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  • 26/05/2023




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Transcription
00:00 Benjamin Saint-Huile, est-ce que vous craignez que votre proposition de loi
00:03 qui abroge donc le recul de l'âge de départ à l'entraide à 64 ans
00:07 soit déclarée irrecevable sur le plan financier ?
00:10 Je crois que les choses sont claires.
00:12 C'est la panique du côté du gouvernement et de la majorité parlementaire.
00:16 Cacher ce vote que je ne saurais voir.
00:19 Ici, il y a une forme de jeu de dupe.
00:21 Depuis la Ve République, des propositions de loi sont déposées.
00:26 Évidemment, elles coûtent de l'argent,
00:27 mais par principe, et pour permettre que le travail parlementaire
00:31 puisse se faire dans un climat de sérénité,
00:33 il est toujours accepté.
00:35 En l'occurrence, cette proposition de loi,
00:37 elle a été reçue par le bureau de l'Assemblée nationale
00:40 et donc validée en tant que telle.
00:42 La seule personne qui puisse être aujourd'hui interpellée,
00:44 c'est le président de la Commission des Finances, Éric Coquerel,
00:47 qui aura à regarder et à se positionner sur ce texte.
00:50 Je suis inquiet quand j'entends la Première Ministre
00:52 et ensuite les ministres et secrétaires d'État se succéder
00:55 pour dire "oh mon Dieu, il y a un caractère irrecevable,
00:59 presque irresponsable", alors même que, dans leur majorité,
01:02 il y a encore quelques semaines, nous étudions des textes
01:05 qui devaient coûter plusieurs milliards d'euros
01:07 et que ça ne posait problème à personne.
01:09 Et puis je veux dire un mot quand même,
01:10 parce qu'il faut que les masques tombent.
01:12 On parle de 20 milliards, il y a quelques semaines,
01:14 c'était 15 milliards, bon, les choses avancent vite.
01:16 En réalité, il y a deux articles dans la proposition de loi.
01:18 Le premier, celui dont ils ne veulent pas entendre parler,
01:21 c'est l'abrogation du recul de l'âge légal.
01:24 Le deuxième, c'est une conférence sociale
01:26 convoquée dans le deuxième semestre 2023
01:29 pour trouver des solutions, pour retrouver l'équilibre.
01:31 Et donc quand on vous dit "c'est irresponsable,
01:33 il y aura 15 milliards, 20 milliards,
01:35 ce n'est pas possible pour la France",
01:36 en fait c'est un mensonge dans l'étude d'impact
01:40 qui a été portée par le gouvernement.
01:42 Les mesures sur le deuxième semestre,
01:44 elles ont un impact de 270 millions sur des budgets
01:47 qui concernent les retraites à plus de 300 milliards.
01:49 Soyons sérieux, disons la vérité aux Français,
01:51 les Français dehors, ils veulent que les représentants du peuple votent
01:54 et le gouvernement a peur.
01:56 Oui, selon vous, Emmanuel Macron a peur d'aller au vote
01:59 sur ce texte à l'Assemblée nationale ?
02:01 Oui, c'est nouveau.
02:02 Le Président de la République, ou plus exactement aujourd'hui,
02:05 le gouvernement et la majorité relative au Parlement,
02:09 ont peur du vote des députés.
02:10 Bien sûr qu'ils ont peur de perdre,
02:12 parce qu'ils savent le caractère symbolique,
02:14 ils savent qu'ils sont passés en force
02:16 alors que la Russie a mobilisé pendant des mois
02:18 jusqu'à se mettre en difficulté financière
02:21 à travers des grèves pacifiques
02:23 que nous avons travaillées dans l'Assemblée nationale
02:26 pour dire notre désaccord.
02:28 Et qu'en face, nous avons eu des gens
02:29 qui nous ont dit la main sur le cœur.
02:31 Mais rassurez-vous, sur ce texte central,
02:34 évidemment qu'il y aura un vote.
