Céline Alonzo et André Bercoff reçoivent Frédéric Granier, journaliste et écrivain.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-06-30##
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NewsTranscription
00:00 - Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
00:05 - On va danser Céline, arrêtez, parce qu'on va se mettre à danser sur la table.
00:08 - Waterloo, Waterloo, André Bercoff, l'un des titres les plus connus effectivement du groupe ABBA,
00:13 qui fait référence à cette fameuse bataille André, que Napoléon a perdue en 1815.
00:19 - Ah bon, il a perdu Napoléon ? Je ne savais pas.
00:21 - Vous n'étiez pas à ses côtés, c'est pour ça effectivement.
00:23 - Je n'étais pas né encore, hélas.
00:25 - Les chansons, effectivement, ont toujours rythmé notre histoire André Bercoff.
00:29 Certaines sont même devenues cultes.
00:31 Et dans un instant, sur Sud Radio, avec le journaliste Frédéric Granier,
00:35 nous allons vous parler de celles, de ces chansons, de ces tubes planétaires,
00:39 qui symbolisent les bouleversements politiques et sociaux majeurs des 60 dernières années André.
00:45 - Et oui, formidable, livre de Frédéric Granier, effectivement.
00:48 Imaginez, vous savez, c'est la chanson culte de John Lennon.
00:52 Mais c'est vrai, les chansons ont toujours fait l'histoire.
00:55 Et rappelez-vous, la Carmagnole.
00:58 Alors restez avec nous, on se retrouve dans un instant sur Sud Radio. Parlons vrai.
01:02 - Des arbres du Sud portent un fruit étrange, du sang sur les feuilles, du sang sur les racines.
01:20 Dans cette chanson, Billy O'Leary et André Bercoff dénoncent les exécutions des Noirs américains
01:25 par lynchage et pendaison aux arbres. C'était dans les États du Sud, à l'époque de la ségrégation, André Bercoff.
01:31 - Oui, ça dit bien ce que ça veut dire. Vous savez, en ce moment, on vit une époque pas simple,
01:36 y compris en France, en tout cas.
01:39 Et je ne sais pas si on danse la Carmagnole, vous voyez, c'était déjà les chansons au son du canon, etc.
01:45 et ça ira, ça ira, ça ira.
01:47 C'est plus du tout le même ton, on n'est plus un, c'est...
01:51 Deux siècles ont passé, il y en a un peu plus.
01:53 Mais les chansons font toujours l'histoire.
01:56 Et c'est passionnant parce que, justement, le livre de Frédéric Granier, que je vous recommande,
02:00 paru aux éditions Perrin, il fait l'inventaire de ces chansons, justement,
02:05 qui sont inséparables de nos vies à nous, de nos vies intimes, quelques fois, de nos vies personnelles,
02:12 et de nos vies collectives. Parce que vous chantez une chanson quelque part dans un dîner ou ailleurs,
02:17 et bien tout de suite, les gens vont vous reprendre, et ça va au-delà des générations, etc.
02:21 Et c'est ça qui est très intéressant.
02:23 Alors, juste, je cite pas facilement, imagine, de John Lennon, bien sûr,
02:28 qui est encore dans les Marches Blanches, chanté dans les Marches Blanches.
02:31 "God Save the Queen", des Sex Pistols, à l'époque punk,
02:35 de Sid Vicious et de Johnny Rotten, aux armes, etc.
02:40 "La Marseillaise", revue et corrigée par Gainsbourg.
02:42 "We Are the World", évidemment, Quincy Jones dirigeant,
02:46 Michael Jackson, Leon Ritchie, tout ça.
02:48 "Wonderworld", Oasis, bien sûr.
02:50 Et puis "The Rising" de Bruce Springsteen, après les attentats du 11 septembre 2001.
02:56 C'est vrai, Céline, ces chansons-là sont notre ADN.
03:01 - Et oui, et comme disait Victor Hugo, André Berkhoff,
03:03 la musique c'est du bruit qui pense.
03:05 Alors, les chansons, effectivement, font l'histoire.
03:08 On va en parler dans un instant avec notre invitée, Frédérique Grani.
03:11 Alors, restez avec nous, ça va roquer sur Sud Radio.
03:14 "Imagine" de John Lennon sur Sud Radio, c'est le titre que vous avez choisi, Frédérique Granier,
03:21 pour éditer votre livre qui vient de paraître chez Perrin.
03:25 Bonjour à vous et merci d'être avec nous sur Sud Radio.
03:27 Dans cet ouvrage, vous relatez l'histoire méconnue de 12 chansons, 12 succès planétaires,
03:32 qui racontent les bouleversements politiques et sociomajeurs des 60 dernières années.
03:36 La question première qu'on se pose, c'est pourquoi 12 chansons, il y en a tellement ?
03:41 André rigole.
03:42 Oui, c'est vrai, pourquoi 12 ? Parce qu'il ne pouvait pas faire 400 000 pages.
03:46 C'est ça.
03:47 Au début j'en avais 50 et puis je me dis que 12 c'était un peu un chiffre magique.
03:50 C'était...
03:51 Les 12 apôtres ?
03:53 Oui, il y a de ça, et puis surtout, 12, moi je suis très attaché au vinyle.
03:58 Et le vinyle, c'est quoi ? C'est 40-45 minutes d'écoute.
04:02 Et c'est en général 12, 13 chansons.
04:05 Et 12, ben finalement, ça fait comme si on écoutait un vinyle ou une sorte de playlist de l'histoire
04:10 qui déroulerait de 1967 à nos jours, une sorte de panorama en chanson
04:18 de tous les bouleversements politiques, sociaux, culturels.
04:22 Et oui, alors vous consacrez le premier chapitre de votre livre à "Imagine"
04:26 qui a été et qui est le plus grand succès de la carrière solo de Lennon.
04:30 Il l'a sorti en octobre 71, ça faisait un an et demi que les Beatles s'étaient séparés, c'est ça ?
04:35 Oui, les Beatles se sont séparés en avril 70.
04:39 Et depuis, Lennon est un peu perdu, il se cherche, il fait cette sorte de thérapie du cri primal
04:45 où il faut rentrer dans une salle et hurler son désespoir.
04:49 Avec Yoko Ono, bien sûr.
04:51 Avec Yoko Ono, de manière à sortir toutes ses angoisses et à renaître.
04:56 Il sort des disques qui sont très estimés par la critique, mais assez peu suivis par le public.
05:01 Et puis, il voit ses anciens camarades progresser.
05:05 Paul, qui a un numéro 1 avec Uncle Albert, George avec My Sweet Lord, Ringo aussi,
05:11 Carton aussi avec It Don't Come Easy.
05:13 Et puis il se dit, moi j'ai besoin d'un tube, mais qu'est-ce qu'on va faire pour avoir un tube ?
05:17 Et donc il va s'enfermer.
05:18 Il cherchait vraiment le succès, enfin quelque chose qui lui passerait.
05:21 Lennon, c'était quelqu'un qui était extrêmement partagé,
05:24 entre une facette disons très avant-gardiste, un peu provocatrice,
05:28 l'air de ne pas vouloir vraiment se mettre complètement dans le bain.
