec, vous en êtes également comptable ?
12:47 Oui, bien sûr. S'il y a des échecs, c'est peut-être qu'on n'a pas fait les bonnes recommandations.
12:54 Mais il faut dire aussi que quelquefois, l'AFD ou le maître d'ouvrage ne suivent pas nos recommandations.
13:01 Et là, pour ma part, depuis que j'ai pris le chefariat de cette mission d'AMO, la seule fois où on n'a pas tenu compte de notre avis, on l'a payé ultérieurement.
13:13 Et c'était quelle fois ? Et à quel propos ?
13:15 C'était sur des marchés, des marchés bien moins importants que les marchés de construction routière, où on a choisi des entreprises.
13:25 On dépit les avis de l'AMO pour lui confier le marché. Et il s'est avéré que ce qu'on avait prédit s'est réalisé,
13:34 notamment une entreprise tchadienne qui est dans les plus grandes difficultés financières,
13:42 qui était déjà dans les difficultés financières quand elle a pris ce marché.
13:46 Et malheureusement, ce qu'on avait prédit est arrivé. L'entreprise n'arrive pas à finir son marché.
13:52 Et lorsque vous dites "on a choisi", "on l'a" c'est qui ?
13:56 Alors là, c'est l'AFD qui a donné un avis de non-abstention sur l'attribution à cette entreprise.
14:03 Et il s'agit de quel marché exactement ? De quelle activité ?
14:07 Le marché de la construction du marché aux bétails et aux poissons à Garoua.
14:14 Dans la ville de Garoua. Nous aurons d'ailleurs l'occasion de revenir aussi sur certains travaux conduits à Garoua.
14:22 En quoi votre mission est-elle utile aux maires qui sont les bénéficiaires du CEDD ?
14:31 Alors, il y a deux facettes. D'abord, personnellement, je suis positionné à la centrale.
14:37 Donc je conseille la cellule centrale de suivi du projet et madame le ministre.
14:43 Ensuite, je travaille avec cinq assistants techniques qui sont chacun positionnés dans une ville
14:50 et qui eux assistent à cellules locales de suivi et le maire.
14:54 Alors, nos actions sont utiles dans le sens où on formule des conseils.
14:59 Tous ces assistants techniques sont des gens chevronnés, des Camerounais chevronnés,
15:03 qui ont une longue expérience de la gestion urbaine et qui interviennent donc chacun dans un domaine bien spécifique.
15:10 Alors, on assiste à cellules locales, on assiste beaucoup les maires, on donne beaucoup de conseils aux maires
15:15 et on formule des avis sur toutes les actions.
15:20 On met en garde le maire quand il est en train de prendre une décision qui peut poser problème
15:26 ou on recommande au maire d'engager telle action qu'il n'a pas imaginé engager.
15:32 Par exemple, encore sur Garoua, j'ai recommandé au maire, malheureusement décédé maintenant,
15:39 au maire de gérer une très grande base de loisirs de 18 hectares,
15:45 qui va prendre une dimension régionale, c'est certain,
15:48 de le gérer au travers d'une société d'économique au lieu de la gérer, cette structure, en régie directe par la collectivité locale.
15:56 Si l'assistance à maîtrise d'ouvrage se trompe ou donne de mauvais conseils,
16:02 qui finalement hypothèquent les résultats, comment ça se règle ?
16:08 Pour l'instant, ça n'a pas été le cas.
16:10 Qui en paye le prix ?
16:12 La sanction, ça peut être le remplacement de cet assistant.
16:15 Mais la façon dont l'assistance technique est organisée, il est difficile de donner les mauvais conseils
16:21 parce qu'on travaille de manière concertée en permanence.
16:24 Et dans nos rangs, on a l'expert routier que je suis, un ingénieur, un architecte urbaniste, un urbaniste,
16:31 un spécialiste des finances locales et un environnementaliste.
16:35 Toutes ces personnes, quand quelqu'un écrit une note, lisent cette note d'observation et l'amendent.
16:42 Et quand on produit une note, c'est vraiment la compilation d'avis avisés d'experts, chacun dans leur domaine.
16:50 Il faut bien entendre que le maître d'ouvrage est responsable de sa décision.
16:55 Il n'est pas obligé de suivre l'avis de son assistance.
16:58 L'assistance n'a pas le pouvoir d'imposer des choses.
17:01 Il ne formule que des recommandations.
17:03 Très bien. À propos de votre maître d'ouvrage, qui n'est autre que le ministère de l'Habitat et du Développement urbain,
17:15 je voudrais vous proposer d'entendre la ministre Célestine Ketia-Courtes,
17:20 qui donnait, je l'ai dit, durant la semaine, un point de presse à Yaoundé sur les résultats,
17:26 les réalisations du C2D Capital Régional. Voici un extrait de sa déclaration.
17:33 Grâce à un financement de 81 milliards de francs CFA, le projet C2D Capital Régional 1 a transformé considérablement
17:43 la physionomie des villes de Bafoussame, Berthois et Garrois.
17:48 La mobilité urbaine s'est accrue à la faveur de la réhabilitation d'une soixantaine de kilomètres de voiries.
17:55 Soit 20 kilomètres à Bafoussame, 18 et demi à Berthois, 19,73 kilomètres à Garrois.
18:05 Les voiries réalisées à l'aide des technologies durables utilisées,
18:11 telles que le béton compacté au rouleau et pavé à effet tridimensionnel,
18:18 contribuent à changer, il faut le dire, l'image de ces trois villes.
18:23 Ce projet, au-delà de la mobilité urbaine, vise également, il faut le relever, la relance économique locale.
18:32 C'est dans cette optique que le marché A, le marché Casablanca et la salle polyvalente de la communauté urbaine de Bafoussame ont été reconstruits.
18:42 Il en est d'ailleurs de même du marché historique, marché Mokolo, marché central de Berthois,
18:49 ainsi que le centre commercial de l'ancienne gare routière de la même ville, qui présente désormais fière allure.
