Justine triet parle de son film Anatomie d'une chute, Palme d'Or Cannes 2023

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Interview cinéma d'une émission produite par CANAL+ autour du 76e Festival de Cannes 2023 https://www.canalplus.com/cinema/   Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/  Twitter : https://twitter.com/Canalplus  Instagram : https://www.instagram.com/canalplus/

Transcript

00:00 Quand j'avais 20 ans, je passais mon temps dans les comparaisons immédiates,

00:02 j'ai passé du temps aux assises.

00:03 Donc l'univers judiciaire n'est pas nouveau pour moi,

00:06 ça m'a toujours beaucoup intéressée.

00:08 Et pour ce film, j'ai passé moins de temps,

00:09 parce que c'était le confinement quand j'ai commencé à écrire.

00:12 Donc j'ai commencé, c'était une semaine avant le confinement.

00:14 Donc après, j'étais enfermée moi-même dans une bulle

00:16 pour écrire un film qui se passe dans un huis clos.

00:19 J'ai vraiment écrit pour Sandra Huller.

00:20 Avant l'écriture, je pensais à elle.

00:22 Et le rôle était pour elle, pour une étrangère en France, jugée en France.

00:25 Donc j'ai vraiment pensé à sa voix, à tout en écrivant.

00:27 Je pense qu'en fait, elle représente pour moi quelqu'un de...

00:30 Elle a une opacité, en fait, un endroit que je ne comprends pas totalement.

00:35 Maintenant que je la connais mieux, je sais que tout ça n'est que fabrication.

00:39 Non, je plaisante. Non, mais en tout cas, je sais qu'il y a vraiment un...

00:42 Alors, je n'aime pas ce mot mystère, mais il y a quelque chose en tout cas

00:46 de très, très complexe chez elle,

00:49 et que je trouve qui amène vraiment au personnage.

00:51 Et puis bon, après, c'est une immense comédienne.

00:53 Donc c'est vrai que Sandra m'a amené quelque chose de très frontal,

00:56 de très simple, elle m'a demandé "Est-ce que tu veux que je joue

00:58 comme une innocente ou comme une coupable?"

01:00 Et je lui ai dit "Évidemment, joue-le comme une innocente."

01:03 Mais c'était des questions très simples,

01:05 qui m'ont aussi, qui m'ont permis, on a permis vraiment de définir les choses avant.

01:08 Et évidemment qu'après, c'était plein de questions sur les pleurs, pas les pleurs,

01:12 parce que moi, je veux toujours faire pleurer beaucoup mes actrices.

01:14 Et elle, elle me disait "Mais je pleure trop, c'est n'importe quoi."

01:16 Donc elle me proposait toujours une première version,

01:18 plus à elle, comme elle l'imaginait.

01:20 Et puis moi, souvent, je lui faisais faire l'inverse après.

01:22 Et au montage, j'avoue que souvent, elle avait raison. Pas toujours.

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