La parole aux Français du 11/05/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais
Transcript
00:00:00 Il est 14h, bonjour à tous, ravie de vous retrouver, c'est la parole aux Français qui démarre.
00:00:05 On commence par la parole à Augustin Donadieu pour le Flash Info, le journal. Bonjour Augustin.
00:00:09 Bonjour Clélie, bonjour à toutes et à tous.
00:00:11 Le parquet antiterroriste français ouvre une enquête au lendemain de l'attaque d'une synagogue sur l'île de Djerba.
00:00:17 Un franco-tunisien de 41 ans vivant à Marseille est décédé lors de cette attaque qui a fait 3 autres morts et 4 blessés.
00:00:24 Un hommage se tiendra à 18h à Paris, organisé par l'Union des étudiants juifs de France.
00:00:31 Bruno Le Maire demande un effort aux industriels. Il a réuni à la mi-journée les acteurs du secteur de la grande distribution à Bercy.
00:00:38 Le ministre a poussé les distributeurs et les industriels à rouvrir des négociations commerciales.
00:00:43 Il va également demander aux grands industriels de l'agroalimentaire de rogner sur leurs marges pour faire baisser les prix en rayon.
00:00:50 Si ces derniers refusent de négocier, le ministre s'est dit pré-employé tous les instruments à disposition, y compris l'instrument fiscal.
00:00:56 Des annonces qui vont dans le bon sens pour les distributeurs. Je vous propose de les écouter.
00:01:01 L'année dernière, on a renégocié 4 fois à la hausse. On voudrait maintenant que ce soit à la baisse pour que nos consommateurs en profitent.
00:01:06 Donc on a longuement discuté, débattu avec mes confrères et obtenu normalement une position forte du gouvernement.
00:01:12 Personne ne veut revenir sans pression autour de la table des négociations.
00:01:16 Bruno Le Maire vient nous dire qu'il va prendre des mesures très concrètes et il va les annoncer aux industriels dans une semaine.
00:01:22 Là, c'est nous qui demandons. De toute façon, nous aussi, pour nos consommateurs, on a envie que les prix baissent.
00:01:28 Ce n'est pas normal que les cours des matières premières redescendent.
00:01:32 Emmanuel Macron affiche sa solidarité sur Twitter avec le maire de Saint-Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique.
00:01:39 Ce dernier a décidé de démissionner suite à sa prise de position sur l'installation d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile dans sa commune.
00:01:47 Il fait l'objet de nombreuses menaces et son domicile a même été la cible d'un incendie criminel.
00:01:52 La Première ministre, Elisabeth Borne, promet de mieux protéger les élus et propose aux maires démissionnaires de le rencontrer la semaine prochaine.
00:02:00 Elle s'est exprimée.
00:02:02 Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien.
00:02:06 On va continuer à renforcer notre action pour intervenir plus tôt, pour pouvoir soutenir les maires, pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner.
00:02:16 Ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays et évidemment il faut qu'on soit très très vigilant sur ce sujet.
00:02:24 L'extrémisme il vaut des deux côtés et je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens,
00:02:32 c'est ce à quoi je veux m'employer ici, la main dans la main avec les élus locaux, c'est comme ça qu'on évitera ces montées d'extrémisme.
00:02:39 En France, en moyenne, un cambriolage a lieu toutes les deux minutes.
00:02:44 L'entreprise de vente et de location de trottinettes d'Anton Gisquet a été cambriolée cinq fois.
00:02:49 La dernière en date c'était le week-end dernier.
00:02:51 Ce chef d'entreprise est à bout, d'autant que l'auteur des deux derniers cambriolages a été identifié, placé en garde à vue, mais relâché.
00:02:58 Le chef d'entreprise menace de se faire justice lui-même, Olivier Madinier.
00:03:02 Sur cette vidéo filmée par une caméra de surveillance, on voit un homme voler une trottinette.
00:03:09 Il est rentré dans cette entreprise par le toit. L'homme est identifié par le propriétaire.
00:03:14 Il le signale à la police, mais le voleur sera relâché au bout de quelques heures.
00:03:19 La police m'a demandé si j'avais des empreintes et si j'avais de l'ADN.
00:03:25 Personnellement, non, je n'ai pas mon kit scientifique.
00:03:28 J'ai une belle vidéo, on le voit parfaitement bien, on le voit nous voler.
00:03:35 Je pensais que ce serait suffisant, mais à priori ce n'est pas suffisant.
00:03:38 Le cambrioleur est bien connu des services de police depuis des années.
00:03:42 Ce jeune patron est en colère et menace à demi-mot de se faire justice lui-même.
00:03:47 Je suis dans un état où ça ne pourra pas tenir indéfiniment.
00:03:51 Si à un moment donné, je vois que la police ne continue pas l'enquête,
00:03:56 si je vois que la police ne l'interpelle pas, si je vois que cette personne n'est pas jugée,
00:04:01 et je le saurais assez vite puisque je devrais être convoqué aussi,
00:04:04 s'il n'y a rien de tout ça, honnêtement, on fera différemment.
00:04:07 En deux ans et demi, cette entreprise a été cambriolée à cinq reprises,
00:04:11 au moins deux fois par l'homme de la vidéo et pour un préjudice total avoisinant les 80 000 euros.
00:04:18 Et on finit ce journal avec un acte héroïque aux Etats-Unis.
00:04:22 Un sans domicile fixe a sauvé la vie d'un nourrisson.
00:04:25 Cela s'est passé aux Etats-Unis le 1er mai dernier.
00:04:28 Alors qu'il sortait d'un entretien d'embauche dans un restaurant en Californie,
00:04:31 l'homme a aperçu cette poussette qui a échappé à la vigilance de sa mère.
00:04:34 Et il est parvenu à empêcher que le bébé ne soit violemment percuté sur une route très fréquentée.
00:04:40 Alors la vidéo, vous vous en doutez, a fait le tour des réseaux sociaux.
00:04:43 Et le SDF Ron Nesman s'est vu offrir cinq travails depuis son acte héroïque.
00:04:49 Une belle histoire.
00:04:50 Donc pour terminer ce journal et pour enchaîner sur la parole au français avec Lélie Mathias.
00:04:55 Merci beaucoup Augustin, donne adieu effectivement.
00:04:58 Geste héroïque, la parole au français.
00:05:01 Je suis en compagnie de Philippe Guibert et Raphaël Stainville.
00:05:04 On va commencer par parler de ce qui s'est passé encore une fois, je vais dire, à Marseille.
00:05:08 Vous savez qu'une femme d'une quarantaine d'années a perdu la vie dans la nuit là,
00:05:12 dans une cité, dans un quartier proche d'un point de vente de drogue très connu, très disputé aussi.
00:05:18 Et elle a été touchée par des tirs.
00:05:21 Apparemment, d'après ce que dit l'enquête, en tout cas pour le moment puisqu'elle vient de démarrer,
00:05:27 aucun lien n'a été établi avec un trafic de stupéfiants.
00:05:30 Elle n'était pas connue des services de police.
00:05:33 Alors il se peut que ce soit une victime collatérale, qu'elle ait été touchée par un tir,
00:05:38 alors qu'elle était au mauvais endroit, j'allais dire au mauvais moment.
00:05:42 Ça en dit long encore une fois sur la violence, sur ce qui se passe, cette guerre des gangs à Marseille.
00:05:48 Plus de 30, même un peu plus, 32 victimes d'homicides en bande organisée,
00:05:52 donc 28 à Marseille, donc 32 dans les Bouches-du-Rhône,
00:05:55 depuis le début de l'année, en 2022, les chiffres battent tous les records.
00:06:00 Nous sommes en ligne pour en parler avec Sébastien Chauvin qui habite Marseille,
00:06:03 qui est membre également de Marseille Tranquille, ma ville.
00:06:05 Bonjour Sébastien, merci de réagir en direct avec nous.
00:06:08 Et avec vous également Éric Henry qui est policier, représentant du syndicat Alliance Police Nationale.
00:06:14 Bonjour et merci aussi de réagir.
00:06:18 J'ai l'impression que tout le monde nous entend et tout le monde est là.
00:06:21 Je commence avec vous Sébastien Chauvin, vous avez entendu, vous avez écouté les infos ce matin,
00:06:25 vous avez vu que cette femme avait été touchée,
00:06:27 qu'apparemment elle n'avait pas forcément de lien avec le trafic de stupéfiants.
00:06:31 Quelle a été votre réaction quand vous avez entendu cette nouvelle ce matin ?
00:06:36 Eh bien, vous venez de le dire, encore une fois, encore une fois,
00:06:40 et on peut se rappeler demain ou après-demain.
00:06:45 Il y a une fréquence tellement rapprochée de plus en plus,
00:06:50 que c'est plus que banal maintenant.
00:06:57 On en parlait la dernière fois et la banalité, elle sait que… que prendre nos places.
00:07:06 Oui, oui, alors je vous dis la dernière fois parce qu'effectivement,
00:07:09 vous étiez déjà intervenu sur cette émission pour nous parler pareil.
00:07:13 Après ces fusillades qui avaient touché notamment des jeunes et on en avait parlé avec vous.
00:07:18 Là, c'est une femme qui visiblement n'est vraiment absolument pas liée.
00:07:21 Encore une fois, on est au tout début de l'enquête donc ça reste à confirmer.
00:07:24 Mais quand même, est-ce que vous, vous envisagez peut-être de vous dire…
00:07:28 C'est votre ville Marseille, vous nous l'avez déjà expliqué à maintes reprises,
00:07:31 mais de vous dire là, peut-être qu'il vaut mieux déménager,
00:07:33 peut-être que c'est devenu trop dangereux cette ville ?
00:07:36 C'est tout à fait ça.
00:07:39 Je vais… si je prends ma retraite un jour, ce ne sera pas Marseille.
00:07:45 Et vous comptez partir où par exemple ?
00:07:48 Quelle est la ville où vous diriez, voilà, je quitte Marseille, je vais où ?
00:07:52 Est-ce que ce serait radicalement différent ?
00:07:55 Ah, dans le temps que je travaille, je suis déjà en train de voir, mais là je travaille.
00:08:01 Donc je reste à proximité, mais le jour où je ne travaille plus, là je choisirai.
00:08:07 Mais ça ne sera pas dans une grande ville, voilà.
00:08:13 Est-ce que vous-même, vous avez déjà été, vous-même ou peut-être des amis, des voisins, des proches,
00:08:18 qui ont été victimes, alors peut-être pas de ce genre de violence à ce point-là,
00:08:22 parce que là on parle d'une femme qui a perdu la vie,
00:08:24 mais quand même d'actes de violence récemment et de plus en plus fréquents,
00:08:28 est-ce que vous en avez été, voilà, vous-même victime,
00:08:31 ou alors est-ce que vous connaissez des personnes qui en ont été victimes ?
00:08:35 Alors, des violences, oui, parce que c'est presque des faits quotidiens.
00:08:40 Moi-même, je me suis fait bloquer deux fois sur les lieux que je dénonçais,
00:08:47 et bon, ça s'est passé, ça s'est bien passé, mais bon, il y a quand même des…
00:08:56 parce que la violence, il y a plusieurs choses, ils m'ont même pris en photo, en fait, vous voyez,
00:09:01 et malgré les faits, je n'ai jamais même été contacté par la police.
00:09:06 Alors on va en parler, justement, avec la police.
00:09:08 On m'a même dit de ne plus passer, on m'a même dit de passer ailleurs.
