Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 01/06/2023
Parlons Vrai chez Bourdin avec Mathieu Lefevre, député Renaissance du Val-de-Marne, Iñaki Echaniz, député PS des Pyrénées-Atlantiques et Bertrand Pancher, député LIOT de la Meuse.

Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV

##LA_CONFRONTATION-2023-06-01##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Comme tous les jeudis, jeudis politiques, nous recevons députés ou sénateurs.
00:12 Ce matin, trois députés avec nous.
00:14 Alors, par ordre alphabétique, Ignaki Echanis, député PS des Pyrénées-Atlantiques. Bonjour.
00:20 - Bonjour M. Bourdin.
00:21 - Merci d'être avec nous. J'ai bien prononcé, hein ?
00:23 - Oui, parfait.
00:24 - Ignaki, c'est bien.
00:25 - C'est bien.
00:26 - Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne.
00:29 - Bonjour.
00:30 - Bonjour.
00:31 - Et Bertrand Panchet, qui est député Lyot de la Meuse. Bonjour.
00:35 - Bonjour.
00:36 - Vous êtes président même du groupe Lyot à l'Assemblée Nationale, dont on parle beaucoup, ce groupe Lyot, 20 députés, hein ? C'est bien cela.
00:43 - 21.
00:44 - 21 maintenant. Ah oui, c'est vrai que depuis la dernière élection législative dans la Riège, vous êtes 21.
00:49 - Merci, merci.
00:50 - Bon, vous êtes 21.
00:51 - Nous allons débattre de plusieurs sujets, mais évidemment avant tout de la réforme des retraites, réforme des retraites qui n'en finit pas d'être débattue d'ailleurs.
01:03 - Assemblée Nationale, hier, commission des affaires sociales de l'Assemblée, la commission a rejeté la principale mesure de la proposition de loi que vous défendiez, qui ramenait à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite. C'est bien cela, Bertrand Panchet ?
01:22 - Tout à fait cela.
01:23 - Bon.
01:24 - Qu'allez-vous faire maintenant ?
01:26 - Groupe Lyot.
01:27 - Maintenant, on va redéposer un amendement rétablissant l'article 1er. Nous avons la possibilité de le faire.
01:35 - Malgré le vote contre, hein ?
01:37 - Malgré le vote contre. C'est une commission. Ce que l'on souhaite, c'est que le Parlement, évidemment, se prononce.
01:44 Il faut évidemment pour cela qu'il n'y ait pas une poursuite de l'obstruction parlementaire. C'est hélas probable. Si la Présidente respecte son rôle et respecte les pratiques du Parlement, ce sera le cas.
02:04 C'est-à-dire que cet amendement sera déclaré recevable, puisqu'il est issu d'une proposition de loi et que toutes les propositions de loi sont toujours recevables.
02:13 Si la Présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brun-Pivet, qui subit d'énormes pressions de la part de la minorité présidentielle et du gouvernement, craque et ne défend pas l'institution,
02:28 eh bien, comme on dit chez nous, la messe sera dite, cet amendement sera déclaré irrecevable et malheureusement, malgré toutes les tentatives...
02:37 - Il n'y aura pas de vote sur la réforme des retraites.
02:41 Amendement, donc c'est la Présidente de l'Assemblée nationale qui peut bloquer cet amendement, on est bien d'accord, c'est l'article 40 de la Constitution.
02:50 Le blocage de cet amendement, qui dit la majorité, crée une aggravation de la charge publique, la charge financière publique.
02:59 C'est la raison invoquée.
03:01 Bon, j'essaie d'être le plus clair possible, vous l'avez compris, parce que je me mets à la place des auditrices et des auditeurs qui ne comprennent plus rien à cette histoire de réforme des retraites et au cheminement de ce texte.
03:14 Alors, vous répondez, Mathieu Lefebvre, au nom du groupe Renaissance et de la majorité.
03:19 - Les auditeurs ne comprennent plus rien, mais ils voient bien qu'il y a un groupe politique qui participe à l'hystérisation de la vie politique,
03:24 et qui est aujourd'hui une divine surprise pour l'extrême droite et l'extrême gauche, qui leur tend la main de façon totalement éhontée.
03:30 - Donc le groupe Lyot tend la main à l'extrême droite et à l'extrême gauche.
03:33 - Ce qui fait mal au débat public, c'est quand M. Penchère, il y a quelques années, proposait lui-même d'allonger l'âge légal de départ en retraite à 64 ans, et aujourd'hui, il s'y oppose.
03:42 - C'est vrai ou faux ?
03:43 - On a retrouvé les amendements, vous pouvez vérifier, c'est sur le site de l'Assemblée nationale.
03:47 - Ce qui fait encore plus mal au débat public, moi j'étais hier dans la salle à côté, on a entendu des cris, des hurlements, l'hystérisation du débat public,
03:54 et il y a eu des déferlements de haine contre la présidente de la commission des affaires sociales,
03:58 il y a eu un tweet de M. Thomas Porte qui parlait d'envoyer des gens à la mort en les envoyant à la retraite,
04:03 et il n'y a eu aucune condamnation, aucune condamnation de la part de M. Penchère.
04:07 - Ce "tout existe", je l'ai vu, pardon.
04:09 - Je voudrais vous dire que ça en démocratie, c'est extrêmement dangereux, on peut s'opposer à la réforme des retraites, de bonne foi,
04:13 mais participer à l'hystérie de la vie politique, et tendre une main tant à l'extrême droite qu'à l'extrême gauche,
04:18 je dois vous le dire M. Penchère, vous ne devez pas être très à l'aise dans vos baskets ce matin.
04:21 - Bon, alors, vous répondez Bertrand Penchère à ce que vient de dire Mathieu Lefebvre,
04:26 mais je voudrais, on va se concentrer sur le texte en lui-même, mais vous répondez.
04:32 - D'abord je suis très à l'aise dans mes baskets, je suis allé faire une belle course à pied ce matin, je suis en pleine forme,
04:36 déjà premièrement c'est important de faire un peu de sport, même si on est parfois fatigué,
04:40 je voulais vous dire que toutes ces accumulations de mensonges ça ne fait pas des vérités.
04:47 - Vous ne proposiez pas l'article 64 ?
04:49 - Toutes ces accumulations de mensonges ça ne fait pas des vérités.
04:51 - Mais ce que vous avez proposé, vous l'avez dit au jour le jour.
04:53 - Je me suis engagé pendant ma campagne électorale, je me suis engagé pendant ma campagne électorale,
04:57 - Mais répondez, vous l'avez proposé, vous ne l'avez pas proposé.
04:59 - Par écrit, je me suis engagé dans ma campagne électorale, par écrit, moi je ne mens pas à mes électeurs,
05:05 - J'ai un amendement, l'article 64, retraite à 64 ans.
05:09 - Je me suis engagé pendant cette campagne électorale auprès de mes électeurs,
05:14 à ne pas participer à un allongement de l'âge légal tel qu'il était annoncé par Emmanuel Macron.
05:24 - Mais qu'est-ce que vous l'avez proposé au PRL, M.Bossad ?
05:27 - Je me suis engagé vis-à-vis de mes électeurs, en termes de promesses électorales, c'est quand même pas mal.
05:34 - Vous vous niez, vous l'avez proposé il y a quelques années.
05:37 - Et deuxièmement, ce que j'ai toujours condamné, c'est la méthode.
05:40 - Et vous le savez très bien, vous ne savez pas diriger.
05:43 - Vous commencez par prendre des décisions, vous essayez d'écouter ensuite,
05:48 - Et vous étonnez que l'opinion publique soit contre vous.
05:50 - Et comme l'opinion publique est contre vous, et que cette réforme est contestée par tous,
05:54 - Vous bafouez les droits du Parlement, vous avez créé une crise sociale,
05:58 - Maintenant une crise politique, et maintenant une crise institutionnelle.
06:01 - Vous donniez 100 jours pour apaiser le pays, chapeau, chapeau.
