Le député européen Les Républicains était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 4 avril 2023.
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00:00 Bonjour François-Xavier Bellamy.
00:01 Bonjour.
00:01 Emmanuel Macron souhaite une loi cet été sur la fin de vie.
00:04 Est-ce qu'il doit suivre les recommandations de la Convention citoyenne
00:07 et faire un pas vers l'aide active à Mouréen ?
00:10 Un mot sur la méthode d'abord.
00:12 Cette Convention citoyenne dont on a tellement parlé au cours des derniers jours
00:15 et en particulier hier au moment où elle rendait ses conclusions,
00:18 je ne conteste pas le travail qui a été fait par tous ceux qui l'ont constitué
00:23 mais je pense que cette méthode pose un problème démocratique absolument majeur
00:27 et qu'il est temps de le mettre sur la table.
00:28 C'est-à-dire ?
00:28 C'est-à-dire qu'on tire des gens au sort.
00:30 Ce qui revient à dire pour commencer que nos institutions ne sont pas représentatives,
00:35 qu'elles ne font pas légitimement le travail d'expression démocratique
00:37 dont la France a besoin sur un sujet aussi important.
00:40 Le vrai débat, il doit avoir lieu d'abord au Parlement.
00:43 On tire des gens au sort et ensuite on les met dans une salle
00:45 et pardon de le dire mais moi je m'inquiète beaucoup
00:48 de l'opacité du processus de cette Convention.
00:50 Si vous mettez des gens dans une pièce et que vous organisez autour d'elle un programme,
00:54 un programme qui est marqué par des biais absolument manifestes,
00:57 vous obtenez à la fin la réponse que vous attendiez.
01:00 Vous pensez que la décision a été orientée ?
01:02 D'abord orientée indépendamment des options intellectuelles qui sont prises,
01:06 orientée dans la manière dont on a construit cette discussion.
01:09 C'est une conversation qui aura été entre tous ces participants extrêmement théorique.
01:13 La première question qui leur a été posée et à laquelle ils ont répondu oui à de mémoire 97%,
01:18 c'est la loi actuelle et son application, c'est-à-dire la loi Claes Leonetti,
01:22 sont-elles pour vous suffisantes ?
01:25 C'est-à-dire qu'on est parti de la situation d'aujourd'hui.
01:26 Oui, mais d'abord pour comprendre comment fonctionne la loi actuelle,
01:29 peut-être aurait-il fallu écouter ceux qui ont la charge de la mettre en œuvre, les soignants.
01:33 C'était le cas par exemple de la Société française des soins palliatifs,
01:36 qui est d'ailleurs opposée comme vous à cette loi, qui est venue dire pourquoi devant l'Assemblée.
01:40 Sur 27 jours de débat, il y aura eu trois heures d'échange avec des soignants.
01:45 Il n'y aura pas eu une seule visite dans un centre de soins palliatifs.
01:48 Pourquoi ne pas aller voir sur le terrain la manière dont les choses se font ?
01:51 Pourquoi écouter des personnes tirées au sort qui travaillent en chambre sur des choses très conceptuelles
01:56 plutôt que d'écouter des associations qui représentent 800 000 soignants ?
01:59 - Alors c'est la première étape, la pension sociale.
02:01 - 13 associations pour la première fois, avec une unité remarquable,
02:04 ont tiré la sonnette d'alarme sur la gravité de ce qui est en train de se jouer
02:07 et sur le fait que tout ceci constitue un basculement pour notre système de soins dans son ensemble,
02:11 pas seulement pour les préoccupations éthiques qui doivent pouvoir s'exprimer sur un sujet comme celui-ci.
02:16 Je suis professeur de philosophie.
02:17 Comment se fait-il que de tous les philosophes qui ont été entendus,
02:20 pas un seul n'était opposé à cette évolution législative ?
02:24 Comment se fait-il que la bibliographie est à ce point orientée ?
02:28 Comment se fait-il que quand on a écouté des exemples à l'étranger,
02:31 on n'ait invité que des Belges et des Suisses, pays où l'euthanasie est légalisée,
02:35 et que des gens dans ces pays qui sont favorables à cette légalisation ?
02:37 - Avec des modèles différents.
02:38 - On n'ait pas écouté par exemple un Théo Bourg qui a publié un texte absolument remarquable dans Le Monde
02:42 qui était lui-même un des militants de l'euthanasie aux Pays-Bas
02:44 et qui aujourd'hui alerte la France sur ce qu'elle risque de faire de nous ?
