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Le silence - La chronique de Thomas Bidegain
France Inter
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21/06/2023
Aujourd'hui, Thomas Bidegain parle du silence.
Retrouvez toutes les chroniques de Thomas Bidegain dans « C'est encore nous ! » sur France Inter et sur https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-thomas-bidegain
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
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00:00
Salut à tous, et oui, c'est à moi, et oui, l'année scolaire touche à sa fin, le soleil
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brille au-dessus des écoles, les collégiens bourgeonnant déjà s'éparpillent, et je
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suis vraiment très heureux de retrouver une fois de plus cette belle bande d'irréguliers.
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Et oui, il aura fallu 9 ans d'émissions quotidiennes pour qu'on se rende compte que vous êtes
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en fait une vraie bande d'irréguliers.
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9 ans de contrôle continu pour que la main lasse d'une prof un peu rigide dans un moment
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d'égarement griffonne à la va-vite cette annotation sur vos bulletins du 3ème trimestre
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irréguliers.
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Faut pas chercher plus loin, c'est pour ça que Parcoursup vous a pas donné ce que vous
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espériez pour l'année prochaine.
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Mais bon, je tiens à rassurer tous les membres de l'équipe et nos auditeurs, puisque les
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blagues non utilisées seront bien reversées à des associations, comme le Laurent Wauquiez
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Vidiclub, le Festival international du rire de Saint-Brévin et sans oublier évidemment
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le Secours populiste.
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Oui, voilà, c'est très bien, c'est fait.
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Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles.
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Enfin bon, mon seul regret sera qu'on n'a pas eu la patience d'attendre que Marine
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Le Pen soit élue présidente.
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Et oui, mais c'est comme ça la Macronie, ils veulent toujours faire tout plus vite que
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tout le monde.
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C'est dommage parce que les autres, quand ils vont arriver, ils n'auront plus rien
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à faire.
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Enfin bon, pour ma part, je suis bien gâté pour cette dernière chronique de l'année
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parce que la semaine a été riche, très riche en storytelling.
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Je pars les poches pleines.
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Donc voilà, le storytelling, pour ceux qui n'ont pas suivi, c'est quand ma main gauche
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fait un truc, que ma main droite essaye de le cacher et que ma bouche dit le contraire.
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Voilà, par exemple, alors que le ministre de l'Intérieur s'acharne à dissoudre
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les soulèvements de la Terre, le gouvernement fait de la lutte contre le réchauffement
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climatique une priorité et le président nous parle, je cite, d'une sobriété écologique
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raisonnable et non punitive.
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Donc voilà, la punition est donc uniquement réservée, si j'ai bien suivi, aux activistes
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écolos.
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Voilà, le storytelling de la semaine, c'est aussi quand ce même président annonce le
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transfert au Panthéon des restes de Missak Manouchian pendant que ses députés cherchent
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par tous les moyens à passer des alliances pour faire voter une loi réduisant le droit
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d'asile.
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Voilà, c'est un expert notre président, Emmanuel Macron sans storytelling, c'est
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un peu comme un film français sans Virginie Effira.
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Ça complique tout, on ne sait plus trop ce qu'on regarde.
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Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Donc voilà, le storytelling de la semaine, c'est
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aussi Pharrell Williams qui parle de "my brother Alexandre" pour désigner le fils Arnaud.
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Et oui, c'est ça, c'est le storytelling, c'est aussi à la fin du défilé Louis Vuitton,
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un concert surprise de Jay-Z.
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Alors voilà, moi je tiens à dire que moi, à mon âge, tous les concerts de Jay-Z sont
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des concerts surprise.
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Donc il ne faut pas la peine d'en faire trop.
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Mais le storytelling, c'est aussi déprogrammer une émission de gauche et déclarer dans
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la presse qu'on est ni de gauche ni de droite.
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Ni de gauche, ni de droite.
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Est-ce que vous avez déjà entendu quelqu'un de gauche dire qu'il était ni de gauche
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ni de droite ? Est-ce que vous avez d'ailleurs jamais rencontré quelqu'un ou observé
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quelque chose qui soit ni de gauche ni de droite ? Il est bien curieux ce monde où
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on nous a déjà fait le coup et où on croit quand même que ça va passer.
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Moi j'avais un grand-père qui était ni de gauche ni de droite et tout le monde dans
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la famille l'appelait "papy facho".
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Je pars en sortant, je pars au sommet.
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Mais le storytelling c'est aussi parfois plus grave, parfois c'est aussi l'horreur
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et la honte, l'horreur de ce chalutier, de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants
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qui ont sombré au large du Péloponnèse.
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L'effroi qui nous saisit quand on lit qu'après 4 jours de traversée, ils n'avaient
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plus à boire, que 6 d'entre eux étaient déjà morts, que les versions des gardes-côtes
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n'arrêtent pas de se contredire et que 300 personnes étaient enfermées dans la
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cale au moment du naufrage.
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La honte quand on apprend que la France vient d'envoyer un navire et son robot pour tenter
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de secourir les 5 ou 6 crétins coincés dans leur sous-marin qui ont payé une fortune
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pour s'approcher de l'épave du Titanic.
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La honte encore alors que la Grèce décrète 3 jours de deuil national, 1 minute de silence
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et refusée par Yael Brand-Pivet, président de notre Assemblée Nationale, à la mémoire
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de ces centaines de disparus.
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Elle n'est sûrement pas méchante Yael Brand-Pivet, manquerait plus qu'elle est
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morte.
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Elle attend que les ordres viennent d'en haut, qu'on lui dise quelle attitude adopter,
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elle attend les éléments de langage et comme ça ne vient pas, pour ne pas froisser ses
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amis qui ne sont ni de gauche ni de droite, elle refuse de marquer une minute de silence.
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Et parce que le silence, et c'est peut-être la conclusion de toutes ces années de chronique,
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le silence c'est l'ennemi du storytelling.
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Il part comme ça au sommet.
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Thomas Bidien.
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Et d'ailleurs après du Thomas Bidien, il y a un silence.
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Parce que c'est encore du Thomas Bidien.
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