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  • 06/06/2023
Le beau-père de Lindsay était en direct sur BFMTV ce mardi. Sa belle-fille s'est suicidée après avoir subi du harcèlement scolaire.

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Transcription
00:00 Nous sommes en direct avec le beau-père de Lincey.
00:03 Bonjour monsieur et merci beaucoup d'accepter de nous parler ce matin,
00:08 malgré le drame épouvantable que vous avez vécu avec la maman de Lincey,
00:13 à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais,
00:14 puisque votre belle-fille âgée de 13 ans a mis fin à ses jours
00:19 après un long calvaire de plusieurs mois,
00:21 un calvaire de harcèlement à l'école,
00:25 8 mois de moqueries, d'injures de violences physiques et psychologiques,
00:28 tout ça à cause de 4 camarades de son établissement.
00:32 Hier, vous avez été reçu par Pap N'Diaye, le ministre de l'Éducation nationale.
00:36 Alors, si vous le voulez bien, d'abord je vous remercie encore
00:39 d'être en direct avec nous ce matin sur BFM TV.
00:42 Est-ce que vous voulez bien nous raconter un petit peu ce qui s'est passé ?
00:44 Parce qu'on vous a entendu à la sortie,
00:47 et on a entendu aussi la maman de Lincey dire que ça ne s'était pas très bien passé.
00:52 Quel est votre sentiment ce matin ?
00:57 Bonjour à vous, Bruce.
00:59 Donc, effectivement, hier, on a été reçu par monsieur le ministre.
01:04 Il nous a tendu la main.
01:07 Toutes les aides sont pour la prendre.
01:09 Nous n'avons pas trouvé ce rendez-vous concluant.
01:18 On a trouvé qu'il n'y avait rien de concret.
01:26 C'était des réponses partielles.
01:28 Nous, de notre côté, on espérait une réelle prise de conscience de sa part,
01:34 qu'il prenne la responsabilité à son niveau de nous dire que l'Éducation nationale avait vraiment failli dans cette affaire.
01:48 Oui, c'est ça le vrai sujet.
01:50 Ce que vous dénoncez depuis le début, c'est la faillite de l'Éducation nationale
01:55 dans cette affaire, au fond, personne ne vous est pris au sérieux.
01:59 Et ce qui est terrible, c'est qu'hier, pendant ce rendez-vous,
02:01 visiblement, le ministre n'a pas voulu endosser la responsabilité de ce qui s'était passé.
02:08 Tout à fait.
02:13 Il n'a vraiment pas pris la responsabilité.
02:17 Il a rejeté la faute, en partie, sur les réseaux sociaux.
02:23 Et nous, on lui a dit, on lui a expliqué le calvaire que l'INSEE a enduré pendant des mois.
02:28 On ne parle pas d'un ou deux ou trois cas isolés.
02:32 C'est vraiment des dizaines de milliers d'enfants qui sont victimes de harcèlement.
02:37 Ça commence déjà dès la primaire.
02:39 Il n'y a rien eu de concret, je vous le dis.
02:43 C'était des réponses partielles.
02:45 Ce n'était pas abouti, ces réponses.
02:49 On est très, très, très, très, très déçus.
02:51 On a répondu favorablement à son invitation, comme je vous l'ai dit.
02:55 Mais on est très déçus de cet entretien.
02:58 Alors, j'entends ce que vous dites, évidemment, et j'imagine très bien votre cruelle déception.
03:05 Néanmoins, vous avez ressenti chez lui de l'émotion face à votre drame ?
03:10 Non, les émotions n'étaient pas sincères.
03:17 Les émotions n'étaient pas sincères.
03:20 On lui expliquait par rapport à la lettre de suicide de l'INSEE.
03:25 Elle faisait appel à lui.
03:27 Quand elle a marqué « j'espère que ça fera changer les choses », on lui a dit.
03:33 Et là, selon vous, évidemment, la réponse n'est pas à la hauteur.
03:40 Alors, cette rencontre ne s'est pas très bien passée.
03:43 On l'a compris.
03:45 Et finalement, ça vous conforte dans l'idée qu'on ne prend pas assez au sérieux le calvaire de ces enfants ?
03:52 Ah non, pas du tout.
03:57 Il n'y a rien qui a été pris au sérieux.