02:47 - Vous, vous dites non aux deux solutions préconisées par les citoyens,
02:50 que ce soit l'euthanasie ou le suicide assisté.
02:52 Pour vous, c'est la même chose ?
02:54 - Ça n'est pas la même chose, mais dans les deux cas,
02:55 c'est l'idée que la mort peut être administrée comme un soin.
02:58 Et oui, je crois que nous sommes là devant un choix absolument fondamental.
03:01 Quand quelqu'un souffre au point de demander à mourir,
03:04 quand un vivant souffre au point de demander la mort,
03:06 la question qui nous est posée à nous tous, aussi comme personnes,
03:10 comme citoyens également, car c'est un choix politique qui est devant nous,
03:14 c'est la question de savoir si la solidarité, si la générosité consiste à lui dire
03:18 « tu demandes la mort, je vais t'aider à mourir »
03:20 ou bien « si tu demandes la mort, c'est que j'ai échoué à t'aider, à te soutenir ».
03:24 Moi, je crois que quand un vivant demande la mort,
03:26 et nous le vivons tous dans nos entourages,
03:27 imaginez qu'un de vos amis vous dise « je vais tellement mal que je veux mourir ».
03:31 Vous vous diriez « je suis tellement ton ami que je vais t'y aider ».
03:34 Vous vous diriez « je suis tellement ton ami que je me demande comment j'ai pu échouer à ça ».
03:37 - Mais quand la souffrance est trop grande, François-Xavier Bélaty,
03:39 il ne peut pas y avoir, quand la souffrance est trop grande,
03:41 puisque c'est l'un des enjeux, il ne peut pas y avoir un geste dans ces cas-là.
03:45 - Disons-le, quand la souffrance est trop grande,
03:48 encore une fois, nous devons commencer par nous dire que nous avons échoué.
03:50 Nous avons échoué collectivement.
03:52 - Oui, mais c'est la même situation.
03:54 - Vous l'avez dit d'ailleurs vous-même hier sur les antennes de France Info,
03:56 il y a plus de 20 départements en France où il n'y a pas un seul service de soins palliatifs.
04:01 - Alors il y a des lits...
04:01 - Sur les 300 000 personnes qui, chaque année, auraient besoin de soins palliatifs,
04:04 il y en a deux tiers qui n'y ont pas accès aujourd'hui.
04:06 - Il y a des lits de soins palliatifs dans tous les départements,
04:08 mais pas forcément des unités, effectivement.
04:10 - Il y a deux tiers des personnes qui pourraient avoir besoin de soins palliatifs
04:14 qui n'y ont pas accès aujourd'hui.
04:15 Et donc évidemment qu'on meurt mal en France.
04:17 D'ailleurs, le comité consultatif d'éthique,
04:20 qui avait pris une position plutôt favorable à l'idée qu'on pourrait avancer vers le suicide assisté,
04:25 avait dit que cette évolution ne pourrait décemment se faire,
04:28 c'était il y a quelques semaines,
04:29 que si on avait commencé d'abord par construire vraiment une offre de soins palliatifs.
04:33 - C'est ce que dit aussi le président de la République hier.
04:36 - Oui, mais il dit qu'il faut tout faire en même temps.
04:38 Moi, je crois qu'en effet, il faut une chronologie.
04:39 Ne répondons à cette demande de mourir,
04:42 qui d'ailleurs, tous les soignants le disent, est en réalité extrêmement résiduelle.
04:45 Quand on a les moyens d'accompagner les patients,
04:47 la demande de mort, elle disparaît.
04:48 - Je vous repose ma question, parce qu'elle est au cœur de cette future loi.
04:53 Si la science, si la médecine ne peut pas mettre fin à une souffrance,
04:57 on ne fait rien.
04:58 - Mais aujourd'hui, la science et la médecine peuvent mettre fin.
05:01 - Pas dans tous les cas.
05:02 Vous voyez bien qu'il y a des personnes qui sont obligées d'aller à l'étranger
05:04 pour arrêter de souffrir.
05:06 - On parle toujours de ces cas, mais c'est quelques dizaines,
05:08 ça se compte en dizaines de personnes.
05:10 Et deuxièmement, la question qui se pose, encore une fois,
05:13 c'est aussi de savoir quelle est notre réponse à la souffrance.
05:14 Quand vous regardez ce qui se passe à l'étranger,
05:16 Emmanuel Macron parle de manière très pompeuse d'un modèle français de la fin de vie.