18:57 Alors qu'à Garrois, un vent de modernisation a soufflé dans la ville,
19:03 ainsi que sur les marchés yélois, béyac et le marché bétail et poisson.
19:10 En complément, les volets voiries et équipements marchands,
19:14 les villes Bafoussame, Berthois et Garrois ont gagné en termes d'attractivité,
19:20 grâce à la construction et à la réhabilitation des jardins publics, parcs, restaurants et parcours santé.
19:27 Les actions menées dans le cadre de C2D Capital Régional 1 ont contribué à l'amélioration du niveau de service offert aux populations.
19:37 A cet effet, nous pouvons mentionner l'implantation de 300 lampadaires dans les points d'insécurité des villes bénéficiaires,
19:46 l'amélioration de 45 latrines et l'équipement de 835 table-bans dans des écoles.
19:54 D'autres infrastructures ont été réalisées, à savoir 4 terrains multisports, 4 passerelles piétonnes, 4 plateformes pour bacs en ordure,
20:06 et de nombreux kiosques à eau ont été ainsi construits dans ces villes bénéficiaires.
20:11 Quelle est la manière de bilan du C2D Capital Régional ?
20:16 Le bilan est parfaitement positif à tous les niveaux.
20:20 D'abord, si vous êtes allé à Berthois, Bafoussame ou à Garrois récemment, vous avez vu l'état des routes,
20:27 c'est-à-dire le paysage urbain s'est complètement transformé.
20:32 Normalement, le paysage urbain s'est transformé, mais vous voyez la population des villes croître encore.
20:38 À Berthois, par exemple, la croissance est évidente.
20:41 Et vous voyez que l'activité économique est en train de se développer aussi, car vous avez de plus en plus d'animation.
20:48 Et puis, un phénomène très marquant, c'est qu'on voit revenir les taxis jaunes, alors qu'on n'avait plus que des mototaxis.
20:55 Et ça, c'est quand même significatif, déjà de l'état des routes, mais aussi de l'activité économique.
21:00 Donc, sur ce plan-là, on peut dire que c'est parfait.
21:03 Mais il faut regarder aussi sur les aspects institutionnels.
21:06 Les municipalités concernées ont bénéficié de l'appui constant de l'AMO, dans le cadre du renforcement des capacités,
21:13 d'un volet qui s'appelle renforcement des capacités.
21:16 Et actuellement, nous sommes en train de boucler, on en est à peu près à la moitié, un programme de formation
21:23 qui est destiné aux décideurs municipaux, mais aussi à leur cadre, qui renforce progressivement les capacités de gestion de ces collectivités locales.
21:33 Donc, de manière générale, tant en matière de gestion de la ville qu'en matière de cadre de vie, les choses ont évolué de manière radicale.
21:44 En accompagnant l'ivoirie, on a des nouveaux équipements marchands, de très beaux marchés.
21:51 Bah Foussam, par exemple, le marché A est un marché qui est magnifique.
21:56 Le marché Martois à Berthois aussi.
22:00 Le marché aux poissons et aux bétails à Agarois va avoir une portée régionale.
22:06 Et donc, de manière globale, c'est un changement radical.
22:10 Donc, pour vous, tout est beau dans le meilleur des mondes.
22:13 Non, tout n'est jamais beau dans le meilleur des mondes, bien sûr.
22:18 Il y a toujours des petites choses qui coincent.
22:21 Maintenant, il faut que les maires s'approprient.
22:23 Il faut qu'on commence à oublier la gestion directe des équipements publics marchands, surtout par la personne publique,
22:32 qu'on sache faire de la délégation de services publics, qu'on s'approprie les procédures de partenariat public-privé.
22:38 C'est ce que l'on s'évertue à faire comprendre à nos amis, les maires de ces cinq villes.
22:44 Mais les choses sont en train d'évoluer de la même façon que l'environnement urbain a évolué de manière très significative.
22:51 Les maires, justement, trouvent les mécanismes et conditionnalités de financement de ce projet très laborieux,
22:58 notamment le montage des dossiers et des projets.
23:02 Est-ce que le maître d'ouvrage est au courant de ces récriminations et donc son assistant également ?
23:09 Oui, puisqu'on a des réunions de coordination trimestrielles avec les cinq maires, je sais bien quelle est la position des maires.
23:20 Évidemment, les maires préfèrent gérer en direct les ressources qui sont issues du C2D, car ils sont les patrons de la ville.
23:28 Ils considèrent que tout ce qui concerne la ville, ça doit passer par eux.
23:34 Et pourquoi ce n'est pas le cas ?
23:36 Parce qu'il faut que les choses évoluent de manière progressive.
23:39 On ne peut pas passer du tout état au tout local. Il faut que les choses se fassent de manière progressive.
23:45 Comme cela s'est fait pour les deux grandes villes qui sont matures maintenant, de Douala et de Yaoundé,
23:51 où les collectivités ont pris leurs compétences en charge de manière efficace, de manière progressive.
23:58 On ne peut pas passer du rien à tout, du jour au lendemain.
24:01 Il faut bien qu'il y ait des formations, de l'organisation, et puis il faut qu'on apprenne à gérer les marchés publics de manière efficace et objective.
24:11 Donc on est encore dans une situation où la position d'un maître d'ouvrage central est encore nécessaire, surtout pour les gros équipements.
24:19 Et vous faites quoi de la décentralisation ?
24:22 Il faut savoir que tous les équipements marchands, les espaces publics et les équipements de proximité,
24:31 tout cela, c'est de la compétence des maires. C'est de la maîtrise d'ouvrage délégué à partir du C2D vers les maires.
24:39 Donc les seules choses qui n'ont pas été gérées et qui ne sont pas gérées par les maires, ce sont les voiries.
24:44 Là, ce sont des très gros marchés qui nécessitent quand même de grosses compétences.
24:48 Ou bien alors, il faudrait multiplier ces compétences dans les cinq villes,
24:52 ce qui représenterait beaucoup de délégations de fonctionnaires de l'administration centrale vers chacune de ces villes.