00:09:12 Quand même, c'est moi qui suis en tort, quoi, presque.
00:09:16 Alors on va poser directement la question à Éric Henry, qui est policier et qui vous écoute.
00:09:22 Éric Henry, je vous laisse, vous avez été interpellé, plus ou moins de manière directe,
00:09:27 par Sébastien Chauvin, je vous laisse répondre.
00:09:31 Oui, écoutez, Monsieur Chauvin, moi je comprends la colère de Monsieur Chauvin
00:09:36 en tant que membre du collectif Marseille Vise Tranquille.
00:09:39 Évidemment, comme tout à chacun, chaque citoyen, on voudrait vivre en paix,
00:09:44 dans sa commune, dans sa ville, voir ce qu'il en est, voir ses règlements de compte,
00:09:50 avec visiblement, en tout cas, l'enquête, infirmera ou confirmera le fait
00:09:54 qu'il s'agit malheureusement d'une victime collatérale,
00:09:58 mais voir que des trafiquants, des criminels sèment l'Azizanie,
00:10:02 commettent des crimes pour justement, dans le cadre, pour une stratégie d'expansion territoriale,
00:10:08 pour imposer un climat de terrorisation, pour justement continuer à prospérer,
00:10:13 à faire fructifier leur dessein criminel, donc le trafic de stupéfiants en l'espèce,
00:10:18 je comprends que ce soit très dommageable et que ce monsieur se pose certaines questions.
00:10:26 Maintenant, l'action policière, les collègues font un travail extraordinaire,
00:10:31 que ce soit les collègues sur la voie publique, les collègues qui prennent les plaintes,
00:10:36 les collègues de poli-judiciaire, enfin l'ensemble des collègues font tout ce qu'ils peuvent
00:10:39 pour justement arrêter ces criminels, faire en sorte qu'il y a un mieux vivre ensemble
00:10:44 et faire en sorte qu'aussi cette situation s'améliore.
00:10:48 Quand ce monsieur dit qu'il a été visiblement reçu moyennement,
00:10:54 il n'a pas eu la réponse qui l'attendait, j'en suis désolé,
00:11:00 mais je pense que tout simplement, les collègues doivent prioriser.
00:11:04 Ils doivent prioriser pourquoi ? Parce qu'il y a une activité qui est énorme,
00:11:08 des faits criminels en augmentation en tout cas qui sont importants sur le territoire et sur ce secteur-là,
00:11:14 et ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens du bord, avec le nombre d'effectifs,
00:11:18 les moyens qui leur sont alloués pour justement faire face du mieux possible
00:11:21 et répondre aux objectifs de lutte contre la délinquance, la criminalité,
00:11:27 pour améliorer la situation et ramener la paix.
00:11:29 - Et Rigoré, vous venez de le dire, il y a un certain aveu de la puissance dans ce que vous dites,
00:11:33 c'est-à-dire que vous dites "mais on fait ce qu'on peut avec les moyens du bord,
00:11:36 avec les effectifs qu'on a", alors que face à une augmentation,
00:11:39 et vous l'avez dit aussi, de ces actes de délinquance et de violence,
00:11:43 et je pense que ce que traduit Sébastien Chauvin et sa colère,
00:11:46 c'est de dire qu'ils ont eux l'impression, parce qu'ils ne voient pas forcément les résultats,
00:11:49 et au contraire, ils entendent cette femme de 40 ans, d'une quarantaine d'années,
00:11:52 qui a été tuée dans la nuit, ils se réveillent avec ces informations-là,
00:11:56 et se disent finalement "que fait la police ?", c'est peut-être ça,
00:11:59 il y a un manque de visibilité du travail de la police,
00:12:01 parce que, et vous l'avez dit, il y a en réponse du côté de la police,
00:12:05 un manque de moyens, un manque d'effectifs, peut-être.
00:12:08 - Non. - Eric Henry, oui ?
00:12:10 - Oui, alors si vous permettez, il y a plusieurs actes, on peut prendre ça de différentes façons.
00:12:14 Effectivement, c'est gravissime, le décès de cette femme,
00:12:18 tuée par des criminels, c'est inadmissible, ça nous touche tous,
00:12:23 c'est quelque chose qu'on ne souhaite à personne, c'est extrêmement douloureux, bien entendu.
00:12:27 Ce n'est pas un aval impuissance que je suis en train de vous indiquer,
00:12:31 c'est plutôt une priorisation, on doit prioriser par rapport aux affaires,
00:12:37 par rapport à l'agrévité et l'importance des affaires.
00:12:40 Il faut également, en parallèle, une réponse pénale,
00:12:43 évidemment extrêmement forte et ferme, à l'encontre de tous ces criminels,
00:12:47 et j'allais dire ici également, la police ne peut pas tout faire non plus,
00:12:52 la police fait ce qu'elle peut avec des gens professionnels extrêmement aguerris
00:12:57 et qui font prendre une conscience professionnelle énorme.
00:13:03 Là-dessus, il n'y a pas du tout de sujet, on ne peut pas,
00:13:06 et d'ailleurs ce n'est pas l'objet de l'émission,
00:13:09 on ne met pas en doute l'activité et le professionnalisme des forces de l'ordre,
00:13:12 mais il faut aussi que d'autres acteurs de la société,
00:13:15 que ce soit du monde économique, du monde social,
00:13:19 qu'on réinvestisse aussi les quartiers d'une certaine manière pour donner de la vie,
00:13:22 pour que l'État se réapproprie ces territoires qui ont été à un moment donné délaissés.
00:13:26 Il y a toute une chaîne, il y a tout un système à remettre en place
00:13:29 avec bien sûr au centre du dispositif une réponse pénale
00:13:33 et réaffirmer l'autorité de l'État, et ça passe par différents axes,
00:13:37 ça passe par une nouvelle donne,
00:13:40 et effectivement avec des moyens accentués
00:13:46 et une priorisation également de la politique et de ce qu'on veut.
00:13:51 Je comprends ce que vous dites,
00:13:53 et effectivement le but n'est pas de remettre en cause le travail de la police,
00:13:56 mais d'essayer de comprendre et d'expliquer,
00:13:57 et de donner une réponse aussi aux Marseillais qui vivent cette situation,
00:13:59 cette violence au quotidien, en tout cas ça risque de prendre du temps
00:14:03 s'il faut prendre l'intégralité de la chaîne.
00:14:05 Je vais donner la parole à Philippe Guibert et Raphaël Stainville,
00:14:07 donc je vous rappelle qu'on a Sébastien Chauvin en ligne et Eric Henry.
00:14:10 Oui, bonjour messieurs, ma question s'adresse surtout à vous monsieur Henry,
00:14:15 mais comment peut-on faire pour rétablir l'autorité de l'État
00:14:20 face à des gens qui se flinguent avec, cette nuit,
00:14:25 une femme qui n'avait rien à voir avec les trafics de drogue a priori,
00:14:30 ce n'est pas la première victime collatérale de ces règlements de comptes,
00:14:34 ça risque de ne pas être la dernière,
00:14:36 il y a un moment donné où il faut être capable de protéger la vie des gens,
00:14:41 et comment comptez-vous faire, quelles sont les pistes selon vous
00:14:46 pour rétablir cette autorité de l'État,
00:14:49 parce que là on a affaire à des gens qui sont avec des kalachnikovs ?
00:14:52 Oui, le travail déjà de la police judiciaire est extraordinaire,
00:14:58 évidemment le temps de l'enquête n'est pas celui de l'émotion,
00:15:03 si je peux permettre de parler ainsi,
00:15:05 c'est-à-dire le temps de l'enquête, une enquête c'est long,
00:15:08 une enquête judiciaire ça prend du temps,
00:15:10 ça prend du temps parce qu'il faut amener les éléments de preuve
00:15:13 et confondre les auteurs afin de les remettre à la justice,
00:15:15 et cette justice après derrière doit être ferme,
00:15:18 doit être j'allais dire impitoyable,
00:15:20 c'est-à-dire qu'elle doit envoyer un message fort,
00:15:22 il faut dire stop à l'impunité,
00:15:24 c'est le coup près,
00:15:26 tant qu'on n'aura pas la réelle certitude que le coup près va tomber,
00:15:31 et que ce coup près va vous envoyer pour un temps,
00:15:34 certains temps,
00:15:36 en plus je peux vous assurer que oui.
00:15:39 Juste une remarque,
00:15:41 on a affaire là à des jeunes, parfois de plus en plus jeunes,
00:15:44 qui n'ont pas peur de mourir,
00:15:46 puisque dans les règlements de comptes,
00:15:48 eux-mêmes sont souvent les premières victimes.
00:15:51 Ils sont très jeunes et de plus en plus jeunes.
00:15:53 Ils sont de plus en plus jeunes,
00:15:54 ils gagnent beaucoup d'argent en faisant du gai,
00:15:57 donc là on est la réponse pénale,
00:16:00 évidemment on sera tous d'accord,
00:16:02 mais est-ce que ça va suffire la réponse pénale
00:16:05 face à des gens qui sont prêts à se tuer ?
00:16:08 Et en surtout on a deux tempos,
00:16:09 et ça vous l'avez rappelé, Eric Henry,
00:16:11 qui sont différents, il y a le temps de la justice qui est un temps long,
00:16:13 et en attendant, des jeunes,
00:16:15 ou cette femme par exemple, qui meurt,
00:16:17 je le disais, 28 morts à Marseille depuis le début de l'année quand même.
00:16:20 C'est énorme, c'est considérable.
00:16:22 Il y en a plus à Marseille qu'à Naples ou à Palerme maintenant.
00:16:26 Mais c'est pour ça que j'évoquais monsieur,
00:16:29 l'importance de revenir sur ces terrains
00:16:34 qui ont été délaissés durant un certain temps,
00:16:36 de ramener du service public,
00:16:38 ramener du lien et du lien social,
00:16:40 et puis voir également, il y a aussi toute une politique économique
00:16:44 à remettre en place pour justement également
00:16:46 que la valeur travail soit au centre du dispositif,
00:16:49 que cette valeur travail, on l'apprenne à ces jeunes,
00:16:52 à ces gens qui bien sûr par facilité
00:16:54 vont prendre 150, 200 euros à faire leguer,
00:16:58 mais à point de vieille risque au quotidien,
00:17:00 ils ne se projettent pas à l'avenir,
00:17:02 ils gagnent de l'argent,
00:17:04 une somme d'argent importante comme ça en peu de temps.
00:17:07 Alors effectivement, il faut remettre en place la valeur travail
00:17:11 et ces gens, ces jeunes, il faut qu'ils sachent,
00:17:14 mais ce n'est pas une solution,
00:17:17 ils se mettent en danger en faisant cela.
00:17:19 Pourquoi ? Parce que l'espérance de vie est très faible
00:17:22 et l'actualité le démontre.
00:17:24 Alors une question de Raphaël Stavis,
00:17:26 encore une fois, soit pour Sébastien Chauvin
00:17:27 qu'on va faire réagir aussi ou Éric Henry.
00:17:29 Une question un peu à tous les deux,
00:17:31 à vous entendre, on comprend que la réponse
00:17:33 n'est pas seulement sécuritaire d'ailleurs,
00:17:35 si je ne m'abuse pas,
00:17:37 à Marseille, Marseille a reçu beaucoup de renforts,
00:17:39 il y a eu la CRS 8, il y a eu je crois 300
00:17:42 policiers supplémentaires qui sont venus dans la ville,
00:17:48 il y a eu un pilonnage d'un certain nombre de points de villes
00:17:51 l'année dernière, je crois que c'était le 3 avril,
00:17:56 malgré toutes ces actions qui sont nécessaires,
00:17:59 on voit que ça ne suffit pas, c'est grosso modo
00:18:01 ce que vous dites et qu'il faut autre chose.