06:05 - Et vous, vous avez apaisé avec qui ? Avec Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ?
06:08 - Vous voulez mettre le feu à notre pays ? Vous êtes minoritaire.
06:12 - Vous êtes la divine surprise des extrêmes, M. Penchère.
06:14 - Puisque vous êtes minoritaire, faites en sorte de travailler avec tout le monde.
06:17 - Bien, bien, bien, bien.
06:19 - Ce qui fait mal aujourd'hui à nos institutions, à notre démocratie,
06:25 - C'est les pratiques de la minorité présidentielle qui empêchent les parlementaires,
06:28 - Qui représentent le peuple, à voter sur cette réforme.
06:31 - On a une minorité présidentielle et une minorité oppositionnelle.
06:35 - On a un député qui a déposé 20 000 amendements et qui parle d'obstruction pour les autres.
06:38 - Ça aussi c'est extraordinaire.
06:39 - Vous empêchez un vote, M. Penchère.
06:41 - Qui empêchait le vote ?
06:42 - Vous !
06:43 - C'est vos 20 000 amendements ?
06:44 - Non, mais vous avez tout fait, vous avez utilisé tous les stratagèmes,
06:48 - Vous avez réfléchi, vous avez fouillé dans les moindres recoins pour empêcher les parlementaires de voter.
06:52 - Vous avez l'ensemble des organisations syndicales qui sont contre vous.
06:54 - Vous avez une majorité écrasante des Français qui sont contre vous.
06:57 - Vous avez une majorité des parlementaires qui sont contre vous,
06:59 - Si vous aviez un peu de courage.
07:00 - Si vous étiez sûr de vous, il fallait aller au vote.
07:02 - Il n'y a pas eu de vote hier, pardon, excusez-moi, il n'y a pas eu de vote hier.
07:04 - Mais en commission, ce n'est pas la même chose que dans l'hémicycle.
07:06 - Ah, il y a des députés de second ordre. Le vote ne vous plaît pas, donc ce n'est pas un bon vote.
07:09 - Non, ce n'est pas la même chose parce que vous avez organisé le placement.
07:12 - Hier, il y a eu un vote pour refuser l'abrogation de la commission des affaires sociales.
07:16 - Mais vous savez que c'est bien le bien de mort.
07:18 - Mais c'est pas ce que je dis, les équilibres ne sont pas les mêmes en commission.
07:20 - Les équilibres ne sont pas les mêmes, les équilibres ne sont pas respectés en élection.
07:23 - Mais si vous étiez si sûr de vous, pourquoi ne pas avoir été au vote dans l'hémicycle ?
07:26 - Mais maintenant, c'est du passé, le vote, pourquoi net ?
07:28 - On a déjà débattu.
07:30 - Moi, je vous pose une autre question, parce que j'écoute l'opinion publique
07:35 qui commence à se lasser de cette histoire de réforme des retraites.
07:38 - Je vous l'ai dit, des deux côtés.
07:39 - Oui, c'est bon.
07:40 - Que ce soit pour ceux qui la défendent, ou que ce soit ceux qui l'opposent.
07:44 - Ils ne sont pas pour vous.
07:45 - Non, qui s'y oppose, si, si, ils commencent à se lasser.
07:46 - Est-ce que ce n'est pas aujourd'hui un combat d'arrière-garde ?
07:48 - Écoutez, si se battre pour faire en sorte que notre démocratie fonctionne,
07:55 c'est un combat d'arrière-garde, il vaut mieux qu'on arrête tout.
07:58 Je crois que le combat que nous menons actuellement, il prendra date.
08:04 Si nous baissons les bras, et si nous faisons en sorte que ce Parlement soit bafoué,
08:09 et que quand, moi, je reviens dans ma conscription,
08:12 je sois face à des électeurs qui me disent, vous savez,
08:15 "Bon, on a déjà eu du mal à se déplacer pour voter,
08:18 mais vous voyez bien que vous ne servez à rien,
08:20 puisque vous proposez quelque chose,
08:22 ce n'est même pas débattu à l'Assemblée Nationale,
08:24 mais dans quel pays on se trouve, quoi ?
08:26 Notre démocratie, c'est notre bien le plus cher,
08:29 nous devons vraiment le préserver.
08:31 Et ce combat, nous allons le mener jusqu'au bout,
08:33 on a encore une semaine pour convaincre notre présidente de l'Assemblée Nationale,
08:38 qui est là pour garantir les institutions,
08:40 j'espère qu'elle ne va pas craquer.
08:41 - Alors, si la présidente de l'Assemblée Nationale bloque,
08:44 en faisant jouer l'article 40 de la Constitution, vous faites quoi ?
08:50 - Qu'est-ce que vous voulez ? On sera allés jusqu'au bout ?
08:52 On sera allés jusqu'au bout, et les Français...
08:54 - Mais est-ce que... je sais que...
08:56 Je vous dis ça, je vous coupe Bertrand Panchet,
08:58 je vous dis ça parce que la NUPES réfléchit à une motion de censure.
09:01 Vous déposerez une motion de censure ?
09:03 - On réfléchit à toutes les possibilités qui nous restent
09:06 pour faire en sorte que cette réforme ne rentre pas en vigueur
09:11 et ne vienne pas imposer deux ans de plus de travail.
09:14 - Est-ce que vous pourriez déposer une motion de censure ?
09:16 - On utilisera l'ensemble du panel qui sera à notre disposition.
09:19 Et on espère aussi, comme le groupe Le De,
09:21 qu'on pourra enfin surtout débattre de cette proposition le 8 juin,
09:25 et qu'on pourra voter.
09:26 Nous, ce qui nous importe, c'est de pouvoir voter, enfin, sur ce texte-là,
09:29 et mettre en responsabilité...
09:30 - Et si vous ne votez pas ?
09:31 Si vous ne votez pas, parce qu'encore une fois,
09:33 la présidente l'aura décidée, en évoquant, je le répète,
09:37 l'article 40 de la Constitution.
09:39 Je reviendrai pour expliquer ce qu'est cet article 40 de la Constitution.
09:42 Que faites-vous, Bertrand Pencher, vous ?
09:44 Que faites-vous au groupe Lyott ?
09:46 Vous déposez une motion de censure ?
09:48 - On a déjà déposé...
09:49 - Je sais ce que vous répétez, une décision qui a rien à voir avec la Constitution.
09:52 - On a déjà déposé...
09:53 - Je sais.
09:54 - Mais respectez, enfin, arrêtez de nous entraîner dans ce chômage, collègues.
09:58 - C'est vrai que le droit, ça vous fait un petit peu de mal, je comprends.
10:00 - Ce n'est pas une question de respecter.
10:01 Le Parlement ne s'est jamais prononcé...
10:03 - Vous ne voulez pas respecter ?
10:04 - Vous avez toujours utilisé la boîte à outils, tous les moyens d'obstruction.
10:09 Tout ça avec un Conseil constitutionnel qui est tout, sauf...
10:13 Comment ? Qui est tout ?
10:15 Enfin, qui est tout, sauf une...
10:17 - Vous remettez en cause le Conseil constitutionnel ?
10:19 - L'indépendance du Conseil constitutionnel, maintenant ?
10:21 - Non seulement, j'ai déposé...
10:22 - De mieux en mieux, M. Pencher ?
10:23 - C'est tout, sauf une cour constitutionnelle.
10:25 - Ah, d'accord.
10:26 - Évidemment, vous le savez bien.
10:27 - Vous allez remettre en cause la partie...
10:28 - Mais j'ai déposé une cour partiale.
10:30 - Vous allez déposer une proposition de loi pour remettre en...
10:33 pour modifier la composition du Conseil constitutionnel...
10:38 - Ah, parce que ça ne vous va pas ?
10:39 - De façon à faire en sorte que le Conseil constitutionnel
10:41 soit comme toutes les cour constitutionnelles indépendantes.
10:44 - C'est très grave.
10:45 - Vous savez comment il est nommé ? Très grave.
