Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 20/04/2023
"En 100 jours, Emmanuel Macron ne pourra pas tourner la page des retraites. Il faudra attendre la fin de l’été et éventuellement un changement de cap. Il va falloir prendre des mesures qui rassemblent le pays" estime Jérôme Bascher, sénateur (LR) de l’Oise.

Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1

Retrouvez l'émission intégrale de Bonjour Chez vous ! ici : https://www.publicsenat.fr/emission/bonjour-chez-vous

Abonnez-vous à notre newsletter : https://urlz.fr/iinC

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
Twitter : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00 Et on commence cette émission avec le sénateur du jour. Bonjour Jérôme Bacher.
00:02 – Bonjour Alexandre Poussard.
00:03 – Vous êtes sénateur Les Républicains du département de l'Oise.
00:06 Et on va dans cet entretien commencer par la visite chahutée
00:10 du président de la République Emmanuel Macron hier en Alsace.
00:13 Il a été accueilli sous les huées, sous les bruits de casserole.
00:16 Est-ce que Jérôme Bacher, ça montre que finalement,
00:18 le président de la République va avoir du mal à aller au contact de ses concitoyens ?
00:23 – Il a expliqué dans son allocution qu'il avait 100 jours pour changer,
00:29 pour donner des résultats.
00:30 Et puis dès le lendemain Olivier Véran nous expliquait qu'en fait on ne changeait rien.
00:34 Et je pense que pendant 100 jours, les ministres lorsqu'ils vont sortir,
00:37 qu'Emmanuel Macron a tout particulièrement visé, d'ailleurs parfois à titre personnel,
00:41 peut-être même souvent à titre personnel, pour son attitude, ne pourra pas sortir.
00:46 Enfin, tout sera très calfeutré.
00:49 Nos services d'ordre et les préfectures savent très bien faire cela.
00:53 Mais ce n'est plus une sortie terrain à ce moment-là.
00:54 Vous voyez, c'est faire trois images. Et c'est ce qu'on a eu hier.
00:58 Hier, en vérité, il a eu des images dans une usine fermée, calfeutrée.
01:03 Il ne va pas à la rencontre des Français.
01:05 Et d'ailleurs, il a fait un petit dérapage lorsqu'il a parlé des casseroles.
01:11 – Il a dit que ce ne sont pas les casseroles qui vont faire avancer le pays.
01:15 – Dans son allocution, lundi soir, pas de dérapage.
01:19 Vous voyez, il est un peu spécialiste, à chaque fois qu'il fait une intervention, hop !
01:22 Il en lâche une, un peu de mépris du peuple, etc.
01:25 Il remet deux pièces dans le jukebox et ça repart.
01:29 Il n'avait rien fait.
01:30 Un peu d'apaisement, tout le monde d'ailleurs était un peu surpris.
01:33 Heureusement, dès le lendemain, il se déplace, sur le lendemain,
01:36 et il donne un peu de mépris à ceux qui manifestent avec les casseroles.
01:42 Bon, ce n'est pas très violent, les casseroles, ce n'est pas très agréable,
01:45 mais ce n'est pas très violent.
01:46 Ce n'est pas bien.
01:47 Quand on veut apaiser, quand on veut dialoguer avec tous les Français,
01:50 on ne méprise personne.
01:52 Les gens ont le droit de manifester qu'ils sont contre,
01:55 qu'ils continuent à être contre la réforme des retraites.
01:58 Il ne faut pas mépriser quand on veut, après, réinviter les syndicats à la table.
02:03 – Finalement, cela montre qu'Emmanuel Macron va avoir du mal
02:05 à tourner cette page de la réforme des retraites.
02:07 La mobilisation ne va pas s'éteindre.
02:08 – Pendant 100 jours, il n'arrivera pas à la tourner.
02:10 Il faut attendre la fin de l'été et peut-être un changement de cap.
02:13 – Pour vous, voilà, ça va prendre plusieurs mois
02:15 à tourner cette page de la réforme des retraites.
02:17 Quel changement de cap vous souhaitez ?
02:20 – Bon, alors, le changement de cap, c'est, il va falloir pouvoir rassembler.
02:24 Donc, il faut prendre des mesures qui rassemblent plutôt que des mesures qui divisent.
