TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
TPMP sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/TPMPTV
Twitter : https://twitter.com/TPMP
Instagram : https://instagram.com/tpmptv/
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
TPMP sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/TPMPTV
Twitter : https://twitter.com/TPMP
Instagram : https://instagram.com/tpmptv/
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00 *Musique*
00:03 Le trafic de stupéfiants et ces derniers temps liés à un phénomène qui préoccupe de plus en plus les autorités
00:08 Un phénomène très inquiétant de très jeunes tueurs à gage
00:12 Il y a quelques jours, peu de temps avant d'être arrêté, la vidéo d'un jeune homme de 18 ans
00:16 soupçonné d'avoir commis 7 assassinats avait circulé massivement sur les réseaux sociaux
00:20 Je vais enchaîner les contrats frégo, je vais le dénoncer
00:23 Des contrats réalisés pour le compte de véritables mafias qui lui auraient permis de gagner 200 000 euros
00:28 Et comme lui, d'autres jeunes sont eux aussi prêts à tuer pour être payés
00:31 On a des très jeunes personnes qui sont recrutées parfois sur les réseaux sociaux pour tuer des cibles qu'on leur désigne
00:35 Tu auras gâché les jeunes, révélation sur un fléau qui gangrène les cités
00:39 Merci Alain Bauer, un plaisir de vous avoir à chaque fois sur ce plateau
00:44 Professeur de criminologie et bien sûr on va parler au bout de l'enquête
00:48 Les plus grandes affaires criminelles passées au crime, ça c'est un bonheur
00:51 Ça c'est un bonheur pour ceux qui comme moi sont fans, enfin fans, difficile à dire fans
00:56 - Les enquêtes - Qui adorent les enquêtes et qui adorent
00:59 Et c'est le livre de l'émission Culte bien sûr avec Marie Druecker
01:02 Et ça c'est vrai que c'est très très fort, merci Alain d'être là
01:05 Et moi je me régale à voir ces émissions bien entendu
01:08 Mais c'est vrai que là on a l'impression que c'est vrai qu'on croyait que c'était...
01:13 Quand on regardait ces émissions on disait "voilà on n'est pas touché, c'est fait isolé, ça n'arrivera jamais, c'est des légendes"
01:20 Mais là de plus en plus et surtout depuis qu'on a vu ce reportage dimanche, on parle de tueur à gage
01:27 C'est vrai que c'est quoi un tueur à gage alors ?
01:29 C'est quelqu'un qui vous tue mais qui n'a aucune raison de vous tuer sauf l'argent
01:32 - C'est ça - Voilà il vous connait pas, il sait pas qui vous êtes
01:35 Il en a absolument rien à battre mais par contre si c'est bien payé ou mal payé d'ailleurs
01:39 Un tueur à gage ça commence à 50 balles et ça va jusqu'à 1 million de dollars quand vous êtes vraiment une personnalité
01:45 Vous vous êtes dans le niveau haut côté prix
01:47 - C'est important de le savoir - Je suis dans le niveau haut, c'est bon
01:52 - Il y a une grille tarifaire, à 5 balles c'est bon ?
01:55 - A 50 balles grosso modo c'est pour la police d'assurance pour se débarrasser du mari ou de la femme ou de l'amant ou de la maîtresse
02:02 Mais en ne se faisant pas prendre et en général dans 80% des cas c'est pour toucher la prime d'assurance ou l'héritage
02:08 - C'est fou - Quand vous dites 50 balles c'est 50 000 euros genre le langage ?
02:11 - Non 50 balles, 50 euros - 50 euros ?