10:46 - Ce qui est très grave, M. Pencher, c'est que vous ne respectez pas nos institutions.
10:49 - Vous voyez, cette remise en cause du juge constitutionnel,
10:51 c'est un vrai problème pour notre pays.
10:53 Vous pouvez être contre la réforme des retraites,
10:55 mais vous opposez à nos institutions, vous faites beaucoup de mal à ce qu'elles font.
10:58 - Vous parlez de vos électeurs qui n'ont plus envie d'aller aux urnes.
11:00 - Pas tous ensemble.
11:01 - Mais je comprends qu'ils n'aient plus envie d'aller aux urnes.
11:02 - Attendez, M. Le Pen, s'il vous plaît, pas tous ensemble.
11:05 - Si on avait appliqué l'article 40, à votre croix, bien vieillir.
11:09 On ne l'aurait pas débattu.
11:10 Ce que vous faites, ça va être un préjudice grave pour les libertés du Parlement.
11:13 Parce que nous n'allons plus pouvoir, en tant qu'opposition,
11:15 mais vous aussi en tant que majorité, faire déposer des propositions de loi.
11:19 Parce qu'on pourra sortir cette interprétation que vous avez de l'article 40 à toutes les sauces.
11:24 Et nous ne pourrons plus débattre de rien.
11:26 Et si on regarde dans l'histoire de cette mandature et de la mandature précédente,
11:30 si on avait appliqué stricto sensus cet article 40, nous n'aurions débattu de très peu de choses.
11:35 Et en tout cas pas de propositions majeures qui sont importantes aujourd'hui pour les Français.
11:40 Donc l'article 40 ne peut pas être sorti à tous les niveaux.
11:42 Et il y a un respect aussi de notre Constitution.
11:44 Et un respect surtout de son esprit qui vise à donner plus de pouvoir au Parlement.
11:48 - Nous allons parler de l'article 40 parce qu'encore une fois, je voudrais que nous soyons didactiques.
11:51 Donc nous allons parler de l'article 40 dans un instant.
11:54 Il est 11h16, article 40 de la Constitution qui existe.
11:58 Doit-il être utilisé ou pas pour ce texte ?
12:02 C'est la question. Il est 11h16, à tout de suite.
12:05 - Jean-Jacques Bourdin.
12:06 - Alors nous allons expliquer, parce que j'aimerais que nos auditrices et nos auditeurs,
12:10 qui peuvent intervenir d'ailleurs, 0826-300-300, comprennent exactement ce qu'est cet article 40.
12:17 On nous a parlé du 49-3, on nous a parlé de...
12:20 Là, on en est à l'article 40 de la Constitution.
12:23 Que permet cet article 40 ?
12:25 Eh bien, on peut bloquer un amendement en évoquant cet article 40
12:32 sur certains textes qui créent ou aggravent une charge publique, une charge financière publique,
12:40 c'est-à-dire qui aggrave les finances de l'État.
12:42 C'est ça ? Est-ce que j'ai dit une bêtise ?
12:44 - On ne peut pas, quand on est parlementaire, dépenser des milliards d'euros impunément.
12:48 C'est comme ça. Si on veut changer ça, on peut changer la Constitution,
12:50 mais il faut être majoritaire dans les urnes pour ça.
12:52 Je voudrais revenir sur ce qu'a dit M. Poncher, c'est très grave.
12:55 Il nous dit "le Conseil constitutionnel, aujourd'hui, ne doit pas fonctionner ainsi, et il faut le changer".
13:00 Pardon, mais moi, je n'ai pas le droit à géométrie variable.
13:02 Nos institutions, elles exigent de la rigueur et elles exigent de la ténacité.
13:06 Elles ne sont pas là pour être changées quand ça ne vous plaît pas.
13:09 Et de la même manière qu'hier, il y a eu un vote,
13:11 et si ce vote ne vous plaît pas, ça n'en reste pas moins un vote démocratique.
13:14 Je crois que... Vous savez, c'est très important.
13:17 - On ne change pas des règles. - C'est très important,
13:19 mais moi, je voudrais qu'on parle de l'article 40.
13:21 - On ne change pas des règles. - Bon, d'accord.
13:22 Alors, revenons sur cet article 40.
13:24 Alors, cet article 40, que dites-vous, Ignaki et Chianise ?
13:28 Il existe, cet article.
13:30 Il existe, mais il est suivi à interprétation.
13:32 Et si on regarde la jurisprudence...
13:35 Oui, mais tu es le conseil pur du droit.
13:37 Mais, c'est pas des oui-mais, mais arrêtez d'être si agressif comme ça.
13:39 Si on regarde l'historique des PPL, les projets de loi,
13:43 des sujets où il y a pu y avoir cette question de charge,
13:45 il y a toujours eu une jurisprudence qui a fait
13:47 que nous pouvions débattre de ces textes
13:49 et qu'il y avait une adaptation à la...
13:51 Bon, là, en l'occurrence, moi, je pose une question.
13:53 Est-ce que, en l'occurrence,
13:55 la proposition de loi Lyot
13:57 crée une charge financière supplémentaire
14:01 sur le budget de l'État ?
14:02 Elle a été jugée recevable au moment de son dépôt.
14:04 C'est ça qui fait foire aujourd'hui,
14:06 et donc, elle doit être...
14:08 - Vous ne répondrez pas à la question, M. Bourdin.
14:10 - Elle crée une charge, mais comme l'ensemble des PPL
14:12 que vous avez déposés aussi.
14:14 Toutes les PPL créent une charge.
14:16 - Comment pensez-vous aux versions de loi qui l'ont été ?
14:19 - Si on applique aujourd'hui cet article 40
14:21 comme ils le souhaitent...
14:23 - Non, non, pas moi, la Constitution, M. Chadès.
14:25 - Le jour où ils seront minoritaires, parce que ça va arriver,
14:27 ils crieront au loup, parce qu'ils ne pourront plus s'exprimer
14:30 en tant qu'opposition.
14:31 Ils veulent museler, aujourd'hui,
14:33 via cet article 40, les oppositions.
14:35 - Alors, attendez, parce que c'est Bertrand Pancher,
14:37 qui porte, en tant que président du groupe Lyot,
14:39 qui porte tout cela, ce texte,
14:41 cet article 40.
14:43 Est-ce que votre texte crée
14:45 une charge financière supplémentaire
14:47 sur le budget de l'État ?
14:48 - Oui, ça va créer une charge supplémentaire,
14:50 temporaire, sur cette année,
14:52 évaluée d'ailleurs par la Combo des comptes
14:54 autour de 200 millions d'euros,
14:56 puisque c'est ce que devrait rapporter
14:58 cette réforme des retraites,
15:00 si elle était mise en place à partir du mois de septembre.
15:02 - Tout ça pour 200 millions d'euros, dites-donc ?
15:04 - Comment ? Dans le courant de cette année.
15:08 - Que vous compensez comment ?
15:10 - Alors, qu'on compense...
15:12 - En augmentant les taxes sur le tabac.
15:14 - Qu'on compense, en engageant une conférence sociale,
15:20 nous disons voilà, nous engageons une conférence sociale
15:22 pour trouver des moyens de financer autrement.
15:24 - Mais dans le texte, vous faites une proposition sur le tabac.
15:26 - Oui, mais je rappelle, d'accord,
15:28 mais pour qu'on comprenne que vos auditeurs...
15:30 - Mais vous faites exactement la même chose,
15:32 arrêtez d'utiliser cet argument.
15:34 - Moi, je ne peux pas parler...
15:36 - Laissez Bertrand Pancher terminer ses explications.
15:38 - La séquence d'obstruction,
15:40 si vous savez ce que c'est l'arrogance,
15:42 vous en savez quelque chose.
15:44 - Alors, allez-y, Bertrand Pancher, vous avez la parole.
15:46 Je garantis votre temps de parole. Allez-y.