00:18:03 Mais cette autre chose, ce n'est pas seulement
00:18:06 une réponse pénale plus forte,
00:18:10 mais en tout cas, on voit que l'action de l'État
00:18:13 aujourd'hui se heurte à, malgré l'énergie et la volonté,
00:18:18 elle se heurte à quelque chose.
00:18:19 Quel est ce quelque chose, qu'est-ce qui manque
00:18:21 pour que Marseille change et retrouve une sorte
00:18:24 de paix civile ?
00:18:26 Sébastien Chauvin en premier, parce que ça fait longtemps
00:18:28 qu'on ne vous a pas entendu sur tout ce qui a pu être
00:18:30 édit et une réponse à la question de Raphal Stainville.
00:18:33 Alors bon, les réponses seront autres,
00:18:36 parce qu'elles sont d'un autre point de vue,
00:18:38 d'un point de vue citoyen.
00:18:39 Mais justement, c'est ça qui est intéressant.
00:18:40 Il y a eu 300 policiers en renfort,
00:18:42 combien a manqué à la base ?
00:18:44 Parce que la question est là, moi je me suis retrouvé
00:18:48 un dimanche après-midi dans un commissariat du 12ème,
00:18:53 il y avait zéro personne pour prendre les plaintes.
00:18:55 Il a fallu attendre 19h pour qu'il y ait la seule personne
00:18:58 à la nuit, au mois de janvier.
00:19:00 Vous voyez ?
00:19:01 Alors après, on dit qu'on double les effectifs
00:19:04 de prise en charge des plaintes.
00:19:05 S'il y a une personne, ça fera deux.
00:19:07 Ça, voilà.
00:19:09 Oui, on part de loin, c'est ce que vous nous dites en fait.
00:19:11 Oui, voilà, on part de loin.
00:19:13 Et comment on en est arrivé là ?
00:19:14 Parce qu'on n'a jamais eu, à un moment donné,
00:19:17 que ce soit dans les taxes ou les impôts,
00:19:19 on nous a dit on paye moins parce qu'il y a moins de policiers.
00:19:21 On a toujours payé plus et on a eu de moins en moins.
00:19:24 Et maintenant, on arrive à une situation que, oui, c'est sûr,
00:19:26 les policiers sont débordés, il y a une tension de partout.
00:19:30 Quand on parle à la délinquance, bon, là on parle des points de deal,
00:19:33 mais vous regardez la ville à l'état général,
00:19:36 quand vous voyez que, par exemple, il y a un truc courant,
00:19:41 vous avez une voiture en double fil, une voiture de police,
00:19:43 elle va la contourner, une voiture qui est garée en double fil,
00:19:46 elle va la contourner, elle va continuer sa route,
00:19:48 parce qu'elle a une autre mission.
00:19:50 Je crois que dans d'autres villes, la voiture se fait mettre en fourrière.
00:19:56 Alors, Éric Henry ?
00:19:58 Oui, pardon, terminez votre phrase.
00:20:00 Comme il n'y a pas d'échelle de graduation…
00:20:02 Pardon ?
00:20:03 Non, non, allez-y.
00:20:05 Comme j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'échelle de sanctions à tous les niveaux,
00:20:11 c'est sûr, quand on arrive en haut, ils n'ont plus de loi,
00:20:15 enfin, ils ont des armes de guerre, ils font ce qu'ils veulent,
00:20:17 comme le disait le monsieur sur le plateau, ils n'ont pas peur de mourir.
00:20:22 Éric Henry ?
00:20:24 Oui, écoute, à Marseille, il y a toujours eu du bonditisme,
00:20:27 c'est un fait avéré, néanmoins, c'est vrai que le bonditisme a changé.
00:20:32 Le bonditisme traditionnel n'est plus ce qu'il est actuellement.
00:20:35 Là, on est dans un bonditisme décité, un bonditisme avec différentes valeurs,
00:20:41 un code d'honneur qui n'est plus ce qu'il était, et c'est l'argent roi.
00:20:47 C'est gagner de l'argent, c'est la seule valeur qui compte, je dirais,
00:20:54 c'est ce qui est extrêmement gravissime.
00:20:56 Ensuite, je le répète, on attend toujours tout de la police.
00:21:01 C'est normal que les citoyens attendent quelque chose de la police,
00:21:04 parce qu'on est là pour justement lutter contre la délinquance et la criminalité,
00:21:08 on est là pour assurer la sécurité, mais on ne peut pas attendre de tout des policiers.
00:21:12 Je le répète, les policiers ne peuvent pas gérer et solutionner l'ensemble des maux de la société.
00:21:18 Alors, il faut non seulement, outre un nombre adéquat d'effectifs,
00:21:22 des moyens matériels, logistiques, une politique pénale qui soit extrêmement ferme,
00:21:30 et des réponses extrêmement fortes en termes de sanctions,
00:21:37 il faut aussi que l'ensemble du monde économique, social, politique,
00:21:43 apporte aussi des décisions, apporte des solutions pour améliorer la situation dans cette ville,
00:21:50 comme dans d'autres villes où malheureusement, la criminalité est prégnante et altère,
00:21:57 je ne dis même pas altère, mais nuit considérablement au bien vivre ensemble.
00:22:01 Alors, puisque vous évoquez d'autres villes, il y a une ville qui est proche de Marseille,
00:22:03 qui est Nice, qui est pas très loin quand même, je voudrais juste avoir un…
00:22:08 puisque le sujet est connexe, depuis mardi dernier, les policiers nationaux à Nice
00:22:13 utilisent désormais des drones dans certains quartiers, notamment le quartier des Moulins,
00:22:16 qui est un quartier qui est gangréné depuis des mois par là aussi,
00:22:19 ce que vous appelez une nouvelle criminalité, avec des gangs qui sont armés, avec des ventes d'Etat.
00:22:24 Là, on voit ici les images de ces drones qui sont utilisés quasi quotidiennement.
00:22:31 Ils permettent de reconnaître les visages, les plaques aussi.
00:22:34 Est-ce que pour vous, c'est un outil vraiment utile ?
00:22:36 Est-ce que ça va faire changer la lutte contre le trafic de stupéfiants justement ?
00:22:40 Je voudrais juste votre avis avant de redonner la parole à Raphaël Stainville,
00:22:42 qui a encore une question, mais je voudrais avoir un petit peu de votre avis sur ces drones.
00:22:47 Alors, à Lenspolis National, il est très favorable à l'utilisation des drones.
00:22:52 Nous l'avons dit à plusieurs reprises, nous avons communiqué là-dessus,
00:22:57 donc il n'y a aucune ambiguité concernant notre organisation syndicale.
00:23:01 Alors, l'utilisation des drones est un outil, c'est pas l'outil,
00:23:05 c'est l'un des outils effectivement qui est extrêmement important,
00:23:07 qui permet de lutter contre la délinquance et qui permet également d'être mis en application
00:23:13 pour d'autres types de besoins, comme notamment l'encadrement des manifestations,
00:23:19 le suivi de régulations de personnes dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, etc.
00:23:26 Alors, effectivement, comme tout, ça doit être normé.
00:23:32 Ça l'est d'ailleurs, je crois que c'est une durée de 30 minutes seulement,
00:23:35 et à une certaine altitude.
00:23:37 Mais ce qui paraît peut-être…
00:23:38 C'est 30 minutes, pardon madame, et 120 mètres en altitude.
00:23:42 Et puis c'est utilisé par des policiers qui sont formés.
00:23:45 Ce sont des télépilotes de drones avec une formation bien sûr, une formation exigeante,
00:23:50 avec également un examen à la clé.
00:23:54 Mais quand je parle de normes, c'est comme tout.
00:23:56 Évidemment, dans l'État de droit, tout doit être normé,
00:23:59 pour que justement il n'y ait pas de problématique de responsabilité
00:24:02 pour les agents qui utilisent notamment ces engins.
00:24:07 Mais j'irai même plus loin, après je vais essayer d'être bref.
00:24:10 On avait déjà ce genre de débat à l'époque de la vidéoprotection.
00:24:13 On avait ce genre de débat à l'époque aussi des caméras piétons.
00:24:16 Et avec certains, c'était une mission liberticide,
00:24:19 pour d'autres c'était tout à fait adapté aux règles de notre État de droit
00:24:24 et permettait justement de lutter contre cette délinquance
00:24:29 et de faire en sorte que les gens, eux, les gens on dirait, entre guillemets,
00:24:33 qui respectent les lois, puissent vivre sereinement.
00:24:36 Parce que c'est peut-être, j'enfonce peut-être des portes ouvertes,
00:24:39 mais la sécurité c'est la première des libertés.
00:24:41 Si on n'a pas de sécurité, on ne peut rien construire.
00:24:43 Alors tout ça, c'est un outil, c'est non négligeable,
00:24:46 c'est quelque chose de vraiment important, qui permet notamment
00:24:50 d'éviter aussi quelques fois, comme on peut le voir avec les caméras de vidéoprotection,
00:24:54 que les mâts soient sciés ou soient défoncés,
00:24:59 excusez-moi l'expression, comme on l'a pu le voir à l'époque à Montbéliard,
00:25:02 par l'utilisation d'un engin de chantier.
00:25:04 Donc un outil parmi tant d'autres.
00:25:05 Une question de Raphaël Stainville, soit encore une fois,
00:25:07 soit pour Sébastien Chauvin ou Eric.
00:25:08 Oui, je voulais revenir à Marseille.
00:25:11 Quand on parle de Marseille, on a l'impression que la violence et l'insécurité
00:25:14 se concentrent sur les quartiers nord.
00:25:17 Mais j'ai l'impression, au regard de ce que l'on peut voir ces derniers mois,
00:25:22 qu'aujourd'hui, cette violence gangrène tous les quartiers de Marseille.
00:25:27 Je crois que dernièrement, l'une des victimes est morte à côté du Vieux-Port, à La Joliette.
00:25:37 Est-ce que c'est ça ? Est-ce qu'il y a encore des quartiers à Marseille
00:25:41 qui échappent à cette violence, où cette violence gangrène toute la ville
00:25:44 et cette ville se cartellérise à mesure que des caïds imposent la loi dans des quartiers ?
00:25:51 Je vais vous demander deux réponses rapides, j'allais dire,
00:25:54 Eric Henry et Sébastien Chauvin, sur votre sentiment.
00:25:59 Eric Henry, allons-y.
00:26:01 Les quartiers nord sont évidemment gangrénés, je n'aime pas trop le terme,
00:26:08 mais c'est vrai, par cette criminalité.
00:26:11 Marseille tend quand même à connaître un petit peu, je dirais, d'expansion en termes de délinquance,
00:26:17 mais tous les quartiers, l'ensemble de la ville marseillaise,
00:26:20 en tout cas de ce que je sais pour échanger très régulièrement,
00:26:24 quotidiennement avec des délégués marseillais de notre organisation,
00:26:28 tous les quartiers ne sont pas soumis à un tel niveau de délinquance ou de criminalité.
00:26:36 Il faut être en raison gardée, il faut être vigilant et faire en sorte,
00:26:40 évidemment que cela, non seulement s'améliore dans les quartiers nord
00:26:43 et dans d'autres quartiers, je dirais, qui sont déjà en difficulté,
00:26:47 mais faire en sorte que ça n'arrive pas dans les quartiers qui sont pour l'instant préservés.
