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  • 18/04/2023
Transcription
00:00 [Musique]
00:28 Mon accident s'est déroulé le 14 novembre 2020,
00:31 donc c'était en pleine journée, vers 14h.
00:35 C'était pendant le repas du midi, on avait décidé de manger une fondue
00:39 et pour cela on avait invité deux amis de notre famille
00:43 pour pouvoir manger cette fondue ensemble.
00:46 Et en fait le poêlon de la fondue était au milieu de la table,
00:50 il était allumé.
00:52 Et puis une des invitées a voulu rajouter de l'alcool à brûler
00:55 en pensant qu'il était éteint.
00:58 En fait non, il n'était pas éteint et moi comme j'étais en face,
01:01 dès qu'elle a remboursé l'alcool à brûler,
01:04 il y a eu un retour de flamme.
01:07 Et du coup c'est tout surgit sur moi et du coup j'ai pris feu.
01:10 [Musique]
01:14 À ce moment, je n'ai pas vraiment senti que j'étais en feu.
01:18 J'ai juste vu qu'en regardant les deux personnes en face de moi,
01:22 j'ai vu qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
01:25 Et puis après quand j'ai entendu une des personnes crier,
01:28 je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui ne va pas.
01:31 Après peut-être que je savais ce qui se passait,
01:34 mais comme disent les médecins, des fois les pensées les plus choquantes
01:37 de notre cerveau nous les effacent.
01:39 Donc peut-être que j'ai ressenti quelque chose, je ne sais pas trop.
01:42 Et puis à ce moment-là, mes parents sont arrivés en courant vers moi
01:45 et mon beau-père a surgi sur moi en essayant de descendre les flammes
01:49 avec ses propres mains.
01:51 Et puis comme le collaboré était directement sur moi,
01:56 du coup ça reprenait, ça reprenait, ça reprenait.
01:59 Et là je me disais vraiment, il y a quelque chose qui ne va pas.
02:02 J'avais l'impression que c'était mes dernières secondes
02:05 et j'avais la chance d'avoir chez moi un extincteur qui m'a sauvé la vie.
02:10 Ma maman l'a passé à mon beau-père et il m'a arrosé de poudre d'extincteur
02:14 ce qui a permis d'éteindre toutes les flammes qui étaient sur moi.
02:18 Je suis restée dans le coma un mois environ.
02:24 Quand je me suis réveillée, j'étais vachement sédatée
02:27 avec tous les médicaments qui m'arrêtaient.
02:30 Je ne vivais pas trop la situation réellement on va dire.
02:34 Quand j'étais encore un peu dans le coma,
02:37 ils m'ont raconté les choses un peu brièvement, petit à petit,
02:42 pour éviter peut-être le choc émotionnel.
02:46 Je ne pouvais rien faire toute seule.
02:48 Il fallait qu'on me lave, qu'on me fasse manger.
02:51 Bref, tout ce que je faisais indépendamment avant n'était impossible pour moi.
02:55 J'ai eu huit blocs opératoires, cinq dans le coma.
03:04 C'était pour faire des grèves, des prises de grève,
03:08 pour pouvoir faire toutes choses en lison pour pouvoir sauver au maximum ma peau.
03:14 Je suis restée neuf mois au centre de rééducation.
03:17 Il faut savoir qu'une brûlure se rétracte,
03:20 donc du coup je ne pouvais pas bouger,
03:23 je ne pouvais pas lever les bras, je ne pouvais pas tourner la tête, etc.
03:27 Du coup, c'était très compliqué.
03:29 J'avais des appareillages et des compressifs qui m'étaient donnés
03:35 pour pouvoir les porter H24, soit la nuit et le jour.
03:43 Au début, je ne voulais pas avoir mon nouveau corps,
03:47 parce que j'avais encore le corps de la Lorine d'avant.
03:51 Je ne voulais pas que celui-ci s'enlève de ma tête.
03:56 Je ne voulais pas affronter la réalité.
03:58 Quand je vois ma peau, je me sens différente des autres.
04:02 Plus les jours passent, moins j'y fais attention
04:09 parce que je commence à avoir l'habitude.
04:13 Quand je rencontre de nouvelles personnes,
04:17 pour moi c'est très compliqué,
04:19 parce que je sais qu'ils vont viser un peu plus mes cicatrices
04:23 que les personnes que je côtoie tous les jours.
04:26 C'est le regard des gens que je dois affronter.
04:29 Ma peau est comme ça, mais ce qui est le plus dur,
04:32 c'est le regard des autres.
04:36 Je me dis que ma peau est peut-être insistante,
04:41 alors qu'ils doivent se dire que c'est moche, répugnant,
04:45 alors que peut-être ce n'est pas tout ce qu'ils pensent.
04:48 Les chirurgies que je choisis,
04:53 qui se passera normalement cet été,
04:55 sont les moins lourdes.
04:57 J'étais un peu traumatisée par le fait de tous les appareillages
05:03 qu'un grand brûlé doit porter,
05:05 que ce soit les appareillages ou les compressifs.
05:08 Au niveau des appareillages,
05:10 j'étais sur un corset, sur des attelles de main,
05:13 des attelles de bras, j'avais une mineure,
05:16 j'avais un masque compressif.
05:18 C'était très lourd,
05:20 c'était très lourd psychologiquement,
05:23 physiquement et psychologiquement.
05:26 Même encore plus le regard des autres,
05:31 ça se voit encore plus,
05:33 mais ça ne se voit pas en aucun point.
05:35 Mais du coup, j'ai choisi les plus légères.
05:38 Et puis après, l'endroit où j'aimerais le plus faire,
05:40 c'est le bas de mon visage, ici par exemple.
05:43 Sauf qu'en fait, c'est l'une des chirurgies qui est très lourde
05:46 et qu'il faudrait que je reporte un masque compressif,
05:50 qui n'est pas très très beau, je dois l'admettre,
05:54 et qu'on en remarque dès ma première sortie.
05:59 Et je ne sais pas encore si je suis incapable de pouvoir supporter ça.

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