15:48 - Je dis que dans toutes les propositions de loi
15:52 d'initiatives parlementaires,
15:54 on peut déposer des propositions de loi
15:56 créant des dépenses.
15:58 Je ne vois pas d'ailleurs pourquoi,
16:00 en vertu de quoi, le Parlement
16:02 ne pourrait pas déposer des propositions de loi
16:04 créant des dépenses.
16:06 Et j'ai d'ailleurs, dans la réforme institutionnelle
16:08 dans laquelle je participe,
16:10 j'ai proposé qu'on supprime cet article 40.
16:12 Je ne vois pas pourquoi le gouvernement
16:14 pourrait l'autoriser
16:16 et pas le Parlement.
16:18 Il y a une tradition,
16:20 sous la Ve République, c'est que les propositions de loi
16:22 d'initiatives parlementaires
16:24 puissent, en même temps,
16:26 créer des dépenses.
16:28 Qu'est-ce que nous disons sur cette réforme,
16:30 sur ces retraites, sur la retraite ?
16:32 Disons qu'il y a à peu près
16:34 14 à 15 milliards d'euros à trouver
16:36 d'ici 2030.
16:38 Nous proposons une conférence sociale
16:40 parce que nous...
16:42 - C'est l'article 2.
16:44 - C'est l'article 2, parce que nous pensons
16:46 que les solutions, elles sont collectives.
16:48 Nous avons fait d'ailleurs des propositions de financement
16:50 et si nous voulons rétablir
16:52 un minimum de consensus dans le pays,
16:54 il faut commencer par le financement.
16:56 - Alors c'est l'article 2 qui a été adopté.
16:58 - Oui, mais l'article 2 a été adopté parce qu'il y a une manœuvre
17:00 tacticienne d'obstruction.
17:02 Et c'était une chronique
17:04 de l'obstruction annoncée.
17:06 Mais vous savez très bien... - L'article 1 a été rejeté,
17:08 l'article 2 a été adopté.
17:10 Hier en commission de la France sociale.
17:12 - Il se fiche du monde. - J'explique tout
17:14 aux Français parce que sinon, ils n'en comprennent rien.
17:16 - Vous savez pourquoi ? Vos auteurs comprennent bien
17:18 les manœuvres de la Macronie en folie
17:20 en ce moment.
17:22 Ils font tout pour supprimer l'article 1,
17:24 ils gardent une petite partie de la loi
17:26 à l'article 2 en disant "il y a une conférence sociale
17:28 mais pourquoi les partenaires sociaux
17:30 en veulent pas ?" Mais je vais vous dire pourquoi
17:32 ils ont insisté pour maintenir
17:34 cet article 2. Parce qu'ils se sont dit comme ça
17:36 "le texte va être adopté en partie
17:38 et il va pouvoir
17:40 être complété que par un amendement."
17:42 Et si c'est complété par un amendement,
17:44 là, c'est la présidente de l'Assemblée nationale
17:46 qui décide.
17:48 - Mais alors ça y a une conférence sociale
17:50 pour être permis de faire le vote ?
17:52 - Pour préciser ce que dit
17:54 M. Parraud ? - Pour voir
17:56 les manœuvres. - C'est adapté. Il y a des votes qui vont voir.
17:58 - Mais des consignes sur le bombing.
18:00 - Non, il faut préciser la manœuvre
18:02 de la Macronie. Donc l'article 1 a été rejeté
18:04 et si l'article 2... - Ah, il a été rejeté ?
18:06 Donc c'est un vote légitime.
18:08 - Vous pouvez me... - Non mais attendez, attendez.
18:10 Attendez, Mathieu Lefebvre, laissez parler
18:12 Ignachi et Chanié.
18:14 - Si l'article 2 était également rejeté,
18:16 il fallait revenir au texte
18:18 initial qui avait été
18:20 déposé au bureau.
18:22 Et donc nous aurions débattu du texte initial
18:24 dans l'hémicycle 8 juin et donc il n'y aurait pas eu besoin
18:26 d'amendement et donc ils n'auraient pas pu
18:28 utiliser l'article 40. Donc ils ont fait
18:30 ce stratagème-là. On rejette l'article 1,
18:32 comme ça, ça fait tomber le texte initial et
18:34 les oppositions sont obligées de passer par un amendement.
18:36 Donc c'est de la pure stratégie. Ils ont réfléchi, ils ont fait
18:38 chauffer les cerveaux pendant des journées en arrière.
18:40 - J'écoute votre débat
18:42 avec des arguments
18:44 recevables d'un côté comme de l'autre
18:46 mais je me mets à la place des Français.
18:48 Je vais vous dire une chose, c'est que
18:50 ces querelles
18:52 doivent les lasser. Vous ne pensez pas
18:54 que ces querelles lassent les Français.
18:56 - Je vous pose la question
18:58 moi simplement. - C'est mon premier mandat.
19:00 - Attendez, je mets tout le monde dans la...
19:02 Pardonnez-moi.
19:04 Les responsabilités sont
19:06 partagées me semble-t-il.
19:08 - Je suis parlementaire depuis 8 mois.
19:10 Je suis parlementaire depuis 8 mois et j'ai eu...
19:12 Je me suis présenté aux élections législatives avec cette volonté de travailler
19:14 pour les Français. D'améliorer
19:16 la vie du quotidien et d'être transparent aussi sur le fonctionnement
19:18 de nos institutions et sur les prises
19:20 de positions de chacun. Et aujourd'hui, ce qui est fait,
19:22 ce qui fait mal à notre démocratie et ce qui fait mal
19:24 à nos engagements personnels, c'est cette stratégie-là
19:26 d'aller chercher dans les moindres coins et de
19:28 perdre les électeurs et de perdre nos
19:30 concitoyens dans des usages qui sont
19:32 méconnus ou qui sont instrumentalisés
19:34 par des gens qui refusent tout simplement
19:36 de voter parce que nous sommes les représentants du peuple
19:38 et on nous empêche de voter depuis
19:40 des mois sur ce texte parce qu'ils savent qu'ils sont minoritaires
19:42 et ils savent qu'ils peuvent perdre la face
19:44 sur un vote. Donc
19:46 ils utilisent tout et ils troublent notre
19:48 démocratie, ils mettent en danger nos institutions
19:50 parce que ça crée en effet un rejet
19:52 un agacement de la population. - Bien, 11h27
19:54 je vais demander
19:56 aux auditeurs s'ils veulent venir
19:58 se mêler de cette conversation
20:00 0 826 300 300
20:02 et puis nous poursuivons
20:04 Mathieu Lepers va peut-être répondre
20:06 Bertrand Ponchet aussi et puis peut-être
20:08 que nous verrons, nous allons peut-être passer à autre chose.
20:10 - Très bien. - Jean-Jacques Bourdin.
20:12 - 11h31, nous terminons
20:14 alors ce débat autour de cette
20:16 réforme de retraite puisque nous allons attendre le 8
20:18 la décision de la présidente
20:20 de l'Assemblée Nationale et nous verrons
20:22 ensuite. Ensuite, je ne sais
20:24 pas ce qui peut se passer mais je pense
20:26 que l'été arrivant
20:28 la loi ayant été promulguée
20:30 je ne vois pas ce qui peut se
20:32 passer d'autre.
20:34 Iñaki et Chanise, qu'est-ce qui peut
20:36 se passer d'autre après ? - En tout cas, ce qui peut
20:38 se passer c'est que notre pays continue à être fracturé
20:40 et à avoir ce rejet
20:42 de cette réforme des retraites et
20:44 cette perte de confiance de nos
20:46 concitoyens, de nos institutions. - Et que la loi sera appliquée ?
20:48 - Malheureusement, c'est une possibilité
20:50 mais il y aura toujours cette contestation
20:52 de la part des concitoyens qui sont toujours
20:54 on le voit dans les sondages, toujours opposés
20:56 fermement. - La loi sera appliquée dans la contestation ?
