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  • 14/04/2023
Quel avenir pour la NUPES alors que l’alliance semble vaciller. Aurélie Trouvé répond aux questions de Marie Brette et des éditorialistes de la presse régionale.

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Transcription
00:00 Bonjour, bienvenue dans Extralocal, ravie de vous retrouver.
00:02 Cette semaine, une émission un peu particulière puisqu'elle est enregistrée
00:05 juste avant la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
00:09 On en parle quand même avec nos deux invités.
00:11 Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis,
00:14 et Antoine Fabry, il est président fondateur du tremplin des élus
00:19 et forme notamment des élus ruraux.
00:21 Extralocal, c'est tout de suite.
00:22 [Musique]
00:38 Bonjour Aurélie Trouvé.
00:39 Bonjour.
00:40 Merci de être avec nous pendant cette première demi-heure
00:43 durant laquelle vous serez interrogée par trois journalistes de nos régions
00:46 que je vous présente tout de suite.
00:47 Avec le retour cette semaine, nous en sommes ravies d'Anne-Charlotte Duvivier,
00:51 rédactrice en chef de Weo, qui représente ici les Hauts-de-France.
00:55 Bonjour Marie, bonjour à tous.
00:56 Bonjour Anne-Charlotte.
00:58 Fabrice Vesserredon, lui est un habitué maintenant,
01:01 c'est le secrétaire général de la rédaction parisienne du groupe Ebra
01:04 et qui représente le Grand Est.
01:07 Bonjour Fabrice.
01:07 Bonjour Marie, bonjour Aurélie Trouvé.
01:09 Ravie de votre retour et c'est le cas également de Sébastien Chabas,
01:12 qui est moins habitué mais qui est également de retour parmi nous,
01:15 journaliste à Télégramme et qui représente la Bretagne.
01:19 Bonjour.
01:20 Et la Bretagne sonne en ce moment.
01:21 [Rires]
01:22 Allez, on continue.
01:24 Vous savez ici, avant de rentrer dans le vif du débat,
01:27 on a un petit questionnaire de Proust.
01:28 Ah bon ?
01:29 Voilà, et on va commencer par une première question avec Anne-Charlotte
01:33 pour en savoir un peu plus sur vous.
01:34 Alors justement, si vous deviez me donner le nom d'une femme,
01:38 une femme inspirante, une femme engagée, ce serait laquelle ?
01:42 Je crois que je dirais Louise Michel, voilà,
01:44 parce que c'est une grande résistante et qu'elle a porté de grandes idées
01:49 et c'est important aussi de signaler, de mentionner qu'il y a des grandes femmes
01:53 qui ont porté des combats très importants, des combats sociaux, des combats d'idées.
01:58 Voilà, donc moi je plaide aussi pour qu'on parle davantage des femmes
02:02 dans ce qu'elles ont apporté dans le progrès social de ce pays.
02:06 Voilà.
02:07 Louise Michel.
02:08 Fabrice, votre question ?
02:10 Alors moi je voudrais vous poser une question là aussi très personnelle.
02:14 Vous êtes une intermondialiste, vous êtes ingénieur,
02:18 vous pouvez le rappeler, ingénieur agronome.
02:20 Vous avez vice-présidé Attaque.
02:22 Présidée même, pour tout vous dire.
02:26 Quelle est votre bataille emblématique, quel est votre combat emblématique ?
02:32 Ah, c'est une bonne question.
02:34 Je dirais la lutte contre l'hégémonie des marchés financiers.
02:38 Voilà, c'est ce qui m'a amenée en tout cas à m'investir.
02:42 Moi j'ai commencé, j'avais 22 ans, voilà.
02:46 J'ai commencé tout de suite dans le mouvement intermondialiste
02:49 et dans Attaque à vrai dire.
02:51 Et il y avait un, vous voyez déjà à l'époque c'était début des années 2000,
02:55 Attaque avait été créé avec le mot d'ordre "désarmer les marchés financiers"
02:59 avec cette idée que la mondialisation néolibérale,
03:03 eh bien elle amène beaucoup de souffrance,
03:05 mais surtout elle amène à ce que des grands financiers,
03:08 des grandes multinationales aient de plus en plus la main sur la vie des gens.
03:12 Et l'idée qu'il faut combattre cette hégémonie
03:15 par une très forte régulation des marchés,
03:18 par aussi plus globalement une remise en cause de ce capitalisme financier.
03:22 Et je crois que je n'ai jamais quitté cette idée-là,
03:24 je l'ai fait dans Attaque et mouvement intermondialiste
03:27 et je le fais aujourd'hui dans la France insoumise et la NUPES.
03:29 – Donc c'est une bataille qui est encore en cours ?
03:31 – Exactement.
03:33 – Bataille, attaque.
03:34 Allez, troisième et dernière question, Sébastien.
03:37 – Oui, en tant que député de la Seine-Saint-Denis,
03:39 connaissant bien les rouages de l'Assemblée nationale,
03:41 quelle est votre loi préférée ?
03:45 – Alors, celle que j'aimerais porter moi, en tout cas que j'aimerais…
03:49 – Vraiment ?
03:49 – Oui, et alors c'est un lien avec le contexte actuel,
03:52 c'est celui de l'inflation des prix alimentaires.
03:54 Il se trouve que par ailleurs je suis co-rapporteur
03:57 d'un groupe de travail sur l'inflation à l'Assemblée nationale
04:00 et nous venons de montrer par ailleurs avec l'Institut Labo ici,
04:04 puisque je suis économiste de profession, chercheuse en économie,
04:07 nous venons de montrer que l'essentiel de la flambée des prix alimentaires
04:15 s'est liée au profit des industries agroalimentaires.
04:20 Et donc aujourd'hui, on a quelque chose qui est horrible dans ce pays,
04:25 c'est qu'un droit humain fondamental,
04:26 celui de se nourrir de façon suffisante et saine, n'est pas garanti.
04:30 Donc moi, une loi que je veux absolument pouvoir porter,
04:33 c'est d'avoir des cantines accessibles à tout le monde, d'abord,
04:39 donc la cantine gratuite en réalité, pour tout le monde,
04:42 assurée pour tous les enfants,
04:43 parce qu'il faut que tous les enfants puissent se nourrir
04:45 de façon suffisante et saine,
04:47 et par ailleurs, que ce soit des cantines à court terme
04:53 qui deviennent 100% bio et le plus possible local,
04:56 parce que c'est aussi un levier,
04:58 là on a un profil d'agronome qui parle aussi,
05:02 c'est un levier aussi pour développer beaucoup plus massivement
05:05 l'agriculture biologique et surtout notre agriculture locale.
05:09 Voilà, et donc on renie la demande
05:13 et le soutien des classes les plus défavorisées,
05:16 avec un droit humain fondamental, celui de se nourrir,
05:19 les enfants qui sont vraiment la base de notre société.
05:23 – On aura son goût.
05:24 – Et voilà, l'agriculture qui doit pouvoir se défendre.
05:27 – On l'entend bien, on va parler de ces thématiques-là
05:28 et on a un exemple pour vous tout à l'heure qui vient de Bretagne,
05:31 et ça c'est dans notre première partie extra.
05:34 En attendant, je finis quand même le petit tour de table,
05:37 je termine toujours par,
05:38 quelle est votre région de prédilection ?
05:40 Aurélie Trouvé ?
05:41 – C'est difficile de dire ça.
05:42 – Parce que vous avez quand même pas mal voyagé,
05:43 vous venez de la région d'Anne-Charlotte,
05:45 vous êtes née dans l'Aisne, en Picardie,
05:49 vous êtes allée ensuite dans le Gard, vous avez venu à Dijon.
05:52 – Exactement, je suis même passée par Toulouse.
05:55 – Votre cœur balance.
05:56 – Pour mes études.
05:57 – Toulouse, l'école d'agronomie à Toulouse.
05:59 – Évidemment, parce que ça fait 15 ans que je suis en Seine-Saint-Denis,
06:01 c'est plus qu'une région, c'est un département,
06:04 qui est le département où j'ai choisi aussi d'être députée,
06:07 où j'habite depuis 15 ans,
06:08 où mes enfants vont à l'école publique par exemple,
06:10 et c'est pas rien parce que je connais du coup aussi ce que ça veut dire,
06:14 d'être dans un département qui a le plus fort taux de pauvreté de l'Hexagone,
06:19 mais qui est aussi le plus défavorisé sur le plan social,
06:22 parce qu'il n'y a pas assez de moyens sur l'école,
06:25 je veux dire on le sait quand on est parent d'élève,
06:28 il n'y a pas assez de remplaçants,
06:29 il y a des classes surchargées alors que c'est des zones sensibles, etc.
