Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 25/05/2023
Avec Anne-Laure Buffet, thérapeute et auteure de plusieurs ouvrages dont "Victimes de violences psychologiques"- Éditions Le Passeur, « Ces séparations qui nous font grandir » - Editions Eyrolles, « Tous toxiques tous victimes » - Éditions de l’Observatoire et « L’amitié » - Éditions Eyrolles.

Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
-
________________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

________________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq

##BRIGITTE_LAHAIE-2023-05-25##
Transcription
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:04 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:08 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:12 Alors il y a plusieurs manières de demander pardon.
00:00:15 Par exemple, il y a cette phrase assez banale "je m'excuse".
00:00:19 Et puis il y a une formule tout de même un peu plus juste "je te demande pardon".
00:00:23 Je suis sûre que la différence n'échappe à personne.
00:00:26 Cela étant dit, il y a des gens qui sont tout simplement incapables de s'excuser
00:00:31 et qui trouvent toujours de bonnes excuses.
00:00:33 Et comme me disait ma chère maman, puisque les excuses ont été inventées,
00:00:37 autant que les gens s'en servent, ils auraient bien tort de s'en priver.
00:00:40 Bref, je vous propose que nous évoquions le pardon en compagnie de Anne-Laure Buffet.
00:00:45 Alors on va parler du vrai pardon quand il s'agit de pardonner vraiment
00:00:49 à quelqu'un qui nous a fait souffrir, que ce soit volontaire ou pas d'ailleurs.
00:00:54 Alors évidemment on pense tout de suite à l'infidélité,
00:00:57 mais il y a bien d'autres sortes de trahison.
00:01:00 Par exemple, un ami sur qui on n'a pas pu compter un moment clé de sa vie,
00:01:04 quelqu'un qui a fait des affaires et nous a emprunté de l'argent
00:01:09 et nous met un peu dans la catastrophe financière.
00:01:14 Bref, on va parler de tout ça, de ces pardons que parfois on n'arrive pas à faire.
00:01:21 Et puis je pense que c'est important de comprendre que le pardon,
00:01:24 c'est un processus assez complexe qui se déroule en quatre étapes,
00:01:28 qu'on va déjà examiner dans un instant.
00:01:31 Mais si vous avez besoin de conseils, parce que vous avez du mal à pardonner
00:01:35 ou parce qu'on ne vous a pas demandé pardon,
00:01:38 vous pouvez témoigner en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:42 Bonjour Anne-Laure Buffet.
00:01:44 Bonjour Brigitte.
00:01:45 Vous êtes thérapeute et autrice de nombreux ouvrages dans différentes maisons d'édition.
00:01:52 Et notamment, vous avez écrit un livre sur l'amitié.
00:01:56 C'est pour ça que je parlais aussi du pardon en amitié.
00:01:58 Ce n'est pas facile, je trouve.
00:02:00 Il est parfois même plus difficile le pardon en amitié qu'en amour.
00:02:04 Je ne sais pas s'il est plus difficile, il va chercher plus loin en tout cas.
00:02:10 Oui, c'est différent, je crois.
00:02:13 Et puis, je pense qu'en amour, on est presque enclin à pardonner
00:02:19 parce qu'on ne voudrait pas que la relation s'arrête.
00:02:22 Donc, on ne fait pas réellement attention à ce que signifie le pardon qu'on va donner.
00:02:28 Sauf s'il y a vraiment une catastrophe, un drame, une violence véritable.
00:02:34 Dans les situations où il y a des disputes, des engueulades, etc.,
00:02:37 on a tendance à pardonner sans se rendre compte de tout ce que ça signifie,
00:02:41 en fait, que de pardonner.
00:02:43 Est-ce qu'on n'est pas en train de légitimer ce que l'autre a fait ?
00:02:45 Est-ce qu'on n'est pas en train de s'imposer, de vivre avec ?
00:02:48 Donc, c'est compliqué.
00:02:49 Mais en amour, on va pardonner.
00:02:50 En amitié, il y a quelque chose de plus profond.
00:02:53 Quelle que soit la trahison, il y a quelque chose de plus profond dans cette trahison-là.
00:02:56 C'est vraiment comme si celui ou celle qui a trahi
00:03:01 tirait un trait définitif, biffait définitivement la relation.
00:03:04 Comme si un ami ne pouvait pas nous décevoir.
00:03:07 Un ami, on devrait toujours pouvoir compter sur lui, etc.
00:03:11 Sauf que c'est aussi faillible, un ami.
00:03:13 Un ami, c'est un être humain.
00:03:15 Oui, oui.
00:03:15 Donc, de fait, il est faillible.
00:03:17 Alors, j'ai travaillé sur les différentes étapes du pardon.
00:03:20 Alors, d'abord, il y a la fameuse résistance.
00:03:24 On est blessé, c'est avif.
00:03:28 On est incapable de...
00:03:29 Je ne pardonnerai jamais.
00:03:30 Voilà. Après, il y a la vengeance, le désir de faire mal,
00:03:34 une sorte de rendre la monnaie de sa pièce, comme on dit.
00:03:39 Ça, c'est la deuxième étape.
00:03:40 La troisième étape, c'est l'étape du deuil.
00:03:45 On est triste et c'est comme ça.
00:03:50 Et puis, la quatrième étape, c'est l'acceptation.
00:03:51 Et quand on est à cette étape-là, en principe, c'est qu'on a pardonné.
00:03:55 Et j'aime bien cette phrase que j'ai trouvée en préparant l'émission.
00:03:59 On comprend qu'on n'est pas responsable de ce qui est arrivé,
00:04:02 mais on est responsable de ce qu'on en fait.
00:04:04 Et je trouve que c'est assez juste.
00:04:06 On a pardonné quand on fait quelque chose de ce qui s'est passé.
00:04:11 - Quand on peut aller de l'avant.
00:04:13 L'autre jour, j'ai eu un élan extrêmement lyrique
00:04:17 quand j'ai reçu le sujet pour aujourd'hui.
00:04:21 Je me disais justement, la différence entre l'excuse et pardon...
00:04:25 Attention, c'est très lyrique.
00:04:26 Je vous prierai de noter ce que je vais dire.
00:04:30 C'est que l'excuse justifie l'oubli,
00:04:33 alors que le pardon sanctifie la mémoire.
00:04:36 - Ah, c'est sûr.
00:04:38 - C'est joli.
00:04:39 Mais ce que je veux dire par là,
00:04:40 c'est que quand on présente ses excuses
00:04:44 ou quand on excuse quelqu'un,
00:04:46 finalement, on passe déjà à autre chose.
00:04:49 - C'est plus banal de s'excuser.
00:04:52 - Et on oublie le truc.
00:04:53 C'est fait, c'est bon, on s'est excusé, on s'est sauvé.
00:04:55 On passe à autre chose.
00:04:56 Alors que le pardon, c'est toi en tant que personne,
00:05:00 je te pardonne de m'avoir fait souffrir,
00:05:02 mais je n'oublie pas que j'ai souffert.
00:05:04 Donc ça n'efface pas ce qui s'est passé.
00:05:06 Pour moi, le pardon, c'est vraiment se dire,
00:05:08 finalement, si je reste dans le ressentiment,
00:05:10 je ne peux plus avancer.
00:05:12 C'est moi qui me bloque tout seul.
00:05:13 Donc, est-ce que je pardonne, est-ce que je ne pardonne pas ?
00:05:15 Est-ce qu'en tout cas, je dois dépasser le ressentiment ?
00:05:17 Oui.
00:05:18 Et le pardon permet de dépasser le ressentiment.
00:05:20 Mais ça n'efface pas.
00:05:21 - De toute façon, reprenons l'exemple de l'infidélité,
00:05:25 qui est quand même quelque chose de très fréquent.
00:05:27 Il y aura une nouvelle histoire de couple,
00:05:31 mais rien ne sera plus comme avant, de toute façon.
00:05:34 Même si on a pardonné le couple,
00:05:36 il faut qu'ils se reconstruisent,
00:05:38 qu'ils se refassent confiance.
00:05:40 C'est pour ça d'ailleurs que c'est si long, ce pardon.
00:05:42 Je crois qu'on sait réellement qu'on a pardonné aussi,
00:05:46 quand on ne fait plus le reproche à l'autre.
00:05:50 Tant qu'on est en train de remettre ça sur le tapis,
00:05:52 si je puis dire,
00:05:54 c'est que quelque part, on n'a pas vraiment pardonné.
00:05:56 - D'ailleurs, c'est ce qu'on peut entendre assez souvent,
00:05:58 quand il y a eu, comme ça,
00:06:00 une infidélité ou en tout cas,
00:06:02 une difficulté dans un couple,
00:06:04 et que le couple continue,
00:06:06 et celui qui a été mis en défaut,
00:06:08 ou qui a fauté,
00:06:10 va dire "oui, mais attends,
00:06:12 tu m'as excusé,
00:06:14 donc on peut continuer".
00:06:16 Je t'ai peut-être excusé,
00:06:18 je t'ai peut-être pardonné,
00:06:20 mais ce n'est pas pour autant que ce qui s'est passé n'a pas existé.
00:06:22 Donc, on entend aussi la blessure.
00:06:24 Mais tout à l'heure,
00:06:26 en présentant le sujet,
00:06:28 les personnes qui
00:06:30 n'arrivent pas à pardonner,
00:06:32 enfin,
00:06:34 il y avait deux catégories de personnes,
00:06:36 - Oh, si, tiens !
00:06:38 - Il y a aussi celles qui pardonnent trop.
00:06:40 Les personnes qui vont avoir,
00:06:42 quoi qu'on leur fasse, elles vont pardonner.
00:06:44 Et elles vont le dire.
00:06:46 - Vous voulez dire les serpillères, quoi.
00:06:48 - Je ne l'ai pas dit comme ça,
00:06:50 mais...
00:06:52 - Non, mais je veux dire,
00:06:54 quelque part, l'image est un petit peu dégradante,
00:06:56 mais c'est un peu ça.
00:06:58 Si on pardonne n'importe quoi,
00:07:00 c'est qu'on ne se respecte pas.
00:07:02 - C'est qu'il y a un manque de considération énorme.
00:07:04 Mais on en voit beaucoup, des personnes qui vont
00:07:06 pardonner facilement parce qu'en fait,
00:07:08 elles espèrent encore quelque chose de la relation ou de l'autre.
00:07:10 - Bien sûr.
00:07:12 Et il y a des personnes qui ne savent absolument pas
00:07:14 de s'excuser.
00:07:16 Et ça, c'est pénible aussi, parce que
00:07:18 si on ne s'excuse pas,
00:07:20 c'est quand même un peu embêtant.
00:07:22 - Et puis, il y a la formulation qui compte,
00:07:24 comme vous disiez tout à l'heure,
00:07:26 "je m'excuse", c'est en gros,
00:07:28 "je n'ai rien à faire de ce que je t'ai fait,
00:07:30 donc tes ressentis, tu les gardes pour toi".
00:07:32 Donc déjà dire "je te présente mes excuses",
00:07:34 c'est déjà être un peu plus
00:07:36 engagée dans ce qui s'est passé,
00:07:38 dans la volonté de réparer quelque chose.
00:07:40 Mais encore une fois,
00:07:42 je crois que les excuses et le pardon,
00:07:44 c'est quand même très très différent.
00:07:46 - Le pardon, c'est un travail très intime.
00:07:48 - C'est beau.
00:07:50 - C'est très belle.
00:07:52 - Bon, on va voir ce que nous racontent
00:07:54 ceux qui nous écoutent.
00:07:56 C'est à eux maintenant de s'exprimer
00:07:58 au 0826 300 300 sur Sud Radio.
00:08:00 C'est Delphine qui sera avec nous
00:08:02 dans quelques instants.
00:08:04 - 14h16h, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:08:06 - Anne-Laure Buffet
00:08:08 est avec nous, thérapeute,
00:08:10 et nous évoquons le pardon aujourd'hui.
00:08:12 Bonjour Delphine.
00:08:14 - Bonjour Brigitte, bonjour Anne-Laure.
00:08:16 - Bonjour Delphine.
00:08:18 - Merci de m'accueillir pour expliquer...
00:08:20 - Merci de vous exprimer Delphine.
00:08:22 - Pour vous expliquer où j'en suis
00:08:24 dans le don de mon pardon.
00:08:26 - Allez-y.
00:08:28 - Parce que c'est une question
00:08:30 qui m'a sautée au visage
00:08:32 quand j'ai vu
00:08:34 le sujet de l'émission.
00:08:36 Je suis en pleine phase
00:08:38 de pardon.
00:08:40 J'ai écouté attentivement
00:08:42 les quatre étapes,
00:08:44 les différentes étapes que vous énonciez
00:08:46 en début d'émission.
00:08:48 J'ai l'impression...
00:08:50 Je ne sais pas si c'est dans l'ordre exact.
00:08:52 J'ai l'impression d'avoir fait
00:08:54 trois...
00:08:56 un, deux...
00:08:58 [Rires]
00:09:00 Pas vraiment dans cet ordre-là.
00:09:02 Je vous explique
00:09:04 mon contexte.
00:09:06 J'ai découvert il y a à peu près
00:09:08 un peu plus d'un an que mon mari
00:09:10 s'échappait
00:09:12 sur des sites
00:09:14 pornographiques
00:09:16 entre autres du Camchat.
00:09:18 Et son investissement
00:09:22 dedans, à la suite
00:09:24 de cette découverte-là,
00:09:26 j'ai compris pourquoi notre relation,
00:09:28 notre lien,
00:09:30 s'était fortement abîmé
00:09:32 durant les cinq ou sept années
00:09:34 qui venaient de passer.
00:09:36 Et puis aussi
00:09:38 les différentes problématiques
00:09:41 qu'on avait tant personnelles
00:09:43 que professionnelles.
00:09:45 Et donc,
00:09:47 je me retrouvais assez bien
00:09:49 dans la notion
00:09:51 de pardonner trop vite,
00:09:53 ce que vous expliquiez, pour ne pas perdre le lien.
00:09:56 Parce que c'est exactement
00:09:58 la question aujourd'hui
00:10:00 où j'en suis, après cette année passée
00:10:02 avec cette découverte
00:10:04 qui m'a fait relativement souffrir
00:10:06 quand j'ai pris conscience
00:10:08 que j'ai mis en face de chacune
00:10:10 de mes souffrances sur les cinq, sept ans
00:10:12 précédentes,
00:10:14 les raisons,
00:10:16 les explications.
00:10:18 Et donc, ça a été assez violent
00:10:20 pour moi, parce que c'est quelque chose
00:10:22 auquel je ne m'attendais pas
00:10:24 du tout avec mon mari.
00:10:26 Pour moi, c'était une personne
00:10:28 tellement sécure
00:10:30 que je n'aurais jamais
00:10:32 été le chercher dans cet environnement-là,
00:10:35 avec cette problématique-là.
00:10:37 Bon, après, on a compris
00:10:39 qu'il était sujet
00:10:41 aux addictions, mais
00:10:43 ce qui rend le pardon des fois,
00:10:45 ou la demande de pardon,
00:10:47 encore plus complexe,
00:10:49 parce que des fois, j'ai l'impression
00:10:51 de taper dans ma demande,
00:10:54 ou dans ce que j'aurais envie de demander.
00:10:56 J'ai des fois l'impression
00:10:58 de taper sur la jambe de quelqu'un
00:11:00 qui a la jambe cassée.
00:11:02 Ce n'est pas évident
00:11:04 de considérer,
00:11:06 de se trouver légitime,
00:11:08 de demander pardon.
00:11:10 - Alors, ça me fait penser
00:11:12 que peut-être, comme vous parliez
00:11:14 que vous avez commencé par la troisième étape,
00:11:16 c'est-à-dire l'étape du deuil,
00:11:18 je pense que vous avez été sans doute envahie
00:11:20 par une très très grande tristesse, au départ,
00:11:22 qui vous a fait croire que vous étiez
00:11:24 peut-être déjà dans le deuil,
00:11:26 alors qu'en fait, c'est juste que vous avez eu
00:11:28 le sentiment comme ça
00:11:30 d'un gâchis, de quelque chose
00:11:32 de très difficile
00:11:34 et de très très malheureux
00:11:36 qui touchait votre couple.
00:11:38 - Alors, oui, quelque chose
00:11:40 de difficile, mais
00:11:42 j'ai eu en premier lieu
00:11:44 une espèce d'euphorie
00:11:46 de récupération,
00:11:48 en fait.
00:11:50 Je me suis dit
00:11:52 "c'est bon, j'ai récupéré
00:11:54 la personne concernée,
00:11:56 convoitée,
00:11:58 et ça va aller mieux,
00:12:00 ça y est, c'est bon, tout est arrangé."