04:00 À l'heure où je vous parle, on n'a toujours aucun contact avec toutes les institutions.
04:05 On est tout seuls.
04:08 On a l'impression que les choses ne bougent pas, à part les médias qui sont là pour nous.
04:13 On est réellement tout seuls.
04:15 Avec moi, Betty, Maître de Buisson, la famille, on est tout seuls depuis bientôt un mois.
04:21 Alors, puisque vous n'avez pas eu les réponses que vous souhaitiez avec le ministre,
04:27 est-ce que vous aimeriez maintenant, je ne sais pas, rencontrer le président de la République, par exemple ?
04:32 Éventuellement, comme je vous l'ai dit, toutes les aides sont bonnes à prendre.
04:39 Et pourquoi pas, oui, le rencontrer également.
04:43 Vous l'avez sollicité ? Vous avez lancé un appel ? Votre avocat travaille en ce sens ?
04:49 On l'a sollicité, on l'a sollicité, Madame Macron, au mois de février.
04:56 Enfin, la mamie de l'INSEE, en compagnie de l'INSEE, l'ont sollicité pour dénoncer les faits.
05:02 Mais c'est toujours sans réponse à l'heure actuelle.
05:05 Il n'y a que demain que Betty rencontre Madame Macron.
05:10 Vous ne confirmez que demain, la maman de l'INSEE va rencontrer Madame Macron, c'est ça ?
05:20 Oui, demain, la maman de l'INSEE rencontre Madame Macron en compagnie de Maître Pierre de Buisson.
05:30 Selon vous, François, qu'est-ce qu'on aurait pu faire ou dû faire pour sauver l'INSEE ?
05:36 Ne pas prendre la chose à la légère.
05:44 On aurait dû être écouté, on aurait dû être convoqué.
05:50 L'Académie aurait dû prendre la chose au sérieux.
05:55 Je vous dis, il n'y a rien qui a été pris au sérieux.
06:00 On n'a pas été aidé, on a été totalement lâché.
06:02 Nous, de notre côté, le sentiment de culpabilité, on ne peut pas l'avoir.
06:06 On a fait la police, on a fait l'Académie, on a fait le collège, on a demandé des rendez-vous,
06:11 on faisait des mots au directeur de l'établissement.
06:15 Mais il n'y a rien qui a bougé. Il n'y a rien du tout qui a bougé.
06:19 Et pourtant, il y a eu des incidents très graves,
06:22 comme ce jour où vous intervenez dans une bagarre, en quelque sorte, devant l'établissement,
06:27 en présence du directeur. Qu'est-ce qui s'est passé ce jour-là ?
06:31 Ce qui s'est passé ce jour-là, c'est que l'INSEE nous a avisé, avec son téléphone,
06:37 qu'elle allait se faire taper dessus.
06:40 Elle a prévenu les surveillants, il n'y a rien qui a été fait.
06:45 On aurait au moins espéré qu'elle soit mise dans une salle en attendant que nous venions la chercher.
06:52 Et là, non, ils ont préféré la laisser sortir.
06:55 Je vais avoir des mots durs, mais je pense que c'était le spectacle de fin de journée.
07:00 Parce qu'il y avait le directeur qui était à 50 mètres de moi, il y avait tous les surveillants,
07:05 il y avait les CPE. Si sa maman et moi n'étions pas présents,
07:10 je pense que les choses auraient été beaucoup plus graves.
07:13 Elle se faisait démolir, elle se faisait tabasser par terre.
07:17 Il n'y a personne qui a bougé quand je suis allé.
07:21 Pourquoi vous dites que c'est le spectacle de fin de journée ? Expliquez-nous.
07:25 C'est le spectacle de fin de journée parce que tout le monde était au courant.
07:29 Au niveau du corps enseignant et du proviseur, tout le monde était au courant.
07:34 Quand je suis intervenu pour séparer l'INSEE et la mettre en sécurité,
07:42 il y avait certaines personnes de l'établissement qui filmaient la vidéo.
07:46 Elles se faisaient tabasser.
07:48 Le directeur, je lui ai dit, parce qu'il était au courant par rapport à l'allée de suicide,
07:52 il m'a dit que ce que je voulais, je ne peux rien faire, c'est en dehors de mon établissement.