24:59 Pour l'instant, on est dans un processus de valorisation, de validation de la décentralisation,
25:04 qui se fait de manière progressive, mais qui va aboutir à très brève échéance, comme c'est le cas déjà pour Yaoundé et Douala.
25:11 Le déblocage des fonds est une autre paire de manches. Pourquoi compliquer autant les choses alors que le C2D prétend aider les maires et les mairies à se développer ?
25:23 Alors, c'est le principe du C2D en lui-même. Le C2D, c'est un contrat qui permet de mettre en œuvre les résultats de l'effacement de la dette.
25:34 Mais la dette était constituée auprès d'organismes comme l'AFD, la Banque de France, etc., mais principalement de l'AFD.
25:42 Et l'AFD, qui est un établissement financier, ne pouvait pas effacer sa dette. Sinon, elle faisait paillite.
25:48 Donc, c'est le Trésor public qui se substitue à l'AFD pour restituer à l'État camerounais les remboursements de prêts qu'effectue le gouvernement camerounais.
26:03 Et donc, en définitive, c'est l'argent du contribuable français qui part sous forme de dons, de subventions plutôt, vers l'État camerounais.
26:13 Donc, il est normal que les dispositions pour garantir la localisation...
26:17 Il y a aussi des fonds de contrepartie.
26:20 Oui, mais les fonds de contrepartie ne concernent que des choses qui sont vraiment hors du programme, principalement la fiscalité,
26:29 et puis aussi quelques actions, par exemple la rémunération de certaines personnes par des indemnités.
26:38 Et puis, actuellement, les fonds de contrepartie qui concernent l'achèvement du premier projet de capital régional,
26:46 du 1er janvier 2023 jusqu'au 31 décembre 2023, ce sera les fonds de contrepartie qui permettront de faire fonctionner le CR1.
26:56 Mais il faut reconnaître que les dépenses de fonctionnement sont maintenant très réduites, sont basculées sur le CR2 et peut-être bientôt sur le CR3.
27:04 Et donc, c'est ce que vous dites là qui justifie que certains ont les vannes pour le déblocage des fonds ?
27:12 Non. Le déblocage des fonds... Alors, il y a deux choses. Il y a l'approbation du budget.
27:18 Le budget annuel est approuvé par le bailleur de fonds. Il y a de nombreuses tractations, de nombreuses discussions.
27:24 Et on finit par mettre en place un budget, qui est un budget central et 5 budgets locaux qu'on appelle le PTAB, le programme de travail annuel budgétisé.
27:38 Et donc, ça, ça débouche sur un avis de non-objection de l'AFD. Mais ensuite, il y a des conventions qui mettent en place chacun de ces financements.
27:49 Ce n'est pas un financement. Ce sont plusieurs financements. Et chacune des conventions prévoit, comme dans toutes les conventions de bailleurs de fonds,
27:57 des conditions suspensives à la mise en place du premier versement et puis, quelquefois, la mise en place de certains versements suivants.
28:06 Mais c'est principalement sur le premier versement. Donc, les complications, il n'y en a pas eu beaucoup.
28:12 On en a eu une actuellement qui concerne la ville de Bamanda. – Les plaintes des entreprises ne vous parviennent pas tant que ça ?
28:21 – Les entreprises ? – Les entreprises qui sont en charge des travaux.
28:25 – Ah non, ça, c'est autre chose. C'est les délais de paiement. Mais ça ne concerne plus le bailleur de fonds, là.
28:31 Les entreprises qui sont en charge des travaux, elles ont quelquefois des délais de paiement rédhibitoires.
28:36 Et ça, ça provient de plusieurs causes. Déjà, il faut valider les décomptes des entreprises.
28:42 Donc déjà, le maître d'œuvre, qui est une personne de droit privé, qui valide les décomptes, a un délai qui lui est attribué.
28:49 Quelquefois, ces délais sont dépassés parce qu'il y a des allers-retours entre l'entreprise et le maître d'œuvre.
28:55 Ensuite, il y a le maître d'ouvrage, le chef du service du marché, comme on l'appelle dans la terminologie camonade,
29:02 dans le code des marchés camonais, qui doit valider ces décomptes.
29:06 Et ensuite, le décompte part au trésor public. Et le plus gros retard, pour bien le constater, ces dernières années,
29:13 provient du temps passé au trésor public, pour différentes raisons.
29:17 D'abord, il n'y a pas assez de ressources parce qu'il faut bien dissocier la trésorerie et la comptabilité budgétaire.
29:24 Quand je vous parle de la validation du budget, c'est du ressort de l'ordinateur, du maître d'ouvrage, comme on l'appelle.
29:30 Mais dès qu'on parle de paiement, c'est du ressort du trésor public.
29:34 Et donc, c'est le payeur qui est le trésor public qui doit avoir disponible les ressources qui sont nécessaires au paiement.
29:43 Et quand il y a des retards, ça signifie que les ressources n'ont peut-être pas été positionnées au bon endroit au bon moment,
29:50 dans les trésoreries régionales, par exemple, ou à la CCT au niveau central.
29:57 Un cas pratique, Christian Oudiber, c'est Garoua.
30:00 Les travaux ont piétiné et leur qualité suscite des critiques,
30:05 notamment le parc Boisé, construit face à l'hôtel La Benoué.
30:12 Pourtant, vous vantez la qualité, le coût et les délais des travaux réalisés dans le cadre du CEDD.
30:19 Qu'est-ce qu'il faut comprendre ? Que c'est de la propagande ?
30:24 Non, alors on n'a jamais vanté la qualité des travaux réalisés sur le parc Boisé.
30:29 On a toujours émis beaucoup de réserves, ce qui fait qu'on a mis beaucoup de temps pour prononcer la réception provisoire.
30:35 Et en plus de ça, on a prononcé la réception provisoire, le maître d'ouvrage a prononcé la réception provisoire en l'état.
30:44 Ça veut dire que l'entreprise dispose d'un délai pour qu'on soit dans un contexte de réception provisoire normal,
30:53 et que toutes les réserves qui font qu'on a réceptionné en l'état soient levées.