05:34 Et en même temps, c'était un écorché vif, il avait besoin qu'on l'aime.
05:38 Et il avait besoin surtout de se rattacher à un énorme succès commercial.
05:43 Et quand il a composé cette chanson, qu'il avait un peu en tête depuis plusieurs années,
05:48 puisque les connaisseurs savent qu'en 69, début 69, pendant les sessions de la Tidby,
05:53 enfin du get-back qui deviendra la Tidby,
05:55 il y avait déjà quelques accords de piano qui ressemblaient un petit peu à ça.
05:58 Et puis il va travailler cette chanson en s'inspirant vaguement d'un poème,
06:03 une sorte d'haïku de Yoko Ono.
06:07 Et puis il va appeler dans cette chanson, de ses vœux, une sorte de fraternité d'hommes,
06:13 une sorte de rêve utopique, d'un monde sans concession,
06:17 sans possession, pardon, où tout le monde se tiendrait la main et où tout irait bien.
06:24 Et il va l'inscrire, ça va devenir la chanson-titre de son album qui va sortir fin 71.
06:29 Et il va réussir son coup puisque ça va être un succès planétaire.
06:33 - Mais on peut dire que cette chanson est quand même paradoxale,
06:35 parce qu'elle ne correspond absolument pas à l'image de Lennon quand elle sort.
06:39 - Vous avez tout à fait raison, exactement.
06:41 C'est tout le paradoxe de cette chanson qui finalement marque un peu les derniers feux des utopies des années 60,
06:49 alors qu'on est déjà en 71.
06:51 - L'ère hippie, oui.
06:52 - Voilà, Lennon n'est plus du tout le barde avec sa barbe qui appelait justement à résoudre les problèmes de manière pacifique.
07:04 Lennon, il est plutôt engagé un peu sur tous les fronts.
07:09 D'ailleurs, il a un album qui va sortir en 72 qui s'appelle "Sometime in New York City"
07:14 où il embrasse à peu près toutes les causes, le féministe, l'Iran...
07:16 - Oui, il est très révolutionnaire à l'époque.
07:18 - Il devient même une sorte de caricature de révolutionnaire avec le Béret Guévariste, le Point Levé, etc.
07:24 Et d'ailleurs, quand la chanson "Imagine" sort, lui il est un peu embarrassé,
07:29 parce que certes c'est un grand succès public,
07:31 mais la frange la plus radicale des gauchistes et des liberals américains trouve qu'il ne se mouille pas trop.
07:39 - Un peu pacifiste tout ça.
07:41 - C'est un peu la poésie de carte postale, on va dire, et qu'il mériterait d'être un peu plus engagé.
07:45 - Mais l'extraordinaire, c'est qu'encore aujourd'hui, quand il y a des marches, quand il y a des célébrations,
07:50 même après des attentats, on chante "Imagine".
07:53 C'est LA chanson qui continue en France et ailleurs d'être chantée partout.
07:58 - Eh oui, c'est ça. En fait, effectivement, vous le racontez bien dans votre livre,
08:01 c'est-à-dire qu'on a gardé de Lénon son côté pacifiste, utopiste,
08:06 alors qu'on peut dire qu'il n'a pas été un saint dans sa vie.
08:11 - Non, il n'a pas été un saint, mais parce que, heureusement, quel homme est un saint ?
08:15 Quel artiste est un saint aussi ?
08:17 - Exactement, heureusement.
08:18 - Et heureusement, sauf qu'on est aussi dans une période où on voudrait que nos icônes soient complètement pures.
08:24 Et je pense que c'est... alors, Lénon en avait un peu honte.
08:27 Donc pour lui, il s'est un peu démarqué de cette chanson qui, au début, n'était pas totalement un hymne.
08:32 C'était un succès, mais ce n'était pas un hymne.
08:33 Et puis lui, il disait "Oui, mais vous savez, c'est le manifeste du Parti communiste,
08:37 mis en chanson et enrobé de sucre, si vous voulez."
08:40 - Sauf que, pardon, sur Imagine, il dit "No religion too".
08:44 - "No religion too", tout à fait.
08:45 - Il dit "Supprimer les religions, on fait enfiler avec nos religions, il ne faut pas oublier parce que..."
08:49 - Il a eu quelques problèmes quand il a dit que les Beatles étaient plus populaires que le Christ.
08:53 - Que le Christ, oui, oui.
08:54 - Donc c'est peut-être une sorte de retour de bâton.
08:55 - Il a été maladroit quand il a sorti ça, non, quand même ?
08:57 - C'est provocateur.
08:58 - Oui, mais bon, quand même.
08:59 - Est-ce qu'il n'avait pas eu raison en même temps ?
09:01 Parce qu'au milieu des années 60, les jeunes, la jeune génération,
09:04 ne préféraient pas écouter les Beatles plutôt que d'aller à la messe.
09:07 Il n'a fait qu'affirmer un constat.
09:10 Et d'ailleurs, quand cette petite phrase est sortie en Angleterre,
09:13 quand c'est Maureen Cleave qui avait recueilli ça, en 66,
09:16 en Angleterre, on a l'habitude, des artistes un peu provoquent.
09:20 Par contre, c'est quand la phrase a été publiée aux Etats-Unis,
09:23 alors là, tolé dans la même juridiction.
09:25 - Oui, c'est ça, ça a fait un tolé.
09:26 - Exactement.
09:27 Mais est-ce que vous dites, et c'est vrai,
09:29 mais pourquoi les nonnes ont l'associé aujourd'hui à Imagine ?
09:31 C'est parce qu'il a été assassiné en décembre 80.
09:34 Et à partir du moment où il a été assassiné,
09:37 c'est-à-dire que toutes les facettes de son œuvre
09:41 ont disparu derrière cette image de Saint-Lénon,
09:44 du chantre de la paix, finalement du martyr.
09:47 Et c'est ce qui est dommage, c'est qu'aujourd'hui,
09:49 je trouve qu'on a tendance à retenir Imagine,
09:52 qui est devenu une sorte de chanson de tube emblématique,
09:56 on pourrait dire de marque déposée de Lénon,
09:59 alors que c'est un peu l'arbre qui cache la forêt
10:01 et qui cache aussi toutes les facettes de Lénon.
10:03 Et il faut appeler nos auditeurs,
10:06 et je suis sûr que vous serez d'accord Frédéric Gagné,
10:08 à se rapper son livre, comment il s'appelle ?
10:10 "In his own words"
10:12 "In his own words", bien sûr.
10:13 En flagrant délire en français, on a appelé ça.
10:15 En flagrant délire, voilà.
10:17 C'était en émission de radio, mais ça n'a rien à voir.
10:19 Mais il avait un humour, un humour ravageur.
10:22 Horrorisque, et puis c'était quelqu'un qui n'était pas un saint.
10:26 C'était quelqu'un qui a, dans "It's getting better",
10:29 qui raconte qu'il a fait sa femme.