00:26:54 Il ne faut toujours rien n'est acquis et encore une fois,
00:26:58 je voudrais quand même rendre hommage à l'ensemble de mes collègues
00:27:01 qui font au quotidien un travail extrêmement efficace, conscientieux
00:27:06 et qui prennent les risques, il ne faut pas l'oublier quand même,
00:27:09 pour assurer la sécurité de nos concitoyens, c'est quand même aussi un gardien de la paix,
00:27:13 c'est une belle expression, il ne faut pas l'oublier.
00:27:15 Sébastien Chauvin, je voulais avoir votre sentiment par rapport à la question posée par Raphaël Stainville.
00:27:22 Sur les réseaux électroniques, oui, c'est sûr,
00:27:27 on a déjà vu dans les informations qu'il y avait des trafics aussi dans d'autres quartiers,
00:27:33 même au sud, que les quartiers nord.
00:27:36 Après la délinquance, elle est de partout,
00:27:41 c'est sûr qu'ils ne se tirent pas dessus avec des armes sur le port.
00:27:45 Maintenant, quand vous allez en ville, si on prend les agressions en ville,
00:27:51 il y en a dans toutes les rues, il y en a dans les beaux quartiers,
00:27:53 il y en a dans toute la ville, après plus ou moins,
00:27:56 mais il y en a de partout.
00:27:58 Désolé pour le bruit, il y a juste un maillot d'éau derrière moi, c'est bon.
00:28:04 On vous laisse contacter la police alors.
00:28:06 En tout cas, merci, je vous le reçois.
00:28:09 Merci beaucoup à tous les deux, et on ne l'entendait pas, ne vous inquiétez pas,
00:28:12 Sébastien Chauvin, c'était parfait.
00:28:14 Merci à tous les deux d'avoir témoigné et nous avoir donné aussi votre sentiment
00:28:17 par rapport à la situation à Marseille et vos explications.
00:28:21 M. Henry, à tout de suite, on se retrouve juste après quelques minutes de publicité.
00:28:25 On parlera à la fois de l'indignation générale après la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins,
00:28:31 Yannick Moresse, et puis on reviendra aussi sur cette petite ville de Neuvoy
00:28:38 qui fait face à un afflux de gens du voyage.
00:28:41 Nous sommes en ligne avec le maire de cette ville.
00:28:43 À 14h30, on commence par le Flash Info avec Adrien Spiteri.
00:28:52 Elisabeth Borne est à La Réunion.
00:28:57 La Première Ministre entame une visite de trois jours sur l'île.
00:29:00 A son arrivée à Saint-Denis, des dizaines de manifestants l'attendaient,
00:29:04 munis de casseroles, vous le voyez sur ces images.
00:29:07 Elisabeth Borne a participé à l'inauguration d'une maison France Service
00:29:11 et échangé avec des habitants de l'île.
00:29:14 Bruno Le Maire interpelle les industriels en marge d'une visite au génopole d'Evry,
00:29:19 dans l'Essonne. Le ministre de l'économie demande un effort pour faire baisser les marges.
00:29:23 En cas de refus de négocier, il les menace d'utiliser l'instrument fiscal.
00:29:27 Bruno Le Maire souhaite également prolonger le trimestre anti-inflation au-delà du 15 juin.
00:29:33 Et puis le parquet national anti-terroriste ouvre une enquête après la fusillade
00:29:38 dans une synagogue à Djerba. Un Franco-Tunisien de 41 ans a perdu la vie dans ce drame.
00:29:44 Un gendarme a ouvert le feu mardi soir alors que des centaines de fidèles
00:29:48 achevaient un pèlerinage juif. Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure.
00:29:55 La parole aux Français avec Raphaël Stainville et Philippe Guibert qui sont avec moi.
00:30:01 J'en profite d'ailleurs parce qu'on parle beaucoup de ce qui s'est passé à Saint-Brévent-les-Pins
00:30:05 avec la démission du maire Yannick Moraise. Il a déploré un manque de soutien de l'État.
00:30:12 Vous voyez ici sa lettre de démission. Je vous rappelle que le domicile de cet élu,
00:30:17 on est en Loire-Atlantique, avait fait l'objet d'un incendie. C'était le mois dernier,
00:30:21 un incendie criminel, heureusement sans faire de blessés, mais en tout cas des dégâts.
00:30:26 Puis c'est quand même assez marquant d'avoir son domicile incendié.
00:30:29 Et je vous rappelle que la cause de tout cela, c'est en lien avec le déménagement
00:30:32 très contesté d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile qui existait déjà depuis 2016.
00:30:36 Et il voulait le faire déménager près d'une école maternelle.
00:30:39 Il a reçu un nombre d'insultes incalculables, de pressions, de menaces.
00:30:43 Et donc l'incendie de son domicile, il a jeté l'éponge. Cela a fait réagir au plus haut sommet de l'État.
00:30:51 Un tweet d'Emmanuel Macron.
00:30:53 Les attaques contre Yannick Moraise, maire de Saint-Brévent-les-Pins et contre sa famille sont indignes.
00:30:57 A cet élu de la République, à son épouse, à ses enfants, je redis ma solidarité et celle de la nation.
00:31:02 Et puis Elisabeth Borne, depuis la réunion, s'est exprimée également ce matin. Écoutez-la.
00:31:07 Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer les maires de tout mon soutien.
00:31:11 On va continuer à renforcer notre action pour intervenir plus tôt, pour pouvoir soutenir les maires,
00:31:18 pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner.
00:31:21 Cela montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays.
00:31:25 Évidemment, il faut qu'on soit très très vigilant sur ce sujet.
00:31:28 L'extrémisme, il vaut des deux côtés.
00:31:32 Je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens,
00:31:37 et c'est ce à quoi je veux m'employer ici, la main dans la main avec les élus locaux,
00:31:41 c'est comme ça qu'on évitera ces montées d'extrémisme.
00:31:44 Je voulais avoir un peu votre réaction à la fois à la démission de ce maire, qui appelle aussi à débat,
00:31:51 et puis aux réactions d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne.
00:31:55 Elisabeth Borne qui renvoie doigt à dos les extrémismes et qui rejette la faute sur les extrémismes.
00:32:00 Est-ce que c'est comme ça que vous voyez les choses, Philippe Guibert ?
00:32:03 C'est clair qu'on a beaucoup parlé de la violence d'extrême gauche lors des événements liés aux manifs
00:32:09 sur la réforme des retraites ou à Sainte-Seline,
00:32:12 et que là on a affaire à une violence d'extrême droite, très clairement,
00:32:15 puisque ce qui était contesté chez ce maire, c'était sa volonté de mettre en œuvre le projet,
00:32:24 qui est un projet de l'État, et que l'incendie criminel de sa maison,
00:32:29 qui a fait victime, c'est ce qui l'a conduit, c'est d'ailleurs très explicite dans sa lettre,
00:32:35 à remettre sa démission.
00:32:37 On est très mal placé pour aller donner le son de courage et lui dire "non, monsieur le maire, il faut rester et résister".
00:32:44 Parce qu'il est bien évident que quand on est touché à son démissile avec un incendie criminel,
00:32:50 on est touché dans son intimité, il a une famille...
00:32:54 Et puis ça se rajoute à des menaces, encore une fois, des insultes...
00:32:57 Donc il y a eu un clémat absolument délétère sur ce projet,
00:33:01 donc il faut rappeler qu'il était quand même soutenu par la population,
00:33:04 avec un maire qui avait été élu et réélu, sauf erreur de ma part, ou en tout cas élu assez largement.
00:33:10 - On n'en sait rien en fait.
00:33:12 Vous l'avez très justement dit, c'est un projet qui émane de l'État,
00:33:18 il faut se souvenir des propos d'Emmanuel Macron,
00:33:20 qui voulait répartir pour revivifier les campagnes mourantes...
00:33:23 - Là c'est pas une campagne, c'est pas du tout mourante...
00:33:26 - Ça reste la province, mais je pense que dans l'esprit d'Emmanuel Macron,
00:33:30 peut-être que ça doit être Saint-Brévin ou un petit bourg à Boulogne...
00:33:34 - C'est une situation pas le meilleur...
00:33:36 - Oui d'accord, mais je pense qu'en fait il y a deux sujets.
00:33:39 Il y a d'abord le sujet de la violence, et bien évidemment qu'elle est insupportable,
00:33:42 il faut la condamner, après qu'elle soit d'extrême gauche ou d'extrême droite,
00:33:45 c'est la même chose, de toute façon toutes les violences,
00:33:47 c'est qu'elles soient d'extrême centre, de la même manière.
00:33:50 Après, moi je serais peut-être un peu moins hâtif que Philippe Gilbert à conclure
00:33:55 que c'est l'extrême droite qui a allumé la mèche, qui a incendié la Maison du Maire.
00:34:00 Je ne sais pas où en est l'enquête de la justice, mais en tout cas,
00:34:03 aujourd'hui, il ne me semble pas qu'on ait d'éléments qui certifient, authentifient cet acte.
00:34:09 - Peut-être qu'on l'a incendié, mais on sait qu'il y a eu de la pression de la part de nombreux membres...
00:34:13 - Peu importe cette violence, il faut la condamner.
00:34:16 - On ne va pas les soutenir à ce projet d'incendier la Maison du Maire.
00:34:18 - Non mais derrière ça, Philippe Gilbert, le deuxième sujet,
00:34:21 qui me paraît autrement plus important, pas pour ce maire qui a été le premier concerné par cette violence,
00:34:27 mais qui me paraît extrêmement important pour les Français,
00:34:29 c'est le sujet du consentement à un certain nombre de projets venant de l'État ou des maires,
00:34:34 mais qui n'ont pas donné lieu à une approbation démocratique.
00:34:38 Donc en fait, c'est la question de la démocratie qui est en cause.
00:34:42 - Et qui est en cause aussi avec la démission de ce maire, quand même.
00:34:45 - En l'occurrence, c'est un centre d'accueil pour les migrants.
00:34:52 Est-ce que les habitants de Saint-Brévin ont été sollicités au-delà d'une sollicitation aux doigts mouillés,
00:34:58 en disant "oui, a priori, ils sont favorables", je n'en suis pas si sûr.
00:35:01 - Mais ils préexistaient.
00:35:03 - Non mais ils préexistaient, mais sauf que là, aujourd'hui...
00:35:05 - Ça fait depuis 2016. Là, ils étaient déménagés.
00:35:07 - Ce qui pose des problèmes, c'est que...
00:35:09 - Honnêtement.
00:35:10 - On ne peut pas passer sous silence ça.
00:35:11 Tous les Français, et ce n'est pas une question d'extrême droite ou d'extrême gauche,
00:35:14 tous les partis, tous les sympathisants des partis,
00:35:16 sur ces questions-là, sur ces questions d'immigration, sont beaucoup plus...
00:35:20 - Le conseil municipal le soutenait.
00:35:22 - Non mais ça, c'est autre chose.
00:35:24 - Oui, mais alors, moi je veux bien...
00:35:25 - Mais c'est la démocratie aussi.
00:35:26 - ... parce qu'on sera dans une autre discussion sur les prisons, par exemple,
00:35:28 et où les gens ne voudront pas.
00:35:30 Vous me direz quoi, alors qu'il faut construire des places de prison en France.
