"Des chinois derrière nos bureaux de tabac" : la une d'un journal fait polémique

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Voilà, des Chinois derrière nos bureaux de tabac.

00:02 C'est une tendance forte, comme à Paris et ailleurs en province,

00:04 les Chinois s'installent au comptoir des bureaux de tabac en Charente,

00:07 volontiers suivis par les banques, parce qu'ils n'ont pas peur de faire des heures.

00:11 Alors, il y a beaucoup de gens qui ont dit que c'était abusé,

00:14 est-ce que vous trouvez que c'est abusé ou pas du tout ?

00:16 Gilles Verdez, bien sûr, oui, mais Guillaume ?

00:18 Mais pardon, mais depuis quand "Chinois", c'est une insulte ?

00:20 La jeune femme sur la photo, elle n'est pas d'origine visiblement suédoise ou congolaise,

00:24 c'est une jeune femme, c'est expliqué dans l'article, ce n'est pas gratuit,

00:26 c'est une jeune femme française d'origine chinoise.

00:28 Il y a une réalité aujourd'hui dans les grandes villes et en France

00:30 que les tabacs sont rachetés par la communauté chinoise,

00:33 qui sont parfois chinois, qui sont parfois franco-chinois,

00:35 parfois des Français d'origine chinoise.

00:37 Pourquoi à chaque fois, dès qu'on prononce un mot, c'est vu comme du racisme ?

00:40 Parce qu'il y a le titre, c'est volontiers à colère.

00:42 C'est nous qui avons un problème avec ça en fait.

00:43 On peut dire les Français, les Marocains, les Chinois, les Japonais,

00:48 il faut être fier de ses origines.

00:49 Pourquoi c'est vu comme une insulte ?

00:50 En plus, cet article vante les Chinois parce qu'ils disent que culturellement,

00:53 ils ont une meilleure approche du travail que nous et qu'ils arrivent à mieux travailler.

00:56 - Deux minutes, merci.

00:58 Jordan Deluxus, vous êtes d'accord avec Guillaume ?

01:00 - Oui, je suis totalement d'accord avec Guillaume.

01:02 En plus, c'est plutôt positif parce qu'ils disent qu'ils font plus d'heures que les autres.

01:06 C'est plutôt positif.

01:07 On le sait, la communauté chinoise fait beaucoup d'heures,

01:09 ce sont des gens qui ne pèsent pas le travail.

01:11 Et heureusement qu'ils sont derrière les...

01:14 Non, ce n'est pas bien ce qu'on voit.

01:15 - Non, mais pardon, parce que ça paraît stigmatisant.

01:18 - Oui, c'est ça.

01:19 - Ah non, là, ça peut arrêter.

01:21 - D'accord avec toi, c'est un stéréotype.

01:23 - Mais non, aujourd'hui, on n'est plus payé à rien faire en France que quand on bosse.

01:27 C'est une vérité.

01:28 - C'est stigmatisant, c'est-à-dire que tu défends ça.

01:29 Et moi, je suis d'accord en plus pour dire qu'il y a tellement de raisons aujourd'hui

01:32 d'être choqués, de trouver ça stigmatisant ou discriminant.

01:35 Là, ça ne l'est pas.

01:36 Je suis tout à fait d'accord avec Guillaume.

01:37 Mais de dire, en gros, les Chinois, c'est des bosseurs et les autres, c'est des glandeurs,

01:40 là, ça veut dire que là, tu vois, tu stigmatises une communauté.

01:42 - C'est vrai, c'est comme quand on dit que les Français aiment bien râler.

01:44 - Oui, c'est pas vrai.

01:45 - Et même si c'est des clichés, ce n'est pas grave.

01:47 - Je ne sais pas, les Auvergnats ont des restaurants, les Corses ont des cercles de jeux.

01:50 Moi, justement, je trouve qu'il n'y a aucun racisme là-dedans.

01:53 Sauf que quand il y a du vrai racisme, justement, là, il faut le condamner pour dire que là,

01:56 ça n'en est pas du tout, quoi.