02:29 Je ne suis pas sûr que la loi sur l'immigration,
02:32 comme il y a même des besoins, soit un mème de rassembler le pays.
02:37 Je ne suis pas sûr que le texte…
02:38 – Il faut la supprimer, selon vous, cette loi immigration ?
02:40 – Non, il faut peut-être la regarder avec un peu plus le Parlement.
02:45 Aujourd'hui, je sais qu'au Sénat, le texte devait arriver avant les vacances,
02:50 avant les vacances parlementaires, les vacances dans un certain département de France,
02:55 ce n'est pas les vacances à Paris, mais c'est les vacances ailleurs en France.
02:58 Eh bien, ce texte a été reporté sans s'y nédier.
03:03 Et il est certain que ce texte doit être retravaillé.
03:06 Il ne passait pas aujourd'hui la barre, ni du Sénat, ni de l'Assemblée nationale.
03:13 Donc, on voit bien que ce n'est pas prêt, sauf à faire un 49-3,
03:16 mais peut-être qu'ils sont dorénavant vaccinés sur les 49-3.
03:20 Ça serait quand même souhaitable.
03:21 Donc, ce texte ne rassemble pas le texte sur la fin de vie.
03:25 Je ne suis pas sûr qu'il rassemble beaucoup, non plus les Français.
03:27 Il y a plein de mesures à prendre, vous savez, quand même,
03:29 sur la transition écologique, on n'a pas eu grand-chose.
03:32 On n'a toujours pas la loi d'orientation, par exemple, sur la transition écologique,
03:36 alors qu'on fait des textes sur le nucléaire d'un côté, sur l'éolien de l'autre,
03:40 et on ne sait toujours pas quelle est la trajectoire.
03:41 On a plein de choses que l'on pourrait faire pour notre pays,
03:43 qui seraient plus faire œuvre de rassemblement,
03:47 et là, il veut faire œuvre de division, il dit "non, non, j'ai raison,
03:51 et je continue à passer en force et je n'écoute rien".
03:54 C'est ça son problème, il n'écoute rien ni personne.
03:56 – Alors, en pleine crise de la réforme des retraites,
03:58 le patron de la CFDT, Laurent Berger, a annoncé qu'il quitterait ses fonctions
04:02 au mois de juin, est-ce que c'est une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron ?
04:05 – Sans doute, je crois que la rupture était consommée.
04:09 C'est peut-être un ami, mais alors, ça ressemble à l'ami de 30 ans,
04:12 vous savez, d'Edouard Balladur, Jacques Chirac,
04:15 au XXe siècle, en 95, ils s'étaient présentés l'un contre l'autre,
04:18 là, c'était un peu la même chose.
04:20 Il n'y avait plus de dialogue entre Laurent Berger et Emmanuel Macron.
04:25 – C'est la faute d'Emmanuel Macron ?
04:27 – Ah ben clairement, lorsque sur la réforme des retraites,
04:30 à un moment, Laurent Berger dit "écoutez, nous ça fait trois mois
04:33 qu'on n'a pas de nouvelles de Mme Borne, on n'a eu aucune nouvelle de l'Élysée,
04:36 on demande à aller à l'Élysée", la porte était fermée.
04:40 La porte restait fermée, contrairement à ce qu'il a raconté lundi soir en disant
04:44 "ma porte restera toujours ouverte, mais enfin, quand je ne serai pas là,
04:47 alors à ce moment-là, enfin, non, la porte n'est pas ouverte à l'Élysée".
04:51 En tout cas, les oreilles du Président ne sont pas ouvertes,
04:54 ça c'est à peu près certain.
04:56 – Et en tout cas, le Président de la République a ouvert la porte au syndicat
05:00 pour parler de mesures qui concernent le travail,
05:02 alors pas de la réforme des retraites,
05:04 mais pour évoquer notamment un pacte sur la vie au travail.
05:07 On va en parler avec notre journaliste parlementaire Audrey Vuétaz.
05:13 [Musique]
05:20 Bonjour Audrey. – Bonjour.
05:21 – Alors, c'est l'un des grands chantiers d'Emmanuel Macron
05:24 qui a été annoncé lundi dans son allocution, un pacte pour la vie au travail.