30:59 Maintenant, la responsabilité incombe à l'entreprise, n'incombe pas au maître d'ouvrage.
31:04 Le marché a été passé dans les règles de l'art. Malheureusement, l'entreprise qui est une entreprise routière,
31:10 encore une entreprise chadienne malheureusement, n'était pas formée, je pense, n'était pas structurée,
31:21 pour réaliser des travaux d'aménagement d'un parc de loisirs.
31:25 Ils construisaient des routes en partenariat avec RASEL, mais on a peut-être fait un mauvais choix d'entreprise.
31:31 Et le problème, c'est que le choix, ils ont gagné le marché.
31:34 Pourquoi vous, en tant qu'assistant du maître d'ouvrage, vous ne conseillez pas la non-réception de ce type de travaux ?
31:44 Je ne fais qu'enseigner la non-réception, c'est ce qu'on a fait.
31:48 On ne fait qu'une réception provisoire en l'état, ce qui signifie que si l'entreprise ne lève pas toutes les réserves
31:54 qui ont généré ce type de réception, non seulement on va lui faire une réfection du montant des travaux
32:02 qui ne peuvent pas être réceptionnés, qui ont été réceptionnés en l'état,
32:05 on va lui saisir sa retenue de garantie, on va lui saisir sa caution de bonne fin, puisqu'on n'a pas atteint la bonne fin.
32:16 Et voilà, donc l'entreprise va y perdre beaucoup d'argent.
32:20 Alors, dans l'ensemble, les routes réalisées sont plutôt modestes au plan de la largeur des chaussées
32:27 et les trottoirs sont parfois invisibles pour les voies secondaires.
32:33 Est-ce qu'on ne mérite pas mieux dans nos villes ? Est-ce qu'on ne peut pas faire mieux ?
32:38 Et là, c'est l'expert routier que j'interpelle.
32:42 Alors, si vous allez dans ces villes, vous allez voir qu'il n'y a pas d'embouteillage.
32:46 Là, vous êtes en train de prendre de parti de Haussmann.
32:49 Mais si Haussmann a fait des artères aussi larges à Paris, c'était pour des raisons militaires,
32:53 pas pour des raisons de gestion de la ville. Il faut bien se mettre en tête.
32:57 C'était pour éviter les révolutions.
32:59 Est-ce pour autant que cela ferait du mal aux Camerounais d'avoir des villes avec des grandes routes ?
33:05 Oui, mais on en ferait beaucoup moins.
33:07 Et surtout, est-ce que c'est utile d'avoir deux fois deux voies dans toutes les villes de manière abondante
33:14 alors qu'on n'est pas confronté à un engagement de la situation ?
33:19 Il vaut mieux, pour organiser la ville, en faire un peu moins et en faire plus en longueur
33:26 que en faire plus en largeur.
33:28 Mais vous citez donc ce cas des artères larges.
33:32 À Garoua, les artères sont très larges.
33:34 Le président Aïdjo avait des visions similaires à celles d'Haussmann.
33:39 Vous connaissez bien Garoua ?
33:41 Je connais bien Garoua et je connais bien Haussmann.
33:43 Donc vous voyez la largeur de ses routes ?
33:45 Mais ce n'était pas le C2D du temps du...
33:48 Non, ce n'était pas le C2D.
33:50 Mais il n'empêche qu'on a réhabilité ses routes dans leur largeur existante.
33:55 On en a fait peut-être un peu moins qu'ailleurs.
33:58 Puisque vous parlez d'Haussmann, direction Paris,
34:02 qui est donc la ville bâtie dans sa physionomie moderne actuelle par Haussmann,
34:09 nous allons donc à Paris pour cette actualité,
34:14 le sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
34:19 Le chef de l'État s'y est rendu à la tête d'une importante délégation.
34:24 Voici le contenu des travaux et le séjour du président de la République Paul Bihan,
34:30 raconté par Yves-Marc Mezzo.
34:33 Jeudi 22 juin 2023, un jour nouveau se lève sur la capitale française.
34:39 Paris s'éveille et déjà le hall de l'hôtel Georges Saint-Gruy de Monde.
34:44 L'enceinte, au décor enchanteur et aux couleurs chatoyantes,
34:47 offre des vues imprenables à ses visiteurs.
34:50 Dans le même temps, au palais Brognard, situé à une vingtaine de minutes en voiture de là,
34:55 le rideau se lève sur le sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
34:59 En ce premier jour du sommet entre chefs d'État et de gouvernement de différents continents,
35:04 Dame Nature a décidé de s'inviter à ces retrouvailles des têtes couronnées de la planète,
35:09 des acteurs de la finance et de la société civile.
35:12 Et c'est une fine pluie qui va démarrer la journée avec le président de la République Paul Bihan,
35:18 qui quitte son hôtel de résidence peu avant 9h.
35:21 Direction le palais Brognard.
35:24 Soucieux de prendre une part active à ce sommet, Paul Bihan,
35:27 pourtant arrivé la veille en fin de soirée en compagnie de la première dame Chantal Bihan,
35:32 s'est levé aux aurores pour répondre à l'invitation de son homologue français Emmanuel Macron.
35:37 Le drapeau cambrounais va ainsi flotter fièrement au vent tout le long du trajet jusqu'au lieu,
35:42 retenu pour la cérémonie sur l'année d'ouverture de cette rencontre,
35:46 l'ambition de sceller un nouveau pacte financier mondial entre riches et moins riches,
35:51 ou tout simplement entre les habitants de la planète Terre unis par une communauté de destin.
35:58 Pour ces retrouvailles avec ses pairs, Paul Bihan est accompagné de Mbela Mbela,
36:01 le ministre des Relations extérieures, lui Paul Mottazé des Finances, Samuel Bondo Ayolo,
36:07 le directeur du cabinet civil de la présidence de la République,
36:10 et André Mayoussekoumou, l'ambassadeur du Cameroun en France.