00:12:02 - Donc vous étiez un peu dans le déni,
00:12:04 alors, de la réalité.
00:12:06 - Oui, plutôt.
00:12:08 Et puis en fait,
00:12:10 c'est basiquement
00:12:12 à partir de la fin d'année
00:12:14 où j'ai récupéré malheureusement
00:12:16 mon fils, qui s'est retrouvé dans un contexte
00:12:18 un petit peu similaire,
00:12:20 mais moins lourd,
00:12:22 et où j'ai vu ses questions
00:12:24 et sa colère, et j'ai réalisé
00:12:26 que je ne m'étais pas autorisée, moi,
00:12:28 à rentrer dans cette phase-là.
00:12:30 - De la colère ? - Oui.
00:12:32 Oui. Je l'avais
00:12:34 tout de suite excusée,
00:12:36 en fait. - Tout de suite excusée
00:12:38 parce que vous aviez une explication
00:12:40 au pourquoi,
00:12:42 du comment, des comportements...
00:12:44 - Une explication ? Non. - Oui, il n'était
00:12:46 pas bien, donc il est excusable.
00:12:48 - Voilà, j'ai tout de suite excusé,
00:12:50 et puis
00:12:52 du coup, je me suis rendue
00:12:54 compte que...
00:12:56 j'avais peut-être été un peu trop vite
00:13:00 passée la serpillière.
00:13:02 - Décidément, qu'est-ce qu'on parle de
00:13:04 serpillière depuis tout à l'heure ?
00:13:06 - Je sais pas de quels termes m'a fait rire,
00:13:08 mais c'est tout à fait ça.
00:13:10 J'ai réalisé, en fin
00:13:12 d'année,
00:13:14 peut-être au bout de neuf mois,
00:13:16 une notion de gestation,
00:13:18 d'acceptation,
00:13:20 que j'avais peut-être pas...
00:13:22 et que, enfin...
00:13:24 je ne m'étais peut-être pas
00:13:26 autorisée à exprimer assez fort
00:13:28 ma colère,
00:13:30 et que...
00:13:32 - En tout cas, ce que j'entends vraiment
00:13:34 dans votre témoignage, quelle que soit l'étape
00:13:36 dont vous parlez, c'est qu'au fond,
00:13:38 vous n'avez jamais trop réussi
00:13:40 à être dans votre ressenti à vous.
00:13:42 - Ah oui, complètement, ouais.
00:13:44 - Et c'est ça qui est embêtant, parce que
00:13:46 on peut avoir des retours de bâton
00:13:48 quand on n'est pas...
00:13:50 - C'est tout à fait ça, mais c'est un problème
00:13:52 que j'ai depuis... Je me suis jamais
00:13:54 autorisée, en fait, à me prendre en
00:13:56 considération. Moi, j'ai toujours
00:13:58 regardé les autres
00:14:00 et fait passer les autres
00:14:02 avant moi, en fait.
00:14:04 Donc les notions de pardon,
00:14:06 demander pardon,
00:14:08 pour moi, c'est pas futile,
00:14:10 mais presque, en fait. Et aujourd'hui,
00:14:12 c'est exactement ce que je lui demande.
00:14:14 Je lui dis "J'ai besoin, j'ai besoin
00:14:16 que...
00:14:18 il y ait une demande."
00:14:20 Et il a du mal. Alors, il me dit bien
00:14:22 "Excuse-moi", par exemple,
00:14:24 ou "Je suis désolée,
00:14:26 je suis tellement désolée,
00:14:28 mais je ne l'ai pas..."
00:14:30 Je me faisais la réflexion
00:14:32 au début de l'émission, est-ce que je l'ai
00:14:34 déjà entendu me dire "Je te
00:14:36 demande pardon." - Mais c'est pas
00:14:38 la même chose, d'ailleurs, parce que "Je suis
00:14:40 désolée" ou "Excuse-moi", il parle de lui.
00:14:42 - Tout à fait. - "Je te demande pardon",
00:14:44 il parlerait de vous, donc ça serait quand même une marque
00:14:46 de considération dont vous avez besoin,
00:14:48 ce qui prouve qu'il n'a pas
00:14:50 encore réellement réalisé
00:14:52 votre blessure profonde.
00:14:54 - Tout à fait. - Et il est trop dans son
00:14:56 mal-être, peut-être, mais en tout
00:14:58 cas, il est trop dans ce que lui
00:15:00 traverse et pas assez dans ce que vous
00:15:02 vous traversez. Et c'est là où on voit
00:15:04 bien que parfois,
00:15:06 cette demande de pardon
00:15:08 nécessite un tiers.
00:15:10 Parce qu'il me semble que là, quand même,
00:15:12 vous ne communiquez pas suffisamment
00:15:14 dans vos ressentis respectifs.
00:15:16 En tout cas, vous communiquez
00:15:18 sur une personne.
00:15:20 Vous pensez à lui, et il pense
00:15:22 à lui. - Oui.
00:15:24 - Et ça, je suis complètement d'accord
00:15:26 avec vous. Ça me fait rire,
00:15:28 mais je rigole. Mais vous avez
00:15:30 complètement raison. Alors,
00:15:32 c'est vrai que je tourne
00:15:34 autour de...
00:15:36 Je m'autorise à tourner autour
00:15:38 de ses ressentis, de ses blessures,
00:15:40 des choses comme ça, mais les miennes,
00:15:42 j'ai du mal
00:15:44 à les faire...
00:15:46 - Bon. Alors là, je crois,
00:15:48 Delphine, dans un premier temps, il faut déjà
00:15:50 que vous vous puissiez vous
00:15:52 reconnaître à vous-même, vos propres
00:15:54 ressentis, ce que ça vous a fait,
00:15:56 et comprendre aussi
00:15:58 qu'est-ce qui s'est passé dans votre
00:16:00 couple pour en arriver là, parce que
00:16:02 vous avez aussi votre part de responsabilité.
00:16:04 - Oui. - Et quand vous serez
00:16:06 très claire avec vous-même, à ce moment-là,
00:16:08 il faudra essayer de recommuniquer
00:16:10 avec lui, mais il faudra
00:16:12 oser lui dire
00:16:14 ce que vous ressentez. Parce que c'est
00:16:16 peut-être aussi parce que vous ne lui avez pas
00:16:18 exprimé ce que vous ressentez vraiment.
00:16:20 - C'est ce que je fais en ce moment.
00:16:22 C'est exactement ce que je fais en ce moment.
00:16:24 On a repris une thérapie de couple.
00:16:26 - Très bien, c'est bien.
00:16:28 - Et je m'autorise
00:16:30 à exprimer...
00:16:32 Je sors de mes...
00:16:34 Je lève mes barrières
00:16:36 parce que j'ai terriblement peur,
00:16:38 comme je vous disais tout à l'heure, de lui faire mal.
00:16:40 Donc de venir se taper sur une jambe cassée,
00:16:42 en fait.
00:16:44 - Parce qu'elle est cassée, vous risquez rien.
00:16:46 - Ha! Ha! Ha!
00:16:48 C'est vrai. Il n'y aura qu'une réparation
00:16:50 à faire au final.
00:16:52 - Mais attendez, en quoi il a une jambe cassée ?
00:16:54 - Parce qu'il est en addiction.
00:16:56 - D'accord, mais
00:16:58 c'est son histoire d'être en addiction.
00:17:00 Vous n'êtes pas sa thérapeute,
00:17:02 vous êtes sa compagne, enfin sa femme.
00:17:04 Si dans ce cas-là, on pourrait dire que vous avez
00:17:06 une jambe cassée parce qu'à avoir
00:17:08 déstabilisé le couple,
00:17:10 forcément, ça vous déséquilibre.
00:17:12 - Oui, oui, complètement.
00:17:14 - Donc, là,
00:17:16 ce que vous êtes en train de faire,
00:17:18 puisque je vais reprendre votre exemple, à défaut de taper sur la jambe cassée
00:17:20 de monsieur, vous tapez sur votre propre jambe cassée.
00:17:22 Donc, ça va être difficile d'avancer.
00:17:24 - Ou alors, faut que je tape,
00:17:26 si elle n'est pas cassée.
00:17:28 - Marchez sur les mains.
00:17:30 Et vous savez que
00:17:32 vous avez aussi le droit
00:17:34 d'avoir de la colère.
00:17:36 - Oui, oui, je sais.
00:17:38 - Mais est-ce que c'est vous qui avez toujours porté cet homme ?
00:17:40 - Oui.
00:17:42 - Bon, ben voilà,
00:17:44 c'est ça aussi qu'il faut
00:17:46 élaborer.
00:17:48 - Oui, il s'en prend conscience avec cette histoire-là.
00:17:50 - Encore une fois, dans ces histoires-là,
00:17:52 quand il y a un chaos,
00:17:54 ça peut être une belle manière
00:17:56 de rééquilibrer les choses.
00:17:58 Et peut-être qu'il est temps d'arrêter de le porter
00:18:00 comme ça, cet homme.
00:18:02 - Oui, oui, tout à fait.
00:18:04 - Même lui, il n'en a peut-être plus envie,
00:18:06 d'être porté.
00:18:08 - Alors, là, j'en suis moins sûre.
00:18:10 - C'est drôle, à chaque fois que je dis ça,
00:18:12 j'ai droit à la même réponse.
00:18:14 Je suis moins sûre.
00:18:16 - C'est bizarre, quand même,
00:18:18 de réaliser ce que
00:18:20 je lui
00:18:22 demande, ou la façon
00:18:24 dont j'exprime
00:18:26 mes ressentis.
00:18:28 Et je peux vous assurer que
00:18:30 j'y vais avec des oeufs, en utilisant
00:18:32 le jeu.
00:18:34 Je marche sur des oeufs, j'utilise le jeu.
00:18:36 - Je ne suis pas sûre.
00:18:38 D'abord, que vous ayez raison.
00:18:40 En plus, je ne suis pas sûre
00:18:42 qu'il ne soit pas capable d'être
00:18:44 plus autonome. Vous savez, quand on est
00:18:46 depuis plus de 20 ans
00:18:48 porté par son épouse, pourquoi
00:18:50 on se porterait soi-même ?
00:18:52 Mais si tout d'un coup, on se rend compte
00:18:54 que si on ne se porte pas soi-même,
00:18:56 on risque de la perdre,
00:18:58 comme par hasard, on trouve
00:19:00 une énergie quelque part.
00:19:02 - C'est un peu ce qu'il est en train d'expliquer.
00:19:04 C'est un peu ce
00:19:06 qu'il est en train de réaliser.
00:19:08 De réaliser qu'il faut
00:19:10 qu'il devienne un homme.
00:19:12 - Je crois.
00:19:14 Et ce sera mieux pour tous les deux.
00:19:16 En tout cas, merci
00:19:18 de cet échange, parce qu'on voit bien à quel point c'est complexe
00:19:20 tout ça, ce processus
00:19:22 de pardon. Et votre témoignage
00:19:24 en est réellement
00:19:26 tout à fait une représentation.
00:19:28 Donc on va continuer, bien sûr,
00:19:30 dans un instant, avec
00:19:32 qui veut venir témoigner,
00:19:34 au 0826 300 300, mais d'abord
00:19:36 on retrouvera notre sexy news
00:19:38 Julia Palombe. - Brigitte Laé,
00:19:40 Sud Radio, c'est l'instant
00:19:42 sexy news. - Eh bien, Anne-Laure
00:19:44 Buffet, nous accueillons Julia Palombe.
00:19:46 Bonjour Julia. - Bonjour Brigitte.
00:19:48 Bonjour Anne-Laure, bonjour à tous.
00:19:50 Vous allez nous parler du surréalisme au féminin ?
00:19:52 - Mais oui. Alors d'abord,
00:19:54 pour vous parler de ce sujet hautement
00:19:56 vibrant, il faut que je vous parle
00:19:58 d'une cachette à moi que j'ai,
00:20:00 c'est ma cachette secrète dans les arbres imaginaires
00:20:02 de la capitale, cabane
00:20:04 onirique dans laquelle j'aime me flâner
00:20:06 lorsque j'ai besoin de me retirer
00:20:08 du brouhaha de la ville. Alors je
00:20:10 vous livre son petit nom à voix basse,
00:20:12 je ne voudrais pas me retrouver avec une
00:20:14 foule incontrôlable la prochaine fois que
00:20:16 j'y mets les pieds. Ma cabane
00:20:18 magique, c'est le musée
00:20:20 de Montmartre. Je ne sais pas
00:20:22 si vous connaissez, mais alors c'est fabuleux,
00:20:24 en plus il y a un jardin magnifique, et en cette
00:20:26 saison règne une exposition des plus
00:20:28 sexy, le surréalisme
00:20:30 au féminin. À nous,
00:20:32 la poésie décore les herbes
00:20:34 hautes et les pieds nus, les vagues
00:20:36 et les soleils cambrés sur les
00:20:38 poitrines à découvert.
00:20:40 Dictée de la pensée en absence de tout
00:20:42 contrôle de la raison, c'est en ces termes
00:20:44 qu'André Breton définit
00:20:46 le surréalisme en 1924.
00:20:48 Renaissance esthétique indiscutable
00:20:50 du XXe siècle,
00:20:52 nombreuses sont les femmes artistes à avoir participé
00:20:54 à ce mouvement provocateur
00:20:56 sans précédent. Le surréalisme
00:20:58 offre un cadre d'expression et de
00:21:00 collectivité aux femmes qui n'eurent
00:21:02 de cesse d'étendre les
00:21:04 thèmes initiés par les fondateurs du mouvement
00:21:06 qui étaient des hommes qu'on connaît bien,
00:21:08 des poètes, Aragon et Paul
00:21:10 Éluard en tête de gondole.
00:21:12 Les œuvres reflètent leur
00:21:14 volonté de s'affranchir, notamment
00:21:16 des normes sexuelles. Alors évidemment, c'est ça
00:21:18 qui m'intéresse. Chose à noter,
00:21:20 elles se considéraient
00:21:22 comme féministes, mais refusaient d'être réduites
00:21:24 à leur féminité. J'entends par là,
00:21:26 par exemple, qu'elles refusaient les expositions
00:21:28 qui regrouperaient seulement
00:21:30 des femmes. Alors, je crois que
00:21:32 les féministes,
00:21:34 les non-féministes d'aujourd'hui devraient s'en inspirer,
00:21:36 hein ? Ni muses, ni femmes
00:21:38 d'eux. On aurait tout à apprendre
00:21:40 de la créativité, de la
00:21:42 dynamique et de la force de proposition artistique
00:21:44 de ces surréalistes bien léchés.
00:21:46 Et moi, ce qui me plaît par-dessus tout
00:21:48 dans ce mouvement, c'est la façon de mettre
00:21:50 en avant le rêve, l'imaginaire,
00:21:52 de créer et de vivre
00:21:54 véritablement au-delà de la réalité.
00:21:56 Il s'agit avant tout d'un projet d'émancipation
00:21:58 de l'homme avec un grand H,
00:22:00 et on peut lire à travers les oeuvres exposées
00:22:02 l'urgence de s'extraire
00:22:04 d'une dualité
00:22:06 passée, à venir, communicable,
00:22:08 incommunicable. En somme,
00:22:10 le surréalisme au féminin dit
00:22:12 la quintessence de la réunion du conscient
00:22:14 et de l'inconscient, si tant est que cela
00:22:16 soit possible, hein ? C'est atteindre
00:22:18 ce point de l'esprit où le réel et l'imaginaire
00:22:20 ne sont plus perçus comme contradictoires.
00:22:22 Je vous laisse imaginer,
00:22:24 mes chéries, les étincelles au lit que vous allez faire ce week-end
00:22:26 si vous appliquez ce concept
00:22:28 à votre sexualité.
00:22:30 Alors, j'en profite pour vous lire quelques vers
00:22:32 extraits du poème "Rapace" écrit par
00:22:34 Joyce Mansour en 1960,
00:22:36 histoire de vous inspirer
00:22:38 encore davantage. J'ouvre les guillemets.
00:22:40 Nus, je flotte
00:22:42 entre les épaves aux moustaches d'acier
00:22:44 rouillées de rêves
00:22:46 interrompus par le doux
00:22:48 hullulement de la mer. Nus,
00:22:50 je poursuis les vagues de lumière
00:22:52 qui courent sur le sable
00:22:54 parsemée de crânes blancs.
00:22:56 Muette, je plane sur l'abîme
00:22:58 la gelée lourde qu'est la mer
00:23:00 pèse sur mon corps. Des monstres
00:23:02 légendaires aux bouches de piano
00:23:04 se prélassent dans les gouffres
00:23:06 à l'ombre. Nus, je dors.