05:29 Est-ce qu'on connaît déjà les grandes lignes de ce texte ?
05:31 – Alors, c'est un vaste projet qui devrait contenir plusieurs textes
05:34 d'après les différentes interventions du chef de l'État,
05:37 notamment dans les journaux du groupe ÉBRA.
05:39 Aujourd'hui, on devrait voir arriver très vite un projet de loi
05:43 sur le plein emploi avec notamment une réforme du RSA
05:46 et un travail sur le partage de la valeur ajoutée portée par les syndicats.
05:50 Les mesures de la réforme des retraites qui ont été retoquées
05:53 par le Conseil constitutionnel devraient aussi revenir sur la table.
05:56 On pense par exemple à l'index senior qui devrait être retravaillé,
06:00 l'emploi des seniors, la fin de carrière devraient aussi être des thèmes forts.
06:04 Pour le reste, Emmanuel Macron ne veut aucun tabou, parcours en entreprise,
06:09 transition professionnelle, rémunération,
06:11 notamment pour les branches en dessous du SMIC légal,
06:14 usure professionnelle, conditions de travail, lutte contre le temps partiel.
06:18 J'ai fait la liste, vous voyez, rien n'est exclu dans cet inventaire à la prévère.
06:22 Alors, M. Bacher, le CDI senior qui a été retoqué par le Conseil constitutionnel,
06:26 qui était porté par les Républicains, est-ce que vous voulez qu'il revienne
06:29 dans un nouveau texte ?
06:30 – Oui, il doit revenir dans un nouveau texte, mais ce qui ne va pas,
06:33 c'est que la réforme des retraites devait être portée dans un texte global.
06:37 Et c'est bien ça que nous avons aussi reproché au Président de la République.
06:40 Lorsque nous avons écrit le CDI senior, nous avons fait cette proposition au Sénat,
06:45 eh bien, on avait bien conscience qu'on était à la limite de la constitutionnalité.
06:49 Mais c'était aussi pour pointer le fait qu'il manquait beaucoup de choses
06:52 dans ce texte pour que la réforme soit juste, comprise.
06:55 Ce n'est pas le tout, nous, on était pour la retraite à 64 ans.
06:59 Mais il fallait pouvoir expliquer comment on arrive à 64 ans.
07:03 Et aujourd'hui, on ne le sait toujours pas.
07:05 Et donc, ce texte est incomplet.
07:07 Vous parliez par exemple du RSA.
07:09 Qui s'occupe du RSA ?
07:11 Les départements de France.
07:13 Ce sont les départements.
07:14 J'ai écrit la loi sur le RSA, je peux vous le dire.
07:17 Il se trouve que j'étais en charge de ce sujet lorsqu'il a été créé.
07:21 Eh bien, le RSA, c'est bien le département qui en a la main.
07:25 Mais est-ce que vous croyez que les départements ont été associés à ce texte ?
07:28 Absolument pas, absolument pas.
07:30 Donc, une fois encore, on veut s'occuper des rémunérations
07:35 où ce sont aux entreprises et aux branches de travailler.
07:37 Et donc, le dialogue social n'a pas lieu pour préparer cette loi.
07:41 Je rappelle qu'il y a eu un très bon ministre du Travail de Jacques Chirac
07:45 qui s'appelait Gérard Larcher,
07:47 avec lequel il y a eu une loi pour qu'il y ait 6 mois pour dialoguer pour les partenaires sociaux.
07:53 Eh bien, quand on dit qu'on veut rouvrir la porte à l'Élysée aux partenaires sociaux,
07:58 il faut laisser les 6 mois.
08:00 Il faut parler aussi aux départements, je viens de le dire,
08:02 il faut parler à tous les acteurs.
08:04 Quand on voit qu'on veut aussi modifier les missions locales dans France Travail,
08:09 les missions locales, ce sont encore les collectivités qui s'en occupent.
08:13 Et on passe au-dessus de tout le monde.
08:16 Il y en a assez.
08:17 Ce président fait exactement le contraire de ce qu'il dit 2 jours avant, c'est insupportable.
08:22 Donc une loi présentée dans les 100 jours, une loi sur le plein emploi, c'est impossible selon vous ?
08:27 100 jours avec 6 mois de dialogue social, vous voyez, il y a un petit décalage.
