"Ne parle plus de football", la réponse cash de Rothen à Cantona

RMC Sport

Dans son émission « Rothen s'enflamme » ce vendredi sur RMC, Jérôme Rothen a répondu à sa façon aux critiques d'Eric Cantona sur le football français.

Transcript

00:00 — Alors, M. le procureur,

00:01 « Footballer n'a pas d'histoire », c'est ridicule de dire ça ?

00:03 — Bah en fait,

00:06 moi ça m'interpelle toujours quand Eric Cantona parle de football,

00:09 déjà parce qu'il a déconnecté du football,

00:11 donc quand tu déconnectes, forcément t'es largué,

00:14 t'es largué dans tes analyses, t'es largué

00:17 depuis belle lurette avec la France,

00:20 son passage rien que de footballeur l'a confirmé,

00:24 il l'a dit à diverses reprises qu'il se sentait plus anglais que français,

00:29 donc moi je suis désolé, je suis patriote,

00:32 je suis un fervent défenseur de la France,

00:35 même si on fait pas tout bien,

00:37 mais je pars du principe que quand tu pars à l'étranger

00:40 et que tu gagnes des choses à l'étranger

00:43 et que tu mets le drapeau de la France à l'étranger,

00:46 c'est pour aussi mettre en avant les qualités de la France,

00:49 et lui, dès qu'il parle du football français,

00:51 il dénigre tout le monde,

00:53 la preuve c'est qu'aujourd'hui il est capable de nous parler

00:57 de l'histoire du football français comme quoi y'en a pas,

01:00 et c'est le seul pays au monde,

01:02 j'ai envie de lui rappeler que non,

01:03 c'est pas le seul pays au monde déjà

01:05 qui a pas deux grands clubs dans une capitale ou dans des grandes villes,

01:08 peu importe, c'est l'histoire de la France par contre,

01:10 ouais, ça fait partie de l'histoire de la France,

01:12 je pense que lui a bien profité aussi d'être formé en France

01:16 pour faire une belle carrière à l'étranger,

01:18 plus qu'en France en effet,

01:20 que c'est pas de la faute du football français

01:23 s'il a pas fait de grandes carrières internationales

01:26 en se chopant à cause de son caractère avec tous les sélectionneurs de l'époque,

01:30 que derrière il se sente frustré, énervé,

01:34 déçu, pas écouté,

01:37 c'est une chose, mais ne remet pas tout en question,

01:41 quand il me parle du Paris Saint-Germain,

01:43 déjà il est très mal placé pour parler du Paris Saint-Germain,

01:45 lui qui a plus le cœur marseillais que parisien,

01:48 donc automatiquement il va être dans la critique,

01:50 qui nous parle du Red Star,

01:52 ça me ferait bien rire qu'il nous raconte l'histoire du Red Star,

01:55 comment ce club là a été formé,

01:57 tout ça, en nous disant qu'il serait plus dans la ferveur du Red Star

02:01 que dans la ferveur du Paris Saint-Germain,

02:03 ok, il y a des problèmes à Paris,

02:04 on est capable, on n'a pas attendu Eric Cantona

02:08 pour savoir qu'il y a des problèmes au Paris Saint-Germain aujourd'hui,

02:12 dans cette ferveur,

02:13 et tout ce que représente le football plus business qu'autre chose,

02:17 mais arrête, arrête deux secondes,

02:19 essaye juste d'être juste avec la France,

02:22 d'arrêter avec ton côté frustré, énervé, ou quoi que ce soit,

02:25 le rejet que tu as de la France,

02:28 ou dis-le clairement,

02:29 mais viens pas essayer de nous vendre un article en nous disant

02:34 "ah bah je vais être chanteur, je vais être ceci, je vais être acteur, je vais être..."

02:38 pas de problème, qu'il fasse sa vie, et moi je lui souhaite le meilleur,

02:41 mais s'il te plaît, ne parle plus de football !

02:43 Voilà, Eric Cantona n'est pas Zinedine Zidane à ce que je sache, d'accord ?