00:23:08 La revendication du plaisir...
00:23:10 - En tout cas, c'est très
00:23:12 représentatif du surréalisme,
00:23:14 à la fois l'érotisme
00:23:16 mais en même temps...
00:23:18 - La nature. - La nature et la mort.
00:23:20 Il y a quelque chose comme ça de très fort.
00:23:22 Moi, je suis
00:23:24 assez fascinée par cette période
00:23:26 d'ailleurs. - Ah oui, moi aussi.
00:23:28 Et la revendication du plaisir
00:23:30 chez ces femmes
00:23:32 dit toute l'expression
00:23:34 de leur soif d'indépendance.
00:23:36 Et peut-être c'est ça d'ailleurs qui nous plaît particulièrement, Brigitte.
00:23:38 Elles n'hésitent pas à s'emparer
00:23:40 des clichés érotiques pour mieux les subvertir.
00:23:42 Nomades du langage,
00:23:44 des images et des désirs, ces femmes
00:23:46 surréalistes flirtent avec l'abstraction,
00:23:48 moyen de n'appartenir à rien
00:23:50 ni personne, de rester changeante,
00:23:52 de ne pas avoir à adhérer
00:23:54 à elle-même ni au réel.
00:23:56 Aileen
00:23:58 Agar écrit ainsi
00:24:00 "Nous
00:24:02 marchons sur deux jambes et pour moi
00:24:04 l'une est abstraite, l'autre surréaliste.
00:24:06 C'est le point et le contrepoint."
00:24:08 Le point et le contrepoint
00:24:10 qu'on connaît en musique,
00:24:12 notamment chez Bach, bien sûr.
00:24:14 Véritable invitation à s'échapper du réel
00:24:16 pour mieux créer, aimer, vivre
00:24:18 et jouir. Chers auditeurs,
00:24:20 oui, vous pouvez prendre cela comme une invitation
00:24:22 qui vous est directement adressée.
00:24:24 Éloignez-vous du réel, le temps d'un câlin,
00:24:26 d'un baiser, d'une danse.
00:24:28 La vérité, c'est que vous avez le droit
00:24:30 de laisser aller votre imagination
00:24:32 et d'y prendre du plaisir, autant de plaisir
00:24:34 que vous pourrez. Et si la révolution
00:24:36 tant attendue était en fait
00:24:38 une révolution de l'esprit.
00:24:40 Bon voyage les amis.
00:24:42 - Oui, c'est joli. Oui, oui.
00:24:44 Mais je crois que, quoi qu'on en dise,
00:24:46 la sexualité, c'est quand même un domaine
00:24:48 où tout le monde
00:24:50 peut s'échapper du réel
00:24:52 et peut aller très loin,
00:24:54 quoi qu'on en dise.
00:24:56 Mais il y a peu de gens qui en sont
00:24:58 conscients finalement.
00:25:00 - Et peu de gens qui en sont conscients et peut-être encore moins
00:25:02 qui s'y autorisent. - Ah ben ça c'est sûr.
00:25:04 Et pourtant...
00:25:06 - Et pourtant, les délices que l'on trouve
00:25:08 derrière cette porte,
00:25:10 quand on pousse la porte et qu'on va chercher dans l'imaginaire,
00:25:12 c'est quand même
00:25:14 une liberté folle et une fantaisie.
00:25:16 - Oui, oui. Et d'ailleurs, on fait le parallèle
00:25:18 entre la grande
00:25:20 vraie méditation
00:25:22 et l'orgasme.
00:25:24 C'est les seuls moments où on sort
00:25:26 vraiment de sa réalité
00:25:28 terrestre, si je puis dire.
00:25:30 - Pas besoin de drogue, mes chéris, je le sais.
00:25:32 - C'est vrai.
00:25:34 - C'est la différence entre le pardon et l'excuse.
00:25:36 - On en revient.
00:25:40 - On est toujours là.
00:25:42 - C'est très mystique, tout ça.
00:25:44 - Mais oui, c'est vrai que c'est mystique.
00:25:46 - Merci Julia Palomb.
00:25:48 - Merci. - Alors votre nouvel album, ça y est,
00:25:50 il est sur toutes les plateformes, depuis le 12.
00:25:52 - Mais oui, je reçois bien tous vos
00:25:54 messages sur mes réseaux. C'est un album
00:25:56 un peu mystique aussi, d'ailleurs.
00:25:58 - Tarantelle et Vodou. - Oui.
00:26:00 - Et le Vodou, quoi de plus mystique ?
00:26:02 Ces femmes qui dansent jusqu'à s'évanouir.
00:26:04 Évidemment que ça a un lien avec la jouissance.
00:26:06 - Oui, remarquez, la danse
00:26:08 c'est quelque chose. La vraie danse
00:26:10 en trance, c'est aussi
00:26:12 quelque chose qui nous permet d'échapper
00:26:14 du réel. - Bien sûr.
00:26:16 C'est le même pont que l'on emprunte.
00:26:18 - Et bien allez,
00:26:20 vous pouvez retrouver Julia Palomb
00:26:22 sur toutes les plateformes pour son nouvel album
00:26:24 Tarantelle et Vodou. Merci.
00:26:26 - Merci Brigitte.
00:26:28 - Bonjour Céline. - Bonjour.
00:26:30 - Et bien justement, votre sexualité,
00:26:32 est-ce que vous osez
00:26:34 aller loin ou est-ce que vous êtes finalement assez classique ?
00:26:36 - Euh...
00:26:38 Moi je suis très ouverte.
00:26:40 Je laisse faire mon compagnon
00:26:42 mais je ne ressens rien.
00:26:44 Je ne ressens pas grand chose.
00:26:46 - D'accord. Vous ne ressentez pas
00:26:48 grand chose. Vous voulez dire que quand
00:26:50 vous faites l'amour avec lui, vous n'avez pas beaucoup
00:26:52 de jouissance ? - Euh...
00:26:54 J'en ai même presque pas du tout, même.
00:26:56 - Mais peut-être qu'il faudrait
00:26:58 laisser votre tête un petit peu plus
00:27:00 là-haut dans les étoiles
00:27:02 et laisser le corps agir ?
00:27:04 - C'est ce que j'essaye
00:27:06 de faire en fait mais
00:27:08 je n'y arrive pas.
00:27:10 - Oui, mais parce que vous devez rester un petit peu trop
00:27:12 consciente justement de ce qui se passe.
00:27:14 - Peut-être, oui.
00:27:16 - Mais bon, ça serait
00:27:18 un autre sujet. Je ne veux pas vous embêter.
00:27:20 Vous n'êtes pas là pour
00:27:22 que je dissèque votre
00:27:24 psychisme.
00:27:26 Vous êtes là pour répondre à trois questions et vous avez très bien
00:27:28 répondu avec franchise et c'est très bien.
00:27:30 Deuxième question.
00:27:32 Est-ce que
00:27:34 vous avez un bon
00:27:36 rapport avec les jouets intimes ?
00:27:38 - Je commence...
00:27:42 On a essayé d'avoir...
00:27:44 d'inclure des jouets intimes.
00:27:46 - Oui.
00:27:48 - Mais...
00:27:50 je n'en sens pas non plus grand-chose.
00:27:52 - Essayez toute seule un peu.
00:27:54 - Je ne me suis jamais m'assurée toute seule.
00:27:56 - Essayez toute seule
00:27:58 parce que peut-être que toute seule
00:28:00 il y a peut-être quelque chose qui va lâcher.
00:28:02 Parce que quand vous êtes avec quelqu'un
00:28:04 vous êtes peut-être
00:28:06 déjà un peu inhibée par
00:28:08 le regard de l'autre.
00:28:10 - Peut-être, oui.
00:28:12 - Essayez toute seule un jour avec un jouet quand vous êtes sûr
00:28:14 qu'il n'y a personne et puis vous verrez bien.
00:28:16 Vous verrez bien ce qui se passe.
00:28:20 De toute façon, ça ne vous fera pas de mal.
00:28:22 - Je pense.
00:28:24 - Je ne pense pas, je suis sûre.
00:28:26 Bon, et dernière question.
00:28:28 Est-ce que vous êtes
00:28:30 capable de pardonner facilement
00:28:32 ou est-ce que c'est compliqué pour vous ?
00:28:34 - Je vais faire semblant
00:28:36 de pardonner mais sinon c'est vraiment compliqué.
00:28:38 - Ah bah là-haut ça fonctionne dans la tête.
00:28:40 C'est farmé.
00:28:42 Oh là là !
00:28:44 Bon, écoutez, merci d'avoir répondu
00:28:46 en tout cas à ces trois questions.
00:28:48 Vous pouvez en poser une à Anne-Laure Buffet,
00:28:50 elle vous écoute.
00:28:52 - Oui, bonjour Anne-Laure.
00:28:54 Je sais que de par votre pitié vous êtes thérapeute.
00:28:56 - Oui.
00:28:58 - Comment vous arrivez à vous déconnecter
00:29:00 entre un patient et vous, en fait ?
00:29:02 Sa situation et vous.
00:29:04 - C'est une question très personnelle, ça, c'est l'humeur.
00:29:06 - Ah oui ? - Ça serait dur pour vous.
00:29:08 - Après tout, on vient de répondre
00:29:10 à des questions personnelles.
00:29:12 - C'est vrai.
00:29:14 Comment
00:29:16 on fait ? Parce que
00:29:18 c'est la question
00:29:20 qui concerne tous les soignants.
00:29:22 Comment on fait pour se
00:29:24 déconnecter ? Déjà, on apprend,
00:29:26 a priori, pendant nos formations,
00:29:28 on apprend à se déconnecter, c'est-à-dire
00:29:30 à ne pas... Enfin, à se déconnecter.
00:29:32 D'ailleurs, le terme
00:29:34 n'est pas adapté. On ne peut pas être déconnecté
00:29:36 de la personne qui est en face de nous, sinon on ne peut pas être dans l'écoute.
00:29:38 - Voilà, tranquillement.
00:29:40 - Et puis, il ne faut pas oublier,
00:29:42 sans rentrer dans un long cours sur
00:29:44 le fonctionnement thérapeutique,
00:29:46 on a quand même
00:29:48 le principe du transfert et du contre-transfert
00:29:50 qui sont censés agir à un moment
00:29:52 pour le travail. Donc, on n'est pas...
00:29:54 On ne peut pas être déconnecté.
00:29:56 Je crois que la question, c'est plus
00:29:58 comment est-ce qu'on peut se protéger
00:30:00 en tant que thérapeute
00:30:02 des émotions
00:30:04 qui pourraient naître
00:30:06 lorsque la personne arrive
00:30:08 avec une histoire difficile
00:30:10 et arriver à être
00:30:12 à son écoute, à elle, et pas
00:30:14 à l'écoute des émotions qui pourraient, à ce moment-là,
00:30:16 apparaître.
00:30:18 - Voilà, c'est ça. Exactement.
00:30:20 Je vais vous dire, en principe, un thérapeute
00:30:22 est un superviseur.
00:30:24 Donc, quand on sent qu'on devient faillible
00:30:26 par rapport à une personne que l'on
00:30:28 reçoit, on est censé en parler
00:30:30 en supervision, on est censé
00:30:32 accepter aussi le recadrage
00:30:34 et de travailler
00:30:36 ce point-là. Pourquoi est-ce que
00:30:38 nous, ça éveille en nous
00:30:40 quelque chose de particulier ?
00:30:42 On est censé aussi
00:30:44 tout de même réfléchir
00:30:46 au-delà du superviseur
00:30:48 à la question qui s'est posée. Pourquoi est-ce que
00:30:50 subitement, un cas où
00:30:52 est-ce que c'est la personne ou est-ce que c'est l'histoire
00:30:54 de la personne qui éveille quelque chose en nous
00:30:56 de particulier ? On est censé,
00:30:58 si vraiment on n'arrive plus,
00:31:00 si on est débordé
00:31:02 et sans dire clairement
00:31:04 au patient "je suis débordé par mes émotions,
00:31:06 je n'arrive pas à m'occuper de vous", en tout cas
00:31:08 lui proposer de l'orienter vers
00:31:10 un confrère ou une consoeur. Donc, on a
00:31:12 quand même un certain nombre d'outils
00:31:14 à notre disposition pour ne pas rester
00:31:16 dans une relation qui
00:31:18 deviendrait trop émotionnelle,
00:31:20 donc empêchant tout travail thérapeutique.
00:31:22 Après, si on parle
00:31:24 de mon cas particulier,
00:31:26 mon cas particulier fait que
00:31:28 je partage ma vie avec une personne
00:31:30 qui n'a strictement rien à voir
00:31:32 avec le monde
00:31:34 de la thérapie ou de la psychologie,
00:31:36 qui est
00:31:38 beaucoup plus tournée vers
00:31:40 la poésie, les papillons,
00:31:42 la nature et les petits oiseaux.
00:31:44 Ce qui fait que j'ai
00:31:46 mes petits trucs à moi et entre
00:31:48 deux séances, si je sens que la
00:31:50 situation a été trop
00:31:52 compliquée,
00:31:54 si la séance a été trop compliquée,
00:31:56 soit je lui passe rapido
00:31:58 un coup de fil, comme ça il me raconte
00:32:00 une histoire de papillon, soit je vais
00:32:02 aller lire un poème, en tout cas je me déconnecte
00:32:04 de ce que je viens d'entendre pour pouvoir
00:32:06 revenir au patient
00:32:08 ou à la consultation suivante.
00:32:10 Ça c'est moi.
00:32:12 - C'est la réponse d'Anne-Laure Buffet.
00:32:14 - A tim, ce que je viens de dire.
00:32:16 - Oh là là, je sais que ça ne sera pas répété.
00:32:18 - Non, non, non, je dis que je...
00:32:20 Non, ne le dites à personne.
00:32:22 - Non, non, ce sera...
00:32:24 C'est promis, Céline, on ne le dira à personne.
00:32:26 - On ne le dira à personne.
00:32:28 - Merci en tout cas d'avoir répondu,
00:32:30 Céline, merci beaucoup. On fait une petite pause,
00:32:32 nous retrouvons Annie dans un instant
00:32:34 qui a envie de parler justement
00:32:36 de la différence entre "excuse" et "pardon".
00:32:38 Vous voyez, vous avez mis
00:32:40 la graine dans la terre
00:32:42 et ça pousse, ça pousse.
00:32:44 On se retrouve dans un instant.
00:32:46 - CAM4.fr, le plus grand site de webcams live
00:32:48 réservé aux adultes.
00:32:50 - 14h-16h,
00:32:52 Brigitte Laé, Sud Radio.
00:32:54 - Le pardon,
00:32:56 on en parle avec Anne-Laure Buffet qui est avec nous,
00:32:58 thérapeute
00:33:00 amoureuse de poésie. On vient de le découvrir
00:33:02 mais on ne le dira à personne. - Non, ne le dites à personne.
00:33:04 - Bonjour Annie.
00:33:06 - Bonjour Brigitte
00:33:08 - Bonjour Anne-Laure.
00:33:10 - Bonjour Anne.
00:33:12 - Je vais essayer de vous expliquer le fonctionnement
00:33:14 que moi j'ai et je ne suis pas sûre
00:33:16 que ce soit le bon. - Si, c'est le vôtre.
00:33:18 - Je me pose une question d'ailleurs parce que
00:33:20 c'est un peu
00:33:22 chaque fois ce que je fais
00:33:24 et mes relations, ça n'aboutit pas.
00:33:26 Alors je ne sais pas
00:33:28 si c'est moi qui dysfonctionne ou pas.
00:33:30 - On vous écoute, allez-y.
00:33:32 - Alors moi dans ma relation,
00:33:34 souvent quand il arrive
00:33:36 un incident,
00:33:38 bien évidemment au tout début,
00:33:40 j'ai envie de dire
00:33:42 que j'excuse.
00:33:44 J'excuse
00:33:46 et la personne me donne une explication
00:33:48 et du coup, bien souvent j'excuse.
00:33:50 Quand ça se reproduit
00:33:52 une deuxième fois et que c'est sur à peu près
00:33:54 le même modèle, là je me rends
00:33:56 un petit peu en question en me disant
00:33:58 j'ai peut-être mal expliqué, donc j'excuse.
00:34:00 C'est une nouvelle fois.
00:34:02 Par contre quand ça arrive la troisième fois,
00:34:04 je ne pardonne pas.
00:34:06 Et là c'est terminé.
00:34:08 Et donc du coup, ça m'éfeigne
00:34:10 à mes relations parce que je me dis que
00:34:12 les excuses que j'ai données
00:34:14 deux fois précédemment, ça permet
00:34:16 en même temps de savoir si la personne
00:34:18 me respecte ou pas.