36:14 La cérémonie sur l'année d'ouverture de ce sommet, le tout premier du genre,
36:18 va durer un peu plus d'une heure et quinze minutes.
36:20 Elle sera ponctuée par une demi-dizaine d'allocutions et de témoignages,
36:25 à commencer par l'allocution d'Emmanuel Macron, le président hôte.
36:30 Pour lui, le rendez-vous de Paris doit être celui des solutions.
36:34 Solutions pour la mise en place d'instruments de financement plus adaptés et plus équitables
36:38 au profit des États et notamment des moins lentis.
36:41 Mohamed Bazoum, le président du Niger, Emia Motley, la première dame de la Barbade,
36:45 qui lui succède, iront dans le même sens,
36:48 celui de la transformation totale du système financier actuel et de l'action immédiate.
36:54 Entre-temps, l'assistance aura eu la possibilité d'écouter un partage d'expérience
36:59 de quelques experts des questions économiques et d'une jeune ambassadrice, de bonne volonté.
37:04 Le discours d'Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies,
37:08 qui clôture cette série d'interventions, sera un véritable réquisitoire
37:12 contre l'architecture financière mondiale actuelle, jugée dépassée et injuste.
37:18 Comme solution, le secrétaire général des Nations Unies propose
37:22 la transformation actuelle du modèle de fonctionnement des banques de développement,
37:26 des mécanismes substantiels de gel,
37:29 des rééchelonnements et d'annulation pure et simple de la dette en faveur des pays moins lentis
37:35 et une plus juste répartition des droits de tirage spéciaux.
37:39 Présent d'un bout à l'autre de la cérémonie, le président cambournais sera l'objet de grandes attractions
37:44 auprès de ses pairs à l'instant du président nouvellement élu de la République fédérale du Nigeria,
37:49 Bola Tinobu, qui ne va pas hésiter à venir vers lui présenter ses civilités.
37:55 Et c'est au terme d'une matinée bien remplie que le président cambournais va reprendre
38:00 la direction de son hôtel de résidence pour quelques instants de répit en attendant la suite du programme.
38:07 Christian Oudiber, vous croyez à la fois au résultat, à la sincérité et à l'efficacité de ce type de sommets ?
38:18 J'espère. La vie est faite d'espoir. Il est certain qu'il y a une nécessité d'évolution
38:26 et que c'est au travers de ces sommets successifs, regardez pour la protection de l'environnement,
38:31 c'est au travers de sommets successifs qu'on arrive à prendre des mesures qui permettent de rectifier le tir.
38:36 Donc moi je suis là, moi je suis un art en défenseur du développement.
38:42 Comme je vous le disais, je suis africain. Je suis arrivé, j'étais tout petit en Afrique
38:46 et depuis j'ai essentiellement travaillé en Afrique et j'espère que l'Afrique va tirer parti de cette évolution
38:53 de la finance internationale.
38:55 Christian Oudiber, l'africain, alors parlez-nous un peu de la technologie à béton compacté au rouleau BCR
39:03 utilisée à Bafoussan mais aussi à Berthois et à Garrois et qui fait temps de vagues.
39:10 Avant de vous parler de ça, vous me permettrez de revenir sur un petit sujet.
39:14 Tout à l'heure, quand vous m'avez interrogé sur l'attribution à une entreprise du marché au poisson à Garrois,
39:21 vous m'avez dit "qui est responsable de ça ?"
39:24 Je vous ai répondu "c'est l'AFD qui a donné la non-infection".
39:27 Vous voulez rectifier votre réponse ?
39:29 Non, non. Ce que je voulais dire, l'AFD a donné son avis de non-infection sur une proposition faite par le maître d'ouvrage
39:36 et sur un dossier qui était parfait mais qui avait fait l'objet d'un avis négatif de la part de l'AMO.
39:44 L'avis négatif résulte d'informations qu'on avait mais qu'on ne pouvait pas divulguer
39:49 de la situation financière de cette entreprise notamment.
39:52 Et en l'occurrence, le maître d'ouvrage, c'était le maire ?
39:55 Le maire décédé.
39:56 Très bien.
39:57 Mais lui s'est appuyé sur le dossier dans lequel il n'avait pas trouvé de vagues.
40:01 On a essayé de lui faire comprendre qu'il y avait des choses qui clochaient du côté de cette entreprise
40:07 mais il ne pouvait pas non plus prendre des décisions qui auraient mis en évidence
40:12 qu'il était allé faire un peu d'espionnage pour savoir au tchat qu'est-ce qui se passait.
40:15 Très bien. Maintenant, répondez à ma question s'il vous plaît.
40:18 Sur le BCR.
40:19 Alors le BCR. Le BCR, c'est une technologie routière qui n'est pas nouvelle.
40:24 Contrairement à ce que certains veulent savoir, c'est une technologie qui est née au Canada
40:30 car le gouvernement de Jean Chrétien dans les années 80, face à la problématique
40:39 que posaient les routes à base de produits bitumineux, d'une part à cause du climat
40:47 et d'autre part à cause de l'importante circulation de grumiers.
40:52 Vous savez que le Canada est un pays de forêt comme le Cameroun
40:55 et qu'il y a beaucoup de grumiers qui abîment les routes.
40:59 Donc a mis en compétition sur le principe, non pas sur des marchés, les cimentiers et les bitumiers.
41:06 Et les cimentiers du Canada, conduits par la Farge Canada, ont proposé une solution
41:12 qui était issue du béton compacté au rouleau pour la construction de barrages, les barrages poids.
41:19 Et cette solution, c'était une adaptation de ce BCR à un usage routier.
41:25 Donc avec beaucoup d'évolution mais c'est selon le même principe.
41:28 C'est à dire qu'on a un matériau qui n'est pas un matériau de maçon,
41:32 qui est un matériau meuble que l'on transforme dans des camions belles,
41:36 que l'on met en oeuvre avec des principes qui sont ceux des travaux publics routiers,
41:42 pas des travaux de maçonnerie,
41:44 et que l'on compacte exactement comme si on compactait un matériau à base de bitume.