20:58 - Oui, mais est-ce que c'est ça le respect
21:00 de la démocratie ? D'imposer
21:02 quelque chose à une majorité de Français
21:04 qui sont opposés ? - Si Emmanuel Macron
21:06 avait été le général de Gaulle, il aurait au moins appliqué
21:08 l'article 3 de la Constitution.
21:10 La souveraineté appartient seule
21:12 au peuple qui la délègue à ses
21:14 représentants, bien qu'il
21:16 ait consulté par voie de référendum.
21:18 C'est l'article 3 de la Constitution.
21:20 Puisqu'on ne veut pas faire en sorte que
21:22 le Parlement soit les représentants
21:24 du peuple, les seuls représentants du peuple
21:26 que nous sommes, votent, eh bien
21:28 le président de la République
21:30 pourrait... - Seul ? Attendez,
21:32 assemblée nationale et Sénat ?
21:34 - La souveraineté appartient
21:36 au peuple... - Au parlementaire ?
21:38 - Au peuple qui la délègue
21:40 à ses représentants. Nous sommes les représentants
21:42 du frage universel direct. Et l'article 24
21:44 de la Constitution, le Parlement vote la loi.
21:46 Et je n'aurais pas... Bon, je pourrais
21:48 aussi citer l'article 5, le président
21:50 est le garant de nos institutions. Je ne sais pas
21:52 dans quel état vont terminer
21:54 nos institutions.
21:56 Et donc, il pourrait y avoir
21:58 une suite pour sortir vers le haut.
22:00 C'est un référendum, qu'on pose la question
22:02 à nos concitoyens, ça serait réglé
22:04 et puis vous verriez bien, chers collègues,
22:06 qu'on se remettrait à la table de la négociation
22:08 si enfin vous nous respectiez.
22:10 Et on se mettrait à travailler ensemble, comme on
22:12 le fait dans nos collectivités locales.
22:14 Je ne sais pas si vous avez été déjà maire, président
22:16 de département, moi je l'ai été,
22:18 80% de nos décisions
22:20 sont prises à l'unanimité,
22:22 gauche, droite, on finit toujours
22:24 par travailler ensemble. Et pourquoi au Parlement
22:26 on ne le fait pas ? Parce qu'on ne se respecte pas.
22:28 Parce que c'est toujours la même chose.
22:30 - Vous ne travaillez pas toujours
22:32 ensemble parce que vous ne voulez pas travailler
22:34 avec les élus du Rassemblement National.
22:36 - Mais moi je travaille...
22:38 - Vous travaillez, vous, sans problème.
22:40 - Vous travaillez avec les élus du Rassemblement National ?
22:42 - Non. - Vous travaillez avec les élus du Rassemblement National,
22:44 monsieur Porcher, vous le dites. - Arrêtez.
22:46 - Vous êtes un expert
22:48 en formation et en arrogance.
22:50 Et l'arrogance, c'est exactement
22:52 ce qu'on reproche
22:54 à Emmanuel Macron.
22:56 Cesser d'être son ambassadeur
22:58 et d'être son
23:00 ambassadeur...
23:02 - Bon, attendez, je vais vous le dire.
23:04 Laissez-moi parler.
23:06 Une ânerie plus une ânerie, ça finit par être
23:08 votre ânerie. Laissez-moi parler,
23:10 s'il vous plaît. - Alors,
23:12 Mathieu Lefebvre... - Des grandes leçons
23:14 de démocratie, mais j'ai entendu aucune condamnation
23:16 sur les outrances d'hier, aucune condamnation
23:18 sur le déferlement de haine qui a eu lieu
23:20 à l'endroit de la présidente de la commission des Affaires Sociales,
23:22 et aucune condamnation sur le tweet
23:24 de monsieur Thomas Porte, qui est absolument honteux,
23:26 premièrement. Deuxièmement, monsieur Porcher,
23:28 le respect de la démocratie, c'est aussi le respect de la parole donnée.
23:30 Quand vous avez proposé la retraite
23:32 à 64 ans, il faut l'assumer.
23:34 Vous ne pouvez pas nous dire aujourd'hui...
23:36 - Non, non, non, non, monsieur Porcher,
23:38 arrêtez, alors. Arrêtez.
23:40 - La démocratie, c'est aussi
23:42 avoir un projet alternatif.
23:44 Quel est le projet alternatif
23:46 de monsieur Porcher, si ce n'est
23:48 augmenter le prix de la cigarette à 20 euros ?
23:50 Quel est votre projet alternatif ?
23:52 Vous n'avez pas de projet alternatif. Et je veux dire,
23:54 dans le fond, monsieur Porcher, vous avez enfanté un monstre.
23:56 Un monstre qui tend la main à la fois à l'extrême droite et à l'extrême gauche,
23:58 et vous venez d'avouer que vous êtes
24:00 prêt à tendre la main à l'extrême droite,
24:02 c'est votre souhait. D'ailleurs, vous déposez une motion de censure
24:04 transpartisane,
24:06 une motion de censure transpartisane,
24:08 dont le seul but, c'est de faire tomber le gouvernement.
24:10 Mais il y a une majorité de rejet, mais il n'y a pas de majorité
24:12 de projet, vous n'avez aucun projet pour la France.
24:14 - Alors, vous, vous ne voulez pas travailler avec le Rassemblement
24:16 national, il n'y a pas question.
24:18 - Mon parcours personnel et politique me fait
24:20 que je ne peux pas, en effet...
24:22 - Vous ne pouvez pas. - Je ne peux pas travailler avec
24:24 un parti qui prône la haine,
24:26 qui prône le racisme, qui prône
24:28 l'antisémitisme... - Mais vous pouvez voter de la même
24:30 manière. - Alors, moi, je n'ai jamais, et le groupe
24:32 socialiste n'a jamais voté un amendement qui venait
24:34 ou un texte qui venait du Rassemblement national.
24:36 On ne peut pas les empêcher de voter pour une proposition,
24:38 mais moi, je n'ai jamais pris part
24:40 au vote sur quelque chose qui venait du Rassemblement national
24:42 et j'ai du mal à entendre les leçons de morale
24:44 de la Macronie à M. Pencher sur
24:46 le Rassemblement national, sauf que c'est eux qui ont installé
24:48 deux vice-présidents au perchoir
24:50 de l'Assemblée nationale, c'est eux qui s'appuient
24:52 sur le Rassemblement national pour faire passer les textes. - Oui, mais deux vice-présidents...
24:54 - Je vous rappelle le propos de M. Mélenchon... - Attendez, je ne veux pas
24:56 défendre le Rassemblement national, mais quand on a
24:58 89 députés, il est normal qu'on ait au moins une vice-présidence, non ?
25:04 - Oui, mais qu'ils ne viennent pas dire
25:06 qu'ils n'ont... - Moi, je me souviens de ce qu'a dit M. Mélenchon,
25:10 il nous disait à Motions de censure,
25:12 plus que 50 voix vont arriver à faire tomber le gouvernement.
25:14 Vous additionnez quelle voix exactement ?
25:16 Pas celle des gens du Rassemblement national ?
25:18 - Je ne suis pas à vous aller me noticier. - Vous êtes de la nupèce,
25:20 vous êtes socialiste, vous êtes de la nupèce, vous assumez ce que dit votre gourou,
25:22 c'est pas très grave. - Mais c'est pas mon gourou, mais vous êtes
25:24 dans la caricature, mais c'est dingue quand même.
25:26 - Vous êtes d'un mépris, vous caricaturez envers les gens qui ne sont pas d'accord avec vous.
25:28 - Quand vous rêvez de faire tomber le gouvernement,
25:30 uniquement pour y faire tomber le gouvernement,
25:32 vous cherchez une majorité de rejet avec le Rassemblement national,
25:35 il faut que vous l'assumiez.
25:37 - Vous cherchez des majorités sur l'immigration, sur le texte qui ressort sur l'inflation,
25:40 vous avez des trahièques et le Rassemblement national.
25:42 - On va du tout. - Si, si, arrêtez.