02:14 - Oui - Quand vous n'avez rien et que vous êtes à Medellin, Cali ou au fin fond rue
02:21 - Bien sûr - A Marseille
02:23 - A Marseille vous commencez pour pas très cher pour le règlement de compte avec des gens qui viennent
02:28 - 500 euros - Oui 500 balles
02:30 - 500 euros, je vis à 500 balles - Je suis pas pour 500
02:32 - 500 euros, si si pour un droit de montroute 500 euros
02:34 - Non les mecs - Tu es quelqu'un de 500 euros
02:37 - En tout cas essayez de le tuer car il se trouve qu'il y a plus de tentatives que de réussites
02:42 - Oui - Ce qui est une bonne nouvelle pour ceux qui survivent
02:45 mais par contre l'augmentation des tentatives d'homicide pour des raisons de règlement de compte,
02:49 du trafic, de non-payement, de vol, de stup' et puis par ailleurs c'est pas les premiers de la classe souvent
02:55 - Bien sûr - Ils ont pas un niveau extrêmement développé
02:58 notamment aller raconter tout ça sur les réseaux sociaux n'indique pas qu'on est dans le professionnel le plus accompli de l'histoire
03:04 - C'est ça - Mais ceci dit il faut savoir que les plus jeunes chez les Sicarios, ils avaient 13 ans, j'en ai retrouvé un d'ailleurs
03:09 Raoul Mezzatorez, c'était le plus jeune tueur à gage de l'histoire, qui était lui un descendant de... un Mexicain
03:17 - Il avait quel âge ? - 13 ans - Ah ouais, incroyable
03:20 - C'est récent, il s'est fait abattre lui-même par quelqu'un visiblement d'âge un peu mieux ou plus efficace en 2010
03:26 Vous en avez un Anglais qui a été arrêté en 2011, il avait 16 ans, 20 ans de taux
03:32 Donc le Sicaire il était jeune, soit parce que c'était un apprenti qui l'apprenait le métier, ça fait partie du dispositif
03:40 soit parce qu'il était un professionnel qui débutait et donc quand on débute on casse les prix avant d'être reconnu comme un maître de l'art
03:49 c'est très business tout ça, et puis plus rarement, parce que c'est ça qui est intéressant, c'est pour la première fois on a eu un groupe de tueurs à gage
03:57 qui ont été arrêtés à Paris, 6, et ça c'est quelque chose qu'on avait pas vu depuis les années 30
04:03 où il y avait une entreprise qui s'appelait Murder Incorporated, la SA du meurtre
04:08 qui était une entreprise criminelle de jeunes gens de 15 à 25 ans qui s'étaient mis à disposition des groupes et des gangs
04:18 pour tuer ceux qu'ils ne connaissaient pas pour ne pas se faire pendre, ils faisaient en fait du prêt, du prêt d'assassin
04:25 – Est-ce qu'il y a beaucoup de tueurs à gage qui tuent mais qui se font jamais prendre ?
04:28 – Bah tous ceux qu'on ne connaît pas, ceux qui ne vont pas sur les réseaux en général
04:32 et les autres se font beaucoup arrêter mais peu condamnés, car en général on est seul
04:38 et donc comme il n'y a aucun lien, aucune relation et quand on est un professionnel on fait ça proprement
04:43 on ne se fait pas prendre, la signature par contre est plus intéressante, c'est-à-dire qu'on peut remonter une pratique criminelle
04:48 en fonction de l'arme utilisée, de la méthode utilisée, le sicario ça vient de la sica, la sica c'est un poignard recourbé
04:54 et comme on pouvait le cacher et que c'était très efficace, c'est devenu le sicaire en Israël, en Palestine
05:01 et puis le sicario, ce qui est devenu le nom général donné aux tueurs à gage ou aux tueurs à forfaits comme on dit souvent
05:08 – Vous avez parlé deux fois Alain Bauer des réseaux sociaux parce que dans l'émission des équipes de TF1
05:14 ils ont réalisé un reportage dans la cité de la paternelle qui se trouve dans les quartiers nord de Marseille
05:20 et on a fait la connaissance d'un suspect qui s'appelle Mathéo, il a 18 ans et il s'est vanté sur Télégramme de ces actes, regardez.
05:29 – Je vais renseigner les contrats frérot, je vais redescendre, je vais remonter à Paname, ça va tout baiser,
05:37 sur la vie de ma mère tu vas te jurer mon sang, sur la vie de ma mère tu vas péter un plomb.
05:44 – Mathéo il a quel âge, il a 18 ans et donc c'est vrai que maintenant aussi on en voit sur les réseaux sociaux qui disent…
05:53 – Il y a beaucoup d'opérateurs criminels qui ont décidé que le réseau social c'était un élément qui permettait de…
05:59 vous avez parlé en première partie d'émission de la jeune fille qui s'était fait harceler
06:05 et les harceleuses se répandent beaucoup sur les réseaux sociaux, avant, pendant et depuis.