08:31 Non, vous savez, ces 100 jours, je crains que...
08:33 Il y aurait deux étapes, il y aurait une loi sur le plein emploi pendant les 100 jours
08:36 et puis ce pacte sur la vie au travail qui serait discuté jusqu'à la fin de l'année.
08:39 Non mais, le pacte, c'est très bien, on laisse les partenaires sociaux faire leur travail
08:45 et à la fin, c'est ce que prévoit la loi, s'il n'y a pas d'accord, à ce moment-là,
08:50 l'État reprend la main, le Parlement reprend la main,
08:53 mais là, il faudra aussi trouver des majorités.
08:57 Alors vous l'avez un peu évoqué, Alexandre, je vais revenir dans le détail.
08:59 Pour ce texte sur le plein emploi, le chef de l'État veut donc un projet
09:03 dans les fameux 100 jours, mais c'est là que ça se complique
09:06 parce que les syndicats ne sont toujours pas revenus à la table des négociations.
09:09 Mardi, ils ont boudé leur rencontre avec le Président
09:13 et il ne devrait pas y avoir de contact avant la grande manifestation du 1er mai
09:17 où Laurent Berger a prévu de casser la baraque,
09:20 en tout cas, c'est ce dont il a appelé de ses voeux.
09:23 Mais même le patron des patrons, Geoffroy Roudbézieux,
09:26 qui était reçu par le chef de l'État avant-hier, a prévenu,
09:29 il a tiré la sonnette d'alarme et il a prévenu,
09:31 le calendrier est trop court aussi d'après lui.
09:34 – On comprend que le Président et le gouvernement souhaitent mieux associer
09:38 les partenaires sociaux dans les discussions futures.
09:41 Moi, j'ai raffirmé que 100 jours, c'était trop court pour arriver à des conclusions
09:48 et avoir le temps de la négociation.
09:51 – Trop court pour le patron des patrons, la majorité a fait le service après-vente hier,
09:55 le sénateur Alain Richard était sur ce plateau,
09:57 il a porté quelques précisions.
10:00 – Il a dit les 100 jours, vraisemblablement,
10:03 une partie de ces travaux vont se prolonger.
10:06 Je crois que l'intention est de dire…
10:07 – C'est pas le bon cap, c'est un peu trop facile.
10:09 – … dans les trois mois qui viennent, beaucoup de choses seront mises en route.
10:12 Et en effet, après, il y a un sujet, disons, d'attente de résultat
10:16 et il faut qu'il y ait un rythme, c'est-à-dire qu'il faut que les décisions
10:19 qui sont prises portent effet relativement vite.
10:23 – Il parle donc d'une mise en route, l'exécutif espère du moins fixer
10:27 un solide calendrier d'ici trois mois et puis Emmanuel Macron
10:29 a précisé aussi qu'il souhaitait laisser du temps aux négociations.
10:32 Alors bon, c'est un peu compliqué, on laisse du temps mais on veut aller vite.
10:36 Qu'est-ce que vous en pensez, M. Bachar ?
10:38 – Je crains que ces 100 jours se transforment à la fin en Waterloo.
10:42 Mais Waterloo, c'est le 18 juin et là, ça sera le 14 juillet
10:45 où il verra qu'il n'aura pas avancé car il n'a toujours pas la bonne méthode.
10:49 Et on a un autre sujet sur les partenaires sociaux.
10:51 Geoffroy Aroude-Bézieux arrête son mandat aussi de patron du MEDEF.
10:57 Peut-être son numéro 2, M. Martin, qui lui succédera,
10:59 donc il connaît bien la négociation, ce sera peut-être d'autres candidats.
11:04 La CFDT change de patron, de patronne en l'occurrence, je crois.
11:08 Ce n'est pas encore fait mais c'est quand même ça qui est annoncé, Mme Léon.
11:12 D'autre part, la CGT vient de changer de tête aussi.
11:17 Il va falloir que ces gens-là apprennent à se connaître,
11:21 il faut voir sur quel mandat va être élu le nouveau patron du MEDEF.
11:26 Donc il y a aussi des échéances dans les syndicats, au patronat.
11:32 Il est donc aussi important de respecter cela.
11:36 Ce n'est pas la date du président de la République qui se veut mettre des horloges, toujours,
11:40 qui peut faire que les choses avancent.