25:44 - Puisqu'on parle du Rassemblement national,
25:46 vous avez vu ce qui s'est passé, Elisabeth Borne
25:48 qui a dit "le RN est l'héritier de Pétain",
25:53 Emmanuel Macron ça n'a pas plu à Emmanuel Macron
25:57 qui dit "le combat contre l'extrême droite
25:59 ne passe plus par des arguments moraux,
26:01 mais par le fond et le concret".
26:04 Vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron ou avec Elisabeth Borne ?
26:07 - Non, non, mais je suis d'accord avec Emmanuel Macron.
26:10 - Vous venez de dire que vous les trahiquez le RN.
26:12 - Emmanuel Macron, je suis d'accord avec lui,
26:14 sauf que bon, il fait exactement le contraire de ce qu'il raconte,
26:17 et si on veut faire en sorte que les extrêmes
26:21 ne se mettent pas un moment à diriger notre pays,
26:24 encore faut-il qu'on puisse écouter nos concitoyens,
26:26 les respecter.
26:28 - Vous renvoyez dos à dos l'extrême gauche et l'extrême droite.
26:31 - Vous venez de dire que vous étiez prêt à travailler avec le RN.
26:34 - Quelqu'un qui décide tout seul, comme Emmanuel Macron,
26:37 une forme de césariste, moi je décide tout seul,
26:39 je n'écoute personne, et Marine Le Pen
26:42 qui est un peu dans la même logique,
26:45 franchement c'est des... - Et Mélenchon, il y a conseillé ou pas ?
26:47 - Il y a un moment où... - Jean-Luc Mélenchon ?
26:50 - Mélenchon qui donne des instructions également par tweet,
26:53 franchement c'est pas la France, c'est pas l'organisation française
26:56 dont je rêve, moi je rêve d'une organisation
26:59 politique française décentralisatrice,
27:02 à l'écoute des territoires, avec des hommes et des femmes de bon sens,
27:05 si on avait un peu de bon sens, on n'en serait pas arrivés là.
27:08 - Alors vous, vous préférez ce que dit Elisabeth Borne
27:11 ou ce que dit Emmanuel Macron, Ignacky et Chanise ?
27:14 - C'est important ce que dit Elisabeth Borne,
27:16 parce qu'il faut toujours se souvenir du passé...
27:18 - C'est l'héritier de Pétain, à telle date.
27:20 - Et d'où l'on vient, c'est un fait historique,
27:22 le haine a ses racines dans l'antisémitisme,
27:24 a ses racines dans le rejet de l'autre,
27:27 et on le voit dans les textes fondateurs
27:29 et qui était la structuration du Rassemblement National,
27:31 donc il faut affirmer la nature de ce qu'est le Front National,
27:35 mais aussi, en effet, le combattre aussi sur le terrain,
27:38 pied à pied, justement en contrant la politique néolibérale...
27:41 - Mais le combat contre l'extrême droite ne passe plus
27:44 que par des arguments moraux, dit Emmanuel Macron,
27:47 il a raison ou pas ?
27:48 - Il ne passe plus que par des arguments moraux,
27:49 il faut toujours rappeler d'où on vient,
27:50 mais aussi, il faut être sur le terrain,
27:52 démonter les mensonges du Rassemblement National,
27:54 et en tout cas leur inaction,
27:55 parce que sur la réforme des retraites,
27:56 le grand absent, c'est le Rassemblement National,
27:58 qui se fait passer pour le grand défenseur des Français,
28:00 mais on ne les a pas vus, on ne les a pas entendus,
28:02 ils sont bien discrets, ils se gardent haut,
28:04 quand ils sont présents, mais on ne les a pas entendus
28:07 une seule fois, chercher à contrecarrer ce projet de réforme.
28:11 - Mais ils sont contre, ils sont opposés.
28:13 - On ne sait pas, ils sont contre en façade,
28:15 parce que ça les arrange bien,
28:16 parce qu'une majorité de la population est contre.
28:18 - Le vrai marchepied du Rassemblement National,
28:20 c'est cette union des populistes,
28:22 qui n'a qu'un seul rêve, rejeter tout ce que propose Emmanuel Macron,
28:26 au seul motif que c'est Emmanuel Macron qui le propose.
28:29 Moi je trouve ça extrêmement grave,
28:31 qu'aujourd'hui un groupe indépendant comme vous,
28:33 tende la main à la fois à l'extrême droite et à l'extrême gauche,
28:36 dans ce seul objectif.
28:38 Mais le fait que vous ne soyez absolument pas capable
28:41 de condamner les outrances dont vous êtes responsable,
28:44 fait que le Rassemblement National passe pour des gentils,
28:47 ils sont là avec leurs costumes-cravates,
28:49 ils ne proposent absolument rien,
28:50 ils se comportent en passagers clandestins de la vie politique française,
28:53 mais vous aurez une responsabilité très lourde,
28:55 si par malheur, dans quatre ans, ils arrivent au pouvoir.
28:57 - Ne faites pas mine de ne pas comprendre,
28:59 évidemment qu'on condamne toutes sortes d'attaques.
29:01 - Vous avez dit, M. Penchère, tout à l'heure,
29:03 que vous étiez prêt à travailler avec le Rassemblement National.
29:05 - Mais localement ça paraît logique, vous aussi.
29:07 - Arrêtez, arrêtez de raconter n'importe quoi.
29:12 - Mais vous avez dit, vous avez dit, M. Penchère,
29:14 - J'ai dit que nous déposions des propositions de loi,
29:17 qui étaient soutenues par la droite de la droite,
29:21 et parfois par la gauche de la gauche,
29:23 et que tout ça c'était le jeu démocratique normal.
29:25 - Ça ne vous pose aucun problème que de soutenir le Rassemblement National ?
29:28 - Votre problème c'est que vous êtes minoritaire,
29:30 vous ne voulez pas vous rendre compte que vous êtes minoritaire,
29:33 et vous continuez.
29:34 Mais moi je rêve, je rêve d'un président à l'écoute,
29:37 et j'ai fini de rêver d'une majorité relative comme vous à l'écoute,
29:42 parce qu'en écoutant, en débattant avec des personnes comme vous,
29:46 je me demande si on va finalement réussir à le faire en un jour.
29:49 - Il n'y a pas de problème M. Penchère, on continue à débattre.
29:50 - Vous êtes minoritaire, je pensais que vous alliez arriver...
29:52 - Mais vous, vous êtes majoritaire ?
29:53 - Je pensais, je n'ai jamais dit que nous étions majoritaires.
29:55 Vous êtes minoritaire, vous auriez dû considérer que c'était le cas
30:00 en arrivant, il y a maintenant, il y a un an,
30:02 faire en sorte qu'on se mette d'accord, tous ensemble,
30:05 sur des objectifs économiques, sociaux dans notre pays.
30:09 - Qu'est-ce que vous proposez également Mathias Arpels ?
30:11 - Vous ne le faites pas, vous ne le faites pas.
30:12 - Vous proposez la cigarette à 20 euros ?
30:14 - Je propose déjà un renouvellement de notre démocratie.
30:18 Je propose d'abord qu'on écoute le Parlement.
30:20 Je propose un choc de décentralisation, un choc d'écoute.
30:23 Je propose des référendums, et d'ailleurs c'est la Constitution qui nous l'indique.
30:27 Je propose un rééquilibrage du Parlement, et vous faites tout le contraire.
30:30 - Ça va se faire avec votre système de reflets, ça M. Penchère ?
30:32 - Une convention sociale et une meilleure répartition des richesses.
30:34 - Comment voulez-vous que notre pays fonctionne,
30:36 avec des gens comme vous au pouvoir et aussi fermés ?
30:38 - Bien, bien.
30:39 - Ce n'est pas possible.
30:40 - Alors, puisqu'on parle de fin de vie,
30:43 parce que vous avez mis le sujet sur le tapis,
30:46 Ignacky et Chanise, on va en parler juste après la pub,
30:49 parce que je voudrais quand même fin de vie et emploi.