05:19 Moi, je ne sais pas où est le modèle français de la fin de vie,
05:21 je ne sais pas exactement ce que ça veut dire.
05:22 - Le construire.
05:22 - Je vois qu'il y a deux modèles possibles.
05:24 Soit effectivement, à quelqu'un qui souffre,
05:26 on répond en venant soigner sa souffrance,
05:29 et aujourd'hui, on a les moyens de soulager la souffrance.
05:32 Soit on y répond effectivement en lui proposant la mort.
05:35 Et quand c'est le cas, on voit très bien à quel point tous les garde-fous disparaissent.
05:38 Regardez en Belgique, par exemple,
05:39 un pays que je fréquente régulièrement maintenant pour le Parlement européen.
05:42 En Belgique, il y a quelques semaines,
05:44 une jeune fille qui avait été indirectement victime des attentats de Bruxelles,
05:48 qui en était sortie avec une dépression chronique,
05:51 a été autorisée à une euthanasie.
05:54 C'est-à-dire que, fondamentalement, vous parlez de la souffrance,
05:56 mais encore une fois, la question c'est...
05:57 - Ce cas-là a été exclu de la Convention citoyenne,
05:59 les cas de souffrance psychologique.
06:01 - Mais pourquoi l'est-il, du coup ?
06:03 Parce que si la souffrance peut légitimer le fait qu'on tue quelqu'un pour son bien,
06:08 alors dans ce cas, je ne vois pas au nom de quoi on dit non à cette jeune fille.
06:11 Et moi, je crois qu'il faut non pas dire non à cette jeune fille,
06:13 non pas non plus finir le travail des terroristes qui ont essayé de la tuer.
06:17 Notre travail à nous, c'est de faire en sorte que cette jeune fille,
06:19 qui était manifestement mal suivie, mal soignée,
06:24 puisse pouvoir être de nouveau entourée par la société toute entière.
06:26 - Puis-je vous poser une question qui est finalement assez personnelle ?
06:29 Avez-vous écrit, rédigé vos directives anticipées ?
06:33 - Non, je ne l'ai pas fait.
06:35 - Vous nous dites qu'il faut appliquer la loi actuelle.
06:37 Elle figure dans la loi depuis plus de 20 ans,
06:39 justement pour que les médecins sachent ce qu'il faut faire dans ces cas-là.
06:43 Vous-même, vous ne l'avez pas fait.
06:45 - J'ai une grande confiance dans mes proches,
06:48 je pense qu'ils savent ce que j'espérais
06:51 pour le moment où je me trouverais dans une situation d'incapacité.
06:54 Je dois dire par ailleurs qu'aujourd'hui, effectivement,
06:56 il y a un sujet majeur d'application de la loi,
06:58 d'application de la loi existante.
07:01 La loi Leonetti, rappelons-le,
07:03 elle a été votée à l'initiative d'un parlementaire de notre famille politique.
07:07 Elle a été votée à l'unanimité du parlement il y a quelques années.
07:11 A l'unanimité, c'est très rare que sur un sujet comme celui-ci,
07:13 on parvienne à une unanimité de la représentation nationale.
07:16 Aujourd'hui, elle n'est pas encore appliquée.
07:18 Et comment se fait-il qu'on veuille se tourner vers un nouveau cadre législatif
07:21 alors que la loi existante n'est pas réellement...
07:22 - Est-ce qu'il faut quand même un référendum sur la question ?
07:25 Vous disiez, en fait, la convention citoyenne, elle a été orientée.
07:30 Est-ce qu'il faut quand même demander l'avis des Français plus généralement ?
07:33 Un référendum.
07:34 - On peut demander l'avis des Français, ça me paraîtrait plus clair,
07:36 plus transparent que cette convention, que je crois en réalité
07:40 à une méthode intrinsèquement problématique.
07:43 - Et si la loi est adoptée, François-Xavier Bélavide,
07:45 est-ce que vous irez la contester dans la rue ?
07:47 - Non, je pense que c'est un débat qui mérite d'être posé
07:50 dans des enceintes comme celle-là, dans le débat public.
07:52 - Ce ne sera pas des manifestations comme...
07:54 - C'est une question d'une infinie gravité, d'une infinie délicatesse
07:56 et qui engage toutes nos vies dans ce qu'elles ont parfois de plus éprouvée.