06:33 Et puis c'est aussi un département qui subit des inégalités environnementales,
06:37 vous avez vu le nombre d'autoroues, de nationales, des sols pollués,
06:41 parce que c'était d'anciennes friches industrielles,
06:42 ils n'ont jamais été dépollués, donc j'ai à cœur ce département.
06:45 Et c'est un beau département en même temps
06:47 parce qu'il y a plein de résistances, plein d'alternatives,
06:49 vous savez qu'on est 12 députés de la NUPES sur…
06:52 sur les 12 députés élus de Seine-Saint-Denis,
06:54 mais ça veut dire quelque chose,
06:56 ça veut dire que les gens ont l'espoir et ont la volonté d'un changement social, voilà.
07:00 – En tout cas on l'entend, notre région de cœur.
07:03 Alors je continue avec les figures imposées,
07:06 ça c'était le questionnaire de Proust, c'était la première,
07:08 et ensuite nous avons la question cash.
07:10 La question cash cette semaine c'est Fabrice Vesserredon qui vous la pose,
07:13 on parle un peu de politique.
07:14 – Oui je vais vous parler de la NUPE avec des écolos
07:17 qui attendent beaucoup des élections européennes,
07:19 prochaine échéance électorale,
07:20 des socialistes qui sont très divisés dans cette NUPE,
07:23 des communistes peu convaincus,
07:25 on l'a vu lors d'un des congrès à Marseille.
07:27 Ma question c'est est-ce que la NUPE a pas un petit peu de plomb dans l'aile ?
07:31 – C'est une belle question en tout cas.
07:33 – Merci.
07:33 – Question cash.
07:35 – Voilà, alors d'abord je veux dire moi à quel point je suis attachée à la NUPE,
07:39 j'ai fait partie de ceux qui ont pendant 13 jours et 13 nuits
07:44 négocié pour aboutir à la NUPES il y a un an,
07:47 c'était il y a presque un an,
07:49 puis moi je viens pas du…
07:51 – NUPE, ça n'est pas NUPE.
07:53 – Je viens pas du monde politique,
07:55 enfin ça fait qu'un an en fait que je suis au début,
07:57 enfin j'étais vraiment dans le monde associatif,
07:59 j'avais jamais eu ma carte à un parti, voilà.
08:01 Mais je suis venue à la FI puis la NUPES
08:04 avec cette volonté en fait de rassemblement.
08:07 Et je crois que la France Insoumise l'a,
08:09 c'est-à-dire que nous voulons que la NUPES
08:11 ne soit pas seulement un accord électoral,
08:14 des accords électoraux,
08:15 mais que ce soit aussi un rassemblement de la gauche
08:18 autour d'un programme, en l'occurrence il fait
08:21 plusieurs centaines de mesures et toujours en vigueur,
08:24 mais aussi à travers l'espoir d'une nouvelle gauche.
08:27 Et cette nouvelle gauche c'est une gauche qui a l'idée
08:31 d'une rupture avec le système,
08:32 d'une rupture écologique, sociale et démocratique.
08:35 – C'est super compliqué.
08:36 – Comment ça c'est super compliqué ?
08:38 – Ce qui vous arrive, cette alliance…
08:41 – Ah oui ?
08:42 – Vous avez tenté d'inventer une gauche plurielle quelque part,
08:46 mais c'est plus compliqué qu'à l'époque, je pense.
08:48 – Alors, gauche plurielle, moi je dirais,
08:51 d'abord c'est une gauche et une écologie,
08:54 avec l'idée de rupture avec le système,
08:56 c'est ça qui est nouveau en réalité.
08:58 C'est qu'on a eu les années Hollande,
09:00 enfin on a eu toutes ces années qui ont pour moi galvaudé la gauche.
09:03 Et dans l'attaque, j'ai fait partie de ceux qui ont critiqué.
09:06 Vous voyez, on parle de Bernard Cazeneuve,
09:09 c'est celui quand même qui a enterré la taxe
09:11 sur les transactions financières,
09:13 au moment où c'était négocié à l'échelle européenne,
09:15 il a enterré la taxe sur les transactions financières.
09:18 Moi qui suis à l'attaque,
09:19 on combat pour la taxe sur les transactions financières depuis 25 ans.
09:23 Donc vous voyez, pour moi, cette gauche-là,
09:26 pour moi n'est d'ailleurs pas une gauche,
09:28 et ne répondra pas au problème des gens.
09:30 Donc il faut une certaine volonté, détermination,
09:34 de mettre à bas l'hégémonie de la finance et des multinationales
09:37 et de partager massivement les richesses.
09:39 Et pour ça, il faut aussi dire qu'il y a eu un problème,
09:43 notamment avec les années Hollande et avec toute cette soi-disant de gauche,
09:47 je le dis franchement, et donc la nouveauté de cette NUPES,
09:50 c'est ce recentrage sur un programme réellement de gauche.
09:54 - Quand vous entendez Fabien Roussel, qui vient d'être élu,
09:56 à la tête du Parti communiste,
09:58 vous ouvrir un peu tendre la main, qu'est-ce que vous lui dites ?
10:02 Il souhaite vraiment que...
10:04 - Oui, alors moi je dis à...
10:05 On dit à Fabien Roussel et à toute la NUPES,
10:08 d'ailleurs on a fait une lettre de la France insoumise adressée au PC,
10:11 on leur dit "voilà, nous on veut poursuivre ce dont j'étais présidente,
10:17 d'ailleurs le Parlement de la NUPES, le Parti socialiste,
10:20 propose que ce soit une agora,
10:22 c'est-à-dire une instance qui soit au-delà des murs de l'Assemblée nationale,
10:26 avec l'ensemble des partis de la NUPES,
10:28 mais aussi plein d'intellectuels, d'artistes, de gens des mouvements sociaux,
10:34 pour justement prendre à bras le corps
10:36 les grands chantiers programmatiques et stratégiques de la NUPES.
10:39 On a besoin d'aller plus loin dans nos débats de la gauche et de l'écologie,
10:44 dans nos débats de la NUPES, pour préciser notre programme
10:47 et puis pour avoir des combats en commun.
10:49 Mais alors attention, parce qu'on entend sur les médias
10:51 "ah c'est terrible la NUPES est en difficulté",
10:54 pas du tout, c'est la première fois qu'on fait une campagne tous ensemble
10:57 contre la réforme des retraites à 64 ans.
11:00 - Alors justement, la réforme des retraites, on va en parler quand même un petit peu,
11:03 même si nous sommes toujours tous suspendus
11:05 à la décision du Conseil constitutionnel,
11:07 ça a fait la une d'ailleurs ce matin de votre presse quotidienne régionale,
11:11 je vous propose de voir vos trois unes,
11:15 qui parlent de l'attente de cette décision
11:19 et qui parlent évidemment aussi de la 12ème journée de mobilisation
11:22 qui s'est déroulée hier, où on sent que les cortèges
11:25 sont quand même moins fournis qu'à l'habitude.
11:27 Voici le tour des régions des manifestations, si, regardez.
11:30 Trois mois plus tard, la détermination reste identique dans les rangs des syndicats,
11:37 même si la fatigue commence à se faire sentir.
11:39 - Voilà, 12ème journée de mobilisation,
11:41 ça devient difficile pour les collègues sur le terrain de se mobiliser,
11:46 mais la détermination, elle reste intacte.
11:48 Les mêmes champs, les mêmes banderoles
11:50 et quasiment les mêmes boucles à travers le centre-ville.
11:53 Une nouvelle fois, des milliers de personnes battent le pavé Bordelais
11:57 contre la réforme des retraites.
11:59 Une mobilisation moins importante que le 6 avril,
12:02 mais désormais, c'est la colère et la lassitude qui s'installent.
12:05 - La tension était palpable ce matin.
12:10 Manifestants et policiers s'affrontent.
12:12 En cause, l'interpellation présumée d'un manifestant démentie par la police.
12:17 La situation revient finalement à la normale.
12:20 Les manifestants ne sont pas optimistes, mais veulent continuer d'y croire.
12:24 - Nous, on sait que la bagarre continue,
12:26 quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel.
12:28 Et puis, ce qu'on espère au moins,
12:29 c'est qu'il autorisera le référendum d'initiative partagée,
12:31 où on laissera le peuple s'exprimer sur ce qu'il pense vraiment de cette réforme.