02:47 Donc c'est pas Dieu le Père qui parle dès qu'il parle de football,

02:51 non non, il n'a pas la science infuse, c'est comme ça,

02:53 et je pense en plus de ça,

02:55 que c'est juste dégueulasse de parler du football français comme ça,

02:59 parce qu'on est les premiers aussi énervés de ne pas avoir

03:03 assez de Coupes d'Europe à notre...

03:05 La preuve c'est qu'en fait, 30 ans après, la seule Coupe d'Europe qu'on a en Ligue des Champions à Marseille,

03:11 mais il y a eu des choses,

03:13 et c'est pas parce que tu gagnes pas de titres que tu ne marques pas l'histoire de la France,

03:17 l'histoire de la France, je suis désolé, du football français, ne serait-ce qu'en Europe,

03:21 pour lui rappeler un petit peu les bons souvenirs,

03:23 il y a des équipes qui ont marqué le coup,

03:25 à commencer par le Saint-Étienne de Jean-Michel Larké,

03:28 à commencer par la S-Monaco aussi de mon époque,

03:31 la S-Monaco avant moi, la S-Monaco après moi,

03:35 Marseille aussi a fait des épopées en Europe à Ligue,

03:39 le Paris Saint-Germain a gagné une Coupe des Coupes,

03:41 eh ben oui, M. Cantona, oui c'est le cas,

03:44 et ça, ça fait partie de l'histoire du football français,

03:46 et je parle même pas de l'équipe nationale,

03:48 qui pour de bon est une des meilleures équipes nationales au monde,

03:53 donc ça peut-être qu'il l'a oublié, et c'était pas sa génération en effet.

03:57 - Très bien, on va laisser la parole à M. Charbonnier qui a du goulot là,

04:00 vu ce qu'on vient d'entendre.

04:02 - Oui, oui et non, parce qu'en fin de compte, en aucun cas,

04:05 Éric Cantona, mon client, n'a parlé de l'historique

04:09 du football français par rapport à ses résultats,

04:12 en aucun cas, il a tout de suite enchaîné en parlant de l'engouement des fans,

04:17 et qu'il n'y a pas assez de fans pour avoir deux équipes dans la même ville.

04:22 On va pas revenir sur...

04:24 - Mais pourquoi dire "le football français n'a pas d'histoire" alors ?

04:27 On pourrait dire "il n'y a pas de ferveur, il n'y a pas de culture sport",

04:29 mais pourquoi "le football français n'a pas d'histoire" ?

04:31 - D'histoire, d'histoire, d'historique tout simplement,

04:34 parce que si vous prenez... alors on va vous prendre un peu les histoires,

04:39 allez, on va aller à Rio, à Rio, ça va parler à notre juge,

04:43 on va aller à Rio, on va parler de Flamengo,

04:45 l'histoire de Flamengo, l'histoire de Fluminense,

04:48 l'histoire de Vasco de Gama, l'histoire de Botafogo,

04:51 avec Vasco qui a une identité, une vraie identité religieuse,

04:56 tout ça, ça va parler à Juny.

05:00 Botafogo qui était plus le club de la classe moyenne,

05:04 Fluminense qui était plus le club des pauvres,

05:06 Flamengo qui était lui, plus le club de...

05:09 - Et ça n'existe pas en France, ça ?

05:11 - Eh ben on a tout perdu, on a tout perdu,

05:14 et vous, Maître Rotten, vous êtes le premier à dire aujourd'hui

05:17 que le PSG a perdu son identité,

05:19 vous êtes le premier à dire...

05:20 - Moi je suis mieux placé que lui pour en parler.

