Lors d'un bain de foule à Sélestat en Alsace, Emmanuel Macron vivement pris à partie et hué par des manifestants qui scandent "Macron démission!"

Jeanmarcmorandini.com

Transcript

00:00 A chaque fois, le lien n'est pas rempli avec les retraités aujourd'hui.

00:02 Ils sont plutôt contents de la réforme, ils ne sont pas concernés.

00:04 C'est pour faire une analogie avec le contexte.

00:06 C'est son électorat et c'est à eux qu'il a parlé jusque-ci,

00:09 puisque quand il fait le journal de 13h, il ne s'adresse pas aux actifs.

00:13 A part lundi, il ne s'est pas adressé aux actifs pendant cet épisode sur les retraites.

00:18 Il a fait le journal de 13h pour les retraités et PIV Gadget pour les enfants.

00:21 Donc il ne s'est pas adressé aux actifs.

00:23 Donc oui, effectivement, il est entravé dans son envie de déambuler.

00:27 On va voir tout à l'heure si cette déambulation est maintenue

00:29 et comment elle se déroule.

00:31 L'image qu'on voit à l'écran, c'est l'arrivée à Célestin dans le barin.

00:35 Je vous propose d'écouter quelques secondes ce qui se passe.

00:37 [Brouhaha]

01:04 Monsieur Macron, je peux vous poser une question ?

01:07 Je voulais juste savoir que serrez la main à un président qui a un gouvernement aussi corrompu.

01:15 Alors je me suis dit, il ne faut pas louper ça.

01:18 Vous avez un gouvernement corrompu.

01:23 On n'a jamais vu un président avoir un gouvernement aussi corrompu que le vôtre.

01:29 Je ne viens pas d'être gentil. C'est la réalité.

01:33 Vous nourrissez des idées qui ne sont pas justes.

01:36 Vous savez, vous allez retomber.

01:40 J'ai 50 ans, je sais où je retournerai.

01:42 Vous retournerez, j'en suis certain aussi.

01:46 Ne véhiculez pas cette image.

01:48 C'est vous qui véhiculez cette image.

01:50 C'est vous qui avez des ministres corrompus.

01:54 Ne me dites pas ça sur les ministres, voyons.

01:56 Les ministres et les parlementaires se résument sans gage.

01:59 Vous allez bientôt tomber. Vous allez voir.

02:01 Vous allez tomber dehors.

02:03 [Brouhaha]

02:16 Bonjour, vous allez bien ?

02:18 Est-ce que vous avez vraiment l'impression d'avoir apaisé le pays depuis lundi ?

02:21 Écoutez, je ne prends pas aux effets miracles.

02:24 Il faut simplement continuer d'expliquer.

02:26 Allez au-devant, il y a des gens qui sont prêts à entendre et qui entendent.

02:29 Il faut faire avancer les projets. Notre pays, il a besoin de quoi ?

02:32 D'avancer, de créer des emplois, de réindustrialiser pour pouvoir payer les services publics,

02:37 pour mieux payer les enseignants.

02:39 Monsieur le Président, je suis responsable syndical.

02:40 Ce que vous faites, c'est délétère pour le pays.

02:42 Il faudra vraiment retirer cette réforme, monsieur.

02:44 L'intersyndical est mobilisé.

02:46 Je sais, je sais.

02:48 Il faut vraiment retirer cette réforme, monsieur le Président.

02:50 On a fait des concessions, on l'améliorait.

02:52 Pour le coup, ça ne suffit pas.

02:54 Non, mais regardez.

02:55 Vous voyez des gens...

02:56 Je sais bien, je savais.

02:57 Vous avez un ensemble de projets.

02:58 Ce n'est pas la première fois que j'en entends des gens qui râlent après moi.

03:00 Pour le coup, dans cette ampleur-là, c'est vraiment pas...

03:03 Non, j'en ai eu. J'ai eu bien pire.

03:05 J'ai 34 ans, monsieur Macron.

03:06 Vraiment, moi je suis vraiment inquiète de la façon dont le pays s'évolue aujourd'hui.

03:10 Ce que je veux vous dire...

03:11 On vous demande une seule chose.

03:13 C'est un signe d'apaisement et là, vraiment, on ne le voit pas.

03:16 Ma question, c'est qu'est-ce qu'on fait du coup ?

03:18 On a un système de retraite.

03:19 Votre génération, aujourd'hui, si on ne fait pas cette réforme, elle n'aura pas de retraite.

03:22 Elle sera bien payée.

03:23 Pour le coup, on est en complet désaccord avec ça.

03:26 Par contre, il y a tout un tas de propositions qu'on a posées sur la table,

03:30 sur l'égalité salariale, sur éventuellement l'augmentation des cotisations patronales.

03:35 Il y a la question de la pénibilité.

03:37 Il y a plusieurs propositions.

03:38 L'ensemble de l'intersyndical a mis sur la table pour réformer les retraites

03:43 pour justement que ma génération puisse y avoir accès, et notamment nos aînés également.

03:48 Je vais vous répondre.