07:57 Je lui ai dit textuellement, vous attendez qu'elle vole jusqu'au suicide.
08:02 Je lui ai dit textuellement. Il m'a regardé et il m'a dit, moi je ne peux rien faire d'autre,
08:05 ça ne fait pas partie de mon établissement.
08:10 - Donc là, évidemment, on comprend votre colère et votre indignation.
08:16 On ne vous a pas suffisamment écouté, évidemment, même pas du tout,
08:22 jusqu'à ce drame du 12 mai où l'INSEE met fin à ses jours.
08:29 Est-ce que vous pourriez, j'imagine que c'est très difficile,
08:32 mais nous dire quelques mots sur l'INSEE et sur cette jeune adolescente ?
08:40 Comment était-elle ? Comment est-ce que vous vous entendiez, par exemple ?
08:44 - On s'entendait très bien. Après, c'est une adolescente.
08:51 Comme toutes les adolescentes, nous, on est des parents et nos enfants auront tout ce qu'ils veulent.
08:58 C'est une petite fille très intéressée, toujours à la recherche de nouveautés,
09:04 toujours vouloir un nouveau livre pour bouquiner, pour s'enrichir intellectuellement,
09:11 même au niveau de l'histoire.
09:13 À ce niveau-là, on partageait des super bons moments.
09:17 On allait visiter les mines, on allait faire des petites recherches dans la terre
09:24 pour voir si on ne retrouvait pas des vestiges de combats qui ont eu lieu ici pendant la guerre.
09:31 C'était une petite fille très, très serviable, sociable, adorée de tout le monde.
09:40 Et ils nous l'ont enlevée parce qu'on n'a pas été aidé.
09:43 - J'entends votre émotion, François, et nous la partageons tous.
09:49 Vous avez déposé quatre plaintes.
09:52 Vous attendez quoi de ces plaintes et de la justice ?
09:56 - Que la justice soit faite et que toutes les défaillances à toutes les institutions,
10:05 elles soient reconnues et que les gens soient punis et payent pour ce qu'ils ont fait.
10:12 - Et vous y croyez ? Vous avez confiance ?
10:20 - Vous savez, ça va m'être offert un mois qu'il ne s'est né plus là.
10:23 On a été reçu que hier par le ministre. Je pense qu'il aurait pu se manifester bien plus tôt.
10:33 Son excuse, c'est qu'il ne trouvait pas le numéro de sa maman.
10:38 En 2023, je pense qu'on a les moyens, les moyens actuels pour trouver un numéro.
10:44 Il y a certains journalistes qui n'avaient pas notre numéro, ils l'ont trouvé.
10:49 Vendée-Lévièvre, c'est un petit village, tout va très vite.
10:52 Il aurait pu se manifester bien avant, mais je compte sur notre maître Pierre de Buisson
10:59 pour tout mettre en œuvre et que justice soit faite.
11:02 - La grand-mère de l'INSEE dit que c'est un meurtre, ce qui s'est produit.
11:07 Vous êtes d'accord avec elle ?
11:11 - Oui, pour moi, ils ont assassiné l'INSEE.
11:21 Parce que nous, on l'écoutait, elle parlait beaucoup avec sa maman le soir dans la chambre.
11:26 De notre côté, on faisait ce qu'on pouvait.
11:29 Même aller au collège, ça devenait un calvaire.
11:34 Des fois, je lui faisais des mots d'absence parce qu'elle avait mal aux ventes.
11:39 Je savais qu'au fond, ça n'allait pas.
11:41 Je prenais la responsabilité de ne pas la mettre au collège.
11:45 Là, par contre, si on nous appelait, "Où est l'INSEE ?"
11:48 "Elle est absente, ça commence à bien faire."
11:50 Même ça, ils ne l'ont pas compris.
11:53 - Merci beaucoup, François. Merci pour votre témoignage ce matin.
11:59 On a beaucoup de peine, évidemment, beaucoup de compassion pour vous.
12:04 On vous souhaite bon courage dans le combat qui commence désormais.
12:08 Qui continue plus précisément.
12:11 Et évidemment, on espère que vous aurez toutes ces réponses.
12:14 - Qui continue et qui va durer très longtemps.
12:16 - Merci beaucoup. Merci, François. Merci encore.
12:19 Merci.

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