00:34:20 Alors après là où je ne sais pas si je dysfonctionne,
00:34:22 c'est parce que j'ai quand même
00:34:24 une blessure de rejet,
00:34:26 d'humiliation
00:34:28 qui me fait penser que peut-être je suis un petit peu
00:34:30 excessive, mais en tout cas
00:34:32 au bout de trois fois,
00:34:34 voilà comment ça se termine et après du coup, je ne pardonne
00:34:36 plus et je m'éfeigne comme c'est
00:34:38 sur le même modèle chaque fois. Je m'éfeigne à la relation.
00:34:40 - Vous auriez un exemple
00:34:42 très précis à nous donner, récent,
00:34:44 où on comprenne bien
00:34:46 de quoi il s'agit.
00:34:48 - Alors par exemple, ma dernière relation
00:34:50 qui a duré une année,
00:34:52 ça faisait à peu près trois mois qu'on se connaissait
00:34:54 et donc nous étions
00:34:56 invités à une soirée.
00:34:58 Moi je ne connaissais pas encore
00:35:00 les personnes de cette soirée
00:35:02 mais mon compagnon
00:35:04 m'avait invité à participer à la soirée.
00:35:06 Donc j'étais souffrante,
00:35:08 je n'ai pas un très bon état de santé,
00:35:10 surtout l'hiver,
00:35:12 et là j'ai dit écoute, je ne peux pas t'accompagner
00:35:14 mais si tu veux,
00:35:16 ne tarde pas,
00:35:18 après 23h,
00:35:20 si tu veux tu peux me rejoindre à la maison,
00:35:22 mais pas plus tard.
00:35:24 Donc pas vraiment de nouvelles,
00:35:26 sauf une ou deux photos dans la soirée
00:35:28 et puis vers 22h30
00:35:30 j'appelle et je lui dis
00:35:32 alors tu n'as pas donné de nouvelles,
00:35:34 tu comptes faire quoi ?
00:35:36 Donc là il me dit, écoute,
00:35:38 on a à peine fini l'apéro,
00:35:40 donc voilà, on va passer à table.
00:35:42 Donc
00:35:44 je vais dire excusez,
00:35:46 j'étais quand même un peu
00:35:48 en colère, il faut le dire,
00:35:50 mais j'ai excusé
00:35:52 et puis
00:35:54 ça s'est retrouvé
00:35:56 quelques temps après, quasiment sur le même modèle,
00:35:58 là on était en famille, par contre
00:36:00 avec sa famille,
00:36:02 j'étais bien avec eux
00:36:04 le premier soir et le
00:36:06 le lendemain j'étais bien malade,
00:36:08 ça a duré tout le week-end,
00:36:10 donc un ou deux messages
00:36:12 et puis
00:36:14 en fin de journée,
00:36:16 le samedi, il me propose de venir
00:36:18 me chercher, sachant que j'avais été
00:36:20 souffrante, je lui dis non, c'est pas possible,
00:36:22 tu ne peux pas venir me chercher parce que je suis
00:36:24 malade, ça ne va toujours pas,
00:36:26 et quasiment plus de nouvelles
00:36:28 jusqu'au dimanche soir, où là il me dit
00:36:30 écoute, c'est 19h,
00:36:32 si tu veux je passe,
00:36:34 et là j'ai dit,
00:36:36 tu vois, tu n'es pas passé
00:36:38 jusque là, tu aurais pu passer
00:36:40 pour venir me chercher, mais tu n'es pas passé 5 minutes
00:36:42 pour venir me récupérer,
00:36:44 pour venir
00:36:46 prendre mes nouvelles et savoir si j'avais besoin de rien,
00:36:48 pour récupérer quelque chose,
00:36:50 donc il me dit, ben non,
00:36:52 bon, là ça a été très dur
00:36:54 pour moi, de nouveau,
00:36:56 j'ai excusé,
00:36:58 et une troisième fois quand ça s'est passé,
00:37:00 j'ai dit je ne pardonne plus,
00:37:02 c'était trop, pour moi
00:37:04 irrespectueux,
00:37:06 alors oui tes mots sont trop forts,
00:37:08 tu abuses,
00:37:10 tu comprends, j'avais mes raisons,
00:37:12 oui je les ai entendues, mais j'ai excusé
00:37:14 deux fois.
00:37:16 - Il me semble
00:37:18 quand même que vous n'êtes pas suffisamment
00:37:20 clair, vous excusez facilement,
00:37:22 mais vous ne parlez pas
00:37:24 de ce que ça vous a fait,
00:37:26 donc la personne ne peut pas se rendre compte
00:37:28 que vous avez été blessée,
00:37:30 il me semble. - Oui, la deuxième fois
00:37:32 il me l'a dit, la première fois non,
00:37:34 il n'a pas compris, mais la deuxième fois il m'a dit
00:37:36 je ne pensais pas t'avoir autant blessée.
00:37:38 - La deuxième fois,
00:37:40 enfin dans cet exemple précis,
00:37:42 la deuxième fois,
00:37:44 elle peut même lui paraître
00:37:46 confuse,
00:37:48 il n'entend pas la blessure,
00:37:50 il entend un agacement peut-être,
00:37:52 ou une exagération,
00:37:54 la veille vous lui dites
00:37:56 que non vous ne vous voyez pas parce que
00:37:58 vous êtes malade,
00:38:00 le lendemain vous lui reprochez de ne pas être passée,
00:38:02 il peut s'être dit
00:38:04 elle est malade, je ne vais pas aller la voir,
00:38:06 alors je ne vous dis pas ça pour que vous l'excusiez,
00:38:08 c'est simplement
00:38:10 comme le dit Brigitte,
00:38:12 c'est comme le dit Brigitte,
00:38:14 vous avez parlé de ce
00:38:16 que factuellement il s'était passé,
00:38:18 mais vous n'avez pas parlé de ce que vous avez ressenti,
00:38:20 et encore une fois c'est votre
00:38:22 ressenti, et personne n'a le droit de dire
00:38:24 qu'un ressenti est juste
00:38:26 ou est faux, on peut avoir un ressenti
00:38:28 qui est complètement décalé d'une
00:38:30 situation, simplement il vous appartient,
00:38:32 mais tant qu'il n'est pas exprimé le ressenti,
00:38:34 on ne peut pas en parler avec l'autre,
00:38:36 donc conserver un ressenti profond
00:38:38 pour soi,
00:38:40 dans une situation qui est compliquée,
00:38:42 c'est empêcher la communication du couple,
00:38:44 donc c'est mettre en péril le couple,
00:38:46 c'est mettre en péril la relation,
00:38:48 et vous avez dit tout à l'heure que vous aviez une blessure,
00:38:50 une blessure d'abandon,
00:38:52 une blessure d'humiliation,
00:38:54 et c'est peut-être
00:38:56 lié à ça, c'est à dire
00:38:58 vous avez l'impression de dire un certain
00:39:00 nombre de choses, mais vous ne les dites pas
00:39:02 vraiment, parce que les dire vraiment
00:39:04 pourrait provoquer
00:39:06 chez l'autre
00:39:08 une réaction qui ferait
00:39:10 que cette personne là vous quitterait,
00:39:12 si j'ai bien compris, en fait,
00:39:14 vous vous excusez, vous vous excusez, la troisième fois
00:39:16 vous n'excusez plus, vous partez.
00:39:18 - Comme si... - Ça évite d'être
00:39:20 quitté quand on part. - Oui,
00:39:22 mais comme si on avait le droit
00:39:24 de toucher deux fois votre blessure, mais pas la
00:39:26 troisième fois. - C'est ça.
00:39:28 - Sauf que...
00:39:30 on ne sait pas qu'on l'a touchée, votre blessure,
00:39:32 et comme vous ne voulez pas
00:39:34 montrer que vous êtes blessé,
00:39:36 vous ne dites rien, donc voyez, je pense
00:39:38 qu'il faut que vous compreniez que de toute façon
00:39:40 si vous continuez comme ça,
00:39:42 ça sera toujours comme ça que ça se passera,
00:39:44 parce qu'il faut que vous puissiez
00:39:46 expliquer
00:39:48 surtout qu'en plus,
00:39:50 j'ai l'impression qu'il était plutôt brave ce garçon,
00:39:52 il faut que vous puissiez expliquer à quelqu'un
00:39:54 que vous avez tendance
00:39:56 à vous sentir
00:39:58 assez vite délaissé,
00:40:00 on va utiliser un autre mot pour ne pas toucher
00:40:02 votre blessure,
00:40:04 et qu'après vous avez tendance un peu
00:40:06 à bouder, ou en tout cas
00:40:08 à vous enfermer
00:40:10 une fois que vous avez été...
00:40:12 que vous avez eu le sentiment d'être délaissé.
00:40:14 Donc voyez, vous provoquez finalement
00:40:16 ce que vous craignez.
00:40:18 Donc ça doit passer
00:40:20 par
00:40:22 l'acceptation de reconnaître
00:40:24 que vite,
00:40:26 vous avez l'impression qu'on ne s'intéresse plus
00:40:28 à vous, parce que
00:40:30 quand vous lui dites "il faut rentrer
00:40:32 à 23h", vous savez, c'est pas un enfant,
00:40:34 il a le droit de... s'il va passer
00:40:36 une soirée seule, quelle importance...
00:40:38 - Oui, alors quand je lui disais ça,
00:40:40 je voulais dire "après 23h",
00:40:42 alors c'est pas...
00:40:44 "ne rentrons pas chez toi,
00:40:46 parce que moi, passé 23h, je serai fatiguée,
00:40:48 je dormirai", voilà, ça voulait dire ça.
00:40:50 - Oui, oui, bien sûr, je comprends bien.
00:40:52 Mais voyez, bon, vous allez dîner
00:40:54 chez des amis, on sait jamais à quelle heure ça se termine,
00:40:56 et si on doit
00:40:58 commencer à rentrer, parce que sinon le carrosse
00:41:00 se transforme en citrouille,
00:41:02 c'est pas tellement...
00:41:04 c'est pas tellement facile.
00:41:06 Donc je crois vraiment que vous avez besoin
00:41:08 de comprendre à quel point
00:41:10 vous êtes vite... vous vous sentez vite
00:41:12 blessée, et ça c'est votre histoire,
00:41:14 et y'a pas à juger, vous avez
00:41:16 tout à fait le droit de vous sentir
00:41:18 vite rejetée, donc,
00:41:20 en l'occurrence, et ça,
00:41:22 il faut que vous en preniez conscience,
00:41:24 et que vous puissiez
00:41:26 soit le travailler
00:41:28 et donc ne plus
00:41:30 avoir à excuser l'autre,
00:41:32 en quelque sorte, soit communiquer.
00:41:34 Parce que, encore une fois,
00:41:36 les excuses, les deux premières
00:41:38 fois où vous vous excusez, c'est par
00:41:40 peur d'être rejetée.
00:41:42 - Je sens que ce que tu dis
00:41:44 fonctionne, parce que c'est vrai que chaque fois je le fais comme ça,
00:41:46 alors oui, peut-être que j'excuse
00:41:48 pour pas me sentir
00:41:50 rejetée, ouais, ça me...
00:41:52 - En fait, vous excusez l'autre
00:41:54 de vous avoir fait mal, alors qu'il y est pour rien.
00:41:56 Puisqu'il sait pas
00:41:58 qu'il vous a fait mal. - Oui, je comprends.
00:42:00 - Vous comprenez ?
00:42:02 Il peut pas...
00:42:04 Il va forcément recommencer, puisqu'il sait pas qu'il vous a fait mal.
00:42:06 - Oui, d'où
00:42:08 l'étonnement de la personne.
00:42:10 - Bah oui, bah oui.
00:42:12 Mais je vous rassure,
00:42:14 beaucoup de gens sont comme vous, Annie.
00:42:16 - Oh oui !
00:42:18 Oh oui, je confirme, beaucoup.
00:42:20 - Donc, vous savez, Annie, je crois que
00:42:22 la chose la plus difficile
00:42:24 en amour, c'est de reconnaître
00:42:26 quand on est déçu par l'autre.
00:42:28 Et on est tous déçus à un moment ou à un autre
00:42:30 par l'autre.
00:42:32 Quelle que soit notre confiance en nous,
00:42:34 notre estime de nous-mêmes, on est forcément déçus
00:42:36 en amour. Donc il faut vite
00:42:38 comprendre à quel moment
00:42:40 qu'est-ce qui nous déçoit,
00:42:42 et pouvoir, soit,
00:42:44 accepter que c'est nous qui sommes déçus et que l'autre
00:42:46 n'a pas voulu nous faire du mal, ou alors,
00:42:48 expliquer à l'autre.
00:42:50 - Ou alors que l'autre, bah,
00:42:52 s'en fiche aussi. Mais c'est pas le cas,
00:42:54 de là, ce que vous voulez dire.
00:42:56 - Il faut déjà travailler sur soi.
00:42:58 Voilà.
00:43:00 Il faut travailler sur soi, en l'occurrence.
00:43:02 Donc il faut que vous appreniez
00:43:04 à comprendre que, de toute façon,
00:43:06 vous aurez toujours le sentiment d'être rejeté.
00:43:08 Et alors, après, soit vous arrivez
00:43:10 à
00:43:12 travailler avec vous-même,
00:43:14 et puis à considérer que, bah, c'est
00:43:16 pas, en effet, volontaire
00:43:18 de la part de l'autre. Soit,
00:43:20 il faut le dire à l'autre. Attention, parce que moi,
00:43:22 j'ai vite tendance à...
00:43:24 Et donc, fais attention à ça, à ça,
00:43:26 et puis lui signaler.
00:43:28 - Ça, si vous le signalez,
00:43:30 la personne
00:43:32 qui reçoit ce que vous indiquez
00:43:34 de vous, en principe, doit
00:43:36 pouvoir l'entendre. Et quand je dis qu'elle doit pouvoir
00:43:38 l'entendre, c'est qu'elle doit même pouvoir vous dire
00:43:40 "je comprends", ou au contraire, "je ne comprends
00:43:42 pas, ça va être trop compliqué pour moi".
00:43:44 Donc ça éclaircit quelque chose,
00:43:46 dès le départ de la relation. La difficulté,
00:43:48 c'est, encore une fois, c'est que je crois que vous avez l'impression
00:43:50 de dire beaucoup de choses, mais vous dites
00:43:52 beaucoup de choses en survol. C'est-à-dire
00:43:54 que vous manifestez de l'agacement
00:43:56 par rapport à un moment précis,
00:43:58 sans signifier ce que, au fond de vous,
00:44:00 ça peut réveiller.
00:44:02 Donc oui, vous êtes agacé, parce qu'il n'est pas
00:44:04 arrivé à l'heure, voilà.
00:44:06 Mais il faut aller plus loin dans ce que vous dites.
00:44:08 - Merci Annie, en tout cas. Petite devinette
00:44:10 du jour, plutôt que de mettre des
00:44:12 radars au bord des routes, qu'est-ce qu'on pourrait mettre
00:44:14 pour que tout le monde ralentisse ? La réponse, c'est
00:44:16 après les infos. Et vous, pouvez-vous aussi,
00:44:18 bien sûr, réagir au sujet
00:44:20 du pardon au 0826 300 300.
00:44:22 14h16,
00:44:26 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:44:28 - Eh bien, nous continuons avec
00:44:30 Anne-Laure Buffet à vous aider
00:44:32 à comprendre de quoi il s'agit quand on parle
00:44:34 du pardon. Je dis bien de quoi il s'agit,
00:44:36 parce qu'après, on n'a pas à vous donner
00:44:38 de conseils qu'il faut pardonner ou pas.
00:44:40 Chacun fait comme il veut.
00:44:42 - Ah, c'est crédible, pardon. - On n'est pas obligé
00:44:44 de pardonner.
00:44:46 On a le droit de ne pas pardonner
00:44:48 à ses parents, à son partenaire.
00:44:50 - À qui que ce soit, d'ailleurs. - Pardonnez à soi-même,
00:44:52 quand même, au mieux.
00:44:54 - Oui,
00:44:56 parfois, il ne faut pas tout se pardonner
00:44:58 non plus.
00:45:00 Mais c'est vrai que quand on
00:45:02 lit un certain nombre d'essais,
00:45:04 ou quand on entend un certain nombre de conseils,
00:45:06 en disant que
00:45:08 la fin de la réparation,
00:45:10 de la reconstruction, après un moment
00:45:12 difficile, c'est quand enfin le pardon
00:45:14 est donné,
00:45:16 la personne qui n'est pas encore prête
00:45:18 à pardonner, c'est quand même lui poser
00:45:20 une nouvelle injonction qui est un peu
00:45:22 terrible.