02:35 Et puis, comptant les uns après les autres,
02:38 les défections, notamment chez les Républicains,
02:40 ils ont décidé de déclencher 49-3.
02:42 Et depuis ?
02:43 Depuis, c'est la fracturation du pays,
02:45 depuis, c'est l'incompréhension,
02:46 depuis, c'est les casserolades,
02:48 et depuis, il y a une forme de blocage.
02:50 Et donc aujourd'hui, sortir du blocage,
02:52 sortir de la situation dans laquelle
02:54 le gouvernement nous a plongés,
02:56 sortir de cette ornière, c'est recevoir la main tendue
02:59 du groupe Lyot qui dit "votons".
03:01 Et s'ils refusent de recevoir,
03:03 si votre proposition de loi est déclarée irrecevable,
03:05 vous irez tout de même jusqu'au bout,
03:07 vous poursuivrez le combat,
03:08 jusqu'à aller par exemple, jusqu'à la motion de censure ?
03:10 Nous, nous avons dit depuis le départ
03:12 que nous voulions faire confiance au vote.
03:15 Et que si vote il y a,
03:17 nous respecterons le résultat de ce vote.
03:19 De deux choses l'une,
03:20 où finalement l'abrogation est prononcée
03:22 par un vote majoritaire, ce que nous croyons.
03:24 Et nous en appelons, à la sagesse et à la responsabilité,
03:28 du chef de l'État.
03:30 Où ce vote est finalement rejeté,
03:32 et l'abrogation est rejetée,
03:34 et nous en prendrons acte, respecter la démocratie,
03:37 c'est accepter le fait majoritaire,
03:39 d'un côté comme de l'autre.
03:41 Je note qu'il y a une appréciation à géométrie
03:43 très très variable de la majorité parlementaire.
03:46 – Justement, on va parler de cette majorité potentielle
03:48 autour de votre texte sur cette abrogation
03:50 de la réforme des retraites.
03:52 Mais juste, si ce texte n'est pas examiné,
03:54 déclaré et recevable,
03:56 est-ce que le groupe Lyot déposera une motion de censure ensuite ?
03:58 – C'est trop tôt pour le dire,
03:59 moi je fais confiance à la sagesse des uns et des autres.
04:02 Nous voulons sortir de l'ornière.
04:04 Tout est bloqué aujourd'hui.
04:05 Dehors il y a des urgences sociales,
04:07 il y a une inflation qui continue à galoper.
04:09 Vous voyez bien les violences auxquelles nous sommes confrontés.
04:12 Le service public en général, l'hôpital en particulier,
04:15 est en grande difficulté.
04:17 Nous voulons apporter des réponses concrètes et immédiates.
04:20 Mais aujourd'hui, il y a une crispation et un blocage
04:23 qui est lié à la manière de faire du gouvernement,
04:26 à cette surdité coupable du gouvernement.
04:29 Donc il faut bien en sortir.
04:30 Et comme ils ne font aucune proposition d'apaisement,
04:33 en responsabilité, nous voulons apaiser.
04:35 Je n'imagine pas qu'ils vont choisir, une fois encore,
04:38 d'éviter le vote parce que ce serait incompris par tous.
04:40 Est-ce qu'ils le faisaient, ce socialité du lune sur le feu, pour vous ?
04:43 Je crois qu'il y a une forme d'irresponsabilité
04:46 à envisager bloquer cette proposition,
04:49 parce qu'ils la vivent vraisemblablement
04:51 comme un piège politique,
04:53 alors que c'est une main tendue
04:55 qui leur permettrait d'apaiser le pays.
04:57 Depuis quand on a peur du vote à l'Assemblée nationale ?
05:00 C'est nouveau quand même.
05:01 Et est-ce que vous pensez que vous aurez une majorité
05:03 sur cette proposition de loi ?