10:31 Il avait un côté voyou, il a eu quelques problèmes,
10:35 notamment lors de son fameux "Lost Weekend",
10:37 où il a fait un peu n'importe quoi avec ses copains à Los Angeles en 1974.
10:41 Mais c'était un écorché.
10:44 Et puis, honnêtement, c'était aussi quelqu'un
10:46 que la politique intéressait assez peu.
10:48 D'ailleurs, c'est ce que des gens comme Tariq Khali
10:50 lui reprochaient beaucoup en Angleterre,
10:52 en disant "mais pourquoi t'es pas là à manifester avec nous en 68 ?"
10:55 En 68, qu'est-ce qu'il faisait ?
10:57 Il était en train de chercher la réponse à la grande question,
10:59 "qui suis-je, où vais-je ?"
11:01 dans un ashram à Rishikesh en Inde.
11:03 - Il était très mystique.
11:05 Sa quête spirituelle a été insatiable tout au long de sa vie.
11:08 - Il a eu une quête, alors il était mystique,
11:10 mais il était à peu près tout.
11:12 Il a cherché à peu près dans la psychothérapie,
11:14 dans le Kripri Mahal.
11:15 Il s'est toujours cherché un gourou.
11:17 Ce gourou, ça pouvait être Brian Epstein,
11:19 qui était le manager des Beatles au début.
11:21 - Le Maharishi après.
11:23 - Le Maharishi, le Dr. Janoff,
11:25 le créateur de cette théorie du Kripri Mahal.
11:28 Et ça a été évidemment Yoko Ono,
11:30 qui a été sa femme, mais aussi son gourou.
11:33 Et qui aujourd'hui est devenu une sorte de
11:35 grande prêtresse du culte lénonien, on va dire.
11:38 - C'est ça.
11:39 - C'est normal, je veux dire.
11:41 - C'était faux.
11:42 - J'allais dire le fond de commerce,
11:43 mais ce serait pas très gentil.
11:45 Mais peut-être qu'on devrait passer à la quête d'Angleterre.
11:48 - On va écouter effectivement un autre tube,
11:51 effectivement planétaire,
11:52 cette hymne punk des années 70.
11:55 * Extrait de "God Save The Queen" de The Beatles *
12:10 - Eh oui, les Sex Pigs Stull sur Sud Radio.
12:12 Alors cette chanson est sortie en 1977,
12:14 c'est un pied de nez à la royauté.
12:16 Quelle est la jeunesse de ce titre, Frédéric Gragnet ?
12:19 - 77, c'est une année mythique.
12:22 Parce que c'est la naissance du punk.
12:24 En 77, là on sort des grandes célébrations,
12:27 à la fois du jubilé de la reine,
12:29 et puis de la mort de la reine,
12:30 qui ont créé une émotion terrible.
12:33 On a aujourd'hui un attachement assez important à la royauté.
12:39 En 77, c'est pas tout à fait ça.
12:40 En 77, c'est les 25 ans du couronnement de la reine.
12:44 L'Angleterre va mal.
12:46 C'est James Callaghan qui a succédé à Harold Wilson,
12:51 donc un travailliste un peu terne,
12:53 qui d'ailleurs à la fin de sa vie dira,
12:55 je cite, qu'il a été le pire Premier ministre
12:57 de toute l'histoire de l'Angleterre.
12:59 - Voilà, elle lucidise.
13:01 - L'Angleterre va mal.
13:03 - C'est Thatcher qui a pris la suite après.
13:06 - En 79, tout à fait.
13:08 - Et alors, qu'est-ce qui se passe ?
13:10 - Il a été obligé de quémander des sous auprès du FMI
13:14 pour sauver la livre Sterling.
13:15 Donc il y a cette image.
13:16 On sait pas trop si on doit célébrer les 25 ans
13:20 parce qu'il n'y a plus d'argent.
13:22 Et derrière tout ça, va se créer un mouvement contestataire,
13:28 mais pas seulement, un mouvement nihiliste,
13:31 avec la naissance d'une génération qui est là,
13:33 contre la génération, cette génération glorieuse du blitz
13:37 qu'avait subi la seconde guerre mondiale.
13:39 - J.S.Churchill, etc.
13:41 - Cette génération de Churchill.
13:43 - Mais eux, les punks, etc.,
13:45 ils étaient anarchistes, en fait.
13:47 On peut dire anarchistes.
13:48 - Anticonformistes, nihilistes.
13:50 - Non, mais c'était quoi ?
13:52 Parce que, pourquoi je vous parle de ça ?
13:54 Vous avez le grille Marcos Lipzig-Straessens,
13:57 qui lit le mouvement punk de Johnny Rotten, Sex Pistols,
14:03 avec des situationnistes.
14:04 - Oui, je dirais que c'est plus situationniste.
14:07 C'est plutôt utiliser l'art comme une sorte de pied-nez,
14:10 et comme une manière de déconstruire le capitalisme.
14:13 Malcolm McLaren dira plus tard,
14:15 qui était le manager des Sex Pistols,
14:17 qu'il avait été très inspiré par les situationnistes.
14:19 Je trouve qu'il ne faut pas trop mettre non plus d'idéologie
14:24 dans ce qui est avant tout un grand coup de pied dans la fourmilière.
14:27 Et les Sex Pistols, qui est ce groupe
14:30 qui a été un peu créé de toute pièce par ce manager.
14:33 - Malcom McLaren.
14:35 - Qui était le compagnon de Vivian Westwood,
14:38 qui avait une boutique sex à Londres.
14:41 - Kings Road.
14:43 - Et qui a décidé justement de perturber le jubilé de la Reine,
14:48 qui finalement a été organisé en créant ce groupe,
14:53 et avec ce titre "God Save the Queen".
14:55 - Qui a fait scandale à sa sortie.
14:57 Dans la presse, on a parlé de haute trahison, de pendaison.
15:00 C'est incroyable.
15:02 - Oui, parce qu'on s'attaquait à une icône.
15:05 D'ailleurs, on voit dans la pochette du disque,
15:08 et puis les affiches, on voyait les yeux, la bouche,
15:12 étaient complètement arrachées.
15:14 C'était un vrai crime de lèse-majesté.
15:17 - Et oui, et dans cette chanson, ils disent effectivement,
15:20 le régime anglais, c'est un régime fasciste, ils y vont.
15:23 - Et après Frédéric Ranier le traduit en français,
15:26 "Never mind the bollocks, here are the sex pistols".
15:29 Comment on traduit "Never mind the bollocks"?
15:32 - On s'en bat les couilles.
15:35 - On s'en bat les roubignoles, voici les sex pistols.
15:38 - Exactement, au titre de leur album mythique,
15:41 produit par Thomas, qui était l'ancien producteur des Beatles,
15:45 comme quoi ils n'étaient pas si éloignés de l'ancien monde,
15:48 les sex pistols, quoi qu'ils en disent.
15:51 - Donc on disait effectivement, la BBC a même censuré ce titre.
15:55 - La BBC l'a censuré.
15:57 Il est possible qu'elle ait été...
16:00 que John Peel, le DJ mythique de la BBC,
16:03 ait mis deux fois l'antenne, il faudrait vérifier.