06:12 Donc il y a une sorte de libération générale sur le réseau social, à la fois pour des raisons criminelles,
06:17 mais pour toute une série de sujets où il n'y a plus de compréhension de ce qui est autorisé ou interdit,
06:22 après tout le réseau social c'est une sorte de vie parallèle mais de la vraie vie,
06:25 ce n'est pas de la télé-réalité où beaucoup de choses sont scriptées, là c'est de la réalité télé, c'est l'inverse.
06:30 – Vous avez parlé de la Colombie il y a un instant, mais nous on se dit, on ne croyait pas que ça allait arriver en France,
06:39 mais de plus en plus, c'est vrai qu'on voit qu'il y a de plus en plus de règlements de comptes,
06:43 vous l'avez dit tout à l'heure, et il y a de plus en plus de tueurs à gage et de plus en plus jeunes.
06:47 Pourquoi les tueurs à gage, pourquoi ils se font devoir des tueurs à gage de plus en plus jeunes ?
06:52 – Alors pour trois raisons, la première qui est une fausse raison,
06:54 c'est de penser que la minorité sera une excuse s'ils se font interpeller,
06:58 contrairement à une idée répandue en matière criminelle, ce n'est pas vrai.
07:01 – Alors justement, un mineur, ça ne change rien.
07:04 – Sachant qu'on n'est pas condamné à exactement la même peine,
07:08 il peut être poursuivi, condamné, interpellé, arrêté, c'est le niveau de discernement qui compte.
07:13 Alors quand on voit la vidéo "discernement, on peut discuter",
07:17 visiblement il n'avait pas bu que de la badoit, mais au-delà de ce problème-là,
07:21 il peut être poursuivi, condamné, interpellé, et il risque 20 ans comme tout le monde.
07:24 – Il va prendre 20 ans, c'est un temps de suite.
07:26 – Est-ce qu'on l'a reconnu lui alors ?
07:28 – Oui, oui, mais il est connu et reconnu.
07:31 – Alors quel est le modèle de ces tueurs à gage ?
07:34 – Alors vous avez les enfants d'eux, qui pensent que c'est un processus d'intégration.
07:39 En fait, il y a un glissement, il y a cette technicité, une forme d'expérience dans le monde du crime.
07:43 Vous montez l'échelle, et donc parfois, par exemple, le Mexicain Raúl Mezateres,
07:48 on l'appelait M6 Junior, ou Mini 6, parce que son père M6 était un cadreur du crime au Mexique,
07:55 et donc il se faisait reconnaître et il voulait se faire un prénom.
07:59 Donc il s'est fait un mini prénom. D'autres sont des initiés,
08:04 c'est-à-dire qu'ils veulent absolument entrer dans ce domaine, être protégés,
08:08 donc préserver des autres, surtout des enfants qui sont seuls, laissés à l'abandon,
08:13 et qui veulent survivre d'abord, ensuite se faire un nom,
08:16 et donc ils trouvent un parrain ou un initiateur,
08:20 et qui leur montre comment devenir un bon professionnel, puis ils prennent…
08:25 c'est un peu comme David Carradine dans Kung Fu,
08:29 petit scarabée, le jour où ils arrivent à prendre la pierre, ils volent de leurs ailes.
08:33 Et puis certains, simplement, ils ont la violence, ils ont besoin d'argent,
08:37 ils voient la réussite, et ce n'est pas à l'école qu'ils pensent pouvoir régler
08:43 leurs problèmes d'intégration dans la société, et donc ils passent à ce niveau-là.
08:47 Et l'augmentation du trafic de stupes, la guerre du stupe,
08:50 c'est-à-dire la fin des grands parrains, notamment dans les corseaux marseillais.
08:54 En fait, à Marseille, vous avez depuis très longtemps une guerre de succession,
08:57 une guerre de sécession, et donc les parrains ont été éliminés
09:00 par des gens de plus en plus jeunes, qui durent de moins en moins longtemps,
09:03 et qui, pour des raisons évidentes, éliminés.
09:05 Vous avez parlé de la paternelle, la paternelle, c'est le lieu
09:08 de la plus grande guerre criminelle à Marseille ces temps-ci,
09:14 qui provoque un très grand nombre de règlements de comptes,
09:17 si on a compris, de règlements de comptes sur des gens
09:20 qui n'ont eu que le malheur de passer par là.
09:22 - Heureusement. Regardez les témoignages dans le reportage.
09:25 - Ça tire, il y a des coups de pression, des coups de feu en l'air,
09:29 tout pour faire partir la nuit. C'est un territoire de guerre.