00:45:24 - Je suis d'accord, il n'est pas nécessaire
00:45:26 de pardonner, vous avez le droit de ne pas pardonner.
00:45:28 Alors, est-ce que vous pouvez me répondre
00:45:30 à ma devinette, pourquoi, qu'est-ce qu'on peut
00:45:32 mettre à la place des radars pour que
00:45:34 les gens ralentissent ?
00:45:36 - Est-ce que
00:45:38 moi, je peux répondre ? - C'est la devinette
00:45:40 du jour. - C'est à moi que c'est posé la question.
00:45:42 Mais pourquoi je
00:45:44 ne peux jamais répondre à vos
00:45:46 devinettes ? - Ça prouve que vous n'allez
00:45:48 jamais en voiture dans le bois de boulogne.
00:45:50 - Euh...
00:45:52 Non. - Parce que quand on va dans le
00:45:54 bois de boulogne, en voiture, vous avez
00:45:56 plein de voitures tout d'un coup qui freinent très brutalement.
00:45:58 Pourquoi ? Parce qu'il y a des putes.
00:46:00 Et donc ils s'arrêtent, ils ralentissent.
00:46:02 - Alors vous, vous mettriez des putes partout ?
00:46:04 - Des putes partout. - Et comme ça, il n'y a plus personne
00:46:06 qui roulerait vite ? - Je vous assure, ça marcherait
00:46:08 très très bien. Il faut que j'en parle
00:46:10 à je ne sais pas quel ministre.
00:46:12 - Bon, allez. Bonjour Delphine.
00:46:14 - Bonjour Brigitte,
00:46:16 bonjour Anne-Laure. - Bonjour Delphine.
00:46:18 Justement, on va
00:46:20 revenir sur le pardon avec vous, je crois.
00:46:22 - Oui. Alors moi, je suis
00:46:24 du signe scorpion, Brigitte.
00:46:26 Je suis... J'étais,
00:46:28 on va dire, j'étais, parce que maintenant
00:46:30 j'ai 52 ans. - Non, non, vous êtes toujours.
00:46:32 Mais alors vous êtes quelle ascend... - Je suis très très
00:46:34 rancunière. - Vous êtes quel ascendant ?
00:46:36 Parce que c'est pas, vous savez, le signe... - Scorpion, ascendant,
00:46:38 scorpion. - Ah oui, quand même.
00:46:40 Et vous savez en quoi ? Vous avez votre lune
00:46:42 pendant qu'on y est, puisqu'on fait un tout petit peu d'astro.
00:46:44 Les trois choses principales, c'est le soleil,
00:46:46 l'ascendant et la lune.
00:46:48 - Ah non, la lune, je sais pas. - Ah bah oui, donc...
00:46:50 - Ah, la fente de chasseur.
00:46:52 - Faudra regarder.
00:46:54 - Euh, oui, moi j'ai
00:46:56 vu, je... Par rapport à mon caractère
00:46:58 qui est très...
00:47:00 Le pardon, ça a toujours été très difficile
00:47:02 pour moi, quand on me faisait du mal.
00:47:04 - Oui, mais vous savez, en même temps, on va pas faire de l'astrologie
00:47:06 pendant une heure, rassurez-vous,
00:47:08 Anne-Laure. Le scorpion, c'est
00:47:10 aussi le maître de la
00:47:12 maison 8, qui est la maison
00:47:14 où on a la plus grande capacité
00:47:16 à faire le deuil pour renaître.
00:47:18 Donc, c'est pas forcément
00:47:20 impossible
00:47:22 pour un scorpion
00:47:24 de redémarrer
00:47:26 quelque chose. - Oui.
00:47:28 Oui, je suis d'accord avec vous.
00:47:30 J'ai vécu un divorce très difficile,
00:47:32 j'ai trois filles, et quand
00:47:34 j'ai divorcé, mon aînée avait 17 ans,
00:47:36 et elle a pris partie pour son
00:47:38 papa, elle a même...
00:47:40 témoigné contre
00:47:42 moi, c'était très, très difficile.
00:47:44 Elle a
00:47:46 même été... Parce que
00:47:48 je me suis remariée, suite à ce divorce,
00:47:50 j'ai rencontré l'homme de ma vie,
00:47:52 qui est scorpion aussi, et
00:47:54 son ex-femme est rentrée dans notre vie,
00:47:56 et elle a même
00:47:58 utilisé mes enfants contre moi, donc
00:48:00 c'est quelqu'un qui est très manipulatrice,
00:48:02 et pendant 4 ans, ma fille
00:48:04 ne m'a pas adressé la parole.
00:48:06 Donc ça a été très douloureux
00:48:08 pour moi, parce que...
00:48:10 J'ai eu ma fille très jeune, je l'ai eue
00:48:12 à 20 ans, et c'est vrai qu'on avait des
00:48:14 rapports très fusionnels, quoi.
00:48:16 C'était mon premier bébé,
00:48:18 et j'étais
00:48:20 très, très proche d'elle, quoi. Donc ça a été
00:48:22 une blessure immense,
00:48:24 voir que ma fille me trahissait pour...
00:48:26 Bon, son papa, je pouvais encore
00:48:28 lui pardonner, mais
00:48:30 pour l'ex-femme de mon mari, ça a été
00:48:32 très, très dur.
00:48:34 Très, très dur, que ma fille
00:48:36 ne me parle pas, ou que
00:48:38 quand on se voyait, c'était pour
00:48:40 avoir des conflits, des reproches...
00:48:42 - Mais vous savez, Delphine,
00:48:44 vous le dites bien, c'était
00:48:46 très, très, très dur. Eh bien,
00:48:48 tant que la souffrance est aussi intense,
00:48:50 on ne peut pas pardonner.
00:48:52 Parce qu'on s'écroule
00:48:54 si on pardonne avec une telle souffrance.
00:48:56 - Mais du fait que c'était ma fille,
00:48:58 c'était très dur, et puis en même temps,
00:49:00 je ne pouvais pas accepter
00:49:02 de perdre mon enfant.
00:49:04 Voilà,
00:49:06 j'ai tout fait pour essayer
00:49:08 de renouer avec elle.
00:49:10 Et je pardonnais ses insultes,
00:49:12 ses conflits, les reproches,
00:49:14 en espérant toujours qu'elle me revienne.
00:49:16 Et ça a duré pendant plus de 4 ans,
00:49:18 où elle ne m'a pas adressée la parole,
00:49:20 et c'était difficile,
00:49:22 parce que je voyais ma fille chez mes parents,
00:49:24 elle appelait ma mère "mamou",
00:49:26 donc c'était encore plus douloureux pour moi,
00:49:28 parce que moi elle ne m'adressait pas, elle m'ignorait,
00:49:30 et on était dans la même pièce.
00:49:32 - Et aujourd'hui, elle en est où ?
00:49:34 - Alors aujourd'hui, maintenant,
00:49:36 ça va faire plus de...
00:49:38 Ma fille a 31 ans,
00:49:40 et on se reparle depuis...
00:49:42 ça doit faire maintenant
00:49:44 plus de 5 ans, où nos rapports
00:49:46 sont excellents, je vais dire.
00:49:48 - Elle a eu des enfants, elle ?
00:49:50 - Non, non, non, elle n'a pas eu d'enfants.
00:49:52 Il a fallu, je pense,
00:49:54 que je lâche, en fait, que je lui fasse comprendre.
00:49:56 Parce que je pense que ma fille,
00:49:58 tant qu'elle sentait que moi j'étais en demande,
00:50:00 et que j'étais prête à accepter,
00:50:02 en fait j'étais maltraitée.
00:50:04 Voilà. Plus j'acceptais,
00:50:06 plus j'étais maltraitée.
00:50:08 Et mon mari est parti travailler
00:50:10 à l'étranger, et juste avant
00:50:12 qu'il parte à l'étranger, je l'ai annoncé
00:50:14 à mes enfants, à mon ex-mari,
00:50:16 parce que je prenais ma dernière avec moi,
00:50:18 donc il fallait l'accord de mon ex-mari,
00:50:20 et là ma fille est née la mal acceptée,
00:50:22 donc elle m'a appelée le jour de la fête des mères,
00:50:24 et là elle m'a insultée,
00:50:26 elle m'a reproché, elle est retournée dans le passé,
00:50:28 mon divorce, ma séparation,
00:50:30 qu'elle avait souffert,
00:50:32 et puis...
00:50:34 - On a presque l'impression,
00:50:36 enfin je sais pas comme ça, c'est ce qui me vient,
00:50:38 on a presque l'impression que votre fille,
00:50:40 quand elle a 17 ans,
00:50:42 quand elle commence à vous lâcher,
00:50:44 à vous insulter,
00:50:46 on a presque l'impression qu'elle vous en a voulu,
00:50:48 que vous ne vous soyez pas battue
00:50:50 pour garder son père.
00:50:52 - Alors, c'est lui qui est parti.
00:50:54 - Je sais, je sais, j'ai compris.
00:50:56 - Et au bout d'un an,
00:50:58 je suis allée seule.
00:51:00 - Comme si c'était de votre faute,
00:51:02 parce que ça pouvait pas être la faute du papa,
00:51:04 qu'elle a certainement un peu idéalisé,
00:51:06 et elle vous en a voulu,
00:51:08 et c'est son mal-être,
00:51:10 c'est son mal-être,
00:51:12 qui a fait qu'elle vous a insultée.
00:51:14 - Elle m'a dit une phrase,
00:51:16 c'était que, bon moi mon ex-mari,
00:51:18 on a jamais eu un couple très équilibré,
00:51:20 il était plus âgé que moi,
00:51:22 donc j'attendais avec mes rêves de jeune fille,
00:51:24 que ce soit un père comme mon père,
00:51:26 très proche de ses enfants,
00:51:28 de sa famille,
00:51:30 et en fait, mon ex-mari,
00:51:32 ça l'éclatait pas de voir les premiers pas
00:51:34 de ses enfants, que moi je voulais pas rater
00:51:36 une minute de l'éveil
00:51:38 de mes bébés, quoi.
00:51:40 Et lui, il avait pas ce...
00:51:42 - Satisfait, voilà.
00:51:44 - Il avait pas envie.
00:51:46 Et ça a été difficile déjà
00:51:48 d'accepter ça,
00:51:50 et puis ma fille m'a dit,
00:51:52 c'est vrai que j'ai toujours vécu que pour mes enfants.
00:51:54 J'avais un petit boulot
00:51:56 en mairie, ma maison,
00:51:58 et mes enfants.
00:52:00 Tout était autour de mes filles,
00:52:02 et j'ai rencontré mon mari actuel,
00:52:04 donc ça va faire 17 ans,
00:52:06 et là, j'ai aimé,
00:52:08 et quelqu'un m'a aimée pour ce que j'étais,
00:52:10 et j'ai enfin découvert un papa poule,
00:52:12 parce que lui était aussi papa de trois enfants,
00:52:14 et c'était l'homme que je rêvais
00:52:16 d'avoir comme père pour mes enfants.
00:52:18 Malheureusement, j'ai pas eu
00:52:20 ça comme papa pour mes enfants.
00:52:22 Et ma fille m'a dit,
00:52:24 "Mais tu as aimé, avant tu vivais
00:52:26 pour nous, maman, et il y avait que nous.
00:52:28 Et tu n'aimais que moi.
00:52:30 Et un jour, tu l'as rencontrée,
00:52:32 et là, tu as aimé quelqu'un d'autre que moi."
00:52:34 - Ce qu'elle a pas supporté,
00:52:36 en fait, c'est
00:52:38 la rupture du lien
00:52:40 fusionnel
00:52:42 que vous aviez toutes les deux.
00:52:44 - C'est une...
00:52:46 Elle s'est sentie abandonnée.
00:52:48 C'est son ressenti,
00:52:50 mais elle s'est sentie abandonnée.
00:52:52 - Voilà, c'est ce qu'elle m'a dit.
00:52:54 Oui, moi, je pensais comme vous,
00:52:56 mais je ne l'ai pas abandonnée.
00:52:58 Je me suis enfin découverte comme femme.
00:53:00 - Je ne dis pas, Delphine, que vous l'avez abandonnée,
00:53:02 je dis que votre fille,
00:53:04 il y avait déjà son père qui partait,
00:53:06 donc qui, d'une certaine manière,
00:53:08 l'abandonnait.
00:53:10 Et vous, plutôt que de
00:53:12 rester dans un lien extrêmement fusionnel
00:53:14 avec vos filles, entre autres,
00:53:16 vous avez l'idée
00:53:18 saugrenue de tomber amoureuse d'un autre homme,
00:53:20 donc d'empêcher le retour du père.
00:53:22 Finalement, s'il y a un autre homme...
00:53:24 - Oui, mais il y a un détail essentiel
00:53:26 que vous ne nous aviez pas donné, c'est-à-dire que
00:53:28 elle a commencé à vous en vouloir
00:53:30 et à ne plus vous parler à partir du moment où vous êtes tombée
00:53:32 amoureuse de cet homme.
00:53:34 - En fait,
00:53:36 la première année, Brigitte,
00:53:38 comme lui, mon mari avait trois
00:53:40 enfants, on a eu l'impression
00:53:42 d'avoir une famille recomposée.
00:53:44 - Oui, d'accord, mais...
00:53:46 - C'est le jour où elle a rencontré son ex-femme,
00:53:48 qui est partie en vacances avec mon ex-mari,
00:53:50 c'était Dallas,
00:53:52 sans que nous on la sue après par les
00:53:54 enfants, parce que la fille née
00:53:56 de mon mari et ma fille
00:53:58 aînée s'entendaient super bien,
00:54:00 donc elle voulait se voir pendant les vacances d'été,
00:54:02 et les deux ex-conjoints, qui se connaissaient
00:54:04 une idée plus avant,
00:54:06 c'est là que ça a démarré,
00:54:08 avec ma fille.
00:54:10 - Quand donc, non, non, mais qu'on comprenne bien,
00:54:12 les conflits ont démarré,
00:54:14 donc après que vous ayez rencontré
00:54:16 cet homme avec qui vous êtes
00:54:18 mariée aujourd'hui ? - Oui.
00:54:20 - Donc ça ne tient pas, c'est l'argument qu'elle vous donne ?
00:54:22 - Oui.
00:54:24 - Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a quelque chose qui ne colle pas
00:54:26 dans votre témoignage. À un moment donné,
00:54:28 le moment où elle commence
00:54:30 à vous insulter et à ne plus vouloir
00:54:32 vous parler, c'est pas
00:54:34 au moment où vous tombez amoureuse de cet homme, c'est après.
00:54:36 - Non, c'est après.
00:54:38 Après, parce que, avec
00:54:40 cette manipulatrice,
00:54:42 qui lui aura dit "mais en fait,
00:54:44 votre maman est
00:54:46 comme mon ex-mari, ils se comportent
00:54:48 comme des ados de garde, ils font trop amoureux".
00:54:50 - En tout cas, c'est un peu complexe.
00:54:52 - Et là, ma fille m'a reproché tout ça.
00:54:54 - Excusez-moi, là c'est un peu trop complexe pour qu'on puisse
00:54:56 tout de suite en tirer un
00:54:58 diagnostic, mais votre...
00:55:00 enfin, ce qu'elle vous dit ne tient pas, je suis désolée,
00:55:02 c'est pas à ce moment-là.
00:55:04 - Elle a retravaillé
00:55:06 son souvenir pour que ça l'arrange elle,
00:55:08 mais il y a quelque chose qui n'est pas...
00:55:10 - Oui, il me semble qu'il y a quelque chose... Vous êtes d'accord, Anne-Laure ?
00:55:12 Il y a quelque chose qui ne tient pas dans ce
00:55:14 que vous dites.
00:55:16 Donc, à voir.
00:55:18 - En tout cas, aujourd'hui,
00:55:20 est-ce que vous avez pu,
00:55:22 quelle que soit la façon dont elle vous a
00:55:24 présenté ses raisons, votre fille,
00:55:26 est-ce que vous pouvez
00:55:28 lui pardonner, ou est-ce que vous avez pu lui pardonner,
00:55:30 ou est-ce que vous souhaitez lui pardonner et c'est pas fait,
00:55:32 ou est-ce que vous n'avez pas envie de lui pardonner ?
00:55:34 - Oui. C'est-à-dire que
00:55:36 j'étais très loin. C'est-à-dire que
00:55:38 un jour, j'en pouvais plus de ses reproches, de ses
00:55:40 insultes, et c'était le jour
00:55:42 de la fête des mères. - Non mais juste
00:55:44 aujourd'hui, là,
00:55:46 aujourd'hui. - Aujourd'hui ?