12:34 - Ils étaient environ 12 000 dans les rues de Brest,
12:37 et le maire faisait lui aussi partie du défilé.
12:40 - C'est important en tant que maire, certes,
12:42 mais encore une fois, en tant que citoyen,
12:45 en tant qu'adhérent d'un parti politique qui combat cette politique.
12:48 - Nous, on veut la satisfaction, et nous ne l'avons pas.
12:54 - On a la possibilité que la loi ne soit pas promulguée,
12:57 que la loi ne soit pas appliquée, exécutée, etc.
12:59 C'est encore des possibilités qui existent,
13:00 qui ont déjà été observées dans l'histoire.
13:03 L'idée, c'est de maintenir aussi un rapport de force,
13:04 de montrer qu'on est toujours là,
13:06 et de montrer que le mouvement ne s'essouffle pas, justement.
13:09 - C'est un peu la dernière chance, la manif.
13:15 Après, si c'est ça, on ne sait pas trop ce qu'on va pouvoir faire.
13:18 Est-ce que c'est d'autres manifs ? Est-ce que c'est d'autres mouvements ?
13:21 - Pour avoir travaillé dans les métiers du bâtiment,
13:22 avoir soulevé des poutres, monté des escaliers,
13:24 je n'aurais pas vu faire ça pendant des années.
13:25 Je vois mes collègues qui ont fait de la maçonnerie.
13:28 Travailler encore deux années de plus, c'est aller tuer.
13:30 Il y en a certains, ils se font poser des prothèses et tout.
13:32 Non, non, non, c'est une connerie.
13:34 - On n'en veut pas à 64, ça fait trop.
13:36 On garde la réforme à 60 ans, voire 58, pourquoi pas,
13:39 mais pas la réforme à 64.
13:42 - Alors, on commence par une petite réaction sur toutes ces mobilisations.
13:46 - C'est rigolo, parce que je voyais, je disais,
13:49 je vous le disais sur le plateau, pendant le reportage,
13:51 je voyais les rosies.
13:52 Il faut savoir que c'est…
13:54 Pourquoi on l'a créée ?
13:54 Il y a trois ans, on l'a créée avec des camarades d'attaque, d'ailleurs.
13:59 Et pourquoi ces rosies ?
14:01 En fait, c'était pour montrer que les femmes
14:03 sont les grandes perdantes de cette réforme des retraites.
14:06 Vous voyez, on l'a fait il y a trois ans, c'était contre la réforme en 2020.
14:09 Rien n'a changé.
14:10 Nous sommes toujours les grandes perdantes de cette réforme,
14:12 comme le montre l'étude d'impact du gouvernement.
14:15 Vous savez que les femmes, en particulier,
14:17 vont être celles qui vont le plus perdre,
14:18 qui vont être obligées le plus d'allonger leur temps de travail
14:21 à cause de cette réforme des retraites.
14:23 - En tout cas, on va entendre la suite qui va être donnée à cette réforme.
14:27 On l'attend toujours.
14:28 On parle des femmes.
14:28 Tiens, on va passer à la question éthique.
14:30 Ça fait partie aussi de nos figures imposées, Anne-Charlotte.
14:33 - Et oui, une question évidemment sur la réintégration d'Adrien Quatennens.
14:38 Je sais que vous n'aviez pas forcément bien apprécié
14:40 sa manière de communiquer après cette affaire Quatennens,
14:45 violences conjugales, etc.
14:47 Cette réintégration, qu'est-ce que vous en dites, vous, en tant que femme,
14:50 après avoir porté le discours que vous venez de porter ?
14:54 - Alors, c'est d'abord une décision collective que nous avons prise,
14:56 qui a été que nous considérons collectivement
15:01 que les conditions sont maintenant réunies
15:03 pour qu'il puisse réintégrer le groupe, tout en reconnaissant,
15:08 d'ailleurs tout en regrettant les paroles qu'il a pu avoir ces derniers mois,
15:17 qui posaient problème du point de vue de nos luttes féministes.
15:22 Il y a différentes conditions, dont un stage, qui ont été remplies.
15:27 Mais je dois dire aussi que c'est une question qui est difficile,
15:29 qui traverse l'ensemble des groupes politiques.
15:32 En tout cas, c'est un sujet que nous avons pris à bras-le-corps,
15:35 et ça n'enlève rien à notre détermination à combattre les violences faites aux femmes.
15:41 - Est-ce que, justement, comme Sandrine Rousseau le réclame,
15:43 il faut que ce soit dit, la gauche veut toujours lutter, et en fait une priorité ?
15:48 - Bien sûr, la gauche veut toujours lutter.
15:49 - C'est-à-dire que Mélenchon doit le dire ?
15:51 - Et en fait une priorité, mais je crois que ce soit Jean-Luc Mélenchon.
15:55 - Ce qui n'a pas toujours été très clair sur le sujet.
15:57 - Au cœur de notre programme, "L'Avenir en commun", figure la lutte contre les violences faites aux femmes.
16:04 Et notamment, je le dis, on a tout un combat pour obtenir un milliard d'euros par an,
16:08 dont nous avons absolument besoin pour qu'il y ait réellement un combat contre ces violences-là.
16:14 Et ce combat, nous allons continuer à le porter dans les semaines et les mois à venir.
16:18 - Et donc, Mélenchon, une parole là-dessus ?
16:20 - Non mais c'est important quand même.
16:21 - Je crois que Jean-Luc Mélenchon a toujours porté cette parole-là,
16:25 qui est notamment ce milliard que nous réclamons sur public.
16:30 Donc voilà, et je crois que ce qui est important aussi,
16:33 c'est que le groupe parlementaire continue à le porter de manière centrale,
16:39 comme d'ailleurs nous l'avons fait quand nous avons proposé ces passés
16:43 d'avoir l'IVG inscrit dans la Constitution.
16:48 - Femme de combat. Vous parliez d'inflation tout à l'heure, on va en reparler.
16:52 C'est notre partie extra.
16:54 [Musique]
16:57 Voilà, et c'est la partie extra qui va donc au-delà du local avec d'autres thématiques,
17:02 et notamment l'inflation.
17:04 Mais tout d'abord, une petite tournée des régions signée Roselyne Pagès
17:08 avec plein de petites thématiques diverses, regardez.
17:12 [Musique]
17:16 - Quatre ministres et un ennemi commun, les feux de forêt.
17:20 Plus de moyens dans les airs et plus d'hommes au sol,
17:24 c'est le plan dévoilé par Gérald Darmanin sur la base aérienne de Cazaux.
17:28 Concrètement, 500 sapeurs-pompiers supplémentaires
17:32 et 47 engins aériens au lieu de 38 l'an passé.
17:35 Une base de Canadair est également annoncée dans le sud-ouest.
17:39 - Quand on va construire cette deuxième base,
17:41 il faut un lieu qui sera intéressant pour l'intervention des avions,
17:46 mais aussi un lieu qui est capable d'accueillir à la base de maintenance
17:50 et les personnes formées à cette maintenance qui sont des denrées rares.
17:53 Du côté des élus, les réactions sont partagées.
17:56 - Nous, ce qu'on a demandé depuis le départ,
17:58 c'est un fonds vraiment spécifique pour toutes les réparations
18:03 qui incombent à nos petites communes.
18:05 Donc, oui, on reste toujours un petit peu, voilà, avec nos interrogations.
18:12 - C'est déjà beaucoup mieux que ce que nous avons vécu.
18:15 Il faut que ces promesses soient tenues
18:17 parce que la saison risque d'être particulièrement chaude.
18:20 L'été dernier, 72 000 hectares étaient partis en fumée,
18:24 dont 30 000 en Gironde.
18:26 Au CHU de Tours, ils étaient 12 à avoir quitté la blouse.
18:32 Des soignants non vaccinés et suspendus, mais bientôt réintégrés.
18:37 Une recommandation de la Haute Autorité de Santé,
18:40 motivée par l'évolution favorable des chiffres du Covid.
18:44 - On ne peut que se satisfaire que ces gens-là puissent retourner au travail
18:48 dans les conditions actuelles de manque de personnel.
18:52 - Un renforcement des effectifs salutaires pour la direction de l'hôpital,
18:57 confronté à un autre enjeu, renoué avec le personnel écarté.
19:02 - L'ensemble des équipes feront attention à ce que la réintégration se passe bien
19:06 et à ce que cette position qu'ils avaient le droit de prendre
19:09 ne le soit pas reproché.