05:04 Est-ce que vous discutez notamment avec certains députés
05:06 les Républicains qui pourraient vous apporter leur voix ?
05:09 Oui, on discute avec les autres groupes politiques,
05:12 mais plus que ce que nous pensons,
05:14 c'est la réaction du gouvernement
05:16 et de la minorité présidentielle qui témoignent du fait
05:19 qu'il y a un vrai sujet sur la capacité
05:22 que nous pourrions avoir à être majoritaire sur ce texte.
05:25 Voyez bien comme c'est la panique, voyez bien comme ça tremble,
05:28 comme ça change d'avis.
05:29 Ils trouveront toutes les ficelles possibles et imaginables
05:31 de l'article 40 que nous découvrons,
05:33 à peut-être utiliser la voie des amendements,
05:36 à peut-être utiliser l'article 44.3 sur le vote bloqué
05:39 pour essayer de biaiser les choses.
05:41 Bref, dehors, les gens ne comprennent pas cette attitude.
05:44 Ils veulent savoir si oui ou non, à l'Assemblée,
05:46 il y a une majorité pour abroger ce texte.
05:48 Nous, nous savons que oui, il y a une majorité pour abroger.
05:51 Et donc pour vous, les Français s'intéressent à votre initiative.
05:54 Vous ne pensez pas qu'ils se sont déjà passés à autre chose ?
05:57 Non, la réforme des retraites, ça continue à être dans leurs préoccupations.
06:00 Ils n'ont pas tourné la page ?
06:01 Je pense qu'ils sont très attentifs à ce qui se passe.
06:03 Les dernières enquêtes d'opinion témoignent qu'ils valident
06:06 à plus de deux tiers des interrogés la proposition de loi
06:10 et la volonté qu'il y ait un vote.
06:12 Qu'il y ait une forme de lassitude, je peux tout à fait l'entendre
06:15 et le partager.
06:16 Mais la lassitude, elle est liée à quoi ?
06:18 Au sentiment que nous ne sommes pas entendus.
06:20 Les gens, ils ont défilé pendant des semaines pacifiquement.
06:23 Ils ont pris le temps de faire grève, d'entamer leur pouvoir d'achat.
06:28 Je croise des gens tous les jours qui me disent
06:30 "Bravo, merci de continuer, nous ne pouvons plus descendre dans la rue".
06:34 Non pas que nous ne vous accompagnions pas dans votre perspective
06:38 mais parce que financièrement, ça n'est plus possible.
06:40 Rapidement pour conclure sur cette proposition de loi Lyot,
06:43 si jamais l'Assemblée nationale adoptait ce texte,
06:46 il serait normalement rejeté par le Sénat
06:48 puisque la majorité de droite du Sénat est pour la réforme des retraites.
06:51 Est-ce que vous admettez qu'au fond, ce texte n'ira jamais au bout ?
06:54 Nous, nous avons considéré depuis le premier jour
06:57 qu'essayer de renvoyer dans les corps de cette proposition de loi
07:00 en disant "oui mais ça n'ira pas au Sénat",
07:02 ça n'était pas un argument sérieux.
07:04 Ce que veulent savoir les gens, c'est ce que pensent leurs députés.
07:08 Ils veulent savoir si ceux qui les représentent,
07:10 les seuls qui les représentent, sont d'accord ou pas avec cette réforme.
07:14 Et moi je pense que s'il y a un vote sur ce texte,
07:17 il y aura un vote majoritaire pour la bourgation
07:19 et que c'est de la responsabilité du Président de la République
07:22 d'en prendre acte, en changeant de gouvernement d'abord,
07:26 en prenant acte que cette réforme n'est pas acceptée,
07:29 en changeant de méthode et en faisant en sorte qu'en quelques mois,
07:32 on réécrive une méthode concertée, partagée,
07:35 où on peut informer le pays sur les retraites,
07:37 sans crisper tout le monde et sans être dans une situation de blocage et d'irrespect.
07:40 [Musique]

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