00:35:33 Et de même, je suis désolé, mais l'histoire de reunifier la campagne,
00:35:36 excusez-moi, pour Saint-Brévin, ce n'est pas du tout le sujet,
00:35:38 ce n'est pas une question de reunifier quoi que ce soit.
00:35:40 - Saint-Brévin n'est pas mort.
00:35:41 - Je suis contenté de citer les propos de Emmanuel Macron.
00:35:43 - C'est une ville qui se porte plutôt bien, je connais bien, je suis originaire de la Loire Atlantique,
00:35:47 et dans mon enfance, près de ma 68, j'y allais souvent.
00:35:50 Et donc, là, ce n'est pas du tout la question.
00:35:54 Il y avait un soutien du conseil municipal.
00:35:56 Il y a un moment donné où il faut des projets...
00:35:58 - C'est une question du...
00:36:00 - Non, je termine juste.
00:36:01 Dans certains cas de prison, dans d'autres cas de centres pour des réfugiés
00:36:05 en attente d'une décision de droit d'asile,
00:36:08 c'est étonnant de dire que sur ces projets qui sont imposés par l'État,
00:36:14 il faille de la démocratie, parce qu'à ce moment-là,
00:36:17 ça veut dire que sur d'autres projets, je pense notamment aux prisons,
00:36:20 on ne construira jamais une base de prison en France.
00:36:22 - Il y a deux sujets.
00:36:23 Il y a le sujet du consentement des populations locales,
00:36:25 et il y a également le sujet plus global de l'immigration,
00:36:29 posé aux Français dans son ensemble.
00:36:31 Il n'y a pas eu un seul référendum sur cette question-là.
00:36:33 - On a eu l'occasion d'en débattre cet été, je pense.
00:36:34 - Non, mais en fait, c'est la même chose.
00:36:35 Après, vous pouvez dire que l'État a décidé...
00:36:37 - À Saint-Brévin, ce n'est pas la question, l'immigration.
00:36:39 Excusez-moi.
00:36:41 - Pardon, mais alors vous regardez...
00:36:42 - Je veux bien qu'on se raconte qu'il y a eu 20 migratoires en France,
00:36:46 mais pas à Saint-Brévin.
00:36:47 - Philippe Guibert, voyez bien, et d'ailleurs, c'est élection après élection,
00:36:52 et notamment tout l'Ouest de la France,
00:36:54 qui n'est absolument pas concernée par l'immigration,
00:36:56 telle que peuvent la vivre le sud-est.
00:36:59 - Non, elle est beaucoup plus qu'il y a 20 ans.
00:37:00 Elle est beaucoup plus qu'il y a 20 ans.
00:37:01 - Oui, mais...
00:37:02 - Il n'y a pas de vague d'immigration dans l'Ouest de la France.
00:37:04 - Il n'y a pas de vague, sauf qu'en fait, aujourd'hui,
00:37:06 quand vous regardez la progression, notamment, du RN en Bretagne, en Vendée,
00:37:12 vous voyez que c'est essentiellement dû à cette crainte liée à cette immigration
00:37:18 qu'on voudrait pouvoir leur imposer.
00:37:19 - C'est beaucoup lié aussi à bien d'autres phénomènes,
00:37:22 qui sont particulièrement le fait que les services publics quittent
00:37:26 les villes moyennes et les petites villes,
00:37:28 ou le fait que ces habitants se sentent complètement abandonnés.
00:37:31 Mais ce n'est pas le cas de Saint-Brévin, encore une fois.
00:37:33 - Vous comprenez que de manière très globale, sur ces départements
00:37:41 qui jusqu'à présent étaient très à l'abri, finalement, de ces questions,
00:37:46 ou très éloignés de ces questions, aujourd'hui...
00:37:48 - D'autant ce qu'il fait que ça fait plusieurs années qu'il y a ce sentiment.
00:37:50 - D'accord, mais...
00:37:51 - Et que le maire a précisé qu'il n'y a jamais eu le moindre problème.
00:37:53 - Mais on peut parfois aussi un peu dézoomer.
00:37:55 - Mais là, on dézoome, visiblement, parce qu'on est parti de la démission de ce maire.
00:37:59 - À un moment donné, il n'y a jamais eu le moindre problème lié à ces réfugiés
00:38:02 à Saint-Brévin.
00:38:04 - Si vous le dites.
00:38:05 - L'emplacement, le fait que ce soit un déménager près d'une école maternelle,
00:38:07 ça a suscité bon nombre de réactions aussi.
00:38:09 - C'est un peu mieux placé que nous pour le dire.
00:38:11 Et puis sur l'extrême droite, ne chipotons pas,
00:38:13 parce que j'admire la certitude qu'on a sur l'extrême gauche dans cet ensemble de cas,
00:38:17 et là, ce ne serait pas l'extrême droite.
00:38:19 Mais qui voulez-vous qu'il y ait incendié le domicile d'un maire
00:38:23 qui porte ce type de projet ?
00:38:25 - Non mais si vous rendez la justice sur un plateau et que vous avez des éléments pour...
00:38:28 - Alors ça, je vous la sortirai.
00:38:30 - Non mais pour certifier.
00:38:31 - Parce que le nombre de fois où on met en cause l'extrême gauche,
00:38:33 on ne fait absolument aucune des signes de justice.
00:38:35 - Non mais la violence de l'extrême gauche dans les manifestations,
00:38:37 lorsque vous avez des black blocks, et qu'on a les images sous les yeux,
00:38:40 je veux bien que vous contestiez cette violence.
00:38:42 Mais là, en l'occurrence, on a un incendie, il faut le condamner,
00:38:44 il faut condamner cette violence, qu'elle soit d'extrême droite,
00:38:46 d'extrême gauche ou d'extrême sointe, peu importe, je m'en fous.
00:38:49 C'est insupportable que des élus puissent être pris à partie.
00:38:52 - Mais justement, ça met en lumière autre chose dont on a beaucoup parlé,
00:38:55 à savoir que des maires qui, de plus en plus, jettent les ponces
00:38:58 parce qu'ils sont menacés, parce qu'ils ont été agressés,
00:39:01 même physiquement, parce qu'ils ont fait des rappels à la loi,
00:39:05 ils ont dit "on va arrêter les rodeos" par exemple,
00:39:07 ou alors "attention, là, vous ne respectez pas les codes de la société de cette ville".
00:39:11 Plus en plus de maires qui ont du mal aussi à exercer leurs fonctions.
00:39:16 - C'était David Lysnard qui évoquait, je crois, qu'il y avait plus de 1000 démissions
00:39:20 de maires conseillers municipaux ces derniers mois.
00:39:25 Des maires qui sont, pour certains, obligés de suivre des formations avec le GIGN
00:39:30 pour se prémunir d'un certain nombre de faits d'insécurité.
00:39:32 - Il y a beaucoup de raisons dans les démissions de maires qui ne sont pas toutes les mêmes.
00:39:36 - Oui, ce n'est pas forcément les mêmes raisons, mais on constate quand même,
00:39:40 et vous avez rappelé ce qu'avait dit David Lysnard,
00:39:42 qu'il y a beaucoup plus d'élus qui sont agressés, ça ne les passe même les maires.
00:39:45 - Est-ce que, notez aussi, parce que ça m'amuse de voir Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
00:39:48 venir en soutien de ce maire, mais ce que reprochait notamment le maire de Saint-Brévin,
00:39:53 c'est la démission de l'État, l'espèce d'abandon de l'État.
00:39:57 C'est-à-dire que lui, finalement, a accepté de mettre en œuvre la politique décidée d'en haut,
00:40:02 mais face aux menaces qu'il a pu recevoir, il n'a eu aucun soutien d'Elisabeth Borne et d'Emmanuel Macron.
00:40:07 Donc, ils ont beau jeu aujourd'hui de se manifester pour condamner les extrémistes,
00:40:10 comme dit Elisabeth Borne, mais le premier à leur nom, c'est eux.
00:40:13 - Et je me demande ce que le préfet de l'Euro-Atlantique, je l'espère qu'il va répondre,
00:40:16 parce que d'une certaine manière, c'est lui l'État, sur ces questions-là en particulier,
00:40:21 dans un département et dans une commune comme Saint-Brévin.
00:40:25 Donc, ce sera intéressant d'avoir ses réactions, quand même.
00:40:28 - Alors là, on va parler d'une autre ville et on va voir un autre maire en lien avec nous,
00:40:31 qui pour l'instant n'a pas démissionné, pas que je sache en tout cas.
00:40:33 Le maire de Neuvoy, on est près de Gien, cette fois.
00:40:37 Bonjour Jean-François Darmois. Rassurez-nous, vous n'avez pas démissionné, là.
00:40:41 Vous êtes toujours en poste.
00:40:44 - Bonjour, non, je n'ai pas démissionné.
00:40:46 - Bon, ben bonjour, monsieur le maire, alors.
00:40:48 On parle de votre commune, donc je le disais, elle est près de Jouin.
00:40:51 Pourquoi ? Parce que des gens du Voyage, et notamment des...
00:40:54 Alors, on voit ici où ça se trouve, c'est dans le Loiret, pas très loin d'Orléans.
00:40:58 Des gens du Voyage ont un terrain chez vous, il appartient à l'association Vie et Lumière,
00:41:04 et ça fait des années qu'ils organisent un rassemblement, une sorte de rassemblement évangélique.
00:41:10 D'habitude, c'est environ 20 000 personnes, sauf que là, c'est 40 000 personnes sur le site,
00:41:15 ce qui fait que la capacité du terrain ne suffit pas.
00:41:18 Je résume, je parle sous votre contrôle, vous en aurez parlé,
00:41:21 et que de 20 000 à 40 000, forcément, ça veut dire que les caravanes,
00:41:25 les gens qui sont arrivés ont débordé, ils ont débordé où ?
00:41:28 Sur les terrains agricoles qui étaient juste à côté.
00:41:31 Le rassemblement a commencé le 6 mai, il doit se terminer le 14 mai,
00:41:35 et il y a beaucoup, beaucoup de colère.
00:41:38 Est-ce que j'ai bien raconté l'histoire ? On va commencer comme ça, monsieur le maire.
00:41:42 C'est bien cela, donc c'est bien l'histoire.
00:41:44 Les gens du Voyage sont propriétaires d'un terrain depuis 30 ans,
00:41:47 environ 130 hectares, qui peut supporter 20 000 personnes, et c'est acceptable.
00:41:53 Les administrés comprennent qu'une fois par an,
00:41:55 sont maintenant fatalistes et acceptent un rassemblement annuel.
00:42:00 Maintenant, 40 000 personnes, c'était l'an dernier à peu près pareil,
00:42:03 mais par temps sec, et ça a débordé un petit peu,
00:42:08 on s'est dit c'est l'après-Covid, mais malheureusement cette année, ça recommence.
00:42:12 40 000 personnes, avec de la pluie pendant plusieurs jours, c'est inadmissible,
00:42:16 c'est un bourbier monstre, et en plus de ça, les gens du Voyage n'étant pas très propres,
00:42:22 et au niveau sanitaire, se débordent partout, on ne sait plus comment faire,
00:42:27 c'est une affection là.
00:42:29 Oui d'accord, vous y allez fort, vous n'y allez pas au niveau des termes utilisés en tout cas.
00:42:33 Je crois savoir que vous n'êtes pas le seul, il y a un riverain qui a été excédé,
00:42:42 et qui a même tiré en l'air, c'est ça ?
00:42:44 Je peux, je peux vous expliquer.