16:06 Mais ce qui est fou avec ce titre,
16:09 c'est que ça a été, malgré l'absence de promo,
16:12 malgré l'interdiction d'antenne sur la BBC,
16:15 qui était vraiment incontournable à l'époque,
16:18 ça a quand même réussi à être numéro 2.
16:21 Ça a été sûrement numéro 1, mais il y a eu une magouille dans les charts,
16:24 parce qu'il y a eu une chanson de Rod Stewart qui était numéro 1 à cette époque,
16:27 complètement inoffensive la chanson, et il y a eu sans doute un rétrofit.
16:30 - Mais ça a été un très gros succès.
16:33 - Ça a été un très gros succès, et puis surtout,
16:36 je pense qu'au-delà de l'aspect naissance du punk,
16:39 c'est vraiment un piège, pas seulement à la reine,
16:42 mais la naissance d'une génération. Comme je vous disais,
16:45 quand on dit "Gods of the Queen", un régime fasciste,
16:48 c'est vraiment un doigt d'honneur
16:51 à l'encontre de cette génération du blitz
16:54 qui s'est battue contre Hitler.
16:57 Plus finalement que s'attaquer à la reine.
17:00 Il disait d'ailleurs, la reine, on s'en fichait un peu,
17:03 Johnny Rotten, le chanteur, que c'était une sorte de carton qu'on déplaçait.
17:06 C'est un peu comme inaugurer les chrysanthèmes
17:09 pour nos présidents de la République de la quatrième.
17:12 - Ça me rappelle un autre qui était un peu punk, on revient juste à John Lennon,
17:15 vous savez ce qu'il a dit au Royal Albert Hall ?
17:18 Il a dit "Les gens d'en haut, applaudissez,
17:21 les autres, remuez vos proloques".
17:24 - Mais revenons sur le fait qu'ils étaient vraiment haïs à l'époque.
17:27 Ils étaient tellement haïs qu'ils étaient obligés, je vous le racontais,
17:30 de se produire incognito sous pseudonyme, et le Daily Mirror
17:33 à l'époque, un député travailliste, avait lancé
17:36 un appel pour punir les punks, et cet ordre
17:39 a été suivi à la lettre par certaines personnes, parce qu'ils ont été
17:42 violemment agressés, vous le racontez, dans les rues.
17:45 - Ils ont été agressés par des skins, par des militants d'extrême droite.
17:48 Oui, oui, ça a été très dur.
17:51 On disait, c'était le Daily Mirror
17:54 qui appelait ça "le bruit et la fureur".
17:57 Ils avaient fait cette manchette.
18:00 Quand ils se sont reformés en 1996,
18:03 en pied de nez au Daily Mirror, ils avaient appelé leur tournée
18:06 "The Filth and the Fury". - Ah oui, mais ils n'ont pas
18:09 survécu longtemps, quand même, après cet été de la haine.
18:12 - Non, mais finalement, c'est ce qui fait toute la poésie
18:15 des Sex Pistols, parce que c'était pas une aventure,
18:18 c'était une étoile filante qui devait
18:21 exploser, à un moment. Et le fait qu'ils aient
18:24 quelques chansons, un album mythique,
18:27 franchement, dépassable, c'était un totem du punk,
18:30 à ajouter à leur légende, évidemment. - Mais Frédéric Ramey,
18:33 est-ce que pas quelqu'un qui a ajouté beaucoup à la légende, on en parle beaucoup moins, c'est Sid Vicious ?
18:36 Sid Vicious, parce que moi,
18:39 j'ai gardé, vous voyez, dans le film de Malcolm McLaren, quand il chantait
18:42 "My Way", à sa manière, c'est fabuleux, quoi. Sid Vicious
18:45 entend "My Way", alors qu'après Sinatra et compagnie,
18:48 c'était pas lui le vrai punk des
18:51 Sex Pistols ? Il est mort d'overdose.
18:54 - Non, c'était le punk par essence parce que c'était vraiment
18:57 le moins professionnel de tous. C'est-à-dire que le
19:00 premier bassiste des Sex Pistols a été
19:03 viré sous prétexte qu'il aimait McCartney
19:06 et les Beatles. Ça, c'est la légende. Et on l'a
19:09 remplacé par Sid Vicious, qui faisait partie du cercle
19:12 des suiveurs des Sex Pistols,
19:15 je les ai vu voir tout le temps, et qui était un type
19:18 un peu perdu, complètement cramé à l'héroïne,
19:21 et incapable de tenir une basse aussi.
19:24 Il représente un peu cet ange noir
19:27 du mouvement punk, parce que contrairement à
19:30 Johnny Rotten, Johnny Lydon, qui aura une brillante
19:33 carrière, notamment au sein de Public Imaginimité d'après,
19:36 Sid Vicious va mourir
19:39 d'overdose avec sa compagne, Nancy Spuggan.
19:42 - C'est passionnant. - En tout cas, dans votre livre,
19:45 vous racontez que Gainsbourg, Serge, s'est sans doute inspiré
19:48 de l'exemple des Sex Pistols, qui avait perturbé
19:51 les Jubilés de la Reine un an avant la sortie de sa
19:54 marseillaise version reggae. Alors, quelle est
19:57 l'histoire de cette chanson ? Vous allez tout
20:00 nous raconter dans un instant sur Sud Radio, parce que cette chanson
20:03 a vraiment fait scandale à l'époque. On vous dit tout dans un instant.
20:06 Restez avec nous.
20:09 Sud Radio, la culture dans tous ses états. André Bercoff,
20:12 Céline Alonso. - Frédéric Ragné, alors dans quel contexte
20:15 Gainsbourg a enregistré cette version de la marseillaise ?
20:18 C'était le 13 mars 1979.
20:21 - Gainsbourg, il sort d'une décennie compliquée pour lui,
20:24 parce qu'il a eu beaucoup de succès avec les chansons
20:27 qu'il a fait interpréter par d'autres, notamment Jane Birkin,
20:30 mais sa carrière en solo, on va dire,
20:33 il a fait des chefs-d'oeuvre, des albums concept,
20:36 Mélodie Nelson, même à la tête de choux,
20:39 mais ça n'a pas bien marché. Par contre, là, 78,
20:42 qu'est-ce qu'il a eu ? Un tube, pour une fois dans sa vie.
20:45 C'est Sex and Son, tube disco, dont il a un peu honte,
20:48 parce que il se dit, je fais un peu comme... - C'est vraiment la chanson de plage.
20:51 - C'est vraiment la chanson de plage. Il a l'impression d'être comme toutes ces
20:54 icônes niayées, comme Sheila avec Spacer ou Claude François avec
20:57 Alexandre et Alexandra, à faire du disco pour être à la mode,
21:00 et il se dit, non, je veux faire autre chose, je veux faire quelque chose
21:03 de révolutionnaire, et il décide, sur les conseils de son manager,
21:06 de partir pour Kingston, en Jamaïque, pour enregistrer avec des musiciens
21:09 jamaïcains, notamment Sly and Robbie,
21:12 mythique... - Les Musselmore Marley.