19:10 - Un décret ministériel devrait être adopté
19:12 dans le courant de l'été.
19:14 - Regarde, tu vas t'entendre parler.
19:19 Vas-y, tiens-le.
19:21 - Premier pas d'Anaïs avec un micro.
19:25 C'est son outil du jour,
19:26 elle qui manie d'ordinaire des instruments de menuiserie.
19:30 Élève en lycée professionnel,
19:32 elle se familiarise avec le journalisme radio.
19:35 Un atelier organisé par l'ARCOM,
19:38 l'Autorité de régulation de l'audiovisuel.
19:41 Le but, éduquer les jeunes aux médias face à l'afflux d'informations.
19:46 - Il faut aussi qu'ils aient conscience que tout ne peut pas être dit sans impunité.
19:50 Il y a des lois à respecter, des règlements,
19:52 et donc l'ARCOM est là également pour protéger les publics,
19:57 pour assurer un cadre législatif où tout le monde peut s'exprimer
20:01 en toute connaissance de cause.
20:02 - En France, selon l'institut Reuters,
20:04 l'actualité en ligne est devenue la principale source d'informations
20:08 devant la télévision.
20:10 [Musique]
20:14 - Alors cette semaine, nous avions donc les thématiques
20:17 "Plan incendie, réintégration des non-vaccinés dans les hôpitaux"
20:20 et "Les médias, ça s'apprend".
20:21 Est-ce qu'il y a une thématique qui vous inspire davantage ?
20:23 - Dans la question des incendies, voilà,
20:26 je le dis aussi parce qu'on le voit dans le reportage,
20:28 c'est le manque de moyens des collectivités territoriales de manière générale,
20:32 mais aussi parce que ça fait des années et des années
20:35 qu'on assèche les moyens des collectivités territoriales,
20:38 tout en leur donnant de plus en plus de responsabilités, de compétences.
20:42 Et donc il y a un vrai problème aujourd'hui,
20:43 c'est qu'elles assurent des services publics absolument essentiels
20:47 pour les citoyens, mais qu'on ne leur donne pas
20:50 tout à fait les moyens de les assumer.
20:52 C'est ce qu'on appelle l'austérité budgétaire
20:54 portée par les collectivités territoriales.
20:56 Donc il est temps que l'État redonne des moyens.
20:58 Évidemment, en ce qui concerne la réaction, par exemple,
21:02 à des choses extrêmement graves comme les incendies,
21:05 mais plus globalement, les services de base, quoi.
21:07 La culture, les écoles, etc.
21:10 C'est ma réaction à cela, évidemment.
21:12 Fabrice ?
21:13 Vous êtes une spécialiste du sujet,
21:14 je trouve que vous êtes ingénieur eau et forêt, c'est ça ?
21:16 C'est ça.
21:17 On a plein d'angles de sujet.
21:18 C'est pour ça que je réagis aussi à ça.
21:20 Oui, mais ça tombe bien,
21:22 parce que moi j'avais une question à vous poser sur Saint-Sauline,
21:24 qui a quand même été le sujet qui nous a beaucoup occupé ces derniers temps.
21:28 On en parlait un peu moins ces jours derniers.
21:30 Néanmoins, le problème de l'eau reste très présent.
21:33 Est-ce qu'il y a moyen d'avoir une démarche,
21:35 une approche rationnelle du sujet ?
21:37 Quel est, vous, votre point de vue sur ces grandes bassines ?
21:41 Déjà, je voudrais donner un chiffre qu'on oublie parfois,
21:43 c'est que 25% de l'eau consommée,
21:47 est consommée en France,
21:49 est consommée par le maïs.
21:50 Oui.
21:51 C'est-à-dire que vous avez 25% qui va vers l'énergie,
21:53 25% pour, en gros, qu'on boive, quoi, et qu'on l'utilise,
21:57 et 50% pour l'agriculture, dont la moitié pour le maïs.
22:00 Bon.
22:01 Donc 25% de l'eau, un quart, juste pour le maïs en France, quoi.
22:06 Donc on a un vrai problème aujourd'hui de modèle,
22:08 de modèle agricole.
22:10 C'est-à-dire que, progressivement, en 60 ans,
22:12 on a remplacé les prairies,
22:15 on a remplacé, voilà, par le maïs et le soja pour nourrir les bêtes.
22:20 Et donc, aujourd'hui, il faut revoir notre modèle agricole.
22:23 On ne peut pas continuer avec le modèle agricole que l'on a aujourd'hui.
22:26 Le blé consomme aussi beaucoup d'eau.
22:27 Globalement, les céréales consomment beaucoup d'eau.
22:29 Et le maïs, je le répète, c'est la moitié de l'eau consommée par l'agriculture,
22:33 et un quart de l'eau totale.
22:34 Donc on a un vrai problème avec le maïs.
22:36 Et donc, c'est cet agrobusiness du maïs,
22:39 je le dis franchement parce qu'il y a des multinationales derrière,
22:41 qui, voilà, tiennent absolument à ce modèle-là.
22:45 Ce modèle du maïs, du tout maïs, ne va pas.
22:47 On ne peut pas continuer du maïs dans des régions
22:49 qui sont trop sèches pour ça,
22:51 et qui posent des problèmes, après,
22:53 de consommation de l'eau pour des besoins essentiels.
22:55 Ça veut dire que sans le maïs, notamment,
22:58 ou ces céréales qui consomment beaucoup,
22:59 on peut faire sans les grandes bassines ?
23:02 Bien sûr, on peut faire sans les grandes bassines
23:04 en changeant globalement notre modèle agricole,
23:06 ce qu'on appelle l'agroécologie.
23:08 C'est-à-dire une agriculture qui soit bien davantage adaptée aux écosystèmes,
23:13 avec des variétés, avec des espèces végétales
23:16 qui soient plus adaptées à une situation de plus grande sécheresse.
23:20 Mais aussi avec une façon d'alimenter les animaux
23:23 qui soit différente, où on revienne à des prairies
23:25 qui, par ailleurs, soient dites en passant,
23:27 sont meilleures pour la préservation des sols,
23:29 meilleures pour la biodiversité, etc.
23:32 Mais ça, c'est un modèle général,
23:34 et on ne peut pas dire juste aux agriculteurs
23:35 "faites comme si, débrouillez-vous".
23:37 Il faut que toutes les aides qu'on verse aux agriculteurs
23:39 soient orientées dans ce sens-là pour les aider à cette transition.
23:43 Justement, vous êtes de l'Aisne.
23:45 Un agriculteur de l'Aisne, aujourd'hui, qui fait de la betterave,
23:47 il est en train de semer,
23:49 et il ne peut plus utiliser les néonicotinoïdes.
23:53 - C'est une vraie réalité ! - Oui, bien sûr !
23:55 Merci de l'avoir dit.
23:56 Là, il est en plein doute,
23:58 parce qu'on annonce entre 40 % à voir 50 % de rendement en moins.
24:03 Qu'est-ce que vous lui dites à cet agriculteur
24:05 qui, pour l'instant, n'a pas de solution ?
24:07 En tout cas, comment on fait pour accompagner cet agriculteur ?
24:11 Je le dis, nous sommes pour refuser toutes les importations
24:16 de produits qui ont été traités
24:18 avec des pesticides qui seraient interdits en France.
24:22 Il n'y a pas de raison qu'on interdise des pesticides,
24:25 des phytosanitaires en France,
24:27 mais qu'on autorise une importation de produits,
24:29 betteraves, fruits et légumes, etc.,
24:31 qui ont été produits avec des phytos interdits en France.
24:35 Ça, c'est la première chose.
24:37 Mais le risque, c'est que, s'il y a moins de rendement,
24:39 il y a moins de sucre, il y a quand même un besoin.
24:41 Deuxièmement, vous savez qu'on produit tout à fait correctement
24:45 des betteraves en bio.
24:47 Alors, les rendements sont moindres.
24:49 Et puis, c'est beaucoup de travail. Il faut de la main-d'oeuvre.
24:51 C'est extrêmement compliqué.
24:53 Les rendements sont moindres.
24:55 Effectivement, il y a besoin de techniques.
24:58 Donc, il faut aussi que les organismes d'accompagnement,
25:01 comme les chambres d'agriculture,
25:03 et les moyens vraiment d'accompagner
25:05 techniquement ces agriculteurs.
25:07 Il faut davantage de moyens dans la recherche aussi.
25:10 Par exemple, pour travailler sur les rotations.