00:42:46 C'est ce que vous venez de raconter nous ?
00:42:48 Ce qui s'est passé, on l'attendait tous, ce geste malheureux,
00:42:52 on en avait tous peur depuis longtemps, et ce monsieur, de 82 ans,
00:42:56 a une propriété à Agbois, dans le bas du village,
00:42:59 et a été excédé parce que tous les jours, les gens du Voyage pénétraient dans sa propriété privée,
00:43:05 et excédé d'avoir tiré un coup de fusil en l'air avant-hier soir,
00:43:10 ce monsieur, et derrière, tout s'est enchaîné, gendarmerie, garde à vue,
00:43:16 donc on ne comprend pas comment quelqu'un comme lui,
00:43:21 qui est vraiment quelqu'un de calme, c'est un chasseur, c'est un fait,
00:43:25 mais quelqu'un de calme, il est arrivé excédé à faire le geste que nous redoutions tous,
00:43:30 heureusement sans conséquences dramatiques pour l'instant,
00:43:33 mais ça pourrait l'être avec d'autres administrés.
00:43:35 Jean-François Darmois, est-ce que vous avez contacté les membres de l'association Vie et Lumière ?
00:43:40 Est-ce que vous leur avez parlé ? Est-ce que vous leur avez demandé peut-être de réduire la jauge ?
00:43:44 Ou peut-être justement de mettre les poubelles un peu ailleurs,
00:43:48 puisqu'il y a des problèmes sanitaires, vous le disiez.
00:43:50 Est-ce que vous avez un contact avec eux ?
00:43:53 Bien sûr, on est en contact permanent avec eux,
00:43:56 on se connaît depuis longtemps, on fait des commissions de sécurité, on se connaît.
00:44:01 Malheureusement, les dirigeants actuels sont dépassés,
00:44:04 ils n'arrivent plus à contrôler leur population.
00:44:07 C'est une population un petit peu…
00:44:10 Avec tout le respect que j'ai pour tous les gens, ils font ce qu'ils veulent,
00:44:13 et c'est ingérable, ça devient ingérable.
00:44:16 Ils ne savent pas maîtriser…
00:44:18 L'organisateur n'arrive pas à maîtriser ses troupes.
00:44:21 Une question pour vous de Raphaël Stainville, monsieur le maire.
00:44:23 Oui, monsieur le maire, est-ce que la première des responsabilités n'est pas celle de l'État,
00:44:27 qui aurait peut-être pu prendre ces dispositions,
00:44:32 soit pour limiter la jauge aux 20 000,
00:44:35 et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'autres caravanes qui viennent engrossir ce terrain ?
00:44:44 Je crois savoir qu'un certain nombre de propriétaires voient leur terrain,
00:44:50 ce terrain squaté finalement par ces gens du voyage.
00:44:53 Est-ce que ce n'est pas à l'État d'abord d'imposer une discipline,
00:44:59 voire de mettre, et ça s'est déjà vu ces dernières années,
00:45:02 des terrains plus conséquents, d'anciens terrains militaires,
00:45:04 à disposition des gens du voyage, pour ce rassemblement évangélique ?
00:45:08 C'est en deux temps.
00:45:10 Il y a un premier temps pour un rassemblement actuel de début de printemps,
00:45:13 comme on dit, où on demande que cette jauge de 20 000 soit respectée,
00:45:17 et où les gens ne le respectent pas.
00:45:19 C'est une organisation, je crois qu'il va falloir que tout le monde se pose la bonne question,
00:45:23 et c'est au service de l'État de nous aider à gérer cette situation.
00:45:28 Et ensuite l'État devrait mettre au service des gens du voyage,
00:45:36 un terrain pour le deuxième rassemblement qui est programmé en août-septembre.
00:45:41 C'est-à-dire qu'on risque, s'il n'y a pas de terrain mis à disposition,
00:45:44 de nous retrouver avec un deuxième rassemblement dans trois mois.
00:45:47 C'est inacceptable.
00:45:49 Avec la même situation, mais là, pour l'instant, vous nous dites concrètement,
00:45:52 il y a des agriculteurs qui ont leur terrain occupé par des caravanes,
00:45:56 qu'ils ne peuvent pas cultiver, c'est comme ça que ça se passe actuellement ?
00:46:01 À 30 mètres à droite, il y a un champ qui a été pris d'assaut par les gens du voyage.
00:46:08 Ils sont venus avec des pelles, ils ont bouché les tranchées qu'on avait faites.
00:46:12 Ils ont pris de force le terrain de cet agriculteur qui avait du fourrage.
00:46:16 Il y a environ 300 caravanes sur ce terrain.
00:46:20 La récolte de fourrage pour cette année, pour cet agriculteur, est terminée.
00:46:25 Sa récolte est fichue.
00:46:27 Mais c'est un terrain pris d'assaut.
00:46:29 On ne peut plus non-métriper.
00:46:31 Monsieur le maire, le préfet n'a pas fait appel aux forces de police
00:46:37 quand il s'est passé ce que vous venez de décrire ?
00:46:41 Oui, les forces de police étaient présentes,
00:46:43 et je les remets à l'écoute parce que les forces de police sont présentes.
00:46:47 Oui, elles étaient devant, mais les forces de police devant l'afflux,
00:46:50 comme vous pouvez le voir partout en France, comme ça se passe.
00:46:52 Quand les gens du voyage arrivent, ils sont en masse,
00:46:55 ils sont incontrôlables, et les forces de police sont là pour protéger les administrés,
00:47:00 protéger la population et éviter tout débordement.
00:47:03 On voudrait éviter une catastrophe si jamais...
00:47:05 Mais là, visiblement, il y a eu des débordements, donc la police ne veut pas intervenir.
00:47:08 Là, ils ne sont pas intervenus.
00:47:10 Mais ne serait-ce que pour protéger la propriété de l'agriculteur dont vous nous parliez ?
00:47:14 J'étais pas loin, c'était impossible.
00:47:16 Toutes les routes autour des alentours étaient bouchées sur un petit village comme nous.
00:47:20 La ville de Gien, il y a 15 000 habitants, il y avait 8 km de bouchons autour,
00:47:24 tout était bouché. Les forces de police ne pouvaient rien faire.
00:47:27 Ils avaient une masse de caravanes d'afflux, tout était bouché.
00:47:33 Et c'était impossible de faire faire demi-tour.
00:47:35 On est devant un fait accompli et c'est triste d'en arriver là.
00:47:40 Les gens du voyage se font la force, sont en force et pénètrent où ils veulent, quand ils veulent.
00:47:45 Où ils veulent, quand ils veulent, pas partout en France, monsieur,
00:47:48 parce qu'il y a des endroits où il y a des aires de voyage où ça se passe bien.
00:47:51 Là où, pour qu'il y ait 40 000 personnes, vous disiez, ils viennent de toute la France.
00:47:57 Comment vous expliquez un tel afflux ?
00:47:59 C'est vrai que c'est beaucoup.
00:48:01 Ce sont des pasteurs, c'est une assemblée évangélique qui s'est réunie pour leur baptême.
00:48:07 Ils viennent de toute la France et cette année, on a même beaucoup d'étrangers, des Anglais.
00:48:11 Il y a plusieurs nationalités représentées et c'est d'autant plus difficile qu'ils sont assez agressifs.
00:48:17 Les étrangers sont agressifs et on subit, on ne peut pas, c'est ingérable.
00:48:23 Monsieur le maire, qu'attendez-vous finalement de l'État aujourd'hui, à l'heure qu'il est,
00:48:28 à l'heure que vous faites état justement de votre incapacité à pouvoir accueillir ce rassemblement évangélique ?
00:48:35 Oui, et quel est le message que vous souhaitez faire passer en appelant aux médias ?
00:48:40 Le message que je veux faire passer, on est résignés, on accepte un rassemblement,
00:48:46 jonge à 20 000 personnes, il faut qu'on se débrouille, que les gens du voyage soient respectueux de ces règles.
00:48:52 Donc 20 000 personnes, un rassemblement, c'est possible.
00:48:55 Le deuxième rassemblement du mois d'août, c'est ailleurs, il faut trouver un terrain, il faut qu'ils aillent ailleurs.
00:49:00 On ne peut pas supporter deux rassemblements par an.
00:49:03 Enfin pas de cette taille-là en tout cas, s'il est à 20 000 peut-être, mais de toute façon pour vous c'est un seul.
00:49:10 Un seul, et de 20 000, on le supporte, on est capable, on est résignés pour supporter, sinon c'est incontournable.
00:49:19 Je n'ai pas une démission, simplement j'ai vraiment peur que si jamais ça se reproduise,
00:49:25 on risque encore un coup malheureux, un drame, et je voudrais vraiment que ça n'arrive pas.
00:49:31 De quel contexte toi, on n'est pas là pour un drame ?
00:49:35 Monsieur, ces rassemblements durent combien de temps ?
00:49:38 Celui-là a commencé le 6 mai, il doit se terminer le 14 mai.
00:49:42 Tout rassemblement dure une semaine, arrive d'un samedi au dimanche de la semaine d'après,
00:49:47 mais les gens du voyage, et ça va partir très vite,
00:49:50 mais les gens du voyage arrivent entre une semaine, une semaine et demie avant.
00:49:53 Ils commencent à squatter, squatter c'est un grand terme,
00:49:56 mais à s'installer un peu partout dans les villes environnantes, ça c'est les villages,
00:50:00 ça se rapproche tout doucement, c'est une concentration,
00:50:03 et puis le jour où le camp ouvre, c'est-à-dire là il ouvre une bonne semaine avant,
00:50:07 il donne le feu vert, c'est une envolée, en une demi-journée le camp se remplit.
00:50:12 Est-ce que ça peut être aussi une manne économique pour vous d'accueillir un tel rassemblement avec autant de personnes ?
00:50:19 Est-ce que ça a un effet sur l'activité économique de la ville ou de la région ?
00:50:25 Hormis les 3 ou 4 grandes surfaces du coin, les boulangeries, quelques bars, c'est un effet négatif.
00:50:33 Il faut bien que les gens mangent ce restaurant, il n'y a pas de problème.
00:50:36 Pour le reste, c'est négatif, les commerces de Gien ferment, baissent leurs rideaux pendant 2 semaines,
00:50:42 et si ça devient 2 fois par an, vous voyez ce que ça donne.
00:50:45 L'activité économique, il y avait une grande zone industrielle à côté de Gien qui est en train de s'installer,
00:50:50 il y a des gens qui voulaient s'installer, des entreprises, quand ils ont vu les dégâts, ils ont dit "on s'en va ailleurs",
00:50:55 ce n'est pas possible, et nous sur la commune de Nevoie, il n'y a aucune retombée économique,
00:51:01 et au contraire, il y a un coût, parce que maintenant il faut tout remettre en état,
00:51:04 et c'est de longue haleine, et c'est très très dur à faire.
00:51:08 Une dernière question rapide de Raphaël Stainville.
00:51:10 Oui, vous avez évoqué au tout début des questions d'hygiène liées à ce rassemblement immense sur ce terrain-là,
00:51:16 est-ce qu'il y a des questions aussi sanitaires qui se posent ?
00:51:19 J'imagine que rien n'est prévu sur ce champ à ciel ouvert pour accueillir autant de personnes pendant une semaine.
00:51:27 Le sanitaire, ça se passe comme ça. Dans les caravanes, il y a des cassettes de toilettes,
00:51:33 les femmes généralement vont dans les toilettes et les cassettes sont vidées dans des fosses de réception.