21:15 - Et ils ont
21:18 enregistré tout un album, et sur lequel,
21:21 la pierre angulaire, ça va être "Aux armes, etc."
21:24 qui va donner le titre à l'album,
21:27 et qui va être une relecture littérale
21:30 de "La Marseillaise" de Rouget Delis, qu'il avait composé
21:33 en 1792, et Gainsbourg, il est dans un
21:36 état d'esprit, où il veut redonner
21:39 ses vertus révolutionnaires à un champ
21:42 qui, jusqu'ici, était un peu...
21:45 à la fin du 19e siècle, c'était plutôt un champ de gauche,
21:48 et dans les années 30, c'était plutôt quelque chose d'un peu cocardier,
21:51 et il veut vraiment la débarrasser
21:54 de tous ses oripeaux idéologiques, pour lui redonner
21:57 un peu ses vertus universelles, révolutionnaires.
22:00 Il y a un peu de provoque, évidemment, il y a toujours un peu de provoque chez Gainsbourg,
22:03 mais je crois qu'il était sincère. Et pour ce
22:06 petit juif qui a eu les toits de jaune pendant la guerre,
22:09 Lucien Gainsbourg,
22:12 pour lui, c'était une manière de prendre sa revanche
22:15 sur l'histoire. - Et oui, et un torrent de haine s'est abattu
22:18 sur lui, c'est incroyable, la polémique a éclaté dans le Figaro magazine,
22:21 c'était le 1er juin 1979, soit
22:24 3 mois après la commercialisation
22:27 du 45 Tours. Que raconte le journaliste
22:30 Michel Droit dans cette tribune ? - Il va lancer
22:33 les hostilités, et vous avez tout à fait raison de rappeler
22:36 que la tribune du Figaro magazine
22:39 apparaît 3 mois après la chanson.
22:42 3 mois, il ne s'est rien passé, ce qui veut dire, certainement,
22:45 que la polémique, elle ne vient pas de la chanson de Gainsbourg,
22:48 mais bien de la tribune de Michel Droit. Et donc le Figaro magazine,
22:51 ce n'est pas le Figaro magazine qu'on a aujourd'hui, c'est plutôt,
22:54 à l'époque, c'était un peu le temple de la Nouvelle Droite.
22:57 - C'est où Paul Pauvel se dirigeait. - Voilà, avec des figures comme Alain de Benoît,
23:00 voilà.
23:03 Et Michel Droit va faire une théâtrine,
23:06 une sorte d'article, de biais polémique, qui ne lui ressemble pas
23:09 vraiment, parce que Michel Droit c'était l'interlocuteur privilégié
23:12 du Charles de Gaulle, tant qu'il était
23:15 assez mesuré. - Il s'est énervé, là. - Il s'est énervé,
23:18 et qu'est-ce qu'il dit ? Il dit,
23:21 "Chassieux, barbe de 3 jours, lippe dégoulinante,
23:24 son savament avachi, main au fond des poches,
23:27 bref, plus attentivement délabré, plus minutieusement débraillé,
23:30 plus définitivement crado que jamais."
23:33 Voilà. Et il va accuser carrément
23:36 Gainsbourg aussi de faire le jeu de l'antisémitisme,
23:39 en disant que... - Il est très limite, son...
23:42 - Il l'accuse de tourner la Marseillaise
23:45 en dérision pour en tirer
23:48 commercialement profit, donc vieille rengaine anti-juive.
23:51 - Gainsbourg a été très blessé par
23:54 cette tribune. Il dira à propos de ce journaliste, justement,
23:57 "Il m'a remis l'étoile jaune une deuxième fois." - Oui.
24:00 Il a été profondément blessé. Même si, on peut pas se mettre
24:03 dans la tête de Gainsbourg, il y a toujours, comme je disais tout à l'heure,
24:06 une part de provoque. Après, qu'est-ce qui est provocateur ?
24:09 C'est pas le premier à avoir remis la Marseillaise au goût du jour.
24:12 Il y a des gens comme Django Reinhardt qui l'avait interprétée à la guitare.
24:15 Vous vous rappelez de cette polémique en 74
24:18 où Valéry Giscard d'Estaing avait voulu ralentir un petit peu
24:21 le rythme. Bon, déjà, on avait crié, mais
24:24 la Marseillaise, c'est un hymne national
24:27 mais qu'on peut tout à fait réadapter. - Et Frédéric,
24:30 rappelez, parce que c'est très amusant, parce qu'on lui dit "Pourquoi tu as mis 'etc' ?"
24:33 - "Etc'", ça fait un peu partie de la provoque.
24:36 C'est-à-dire que ça correspond à cette image de Gainsbourg
24:39 un peu d'enchalant. Parce qu'en fait, quand il écrivait,
24:42 au lieu d'écrire "Ad lib", au lieu de toujours les paroles,
24:45 il écrivait les couplets, puis au moment du refrain, il mettait
24:48 "Aux armes, etc.". Et ça donne cette impression que
24:51 finalement, "Aux armes", et puis j'ai un peu la flemme
24:54 de raconter la suite. - Non, mais juste un mot, je ne sais pas si vous
24:57 le savez, mais peut-être, vous savez que dans les livres
25:00 dans les livres des manuels, certains manuels
25:03 d'histoire, c'est décrit "Aux armes, etc." - Ah, je ne savais pas ça.
25:06 - Absolument. C'est-à-dire que c'est pas Gainsbourg qui l'a inventé, ça.
25:09 C'est-à-dire que dans certains manuels d'histoire, vous aviez, parce que le type ne voulait pas
25:12 répéter, donc il disait "Aux armes, citoyens",
25:15 on ne va pas répéter le refrain quatre fois, et il mettait "Aux armes, etc."
25:18 Moi, j'ai un manuel d'histoire où il y a ça.
25:21 - Comme quoi, on a accusé Gainsbourg, justement, de nonchalance, alors que
25:24 finalement, il a juste lu un livre d'histoire. - Absolument.
25:27 - En tout cas, à l'époque, Gainsbourg a été inondé de courriers injurieux,
25:30 surtout parce qu'il avait répondu à la tribune
25:33 de droit dans le matin, dans une tribune intitulée "L'étoile
25:36 des braves". Et à l'époque, il faut le rappeler,
25:39 c'est que des associations d'anciens combattants et de parachutistes ont mené
25:42 des actions pour faire interdire les concerts, notamment
25:45 c'était à Strasbourg, le 4 janvier 1980.
25:48 Racontez-nous ce qui s'est passé. - Gainsbourg a voulu se produire.
25:51 C'est effectivement dans une période
25:54 de tension terrible. C'était une sorte de guerre entre
25:57 Gainsbourg et les éditorialistes. C'est à l'époque où il disait
26:00 "On n'a pas le con d'être aussi droits".
26:03 C'était sa formule.
26:06 Et face au... Quand il a dû se produire
26:09 à Strasbourg avec ses musiciens
26:12 jamaïcains, il a été
26:15 empêché par une association de paramilitaires.
