Troisième nuit de violences : 875 arrestations, la consigne c'était "fermeté" et "retenue"

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00:00 - On en reparle avec Karim Makiki. Bonjour Karim. Un point tout d'abord peut-être sur les interpellations très nombreuses.
00:05 - Très nombreuses. 875 interpellations. Il faut dire que les consignes qui avaient été données hier soir aux policiers qui étaient sur le terrain,
00:11 40 000 policiers en France, 5 000 en région parisienne, et bien la consigne c'était fermeté avec interpellation.
00:20 On a vu sur les images ces nuits où les policiers ont joué au jeu de chat et de la souris avec des petits groupes mobiles, très mobiles,
00:28 de jeunes personnes, des profils également d'émetiers très jeunes. On a vu également sur le terrain l'engagement des unités d'élite,
00:35 le RAID par exemple, ou la BRI, qui eux ne sont pas normalement déployés pour faire du maintien de l'ordre, ils sont spécialisés dans des arrestations très musclées.
00:44 Et bien le message qui a été envoyé hier soir c'est qu'on envoie les unités d'élite pour évidemment faire peur, on a vu les images,
00:50 cette camionnette de la BRI qui ouvre le passage au CRS pour pouvoir entrer et intervenir et déloger les émetiers.
00:57 C'est également un message à l'interne, en interne, pour la police, de dire que, pour dire aux policiers qui sont sur le terrain,
01:03 ne vous inquiétez pas, tous les moyens et tous les policiers sont sur le terrain. Hier, l'objectif c'était la protection des bâtiments publics,
01:12 c'est pour ça qu'on a vu des pillages, beaucoup de pillages à Paris notamment, à Marseille, dans d'autres villes françaises,
01:18 et bien les policiers avaient pour consigne de prioriser, ils ne pouvaient pas être partout, de sécuriser les bâtiments publics.
01:23 Il y a eu quand même des dégradations des bâtiments publics. Le résultat de cette nuit d'émeute est que la police était totalement dépassée
01:32 parce qu'ils devaient courir derrière des petits groupes très mobiles qui communiquaient entre eux, notamment via les réseaux sociaux cryptés,
01:38 avec des applications de géolocalisation. Donc ils étaient beaucoup plus mobiles et beaucoup plus rapides que les policiers qui se sont trouvés
01:45 totalement dépassés sur le terrain. Je vous disais, la consigne qui a été donnée c'était fermeté mais également retenue.
01:51 L'idée également c'était de faire attention et que ça ne dérape pas encore plus pour ne pas ajouter de la violence à la violence.
01:57 On attend donc cet après-midi des annonces de la Première Ministre Elisabeth Borne. On se dirige sans doute vers l'état d'urgence ?
02:04 C'est une option mais ce n'est pas la seule. On a entendu le Président de la République qui disait à travers sa Première Ministre qu'il n'y avait pas de tabou.
02:10 Ça veut dire qu'on s'autorise à utiliser cet état d'urgence. L'état d'urgence c'est quoi ? C'est un cadre légal pour un état de droit.
02:19 L'exécutif ne peut pas agir indéfiniment ou en tout cas sans cadre légal. L'état d'urgence permet à l'exécutif de mettre un cadre légal
02:29 pour pouvoir faire intervenir ses forces de l'ordre en dégradant les conditions de liberté. Parce que c'est ça aussi qui va avec l'état d'urgence.
02:36 C'est que nos libertés seront dégradées parce qu'on ne pourra pas circuler librement. Il y aura des perquisitions administratives.
02:42 Donc c'est à double tranchant pour le gouvernement parce que si l'état d'urgence est décrété, il va falloir l'appliquer.
02:47 L'appliquer avec quelles forces de police qui seront déjà mobilisées ailleurs. D'autres possibilités sont à l'étude également.
02:52 À 17h, tous les syndicats de police sont convoqués au ministère de l'Intérieur pour réfléchir au dispositif, à l'état d'esprit des policiers.
03:00 Et puis il y a une troisième possibilité, c'est les couvre-feu qui eux peuvent être actionnés par les maires.
03:05 On l'a vu par exemple en région parisienne, des maires qui avaient décidé d'instaurer des couvre-feu, y compris ce week-end.
03:10 Merci beaucoup Karim pour toutes ces précisions.

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