00:55:48 À l'heure actuelle, oui.
00:55:50 J'ai renoué avec ma fille.
00:55:52 - Mais vous lui avez pardonné ? - Je lui ai pardonné,
00:55:54 parce que c'est mon enfant,
00:55:56 et je sens qu'elle est toujours
00:55:58 en souffrance. - Certainement.
00:56:00 - Peut-être, mais l'important, c'est vous.
00:56:02 - Exactement. Merci Delphine,
00:56:04 merci beaucoup. On fait une petite pause, on se retrouve
00:56:06 dans un instant toujours au 0826
00:56:08 300 300.
00:56:10 14h16, Brigitte
00:56:12 Laé, Sud Radio.
00:56:14 - Toujours en compagnie de Anne-Laure Buffet,
00:56:16 nous évoquons le pardon, et
00:56:18 c'est drôle, parce qu'on entend,
00:56:20 depuis tout à l'heure, des gens, et on voit bien que
00:56:22 entre l'impression qu'on a
00:56:24 d'avoir pardonné, et la réalité, c'est pas non plus
00:56:26 toujours aussi limpide.
00:56:28 - Un peu si. - Vous êtes d'accord.
00:56:30 Bonjour Marianne.
00:56:32 - Bonjour Brigitte, je suis contente de vous avoir.
00:56:34 Bonjour Anne-Laure. - Bonjour Marianne.
00:56:36 - Merci. On vous écoute, allez-y.
00:56:38 - Ah, c'est une situation
00:56:40 assez compliquée.
00:56:42 Ma maman et
00:56:44 mon papa ont fait des AVC,
00:56:46 le solide maman est plus récent,
00:56:48 elle a 89 ans.
00:56:50 Et j'ai dû
00:56:52 prendre une décision compliquée,
00:56:54 parce que
00:56:56 un jour, ma soeur, je n'étais pas mobile,
00:56:58 ce jour-là, mais ma soeur a fait une visite
00:57:00 chez maman, et
00:57:02 elle avait constaté des
00:57:04 échymoses, notamment au niveau
00:57:06 de l'œil, et on en a vu un peu partout.
00:57:08 Ce n'étaient pas les premiers non plus
00:57:10 que nous constations.
00:57:12 Bon, je sais qu'elle
00:57:14 prend des anticoagulants, et qu'elle
00:57:16 marque très vite, mais
00:57:18 suite à l'AVC, vous savez que
00:57:20 ça génère aussi souvent
00:57:22 des comportements assez agressifs,
00:57:24 parfois.
00:57:26 Et suite
00:57:28 au dire de ma soeur,
00:57:30 j'ai demandé à la gendarmerie de venir
00:57:32 constater si oui ou non,
00:57:34 il y avait eu un comporté sur ma maman.
00:57:36 C'est mon beau-papa, mais que je considère
00:57:40 comme mon papou, depuis
00:57:42 16 ans qu'il m'aînait, j'en ai 47 aujourd'hui.
00:57:44 Et j'ai eu peur, j'ai eu peur pour ma
00:57:48 petite-mère. Et du coup,
00:57:50 elle a subi quelque chose d'assez traumatisant,
00:57:52 parce que la gendarmerie,
00:57:54 infirmière, déshabillage, constat
00:57:56 des coups ou pas.
00:57:58 Et mes deux autres soeurs,
00:58:00 eux m'ont pardonné.
00:58:02 - Et la conclusion a été
00:58:04 laquelle de la gendarmerie ?
00:58:06 - La conclusion, la gendarmerie n'a pas donné
00:58:08 de suite. Moi, je n'avais pas porté plainte, j'avais juste
00:58:10 demandé de faire constater. - D'accord, mais est-ce que
00:58:12 ils ont constaté qu'il y avait en effet eu des coups
00:58:14 ou pas ? - On ne sait pas, en fait.
00:58:16 Parce que, vous savez, quand j'étais
00:58:18 petite, on ne sait pas. Moi, je ne crois pas
00:58:20 et je crois à maman. Mais
00:58:22 le fait que, quand j'étais petite,
00:58:24 mon géniteur nous frappait
00:58:26 beaucoup et à chaque fois, je
00:58:28 devais dire que, "ah non,
00:58:30 le bleu, j'étais tombée" ou "je m'étais cognée".
00:58:32 - D'accord. - Et maman, je ne connais plus.
00:58:34 - Donc ça a réactivé votre
00:58:36 blessure, évidemment. - C'est ça.
00:58:38 - Je comprends. - Mais suite à cela,
00:58:40 suite à cela, bon, j'espère que...
00:58:42 Je me suis fourvoyée. Je me suis fourvoyée.
00:58:44 Parce que mon papouche, c'est quelqu'un d'adorable.
00:58:46 Je l'aime de tout mon cœur.
00:58:48 Je me suis excusée. Je leur
00:58:50 ai présenté mes excuses, mais
00:58:52 je ne sais pas comment vous imaginez
00:58:54 à quel point je me sentais même idiote.
00:58:56 Mais je ne voulais pas que maman
00:58:58 revisse ça encore et encore.
00:59:00 - En fait, vous avez voulu...
00:59:02 Comme l'a dit Brigitte, il y a quelque chose
00:59:04 qui a été réactivé à ce moment-là
00:59:06 en apprenant les échymoses
00:59:08 de votre enfance. Et vous avez voulu...
00:59:10 C'est la petite fille qui a voulu protéger sa maman.
00:59:12 - Oui, c'est ça. Mais mes deux
00:59:14 autres soeurs ne me le pardonnent pas.
00:59:16 Elles m'ont dit... Une m'a dit
00:59:18 qui est très pieuse, "Je te pardonne,
00:59:20 mais je n'oublie pas."
00:59:22 - Oui. Mais qu'est-ce que...
00:59:24 - Il y a quelque chose de cassé. Les deux autres, c'est terminé.
00:59:26 - Mais encore vos soeurs...
00:59:28 Qu'est-ce qu'elles ne vous pardonnent pas d'avoir
00:59:30 fait venir la gendarmerie ? - D'avoir fait
00:59:32 venir les gendarmes, d'avoir que maman
00:59:34 se soit fait humilier par une infirmière,
00:59:36 d'être déshabillée, d'avoir mis la parole
00:59:38 de pas de poids en doute.
00:59:40 Et c'est très dur. Je leur ai
00:59:42 demandé de m'excuser. J'ai dit, "Mais il y a
00:59:44 quelque chose qui est cassé." - Marianne,
00:59:46 je crois que dans cette
00:59:48 situation-là,
00:59:50 la réalité,
00:59:52 c'est ce que vous racontez,
00:59:54 mais la véritable
00:59:56 cause de
00:59:58 ces conflits familiaux, elle est
01:00:00 ailleurs. C'est-à-dire que vos soeurs
01:00:02 ne supportent pas ce que votre
01:00:04 mère vient de vivre, c'est-à-dire
01:00:06 cet AVC, et peut-être qu'elle est tombée
01:00:08 ou je ne sais quoi. Enfin bon, bref, en tout cas.
01:00:10 Et donc, elles vont
01:00:12 dévier, si je puis dire,
01:00:14 leur souffrance par rapport à ce que votre
01:00:16 mère traverse. Et
01:00:18 quoi de mieux que de trouver
01:00:20 le bouc émissaire ? Et qui est le bouc émissaire
01:00:22 dans l'histoire ? C'est vous.
01:00:24 Votre mère et votre vieux-père,
01:00:26 ils vous ont pardonné ?
01:00:28 - Alors, oui,
01:00:30 puisque j'y suis retournée, je suis allée
01:00:32 même vivre après l'AVC chez eux quelques jours
01:00:34 pour soutenir ma maman.
01:00:36 Et ça se passait très très bien avec Papou.
01:00:38 Enfin, ça s'est passé
01:00:40 après l'intervention
01:00:42 des gendarmes. Oui, je suis retournée,
01:00:44 on riait ensemble,
01:00:46 je les aidais.
01:00:48 Enfin, tout ça.
01:00:50 Et puis, mes deux autres soeurs,
01:00:52 mes trois autres soeurs ne vivent pas dans la région
01:00:54 dans laquelle nous vivons avec ma soeur aînée.
01:00:56 Et elles,
01:00:58 elles sont jamais là, en fait. Elles arrivent une fois
01:01:00 de temps en temps. Et lorsqu'elles sont revenues,
01:01:02 elles ont remonté le bourrichon
01:01:04 et j'ai entendu, j'ai lu
01:01:06 des choses comme quoi Papou
01:01:08 me tolérait qu'il le faisait
01:01:10 pour maman, alors que
01:01:12 lorsqu'on se voit, c'est "Bonjour, je t'aime,
01:01:14 oui, bisous, ça va". - Non mais,
01:01:16 Marianne, je crois vraiment que vous compreniez
01:01:18 que vous êtes le bouc émissaire de l'histoire
01:01:20 et que vous êtes celle par qui
01:01:22 le malheur est arrivé, plutôt que
01:01:24 de prendre conscience
01:01:26 que votre mère,
01:01:28 elle est âgée, elle a 89 ans,
01:01:30 elle a subi un AVC, je ne sais pas si c'est grave
01:01:32 ou pas, ou est-ce que... - Non, non,
01:01:34 il n'y a qu'une complication d'aphasie, c'est tout.
01:01:36 Mais ce qui m'a énervée aussi,
01:01:38 c'est que c'est moi qui l'ai découverte en l'appelant
01:01:40 à maman, parce que mes fameuses soeurs, là, qui sont
01:01:42 loin, moi je l'appelle tous les jours, maman,
01:01:44 et je vais la voir,
01:01:46 et ça fait déjà trois heures
01:01:48 lorsque je l'ai appelée, que j'ai constaté,
01:01:50 et les autres... - Votre témoignage confirme
01:01:52 bien ce que je dis, c'est que
01:01:54 toutes ces soeurs sont en train
01:01:56 de prendre conscience que leur maman n'est pas
01:01:58 immortelle, et
01:02:00 ça crée des tas de...
01:02:02 ça remonte, beaucoup de
01:02:04 douleurs, beaucoup de jalousie,
01:02:06 beaucoup de colère,
01:02:08 et peut-être que vous êtes peut-être un peu
01:02:10 celle qui est peut-être la plus proche de votre
01:02:12 mère... - Je suis la dernière,
01:02:14 je suis la dernière, j'habite à côté, voilà.
01:02:16 - Et vous êtes peut-être un peu la préférée de votre mère,
01:02:18 et elle vous en veut... - Non, non, il n'y a pas de
01:02:20 préférence, non, non, absolument pas. - Bon, bah, ce serait bien la seule
01:02:22 famille où il n'y a pas de préférence.
01:02:24 - Non, mais j'ai vécu avec elle des choses
01:02:26 assez dramatiques, avec mon géniteur,
01:02:28 et c'est la raison pour laquelle j'ai eu
01:02:30 des peurs. - En tout cas, Marianne,
01:02:32 vous êtes en train de subir
01:02:34 toute cette histoire
01:02:36 familiale
01:02:38 qui va malheureusement
01:02:40 durer, et il faut que vous
01:02:42 vous... il faut que vous arriviez à
01:02:44 vous éloigner de ça.
01:02:46 - Il faut que vous arrivez à leur pardonner
01:02:48 de ne pas vous pardonner.
01:02:50 - Est-ce que je peux me
01:02:52 pardonner et m'excuser à moi aussi ?
01:02:54 - Bien sûr,
01:02:56 vous, vous n'avez rien à vous reprocher, Marianne.
01:02:58 - Vous avez réagi, encore une fois,
01:03:00 même si on pourrait dire qu'effectivement
01:03:02 c'est votre passé qui vous a fait agir,
01:03:04 vous avez réagi comme
01:03:06 l'enfant d'un parent fragilisé
01:03:08 par la maladie qui cherche à protéger
01:03:10 son parent. Donc,
01:03:12 que je sache, vous n'avez rien fait contre
01:03:14 vos soeurs, vous n'avez pas cherché à nuire à vos soeurs,
01:03:16 vous n'avez pas cherché à nuire à votre
01:03:18 beau-père, vous avez cherché à protéger
01:03:20 votre mère. - C'est ça.
01:03:22 - Donc, après,
01:03:24 effectivement, que vos soeurs
01:03:26 l'entendent différemment, ou
01:03:28 que si elles se retrouvent mises
01:03:30 dans une forme de difficulté
01:03:32 face à ça, c'est
01:03:34 leur histoire. Et c'est pour ça que je vous dis,
01:03:36 d'une certaine manière, soulagez-vous.
01:03:38 Alors, pardonnez-vous, vous avez fait ce que
01:03:40 vous deviez faire, mais pardonnez-leur de ne pas vous
01:03:42 pardonner. - En fait, je crois
01:03:44 qu'il y a une chose importante à entendre, Marianne.
01:03:46 Il nous arrive à tous
01:03:48 parfois de faire mal, mais quand
01:03:50 on a fait mal parce qu'on a cru
01:03:52 vouloir bien faire, on a absolument
01:03:54 le droit de se pardonner. - Oui.
01:03:56 - Voilà. Allez, bon courage,
01:03:58 Marianne. Et puis, je pense, malheureusement,
01:04:00 que ça ne va pas s'arranger tout seul, cette histoire
01:04:02 de famille. On fait une petite pause,
01:04:04 on retrouve notre Love Conseil,
01:04:06 toujours les idées reçues sur
01:04:08 les croyances
01:04:10 qui concernent la sexualité normative.
01:04:12 - Eh bien, aujourd'hui, je vais émit...
01:04:24 je vais évoquer, pardon, les mythes
01:04:26 et les croyances qui sont plutôt masculines.
01:04:28 - Voilà.
01:04:30 - Ben oui, hein. Anne-Laure Buffet,
01:04:32 on a évoqué depuis lundi pas mal
01:04:34 de mythes
01:04:36 dans la sexualité. Hier, on parlait
01:04:38 justement de la sexualité reproductive.
01:04:40 Et aujourd'hui, je vais parler donc des
01:04:42 croyances masculines.
01:04:44 Notamment sur la taille du pénis.
01:04:46 Et c'est vrai que beaucoup
01:04:48 d'hommes, à cause de cette croyance
01:04:50 qu'il faut avoir un pénis le plus
01:04:52 puissant, le plus grand, le plus
01:04:54 long, le plus gros possible,
01:04:56 ben ils se sentent assez petits et développent
01:04:58 le complexe du vestiaire.
01:05:00 Alors, cela dit, c'est pas
01:05:02 complètement anodin, la taille du
01:05:04 pénis. Pour certaines femmes, c'est important,
01:05:06 pour d'autres, non. Ce qu'il faut quand même
01:05:08 juste rappeler, c'est que le vagin, ben d'abord,
01:05:10 c'est pas si profond que ça.
01:05:12 C'est 8 à 10 centimètres. Donc,
01:05:14 si vous en avez un qui fait
01:05:16 25 centimètres, il en restera
01:05:18 beaucoup dehors. Donc, c'est pas...
01:05:20 C'est pas forcément nécessaire.
01:05:22 Ensuite, la partie la plus sensible,
01:05:24 la plupart du temps, pour la
01:05:26 majorité des femmes, se trouve à peu près au niveau
01:05:28 du point G, même si, attention,
01:05:30 il y a des femmes qui aiment
01:05:32 qu'on aille toucher le col de l'utérus.
01:05:34 Mais bon, dans la majorité
01:05:36 des femmes, et en plus, beaucoup de femmes, de toute façon,
01:05:38 n'ont pas d'orgasme réellement
01:05:40 lors du
01:05:42 coït. Donc, tout ça n'est pas si important
01:05:44 que ça. Ensuite, ça dépend
01:05:46 des positions.
01:05:48 C'est vrai que la levrette est une
01:05:50 position qui est meilleure
01:05:52 pour donner du plaisir aux femmes, si vous avez un
01:05:54 sec qui n'est pas très long et surtout qui est
01:05:56 assez fin. Voilà, c'est important de le dire.
01:05:58 Et puis alors, un autre mythe
01:06:00 typiquement masculin, c'est un
01:06:02 homme qui dit toujours
01:06:04 qu'il a besoin de faire l'amour tout le temps.
01:06:06 Ça fait partie d'une croyance masculine
01:06:08 très forte. - Et que les femmes acceptent.
01:06:10 - Et que les femmes acceptent. Alors, ça, ça les
01:06:12 arrange bien, de croire ça.
01:06:14 C'est vrai que depuis longtemps, l'homme avait le droit
01:06:16 d'accomplir son devoir conjugal.