01:57 Sauf que là, Géraldine, le titre est quand même problématique.

02:00 Pardonne-moi.

02:01 - Non, mais la question, c'est est-ce que...

02:02 - Des Chinois derrière nos bureaux de tabac, sous-entendu, des Chinois viennent prendre

02:07 nos bureaux de tabac à nous, Français.

02:09 C'est ça que ça sous-entend.

02:10 - Ils sont Français, là ?

02:11 - C'est ça que ça sous-entend.

02:12 - Ils sont Français ?

02:13 - Justement, mais le titre sous-entend l'inverse.

02:14 - Childe Verden.

02:15 - Le sous-titre, hélas, c'est "Les Chinois nous envahissent".

02:18 Voilà.

02:19 C'est ça qui est terrible.

02:20 Moi, j'adore la Charente-Libre, mais là, c'est presque du racisme ordinaire.

02:23 C'est un très bon journal.

02:24 Mais là, c'est du racisme ordinaire, c'est stigmatiser une communauté.

02:27 Il aurait fallu titrer sur la jeune femme, cette jeune femme a racheté, et là, parfait,

02:30 avec l'exemple reportage.

02:31 Mais là, c'est une dénonciation derrière le titre qui paraît...

02:34 C'est assez violent.

02:35 - Oh, oh, oh, Raymond.

02:36 Moi, je suis d'accord, c'est derrière nos bureaux de tabac.

02:39 Ils l'ont acheté, ils l'ont acheté avec leur argent.

02:41 C'est pas nos bureaux de tabac.

02:42 Si personne ne veut reprendre les bureaux de tabac parce qu'il faut se lever à 6h du

02:45 matin et il faut rester jusqu'à 21h, c'est pas de la faute.

02:48 Et moi, quand tu dis "des Chinois"...

02:49 - Donc, on décrit pas un système.

02:50 - Quand vous dites "des Chinois", on peut dire aussi "des Asiatiques" parce que qui

02:53 vous dit que c'est que tout le temps des Chinois ?

02:55 Le problème, il est là.

02:56 - C'est ce qu'ils ont enquêté.

02:57 - Il est là, le problème.

02:58 C'est que quand on dit à quelqu'un dans la rue "un Chinois", des fois, c'est un japonais,

03:01 c'est un coréen, c'est pas forcément un Chinois.

03:03 Ça peut être aussi un Asiatique.

03:04 - Mais c'est le bureau de Chéraldine.

03:05 - Mais derrière nos bureaux de tabac, c'est pas nos bureaux de tabac.

03:08 Si on n'arrive pas, nous, à racheter des tabacs, c'est qu'il y a un souci, c'est qu'il y a un problème.

03:11 - Moi, ça m'énerve le décalage, l'hypocrisie, en fait, entre comme on parle dans la vraie vie...

03:15 - Fais comme tout à l'heure, fais comme tout à l'heure.

03:17 - Et sur les plateaux télé et le tribunal médiatique de Twitter, on n'a pas le droit de dire "Chinois".

03:22 - Guillaume, fais comme tout à l'heure avec la prof.

03:24 - Le quartier chinois, les quartiers de Chania et de Tampes, c'est quoi ?

03:26 C'est des Finlandais qui sont là-bas, non ? C'est des Chinois ?

03:28 - Mais fais comme tout à l'heure avec la prof.

03:30 Change "Chinois" par une autre, par une autre.

03:32 - Ouais, c'est vrai.

03:33 - Par une autre communauté.

03:34 - Non, parce que...

03:35 - T'imagines ou pas ? Non, mais c'est vrai qu'il y a raison.

03:36 - Eh oui, mais...

03:37 - Tu vois, t'imagines ?

03:38 - Des Juifs derrière des magasins de fringues.

03:40 - Non, non.

03:41 - Qu'est-ce que tu fais ?

03:42 - T'es toi, ouais, il a raison.

03:43 - Qu'est-ce que tu fais ? Des Juifs derrière nos magasins de fringues.

03:45 - Je peux lui répondre.