09:33 Moi, j'ai perdu plusieurs amis.
09:35 - Vous sentiez que ça pouvait être vous, le prochain ? - Ouais.
09:38 - Selon eux, les gangs recrutent en postant des messages sur des applications.
09:42 - Sur Snapchat ou Telegram, dans des vidéos privées.
09:46 - Combien on leur propose ? - 3 000, 4 000, 5 000 euros.
09:49 - Il y a une trentaine, une quarantaine d'années, des tueurs à gage,
09:52 ça pouvait taper jusqu'à 100 000 euros. On est dans un climat
09:55 avec des mecs qui sont prêts à tout pour montrer qu'ils sont capables
09:58 de tuer des mecs. Et ça, franchement, c'est assez flippant, quoi.
10:02 - C'est ça. C'est exactement ce que vous disiez.
10:06 C'est vrai que là, comment... On imagine bien qu'ils n'ont pas
10:11 un contrat toutes les semaines.
10:14 - Si ils pouvaient, ils le feraient. Il faut quand même qu'il y ait un client.
10:18 - Les clients, exactement. - Une cible, il faut la repérer.
10:21 Alors, c'est de moins en moins professionnel, parce qu'il y a beaucoup
10:24 de victimes collatérales. On parle beaucoup des règlements de comptes,
10:27 mais il y a beaucoup de règlements de comptes sur des gens qui avaient
10:30 le malheur d'être là, une balle perdue, des enfants, parfois la mère de famille
10:35 qui s'est fait tuer il y a quelques semaines. Donc, on est dans un processus
10:39 où on tire plutôt à la rafale n'importe où. Mais vous avez récemment eu
10:43 à Paris un règlement de compte extrêmement curieux et mystérieux
10:46 sur un jeune agent immobilier. Ce processus est en train de se répandre
10:50 parce que les guerres à Marseille se répandent toujours, et à Lyon,
10:53 et à Paris, parce qu'en fait, il n'y a pas de territoire.
10:56 Le territoire, il a disparu. Et les Marseillais ont toujours eu besoin
10:59 de conquérir Paris. Et la conquête de Paris, c'est toujours extrêmement compliqué.
11:03 Il y a des fortes résistances locales. C'est des territoires qui sont
11:08 en parfaite dépendance. Et donc, dès que ça frotte, à un moment ou à un autre,
11:15 soit ils se mettent d'accord, ça arrive, soit ils ne se mettent pas d'accord.
11:18 Et ça ne se termine pas bien.
11:20 - Kelly, oui ?
11:21 - Oui, je voulais savoir, selon vous, quelles sont les causes ?
11:23 Qu'est-ce qui a basculé en France pour qu'on en arrive à ce niveau-là
11:25 ces 5 ou 10 dernières années ? Quelle est, selon vous, la cause principale
11:29 de ce truc-là ? Qu'est-ce qu'on n'avait pas avant qui fait que maintenant,
11:31 ça arrive chez nous ?
11:33 - Les stups. La décentralisation de trafic de stups.
11:36 Avant, le crime organisé dirigeait tout et il avait besoin du calme
11:39 parce que le désordre, c'est mauvais pour le business.
11:41 Mais à un moment, le crime organisé a perdu le contrôle, à Marseille
11:44 en particulier. Et puis, depuis la mort de Jean-Jé Colonna,
11:47 qui était à la fois le juge de paix et le parrain du crime,
11:50 il n'y a pas eu de remplaçant. J'ai toujours eu une succession
11:54 qui s'est organisée au fil du temps, depuis les années 1920-1930,
12:01 depuis Borsalino-Henco. On a ce processus où chaque fois,
12:05 un groupe représentait un autre. Ce n'est plus le cas.
12:08 Il n'y a plus de parrain incontesté, de juge de paix.
12:11 Et en juge de paix, c'est paix qui est important, c'est-à-dire
12:13 le moyen de faire régner une forme d'ordre, de répartir les territoires.
12:18 Ça s'appelle la commission aux États-Unis. Il y a des territoires ouverts,
12:21 des territoires fermés. Mais les États-Unis ont connu la même chose.
12:23 Quand la police américaine, dans les années 1990, a commencé
12:26 à détruire les cinq grandes familles qui tenaient le crime à New York,
12:30 il y a eu une explosion de la violence et du crime
12:32 parce qu'il n'y avait plus de police parallèle du crime.