25:12 Je suis un petit peu technique, mais...
25:14 – Non, mais bien sûr, on entend la spécialiste.
25:16 – Les rotations de cultures d'une année sur l'autre.
25:18 Et puis, je le dis, on a un vrai problème,
25:20 c'est que sur le bio, les aides au bio se sont effondrées.
25:25 Or, il faut absolument soutenir davantage
25:28 les agriculteurs bio ou qui veulent aller en bio.
25:30 – Il y a peut-être d'autres...
25:32 – La Bretagne, grande région agricole.
25:34 – Justement, les représentants de la FDSEA de Bretagne
25:38 sur le bio sont très inquiets.
25:40 – Bien sûr.
25:41 – L'aide d'Elisabeth Born sur le bio n'est pas suffisante, d'après vous.
25:47 – Non, mais je suis très inquiète.
25:50 – Les 10 millions d'euros annoncés au Salon de l'agriculture.
25:53 – En fait, il y a deux choses qui se télescopent.
25:56 Il y a d'abord que les aides au maintien en bio ont été supprimées.
26:00 Les aides qu'on reçoit parce qu'on est déjà en bio
26:03 ont été supprimées par le gouvernement, il y a déjà quelques années.
26:07 Et ça, ça pèse énormément, parce qu'un agriculteur bio
26:11 pouvait avoir 10 000, 20 000 euros d'aides par an
26:14 parce qu'il est en bio et qu'il n'a plus.
26:17 Moi, j'ai rencontré des céraliers qui n'ont plus ces aides-là
26:20 et qui, du coup, veulent repasser en conventionnel.
26:22 Voilà, ça c'est la première chose.
26:24 La deuxième chose, c'est que comme il y a des prix
26:27 qui augmentent de plus en plus pour tous les aliments,
26:29 les classes les plus modestes ou les classes moyennes
26:32 n'achètent quasiment plus de bio.
26:34 – Vous êtes inquiète sur le bio ?
26:35 – Et d'ailleurs, ça devient réservé à une élite.
26:38 – J'ai une solution qui vient de Bretagne,
26:41 ça s'appelle le magasin participatif,
26:44 où on peut manger bien, manger bio et payer moins.
26:47 Regardez.
26:48 – Il est 10h30 et Hélène commence son service.
26:53 – Alors, nous sommes en train de couper le fromage,
26:55 on le pré-emballe et comme ça, on le pèse après.
27:00 – Contrairement aux apparences, Hélène n'est pas salariée
27:03 mais fait partie de l'équipe de 470 bénévoles
27:06 qui se relaient chez Ticoop.
27:08 Le principe est simple, en échange de 3h de travail par mois,
27:11 les bénévoles peuvent ensuite faire leurs courses au magasin
27:14 et certains y viennent pour le lien social.
27:16 – Je fais mes courses ici, tout d'abord pour la convivialité
27:20 et le côté humain quand on fait ses courses,
27:22 on échange des recettes, on rencontre des gens qu'on connaît,
27:25 on rencontre des Brestois et des Brestoises.
27:28 – Le concept du magasin participatif est aussi une manière pour certains
27:32 d'échapper au modèle traditionnel des supermarchés.
27:35 – C'est une autre façon de vivre, une autre façon de voir la société,
27:40 différente de ce qu'on peut nous proposer.
27:43 Donc c'est aussi une reprise en main de notre façon de consommer.
27:48 – Car dans ce magasin, la plupart des produits exposés sont bio
27:51 et issus de circuits courts.
27:53 Ce choix permet de faire vivre des producteurs locaux
27:56 tout en conservant des prix abordables en rayon.
27:59 – Alors l'intérêt d'un magasin participatif,
28:01 étant donné qu'on n'est que des bénévoles,
28:02 c'est vrai qu'il y a un faible coût, on retrouvera des produits
28:05 qui sont à prix abordables.
28:07 Donc sur le sec, on prend 20% de marge et sur le frais seulement 25%.
28:11 Donc ça permet de retrouver des produits à des prix abordables.
28:14 C'est une convivialité aussi, c'est un mode de consommation
28:17 qui est complètement différent.
28:19 C'est vrai qu'on est tous plus ou moins bénévoles,
28:21 donc ça va être la personne qui va nous faire la caisse,
28:23 on a été derrière la caisse un jour.
28:25 – Ticoop organise une porte ouverte tout le mois d'avril,
28:28 tout le monde peut venir y faire ses courses
28:30 et en profiter pour découvrir le magasin.
28:32 Ticoop en Bretagne, vous y êtes allé, Sabah Tchernapa ?
28:37 – Alors nos reporters en tout cas, quotidiens,
28:40 l'ont rappelé, c'est une nouvelle façon pour vous ?
28:43 Vous y croyez, cette nouvelle façon ?
28:45 – Bien sûr, je tiens à dire justement sur la Bretagne
28:47 qu'on dit beaucoup de l'agro-business breton,
28:50 mais je suis ravie de voir qu'il y a aussi,
28:52 et c'est vrai, beaucoup d'alternatives qui se construisent en Bretagne
28:55 contre cet agro-business.
28:57 Voilà, alors ensuite sur ce type d'initiative,
29:00 bien sûr il faut qu'elle se développe massivement,
29:02 alors moi je pense aussi aux magasins,
29:04 producteurs, voilà, aux marchés locaux,
29:06 tout ça devrait, de mon point de vue,
29:08 être davantage subventionné parce que ça permet
29:10 de court-circuiter aussi ces fameuses multinationales
29:13 de l'agro-alimentaire, puis de refaire du lien,
29:15 surtout entre les consommateurs et les agriculteurs.
29:19 Alors j'aurais une petite remarque à faire,
29:21 c'est que vous voyez que tout ça fonctionne sur le bénévolat,
29:24 et souvent le bénévolat, ça demande de ne pas bosser 60 heures par semaine,
29:30 donc ça peut être pour la semaine à 35 heures, voire 32 heures,
29:34 donc le partage du temps de travail...
29:36 – Et pour une retraite à 60 ans !
29:38 – Et là il faut qu'on fasse un éperle lien,
29:40 parce que vous savez que la plupart des bénévoles associatifs,
29:42 la plupart sont des retraités, et si vous leur enlevez
29:44 les deux belles années de retraite,
29:46 et bien ça fera d'autant moins de bénévoles,
29:48 là, mais aussi aux secours populaires, aux restos du cœur, etc.
29:50 Donc je dis, on ne le dit pas souvent,
29:52 attention, parce que le résultat de cette réforme des retraites,
29:55 c'est aussi un tissu associatif qui va être extrêmement fragilisé.
29:59 – Question politique pour finir, je crois.
30:01 – Oui, j'avais une question, Jean-Luc Mélenchon disait
30:03 "François Ruffin est prêt pour 2027",
30:06 alors j'ai envie de vous poser la question,
30:08 nouveau chef de file, nouveau candidat à la présidentielle en 2027,
30:11 on lui posera la question, mais je vous la pose quand même à vous.
30:14 – D'abord, la première réaction, c'est que vous voyez que,
30:16 c'était une façon de dire aussi, vous voyez les sondages,
30:19 qui montrent que nous avons au moins deux personnalités de premier rang,
30:23 Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin, qui sont au plus haut,
30:26 enfin au même niveau à peu près que d'autres,
30:29 de droite et d'extrême droite, bon, voilà.
30:32 Et la deuxième chose, j'ai envie de dire, c'est François est prêt,
30:36 mais surtout il faut que nous soyons prêts,
30:38 collectivement, à gouverner demain, parce qu'il y a absolument besoin,
30:42 parce que nous sommes l'alternative à la Macronie.
30:45 Je ne peux pas croire que l'extrême droite vienne au pouvoir, quoi.
30:51 – La nupèce réunifiée.
30:53 – Voilà, et donc nous avons besoin,
30:55 ça revient à votre question sur la nupèce,
30:57 nous avons absolument besoin d'une nupèce rassemblée.
31:00 – Rassemblée, allez, dernier petit mot.
31:02 – Rassemblée, pardon, et malgré les dernières élections en Ariège,
31:05 les fragilités des élections en Ariege ?
31:07 – Ah mais de toute façon, le fleuve ne sera pas toujours tranquille,
31:13 il y aura toujours des secousses, mais voilà,
31:15 il faut que nous avancions petit à petit pour devenir une force politique,
31:20 à même de gouverner demain, et qui soit majoritaire, évidemment.
31:23 – Et nous aussi on va avancer.