00:51:41 Les hommes, en général, ne respectent pas et s'en vont dans la nature, partout autour, sur des descentes,
00:51:48 aujourd'hui, presque des kilomètres, ce sont que des chemins souillés, on ne peut plus passer,
00:51:53 c'est une infection, mais vous n'avez pas l'odeur, nous on l'a ici en ce moment,
00:51:57 c'est quelque chose d'impensable, on ne peut pas s'imaginer comment notre commune est souillée et les communes environnantes.
00:52:03 C'est une catastrophe écologique de voir ça et de supporter ça.
00:52:09 En tout cas, merci à vous d'avoir pris le temps de témoigner, de nous raconter la situation,
00:52:13 ce que vous vivez, ce qui se passe et la colère aussi de vos administrés,
00:52:17 on la sent aussi chez vous dans votre voix, cette colère, et on rappelle votre message,
00:52:20 un rassemblement de 20 000, pas plus, c'est ce que vous demandez, j'imagine et j'espère pour vous
00:52:25 que les autorités ou peut-être même les représentants de l'association vont prendre contact avec vous
00:52:29 pour essayer de trouver une solution.
00:52:31 Merci encore à vous, merci à Raphaël Stainville et à Philippe Guibert d'avoir participé à cette émission.
00:52:35 Dans un instant, c'est le Grand Journal de l'après-midi avec Augustin Donat-Dieu.
00:52:39 A tout de suite sur CNews.
00:52:41 Il est 15h, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez, c'est l'heure du Grand Journal de l'après-midi
00:52:51 sur CNews avec Augustin Donat-Dieu et à la une aujourd'hui.
00:52:55 Bruno Le Maire met la pression aux industriels.
00:52:58 Le ministre de l'économie va leur demander de renier sur leurs marches
00:53:02 pour tenter de faire baisser les prix en rayon.
00:53:04 Il demande aux distributeurs également, qu'il a reçu ce midi à Paris,
00:53:07 de poursuivre le trimestre anti-inflation.
00:53:10 Le maire de Saint-Brévent-les-Pins démissionne après l'incendie criminal de sa maison
00:53:14 et les nombreuses menaces reçues à cause d'un centre d'accueil de migrants.
00:53:17 L'élu a claqué la porte.
00:53:18 Une démission qui a provoqué une vague d'émotions dans la classe politique.
00:53:21 On en parlera avec vous Léodie Huchard.
00:53:23 Et nos prisons sont surpeuplées.
00:53:25 La contrôleure des unités carcérales étrie l'inertie coupable du gouvernement.
00:53:29 Noémie Schultz nous détaillera son rapport accablant.
00:53:32 Et la meilleure baguette de Paris, elle vient du 20e arrondissement de la capitale.
00:53:36 Une bonne nouvelle pour ce boulanger qui pourra livrer l'Elysée pendant un an.
00:53:41 Les ventes devraient également être multipliées par deux.
00:53:46 Bruno Le Maire demande donc un effort aux industriels.
00:53:50 Il a réuni à la mi-journée les acteurs du secteur de la grande distribution à Bercy.
00:53:54 Le ministre a poussé les distributeurs et les industriels à rouvrir des négociations commerciales.
00:53:59 Il va également demander aux grands industriels de l'agroalimentaire
00:54:02 de rogner sur leurs marges pour faire baisser les prix en rayon.
00:54:05 Si ces derniers refusent de négocier, le ministre s'est dit prêt à employer
00:54:09 tous les instruments à disposition, y compris l'instrument fiscal,
00:54:12 des annonces qui vont dans le bon sens pour les distributeurs.
00:54:15 Là c'est nous qui demandons.
00:54:18 De toute façon nous aussi, pour nos consommateurs, on a envie que les prix baissent.
00:54:22 On a besoin d'un décret et Bruno Le Maire est d'accord pour le prendre ou le faire prendre.
00:54:26 L'année dernière on a renégocié quatre fois la hausse,
00:54:28 on voudrait maintenant que ce soit la baisse pour que nos consommateurs en profitent.
00:54:31 Donc on a longuement discuté, débattu avec mes confrères
00:54:34 et obtenu normalement une position forte du gouvernement.
00:54:37 Personne ne veut revenir sans pression, sans pression, sans pression.
00:54:41 On veut revenir sans pression autour de la table des négociations.
00:54:44 Bruno Le Maire vient nous dire qu'il va prendre des mesures très concrètes
00:54:47 et il va les annoncer aux industriels dans une semaine.
00:54:50 Le maire de Saint-Brévent-les-Pins a décidé de claquer la porte.
00:54:53 L'élu a reçu de très nombreuses trop nombreuses menaces.
00:54:57 Son domicile a même été la cible d'un incendie clinical au mois de mars
00:55:00 en cause de sa prise de position dans l'installation d'un centre d'accueil
00:55:04 de demandeurs d'asile dans la commune, un déménagement plus précisément
00:55:07 de ce centre d'accueil de migrants.
00:55:09 Regardez ce reportage sur place de Mickaël Chaillot.
00:55:12 Comme une traînée de poudre, la nouvelle a fait le tour des allées du marché.
00:55:16 Saint-Brévent, 14 500 habitants se réveillent sans maire.
00:55:20 Yannick Moraise jette l'éponge après l'effet de violence qu'il a subi.
00:55:24 Nous on est scandalisés, on ne comprend pas pourquoi on en est arrivé là.
00:55:29 Ce qui est très troublant c'est que c'est des gens de l'extérieur qui viennent,
00:55:33 ce ne sont pas des gens de Saint-Brévent.
00:55:35 Tout se passe très bien, il n'y a jamais eu d'incident.
00:55:38 Donc voilà, on laisse quelques extrémistes prendre le pas et c'est dommage.
00:55:43 22 mars, un incendie criminel vise deux voitures et le domicile du maire.
00:55:47 Depuis plusieurs mois, les manifestations se succèdent.
00:55:50 Partisans et opposants au centre d'accueil des demandeurs d'asile se déchirent.
00:55:55 La mairie a vendu un bâtiment communal à l'État qui pilote le projet.
00:55:59 Dans les rues de la station Balnéaire, rares sont les opposants à bien vouloir s'exprimer.
00:56:03 Il aurait dû demander l'avis à la population avant.
00:56:06 Construire ce centre à côté d'une école, je pense que ce n'était pas la meilleure solution.
00:56:12 Il faut préciser que personne n'a été arrêté jusqu'à maintenant.
00:56:15 Tout le monde dit que c'est l'extrême droite, ça peut être aussi l'extrême gauche.
00:56:19 Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs de l'incendie des biens du maire.
00:56:23 À Saint-Brévent, les dernières manifestations autour du cadavre sont de plus en plus politisées et violentes.
00:56:29 Militants de la droite extrême opposés au projet d'un côté,
00:56:32 extrême gauche de l'autre pour le défendre.
00:56:36 Emmanuel Macron a affiché sa solidarité sur Twitter à l'égard du maire de Saint-Brévent.
00:56:41 À cet élu de la République, à son épouse et ses enfants, je redis ma solidarité et celle de la nation.
00:56:47 La première ministre Elisabeth Borne a également réagi ce matin.
00:56:50 Elle promet de mieux protéger les élus et propose au maire des Missionnaires de le rencontrer la semaine prochaine.
00:56:56 Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien.
00:57:02 On va continuer à renforcer notre action pour intervenir plus tôt,
00:57:06 pour pouvoir soutenir les maires, pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner.
00:57:11 Ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays.
00:57:15 Évidemment, il faut qu'on soit très très vigilant sur ce sujet.
00:57:19 L'extrémisme, il vaut des deux côtés.
00:57:22 Je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens,
00:57:27 et c'est ce à quoi je veux m'employer ici, la main dans la main avec les élus locaux,
00:57:31 c'est comme ça qu'on évitera ces montées d'extrémisme.
00:57:34 Elodie Huchard du service politique de CNews.
00:57:37 La démission de ce maire qui était totalement démuni,
00:57:39 qui l'écrit d'ailleurs face à la grogne de ses habitants,
00:57:41 a provoqué une vague d'émotion dans la classe politique en général.
00:57:45 Oui, parce que ce maire représente tous les élus qui sont menacés, agressés.
00:57:49 On le rappelle, son domicile personnel avait été incendié.
00:57:52 Il y a eu notamment hier dans l'hémicycle un hommage à ce maire,
00:57:55 puisque les députés étaient dans l'hémicycle quand ils l'ont appris.
00:57:58 Jérôme Gedge du Parti Socialiste a d'ailleurs demandé à ce que les députés se lèvent
00:58:02 et l'applaudissent pour le remercier aussi pour tout le travail qui avait été fait,
00:58:05 et pour montrer un signe de soutien.
00:58:08 Alors évidemment une condamnation unanime.
00:58:10 Alors il y a ceux qui témoignent de leur soutien, il y a ceux aussi par exemple,
00:58:13 comme Marine Le Pen, qui pointe l'impuissance de l'État,
00:58:15 ce qui est assez cocasse quand on sait que hier, Marine Le Pen, dans l'hémicycle,
00:58:18 ses députés ne se sont pas levés pour rendre hommage à ce maire.
00:58:21 Et puis tout à l'heure, un poids lourd de la majorité me disait
00:58:24 "C'est un moment hyper fort, ça a une résonance chez chacun d'entre nous,
00:58:27 chez chacun des élus, on cherche à nous intimider".
00:58:29 Ça nous est tous arrivé d'avoir des menaces sur les enfants
00:58:31 et de se demander si cela méritait vraiment de continuer.
00:58:35 En revanche, ils reconnaissent tous aussi que cette question des maires agressés
00:58:38 est très ancienne, qu'on ne trouve pas forcément les moyens.
00:58:40 Cet élu me disait "Que voulez-vous qu'on fasse ?
00:58:42 On ne va pas mettre des policiers devant tout le monde".
00:58:44 Et on rappelle qu'aussi l'Association des maires de France est très engagée
00:58:46 parce que les chiffres, année après année, des maires agressés,
00:58:49 évidemment malheureusement sont de plus en plus élevés.
00:58:51 Merci Élodie Huchard. Le ministre de l'Éducation nationale
00:58:55 va annoncer au recteur des académies des mesures pour renforcer la mixité sociale à l'école.
00:59:00 Papendiaï a déjà évoqué plusieurs leviers,
00:59:03 la création de sections d'excellence dans les territoires défavorisés
00:59:06 ou la création de binômes de collèges proches géographiquement
00:59:10 mais très contrastés socialement.
00:59:12 Les précisions de notre journaliste politique Gautier Lebrun.
00:59:15 Papendiaï doit donc présenter son plan en faveur de la mixité à l'école aujourd'hui.
00:59:20 Un plan et des annonces qui vont surtout concerner l'école publique.
00:59:23 Pour l'école privée et plus particulièrement l'enseignement catholique
00:59:26 qui représente la majeure partie de l'école privée en France sous contrat,
00:59:30 il faudra attendre le 17 mai selon les infos de la Croix.
00:59:33 C'est dans six jours qu'un accord doit être signé entre le ministre de l'Éducation nationale
00:59:37 et les représentants de l'enseignement catholique.
00:59:40 L'idée de quota serait définitivement écartée
00:59:43 mais l'objectif est de permettre à chaque élève dont la famille le souhaite
00:59:47 de pouvoir intégrer l'enseignement privé.
00:59:50 Alors ça ferait deux des boursiers, ils sont seulement 10% aujourd'hui dans le privé
00:59:54 contre 29% dans le public.