41:50 Et donc le Canada, à ce moment là, le gouvernement de Jean Chrétien,
41:55 a pris une décision du gouvernement qui privilégie le recours à des routes à base revêtue de béton compacté au rouleau.
42:04 Ça, ça remonte dans les années 80.
42:06 Quel est leur avantage ?
42:08 L'avantage c'est que c'est un matériau qui est plus résistant aux variations climatiques,
42:14 parce que le gradient thermique au Canada est énorme, ça va de +40 à -40.
42:20 Donc vous voyez, 80° de gradient thermique, même pour le béton,
42:25 ça pose certaines contraintes qui nécessitent des adjuvants pour supporter ces variations,
42:30 cette différence donc de dilatation que subit le béton.
42:36 Et puis surtout, c'est plus résistant au trafic, au trafic grumier.
42:41 Vous parlez beaucoup du Canada, mais j'aimerais vous entendre sur Bafoussam, Garoua et Berthois.
42:47 Est-ce que vous nous rassurez que c'est exactement ce type de matériaux résistants, résilients,
42:55 que nous avons sur nos routes ? Combien de temps vont-ils durer ?
42:59 Je vous prenais l'exemple du Canada pour vous expliquer d'où provenait le BCR,
43:04 pour vous expliquer que ce n'était pas une technologie nouvelle.
43:07 Et au Cameroun, on a mis en œuvre un BCR parfaitement adapté à la climatologie africaine,
43:15 en particulier à la climatologie du Cameroun, dans des conditions extrêmement bonnes.
43:20 On a amélioré les technologies au pur et à mesure de la mise en œuvre,
43:25 puisque les techniques que l'on connaissait, c'était celle de pays froid.
43:29 On a dû l'adapter à celle de pays chaud.
43:32 Razzel, qui a été le premier à avoir un marché, avait déjà fait une route en BCR en Algérie.
43:36 Et donc, pour les villes du projet des capitales régionales,
43:43 les cinq villes, puisqu'on va utiliser la même technologie à Maroua et à Bamenda,
43:48 on peut garantir que la durée de vie minimale de ces infrastructures sera de 30 ans.
43:54 A Bafoussam, on a des routes qui ont déjà plus de 4 ans construites en BCR.
44:00 Une route en bitume de plus de 4 ans, elle commence à avoir pas mal de défauts.
44:04 Celles-là sont toujours identiques à ce qu'il y avait.
44:07 Les mêmes fissures, puisqu'un béton, ça fissure, mais ce n'est pas préjudiciable,
44:11 la fissuration dans le béton compacte est rouleau.
44:14 Et puis, elles sont là, toujours intactes, elles sont durables,
44:18 et elles ne nécessitent pratiquement pas de maintenance.
44:21 Si on vit encore assez longtemps, dans 100 ans, on va se donner rendez-vous,
44:25 et je vais vous parler des routes en BCR qu'on a construites au début des années 2020 en Cameroun.
44:31 Rendez-vous dans 100 ans, Christian Oudiberg, ce sera certainement sur un plateau dans l'au-delà.
44:37 Voilà.
44:38 Alors, la passation des marchés dans le cadre du C2D capital régional n'est pas épargnée de critiques.
44:45 Est-ce que vous pouvez affirmer, la main sue le cœur, que le maître d'ouvrage que vous assistez
44:53 n'a pas la main mise sur les attributions et que tout est transparent ?
44:58 Oui, tout est obligatoirement transparent.
45:01 Et le maître d'ouvrage n'a pas la main mise sur les attributions.
45:04 Pour la bonne raison, c'est qu'il y a tout un tas d'institutions qui formulent un avis,
45:09 qui conduisent à l'attribution.
45:12 Déjà, au moment de... Alors, je vous ai parlé tout à l'heure de l'intervention de l'AFD
45:16 par des avis de non-objection sur la base des avis formulés par l'assistance à maîtrise d'ouvrage.
45:23 À partir de l'élaboration du DAO jusqu'à la finalisation du marché résultant de tout le processus,
45:30 l'AMO et l'AFD sont fortement impliqués.
45:33 Mais il y a aussi le dispositif camerounais.
45:35 Ce sont des commissions de marché camerounaises qui interviennent.
45:39 Les commissions locales dans les cinq villes,
45:42 et puis la commission du MINDU au niveau du ministère,
45:49 avec l'intervention en cas de conflit entre le maître d'ouvrage et des commissions
45:53 des différentes commissions compétences au MINMAP.
45:56 Donc, tout le processus est respecté.
45:59 Il faudrait vraiment qu'il y ait beaucoup de personnes à convaincre de faire ce qu'on n'a pas envie de faire,
46:06 qu'ils soient convaincus pour qu'on arrive à une attribution qui soit à côté de la plaque.
46:11 Donc, tout ce qu'on lit là, évoquant d'éventuels détournements ou la manipulation des marchés,
46:20 ainsi de suite, c'est du vent.
46:22 Oui, c'est du vent. Comme je vous le disais tout de suite, c'est une très mauvaise approche.
46:27 Surtout que ce n'est pas sur l'attribution qu'il intervient, ce monsieur,
46:31 c'est sur le choix de la technologie.
46:34 Donc, c'est en amont du marché.
46:36 Alors, sans vouloir défendre madame le ministre actuellement en poste,
46:41 ce n'est pas elle qui a accepté de construire des routes en BCR.
46:46 C'est son prédécesseur.
46:48 Mais je vous ai expliqué lors de la conférence de presse que le choix du BCR résulte d'une étude
46:54 que j'ai moi-même réalisée sur le financement de la Banque mondiale et à la demande de la Banque mondiale,
46:59 à la sortie du programme sectoriel des transports,
47:03 qui, à travers une analyse multiquetitaire qui a examiné tout ce qu'on pouvait réaliser comme chaussée durable,
47:10 a ciblé deux technologies.
47:13 La première, c'est le BCR et la deuxième, plus marginale,
47:16 parce qu'elle est limitée en vitesse de roulement et elle est plus coûteuse que le BCR,
47:21 c'est la technologie des pavés à effet tridimensionnel,
47:25 éventuellement à sortie d'une chaussée drainante.
