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  • 09/05/2023
Ce lundi 9 mai, la Russie célèbre le "jour de la Victoire". Une journée de commémoration pour fêter le 78e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie, alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus d'un an. Vladimir Poutine doit s'exprimer ce matin à 9h. 

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Transcription
00:00 7 minutes pour comprendre si à quelques heures du grand défilé militaire,
00:03 Poutine peut en profiter pour reprendre la main.
00:06 Avec nous pour en parler, Paul Gogo, vous êtes journaliste correspondant à Moscou
00:15 et co-réalisateur du grand format que vous avez peut-être vu hier soir sur BFM TV
00:19 consacré à Vladimir Poutine. Merci d'être avec nous.
00:22 Vous êtes revenu de Moscou depuis 10 jours maintenant, Paul.
00:24 Le général Jérôme Pellistrandi nous accompagne également, consultant défense de BFM TV.
00:29 Et puis nous rejoindrons dans un instant Benoît Ballet, l'envoyé spécial de BFM TV en Ukraine.
00:34 On est maintenant à 40 minutes du discours de Vladimir Poutine depuis Moscou,
00:39 en ce jour de la victoire que la Russie veut célébrer,
00:41 puisque en fait le 8 mai en Russie, c'est le 9 mai.
00:44 Parade dans les rues de Moscou, sur la Place Rouge,
00:49 vous voyez les dernières répétitions, les derniers préparatifs,
00:52 tôt ce matin du côté de Moscou.
00:55 On le disait, des parades ont été annulées.
00:57 Certains parlent d'un 9 mai au rabais, faute de munitions.
01:01 Et dans un souci aussi, Jérôme Pellistrandi, de sécurité.
01:05 Quelle peut être l'ambiance ce matin à Moscou, au matin de cette célébration ?
01:10 Une ambiance de très grande fébrilité.
01:12 Fébrilité bien sûr au niveau politique, parce que rien n'a marché comme prévu.
01:17 L'opération spéciale militaire qui devait durer trois semaines,
01:20 ça va faire bientôt 15 mois, des pertes importantes.
01:23 Peut-être aussi fébrilité au niveau de la population,
01:25 parce qu'il y a ce sentiment d'inquiétude.
01:28 Les témoignages seraient qu'il y ait de nombreuses attaques de drones.
01:31 Donc oui, un sentiment de crainte.
01:33 Mais quand on dit commémoration au rabais, vraiment ?
01:36 Il y aura moins d'armes, moins de démonstrations de force que l'an dernier ?
01:40 Il y en aura moins, notamment, il n'y aura pas le défilé aérien,
01:43 sachant que l'année dernière, le défilé aérien avait été annulé
01:46 pour des raisons, à cause de la météo.
01:49 Il n'y aura pas le défilé des descendants
01:54 de ceux qui sont morts pour l'Union soviétique,
01:58 le régiment des immémoriaux où les familles défilent avec les portraits.
02:02 Donc on va avoir effectivement quelque chose d'extrêmement cadré,
02:06 strictement militaire.
02:07 Et puis Paul, il faut aussi rappeler que ce sera sous haute sécurité.
02:10 Il ne faut pas avoir la mémoire courte.
02:11 On a été ensemble vendredi matin,
02:12 vendredi, enfin, la nuit de jeudi à vendredi.
02:15 Il y a quand même deux drones qui sont venus taper le dôme du Sénat
02:18 dans l'enceinte du Kremlin.
02:19 Et Vladimir Poutine sera assis tout près de ce dôme.
02:23 Donc sous haute sécurité.
02:24 De l'autre côté du mur du Kremlin, il sera assis.
02:26 Il va y passer une heure.
02:28 Alors évidemment, c'est sous haute sécurité.
02:31 Il m'est arrivé de couvrir ce défilé les autres années.
02:34 Vous avez des snipers, c'est très intéressant.
02:35 D'ailleurs, des snipers des deux côtés.
02:37 Vous avez ceux qui regardent la tribune de Vladimir Poutine
02:38 et ceux qui regardent les soldats.
02:40 Alors peut-être s'inquiète-t-il que des soldats
02:42 puissent attaquer aux prisons russes.
02:44 Je sais aussi que dans les rangs des soldats,
02:46 il y a des hommes en civil.
02:47 Que vraiment toute la place, tous les environs,
02:49 que tous les endroits même,
02:50 desquels on pourrait voir la place rouge
02:52 sont sous contrôle des autorités.
02:54 Et je le précise parce que tout le monde ne le sait pas,
02:56 mais les Russes ne peuvent pas assister à ce défilé.
02:58 Ce ne sont vraiment que les invités du Kremlin
03:00 qui assistent au défilé.
03:01 Alors les gens vont se mettre un peu plus loin dans les avenues
03:03 pour voir les tanks quitter la ville.
03:05 Mais les hommes, seuls les invités peuvent les voir.
03:08 Le défilé, seuls les invités peuvent le voir.
03:10 Est-ce qu'on a une idée de la tonalité
03:12 que Vladimir Poutine peut donner à son discours ?
03:14 Alors je pense que son discours,
03:15 il sera assez similaire à celui de l'année dernière
03:17 avec effectivement, comme on le disait,
03:19 cette petite touche en plus.
03:20 Ou cette année, la différence,
03:22 c'est que le président russe a un intérêt à peut-être
03:25 distiller un peu de terreur, de panique au sein de la population.
