Les Trois Mousquetaires : le nouveau blockbuster à la française ?
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00:00 Qui est cet enfant ?
00:01 D'Artagnan, votre majesté.
00:02 Je pense que dans l'ADN de toute façon de l'œuvre de Dumas,
00:07 il y a quelque chose de très large.
00:08 Donc en ça, je pense que c'est une histoire de toute façon
00:10 qui a des vocations à parler à un large public.
00:12 Donc est-ce que c'est ça être un blockbuster ?
00:13 Peut-être.
00:14 Quand on fait des films, bizarrement,
00:15 enfin moi, quand je fais un film,
00:16 je me dis toujours, j'espère que ça va plaire aux adolescents.
00:18 Donc on se dit, peut-être ce film-là,
00:19 Les Trois Mousquetaires,
00:19 on va pouvoir intéresser les adolescents
00:21 parce que c'est une promesse d'aventure
00:23 ou d'épaisement total,
00:25 puisque c'est un film d'époque.
00:26 Ces trois mousquetaires, oui, sont des super-héros.
00:28 Ils ont le sens de l'honneur,
00:30 ils sont virils, ils sont sexys.
00:33 Ils ont plus de chair, je trouve,
00:34 même que les autres mousquetaires qu'on a vus
00:36 dans les autres versions.
00:36 Il y a quelque chose de plus moderne.
00:38 On a essayé le plus possible dans cette adaptation
00:41 de rendre les enjeux les plus vraisemblables,
00:44 les plus réalistes et plus sincères.
00:45 Donc ils ont une dynamique de super-héros
00:47 parce qu'ils sont courageux,
00:49 ils supportent l'obstacle
00:50 et ils n'ont pas peur de grand-chose.
00:51 Mais je ne voulais pas non plus
00:52 qu'ils aient des super-pouvoirs.
00:54 Il y avait une dimension technique assez imposante
00:56 parce qu'on ne fait pas non plus des films comme ça.
00:58 En tout cas, ce que ça demande,
00:59 une capacité technique,
01:00 un nombre de techniciens sur un plateau assez important
01:02 parce que toutes les cascades qu'on fait,
01:03 qu'on a fabriquées, les plans-séquences,
01:05 ça demande beaucoup de gens.
01:06 Il y a beaucoup de figuration.
01:06 Donc peut-être à cet endroit-là, oui,
01:08 je dirais sur la quantité de personnes présentes sur le plateau,
01:11 ça faisait peut-être penser à un bloc de bouteille.
01:13 En tout cas, c'est vrai que ce ne sont pas cinq acteurs
01:14 qui sont dans une cuisine
01:15 et qui discutent autour d'un plat.
01:18 Il y a une scène, par exemple,
01:19 l'attentat contre le roi,
01:21 il y avait vraiment beaucoup de monde dans une église
01:23 où la lumière avait été préorganisée
01:26 pour qu'elle vienne du plafond.
01:27 Donc il y avait beaucoup de moyens techniques.
01:29 Donc on sent bien qu'il y a une espèce de volonté de grand spectacle.
01:33 En fait, l'obsession principale des scènes d'action dans ce film,
01:36 c'était de tout faire pour ne pas forcément voir des scènes d'action,
01:40 mais donner la sensation qu'on les vive.
01:42 Donc c'était se poser la question de l'immersivité,
01:46 d'essayer d'être au plus proche des personnages,
01:49 d'être au contact du personnage principal
01:51 ou des personnages dans les scènes.
01:53 Il y a cette scène dans la forêt
01:54 qui a demandé beaucoup de chorégraphie
01:56 où on passe d'un mousquetaire à un autre
01:57 et ça nous permet de vivre la scène de l'intérieur.
02:00 Et ça a été formidable
02:01 parce que la scène dont on parle dans la forêt,
02:03 ce sont vraiment les acteurs,
02:04 ils ne sont pas doublés à ce moment-là.
02:05 Donc on passe vraiment de l'un à l'autre
02:06 et la caméra ne coupe pas,
02:08 elle les suit comme un trajet,
02:09 un ballet, une chorégraphie qui les accompagne.
02:13 Et ça, ça a nécessité beaucoup de préparation.