31:25 Merci beaucoup Aurélie Trouvé, économiste et députée de Nupes,
31:29 de la Seine-Saint-Denis, on va plonger encore davantage dans nos régions
31:33 avec Antoine Fabry, il est président du tremplin des élus,
31:37 il forme justement des élus, au terrain, des élus ruraux notamment.
31:42 Or, certaines communes arrivent à se passer d'élus,
31:45 parce qu'il y a beaucoup de démissions aussi, regardez ce reportage.
31:48 – Tréhogate, son église du XIIIe siècle, son école, et sa mairie,
31:54 sans maire, ni élus, tous ont démissionné en bloc.
31:58 – On a voulu rebattre les cartes définitivement,
32:01 et puis globalement, recommencer à zéro un peu, si on veut.
32:05 – Moi j'étais un peu en désaccord avec le maire,
32:07 comme c'est moi le premier qui est démissionné,
32:09 je ne voulais pas qu'on croit que tout ça est arrivé à cause de moi.
32:13 – Désormais, la commune est sous l'administration de la préfecture,
32:16 ses trois fonctionnaires vont désormais gérer les affaires courantes.
32:20 – Est-ce que vous acceptez cette mission ? – Oui.
32:24 – Les textes prévoient effectivement la mise en place d'une négociation spéciale
32:27 pour gérer les affaires courantes et organiser de nouvelles élections
32:30 dans un délai de trois mois.
32:32 – Une spécialiste du droit, un autre de l'aménagement,
32:35 une troisième des finances, les compétences sont là,
32:38 mais pour un temps limité.
32:40 De nouvelles élections seront organisées,
32:42 les Trégorois se demandent qui voudra être maire,
32:45 il en va, de l'avenir de la commune.
32:48 – Une petite transition pour les affaires courantes,
32:51 mais qu'on reparte sur des projets qui concernent tous les habitants,
32:54 ce serait quelque chose de bon et de sain pour la commune.
32:58 – Nous, malgré qu'on ne soit pas de très haut garde,
33:01 c'est vrai qu'on entend nos clients s'inquiéter,
33:04 se poser des questions sur l'avenir de l'école par exemple,
33:07 parce que s'il n'y a plus de maire, si personne ne reprend le relais,
33:11 on parle de regroupement de communes,
33:14 et donc du coup je pense qu'il y aura un souci au niveau de l'école.
33:18 – Sur Tréhogate, plein de risques de la fusion avec une autre commune,
33:22 si aucune équipe municipale est installée
33:24 et si personne ne veut endosser le rôle de maire.
33:28 – Entre temps, notre deuxième invitée nous a rejoint, Antoine Fabry,
33:31 merci d'être avec nous, président fondateur du tremplin des élus.
33:34 On parlait des maires, du rôle de maire,
33:37 il existe maintenant des mairies sans maire ?
33:40 – Alors, heureusement, à ma connaissance, il n'en existe pas, mais c'est vrai que…
33:44 – Là c'est un exemple.
33:45 – Oui c'est un exemple, mais il y a beaucoup de démissions en ce moment,
33:49 ce que la presse constate depuis quelques semaines,
33:53 beaucoup de démissions, les associations d'élus alertent le gouvernement
33:57 régulièrement sur ces démissions de maires,
34:00 et beaucoup d'élus surtout ont peur qu'en 2026,
34:03 quand on va devoir renouveler les mandats des élus municipaux,
34:07 certaines communes ne trouvent pas preneur, si j'ose dire,
34:10 et qu'elles ne trouvent pas de liste d'élus qui a envie de prendre la suite.
34:15 – Des listes d'élus bien formées en plus, et ça c'est chez vous, on va en parler.
34:19 – On va en parler. – Allez, c'est un trat.
34:21 [Musique]
34:25 Voilà, on va en parler, donc de votre activité, vous êtes…
34:29 Qu'est-ce que c'est le tremplin des élus ?
34:31 – Alors le tremplin des élus, c'est une société que j'ai co-fondée
34:34 il y a 4 ans et demi à peu près, et qui a pour objectif de faciliter
34:38 et d'améliorer la formation des élus locaux et surtout des élus ruraux.
34:42 Les élus, quand on en parle comme ça, dans un bistrot,
34:46 avec les commerçants, on pense beaucoup aux parlementaires,
34:49 on pense aux élus des grandes villes, mais en fait,
34:53 85% des 500 000 élus locaux en France, ce sont des élus de toutes petites communes,
34:58 de communes de moins de 3500 habitants, et qui ont tout type de profil,
35:04 et qui ont, une fois arrivés en début de mandat, besoin de se former
35:08 pour comprendre comment tout ça fonctionne, et c'est ce qu'on a décidé de faire.
35:11 – Et de plus en plus. On a des petites figures à poser,
35:15 je l'ai un peu oublié, mais c'est le questionnaire de Proust,
35:17 parce qu'on ne vous connaît pas très bien quand même, on t'en dit.
35:19 – Allons-y.
35:20 – Donc on va commencer par, tiens, une question, Anne-Charlotte, sur…
35:23 – Eh oui, je voulais vous demander…
35:25 – Sur vos études, parce que…
35:26 – Apparemment vous avez fait pas mal d'études.
35:28 – Une petite diplômée.
35:29 – Oui.
35:30 – J'ai fait des longues études, oui.
35:32 – Je voulais savoir quel était votre philosophe préféré.
35:35 – Mon philosophe préféré…
35:37 – Parce que vous avez fait des études de philosophie en France.
35:39 – J'ai fait un peu d'études de philosophie, en effet, et je vais reciter
35:43 le philosophe sur lequel j'avais commencé de faire un mémoire de M1,
35:47 je ne suis pas allé jusqu'au bout, donc je ne prétends rien,
35:49 qui est un philosophe espagnol très peu connu, qui s'appelle Juan Luis Vives,
35:53 du XVIe siècle, qui a écrit un traité qui s'appelle "De l'aide des pauvres" en français,
36:00 "De subvencione pau perum" en latin, et qui a pour la première fois un peu pensé
36:06 l'aide, l'accompagnement des plus démunis comme un des fondements de l'État moderne
36:12 qui allait se construire à partir de la modernité et de la Renaissance.
36:16 Et ça m'a beaucoup marqué, j'ai pu en plus l'étudier en Espagne,
36:19 ce qui était très agréable.
36:21 – Vous parlez espagnol ?
36:22 – Un petit peu, oui.
36:23 – Un petit peu, puis arabe aussi, il a vécu au Maroc.
36:27 – Voilà, il n'y a pas rien à vous cacher.
36:29 – Je parle pour Antoine Fabri.
36:31 – Allez Fabrice, deuxième question.
36:33 – Je vais vous demander quel est votre homme ou femme politique préféré ?
36:37 Vous travaillez avec les élus ?
36:39 – Je travaille avec les élus, si je suis obligé de prendre un vivant ou un mort,
36:43 ou une vivante ou une morte.
36:45 – C'est vous qui voyez ?
36:47 – De façon très classique et pas originale, je vais dire Léon Blum.
36:52 En plus, encore actuellement, il y a un grand média public
36:57 qui a diffusé un podcast d'excellente qualité sur la ville Léon Blum,
37:02 que j'invite tout le monde à réécouter,
37:04 et qui a eu un parcours de vie à la fois comme écrivain,
37:09 comme personnage mondain, comme prisonnier,
37:13 prisonnier politique sous l'occupation,
37:16 et qui n'a jamais baissé les bras,
37:18 et qui a apporté de très grandes réformes,
37:20 les congés payés, on repense aux accords de Matignon, etc.
37:24 Voilà, c'est Léon Blum.
37:26 – Léon Blum, personnage politique préféré, et la loi pour finir…
37:30 Oh, pardon, décidément, c'est vendredi, je vais finir aujourd'hui.
37:34 Sébastien, oups.
37:36 – Marie, oui, vous travaillez avec les élus,
37:39 ça représente quand même 411 000 élus, adjoints, conseillers municipaux,
37:44 soumis à des lois,
37:47 les lois justement au-delà de la loi NOTRe,
37:50 la loi 3DS sur la décentralisation,
37:53 ou d'autres lois.
37:57 Quelle est votre loi préférée ?
38:00 – Ma loi préférée, je vous avoue que j'aime me poser cette question,
38:03 mais c'est l'occasion.