01:06:18 Mais en fait, le besoin de faire l'amour n'existe
01:06:20 pas. On a besoin de dormir, on a besoin
01:06:22 de manger, on a besoin de boire pour survivre.
01:06:24 Mais on n'a pas besoin
01:06:26 de faire l'amour. Même si, bien sûr,
01:06:28 on n'a pas tous les mêmes besoins,
01:06:30 les mêmes envies sexuelles.
01:06:32 Et que quand on a vraiment
01:06:34 beaucoup d'envie de faire l'amour,
01:06:36 autant essayer de trouver une femme qui
01:06:38 aime ça aussi. Mais
01:06:40 je pense que c'est important que les hommes parlent
01:06:42 plutôt de leur désir que de leur
01:06:44 besoin. Ça évitera déjà beaucoup
01:06:46 de problèmes
01:06:48 dans les couples. - Je suis bien d'accord.
01:06:50 Je suis bien d'accord et c'est vrai que
01:06:52 on l'entend encore beaucoup.
01:06:54 On entend encore beaucoup de femmes
01:06:56 qui
01:06:58 acceptent, et j'aurais tendance
01:07:00 à dire plutôt se soumettre
01:07:02 aux demandes de
01:07:04 relation sexuelle de leur conjoint, en disant
01:07:06 "Oui, mais il a des gros besoins."
01:07:08 Ben non, il n'a pas de
01:07:10 gros besoins. Il a peut-être
01:07:12 énormément de désirs, c'est peut-être
01:07:14 à discuter avec lui, mais
01:07:16 il ne peut pas avoir de gros besoins,
01:07:18 ça n'existe pas.
01:07:20 - En tout cas, on peut l'entendre
01:07:22 au sens de "besoin" comme on a
01:07:24 besoin de
01:07:26 je ne sais pas moi, de s'amuser,
01:07:28 mais il ne va pas mourir
01:07:30 si on ne lui fait pas l'amour.
01:07:32 - Non, il ne l'est pas mis en danger.
01:07:34 - Il ne l'est pas mis en danger, voilà. C'est important.
01:07:36 David, bonjour.
01:07:38 - Bonjour. Bonjour Brigitte,
01:07:40 bonjour Anor. - Bonjour David. Alors, vous avez
01:07:42 reçu ce petit objet-là qui ressemble
01:07:44 à une sorte de grenouille,
01:07:46 tétard, je ne sais pas, mais en fait
01:07:48 c'est un coquering vibrant connecté
01:07:50 boule liaise de la marque Satisfyer
01:07:52 que l'on trouve sur l'enseigne
01:07:54 RueDesPlaisirs.com. Je vous laisse
01:07:56 le décrire. Vous direz que ça ressemble à quoi, vous, David ?
01:07:58 - C'est un coquering,
01:08:00 il est beaucoup plus épais au niveau du...
01:08:02 juste en dessous
01:08:04 du nombril, en fin de compte,
01:08:06 et c'est vrai qu'il est assez épais.
01:08:08 J'ai mis un bon moment
01:08:10 à m'en servir parce que c'est vrai que
01:08:12 ça ne nous a pas très attirés
01:08:14 au début et en fin de compte, on l'a
01:08:16 ici une fois et ça s'est très bien passé.
01:08:18 - Oui, il est
01:08:20 vibrant. - Il est tout à fait
01:08:22 vibrant, il a plusieurs vitesses.
01:08:24 Il a plusieurs vitesses, dont
01:08:26 une qui est assez forte.
01:08:28 Donc on n'a pas utilisé la puissance maximum
01:08:30 mais c'est vrai qu'un jour, en rigolant,
01:08:32 on l'a pris en... plus en rigolant
01:08:34 qu'en voulant faire un exploit sexuel
01:08:36 lors d'un Andromaque
01:08:38 et ça s'est super
01:08:40 bien passé. - Donc elle était sur vous,
01:08:42 c'est ça ? - Oui, ça tout à fait.
01:08:44 - Et du coup, elle a bien profité de la vibration
01:08:46 du coquering, j'imagine.
01:08:48 - Tout à fait, c'est vrai qu'un fois
01:08:50 il est "pour nous", il est fait
01:08:52 pour cette position-là et pas pour les autres.
01:08:54 - On se voit bien, maintenant,
01:08:56 je suis très calme, mais
01:08:58 j'essayais de voir le truc de
01:09:00 vibration, là, et...
01:09:02 Il y a de quoi faire.
01:09:04 - Il était...
01:09:06 C'est un instrument assez sympa.
01:09:08 - Oui, il est un peu ce qu'il près.
01:09:10 - Alors le petit point
01:09:12 rouge, c'est que pour le charger,
01:09:14 c'est vrai que le système de chargement n'est pas
01:09:16 au top, puisque c'est légèrement
01:09:18 aimanté et ça se défait tout le temps.
01:09:20 Sinon, l'objet en lui-même
01:09:22 est sympa pour cette position.
01:09:24 - Oui, c'est vrai qu'ils sont tous maintenant
01:09:26 pratiquement rechargeables
01:09:28 sur... avec
01:09:30 notre prise
01:09:32 qui recharge le téléphone
01:09:34 ou sur l'ordinateur, et c'est vrai qu'il faut bien le caler
01:09:36 pour que ça reste branché.
01:09:38 Mais bon, ça c'est...
01:09:40 - C'est embêtant, j'arrive plus à l'éteindre.
01:09:42 - Il faut appuyer longtemps.
01:09:44 - Faut qu'il se décharge.
01:09:46 - C'est un métier, Anne-Laure.
01:09:48 - Ah, ça y est, c'est fini.
01:09:50 - Très bien.
01:09:52 En tout cas, il est assez
01:09:54 perfectionné, puisqu'on peut l'utiliser
01:09:56 aussi avec son téléphone.
01:09:58 - Dans l'eau ?
01:10:00 - Dans l'eau, oui, il est waterproof,
01:10:02 il est connecté,
01:10:04 bon, voilà. Et puis,
01:10:06 l'avantage de ces
01:10:08 objets, les coquerings vibrants,
01:10:10 c'est que l'homme et la femme peuvent
01:10:12 en profiter en même temps.
01:10:14 - C'est sympa.
01:10:16 - C'est sympa. Quelle note vous lui donnez ?
01:10:18 - 8.
01:10:20 - 8 sur 10, c'est une bonne note.
01:10:22 Vous vouliez dire, pardon, je vous ai coupé.
01:10:24 - Non, c'est au premier abord, c'est vrai que ça nous
01:10:26 a paru très gros,
01:10:28 très bizarre pour s'en servir et
01:10:30 de le sortir pendant l'acte, mais on s'en
01:10:32 compte, sur une petite
01:10:34 plaisanterie, on l'a pris et ça s'est
01:10:36 très bien passé. Et depuis, on l'a repris deux, trois fois.
01:10:38 - Eh bien, continuez
01:10:40 à vous amuser avec, il n'y a pas de problème.
01:10:42 - Merci beaucoup, Brigitte.
01:10:44 - C'est moi qui vous remercie de l'avoir testé pour nous. Merci, David.
01:10:46 Gaëlle est avec nous
01:10:48 maintenant. Bonjour, Gaëlle. - Oui,
01:10:50 bonjour, Brigitte, bonjour, Anne-Laure.
01:10:52 - Bonjour, Gaëlle.
01:10:54 - Alors, moi, je voulais vous parler
01:10:56 du sujet, donc
01:10:58 le pardon. - Oui.
01:11:00 - Donc, moi, j'ai pardonné
01:11:02 en gros à mon passé, mais en priorité
01:11:04 à ma mère.
01:11:06 Voilà, parce que c'était
01:11:08 quand j'ai perdu mon père.
01:11:10 Elle est devenue
01:11:12 alcoolique et elle s'est effondrée,
01:11:14 en fait. Elle n'a pas réussi à
01:11:16 dépasser le deuil. - Et vous saviez quel âge
01:11:18 quand vous perdez votre père ?
01:11:20 - J'avais huit ans. - Oui, donc vous aviez
01:11:22 encore besoin d'elle. - Oui,
01:11:24 c'est ça. Et en fait,
01:11:26 il faut savoir que c'était le
01:11:28 troisième enfant de la famille
01:11:30 pour mes grands-parents.
01:11:32 Donc, en fait, tout le monde était effondré
01:11:34 et personne...
01:11:36 - Vous voulez dire que vos grands-parents, c'est le
01:11:38 troisième fils qu'ils perdaient.
01:11:40 - Oui, en effet. - Oui, donc ça faisait
01:11:42 beaucoup et du coup,
01:11:44 tout le monde
01:11:46 n'a pas su gérer, en tout cas,
01:11:48 la petite fille que j'étais à l'époque.
01:11:50 Et voilà, il a fallu
01:11:52 que... Enfin, avec les années,
01:11:54 j'ai compris
01:11:56 qu'il fallait que je pardonne pour pouvoir
01:11:58 vivre une vie d'adulte
01:12:00 saine
01:12:02 et libérée
01:12:04 de tous ces traumas, quoi.
01:12:06 - Sinon, vous restiez dans
01:12:08 ce que Brigitte évoquait au début
01:12:10 d'émission, la tristesse ou la colère.
01:12:12 - Oui, c'est ça.
01:12:14 Exactement. La tristesse,
01:12:16 tous les blessures
01:12:18 qu'on peut avoir, parce que j'étais rejetée,
01:12:20 j'étais abandonnée
01:12:22 par rapport à tout ce que ma mère m'a
01:12:24 fait subir, puisque j'ai pris
01:12:26 son rôle, en fait, à partir
01:12:28 des 8 ans quand mon père est décédé,
01:12:30 j'ai pris son rôle totalement.
01:12:32 - Vous avez été un enfant
01:12:34 parentifié. - Oui.
01:12:36 Oui, on peut dire ça.
01:12:38 - Un enfant
01:12:40 thérapeute, comme dit Samuel.
01:12:42 - Oui, un enfant thérapeute.
01:12:44 - Oui, après,
01:12:46 encore une fois, j'avais demandé de l'aide,
01:12:48 mais personne n'était en capacité
01:12:50 de le faire, et tout ça, je l'ai compris,
01:12:52 mais il y a quelques années maintenant...
01:12:54 - Mais est-ce que, Gaëlle,
01:12:56 à partir du moment où vous lui avez
01:12:58 pardonné, est-ce que vous avez eu l'impression, justement,
01:13:00 qu'il y avait quelque chose qui vous a
01:13:02 permis de grandir d'un seul coup ?
01:13:04 - Ah oui. En tout cas,
01:13:06 moi, oui. Vraiment, ça m'a
01:13:08 permis de grandir
01:13:10 et d'être en paix, en fait.
01:13:12 - Oui, parce que c'est ça
01:13:14 que je crois qui peut être intéressant
01:13:16 dans votre témoignage pour tous ceux qui nous écoutent, c'est qu'à
01:13:18 un moment donné, au départ,
01:13:20 on reste en effet dans la colère, dans la
01:13:22 tristesse et dans la rancœur aussi.
01:13:24 On en veut à sa mère
01:13:26 aussi parce que
01:13:28 c'est plus facile aussi de lui en vouloir
01:13:30 que de lui pardonner,
01:13:32 il faut bien le dire. Et puis, à un moment,
01:13:34 on arrive à pardonner
01:13:36 parce qu'on sait que chacun fait ce qu'il peut
01:13:38 et que finalement, elle n'a pas pu faire autrement
01:13:40 sans doute.
01:13:42 Et puis, à ce moment-là,
01:13:44 vous libérez aussi
01:13:46 la petite fille qui est en vous et vous
01:13:48 grandissez tout simplement.
01:13:50 - Vous avez pu en parler avec elle ?
01:13:52 - On a perdu Gaëlle, mais
01:13:54 on va essayer de la retrouver.
01:13:56 C'est important de pouvoir
01:13:58 se prendre conscience qu'à un moment donné,
01:14:00 c'est vrai qu'il faut se libérer
01:14:02 de tout ça.
01:14:04 - Gaëlle ?
01:14:06 - Oui, c'est bon, désolé, c'est à couper,
01:14:08 je ne sais pas.
01:14:10 - Vous avez pu en parler avec votre mère ?
01:14:12 - Non, vraiment pas.
01:14:14 C'était...
01:14:16 En fait, jusqu'à la fin
01:14:18 de sa vie, elle n'a pas du tout
01:14:20 passé le deuil, elle s'est détruite
01:14:22 toute sa vie, en fait.
01:14:24 Et...
01:14:26 Donc, elle a subi des choses atroces.
01:14:28 Maintenant, avec le recul,
01:14:30 je me rends bien compte
01:14:32 que pour elle,
01:14:34 c'était impossible de...
01:14:36 Elle n'avait pas la force en tout cas
01:14:38 de dépasser ça. Mais je n'ai jamais pu
01:14:40 en parler avec elle, en tout cas.
01:14:42 - Et vous ?
01:14:44 Aujourd'hui, vous êtes mariée,
01:14:46 vous êtes en couple, vous avez des enfants...
01:14:48 - Oui, oui,
01:14:50 tout à fait. Je suis mariée,
01:14:52 j'ai deux grands-enfants,
01:14:54 et c'est aussi pour ça
01:14:56 que c'est pour eux que j'ai aussi baissé...
01:14:58 Parce que je me suis
01:15:00 construite avec des barrières pour me protéger.
01:15:02 En étant enfant, je me suis vraiment protégée
01:15:04 contre l'agression
01:15:06 de la vie. Enfin, pour moi, c'était comme ça.
01:15:08 C'était vraiment une agression.
01:15:10 Et à un moment donné,
01:15:12 dans ma vie, il a fallu que je les baisse.
01:15:14 J'ai décidé de les baisser sous le barrière
01:15:16 pour pouvoir affronter
01:15:18 ces blessures et pouvoir en guérir.
01:15:20 - Bien sûr.
01:15:22 Et puis, ça évite aussi que vous répétiez
01:15:24 avec vos enfants,
01:15:26 parce que c'est un risque de répéter
01:15:28 un schéma familial
01:15:30 ou parental,
01:15:32 justement, de ce que vous évoquiez
01:15:34 tout à l'heure, de parentaliser
01:15:36 les enfants, c'est-à-dire leur donner
01:15:38 finalement le rôle du thérapeute
01:15:40 pour reprendre le titre.
01:15:42 D'ailleurs, je vous invite à lire
01:15:44 ce livre de Samuel Dock
01:15:46 qui s'appelle "L'enfant thérapeute".
01:15:48 C'est une histoire à la fois différente et à la fois
01:15:50 similaire. C'est-à-dire que, tout comme vous,
01:15:52 Samuel raconte son histoire dedans
01:15:54 et raconte le moment
01:15:56 où il est obligé d'être
01:15:58 le parent thérapeute
01:16:00 de sa propre mère qui est en difficulté.
01:16:04 - Et Gaëlle, il y a une chose quand même
01:16:06 dans cette histoire qui est positive,
01:16:08 c'est qu'au fond, votre mère,
01:16:10 en s'effondrant comme ça,
01:16:12 vous a permis de vous rendre compte,
01:16:14 enfant, que vous pouviez, vous,
01:16:16 être solide.
01:16:18 - Ah mais totalement !
01:16:20 Moi, je le dis
01:16:22 très souvent et quand je parle
01:16:24 de mon histoire, j'aurais très bien pu
01:16:26 mal tourner X fois
01:16:28 par des mauvaises
01:16:30 fréquentations ou dans l'alcool
01:16:32 ou, enfin, j'en sais rien.
01:16:34 Mais j'ai toujours refusé d'être
01:16:36 dépendante de quoi que ce soit, en fait.
01:16:38 - Vous aviez qui comme adulte
01:16:40 autour de vous parce que les grands-parents
01:16:42 ont absent, la mère absente ?
01:16:44 - Après, il y avait les amis,
01:16:46 ils étaient beaucoup entourés.
01:16:48 Il y avait les amis proches aussi,
01:16:50 mais en fait, ils ont tous été tellement
01:16:52 effondrés
01:16:54 et dépassés par
01:16:56 la mort de mon père
01:16:58 et l'histoire de ma mère,
01:17:00 de la façon dont elle vivait ça,
01:17:02 en fait, ils étaient totalement dépassés.
01:17:04 - Mais vous avez
01:17:06 forcément eu des adultes qui ont servi
01:17:08 de tuteurs, je sais pas, peut-être une institutrice,
01:17:10 un voisin ?
01:17:12 - Ben, franchement,
01:17:14 ou alors, je ne l'ai pas
01:17:16 conscientisé parce qu'au niveau, même au niveau
01:17:18 scolaire, c'était... Comme je
01:17:20 surveillais ma mère, que je venais
01:17:22 pas souvent à l'école, puisque je surveillais ma mère
01:17:24 qui était dans un état alcoolisé
01:17:26 catastrophique et que j'avais peur,
01:17:28 en plus, elle prenait des médicaments,
01:17:30 donc souvent, je la surveillais pour...