12:35 Et puis, au bout d'un moment, ils se sont rendus compte
12:37 que ce n'était pas une si bonne idée que ça.
12:38 Ils ont dû régler une augmentation historique des homicides à New York,
12:42 la perte de 500 000 habitants parce que les gens fuient.
12:44 La ville était au bord de la rupture, de la faillite.
12:47 Et pour ce faire, ils ont rétabli une sorte d'ordre,
12:50 de négociation sur "bon, alors, qui fait quoi ?"
12:53 et à condition que vous ne tuez pas les touristes,
12:55 vous ne tirez pas n'importe où, et vous acceptez une sorte
12:57 de contrôle social de ce qui est toléré dans le crime,
13:00 une sorte d'exutoire.
13:01 Et c'est comme ça que ça fonctionne, en tout cas aux États-Unis.
13:03 Il semble qu'en France, alors à Marseille, ça a toujours été le cas,
13:06 depuis Carbon et Spirito, mais là, il y a un vrai sujet.
13:08 – J'ai un ami qui me dit, le minimum pour une grosse tête à Marseille,
13:11 c'est 1929 euros. Il est très précis.
13:13 – C'est précis, hein ? – Oui.
13:15 – 1929 euros, oui ou pas, non ?
13:16 – Il doit y avoir une raison, mais…
13:18 – À Marseille, c'est le Lidl du tueur à gage aujourd'hui.
13:21 Ça fait…
13:23 – Sur le plan de la loi, qui risque la plus grande sanction
13:26 entre le tueur à gage et le commanditaire ?
13:28 – Pareil. – Même tarif.
13:29 – Il n'y a aucune différence. – Non.
13:30 – D'accord, oui, j'ai ralenti.
13:31 – Est-ce qu'aujourd'hui, en France, il y a un portrait robot du tueur à gage ?
13:34 – Non, d'abord parce qu'il faudrait les arrêter, les interpeller, les identifier.
13:38 Alors ceux qu'on connaît, alors nous, on ne l'a pas fait.
13:41 Les Australiens l'ont fait, les Canadiens l'ont fait il y a quelques années.
13:45 Et en général, c'était un peu plus âgé, uniquement pour des raisons financières
13:51 et pour des primes d'assurance ou des questions d'héritage.
13:54 Et plutôt 35-50 à l'époque, mais ça date d'il y a une quinzaine d'années.
13:59 Il y a un rajeunissement général des opérateurs criminels, pour des tas de raisons.
14:03 Et là, particulièrement sur cette question en France,
14:06 mais aussi parce qu'on a créé un espace où c'est possible,
14:10 par la concentration de problèmes sur des territoires spécifiques,
14:13 et une sorte de sortie…
14:15 Alors je ne vais pas faire le coup de la misère, parce que ce n'est pas toujours ça
14:19 et ça n'est pas la réponse à ça.
14:20 Mais il y a une sorte de concentration de tous les problèmes à un seul endroit
14:23 et surtout la déperdition du contrôle social,
14:26 c'est-à-dire la chute du service public de l'éducation,
14:28 comme la difficulté qu'ont les parents, dans des conditions très difficiles,
14:32 de gérer leurs enfants, notamment adolescents, et puis l'adolescence en général,
14:36 la capacité à faire déni, défi, délit,
14:39 ce qui est la règle du psychiatre qui vous explique ce que c'est la crise d'adolescence.
14:43 Donc tous ceux qui ont des enfants de cet âge-là voient ce que je veux dire.
14:45 Il y a un problème de ça et donc ça crée un marché.
14:48 Et regardez celui qui a donné pour 50 balles, qui a dit "c'est lui Samuel Paty".
14:54 Il ne l'a pas fait pour que Samuel Paty soit assassiné,
14:56 il l'a fait parce que 50 balles, c'est 50 balles.
14:58 Il ne s'est pas posé la question du pourquoi.
15:00 – Il y a une question qui revient vraiment sur les réseaux là,
15:02 c'est-ce que Mathéo le tueur à gage, est-ce qu'il a été arrêté lui ?
15:05 – À ma connaissance, il est identifié, je n'ai pas regardé le dossier.
15:10 – Je ne sais pas non plus, identification, mais je ne sais pas s'il a été arrêté.
15:13 [Musique]