11:43 Et je vous le dis, pendant une centaine de jours, le dialogue n'aura pas lieu
11:47 parce qu'ils vont continuer à être sur les formes de retraite
11:49 jusqu'à temps qu'on ait, je veux dire, de nouvelles équipes
11:52 qui pourront passer un peu outre les engagements et le combat
11:57 qui a eu lieu sur les retraites.
11:58 – Et en tout cas, le président de la République veut très vite mettre sur la table
12:01 la réforme du RSA et conditionner le versement du RSA
12:05 à 15 à 20 heures d'activité ou de formation
12:08 pour les bénéficiaires de ce revenu de solidarité active.
12:11 Est-ce que cette mesure ne peut pas, finalement,
12:15 tendre encore un petit peu plus le pays avec certains qui disent
12:18 qu'on va culpabiliser les plus précaires de notre pays ?
12:21 – Non, ce n'est pas de la culpabilisation, mais il y a deux choses.
12:23 Je vois que le président de la République a une vision très optimiste
12:27 des personnes qui sont aujourd'hui au RSA.
12:29 Il ne les côtoie pas, donc il ne les connaît pas.
12:32 Vous avez une partie des personnes qui sont au RSA
12:36 dont l'employabilité, comme on dit dans un terme affreux, est nulle.
12:43 Ils ont besoin du RSA pour vivre et leurs conditions personnelles
12:50 ne leur permettent pas, physique, mental…
12:55 Leur désocialisation est telle qu'il y a un côté utopique aujourd'hui
13:01 à dire que tous les allocataires du RSA pourront faire ces travaux.
13:07 Certains le pourront, certains le peuvent.
13:09 Certains font du RSA et un peu de travail au noir, sans doute.
13:14 Tout cela est vrai.
13:15 Mais aujourd'hui, vous savez, les entreprises recherchent partout,
13:18 dans tous les secteurs, et du non qualifié.
13:21 Mais il faut vouloir aller parfois travailler
13:26 et les conditions ne sont pas toujours simples et faciles.
13:28 Donc on va avoir un décalage qui va se faire
13:31 entre les diverses personnes qui sont au RSA.
13:34 Voilà la vérité. Le RSA, ce n'est pas un truc unique.
13:36 Ce n'est pas une vision où il n'y a que des tricheurs.
13:38 Ce n'est pas une vision où il n'y a que des gens qui ne veulent pas travailler.
13:42 Mais c'est aussi… C'est choisissant pour réinsérer,
13:46 mais l'insertion est déjà faite par les départements,
13:48 bien souvent, vous savez, quand vous avez des chantiers d'insertion,
13:52 on en a plein dans le département de Loise avec Nadège Lefebvre,
13:54 eh bien nous travaillons très clairement à insérer les gens pour les sortir du RSA.
13:59 – Donc cette réforme du RSA sera difficile selon vous à mettre en œuvre.
14:02 Merci beaucoup Audrey, on vous retrouve dans le Club des territoires
14:05 pour parler sur tourisme.
14:07 – Sur fréquentation des sites touristiques, le vrai sujet.
14:09 – Jérôme Bachet, on va…
14:10 – Mais pas dans les musées, vous savez, la fréquentation en mars
14:13 est assez mauvaise dans les musées.
14:15 Les gens vont à l'extérieur.
14:16 – Voilà, on parlera notamment des sites naturels touristiques.
14:18 Jérôme Bachet, on va évoquer avec vous la fraude sociale
14:21 puisque dans le début de cette période des 100 jours d'apaisement,
14:24 eh bien mardi, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire,
14:26 a créé une polémique en dénonçant ce qui, je cite,
14:30 "fraude les prestations sociales et envoie l'argent au Maghreb".
14:33 Est-ce que ce n'est pas un clin d'œil à la droite
14:36 et à l'électorat du Rassemblement national ?
14:38 – Oui, alors je n'aurais pas ciblé les choses,
14:40 mais on le sait tous qu'il y a beaucoup plus d'allocataires
14:46 en théorie qu'en pratique.
14:50 En théorie, on envoie des gens qui ont 120 ans, 130 ans, 140 ans
14:54 et tout sur leurs allocations.