01:17:32 - D'accord, mais qu'est-ce que...
01:17:34 Enfin, je sais pas, vous étiez... Vous alliez
01:17:36 dans la nature, vous aviez un animal,
01:17:38 vous aviez...
01:17:40 - J'avais des animaux. Oui, c'est ça.
01:17:42 J'avais des animaux. J'avais des chiens.
01:17:44 - D'accord. Et ben voilà, vous avez eu...
01:17:46 - Donc, il y a eu un support.
01:17:48 - Oui. Non, mais c'est important parce qu'il y a
01:17:50 toujours quelque chose à quoi se raccroche
01:17:52 un enfant. Ou alors,
01:17:54 il tombe... - Il s'effondre.
01:17:56 - Il s'effondre. - Il y a pas le quelque chose, il s'effondre.
01:17:58 - Mais le chien, je l'entends souvent,
01:18:00 et c'est pas moi qui vais vous dire le contraire,
01:18:02 c'est un vrai support, parce que là,
01:18:04 vous avez de l'affection à 100%.
01:18:06 - Oui, c'est ça.
01:18:08 C'est qu'avec les chiens,
01:18:10 les animaux, en général,
01:18:12 ils nous apportent de l'amour inconditionnel,
01:18:14 ils tombent pas dans le jugement,
01:18:16 et puis voilà, tout simplement.
01:18:18 - Et vous pouviez aller chercher la tendresse
01:18:20 dont vous aviez besoin en tant qu'enfant
01:18:22 entre leurs pattes.
01:18:24 - Et de la protection.
01:18:26 - Oui, c'est ça, tout à fait.
01:18:28 - Et bien bravo,
01:18:30 merci Gaëlle.
01:18:32 - Avec grand plaisir.
01:18:34 Et je vais regarder pour le livre.
01:18:36 Merci beaucoup en tout cas.
01:18:38 - Je vous en prie.
01:18:40 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant,
01:18:42 toujours sur Sud Radio 0826 300 300.
01:18:44 - Réservé aux adultes.
01:18:46 - 14h-16h,
01:18:48 Brigitte Laé, Sud Radio.
01:18:50 - C'est Anne-Laure Buffet qui est avec nous,
01:18:52 vous êtes thérapeute et auteur
01:18:54 de nombreux livres, notamment
01:18:56 "L'amitié" aux éditions Héro, un très joli livre sur l'amitié.
01:18:58 Il n'y a pas beaucoup de livres sur l'amitié,
01:19:00 je peux vous le conseiller si vous avez envie de mieux
01:19:02 comprendre ce qu'est l'amitié.
01:19:04 Et puis on va conclure avec Patti.
01:19:06 Bonjour Patti.
01:19:08 - Oui, bonjour Anne-Laure Buffet, bonjour Brigitte.
01:19:10 - Bonjour Patti. - Bonjour.
01:19:12 - Alors, c'est aussi vis-à-vis de votre mère
01:19:14 que la question du pardon s'est posée,
01:19:16 je crois.
01:19:18 - Oui, alors moi j'ai eu
01:19:20 une enfance,
01:19:22 comme je disais, j'ai grandi dans un
01:19:24 bar, dans un café,
01:19:26 et ma mère était occupée, bien sûr,
01:19:28 au café, puis elle avait
01:19:30 mes frères
01:19:32 un petit peu plus âgés que moi
01:19:34 à s'occuper du mois le dernier,
01:19:36 ensuite elle avait un jardin, elle avait des poules,
01:19:38 elle avait des lapins, enfin voilà.
01:19:40 Donc très très très occupée,
01:19:42 et donc moi j'ai été livrée un peu à moi-même.
01:19:44 - Oui, et puis être livrée à soi-même dans un café,
01:19:46 c'est pas forcément l'univers
01:19:48 le plus paisible et le plus
01:19:50 sain pour une petite fille, c'est sûr.
01:19:52 - Oui, tout à fait, après
01:19:54 j'habitais un petit village et du coup
01:19:56 il n'y avait pas trop de risques, mais bon.
01:19:58 Ceci dit, quand moi j'ai eu
01:20:00 mes propres enfants, bien évidemment j'ai fait l'inverse
01:20:02 de ce que ma mère
01:20:04 avait fait, très très
01:20:06 rigoureuse sur le sommeil,
01:20:08 voilà, très proche de mes enfants,
01:20:10 et
01:20:12 ensuite ma mère est décédée,
01:20:14 j'avais une trentaine d'années,
01:20:16 à 76 ans, parce qu'elle m'a eu à 40 ans,
01:20:18 donc elle est décédée, pour moi,
01:20:20 j'étais jeune, et ensuite
01:20:22 quand elle est décédée, du coup
01:20:24 je lui en ai voulu d'avoir,
01:20:26 j'ai fait un petit peu le bilan sur ma vie,
01:20:28 parce qu'à ce moment-là j'ai divorcé,
01:20:30 et donc j'ai fait le bilan
01:20:32 et je lui en ai voulu
01:20:34 d'avoir choisi d'avoir un café,
01:20:36 de s'occuper au café,
01:20:38 d'avoir le jardin, d'avoir les animaux,
01:20:40 je disais "mais elle était où ma place,
01:20:42 pourquoi elle a fait tout ça, pourquoi elle ne peut pas occuper de moi ?"
01:20:44 - Donc vous l'avez voulu quand elle s'en va, en quelque sorte ?
01:20:46 - Voilà, tout à fait,
01:20:48 en gros quand elle est partie,
01:20:50 je lui en ai voulu, parce que je l'aimais beaucoup,
01:20:52 je l'idolâtrais même, c'est après que j'ai dit
01:20:54 "mais en fait, quand même, qu'est-ce que c'est,
01:20:56 cette mère qui laisse son enfant
01:20:58 dans la rue, errer
01:21:00 jusqu'à tard le soir,
01:21:02 à deux ans, je traînais partout
01:21:04 dans le village, jusqu'à 11h30,
01:21:06 et du coup je lui en ai voulu,
01:21:08 et en faisant...
01:21:10 - Et vous savez que ça a peut-être été un phénomène
01:21:12 psychique positif,
01:21:14 parce que finalement,
01:21:16 vous l'avez bien dit,
01:21:18 elle était un peu
01:21:20 sur un piédestal, votre mère,
01:21:22 donc quand elle meurt, forcément
01:21:24 vous auriez pu vous effondrer,
01:21:26 et en lui en voulant,
01:21:28 vous ne vous êtes pas effondrée.
01:21:30 - Oui, c'est possible, oui.
01:21:32 - C'est un mécanisme de défense.
01:21:34 - Excusez-moi, mais votre père, il était où ?
01:21:36 - Il existait, bien sûr,
01:21:40 mais il n'était pas présent au niveau d'éducation,
01:21:42 et câlin, je n'avais pas de câlin,
01:21:44 de la vie, à part de l'un ni de l'autre,
01:21:46 pas de tendresse, pas d'amour, je ne savais pas tout ça.
01:21:48 - Mais vous viviez,
01:21:50 vos parents vivaient ensemble ?
01:21:52 - Oui, bien sûr.
01:21:54 - Donc c'est votre mère et votre père
01:21:56 qui vous laissaient dans la rue, qui vous laissaient...
01:21:58 - Oui, oui, mais c'est vrai que mon père
01:22:00 n'était pas présent.
01:22:02 - Il me semble que vous avez écrit un livre intéressant sur les mères.
01:22:04 - Oui.
01:22:06 - Les mères qui blessent, oui.
01:22:08 - C'est pour
01:22:10 renforcer encore
01:22:12 ce que dit Brigitte, et je pense qu'elle a
01:22:14 parfaitement raison, c'est un mécanisme de protection
01:22:16 qui s'est mis en place au moment du décès de votre mère,
01:22:18 et où pour...
01:22:20 - Oui, c'est possible que de lui en vouloir.
01:22:22 - Pour vous permettre de vous détacher
01:22:24 et traverser la période de deuil
01:22:26 que vous aviez à traverser,
01:22:28 en fait,
01:22:30 vous lui en voulez, vous vous autorisez
01:22:32 à lui en vouloir, là où vous auriez pu lui en vouloir
01:22:34 beaucoup plus jeune,
01:22:36 et avoir été assez présente pour vous,
01:22:38 vous vous autorisez à lui en vouloir à ce moment-là.
01:22:40 - Oui, tout à fait.
01:22:42 - Et comme ça, c'est plus facile de la perdre.
01:22:44 - C'est possible, oui, c'est possible.
01:22:46 Mais après, voilà, une fois
01:22:48 que j'ai fait tout ce bilan,
01:22:50 et puis la vie étant, voilà, avancée,
01:22:52 j'ai pris de l'âge, et je lui ai pardonné.
01:22:54 Mais j'ai pas été bien
01:22:56 après, longtemps après, j'ai pas été bien,
01:22:58 et du coup j'ai fait un peu
01:23:00 de mémoire cellulaire,
01:23:02 j'ai travaillé un petit peu là-dessus, vite fait,
01:23:04 et c'est là que j'ai dit, mais non,
01:23:06 mais quand même, voilà,
01:23:08 je lui pardonne, quoi, en fait, je l'ai dit,
01:23:10 même à mon père, je lui pardonne, je l'ai pardonné.
01:23:12 En fait, je l'ai dépardonné.
01:23:14 - Tous les deux ?
01:23:16 - Les deux. - Votre père est encore en vie ?
01:23:18 - Non, les deux sont décédés.
01:23:20 - Et il est parti après, ou avant votre mère ?
01:23:22 - Oui, il est parti,
01:23:24 quelques années après, oui, tout à fait.
01:23:26 - Mais je crois qu'il y a quelque chose d'essentiel
01:23:28 à dire, pas forcément pour vous, hein, Patti,
01:23:30 parce que je crois pas que vous ayez
01:23:32 tellement voulu à votre mère,
01:23:34 parce qu'on voit bien qu'il y a eu
01:23:36 un mécanisme de défense qui s'est mis en place.
01:23:38 Mais j'entends quand même beaucoup,
01:23:40 et vous les entendez aussi,
01:23:42 vos patients, Anne-Laure Buffet,
01:23:44 de gens qui vont
01:23:46 en vouloir à leurs parents pour des tas de choses.
01:23:48 En fait, je crois que
01:23:50 les parents, ils font ce qu'ils peuvent.
01:23:52 Alors après, quiconque
01:23:54 en veuille à un parent qui nous a
01:23:56 tapé, humilié,
01:23:58 violenté, violé,
01:24:00 bien sûr.
01:24:02 Mais après, ben,
01:24:04 beaucoup de parents, ils font ce qu'ils peuvent.
01:24:06 - C'est ce que je me suis dit.
01:24:08 J'ai dit, elle a fait ce qu'elle a pu, quoi,
01:24:10 avec la vie qu'elle a eue, la pauvre.
01:24:12 C'était pas sa volonté,
01:24:14 c'était comme ça, c'était la vie qu'elle avait eue.
01:24:16 - Et puis, on apprend pas à être parent.
01:24:18 Et encore aujourd'hui, vous savez,
01:24:20 il y a plein de parents qui font
01:24:22 aussi, pas ce qu'il faut,
01:24:24 mais qui font de ce qu'ils peuvent, quoi.
01:24:26 - Tout à fait. On fait ce qu'on peut, avec ce qu'on a, quoi.
01:24:28 - En plus, les enfants,
01:24:30 tous les enfants,
01:24:32 ont ce fantasme que leurs parents
01:24:34 sont parfaits.
01:24:36 Et si le fantasme,
01:24:38 si cette idéalisation
01:24:40 ne trouve pas un contrepoint
01:24:42 réel pendant la construction de l'enfant,
01:24:44 ils vont évoluer avec ça. Et le jour où
01:24:46 ils sont confrontés à la réalité, qui est que
01:24:48 les parents sont imparfaits,
01:24:50 c'est pas pour autant qu'ils sont maltraitants,
01:24:52 mais que les parents sont imparfaits,
01:24:54 les enfants se mettent à leur en vouloir
01:24:56 cette imperfection.
01:24:58 Et parce qu'ils sont, quelque part,
01:25:00 déçus.
01:25:02 Mais pour revenir
01:25:04 à vous, votre mère, très certainement,
01:25:06 c'est intéressant que vous ayez vraiment focalisé
01:25:08 votre colère
01:25:10 sur votre mère, et au moment de son décès.
01:25:12 - Oui.
01:25:14 Je pense qu'elle a raison, Brigitte.
01:25:16 Elle m'a bien aidée, en tout cas, à passer le temps.
01:25:18 Je lui ai beaucoup, beaucoup fait.
01:25:20 - Et puis aujourd'hui, je pense que vous êtes en paix,
01:25:22 et vous savez reconnaître que
01:25:24 peut-être grâce au fait que vous avez
01:25:26 un peu traîné, si je puis dire, dans ce café,
01:25:28 vous avez appris la vie assez tôt.
01:25:30 Certainement que ça vous a développé
01:25:32 une attitude psychologique
01:25:34 supérieure aux autres,
01:25:36 parce que quand vous rencontrez plein de gens dans un café,
01:25:38 vous voyez le monde
01:25:40 avec toute sa diversité.
01:25:42 Les enfants hyper-protégés
01:25:44 ne savent pas décoder
01:25:46 vite. - Ils sont trop
01:25:48 protégés, les hyper-protégés.
01:25:50 - Encore une fois,
01:25:52 je ne suis pas en train de dire que votre mère a eu raison,
01:25:54 ce n'est pas ce que je veux dire, mais au fond,
01:25:56 de toute façon, notre passé, c'est notre passé.
01:25:58 Mieux vaut en voir
01:26:00 ce qu'on a pu en tirer de positif
01:26:02 que de voir ce qu'on en tire de négatif,
01:26:04 me semble-t-il. - Et j'en garde du positif.
01:26:06 - Oui, j'entends bien.
01:26:08 - Tout à fait.
01:26:10 Je trouve que finalement,
01:26:12 je m'en sors très bien,
01:26:14 psychologiquement, malgré certaines
01:26:16 défaillances, comme beaucoup de personnes.
01:26:18 Je m'en suis très bien sortie aussi.
01:26:20 - Il n'y a pas de souci. - Et vos frères et soeurs aussi ?
01:26:22 Ou pas ?
01:26:24 - Ils étaient plus âgés que moi.
01:26:26 - C'était des garçons en plus.
01:26:28 - Un garçon et une fille aussi, une fille aînée.
01:26:30 Après, c'était plus compliqué que ça.
01:26:32 Il y avait d'autres problèmes qu'eux ont rencontrés
01:26:34 que moi, je n'ai pas subi.
01:26:36 Mais c'était différent.
01:26:38 Pour parler de moi, eux,
01:26:40 je pense que non. Ils n'ont pas pardonné
01:26:42 certaines choses à ma mère ou à mon père.
01:26:44 - Parce qu'on voit souvent
01:26:46 Anne Lorby fait dans les fratrilles.
01:26:48 Il y en a un qui s'en sort bien, il y en a un qui s'en sort
01:26:50 pas bien, il y en a d'autres qui sont
01:26:52 ni bien ni pas bien.
01:26:54 Chacun va traverser ça
01:26:56 à sa façon et comme il peut.
01:26:58 - En tout cas, moi je garde vraiment
01:27:00 en mémoire ce que ma mère
01:27:02 m'a appris, c'est
01:27:04 de m'arracher dans la vie.
01:27:06 C'est quelque chose que...
01:27:08 de ne pas baisser les bras.
01:27:10 Jamais.
01:27:12 - C'est une belle transmission.
01:27:14 - Oui, oui.
01:27:16 Je trouve qu'au niveau de la volonté,
01:27:18 je suis très volontaire,
01:27:20 battante et c'est ce que j'ai gardé
01:27:22 de cette éducation-là
01:27:24 que j'ai eue.
01:27:26 - Vous pouvez dire "c'est ce que j'ai gagné".
01:27:28 Vous avez le droit, ça marche aussi.
01:27:30 - Oui, c'est ce que j'ai gagné.
01:27:32 C'est pour ça que je la remercie
01:27:34 à chaque fois. Je me dis "mon Dieu,
01:27:36 c'est vrai que si j'avais pas eu cette éducation-là,
01:27:38 je ne serais pas la femme forte
01:27:40 que je suis aujourd'hui".
01:27:42 - Il y a aussi votre tempérament.
01:27:44 il y a de l'éducation et puis il y a une petite part de vous.

Recommandations