38:05 Eh bien écoutez, je pense aux lois de décentralisation de 82-83,
38:13 qui ont changé un petit peu la donne et le fonctionnement
38:17 de l'État très centralisé à la française,
38:21 qui a permis de donner du pouvoir aux collectivités locales,
38:25 et un pouvoir notamment, qu'on dit, avant il y avait un contrôle
38:29 a priori de l'État, après il y a eu un contrôle a posteriori,
38:33 et voilà, ça a permis aux collectivités de prendre en main
38:38 leur territoire, un peu leur destin,
38:41 avec toutes les difficultés qu'elles ont depuis aussi,
38:44 et l'État n'est pas toujours au rendez-vous pour les aider,
38:47 mais je dirais que voilà, s'il y avait une loi un peu historique
38:50 que j'aime bien, ce serait ces lois-là.
38:52 – L'époque Gaston de Fer ?
38:54 – L'époque Gaston de Fer que je n'ai pas connue,
38:56 mais oui, en l'occurrence ce sont les lois de Fer, oui.
38:59 – Et je termine par votre région de prédilection, la question rituelle.
39:04 – Alors ma région de prédilection, c'est un peu trop large à mon goût,
39:08 mais… – Votre sieste ?
39:10 – Alors mon sieste, j'en ai pas, je suis élu nulle part,
39:13 mais je dirais qu'en ce moment, depuis quelques années,
39:16 j'ai une certaine passion pour les Cévennes.
39:18 – Les Cévennes ? – Les Cévennes…
39:20 – Quel côté plutôt ? – Alors les Cévennes de l'Ozérienne,
39:25 et même quelques villages comme Saint-Germain-de-Calbert, par exemple,
39:30 ou Saint-Etienne-Vallée française, la Vallée française,
39:32 ce qu'on appelle la Vallée française.
39:34 – Bon, on parle du Grand Est, on parle de toutes vos régions,
39:37 vous avez vu la Une de l'APQR ?
39:39 Aujourd'hui, je vous propose de la regarder,
39:41 celle de nos journalistes qui vous interrogent,
39:44 d'ailleurs je ne les ai pas présentées, je vais le faire tout de suite,
39:47 La Voix du Nord et Weo, qui est donc représentée par Anne-Charlotte Duvivier,
39:51 Le Télégramme, représenté par Sébastien Chabas,
39:54 et Le Progrès, qui est représenté par Fabrice Vesserredon pour le groupe ÉBRA.
40:00 Voilà, ça c'était les Unes de ce matin,
40:03 on attend toujours la décision du Conseil constitutionnel, évidemment.
40:06 Est-ce que vous avez une réaction ? Une préférée, une réaction ?
40:09 – Alors, une préférée, j'aime beaucoup la couleur rouge,
40:13 donc je vais choisir Le Télégramme.
40:15 – Réforme, c'est sûr.
40:16 – Désolé pour mon critère, mais ensuite...
40:19 – Et réponse ?
40:20 – La réponse ?
40:21 – La réponse A.
40:22 – La réforme ou la censure ?
40:24 – Alors, je ne me mets pas à la place des sages du Conseil,
40:29 comme on les appelle, mais je vais faire une pirouette.
40:35 Je pense que le Conseil constitutionnel,
40:39 et même tout ce qui se passe depuis le début de cette réforme,
40:42 et les personnes dans la rue, les différentes revendications,
40:46 les 70%, même plus, de Français qui sont contre cette réforme,
40:50 notamment, encore plus, chez les personnes en activité,
40:53 chez les salariés, montrent aussi, et je dis comme ça,
40:57 une certaine déconnexion qu'on peut voir
41:00 et qui se ressent dans les populations,
41:02 entre la population et les élites institutionnelles et administratives.
41:08 Et moi, je le constate tous les jours, en travaillant auprès des élus locaux,
41:12 c'est que cette défiance, malheureusement pour les élus locaux,
41:16 se traduit dans les territoires.
41:18 Alors qu'on peut comprendre une distance...
41:20 – Les élites, ça commence où avec vous ?
41:22 – Je ne sais pas vraiment où ça commence,
41:24 et je ne vais pas jouer la province contre Paris,
41:26 je suis d'ailleurs assez parisien moi-même,
41:29 mais c'est plus cette sorte de défiance à l'égard de tout ce qui peut représenter le pouvoir,
41:33 que ce soit les grandes institutions économiques, le pouvoir politique, les médias.
41:38 Ça se traduit aussi auprès des élus locaux,
41:41 sauf que quand vous êtes à Paris, vous pouvez soit aimer,
41:45 soit détester la maire de Paris, ce n'est pas votre voisine immédiate.
41:48 Quand vous êtes dans un village de 300 habitants, le maire, c'est votre voisin.
41:51 – Mais est-ce qu'il n'y a pas une déconnexion aussi des élus locaux
41:54 avec le gouvernement et avec Emmanuel Macron aussi ?
41:58 Parce que c'est une idée critique.
42:00 Un homme qui n'est pas de terrain, qui n'a jamais eu d'expérience en local,
42:03 vous voyez des élus locaux, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
42:05 Est-ce qu'il y a une déconnexion aussi ?
42:07 – Évidemment les élus locaux vont dans ce sens-là.
42:10 Les associations d'élus sont d'ailleurs là, pour le rappeler.
42:14 Je ne pense pas qu'il faille absolument avoir occupé des fonctions locales
42:18 pour comprendre la société française
42:21 ou être perméable aux revendications des citoyens.
42:27 Je pense qu'effectivement, c'est ce qu'on a constaté depuis ces dernières années,
42:32 que les courroies de transmission historiques entre les élus locaux
42:37 et les institutions centrales, donc parisiennes,
42:41 ne fonctionnent plus aussi bien qu'avant.
42:45 Est-ce que c'est à cause du réseau des élus de la majorité
42:50 qui sont en effet historiquement moins ancrés localement ?
42:54 Je ne sais pas, mais je sais que là on l'a encore vu,
42:58 il y a eu une réunion des associations d'élus,
43:00 mercredi matin à Matignon, il y avait des fortes revendications,
43:03 on va voir aussi ce que le gouvernement va donner à la suite de ces revendications.
43:06 – La notion de crise démocratique,
43:08 est-ce que ça parle chez les élus locaux que vous rencontrez ?
43:11 Le grand débat, est-on dans une crise démocratique ou pas ?
43:14 Les élus locaux, certains le pensent en tout cas.
43:16 – Alors oui, je pense que cette crise démocratique se ressent au niveau local
43:20 à travers cette démission par exemple d'élus
43:23 et au faible engagement qu'ont les personnes, du moyen général,
43:29 quant au devenir et à l'avenir de leur commune,
43:33 territoire, région, département.
43:36 Il y a une sorte d'éloignement naturel qui est en train de se faire,
43:40 que je regrette, et d'ailleurs la formation des élus,
43:45 mais aussi tout un tas d'autres, disons, initiatives,
43:49 peuvent redonner le goût de l'engagement local
43:53 et réduire ou contenir cette crise démocratique
43:58 pour permettre aux gens, du moyen général,
44:01 de s'impliquer davantage localement.
44:03 – Crise démocratique, crise des vocations, on parlait des démissions des élus,
44:08 il y a aussi l'agression des élus, c'est le cas notamment dans votre région,
44:12 on a parlé il y a quelques semaines, enfin il n'y a pas si longtemps,
44:16 Violette Spielbutt qui a été emmurée chez elle,
44:20 en tout cas ses enfants étaient au domicile, c'était fin mars, à Lille.
44:24 Nous l'avons interrogée, elle a une question mobile pour vous, écoutez-la.
44:29 – Bonjour Antoine, je suis aujourd'hui devant chez moi,
44:32 devant cette porte qui a été murée il y a quelques jours par des antifas,
44:36 des représentants de certains syndicats
44:38 qui voulaient faire une manifestation symbolique devant mon domicile.
44:42 Heureusement il n'y a pas eu de blessés,
44:45 heureusement j'ai eu beaucoup de messages de soutien de tous bords,
44:48 de beaucoup de partis politiques, malheureusement,
44:50 certains n'ont absolument pas condamné ce genre d'action,
44:53 des actions qui sont violentes, qui sont impressionnantes,
44:56 qui sont des véritables menaces pour l'engagement politique.
44:59 Et donc ma question elle est pour vous, en tant que formateur d'élu,
45:02 comment pensez-vous pouvoir continuer de motiver des femmes,
45:06 des hommes qui veulent s'engager en politique face à ce type de violence ?
45:10 – Votre réponse Antoine Fabot, cet élu.
45:13 – Alors, je ferai cette réponse à Violette Spilbou.