03:49 La pénibilité, on l'a prise en compte sur mesure professionnelle.

03:51 Ça fait partie des concessions.

03:53 Un tiers de ce qu'on gagne, on le redistribue.

03:55 Mais c'est de l'argent, la pénibilité.

03:56 Ce n'est pas rééquilibrer les coûts.

03:58 Pour le coup, on est très très loin du compte.

04:00 Vous voyez bien, ça chante encore le matin.

04:02 Mais il y a des gens qui ne sont pas contents.

04:04 Pour le coup, il y a plus de 70% de pays qui sont en contre.

04:07 Mais ça ne fait jamais plaisir de dire qu'on doit travailler davantage.

04:10 Mais ce que je vous dis juste, c'est qu'il faut qu'on soit collectivement sérieux.

04:14 On est un pays qui vieillit.

04:16 Donc vous dites que l'antifondicale n'est pas sérieuse.

04:18 Non, je dis collectivement.

04:20 Je ne demande pas aux gens de prendre des décisions difficiles à ma place.

04:24 Je l'entends très bien.

04:25 Je dis juste qu'aujourd'hui, on ne produit pas assez quand on regarde les voisins européens.

04:29 Et qu'on le veuille ou pas, aujourd'hui, nous accumulons du déficit sur les retraites.

04:33 C'est une réalité.

04:34 Alors on est en désaccord avec ce constat-là ?

04:35 Ce constat-là, il a été établi, il est établi chaque année.

04:38 Pour le coup, le rapport du camp est assez clair.

04:40 Il est très clair là-dessus.

04:41 Il est très clair.

04:42 Aujourd'hui, c'est le budget de l'État.

04:44 Non, mais madame, madame.

04:46 Il faut revenir à la table pour avoir un vrai travail sur les retraites.

04:49 Il y a eu des mois de négociations.

04:51 Le constat du corps, il est clair.

04:53 Il y a un déficit.

04:54 Et donc...

04:55 Mais non, mais non, mais c'est trop facile.

04:58 Bonjour.

04:59 Il y a un déficit.

05:01 Le déficit, aujourd'hui, c'est l'État qui le prend.

05:03 Et donc, on peut dire qu'il n'y a pas de problème.

05:05 C'est tout à fait vrai.

05:06 Mais ça veut dire que c'est de l'argent.

05:08 Ça veut dire que c'est de l'argent que vous prenez ou à des impôts que vous allez augmenter

05:11 ou à du déficit que vous allez cumuler et laisser à vos enfants.

05:14 Moi, je ne le veux pas.

05:16 Et c'est sur quoi je me suis engagé.

05:18 C'est là-dessus aussi que j'ai porté l'élection.

05:20 Vous me le savez avancer.

05:22 Il y a quelques mois, quelques millions.

05:24 Je veux continuer à faire aussi améliorer les choses sur les conditions de travail.

05:26 C'est pour ça que j'ai...

05:27 On l'écoute en fait très fort, mais sur la table, il n'y a pas de...

05:29 Bonjour, messieurs, dames.

05:30 Bravo, bravo.

05:31 Ce n'est plus une démocratie, monsieur Macron.

05:33 Ce n'est plus...

05:34 Non, non.

05:35 Faire un arrêt.

05:36 L'interdiction de manifester à 10h30, alors qu'il date de 10h15.

05:39 Non, excusez-moi, ce n'est plus une démocratie, monsieur Macron.

05:41 Non, pardon.

05:42 Je ne sais pas où on est.

05:43 Je ne vais pas...

05:44 Vous allez me chercher la démocratie ou le président de la République.

05:46 Non, non.

05:47 Démocratiquement élu, c'est un bon mot.

05:48 Je suis désolée, monsieur Macron.

05:50 Alors, le mot t'a sens.

05:52 Vous allez bien ?

05:53 Il faudrait que les enfants, monsieur le président.

05:55 Bien sûr, venez les enfants.

05:56 Tenez bon.

05:57 Ne vous inquiétez pas.

05:58 Vous allez bien ?

05:59 Je te rappelle.

06:00 Monsieur le président.

06:01 Oui.

06:02 Il y a quelques mois, vous aviez dit dans un autre contexte,

06:04 si les Français cherchent un responsable, qu'ils viennent le chercher.

06:06 Est-ce que ce n'est pas ce qu'ils sont en train de faire ?

06:09 C'est exact.

06:10 Il y a des gens qui ne sont pas d'accord.

06:11 Ils le disent.

06:12 Ils le disent démocratiquement.

06:13 Il faut qu'ils le disent avec calme et respect des autres.

06:17 Tout ça, il est de votre responsabilité.

06:19 Non, mais écoutez, à la fin, si vous avez besoin de savoir

06:22 qui a été aux élections avec un projet clair,

06:25 dont celui-ci, on a fait des concessions, on l'a amélioré,

06:28 il est devant vous.

06:29 Et d'ailleurs, si les gens qui étaient contre la retraite à 60 ans,

06:32 l'augmentation de la durée,

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