Une semaine après avoir sombré sur la pelouse de Manchester City en 8e de finale aller de la Ligue des champions, Dayot Upamecano a encore coûté un but au retour. Le défenseur central du Bayern Munich a vécu 180 minutes très douloureuses face aux Citizens. Rattrapé par ses émotions, il a complètement perdu le fil selon nos journalistes Cyril Morin et Martin Mosnier.
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00:00 Cyril, le Bayern est éliminé de la Ligue des Champions après avoir concédé le nul à domicile face à Manchester City.
00:06 À l'aller !
00:07 D'ailleurs, Upamecano avait déjà coûté un but et même un peu plus que ça, avait étalé toute sa fébrilité à Manchester.
00:15 Au retour, on l'observait avec beaucoup d'attention parce qu'on se disait "comment il va remonter la pente ?
00:19 Il faut réagir tout de suite, ne pas sombrer dans une spirale négative."
00:23 Et force est de constater qu'il a encore une fois sombré, il a amené avec lui son club dans les abysses.
00:30 Plusieurs choses, son expulsion qui a finalement été annulée par la VAR mais pour un cheveu.
00:37 Ensuite, le pénalty qu'on cédait qui est sévère mais ça n'a pas dû l'aider.
00:42 Et enfin, ce but d'Allende où il perd complètement le sens de la gravité.
00:49 Il perd pédale, il tombe par terre, il se ridiculise, n'ayons pas peur des mots.
00:54 Bref, encore une soirée compliquée pour notre cher Daio Upamecano.
01:00 C'est un cauchemar, on s'est amusé à regarder un petit peu les tonalités sur les différents sites européens ce mercredi.
01:06 En Angleterre, c'est lui qui est le responsable principal de l'élimination du Bayern Munich.
01:12 Alors, on pourrait reparler de l'efficacité offensive de ce Bayern qui coûte quand même très cher.
01:17 Mais c'est vrai que sur l'aller et le retour, c'est l'acteur principal et pas dans le bon sens.
01:22 Moi, ce qui m'a frappé, alors on n'était pas sur le même Daio Upamecano, c'est-à-dire celui qui était paniqué comme on avait vu en fin de match,
01:29 au match aller ou avec des relances complètement ratées, etc.
01:32 Il n'empêche que dès qu'il fallait prendre une décision, un temps soit peu, réclamant du sang-froid, il ne l'a jamais eu.
01:37 Et le but encaissé, c'est un modèle de ce qu'il ne faut pas faire pour un défenseur.
01:43 C'est évident que De Bruyne va servir Allende dans l'espace.
01:46 Allende prend du champ par rapport à Upamecano et Upamecano presque s'écarte de la trajectoire d'Allende,
01:51 alors qu'à l'inverse, il faut aller le coller et faire une faute à 30 mètres du but.
01:55 Ce n'est pas pareil que faire une glissade ratée et un tackle raté à 18 mètres, en plus en se retenant parce qu'il a peur de déclencher le pénalty.
02:02 Donc, sur cette action, il a eu tout faux.
02:03 Et puis, de manière générale, on a compris sur ce quart de finale-là que le palier qu'on pensait qu'il avait franchi
02:13 n'est finalement pas encore complètement franchi, voire pas du tout.
02:17 Et ce qui est terrible, c'est que c'est encore, je pense, la maîtrise des émotions qui lui joue des tours,
02:22 comme au début de sa carrière internationale avec l'équipe de France, où on sentait que le poids était trop lourd pour ses épaules.
02:30 Et là, il s'est presque mis dans la panade tout seul, presque à l'aller.
02:34 Finalement, il perd complètement les pédales, il perd le fil de son match.
02:39 Je pense qu'au retour, quand le match démarre, il a ça dans la tête aussi.
02:43 Il n'a pas réussi, il n'a pas encore ce recul sur ses performances ou ce degré de maturité pour lui permettre d'oublier le match qu'il a fait la semaine dernière.
02:52 Il a traîné ce boulet pendant 90 minutes encore ce mercredi.
03:00 En fait, on sentait qu'il était sur un fil.
03:02 On sentait qu'il allait être un protagoniste malheureux du match dès le départ, dès ce carton rouge.
03:07 Ça semblait inéluctable et ça a fini par arriver.
03:10 Et franchement, ça nous fait beaucoup de peine pour un joueur dont on connaît le niveau quand tout va bien,
03:18 dont on sait désormais, dont on a la certitude qu'il peut être un des meilleurs défenseurs du monde.
03:21 Souvenez-vous de son huitième de finale, ça n'y a pas si longtemps.
03:24 Même sans remonter jusqu'à la Coupe du Monde, son année 2023, son huitième de finale face au PSG.
03:28 Mais là, il a été rattrapé par ses démons et ça a été spectaculaire.
03:32 Ce qui est terrible, c'est qu'il faut peut-être aussi s'attendre à d'autres soirées comme ça pour Opa.
03:35 Mais je vais prendre un exemple, c'est Mathis Delir, qui est un défenseur à ses côtés,
03:40 qui prend beaucoup moins de risques à la relance, qui est beaucoup moins porté vers l'avant.
03:43 Donc un défenseur qu'on voit moins, ça peut être une qualité parce qu'il est très sobre.
03:48 Mais paradoxalement, il apporte un peu moins que ce que peut apporter Opa Mecano par ses prises de risques,
03:52 notamment avec le ballon.
03:54 On ne va pas changer la nature d'Opa Mecano, surtout pas.
03:57 C'est aussi pour ça que...
03:58 C'est ce qui fait sa force aussi.
03:58 Voilà, exactement. C'est ce qui fait sa force et ce qui fait que tous les entraîneurs par qui il est passé
04:03 ont vu quelque chose de différent avec lui.
04:05 Mais ça l'expose à ces soirées-là et il va falloir qu'il apprenne à mieux gérer émotionnellement.
04:09 Je suis d'accord avec toi, les petits soubresauts qu'il pourrait rencontrer,
04:11 parce que sinon, il pourrait y en avoir beaucoup d'autres,
04:14 parce que son style de jeu réclame un petit peu ces erreurs-là, malheureusement.
04:18 !