26:18 Et John Birkin,
26:21 dans les coulisses, lui a dit "Laisse tomber, ça sert à rien".
26:24 Et de rage, il est monté sur scène
26:27 dans son habit un peu... son habit
26:30 militaire à lui, à lever le bras, et puis il a chanté
26:33 la Marseillaise, donc débarrassé des arrangements.
26:36 - Il a chanté la Marseillaise, à capo.
26:39 - À capella, exactement.
26:42 Et puis étonnamment,
26:45 les paras qui étaient présents dans la salle se sont mis
26:48 à l'entonner aussi, parce qu'ils étaient un peu obligés.
26:51 Le concert n'a pas pu se faire. Et puis après,
26:54 l'histoire a continué. C'est-à-dire qu'il a voulu montrer qu'il était
26:57 vraiment un patriote. C'était un patriote,
27:00 il le dit très bien d'ailleurs. Et il a racheté un des exemplaires
27:03 du manuscrit de Roger Delisle. Mais je dirais que...
27:06 - Mais ça a créé à nouveau des tensions.
27:09 On citait que Dominique Janet, effectivement, à ce propos dans
27:12 "Le quotidien de Paris", a dit "Comment se fait-il qu'aucun patriote
27:15 n'ait trouvé au fond de ses poches 135 000 francs
27:18 pour empêcher un Rasta de mettre ses sales pattes sur la Marseillaise ?"
27:21 - C'est quand même vrai. - C'est dur.
27:24 - Quand on lit ça, on est étonné. On a l'impression qu'on est en
27:27 1933, 1934, alors qu'on est en
27:30 1979. Et
27:33 Gainsbourg... Alors, Michel Droit va, entre
27:36 la polémique et cet épisode, il va
27:39 entrer à l'Académie française, donc il va éviter de remettre son nez
27:42 là-dedans. Mais effectivement, Dominique Janet reprend
27:45 le flambeau. C'est pas à son honneur, ça.
27:48 Mais Gainsbourg va être blessée.
27:51 Et je suis persuadé que l'évolution
27:54 suivante de Gainsbourg, c'est-à-dire que l'esthète
27:57 un peu Germano Pratin, le dandy à
28:00 Mocassin, va se transformer finalement
28:03 en... - Gainsbarre. - En Gainsbarre.
28:06 De provoqué, il est devenu provocateur. Et la provocation
28:09 qui n'était qu'une facette de sa personnalité
28:12 a pris le dessus. Et je crois que cette affaire
28:15 finalement, elle a cru...
28:18 - Oui, c'était le cantilisé quand
28:21 Gainsbarre se bourre, Gainsbourg se barre. Mais est-ce que vraiment
28:24 alors justement, j'ai vu ça de ce que vous dites,
28:27 mais au fond, Gainsbourg n'a pas fait que ça
28:30 après. Est-ce que ça a été vraiment une rupture ?
28:33 Je vous pose la question. Parce que
28:36 est-ce qu'il n'a été que
28:39 je veux dire provocateur après ça ?
28:42 Alors c'est vrai que ça a accentué le fait, mais
28:45 est-ce qu'il n'était pas déjà peut-être la santé, la
28:48 maladie, n'a pas joué ? - Je sais pas.
28:51 En tout cas, ce qui est vrai, c'est que ça a marqué
28:54 une rupture. Il y a quelques belles choses sur l'album suivant
28:57 sur les Nouvelles des Étoiles, notamment
29:00 la Nostalgie Camarade. Les albums suivants pour moi
29:03 qui sont pratiquement des albums de rap, je trouve
29:06 qu'ils s'aventurent sur un terrain qui n'était pas très bon
29:09 voilà, Love on the beat, pour moi, passer de
29:12 Je T'Aime Moi Non Plus à Love on the beat, c'est pas bien.
29:15 Je crois que ce qui est dommage
29:18 aujourd'hui, c'est que dans les best of télé
29:21 on rappelle essentiellement ça, on rappelle l'histoire de la Marseillaise
29:24 et on met cette histoire de la Marseillaise à côté
29:27 de choses pas très glorieuses, c'est-à-dire les billets
29:30 de 500 francs brûlés, ou alors à la provoque
29:33 Whitney Houston chez Drucker. - Là vous avez tout à fait raison
29:36 c'est vrai, on entend beaucoup moins les
29:39 Ronsard 58, les Black Baudelaire
29:42 magnifiques, etc. - C'est toute la merveille des années
29:45 70, effectivement
29:48 et c'est
29:51 dommage, et je crois que ce
29:54 changement de paradigme
29:57 voilà, Gainsbourg a pris le dessus
30:00 sans doute parce qu'il s'est senti meurtrier, provoqué.
30:03 - Alors écoutons à présent cette chanson
30:06 sublime qui symbolise la naissance du charity
30:09 Business, elle est sortie en 1984.
30:12 *Musique*
30:16 *Musique*
30:20 *Musique*
30:24 *Musique*
30:27 *Musique*
30:38 *Musique*
30:51 Frédéric Graniès, cette chanson a été
30:54 co-écrite par Michael Jackson et Lionel Richie
30:57 c'est ça ? - Oui, c'était une chanson
31:00 qui a été co-écrite fin 84, qui est sortie
31:03 début 85, et qui marque la naissance
31:06 de ce business humanitaire. Jusque là le rock, il y avait
31:09 assez peu de manifestations
31:12 caritatives qui étaient organisées dans le monde du
31:15 rock, il y avait eu ce concert pour le Bangladesh en 71
31:18 qui a été mis en scène par George Harrison
31:21 Dylan, Ringo Starr, mais là on passe vraiment
31:24 à un cran supérieur. A l'époque, on est en
31:27 83-84, il y a une famine terrible qui touche
31:30 l'Ethiopie, dans un pays qui est
31:33 qui est 10 ans après la mort
31:36 d'Elie Sélassié, et il va y avoir
31:39 des déplacements de population,
31:42 des récoltes catastrophiques, et tout d'un coup
31:45 à la BBC, on va avoir
31:48 des images de ces enfants en train de mourir,
31:51 ces hommes et ces femmes en train de mourir, et ça va créer une émotion
31:54 En Angleterre, il y aura une chanson, puisque Bob Geldof
31:57 qui était l'initiateur du band Aid va
32:00 faire cette chanson, et aux Etats-Unis, ça va donner
32:03 des idées à Aribella Fonte qui nous a quittés il n'y a pas très longtemps
32:06 et qui va se dire "pourquoi on ne ferait pas la même chose
32:09 aux Etats-Unis ?" Alors d'abord, il pense faire uniquement
32:12 faire chanter ça par des artistes afro-américains, et puis il se dit
32:15 "bah non, finalement, cette famine, elle nous touche tous"
32:18 C'est de l'universalisme, c'est normal
32:21 et il va appeler son copain
32:24 Quincy Jones, qui a produit
32:27 les deux albums de Michael Jackson
32:30 - Avec les succès grossés - Ah oui, oui, voilà
32:33 deux disques assez obscurs, qui ont vendu quelques exemplaires
32:36 "Thriller" et "Off the Wall", et il se dit
32:39 "bon, faites équipe avec Lionel Richie pour composer
32:42 un hymne" et Michael Jackson
32:45 va finalement, sans doute, composer la chanson
32:48 largement dans son coin, et arriver avec une démo
32:51 avec cette chanson, cette balade qui évoque
32:54 par exemple "Human Nature"
32:57 sur "Thriller", et qui est une sorte de chanson de réconfort
33:00 qui est là pour montrer que... - Nous sommes un monde
33:03 nous sommes unis - Exactement, et l'autre coup
33:06 de génie de Quincy Jones, c'est que
33:09 début 1985, il va y avoir une grande
33:12 cérémonie
33:15 des American Music Awards qui va être organisée
33:18 - C'est lui qui a réuni tous les... - Oui, c'est Quincy
33:21 - C'est Quincy Jones, c'est-à-dire, à l'occasion de ces American Music Awards
33:24 où Lionel Richie, Michael Jackson
33:27 Prince vont être en compétition pour le disque de l'année
33:30 il va y avoir tout le gratin de la pop et du rock, m'ayant profité
33:33 pour dire "Distribuez des cartons, mettez
33:36 votre ego à la porte, venez me voir dans les studios d'Hollywood
33:39 et pendant toute une nuit, on va chanter
33:42 cette hymne qui va être destinée
33:45 à sauver l'Ethiopie, à sauver l'Afrique
33:48 de l'Europe - Quel casting incroyable ! - Mais le casting est incroyable !