30:53 Les chiffres de la zone euro sont tombés,
30:56 l'inflation repart en baisse,
30:59 donc ça rebaisse,
31:01 et le ralentissement du chômage,
31:04 dans la zone euro.
31:06 En France aussi, moins que dans la zone euro,
31:09 mais en France aussi,
31:11 et problème d'emploi.
31:13 En France, comme partout d'ailleurs en Europe.
31:16 Comment faire ? Est-ce qu'il faut, je ne sais pas moi,
31:19 naturaliser des travailleurs étrangers
31:22 qui sont déjà sur le sol français,
31:24 qui travaillent mais qui ne sont pas naturalisés ?
31:27 C'est un vaste débat.
31:28 Il est 11h42, à tout de suite.
31:30 Jean-Jacques Bourdin.
31:31 Il est 12h45, regardons un peu les derniers indices économiques,
31:37 les dernières indications.
31:39 Alors, baisse de l'inflation,
31:43 sur le mois de mai,
31:44 baisse du nombre de chômeurs, très bien,
31:47 ce sont de bonnes nouvelles,
31:48 tout le monde va être content autour de la table.
31:52 Oui, mais problème en France, manque de main-d'œuvre.
31:56 Nous on a des témoignages ici,
31:58 d'auditrices et d'auditeurs très nombreux,
32:01 des maraîchers qui nous disent qu'ils ne peuvent pas
32:03 ramasser, récolter,
32:05 parce qu'ils n'ont pas de main-d'œuvre saisonnière.
32:08 Nous avons aussi des restaurateurs, des hôteliers,
32:10 qui nous disent "on ne sait pas comment on va faire pour cet été"
32:13 et même certains d'entre eux qui disent
32:15 "on va peut-être être obligés de fermer certains jours"
32:18 ou de raccourcir l'amplitude horaire.
32:22 Que faire ?
32:23 Que faire ?
32:24 Alors, Iñaki et Chanis, que faire ?
32:27 Moi je viens d'un territoire, le Pays Basque,
32:29 qui est bien connu pour son tourisme.
32:31 Vous êtes touché par ça.
32:32 On est touché par ça et on est touché par un des facteurs
32:34 de cette pénurie de main-d'œuvre,
32:37 qui est la question du logement.
32:38 Aujourd'hui, au Pays Basque, on ne peut plus se loger.
32:40 Parce que l'ensemble du marché immobilier
32:42 est touché par la spéculation et la surenchère
32:45 et par la question du tourisme.
32:46 Et par les revies et les plateformes.
32:48 Et par les plateformes.
32:49 On a aujourd'hui ce déséquilibre-là,
32:50 où les gens qui habitent à l'année sur nos territoires,
32:52 du 1er janvier au 31 décembre,
32:54 ne peuvent plus se loger.
32:55 Et sur la question du tourisme,
32:57 on a des professionnels du tourisme
32:58 qui n'arrivent pas à recruter
32:59 parce qu'ils ne peuvent plus loger leurs saisonniers.
33:02 Donc on est arrivé à ce plafond de verre du tourisme,
33:04 d'un tourisme incontrôlé,
33:06 qui fait qu'on n'arrive même pas à répondre à l'offre
33:08 parce que nos territoires sont saturés.
33:10 On avait, dans le sens du compromis,
33:12 parce que parfois on y arrive,
33:13 fait un texte avec le groupe Renaissance
33:16 et le groupe Socialiste,
33:17 que je portais avec Analic Bleumeur, député du Finistère,
33:19 qui visait à commencer à régler la question du logement.
33:21 Comment ? Que disait le texte ?
33:23 Comment l'a réglé ?
33:25 De revoir la fiscalité sur le logement,
33:27 notamment parce qu'aujourd'hui on a un abattement de 71%
33:29 quand on fait du meublé de tourisme,
33:30 alors que quand on loue à l'année, on n'a que 30%.
33:32 Donc c'était de rééquilibrer cette question-là.
33:34 C'était de donner plus de pouvoir aux collectivités
33:36 en termes de décentralisation,
33:37 pour avoir un regard sur les changements d'usages
33:39 et sur les destinations faites aux habitations,
33:42 pour éviter que tout parte dans le tourisme
33:44 et qu'on puisse faire un équilibre
33:45 entre location saisonnière, location pour les saisonniers
33:48 et location à l'année dans les territoires.
33:49 Ce texte avait été co-construit.
33:51 Il n'allait pas répondre à l'ensemble
33:53 de la problématique du logement,
33:54 parce que malheureusement, la Macronie,
33:55 on n'en a pas parlé pendant 6 ans,
33:56 et donc le chantier est immense.
33:58 - Bon, ça fait 30 ans qu'il n'y a pas de politique du logement.
34:00 - On avait déjà ces trois premières articles.
34:02 On devait, M. Bourdin, débattre de ce texte
34:04 le 31 mai, hier, en commission,
34:06 et la semaine du 12 juin en hémicycle.
34:10 Malheureusement, un groupe de la majorité,
34:12 le MoDem, pour ne pas le citer,
34:13 a ruédé le brancard, et ce texte a été déprogrammé.
34:16 - Et pourquoi ?
34:17 - Parce que c'est des difficultés politiques
34:21 de la part du MoDem,
34:22 de ne pas porter ce texte sur le logement,
34:24 et notamment parce que je viens d'un territoire
34:26 où je suis le seul député de gauche,
34:28 élu depuis seulement 8 mois,
34:29 et qui est arrivé à faire avancer le sujet.
34:31 Donc, Renaissance a craqué face aux pressions du MoDem,
34:34 et a retiré ce texte de l'ordre du jour.
34:36 - Bien. Vous voyez ?
34:38 - Oui, mais voyez ce dont nous souffrons dans ce pays.
34:40 Je crois que c'est notre incapacité
34:42 à travailler ensemble sur les sujets.
34:45 On devrait se réjouir de voir qu'on a créé
34:47 1,7 millions d'emplois depuis 5 ans.
34:49 On devrait se réjouir de voir qu'on recrée
34:51 des emplois industriels dans notre pays.
34:52 - Mais on ne se réjouit pas de ne pas trouver de main d'oeuvre.
34:55 - Oui, bien sûr.
34:56 - Et on ne se réjouit pas de ne pas pouvoir loger,
34:58 et les saisonniers, et les jeunes des régions touristiques.
35:03 - Pendant des années, j'ai entendu le ministre du Travail,
35:05 singulièrement sous François Hollande,
35:06 nous dire à la radio, nous expliquer que
35:08 ce mois-ci, il y avait encore X milliers de chômeurs en plus.
35:11 Donc, on devrait pouvoir s'en réjouir,
35:12 et essayer de travailler ensemble
35:14 pour atteindre le plein emploi.
35:15 Et moi, je suis tout à fait prêt à travailler avec vous,
35:17 M. Echaniz, sur ce sujet.
35:18 Et de ce point de vue, la proposition dont vous parlez
35:20 sera évidemment mise à l'ordre du jour.
35:21 Et il n'est pas trop tard pour bien faire,
35:23 il n'est pas trop tard pour la s'y rendre.
35:24 - Et pour l'avoir remporté,
35:25 elle sera mise à l'ordre du jour.
35:26 C'est déjà une bonne nouvelle.
35:27 - Mais vraiment, essayons...
35:29 - Parce que c'est 6 mois de retard,
35:30 et c'est une crise qui s'en force sur moi depuis.
35:32 - Essayons sur ces sujets de travailler ensemble.
35:34 - C'est ce qu'on a fait.
35:35 - Sur les grands équilibres du pays.
35:36 Sur le chômage, sur la formation professionnelle,
35:38 sur le projet de loi Industrie Verte, M. Echaniz,
35:40 allez-vous voter en sa faveur ?
35:41 Allez-vous contribuer à nous aider
35:43 à faire en sorte qu'on retrouve des emplois industriels
35:45 dans notre pays, comme nous l'avons déjà fait ?