45:16 Il y a deux choses, évidemment, il faut que l'on…
45:20 et c'est une demande des grandes associations d'élus,
45:22 encore je reviens à la réunion qui a eu lieu ce mercredi.
45:26 La question du statut de l'élu, sa protection juridique,
45:31 son mode de rémunération et la confiance qu'on va lui donner
45:35 dans la conduite de son mandat, c'est très important,
45:38 ça permet aux gens d'y aller malgré tout.
45:41 Ensuite, il y a autre chose, alors c'est intéressant,
45:45 mais il y a de plus en plus de formations, d'ailleurs ce sont les gendarmes,
45:49 par exemple, dans certains départements, il y a des partenariats avec le GIGN
45:52 qui forment les élus à la prévention des situations conflictuelles,
45:55 des situations d'agressivité de certains citoyens à leur égard.
45:59 Les augmentations d'agression sur les élus, c'est 30%,
46:04 je crois que c'est le ministère de l'Intérieur qui en a parlé,
46:07 ce sont les deux réponses que je ferai.
46:09 Les élus peuvent apprendre à mieux gérer cette conflictualité,
46:12 mais il faut que l'État les protège davantage.
46:14 Ensuite, malheureusement, ce dont parle Mme Sibyl Bou,
46:18 c'est aussi une sorte de violence croissante des rapports dans notre société
46:25 et comme je l'ai aussi dit tout à l'heure,
46:27 des rapports entre les citoyens et leurs représentants.
46:31 - Anne Tchernot ?
46:32 - J'avais une question sur le tremplin des élus,
46:35 organisme agréé, ça veut dire que du coup, c'est l'État qui...
46:39 En fait, mon compte élu a été créé, d'ailleurs,
46:41 et donc vous êtes un des organismes...
46:43 C'est vrai que c'est pas très connu, mais il y a mon compte formation
46:46 et mon compte élu.
46:47 D'ailleurs, ça n'a pas forcément boosté les demandes de formation
46:50 des élus, visiblement.
46:51 Peu d'élus se forment.
46:53 Pourquoi ils se forment pas, déjà d'une ?
46:56 Et peut-être, est-ce que c'est une question de financement ?
46:59 Qui finance les formations que vous, vous donnez ?
47:01 - Question cash. - Question cash, voilà.
47:04 - On peut le dire. - On peut le dire.
47:06 Mais en fait, c'est encore bien différent.
47:09 Le premier obstacle à la formation des élus,
47:12 c'est tout simplement qu'ils ne sont pas au courant
47:14 que ça existe.
47:15 Parce que chaque élu local a un droit à la formation,
47:18 que vous soyez conseiller municipal dans une petite commune rurale
47:22 de l'allié du Loir-et-Cher,
47:24 vous avez les mêmes droits que la maire ou le maire
47:29 d'une grande commune, ou même qu'un président de région.
47:32 Mais les élus ne sont pas forcément au courant.
47:35 Donc ils mobilisent assez peu ce droit.
47:37 Vous le disiez, les élus se forment très peu.
47:39 Je crois que lors du précédent mandat,
47:41 on n'a que 4 % des élus de France qui ont suivi une formation.
47:44 Pareil, là-dessus, il ne faut pas penser
47:46 que les 95 autres ne se forment pas.
47:49 En fait, on se forme comme on peut, quand on est élu, surtout.
47:52 Parce que l'autre obstacle que l'on a,
47:54 après le manque d'info, c'est tout simplement le manque de temps.
47:57 Un élu... On pense souvent à l'élu au maire ou à la mère retraitée.
48:03 En fait, il y a 3 élus sur 4 qui sont en activité, qui travaillent.
48:06 Donc ces gens-là, ils ont un mari, une femme, des enfants,
48:10 un emploi, des trajets domicile-travail.
48:13 Et donc, si vous n'avez pas le temps, vous n'y allez pas.
48:16 L'argent, à mon avis, c'est un argument secondaire.
48:19 Le fait que certaines mairies doivent financer quand même
48:22 cette formation, et donc que finalement,
48:24 les maires en responsabilité se disent
48:27 "je ne vais pas utiliser l'argent de mon fonctionnement
48:30 pour me former", c'est quand même un argument.
48:32 Il y a un truc qui ne va pas.
48:34 C'est un argument d'autant plus fort aujourd'hui
48:36 qu'on sait très bien qu'il y a des dépenses obligatoires
48:39 dans les communes qui ont explosé, je pense aux dépenses d'énergie.
48:42 - Il y a des priorités à faire. - Il y a des priorités à faire.
48:44 Là, on l'a vu récemment, il y a eu tous les votes du budget.
48:47 Toutes les communes de France ont jusqu'à demain
48:49 un dernier délai pour voter leur budget.
48:51 On en a parlé avec beaucoup d'élus.
48:53 Ils ne vont pas financer en propre leur formation.
48:56 Ils vont plutôt s'appuyer sur cette enveloppe nationale
48:59 qui est comme le CPF élu.
49:01 - Sébastien ?
49:03 - Oui, est-ce qu'en parallèle, les partis politiques
49:05 forment les élus ?
49:07 Historiquement, on sait qu'il y a toujours une école au PC
49:10 de former leurs élus, pareil au RN.
49:13 On sait qu'au centre droit, ils formaient également les notables.
49:18 Qu'en pensez-vous ? Qu'est-ce qu'il en est aujourd'hui ?
49:22 - Je pense que vous avez raison.
49:25 Historiquement, la formation des élus,
49:27 pour les grands élus, les élus des grandes communes,
49:30 des collectivités qui sont beaucoup plus politisées,
49:33 parce qu'il y a plus d'enjeux, il y a aussi une sociologie
49:35 assez différente, et il y a des écoles de formation historique.
49:39 Vous avez parlé du Parti communiste.
49:41 C'est aussi très lié à la sociologie
49:43 et au recrutement du personnel politique.
49:46 Quand vous recrutez, principalement dans la classe souveraine,
49:52 historiquement, comme c'était le cas au Parti communiste,
49:54 vous avez une école du Parti pour vous apprendre
49:57 les bases du droit, la prise de parole en public.
50:00 - Justement, c'est là-dessus que je voulais vous intervenir.
50:03 - Frenez la parole.
50:04 - Là, on rentre dans le contenu de la formation, des formations.
50:07 Quels sont les plus gros besoins aujourd'hui chez les élus ?
50:10 - C'est tout bête.
50:12 Aussi simple que ça, l'argent.
50:14 Le budget.
50:16 - Faire des économies.
50:17 - Faire des économies, ou non, au contraire, comment financer,
50:20 malgré les hausses de tarifs de l'énergie,
50:22 malgré, dans certains départements, depuis cette année,
50:26 il y a eu une revalorisation qui était souhaitable, à mon avis,
50:30 de la rémunération des travailleurs sociaux.
50:33 Ça a un impact budgétaire énorme dans les départements,
50:35 et pourtant, vous avez tout un tas d'autres choses à financer.
50:38 Donc, il faut trouver les équilibres,
50:40 il faut trouver d'autres financements,
50:42 aller taper à la porte de l'Europe, de l'État, de fondations privées,
50:46 pour boucler votre budget et refaire le prix haut de l'école
50:50 ou réaménager la place devant la mairie.
50:53 C'est vraiment à peu près 40 % des demandes qu'on a sur une année.
50:57 - Après vous, c'est vraiment la question du financement,
50:59 c'est pas le fait que les offres ne sont pas adaptées à leurs besoins, aussi ?
51:03 - C'est-à-dire que les offres de formation
51:07 ne sont pas adaptées aux besoins des élus ?
51:09 - Des élus. - Alors, ça, c'est un problème, aussi.
51:12 Les élus l'ont remarqué dans un rapport du Sénat qui date un petit peu,
51:17 mais l'adaptation aux besoins des élus,
51:21 c'est un élément important, d'ailleurs très différenciant
51:24 pour certains organismes, comme le nôtre,
51:26 c'est ce qu'on essaie de faire le plus possible.
51:28 - Au tremplin des élus, voilà, que vous présidez
51:31 et dont vous êtes le fondateur.
51:32 Merci beaucoup, Antoine Fabry. - Merci à vous.
51:35 - Merci à vous trois, merci à vous derrière les écrans.
51:37 - Merci. - On se retrouve la semaine prochaine.
51:39 Très bon week-end. Bye-bye.
51:42 (générique)
51:45 ♪♪♪
51:48 ♪ ♪ ♪

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