00:59:56 Les collectivités locales devront mettre la main au portefeuille
00:59:59 pour financer le parcours scolaire de ces enfants.
01:00:03 Et puis je vous rappelle que Papendiaï avait déclaré au sujet de l'enseignement catholique
01:00:06 qu'il entretenait une ségrégation scolaire.
01:00:09 Ça avait jeté pour le moins un froid entre le ministre et les représentants de l'enseignement catholique.
01:00:14 Surtout que Papendiaï n'est pas très soutenu par la majorité.
01:00:18 C'est un euphémisme, on le trouve trop isolé, pas assez politique, trop prudent.
01:00:22 C'est pourquoi les annonces qu'il va faire aujourd'hui seront loin d'être révolutionnaires.
01:00:27 En France, en moyenne, un cambriolage a lieu toutes les deux minutes.
01:00:31 L'entreprise de vente et de location de trottinette d'Anton Gisquet a été cambriolée cinq fois.
01:00:35 La dernière en date c'était le week-end dernier.
01:00:37 Il est à Lyon, ce chef de tremprise est à bout.
01:00:39 D'autant que l'auteur des deux derniers cambriolages a été identifié,
01:00:43 placé en garde à vue, mais relâché.
01:00:45 Alors il menace même de faire justice lui-même.
01:00:47 C'est un reportage d'Olivier Madinier.
01:00:49 Sur cette vidéo filmée par une caméra de surveillance, on voit un homme voler une trottinette.
01:00:56 Il est rentré dans cette entreprise par le toit.
01:00:58 L'homme est identifié par le propriétaire.
01:01:01 Il le signale à la police, mais le voleur sera relâché au bout de quelques heures.
01:01:06 La police m'a demandé si j'avais des empreintes et si j'avais de l'ADN.
01:01:12 Personnellement non, je n'ai pas mon kit scientifique.
01:01:15 J'ai une belle vidéo, on le voit parfaitement bien, on le voit nous voler.
01:01:22 Je pensais que ce serait suffisant, mais à priori ce n'est pas suffisant.
01:01:25 Le cambrioleur est bien connu des services de police depuis des années.
01:01:29 Ce jeune patron est en colère et menace à demi-mot de se faire justice lui-même.
01:01:34 Je suis dans un état où ça ne pourra pas tenir indéfiniment.
01:01:38 Si à un moment donné je vois que la police ne continue pas l'enquête,
01:01:43 si je vois que la police ne l'interpelle pas, si je vois que cette personne n'est pas jugée,
01:01:48 et je le saurai assez vite puisque je devrais être convoqué aussi,
01:01:51 s'il n'y a rien de tout ça, honnêtement, on fera différemment.
01:01:55 En deux ans et demi, cette entreprise a été cambriolée à cinq reprises,
01:01:59 au moins deux fois par l'homme de la vidéo,
01:02:02 et pour un préjudice total avoisinant les 80 000 euros.
01:02:06 Dans l'activité également des maisons d'arrêt qui débordent, un état qui tourne le regard.
01:02:10 Ce sont les termes même du rapport annuel de la contrôleur des prisons
01:02:13 qui dénonce l'inaction du gouvernement.
01:02:15 Noémie Schultz du service de police et de justice.
01:02:17 Noémie, c'est un rapport particulièrement sévère.
01:02:20 Oui, dans son rapport, Dominique Simono décrit les conséquences de la surpopulation carcérale
01:02:25 des prisonniers qui vivent à trois par cellule, 21 heures sur 24,
01:02:29 dans moins d'un mètre carré d'espace vital par personne.
01:02:32 Ils sont grignotés par des punaises, envahis par les cafards, par les rats.
01:02:36 2100 détenus sont contraints de dormir au sol, sur un matelas.
01:02:40 La contrôleur générale des lieux de privation de liberté pointe du doigt l'inaction de l'État.
01:02:45 On l'écoute au micro d'Olivier Gangloff.
01:02:47 Je peux parler de l'impression générale que ça m'a donnée, que ça nous donne à tous.
01:02:53 C'est une espèce d'abandon de l'État, à la fois des fonctionnaires chargés de surveiller
01:02:59 ou de garder ces lieux, et des gens qui sont enfermés.
01:03:02 Ça n'est pas normal, c'est pas ça un État apaisé.
01:03:05 Et là-dessus, si l'État a le courage de s'affronter à la rue en ce qui concerne les retraites,
01:03:13 je trouve qu'il pourrait avoir le courage de s'attaquer, par exemple, à la surpopulation carcérale.
01:03:18 Dominique Simono, qui a des idées d'ailleurs, elle aimerait qu'un mécanisme de régulation carcérale
01:03:22 soit inscrit dans la loi, avec comme effet d'examiner les possibilités de sortie d'un prisonnier
01:03:27 en fin de peine, avant d'en faire rentrer d'autres.
01:03:29 C'est un peu ce qui s'était passé lors du premier confinement.
01:03:32 À l'époque, les prisons débordaient, il y avait un risque sanitaire très important.
01:03:35 On avait réussi en quelques semaines à faire sortir 10 000 détenus qui étaient en fin de peine.
01:03:39 Le taux d'occupation était alors redescendu à 103 %.
01:03:43 On voit que ça n'a pas duré. Aujourd'hui, on est à nouveau à 142 % dans les maisons d'arrêt.
01:03:50 Merci beaucoup Noémie Schultz. Dans l'actualité également, Augustin.
01:03:54 Le parquet antiterroriste français ouvre une enquête au lendemain de l'attaque d'une synagogue.
01:03:58 C'était à Djerba. Un franco-tunisien de 41 ans vivant à Marseille est décédé lors de cette attaque
01:04:03 qui a fait trois morts et quatre blessés.
01:04:06 Un hommage se tiendra à 18h à Paris, organisé par l'Union des étudiants juifs de France.
01:04:12 La chronique éco maintenant avec Eric de Ritmaten.
01:04:16 On s'en lance un peu plus sur la mise en route des mesures de la réforme des retraites.
01:04:21 Votre programme avec Jean de Confiance.
01:04:24 Pour les vacances ou pour une nouvelle vie, loué en toute sérénité.
01:04:27 Jean de Confiance, petites annonces, grande confiance.
01:04:30 Eric Olivier Dussopt a donné tous les détails de cette mesure de la réforme des retraites,
01:04:36 de cette différente mise en œuvre. Il y a une bonne nouvelle pour ceux qui avaient prévu de partir à la retraite en septembre.
01:04:41 Effectivement, la bonne nouvelle c'est que tous ceux qui avaient fait valoir leur droit à la retraite pour septembre,
01:04:46 ils pourront partir normalement. Ils n'auront pas à travailler plus longtemps, comme cela avait été annoncé.
01:04:52 Parce que vous le savez bien, le seuil c'est le 1er septembre.
01:04:55 Il marque le démarrage de cette réforme.
01:04:57 Et le plus dur pour le gouvernement, c'est la mise en route de la réforme.
01:05:00 Je rappelle qu'il y a 31 textes d'application, 27 décrets et 4 arrêtés.
01:05:04 Tout cela sera publié avant le 1er septembre.
01:05:06 Selon nos informations, notamment les cabinets qui évaluent les montants des retraites,
01:05:11 les logiciels seraient prêts.
01:05:13 A cette date, le 1er septembre, on passera au nouvel âge de départ à la retraite de 62 à 62 ans et 3 mois.
01:05:22 Puisque je vous rappelle que la réforme, c'est 3 mois à chaque année de naissance.
01:05:26 61, vous gagnez 3 mois de plus. 62, c'est 6 mois. 63, c'est 9 mois plus tard, etc.
01:05:32 pour arriver à 64 ans, qui sera le futur âge de départ légal pour ceux qui sont nés en 1968.
01:05:38 Si on a déposé ces dossiers, ces droits à la retraite, 5 mois avant le 1er septembre,
01:05:45 il faut être très précis, vous resterez à un départ à 62 ans sans changement.
01:05:51 C'est aussi le 1er septembre qu'il y aura des nouveaux droits.
01:05:54 La pension minimum passera à 1 200 euros pour ceux qui ont cotisé 43 ans et qui seront les nouveaux retraités.
01:06:00 Ces 12 000 euros seront versés le 9 octobre.
01:06:04 Pourquoi le 9 octobre ? Parce que ça correspond à la pension de septembre.
01:06:08 Voilà donc tout ce qui a été annoncé par Olivier Dussopt, qui semble être dans la bonne voie,
01:06:12 puisque la loi va être adoptée, ou en tout cas elle a été votée.
01:06:16 Inutile de dire que les syndicats seront très sourcilleux,
01:06:19 ils vont scruter à la loupe le moindre défaut ou la moindre nicroche,
01:06:23 et ils promettent en tout cas des recours systématiques si cela ne va pas.
01:06:33 C'était votre programme avec Jean de Confiance.
01:06:35 Pour les vacances ou pour une nouvelle vie, louez en toute sérénité.
01:06:38 Jean de Confiance, petites annonces, grande confiance.
01:06:41 Et en sport, la Juventus de Turin reçoit ce soir le FC Séville en demi-finale allée de la Ligue Europa.
01:06:49 Tombeuse au tour précédent, la vieille dame de Massimiliano Allegri veut sauver sa saison en remportant la compétition.
01:06:55 Mais avant de penser à la finale, les coéquipiers d'Adrien Rabiot doivent prendre une option
01:07:00 pour la qualification avant la seconde match en terre andalouse.
01:07:03 Ce match est à suivre à partir de 21h sur Canal+Foot.
01:07:07 Certaines demi-finales comptent plus que d'autres.
01:07:11 Pour la Juventus, celle contre Séville est d'une importance extrême.
01:07:14 Nous avons une semaine importante qui décidera si nous arriverons en finale.
01:07:19 Il faut faire de tout pour y arriver.
01:07:21 Si nous n'arriverons pas en finale, les autres seront beaucoup plus bons.
01:07:25 En sursis en championnat, la Juventus doit assurer en Ligue Europa la victoire finale
01:07:30 offrirait une qualification européenne l'an prochain malgré l'ombre des tribunaux italiens.
01:07:35 De cette expérience, nous nous sommes fortifiés.
01:07:39 Dans les difficultés de cet an, la squadre s'est comportée très bien,
01:07:42 tant au niveau professionnel que moral, car ce n'était pas simple.
01:07:49 Mais là aussi, le passage se resserre. La faute à l'adversaire, Séville, grand spécialiste de l'épreuve.
01:07:55 C'est une équipe qui est habituée à jouer ce genre de match,
01:07:58 une équipe experte, qui ne sort jamais de la partie.
01:08:02 Trois matchs encore pour la Juve avant la destination rêvée,
01:08:05 mais vu l'enjeu et les adversaires, la route est encore semée d'embûches.
01:08:09 C'était votre programme avec Groupe Verlaine.
01:08:12 Isolation par l'extérieur avec Aide de l'Etat.
01:08:14 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
01:08:17 C'est la fin de ce grand journal de l'après-midi.
01:08:21 Merci beaucoup, Augustin Donadieu.
01:08:24 On reprend avec Nelly Denac et ses invités.
01:08:26 Ce sera 90 minutes info.
01:08:27 On va revenir évidemment sur l'émotion suscitée par la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins
01:08:32 et puis bien sûr sur les réactions qu'il y a pu y avoir dans la classe politique.
01:08:37 Très bon après-midi à vous tous sur CNews.
01:08:39 ...