47:29 Dites-moi un peu, monsieur Oudiber, vous qui êtes, on va dire, dans les projets,
47:35 dans les affaires depuis beaucoup de temps, depuis beaucoup d'années précisément,
47:42 est-ce qu'il y a systématiquement de la corruption et des détournements ?
47:48 Bon, je ne peux pas dire non. Bien sûr, on connaît bien le Cameau,
47:51 on sait bien qu'il y a de la corruption, on sait bien qu'il y a des détournements de ponts, c'est visible.
47:56 Mais quand les bailleurs de pont interviennent, alors ce qu'il faut dire d'abord,
47:59 c'est que les plus gros financements sont bien souvent apportés par les bailleurs de pont.
48:04 Et quand les bailleurs de pont sont présents,
48:06 je ne pense pas qu'il puisse y avoir beaucoup de corruption et beaucoup de détournements.
48:11 J'ai moi-même sévi pendant dix ans au sein de l'Agence française de développement de Yongde.
48:17 J'avais passé huit années auparavant au sein de la communauté urbaine de Douala.
48:22 Je peux vous dire que quand c'est un financement de bailleurs de pont, les gens font très attention.
48:28 Les gens font très attention parce que les bailleurs de pont ne pardonnent pas ce genre de choses.
48:33 Ce n'est pas possible quand c'est un bailleur de pont qui est là.
48:36 Ou alors si c'est possible, c'est quelqu'un de très intelligent qui va le faire,
48:40 qui va duper beaucoup de personnes.
48:42 Et quand il y a corruption, est-ce que c'est vous, quand j'ai dit vous,
48:47 c'est-à-dire par exemple les prestataires, les consultants ou les bailleurs de pont,
48:52 est-ce que c'est vous qui mettez la main dans la poche pour huiler le système
48:58 ou alors vous répondez simplement aux sollicitations des fonctionnaires, des dirigeants et des hommes politiques ?
49:05 Quand on est entrepreneur.
49:07 Quand on est entrepreneur, si vous voulez.
49:08 J'ai été entrepreneur puisque j'étais le directeur général de Véroport pendant 8 années.
49:14 Et je sais très bien qu'il y a des moments où on est obligé de mettre la main dans la poche.
49:19 Mais ce n'est pas pour les attributions de marché.
49:22 Je n'avais pas beaucoup de problèmes puisqu'on était les meilleurs en matière de forage à l'époque
49:26 et en matière de géotechnique, de fondation propente.
49:29 Donc les marchés, on les gagnait de manière naturelle.
49:32 Mais pour se faire payer, on ne pouvait pas se faire payer sans être obligé
49:37 de céder quelques petits avantages à ceux qui signaient l'ordre de nous payer.
49:43 Et ça, vous le feriez encore si vous aviez à le faire ?
49:48 Non, je ne le ferais pas.
49:50 Je ne le ferais que si j'étais contraint, si c'était un problème de survie pour l'entreprise.
49:55 Très bien. Christian Oudiberg, je vais vous inviter à suivre le dernier élément de cette émission.
50:03 Cette semaine, le Premier ministre, chef du gouvernement, a présidé un conseil de cabinet.
50:09 Il s'agissait de préparer le débat d'orientation budgétaire qui se tiendra à l'Assemblée nationale
50:18 et qui va donc examiner un peu les prétentions du Cameroun pour le prochain triennal.
50:24 Laurentine Bokono.
50:26 Un document de vision de développement du Cameroun existe, c'est la SND30.
50:32 Mais ce sont les financements qui manquent le plus du fait de la conjoncture économique internationale.
50:38 Pour faire face, le gouvernement se propose d'agir sur quelques leviers essentiels.
50:43 Les grandes articulations, c'est qu'il faudra maîtriser les ressources budgétaires,
50:48 mais également rationaliser les dépenses budgétaires.
50:52 Et à cet égard, augmenter l'impact de notre budget sur l'économie nationale
50:57 et sur le développement de l'ensemble de la population.
51:01 Cependant, deux contraintes majeures devraient être levées.
51:05 Un, respecter la viabilité de la dette.
51:08 Deux, garantir la soutenabilité à moyen terme des finances publiques,
51:13 mais surtout observer une plus grande rigueur dans le choix des projets de développement à prioriser.
51:19 Aram Chéry, le ministre délégué auprès du ministre de l'économie.
51:23 Une économie saine et prospère dans un environnement sanitaire aseptisé,
51:28 le gouvernement y travaille également.
51:30 À date, le bulletin de santé du Cameroun ne présente aucun élément alarmant,
51:35 cependant que la vigilance reste de rigueur.
51:38 Des documents officiels pour le signifier sont en cours de préparation dans le cas du Covid-19.
51:44 Sur la situation épidémiologique, nous pouvons dire qu'elle est sous contrôle.
51:51 C'est pour cela que nous avons suggéré au gouvernement d'étudier la possibilité
51:56 de lever les 13 mesures qui avaient été édictées depuis le 17 mars 2020.
52:02 Le débat d'orientation budgétaire en attente vise à échanger avec le Parlement
52:07 sur les hypothèses économiques, les grandes orientations et priorités budgétaires
52:13 à court et moyen terme.
52:15 Il est encadré par le Code de transparence et de bonne gouvernance,
52:19 ainsi que par le régime financier de l'État et des autres entités publiques.
52:24 Christian Oudiber, terminons peut-être par vous-même.
52:30 Vous avez dit environ 34 ans de vie au Cameroun.
52:34 Est-ce qu'on peut considérer, pour reprendre une expression des Camerounais,
52:40 que vous comprenez déjà le Cameroun ?
52:43 Oui, je pense comprendre le Cameroun.
52:46 Le fait que je sois resté aussi longtemps m'a permis de voir évoluer beaucoup de choses,
52:52 y compris les choses que j'avais initiées moi à certaines étapes de ma carrière.