35:47 - Mais ça va dépendre de vous,
35:48 et du poids que vous donnez à votre opposition,
35:50 et à l'écoute que vous abordez.
35:51 - Ce n'est pas une question politique-politicienne.
35:53 Là, on parle d'Industrie Verte.
35:54 Moi, ce que je souhaite, c'est que demain,
35:55 il y ait plus d'industrie dans notre pays,
35:56 et plus d'ouvriers industriels.
35:58 Qu'on retrouve cet art de la main,
36:00 cet art essentiel.
36:02 - Pendant des années, on a dit
36:03 "l'industrie, ça ne sert à rien,
36:04 il faut une économie de services".
36:06 Essayons de travailler ensemble
36:07 pour qu'on ait plus d'investissement dans notre pays.
36:08 - Nous, on est prêts aux compromis,
36:09 mais du moment où on nous écoute.
36:10 Je vais citer l'exemple d'hier soir,
36:12 où nous avions un texte sur l'augmentation
36:14 des prix des loyers, justement.
36:16 Et où la majorité disait
36:18 "on va reproduire le blocage à 3,5%
36:20 au maximum d'augmentation".
36:22 Nous, nous disions "3,5%, c'est trop,
36:24 parce que ça fait une augmentation de 7,12%
36:28 sur deux ans, et que c'est au-delà de l'inflation".
36:30 Donc nous demandions un geste
36:32 de la part de la majorité.
36:34 Notre proposition de base, c'était de geler les loyers
36:36 pendant un an, et après on s'est dit
36:38 "on va travailler le compromis, on va passer à 2% maximum".
36:40 On s'est dit "ils vont nous suivre,
36:42 ils vont nous écouter, on va trouver ce fameux compromis
36:44 qu'ils nous vendent depuis des mois".
36:46 Et puis ça a été un nom de non-recevoir.
36:48 - Sur l'emploi.
36:49 - Oui, alors d'abord, pas d'excès de triomphalisme,
36:51 il ne faut pas exagérer, il ne faut pas exagérer.
36:53 C'est de cocorico, quoi.
36:55 Le chômage, il baisse partout en Europe,
36:56 il baisse en France, tant mieux.
36:58 Le taux de chômage, vous le savez bien,
37:00 est supérieur à la moyenne européenne.
37:02 Première observation.
37:04 Deuxième, le chômage baisse de la même façon partout.
37:06 Arrêtez de raconter de la propre histoire.
37:08 - Le chômage baisse !
37:10 - Deux, on n'a jamais eu autant de déficit
37:12 du commerce extérieur depuis que vous êtes au pouvoir.
37:14 - Vous n'êtes pas très bien placé pour parler de déficit, M. Ponchet.
37:16 - Troisièmement, vous avez creusé la dette
37:18 de 600 milliards d'euros depuis votre arrivée.
37:20 - Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire ?
37:22 - Franchement, chapeau, chapeau.
37:24 Différemment, différemment.
37:26 Donc, vos leçons, vous savez,
37:28 soyons modestes.
37:30 - Qui c'est qui a voté la loi ?
37:32 - Attendez, laissez Bertrand Ponchet s'exprimer.
37:34 - Je reviens à l'emploi.
37:36 J'ai été élu territorial pendant des années.
37:38 J'observe que malheureusement,
37:40 les politiques de transport,
37:42 notamment en milieu rural,
37:44 ça n'avance pas.
37:46 C'est un vrai frein à l'embauche.
37:48 Les politiques de logement, ça n'avance pas.
37:50 Les politiques de rénovation thermique,
37:52 c'est pareil.
37:54 On ne sait pas où habiter.
37:56 J'ajoute qu'on dépense plus de 30 milliards d'euros
37:58 dans le domaine de la formation dans notre pays.
38:00 Tout est centralisé,
38:02 tellement centralisé que ça ne fonctionne pas.
38:04 Redonnons le pouvoir à nos collectivités
38:06 pour faire en sorte
38:08 qu'on se prenne
38:10 réellement en main
38:12 pour mettre en place
38:14 les mesures qui permettront de diminuer
38:16 encore le taux du chômage.
38:18 - Non mais dites-moi, les collectivités
38:20 ont une part de responsabilité dans le manque de logement.
38:22 - Mais elles n'ont qu'un moyen.
38:24 - Non mais attendez, les collectivités n'ont qu'un moyen
38:26 en matière de transport,
38:28 en matière de logement, on n'a même pas la main
38:30 sur la formation.
38:32 Moi je vais dans mes permanences, je les enlis, tu comprends.
38:34 Moi pour vous, j'ai une formation,
38:36 je l'ai prise parce que ça augmente.
38:38 Comment ça augmente ?
38:40 - Oui mais je me mets à la place
38:42 des collectivités aussi, vous le savez très bien.
38:44 Vous savez très bien qu'il y a des collectivités
38:46 qui ne construisent pas parce que
38:48 ils sont en but
38:50 à l'artificialisation
38:52 des sceaux.
38:54 - Oui, c'est clair.
38:56 - Parce qu'il y a des freins écologiques.
38:58 - Oui mais ces contradictions,
39:00 on les règle comment ?
39:02 Est-ce que vous ne pensez pas que le meilleur endroit
39:04 pour régler ces contradictions, c'est sur le plan
39:06 territorial, avec des gens qui discutent
39:08 ensemble sur les objectifs et les moyens
39:10 à se donner ? Tout est centralisé
39:12 dans notre pays. Regardez les politiques de transport,
39:14 les politiques de logement.
39:16 On se demande pourquoi ça ne marche pas.
39:18 Et j'ajoute que
39:20 il faudrait peut-être aussi prendre
39:22 tout ça par le bon bout.
39:24 Les questions de généralisation
39:26 des systèmes d'aide,
39:28 notamment les plans zéro chômeur.
39:30 Il faut expérimenter ces systèmes.
39:32 Et puis il y a la loi sur l'immigration,
39:34 je ne conteste pas, qui arrive bientôt
39:36 au Parlement. Si c'est une loi qui est
39:38 équilibrée, je commence à avoir
39:40 peur. - Vous la voterez ? - Bien entendu.
39:42 On voit bien qu'il y a 300 000 à 400 000
39:44 migrants qui sont sur notre territoire,
39:46 d'ailleurs des femmes, des hommes et des enfants
39:48 qui sont là parfois depuis 5 ans,
39:50 10 ans ici. On les expulsera
39:52 jamais. Moi je vois dans mes
39:54 permanences, et je l'ai eu encore la semaine dernière,
39:56 le chef du service de médecine
39:58 de ma ville
40:00 qui vient me voir en me disant
40:02 "J'ai trois médecins qui attendent depuis 6 mois
40:04 pour venir exercer
40:06 dans ma ville de
40:08 Barleduc, ça bloque." On voit bien que
40:10 là aussi... - Pour les métiers en
40:12 tension, ils vont en naturalisme ?
40:14 - On naturalise, et je pense
40:16 qu'on va trouver des solutions, pas
40:18 uniquement avec une ou
40:20 deux stratégies. Il faut mettre les gens ensemble
40:22 et vous allez voir qu'on va trouver
40:24 des solutions. - Bien, merci
40:26 merci messieurs. - Merci
40:28 - Je suis obligé d'interrompre
40:30 ce débat qui aurait pu durer
40:32 très longtemps. - Des heures et des heures.
40:34 - Oui, oui, des heures, parce qu'il y a tellement de sujets intéressants
40:36 qui concernent la vie quotidienne
40:38 de nos concitoyens.
40:40 Évidemment. 11h55, vous êtes
40:42 sur Sud Radio, merci à tous les trois.
40:44 - Merci monsieur Bourdin. - Merci à vous. - Yagui et Janise, Mathieu Lefebvre
40:46 et Bertrand Panchet. Merci. - A bientôt.
40:48 - 11h55, à bientôt.
40:50 Vous êtes sur Sud Radio. Merci messieurs.

Recommandations