02:15 Cinq points de prépa.
02:16 Entre le cheval et le maniement d'armes
02:18 et ensuite l'apprentissage des chorégraphies et tout,
02:20 ça a duré à peu près cinq mois.
02:21 Ça s'est étalé sur cinq mois.
02:22 Mais ce qui est intéressant,
02:23 c'est que ça nous a aussi servi,
02:24 nous, par exemple, toute la bande des mousquetaires,
02:26 on s'est rencontrés pendant le cours des screams au début.
02:28 C'est la première fois qu'on a été réunis tous les quatre.
02:30 Pio et François-Civil,
02:31 Pio Marmaille et François-Civil se connaissaient déjà.
02:33 Romain et moi, on se connaissait déjà depuis longtemps.
02:35 Mais le groupe à quatre,
02:36 on a commencé à s'entraîner d'abord
02:38 avec des screams modernes,
02:39 avec Yannick Borrell,
02:40 donc champion olympique français des screams.
02:42 Il nous a mis les masques, il nous a mis les plastrons.
02:44 On s'est branchés et on a commencé à faire des assauts
02:47 et à la touche.
02:48 Et en fait, tout de suite,
02:48 il y a eu un espèce de truc de compétition
02:50 où on a commencé à s'amuser
02:51 et dès le premier rendez-vous, on s'est marrés.
02:52 Et après, je crois même qu'on a été branchés ensemble par la suite.
02:56 Et on s'est très vite rendu compte
02:57 qu'on était tous curieux les uns des autres,
02:58 qu'on avait un désir d'expérimenter,
03:01 de croiser le fer au sens propre du terme.
03:03 Et en fait, cette cohésion,
03:05 cette amitié masculine, en l'occurrence,
03:09 elle nous a porté un peu pendant tout le film
03:11 parce que d'aller sur le plateau avec des gens
03:13 avec qui on a envie de travailler,
03:14 c'est quand même vachement plus agréable.
03:15 Pour arriver à ces plans-là,
03:18 ces scènes d'action-là,
03:18 là, je parle vraiment que des scènes d'action pure
03:20 qui sont tournées en plan séquence,
03:21 donc qui demandent vraiment une concentration collective
03:23 assez importante.
03:24 Là, il y a vraiment beaucoup de temps de préparation
03:26 parce qu'il faut trouver une rythmique collective
03:27 avec les cascadeurs.
03:29 Il faut arriver à abandonner même l'idée
03:31 d'une forme de chorégraphie
03:32 pour qu'on ait vraiment le sentiment que ce soit dangereux.
03:34 C'est comme du texte, en fait.
03:35 C'est un truc qui doit nous appartenir physiquement.
03:38 Ils comparent ça avec de l'apprentissage du texte
03:40 parce qu'il faut être très précis,
03:41 mais je dirais que ça demande encore plus d'engagement
03:43 parce que si on se trompe avec le texte,
03:45 ce n'est pas grave.
03:46 Les mots ne font pas mal.
03:47 Mais si, par contre, on met le coup d'épée au mauvais endroit,
03:49 on blesse notre camarade et vice-versa.
03:50 Donc, en fait, l'endroit de concentration
03:53 que ça nous demandait sur le plateau,
03:55 il fallait, comme disait Pio,
03:57 être archi-archi préparé.
03:58 Dans un plan-séquence où la caméra ne s'arrête pas,
04:00 il y a aussi une concentration mentale
04:02 de ce qu'on a travaillé, répété
04:05 pour que ça soit le plus naturel possible
04:06 et le plus millimétré possible
04:07 parce que sinon, on va voir le travail des autres
04:10 qui sont passés juste avant
04:11 et ceux qui vont venir derrière.
04:12 Donc, l'endroit de concentration
04:14 juste avant qu'on dise "action",
04:15 il y a les artificiers qui ont placé les explosions partout,
04:18 il y a les gens des chevaux qui sont là.
04:20 Tout est prévu, tout est prêt.
04:21 Et c'est vrai qu'avant qu'on dise "action"
04:22 dans ces moments-là, c'était assez galvanisant.
04:24 [Musique]
04:28 Merci à tous !