03:28 Et je ne serais pas surpris si Vladimir Poutine
03:31 jouait la carte des ennemis de l'Occident collectif,
03:35 comme on dit en Russie, contre la Russie,
03:36 et des ennemis de l'intérieur aussi.
03:39 Une sorte d'alerte lancée à la population
03:41 pour qu'elle fasse attention aux traites
03:42 au sein de la population.
03:44 Et surtout que cette population se regroupe
03:46 autour de Vladimir Poutine.
03:47 On va prendre la direction de l'Ukraine,
03:49 Benoît Ballet, envoyé spécial de BFMTV en Ukraine.
03:52 Dans quel état d'esprit sont les Ukrainiens
03:55 en ce matin du 9 mai, Benoît ?
03:57 Écoutez, les Ukrainiens avec qui on a pu échanger ce matin
04:02 sont très clairs et unanimes.
04:05 Ils évoquent une victoire prochaine,
04:07 comme l'a dit leur président, Volodymyr Zelensky.
04:11 La contre-offensive devrait arriver dans les prochaines semaines
04:14 pour eux, avec donc à la clé un succès, une victoire,
04:18 pour pousser les Russes jusqu'aux frontières de la Russie.
04:23 C'est un sentiment que l'on observe ici, à Zaporozhye,
04:27 qui est quand même une très grande ville,
04:29 qui est toujours en territoire libre.
04:31 Mais c'est un sentiment qu'on voit aussi dans les villages
04:34 qui sont sur la ligne de front,
04:36 chez des familles qui habitent à quelques centaines de mètres
04:40 de la ligne de front et des positions russes,
04:41 qui, elles aussi, et peut-être plus qu'ailleurs,
04:44 attendent une libération, attendent que ce front,
04:46 que cette ligne de front, soit repoussée
04:50 de plus en plus loin jusqu'aux frontières.
04:52 Vraiment, dans ce qu'on sent ici avec Théotouchet,
04:54 c'est une réelle confiance, presque aveugle,
04:58 en leur président, en les décisions qui seront prises,
05:01 en leurs généraux et puis évidemment en leurs soldats.
05:04 Est-ce que c'est vrai, Benoît,
05:05 qu'il y a beaucoup de reddition du côté des Russes ?
05:07 Écoutez, c'est ce que nous dit l'armée ukrainienne.
05:13 Évidemment, il faut se méfier parce que cela peut être
05:16 interprété à des fins de propagande,
05:19 mais vous savez, il y a eu un numéro vert,
05:21 une hotline qui avait été mise en place en septembre dernier
05:24 par les autorités ukrainiennes pour que les Russes
05:27 puissent se rendre.
05:28 Et selon l'un des porte-parole de ce projet
05:31 que nous avons rencontré, le nombre d'appels
05:34 sur cette hotline serait de plus en plus important,
05:38 avec notamment un pic d'appels, nous a raconté cet homme,
05:41 lorsque, vous l'avez évoqué juste avant,
05:43 lorsque les drones supposés ukrainiens,
05:46 c'est ce que a déclaré Moscou,
05:48 ont explosé au-delà du Kremlin.
05:51 Donc voilà, selon l'Ukraine, oui,
05:54 effectivement, de plus en plus de soldats russes
05:56 craignent l'arrivée imminente de cette contre-offensive
05:59 et souhaitent se rendre, mais encore une fois,
06:01 des affirmations à prendre avec des pincettes.
06:04 Général Pélistrandi, la guerre,
06:05 ce sont des morts, des conquêtes et des armes.
06:07 Est-ce que les Ukrainiens ont déjà utilisé
06:09 les capacités occidentales, toutes les livraisons occidentales,
06:13 et je pense notamment aux chars ?
06:15 Alors, les chars, il y a un black-out complet là-dessus.
06:19 On sait qu'ils sont présents sur le terrain,
06:21 par exemple, les chars AMX-10RC livrés par la France
06:24 sont déployés quelque part près de la ligne de front.
06:28 On a bien sûr déjà, depuis plusieurs mois,
06:31 par exemple l'artillerie, les fameux canons César.
06:34 Mais il est vrai que ce que l'on attend,
06:35 c'est cette contre-offensive massive,
06:38 parce qu'il faut que l'effort soit conséquent
06:40 sur une partie du front où on puisse percer.
06:43 Et là, ça va être effectivement une bataille
06:45 chars contre chars, chars occidentaux
06:48 contre chars d'origine soviétique.
06:51 Donc effectivement...
06:52 - Chars d'origine soviétique ?
06:53 - Oui, essentiellement, parce que du côté russe,
06:56 c'est du matériel qui a été conçu du temps de l'Union soviétique,
06:59 parce qu'aujourd'hui, les chaînes de fabrication de chars russes
07:03 ont du mal à fournir,
07:05 parce qu'il manque les fameux composants électroniques
07:09 et l'industrie d'armement russe est aujourd'hui en difficulté.
07:12 - Une image ce matin en direct,
07:14 celle de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen,
07:17 qui a choisi d'être à Kiev en ce 9 mai, jour de l'Europe,
07:21 cette Europe que l'Ukraine voudrait rejoindre.
07:25 À suivre donc sur BFMTV à partir de 9h,
07:28 le discours de Vladimir Poutine.

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