52:56 Cela m'a permis de voir que rien n'est jamais gagné au Cameroun,
52:59 qu'il faut se battre sans arrêt pour que les choses évoluent de manière effective.
53:03 Mais vous avez raison, je pense que je comprends bien le Cameroun.
53:07 Alors, quelle est l'idée que finalement vous vous faites et que vous garderez de ce pays ?
53:14 Pour l'instant, l'idée que je me fais de ce pays,
53:18 c'est que c'est l'un des pays qui a la plus forte potentialité d'Afrique,
53:23 qu'en tenu de la nature, de ses richesses naturelles,
53:28 des minerais, du bois, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du pétrole même.
53:35 Et donc, il y a beaucoup de choses qui permettraient d'enrichir le Cameroun.
53:41 Il y a un énorme potentiel humain, c'est un pays peuplé,
53:45 avec des gens qui travaillent et qui sont bien formés,
53:48 ce qui n'est pas le cas dans tous les pays d'Afrique.
53:51 Et avec toutes ces potentialités, et puis je vous le disais tout à l'heure,
53:54 le deuxième potentiel hydroélectrique d'Afrique,
53:56 ça permettrait vraiment de développer l'industrie.
54:00 Et comme je vous le disais tout à l'heure aussi,
54:02 aucun pays ne s'est développé sans s'industrialiser.
54:05 Il faut que le Cameroun arrête de vendre ses matières premières
54:08 au cours qu'ils sont imposées par les grands lobbys internationaux,
54:12 et qu'il transforme la majorité de ses matières premières sur place,
54:17 selon des normes internationales,
54:19 en partenariat avec des industriels internationaux,
54:22 pour investir le marché international,
54:26 non pas avec des matières premières qui fluctuent sans arrêt,
54:31 au gré de ce que veut bien nous acheter ce que nous produisons,
54:36 et produire des produits finis qui, eux,
54:39 bénéficient d'une main d'oeuvre moins élevée que dans les pays du Nord,
54:42 qui bénéficient de la présence d'énormément de produits,
54:46 qu'elles soient des minerais, du bois,
54:48 ou tout ce qui peut entrer dans l'agroalimentaire.
54:52 Et je pense que le Cameroun atteindra beaucoup
54:56 à un niveau de développement supérieur à celui de la Côte d'Ivoire,
54:59 parce que la Côte d'Ivoire a bien compris ça,
55:01 et actuellement la Côte d'Ivoire est dans ce cheminement vers l'émergence.
55:05 Le Cameroun peut rattraper très rapidement la Côte d'Ivoire,
55:09 mais il faut se décider à transformer nos produits ici, sur place.
55:14 Ce qui appelle donc un basculement de notre économie vers le tertiaire,
55:17 c'est-à-dire l'industrialisation.
55:19 Voilà.
55:20 J'ai lu quelque part que vous êtes ingénieur divisionnaire
55:24 des travaux publics de l'État français en retraite.
55:27 C'est bien cela ?
55:28 C'est bien cela, oui.
55:29 Pourquoi vous ne vous reposez pas pour laisser les jeunes
55:32 faire également leur carrière et leur temps dans votre secteur,
55:36 si vous êtes à la retraite ?
55:38 Disons qu'il n'y a plus beaucoup de jeunes qui viennent en Afrique
55:41 en auront l'ingénieur français.
55:43 Et donc, je n'entre en concurrence avec pas beaucoup de jeunes.
55:49 Et puis surtout, j'ai accumulé beaucoup de connaissances,
55:52 beaucoup de savoir-faire et beaucoup d'expérience.
55:55 Et je souhaitais en faire bénéficier mon pays d'adoption.
56:03 Il faut savoir que je suis marié avec une Camerounaise,
56:07 donc je me considère un peu Camerounais,
56:10 et que le développement de son pays m'importe beaucoup.
56:14 Et c'est mon expérience que je mets dans la balance.
56:17 Et puis, en plus de ça, si j'avais eu l'occasion de m'enrichir auparavant,
56:22 je n'aurais pas besoin de travailler à l'âge que j'ai.
56:25 J'ai subi des déboires dans ma vie et je suis encore contraint de travailler.
56:30 Pour finir, très bien.
56:33 Les affaires, un milieu que vous connaissez très bien.
56:37 Alors, c'est aussi ce milieu-là, un peu comme la politique.
56:41 Il faut se salir les mains, sinon se salir tout court.
56:45 Dans votre cas, vous ne demandez qu'à vous laver les mains
56:48 parce qu'elles ont été suffisamment salies,
56:51 ou alors vous avez envie de dire,
56:54 laissez-moi tranquille si vous n'avez plus de questions.
56:57 Non, je sais que vous pouvez avoir plein de questions à mon endroit,
57:01 en tenu de la connaissance que j'ai des choses au Cameroun.
57:05 Mais, bon, vous pouvez arrêter si vous voulez.
57:09 Mais moi, je suis prêt à faire bénéficier tout le monde de ce que j'ai perçu,
57:14 de ce qu'il faudrait faire dans ce pays.
57:16 Avec des mains propres.
57:18 J'ai toujours eu les mains propres.
57:20 Toujours, toujours, toujours, je ne me suis jamais mouillé.
57:23 Je pourrais vous raconter des anecdotes qui vous montreraient que
57:26 je ne me suis vraiment jamais mouillé.
57:29 Il vaut mieux se séparer sur de telles certitudes
57:32 qui vont inspirer la jeunesse camerounaise actuellement en vacances.
57:37 Odibert Christian, chef de mission de l'assistance à maîtrise d'ouvrage du projet
57:43 C2D Capital Régional.
57:46 Merci d'avoir honoré ce rendez-vous de la CRTV.
57:50 C'est moi qui vous remercie.
57:52 Merci, mesdames et messieurs, d'avoir regardé cette édition d'actualité hebdo qui s'achève maintenant.
57:58 Faites attention à vous et prenons grand soin de notre cher et beau pays, le Cameroun.
58:03 Bonsoir.
58:05 [Musique]