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  • 24/05/2023
Une commune bretonne va accueillir un centre temporaire de 50 places pour les SDF venus d'Ile-de-France à partir du mois de septembre 2023.
Cette décision fait suite à la demande du ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin et le ministre du logement Olivier Klein. Le maire de la commune en Bruz en Bretagne conteste fortement cette décision.

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Transcription
00:00 Mathieu Croissando, vous vouliez nous raconter ce matin l'histoire d'un maire breton qui est sommet d'accueillir dans sa commune
00:08 des 100 domiciles fixes des SDF parisiens.
00:11 Oui, alors c'est un coup de gueule poussé par le maire de Brusse, une commune de 18 000 habitants au sud de Rennes,
00:16 qui a découvert, qui vient de découvrir en fait que sa commune allait accueillir un centre d'accueil temporaire de 50 places pour les SDF venus d'Île-de-France.
00:23 Alors le maire, il s'appelle Philippe Salmon, c'est un maire d'hiver gauche.
00:27 Selon lui, c'est très très curieux parce que le terrain qui a été choisi pour lui est pas bon, il joue sur la voie ferrée,
00:33 puis il est très pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds, mais surtout il déplore avoir été mis devant le fait accompli
00:39 après une annonce qui a été faite lundi soir pour un centre qui doit ouvrir au mois de septembre.
00:43 Et les habitants, eux, l'ont découvert carrément en lisant le journal.
00:46 Mais alors d'où vient cette idée d'un centre d'accueil en Bretagne pour des sans-abris parisiens ?
00:50 Alors la préfecture d'Île-et-Vilaine a expliqué hier que le ministre de l'Intérieur et le ministre du Logement,
00:56 donc Gérald Darmanin et Olivier Klein, ont demandé à une dizaine de préfets en région de créer des lieux d'accueil provisoires.
01:03 Il s'agit donc d'un dispositif national, pas seulement réservé à Brut ni à la Bretagne.
01:08 La préfecture a expliqué que ça se ferait sur la base du volontariat, autrement dit, il n'est pas question de délocaliser des SDF contre leur volonté.
01:14 C'est d'ailleurs le cas depuis 2021 dans un autre dispositif similaire, mais centré uniquement sur les demandeurs d'asile.
01:20 Il y a un rapport parlementaire qui vient de paraître et qui montre que ça fait plutôt la preuve de son utilité,
01:25 même si un quart des personnes concernées avaient refusé de quitter l'île de France.
01:28 Mais là, c'est une autre affaire, car ces sans-logis d'île de France, pour beaucoup, sont hébergés dans des hôtels parisiens.
01:34 Et ces hôtels ne souhaitent plus les accueillir. Pourquoi ? Parce qu'à ce profil, la Coupe du monde de rugby, et ce profil, les Jeux olympiques de 2024.
01:41 Et près de 5 000 places déjà auraient été supprimées. Ces hôtels ne préfèrent plus loger des sans-logis, mais plutôt loués à des touristes.
01:48 D'où l'idée du gouvernement de relancer cette initiative, un peu comme sur le modèle de ce qu'ils avaient fait pour les demandeurs d'asile.
01:54 - Qu'est-ce qui a caché la misère, évacué la misère pour que l'image de Paris soit belle pour les Jeux olympiques de 2024 ?
01:59 On parle des sans-logis, mais Marc, ça fait longtemps qu'on évoque ça tous les deux.
02:03 Le nombre de camps de sans-domicile fixe le long du périphérique parisien.
02:08 - Le long du périphérique, porte d'Italie, porte de Saint-Ouen, vous avez de véritables bidons vides qui sont en train de se construire sur le banc de Paris.
02:15 - Certaines associations, comme la Fondation Abbé Pierre, s'étonnent de la concordance de l'arrivée des Jeux olympiques et d'un programme qui vise à envoyer des migrants en province.
02:24 Ils se demandent si le gouvernement n'a pas voulu faire en sorte qu'il n'y ait plus de campements, puisqu'on parle de ces camps, avant que des millions de personnes arrivent en France.
02:31 Il y a d'autres associations qui disent que c'est de la dispersion, il ne s'agit pas de les mettre dans un bus et juste dans un sas d'accueil qui est à des centaines de kilomètres de Paris.
02:38 Il faut vraiment régler ce problème du logement d'urgence.
02:41 Je reviens à mon maire, le maire de Brue, Philippe Salman, un maire d'Ivergo, il a un centre d'accueil de 22 migrants, donc ce n'est pas quelqu'un qui est dans une logique,
02:49 vous savez, "not in my backyard", pas dans mon jardin, comme on dit pour des gens qui ne veulent pas avoir des problèmes chez eux.
02:53 Mais qu'est-ce qu'il dit ? Il dit que ce n'est pas à nous, élus brusois, d'expliquer la situation.
02:58 Les élus se sentent fragilisés dans leurs responsabilités, ça ne vous rappelle rien ? On se demande si le gouvernement a retenu les leçons de Saint-Brévent.

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