14:56 Ça se saurait s'ils avaient cet âge-là.
14:58 Donc on a un problème de vérification.
15:00 Ça a été fait pour notamment un tout un tas de gens, effectivement,
15:03 qui ont cotisé en France et qui sont repartis dans leur pays,
15:07 quels qu'ils soient, et pas spécialement au Maghreb.
15:11 Il est certain qu'en France, il y a eu d'abord une immigration venant du Maghreb,
15:15 c'est la première zone d'origine des migrations en France,
15:19 mais de là à stigmatiser, je ne l'aurais pas fait.
15:21 Alors en tout cas, on va arrêter de se mentir,
15:25 on estime que cette fraude à l'étranger, c'est à peu près 200 millions d'euros.
15:27 Le compte n'y est pas si on veut lutter contre la fraude fiscale et sociale,
15:32 mais toutes les mesures sont bonnes à prendre.
15:34 – Donc ce n'est pas le plus important, cette fraude sociale
15:38 qu'évoque Bruno Le Maire par rapport notamment à une fraude fiscale
15:42 qui représente des dizaines de milliards d'euros de pertes pour l'État ?
15:45 – Non, ce n'est pas effectivement là-dessus, sur cette fraude particulière,
15:51 qu'il y a l'argent à prendre.
15:52 L'argent à prendre, il est sur la TVA.
15:54 Et là, sur la TVA, il y a quelque chose vraiment à faire.
15:57 – Et donc politiquement, selon vous, pourquoi Bruno Le Maire
15:59 appuie sur cette fraude sociale, notamment en citant les pays du Maghreb ?
16:04 Est-ce qu'il y a des visées politiques ?
16:06 – Peut-être qu'il y a des visées politiques,
16:07 je ne suis pas dans la tête de Bruno Le Maire.
16:10 Ce dont je suis certain, c'est qu'effectivement,
16:13 ce sont plutôt là où il en appelle les "chibani", les cheveux blancs en arabe,
16:16 les "chibani" qui, eux, repartent dans leur pays,
16:24 qui parfois décèdent dans leur pays,
16:26 et la famille continue à essayer de toucher les allocations.
16:29 Il y a plus d'allocataires, effectivement, au Maghreb,
16:33 peut-être qu'ailleurs, mais qui nous montrent les chiffres.
16:36 – Jérôme Bachion, on va évoquer les questions politiques,
16:38 puisque lundi, dans son allocution, Emmanuel Macron a évoqué
16:41 une réforme des institutions pour résoudre la crise démocratique.
16:46 Et aujourd'hui, dans une interview donnée au journaux de l'Est de la France,
16:49 le Président de la République indique qu'il va utiliser le référendum
16:52 sur des sujets de son choix.
16:54 Est-ce que le référendum, ça peut relancer la vie démocratique de notre pays ?
16:58 Et pourquoi pas en serrin sur la réforme des retraites ?
17:02 – Le problème du référendum, c'est la question simple,
17:05 et c'est la vision simpliste.
17:07 Alors, je veux bien qu'on traite tous les grands sujets par le café du commerce,
17:11 je bois moi-même le café tous les matins au café du commerce
17:15 dans ma bonne ville de Sanlis,
17:17 mais ce n'est pas là où on fait vraiment la loi.
17:19 Le détail, c'est assez compliqué.
17:22 Et il dit "sur les sujets de mon choix".
17:23 Je rappelle qu'il y a deux formes de référendum,
17:29 et on ne fait pas ce qu'on veut comme il croit,
17:32 bon de le dire le Président de la République.
17:34 À un moment, il faut aussi que le Parlement soit d'accord
17:36 sur le texte qui va être présenté,
17:38 et si le texte est présenté, c'est qu'il a été débattu,
17:40 il y a bien quelque chose, il y a bien une réforme au fond
17:42 qui a été préparée, et pas uniquement oui ou non
17:46 sur la couleur du drapeau français.
17:48 – Donc selon vous, quelles sont les bonnes mesures
17:49 pour relancer notre vie démocratique ?
17:52 – Il faut d'abord essayer de trouver des majorités au Parlement,
17:55 et moi je trouve que le Parlement aujourd'hui,
17:57 il est surtout à l'Assemblée Nationale,
17:59 il est un peu dispersé, il n'y a pas de majorité,
18:02 donc il cherche des majorités de projets,
18:03 mais il n'en a pas, il n'en trouve pas.