33:51 Il y avait Bob Dylan, Tina Turner, Diana Ross, Ray Charles, Stevie Wonder
33:54 Billy Joel... En revanche, il n'y avait ni
33:57 Prince, ni Madonna, ce qui est quand même étonnant, et leur présence a été
34:00 vraiment remarquée. - Madonna, c'est étonnant
34:03 Yacine Dilopper, qui est un peu son succès
34:06 d'année à l'époque
34:09 mais Madonna, son absence est étonnante
34:12 et Prince, on saura des années plus tard
34:15 pourquoi. Lui donner cette explication comme quoi
34:18 il n'a pas pu y aller, pourtant il était à Los Angeles
34:21 à l'époque, il n'a pas pu y aller parce qu'il y avait eu un problème
34:24 avec ses gardes du corps
34:27 il se rattrapera en composant une chanson pour le
34:30 33 tours, mais il n'est pas sûr effectivement sur le 45 tours
34:33 - Il y a déjà tellement de monde - Oui, on parle de
34:36 rivalité entre lui et Jackson à l'époque
34:39 - C'est sans doute vrai, et surtout
34:42 quand cette guitariste sortira sa biographie
34:45 25 ans plus tard, elle avouera que Prince n'avait pas voulu se rendre
34:48 ce soir-là dans les studios parce qu'il ne voulait pas chanter
34:51 cette chanson pourrie parmi ses enfoirés
34:54 - En tout cas grâce à ce hymne
34:57 plus de 63 millions de dollars ont été récoltés
35:00 alors à l'époque, Reagan a soutenu cette lutte
35:03 contre la famine en Afrique, mais sous condition
35:06 vous le rappelez dans votre livre, c'est très intéressant, racontez-nous
35:09 - On est en pleine phase du Reaganisme triomphant
35:12 et pour Reagan
35:15 montrer, parce que le régime en Ethiopie
35:18 c'est un régime rouge, c'est Mengistu
35:21 qui tient les rênes 10 ans après Sélassié
35:24 et qui, c'est une dictature qui est soutenue
35:27 bon un peu, une dictature rouge, mais soutenue
35:30 un peu du bout des lèvres par les soviétiques
35:33 et pour Reagan c'est tout bénef de montrer
35:36 finalement que les Etats-Unis sont là pour aider
35:39 un régime qui est incapable de gérer ses affaires intérieures
35:42 - Est-ce que juste parce que nous arrivons en fin, pas de l'émission
35:45 heureusement, mais du module, est-ce que ça a été
35:48 immédiatement un succès mondial ? - Parce que
35:51 Sibiez s'est fait pour, parce que
35:54 ça a été matraqué, c'est l'ère du matraquage
35:57 il y a moins de canaux de diffusion, et puis
36:00 comment dire, c'était aussi un peu inédit
36:03 comme exercice, et acheter un 45 tours
36:06 ou diffuser une chanson, c'est bien, c'est un acte
36:09 généreux, c'est aussi une manière de s'acheter une bonne conscience à peu de frais
36:12 si vous voulez, et donc quand on achetait ce 45 tours
36:15 on participait à un acte caritatif
36:18 mais je ne veux pas non plus être trop cynique
36:21 et cette chanson va quand même ouvrir la voie
36:24 à des chansons bientôt, je pense à Sun City contre la partaid
36:27 un an plus tard, ou il va y avoir des chansons
36:30 - Gréceland aussi - Des chansons contre le sida
36:33 - Oui, ça va ouvrir la voie
36:36 aux chansons grandes causes - Le problème c'est qu'il y a
36:39 certains artistes qui vont plonger là-dedans
36:42 et devenir oubliés qu'ils sont avant tout des chanteurs de rock
36:45 et qui vont s'inventer une sorte de
36:48 posture de chœur un peu christique
36:51 je pense à Michael Jackson avec les chansons dans les années 90, Earth Song
36:54 ou Heal the World, on a l'impression que
36:57 c'est l'avènement du Messie, ou Bono
37:00 par exemple - C'est vrai, Bono lui est devenu
37:03 complètement là-dedans, mais c'est dommage, juste un mot, parce que vous avez vu
37:06 vous avez sûrement dû voir les chansons de la répétition
37:09 de ce que devait faire Jackson avant de mourir
37:12 et là il revenait aux origines, il y avait un côté "back to the roots"
37:15 plus ou moins, mais assez fort - Je pense que c'est un des grands
37:18 regrets de l'histoire du rock, c'est troublant
37:21 de savoir que finalement il semblait si frêle
37:24 et en même temps si dynamique à la fois, on saura jamais
37:27 - Oui, alors les artistes effectivement
37:30 mais les politiques aussi, ont profité
37:33 certains d'un phénomène musical pour se faire élire
37:36 diriger un pays, c'est le cas d'un grand politique international
37:39 on va en parler dans un instant, on vous dira Luc Allah tout de suite
37:42 [Musique]
37:45 Sud Radio, la culture dans tous ses états
37:48 André Bercoff, Céline Alonso
37:51 - Suite emblématique du groupe Oasis a contribué à réinstaller
37:54 les travailleurs, les travaillistes au pouvoir
37:57 en Angleterre en 1997, Frédéric Gragnet
38:00 alors quelle a été la stratégie des conseillers
38:03 de Tony Blair pour y parvenir, parce que
38:06 quand même l'exercice était périlleux on peut dire, non ?