08:00 Je voudrais simplement dire qu'à la fin, sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres,
08:04 la clé c'est quand même de réussir à retrouver un débat parlementaire
08:06 qui soit à la hauteur de sa responsabilité
08:08 et un débat parlementaire qui représente vraiment les Français
08:11 et que si on joue trop avec le discrédit du Parlement,
08:14 on finira par fragiliser aussi profondément notre propre démocratie.
08:17 - Voilà, débat parlementaire qui aura lieu à Montréal cette été,
08:19 c'est en tout cas ce qu'a annoncé hier Emmanuel Macron.
08:22 Vous restez avec nous, François-Xavier Bélami.
08:24 Il est 8h41, le Fil info, Maureen Suynard.
08:26 - Le syndicat des entreprises pétrolières se veut rassurant
08:30 mais 11% des stations-service en France manquent d'au moins un carburant.
08:35 Pénurie particulièrement marquée dans les départements de l'Essone,
08:38 du Val-de-Marne et de l'Indre-et-Loire où une station sur deux est concernée.
08:43 Cela fait suite à la mobilisation contre la réforme des retraites.
08:46 La première ministre poursuit d'ailleurs ses consultations.
08:49 Aujourd'hui c'est le Parti Socialiste et Europe Écologie-Les Verts qui vont à Matignon.
08:55 10 jours de pause à Sochaux pour l'usine Stellantis,
08:58 mise à l'arrêt à cause de la pénurie de composants.
09:01 Quasiment tous les salariés sont placés au chômage partiel.
09:05 Il n'y aura normalement pas de menottes mais l'image restera historique.
09:09 Donald Trump à New York pour être officiellement poursuivi au pénal.
09:13 Aujourd'hui une première pour un ancien chef d'état américain.
09:17 La justice lui reproche le versement de 130 000 dollars à une actrice de film pornographique.
09:23 Des fonds destinés à la faire taire en pleine campagne présidentielle.
09:27 Les secours sont encore sur place en ce moment entre La Haye et Amsterdam aux Pays-Bas.
09:31 Un train de voyageurs a déraillé, un mort et au moins 19 blessés graves.
09:35 Le train a percuté du matériel de construction se trouvant encore sur les voies.
09:39 Toujours avec le vice-président du parti Les Républicains, François-Xavier Bellamy.
09:51 Les générations futures ne devraient pas avoir à porter le coup des systèmes de retraite actuels.
09:57 Vous savez qui a dit ça hier ?
09:58 Oui mais j'ai eu droit à une antisèche parce que c'est Salia Barcaya qui m'a dit dans la coulisse
10:01 je n'avais pas entendu cette déclaration.
10:02 C'est le pape François.
10:03 Il paraît que c'est le pape qui a dit ça hier en effet.
10:05 Devant les membres de caisses de retraite italienne, il ne parlait pas évidemment de la réforme des retraites ici en France.
10:10 Il a raison ?
10:12 Oui bien sûr de dire qu'on ne devrait pas, si je comprends bien,
10:14 il dit qu'on ne devrait pas laisser le poids de la dette aux générations futures.
10:17 Bien sûr qu'il a raison et je crois qu'on vit aujourd'hui avec une irresponsabilité collective
10:21 qui est extrêmement préoccupante.
10:22 Comme si au fond on pouvait s'exonérer de la responsabilité de cette dette que nous avons accumulée.
10:27 Donc la réforme est bonne ?
10:28 La réforme est bonne ?
10:29 La réforme des retraites ?
10:30 Oui.
10:31 Moi je crois que la réforme des retraites était nécessaire.
10:33 La vraie question de la réforme des retraites pour moi ce n'est pas l'équilibre du système de retraite.
10:36 Pas seulement l'équilibre du système de retraite.
10:38 La vraie question de la réforme des retraites c'était d'abord
10:41 le fait que pour que la France sorte du déclassement qu'elle est en train de traverser,
10:45 pour qu'on puisse demain retrouver notre prospérité, reconstruire nos services publics,
10:48 et oui aussi réduire notre dette parce que c'est un devoir moral,
10:51 pour tout cela il faut absolument qu'on travaille plus dans notre pays.
10:55 Mais travailler plus ce n'est pas une...
10:56 Enfin en soi c'est pour faire entrer de l'argent dans les caisses...
10:59 Non, c'est aussi pour pouvoir produire plus de...
11:02 Pour le principalité ?
11:03 Non, non, pour pouvoir réinvestir dans nos services publics, pour sortir du déclassement,
11:07 et je le redis pour résoudre tous les grands défis devant lesquels nous sommes aujourd'hui.
11:09 On ne résoudra pas le problème du défi climatique si on ne se met pas à travailler plus.