18:05 On l'a bien vu sur la réforme des retraites.
18:08 Je crois qu'il est aujourd'hui dans une impasse,
18:09 je pense qu'il va falloir retourner effectivement devant les électeurs.
18:12 – Ah oui ?
18:13 – Pour moi, il faudrait retourner devant les électeurs.
18:14 – Donc vous plaidez pour une dissolution de l'Assemblée Nationale ?
18:17 – Il y a deux cas, soit il démissionne,
18:18 et c'est une nouvelle élection présidentielle
18:21 pour redonner un souffle, et puis après une dissolution
18:24 pour redonner un Parlement à un nouveau ou une nouvelle président de la République,
18:29 soit il sera obligé de dissoudre à la fin de l'été,
18:33 je pense, devant l'échec des 100 jours.
18:36 – Donc la démission d'Emmanuel Macron, c'est une option pour vous ?
18:38 – Vous savez, si son intérêt c'est celui du pays,
18:41 alors il ne peut pas rester devant un blocage démocratique tel qu'il est aujourd'hui.
18:47 4 ans de blocage, ce n'est pas possible,
18:48 ou alors il va faire de la réformette, ou des choses très importantes.
18:51 Moi je l'appelle par exemple à travailler sur la simplification.
18:55 Voilà un truc qui énerve bien les Français,
18:57 on pourrait simplifier dans tous les domaines,
18:59 réformer vraiment son administration,
19:01 plutôt que d'avoir des ministres fantômes qui sont,
19:03 1- inconnus, 2- planqués, 3- pas toujours compétents.
19:06 – Alors il y a une autre option, c'est que les Républicains prennent leur responsabilité
19:09 et forment une coalition de gouvernement avec la majorité présidentielle,
19:12 vous le souhaitez ?
19:14 – Une coalition, ça se fait, soit une coalition électorale avant les élections,
19:20 soit juste après pour en tirer les conclusions.
19:22 Aujourd'hui, il n'y a plus rien de possible.
19:26 – C'est impossible ?
19:27 – Aujourd'hui, ce n'est plus possible.
19:29 – Car les mois sont passés, la facture est confirmée.
19:32 – Il faut une nouvelle élection, et si le peuple en a décidé fraîchement comme cela,
19:38 alors on peut dire, c'est ce que le peuple a proposé,
19:42 en élisant une nouvelle Chambre des députés,
19:44 en élisant un nouveau président de la République,
19:47 et donc à un moment, en responsabilité,
19:49 on peut se soumettre à la volonté du peuple.
19:51 Mais là, il y a trop de décalage entre la volonté personnelle d'Emmanuel Macron
19:55 et de ce qu'a été la volonté du peuple, deux mois après.
19:58 Il a oublié de faire campagne, souvenez-vous.
20:01 Il n'a pas fait de campagne présidentielle,
20:02 il n'a pas soutenu Elisabeth Borne et son gouvernement lors de les élections législatives,
20:07 eh bien il a aujourd'hui la majorité de son fait.
20:12 Donc il doit en tirer lui toutes les conclusions, il ne les tire toujours pas.
20:16 – On continue à parler de politique,
20:17 Jérôme Bachère, on va faire un tour dans votre département de l'Oise.
20:20 On va retrouver nos partenaires du journal "Le Courrier Picard"
20:24 avec Jean-Marc Chevauché, rédacteur en chef adjoint au "Courrier Picard".
20:28 Bonjour Jean-Marc. – Bonjour.
20:30 – On va évoquer avec vous l'enjeu des élections sénatoriales dans l'Oise.
20:34 Ce sera en septembre prochain, ces élections sénatoriales.
20:38 – Oui, eh bien comment on fait, M. Bachère, déjà ?
20:42 On est sûr qu'il n'y aura plus de femmes à droite,
20:44 puisque tout le monde veut faire sa liste,
20:47 M. Courciel, vous et Olivier Paco sans doute,
20:51 qui avait créé la nation en 2017,
20:54 alors je ne sais pas s'il va la créer à nouveau cette fois-ci,
20:56 ça me paraît un peu plus difficile.