38:09 - Effectivement, ça a toujours été
38:12 dans l'histoire, on le voit encore
38:15 parmi nos dirigeants, cette volonté de s'associer
38:18 à des artistes à la mode pour pouvoir se faire élire
38:21 je pense à Wilson en 64
38:24 avec les Beatles, qui pourtant avait juré de ne pas faire de politique
38:27 mais il a réussi à faire sa petite photo
38:30 et Tony Blair va être très très malin au début des années 90
38:33 il faut se souvenir, au début des années 90
38:36 l'Angleterre s'ennuie pour paraphraser
38:39 le monde, c'est à dire que
38:42 on entend à la radio que des chansons américaines
38:45 on a l'impression que la culture anglaise
38:48 est un peu mise de côté, et puis tout d'un coup il va y avoir
38:51 ce qu'on appelle la "Britpop", c'est à dire un courant musical
38:54 où tout d'un coup on va rassembler des artistes anglais
38:57 autour de la bannière de l'Union Jack
39:00 et il va y avoir Blur, Pulp, et il va y avoir le premier de ces groupes
39:03 qui est Oasis, et qui en 95
39:06 va sortir son second album
39:09 et est porté par cette chanson "Wonderwall"
39:12 qui est une sorte de balade de réconfort
39:15 qui évoque un peu ce que pouvaient produire les Beatles
39:18 au milieu des années 60, donc une sorte de tube
39:21 qui est tout à fait calibré pour les radios
39:24 à l'époque, c'est un groupe qui est incarné par les frères Gallagher
39:27 qui se castagnent, qui s'envoient des invectives
39:30 par médias interposés, on suit leur épopée
39:33 un peu comme on suivrait un soap opéra
39:36 et l'essor d'Oasis
39:39 ça correspond à une sorte de renouveau de la culture anglaise
39:42 vous vous souvenez, c'est l'époque de The Full Monty
39:45 au cinéma, c'est l'époque de...
39:48 - Oui, il y avait eu
39:51 toute l'époque punk, sex-piste
39:54 Malcolm McClaren, Vivienne Westwood et compagnie
39:57 et puis ça avait sombré
40:00 - Alors justement, Tony Blair, en quoi était-il malin ?
40:03 Comment ses conseillers ont fait pour l'approcher ?
40:06 C'était un musicien, Tony Blair, non ? - C'était un musicien
40:09 il jouait de la guitare dans un groupe amateur quand il était jeune
40:12 - Mais il en a joué dans sa compagnie - Avec un journaliste qui deviendra plus tard
40:15 le rédacteur en chef du magazine "Q"
40:18 - Il en a joué, et surtout il est malin, c'est-à-dire que face à lui, qu'est-ce qu'il a ?
40:21 Déjà, il a... Quand on arrive en 97
40:24 en 95, ça fait 16 ans
40:27 que le Thatcherisme est au pouvoir. Alors Thatcher est parti au début de la décennie
40:30 mais elle a été remplacée par John Major
40:33 qui n'est pas le plus charismatique des dirigeants
40:36 on se moque de lui tous les soirs dans "Speeding Image"
40:39 l'équivalent des guignols de l'info
40:42 en disant que c'est un "grey man", il est complètement gris
40:45 et Tony Blair sait pertinemment
40:48 que s'il veut gagner les élections, il faut se mettre la jeunesse dans sa poche
40:51 qu'est-ce qu'il va faire ?
40:54 Sous les conseils de ses "spin doctors", c'est qu'il va répéter
40:57 à l'envie dans les interviews qu'effectivement
41:00 il avait son petit groupe de rock, qu'il adore
41:03 Oasis. Pourquoi Oasis ? Parce que c'est le groupe
41:06 le plus succès du moment
41:09 et puis il prend bien soin de citer une chanson
41:12 un peu obscure d'Oasis pour montrer qu'il ne s'est pas contenté
41:15 du tube, etc. Et à cette époque
41:18 "Wonderwall", quand ça sort en single
41:21 fin 1995, ça balaye
41:24 tout sur un passage. C'est-à-dire que c'est un moment
41:27 important où un tube
41:30 britannique va avoir du succès
41:33 pas seulement en Angleterre mais en Europe et outre-Atlantique
41:36 et ça va faire espérer à toute l'industrie musicale
41:39 une sorte de nouvelle invasion britannique comme on avait pu avoir
41:42 au début des années 60 avec les Beatles, les Stones, les Kings, les Animals
41:45 et compagnie. - En tout cas, le 1er mai 1997
41:48 Tony Blair remportera les élections
41:51 mais l'état de grâce où le raconter ne va pas durer.
41:54 André Berkhoff, avant de rendre l'antenne, j'aimerais que l'on dise un mot sur le festival
41:57 de Correspondance qui aura lieu à Grignan du 4 au 8
42:00 juillet cette année. C'est la 27e édition
42:03 sur le thème "Lettre d'amour et de haine" et au programme
42:06 de différents spectacles André. - Oui d'ailleurs, ils auraient pu
42:09 franchement intituler "Propre en dommage à Gainsbourg"
42:12 en disant "Je t'aime moi non plus". Ça aurait été plus fort.
42:15 Très très bien Grignan, si vous êtes dans les parages
42:18 et même si vous n'êtes pas dans les parages, allez-y, du 4 au 8 juillet
42:21 Correspondance d'Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry
42:24 avec Antoine Dulleri-Anne-Parriot, énormément de comédiens
42:27 mais je cite juste les correspondances, Napoléon et
42:30 Joséphine, Catherine et Alain Robbier,
42:33 Cocteau et Amaré, Franz Kafka, Milena
42:36 Jezenska et la haine est-elle vraiment
42:39 le contraire de l'amour ? Vaste question philosophique. Mais j'aurais
42:42 une dernière question à poser justement avant qu'on
42:45 rende l'antenne à Frédéric Grenier. Au fond,
42:48 les chansons, c'est vraiment le
42:51 je dirais, c'est peut-être plus important que la politique
42:54 en tout cas pour les gens. - Écoutez, Lennon
42:57 quand j'ai écrit une biographie des Beatles il y a quelques années
43:00 il y a 3 ans maintenant, il y avait une citation de Lennon
43:03 qui disait "J'ai fait beaucoup plus
43:06 pour mettre fin à la guerre du Vietnam que
43:09 tous les diplomates du Congrès de Paris en 73"
43:12 J'ai trouvé ça ridicule, parce que bon, c'est pas le plus humble
43:15 des musiciens. Et en même temps, qu'est-ce qui reste
43:18 aujourd'hui ? Est-ce qu'il reste Imagine ? Est-ce que
43:21 finalement dans la psyché collective, les figures
43:24 de Kissinger, de Léducto, sont pas en train de
43:27 disparaître ? Finalement, voilà
43:30 peut-être qu'une bonne chanson, ça vaut tous les grands discours.
43:33 - En fait, c'est pas tout fini par des chansons, tout commence par
43:36 des chansons. - Exactement, Frédéric Grenier, merci d'être venu sur
43:39 Sud Radio. Je rappelle que votre livre Imagine, 12 chansons qui ont fait
43:42 l'histoire, est paru aux éditions Perrin. De même que votre
43:45 biographie sur les Beatles qui vient d'être réédité dans la
43:48 collection Tempus.