11:14 On est l'un des pays de l'OCDE où on travaille le moins sur une vie.
11:17 Et donc ça suppose, c'est vrai, de travailler plus...
11:19 Mais on est productifs.
11:20 On travaille moins sur une vie mais on est productifs.
11:22 On est productifs mais malgré tout on a un taux d'activité qui est parmi les plus faibles d'Europe.
11:25 Si aujourd'hui on avait le même taux d'activité que l'Allemagne depuis 10 ans,
11:29 on aurait 12 points de PIB de plus.
11:30 Notre dette effectivement serait bien plus faible,
11:32 mais on aurait aussi 12 points de PIB de plus.
11:35 C'est-à-dire que si vous regardez le PIB par habitant en France,
11:37 il est passé depuis 2008 de 45 000 dollars à 38 000 dollars par habitant.
11:42 C'est évidemment l'appauvrissement des Français qui se joue.
11:45 Et moi je le dis à tous ceux qui nous expliquent qu'il fallait s'opposer à la réforme des retraites
11:48 parce qu'il faut une préoccupation sociale.
11:50 Mais la vraie préoccupation sociale, c'est de faire en sorte qu'on arrive de nouveau
11:54 à retrouver les conditions d'une vraie prospérité partagée.
11:57 Et ça veut dire maintenant qu'une fois que la réforme des retraites est faite,
11:59 il faut s'occuper de toutes les autres causes de ce décrochage du taux d'activité français.
12:03 Il y a la question des fins de carrière qui était l'un des grands sujets,
12:06 il y a la question des débuts de carrière.
12:08 On a dans ce pays 1,5 million de jeunes en décrochage,
12:12 150 000 par classe d'âge.
12:13 Ça c'est l'autre grand problème français.
12:15 - François-Xavier Vellami... - Et ça suppose de travailler maintenant sur l'éducation.
12:17 - Comment la droite, comment vous, vous allez pouvoir expliquer à vos électeurs
12:20 que vous êtes passé en l'espace de 6 mois de la défense de la retraite à 65 ans
12:25 à une motion de censure votée par un tiers de vos députés contre la retraite à 64 ans ?
12:30 - Ils étaient... Ils ont pris une position, ils sont libres de le faire.
12:33 Heureusement, on n'est pas une caserne.
12:35 - On est libre de désobéir à un accord passé avec le patron du parti, avec le gouvernement ?
12:39 - À la fin, je crois que vous savez, dans un parlement, je suis parlementaire aussi,
12:42 chacun vote avec sa conscience.
12:43 Et certains ont estimé, et ils ont eu certainement de bonnes raisons de le faire,
12:47 que la méthode employée avait été déloyale.
12:49 - Vous auriez voté la motion de censure ?
12:51 - Non, moi, je ne l'aurais pas votée.
12:52 Je l'ai déjà expliqué et je le redis.
12:54 Et j'explique pourquoi je crois que cette réforme de retraite, il fallait la faire.
12:57 Et elle a été d'ailleurs soutenue par notre parti, formellement,
13:00 par l'immense majorité des parlementaires du parti, par le groupe LR au Sénat.
13:04 La loi qui a été votée in fine, c'est celle qui est sortie de la majorité sénatoriale.
13:10 - Pardon, mais même avant la motion de censure, plusieurs des députés, les Républicains,
13:13 avaient l'intention de ne pas voter la réforme sur le fond.
13:16 - Encore une fois, ils étaient minoritaires dans le groupe.
13:19 Ils ont droit, évidemment, à leur liberté sur ce sujet.
13:22 Je vois par ailleurs à quel point la méthode, je le redis, choisie par le gouvernement,
13:26 était intrinsèquement problématique.
13:28 C'est-à-dire, passer par un texte sur le financement de la sécurité sociale.
13:31 - Reste que le patron de votre parti a appelé à soutenir la réforme.
13:34 - Je reviens sur ce que disait Marc Fauvel tout à l'heure, qui est très important.
13:36 Je crois que cette question de la retraite, en réalité,
13:38 ça n'aurait pas dû être perçu comme un ajustement technique.
13:41 C'est un choix de société.
13:42 La question, c'est quel est notre rapport au travail.
13:44 Et on aurait dû travailler de manière beaucoup plus globale
13:46 sur comment penser les fins de carrière,
13:48 comment penser le maintien dans l'emploi à partir de 50-55 ans.
