Mois des visibilités : "On a fait mon coming out pour moi"

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Dominique, alias DJ Jess, est membre de l’association OriZon Réunion, et DJette. Elle a commencé son activité derrière les platines en 1998. A l’époque, elle est la seule DJ femme de l’île et doit en parallèle s’affirmer en tant que lesbienne.

Transcript

00:00 J'ai été, on va dire, en expérience homosexuelle, hétérosexuelle, bisexuelle et homosexuelle.

00:10 J'ai vraiment connu en fait tous les stades.

00:12 J'estime que je suis une lesbienne à tendance pansexuelle et queer.

00:17 J'ai fait mon coming out en 1998-99.

00:23 En 1999, être lesbienne, je m'en suis pris plein la figure.

00:30 C'est une personne en fait qui s'est aperçue que j'avais invité ma petite copine de l'époque

00:40 à la maison.

00:41 Et donc cette personne est partie voir ma mère avec toute sa légitimité, puisque c'est

00:45 une personne de la famille, et elle dit "attention Dominique, elle est pas claire, elle est lesbienne".

00:52 Ma mère est venue me voir, elle m'a dit "c'est quoi cette histoire où t'es lesbienne,

00:56 ça se fait pas".

00:57 Et j'étais là, je fais "ça se fait pas, c'est un peu naturel chez moi, qu'est-ce

01:03 que je vais faire".

01:04 Et du coup, j'ai dit "bah oui, c'est vrai, c'est vrai, je suis lesbienne, j'aime

01:09 les filles".

01:10 Ça a été beaucoup "tu iras en enfer, faut faire attention, faut pas être comme ça,

01:16 on fait pas ça".

01:17 On était très catho, messe, et j'adorais prier, la messe c'était mon moment favori

01:23 quand j'étais petite et quand je suis devenue ado.

01:25 Et quand on te dit "tu iras en enfer", tu te dis "mais Dieu ne m'aime pas, Dieu

01:32 ne m'aime plus".

01:33 Donc on se pose un milliard de questions, et là toute la construction de l'éducation

01:39 qu'on a reçue, tout s'effondre.

01:41 Absolument tout.

01:42 Et ça fait très très peur.

01:44 Mais quand on grandit et qu'on essaye de prendre du recul malgré notre souffrance

01:48 que ça enjeuderait une telle phrase, on voit les choses autrement, on se dit "il/elle

01:55 a eu peur au final".

01:57 Mon père l'a très bien accueilli, il a dit "de toute façon ça restera ma fille".

02:03 C'était pas une surprise pour certains, et puis pour d'autres c'était "ah oui,

02:06 je l'accepte pas".

02:07 Et puis la peur de partir éventuellement en enfer un jour.

02:12 Mais nous irons tous au paradis.

02:13 Il y a beaucoup plus de coming out, et malheureusement il y a aussi beaucoup plus de problèmes des

02:25 gens, des jeunes qui se font malheureusement éjecter de chez eux.

02:31 Donc du coup on nous appelle beaucoup à l'association pour qu'ils puissent avoir de l'aide, un

02:38 accompagnement.

02:39 On a vraiment beaucoup d'appels, on a aussi des appels d'établissements scolaires qui

02:44 nous demandent d'intervenir pour faire des interventions au milieu scolaire.

02:47 J'ai pu constater que l'homophobie était présente dans beaucoup de générations.

02:51 Donc il faut faire ces interventions au milieu scolaire, comme je disais tout à l'heure,

02:56 il faut échanger, il faut partager.

02:59 Je pense que c'est la meilleure des solutions d'apporter des informations sur qu'est-ce

03:06 que c'est que LGBTQIA+, qu'est-ce que ça engendre, comment on peut vivre ça.

03:11 Je discutais avec un pote DJ et il disait "ah bah oui, moi je me suis arrêté à gay

03:16 et lesbienne".

03:17 Je lui disais "effectivement à notre époque c'était gay et lesbienne, travesti, trans.

03:23 Bon, maintenant il y a le non-binaire, le pansexuel, etc.

03:28 Moi-même, j'apprends.

03:30 Je suis arrivé dans l'association à Horizon et je me suis dit "ah oui, il y a tout ça".

03:36 J'ai appris des choses et c'est extraordinaire de voir autant de diversité et d'acceptation.

03:43 On peut contacter Horizon par exemple pour se faire aider, puisque nous avons des éducateurs

03:54 spécialisés, nous avons des psychologues et on peut adhérer à l'association Horizon.

03:59 Et on peut même devenir un bénévole actif.

04:03 On en a vraiment besoin, on a cruellement besoin de bénévoles, puisque plus on avance,

04:09 plus on est connu, plus les gens ont besoin d'aide.

04:13 Donc forcément, nous derrière, on n'est pas beaucoup de bénévoles actifs, on a besoin

04:18 d'aide.

04:19 [Musique]

04:21 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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