05:22 - Non, t'es pas mieux placé, en tout cas,

05:26 il n'a pas dénigré au niveau, lui, au niveau des résultats,

05:28 il a dénigré au niveau que l'identité du PSG s'est perdue

05:33 avec l'arrivée des Qataris,

05:35 et dans les tribunes, c'est ce qu'on dit,

05:38 dans la presse, c'est ce qu'on dit,

05:39 c'est ce que Maître Rotten dit aussi dans la presse,

05:41 et aujourd'hui, il ne dit que ça, c'est tout ce qu'il dit,

05:44 et il dit tout simplement, Maître Rotten,

05:46 quand vous avez signé au Glasgow Rangers,

05:49 vous aviez une identité, c'était quoi ?

05:51 Vous aviez un écusson, vous vous battiez contre qui ?

05:54 - Moi j'étais fier de représenter la France en Écosse.

05:57 - Ah, t'étais pas fier de représenter ton club ?

06:00 - Non, de représenter la France en Écosse.

06:02 - Eh ben c'est possible, c'est possible.

06:04 - Mais au moins je l'ai porté fièrement.

06:06 - La preuve, il m'appelle français là-bas.

06:09 - Et ça existe toujours aujourd'hui,

06:11 et ça existe à Rio, dans tous les clubs,

06:13 ils ont gardé leur identité.

06:14 À Manchester, combien il y a de clubs ?

06:16 Il y en a quatre, enfin il y en a dix, douze.

06:18 À Londres, il y en a combien ?

06:22 Treize, je crois.

06:24 - Non mais ça on peut pas comparer.

06:26 On peut pas comparer avec l'Angleterre.

06:27 - Mais si !

06:29 Mais c'est bien sûr, justement,

06:30 on compare la France avec l'identité,

06:32 notre historique qu'on a perdue,

06:34 on s'est perdu dans des guerres de clochers,

06:36 on nous a enlevé notre historique,

06:37 on nous a enlevé nos racines,

06:39 que ce soit les dirigeants américains

06:40 qui sont venus à droite ou à gauche

06:42 demander au bord de lait,

06:43 peut-être, j'espère, je ne souhaite pas,

06:45 au futur lyonnais.

06:47 On a perdu notre histoire,

06:49 et ça c'est vachement important.

06:51 Oui, il y a des clubs qui n'ont plus d'histoire en France,

06:53 et on les a perdus.

06:55 Le club aujourd'hui de la JOSR,

06:57 mais personne ne sait,

06:59 des joueurs, personne ne sait

07:01 que c'est un club de patronage.

07:02 - Mais une histoire, ça reste, monsieur Charbonnier.

07:05 - Aujourd'hui, tu vas à Vasco de Gama,

07:06 il va nous en parler, Giouni,

07:08 à Vasco de Gama, tu as encore, je crois,

07:10 peut-être, arrête-moi Giouni si je me trompe,

07:12 tu as l'église dans la chapelle,

07:16 qui est dans le...

07:18 C'est ça, hein ?

07:19 Ça existe, et ça existe toujours.

07:21 Aujourd'hui, tout ça, c'est perdu.

07:23 On a perdu notre identité.

07:25 Mais si, mais si, elle est où ?

07:27 Mais pourquoi tu dis que ce n'est pas vrai ?

07:28 Tu as été le premier à dire que le PSG

07:29 avait perdu son identité,

07:31 et qu'il fallait ramener des vieux joueurs,

07:33 des anciens joueurs,

07:33 qui remettent une identité et tout ça.

07:35 C'est ce qu'il dénonce.

07:37 Il ne crache pas.

07:39 Il ne crache pas sur le football français.

07:41 Il est au moins maladroit, alors.

07:43 Il a peut-être été maladroit,

07:46 mais en tout cas, actuellement,

07:47 oui, c'est vrai que quand vous naissez à Rio,

07:50 vous naissez avec une identité.

07:52 Soit vous êtes de Flamengo, soit de Fluminense,

07:55 à Londres, c'est la même chose.

07:56 À Glasgow, c'est la même chose.

07:58 À Glasgow, c'est la même chose.

08:00 Et tout ça, ça n'existe pas en France.

08:02 C'est fini, ça n'existe pas.

08:04 Alors, monsieur le juge...

08:05 Ça n'a jamais existé.

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