20:58 Mais vous allez me répondre si les élus votent pour Jérôme Bachère,
21:05 ils seront sûrs d'avoir une femme,
21:07 puisque vous en aurez une en deuxième position,
21:08 mais plus sérieusement, pourquoi avoir fait trois listes
21:11 et pourquoi avoir adhéré vous comme Édouard Courciel,
21:18 d'ailleurs Édouard Courciel son micro-parti, l'Oise au cœur,
21:21 et puis vous, vous êtes rapproché de M. Lyssena,
21:24 vous n'êtes plus républicain ? – Si.
21:28 – Alors attendez, on va repréciser le contexte.
21:30 Les règles des élections sénatoriales,
21:31 c'est d'avoir des listes de candidats paritaires,
21:33 c'est-à-dire une femme, un homme, une femme, un homme,
21:36 ou alors un homme, une femme, et ainsi de suite.
21:38 Et actuellement dans l'Oise, il y a trois sénateurs de droite
21:41 et ces trois sénateurs, dont vous faites partie,
21:44 Jérôme Bacher, pourraient présenter trois listes différentes,
21:46 justement pour contourner ces règles de parité, c'est l'objectif ?
21:50 – Non, l'objectif n'est pas de contourner les règles de parité,
21:53 la fois dernière j'étais sur la liste d'Édouard Courciel,
21:55 nous sommes arrivés largement en tête,
21:57 nous n'avons placé que deux sénateurs,
21:59 Édouard Courciel a abandonné le département
22:02 parce qu'il y a eu interdiction du cumul de mandat,
22:04 Nadege Lefebvre qui était numéro 2 a choisi de prendre le département
22:08 et je suis devenu sénateur par la suite.
22:10 Je crois que nous trois, nous sommes trois sénateurs
22:13 qui faisons le métier de manière différente,
22:15 avec des options parfois un peu différentes sur différents sujets,
22:19 sur notre proximité avec le président de la République, sur nos étiquettes,
22:24 moi je suis les Républicains et j'essaye que tout le monde se rassemble
22:28 plutôt que chacun soit dans sa propre chapelle,
22:30 donc j'aime beaucoup Xavier Bertrand, tout le monde le sait,
22:33 et donc j'essaye que nous France produise des idées,
22:37 il y a eu Nouvelle Énergie de David Dissenaert qui s'est lancé dans l'Oise,
22:40 je suis allé les voir et avec Nadege Lefebvre,
22:43 nous sommes dans l'animation du département au niveau LR,
22:46 histoire que tout ça montre bien qu'il y a sa fourmi d'idées,
22:49 que chacun a le droit de réfléchir, mais qu'à un moment il faut se rassembler
22:53 et moi je serai candidat pour une liste de rassemblement, donc voilà.
22:57 Non clairement il y aura trois listes de droite homme, a priori,
23:02 mais c'est la gauche qui avait une sénatrice, M. Chevauchet,
23:05 Mme Rossignol, M. Rossignol,
23:08 Mme Rossignol, elle qui est féministe,
23:13 et c'est un de ses combats remarquables, connu et reconnu,
23:17 elle arrête au profit, a priori, d'Alexandre Ouisy,
23:20 qui est un jeune élu socialiste,
23:23 voilà, donc il y avait une sénatrice,
23:26 alors non, ce qui est assez embêtant, vous avez raison quand même,
23:29 c'est que, admettons que les résultats soient à peu près identiques à aujourd'hui,
23:34 – Vous pensez que vous conserveriez vos trois postes de sénateur ?
23:37 – Je pense que la majorité sénatoriale,
23:39 j'en suis assez sûr, j'en ai pris l'engagement devant Gérard Larcher,
23:43 les trois places de majorité sénatoriale resteront.
23:48 – Merci beaucoup Jean-Marc Chevauchet
23:51 pour votre intervention sur les élections sénatoriales dans l'Oise,
23:53 on va regarder la une du courrier Picard aujourd'hui
23:56 qui est consacré au service national universel, merci beaucoup.
24:01 C'est la fin de cette interview, Jérôme Bachère,
24:03 je rappelle que vous êtes sénateur LR de l'Oise,
24:05 Merci d'avoir été notre sénateur du jour. – Merci.

Recommandations