03:46 - Réponds-moi.

03:47 - Ah, c'est pas pareil.

03:48 - Il a raison, il a raison.

03:49 - Non, parce que s'ils avaient dit "des Asiatiques", c'est pas pareil.

03:51 Là, il y a une réalité, ce sont des Chinois qui reprennent l'économie du...

03:54 - Mais pardonnez-moi, mais il a raison.

03:55 - Si on disait "des Arabes", c'est stigmatisant.

03:57 Là, c'est une réalité, ce sont des Chinois.

03:59 - Si on avait dit "des Suédois reprennent des boucheries", c'est vrai.

04:04 - Dans le sentier, on disait qu'il y avait beaucoup de Juifs.

04:06 - Attendez, attendez.

04:08 - C'est un peu mythe.

04:09 - Attendez, je sais tout changer.

04:10 - Pardonnez-moi.

04:11 - Des Irlandais reprennent nos magasins de jouets.

04:15 - Non.

04:16 - Non.

04:17 - Non, ça va, ça passe.

04:18 - Oui, ça passe.

04:19 - Pas raison, enfin.

04:20 - Non, je vais changer d'avis, vous dites des conneries.

04:22 - Non, vous avez raison, vous dites des conneries.

04:24 - C'est OK.

04:25 - Marnat Montiel.

04:26 - C'est la formulation qui est un peu choquante, mais maintenant, des Chinois,

04:28 c'est un peu insulte, il faut quand même le rappeler.

04:30 On parle comme ça tous entre nous, il ne faut pas être hypocrite non plus.

04:32 - Non, on ne parle pas comme ça.

04:33 - Si, parce que...

04:34 - Attendez, c'est ça, il y a autre chose.

04:35 - Si.

04:36 - Des Montiels reprennent nos cabines à UV.

04:38 - Ça marche.

04:39 - Une vérité.

04:40 - Oui, ce n'est pas insultant.

04:41 - Il ne faut pas dire des choses.

04:42 - Kelly, Kelly.

04:43 - Non, pour moi, c'est des vérités.

04:44 Après, je pense que les gens qui lisent ce genre de magazine,

04:45 ils ont le droit de se faire leur opinion eux-mêmes

04:47 et pas de se dire "on nous envahit", en fait.

04:49 - Oui, c'est un titre racoleur, parce que de toute façon,

04:51 tous les titres des journaux sont racoleurs.

04:53 Après, à nous de savoir aussi interpréter à notre manière,

04:56 sans être raciste, sans se dire qu'on nous envahit.

04:59 - On le sait.

05:00 - C'est des clichés.

05:01 - On va voir ce qu'en pensent les téléspectateurs, s'il vous plaît.

05:03 Je voudrais Daniel d'abord.

05:04 Tu peux parler en même temps.

05:05 - Ah, d'accord.

05:06 Non, mais parce que quand on regarde bien la vérité des choses,

05:09 c'est que justement, ce n'est pas des Français, des Chinois...

05:13 Non, je n'arriverai pas à le dire dessus, mais il y a des Français originaires de Chine,

05:16 mais il y a aussi des Cambodgiens, des gens de Thaïlande, des Vietnamiens.

05:20 Donc, ceux des Chinois, moi déjà, pourtant, je suis plutôt tendance à avoir...

05:24 Je n'aime pas qu'on voit du racisme partout, mais là, je le trouve vraiment honteux.

05:27 Et la phrase "parce qu'ils n'ont pas peur de faire des heures",

05:30 c'est-à-dire que les Chinois sont courageux, les Juifs sont radins,

05:33 enfin, on en est là avec ce titre.

05:34 Excusez-moi, moi, ça m'a choqué.

05:35 Pourtant, je suis rarement...

05:37 Voilà, je suis plutôt du genre à dire qu'on voit du racisme partout.

05:39 Là, je n'ai pas aimé ça du tout.

05:41 - Allez, regardez.

05:42 Alors, non, 72 %, oui, 27 %.

05:44 27%.

05:45 [Musique]

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