13:51 Ce que d'ailleurs le groupe LR au Sénat a fait,
13:53 en créant justement les conditions pour que,
13:55 demain, des entreprises puissent recruter plus facilement des personnes en fin de carrière.
13:59 Mais c'est ça, ce débat global qu'il aurait fallu avoir.
14:01 Je comprends que des collègues députés se soient sentis blessés
14:04 par la manière même dont ce débat a été conduit.
14:07 Malgré tout, je crois qu'il faut faire une réforme des retraites.
14:08 Et personne ne le conteste d'ailleurs aux Républicains.
14:10 - On n'a quasiment pas entendu ces derniers mois Laurent Wauquiez,
14:12 celui que tout le monde présente à droite comme votre candidat naturel en 2027.
14:17 Est-ce qu'on peut être président de la République quand on se planque ?
14:19 - Écoutez, on n'est pas du tout à l'élection présidentielle.
14:22 Si Laurent Wauquiez est candidat dans quelques années,
14:24 ne vous inquiétez pas, il ne se planquera pas, il fera campagne.
14:26 - Et aujourd'hui, vous êtes d'accord qu'il s'est planqué ?
14:28 - Le sujet, c'est qu'aujourd'hui, Laurent Wauquiez,
14:29 il est président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
14:31 Et comme président de région, il n'a pas nécessairement l'obligation
14:34 de s'exprimer sur tous les sujets qui se présentent dans la décision.
14:36 - Et si la réforme des retraites, enfin, François-Xavier Bélami,
14:38 c'est un sujet important pour l'avenir de la France ?
14:39 - Mais je ne dis pas qu'il n'est pas important,
14:41 je viens de vous expliquer quelle était ma position sur le sujet.
14:42 - Vous-même député européen, vous prenez parti au débat.
14:45 - Le parti politique dont Laurent Wauquiez est l'un des membres importants
14:48 a pris position de manière très claire sur cette question.
14:51 On ne peut pas accuser les Républicains de s'être planqués sur le sujet.
14:53 Laurent Wauquiez a beaucoup de choses, mais on ne peut pas les accuser de s'être planqués.
14:56 - Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça ?
14:57 - Écoutez, le sujet est suffisamment important pour qu'on n'en fasse pas une question de personne.
15:00 - Ne pas savoir ce que votre candidat naturel pense de la réforme des retraites, ça ne vous jette pas.
15:04 - Mais Laurent Wauquiez, il est membre important des Républicains,
15:06 il est membre de toutes leurs instances de direction.
15:09 Les Républicains ont pris une position claire,
15:10 on ne peut pas considérer que ceux qui en font partie soient restés silencieux.
15:13 - Mais du coup, on ne sait pas si vous voulez que la réforme soit votée
15:15 ou s'il soutient la motion de censure.
15:18 - Il n'y a aucune ambiguïté, je crois, sur le fait que Laurent Wauquiez,
15:21 il l'a dit publiquement, disait la nécessité d'une réforme des retraites.
15:24 Il l'a dit, une fois qu'il l'a dit, je crois qu'il est aujourd'hui légitime
15:28 qu'il se consacre à sa tâche de président.
15:29 - Il ne voulait pas couler avec la réforme, c'est ça ?
15:31 - Je le redis, je vois bien à quel point ça vous intéresse de parler des questions de personne
15:35 et surtout, je vois bien à quel point la vie politique française,
15:38 épargnez-moi de le dire, mais vue du Parlement européen, c'est absolument fascinant,
15:41 elle est uniquement concentrée sur la présidentielle.
15:44 La présidentielle, c'était il y a moins d'un an.
15:46 La prochaine présidentielle, c'est dans plus de quatre ans.
15:48 - Mais ça ne vous intéresse pas, l'élection présidentielle ?
15:50 - C'est vous qui disiez quatre ans avant qu'il y ait votre candidat.
15:52 - Non, c'est Éric Chiotti qui a dit "moi, si je me fais élire à la tête du parti,
15:55 je choisirais Laurent Wauquiez comme candidat en 2027".
15:58 C'est lui qui l'a mis sur la table, ce n'est pas nous.
15:59 - Et moi, pendant la campagne interne, avec Bruno Retailleau, je disais,
16:02 et ça n'empêche pas que je travaille aujourd'hui avec Éric Chiotti en Trébond Intelligence,
16:05 mais nous disions, et je crois que c'est fondamental,
16:07 que le plus important, c'est de repartir du fond.
16:09 Et donc repartons du fond.
16:10 - Le fond, c'est la réforme des retraites.
16:12 - Mais aujourd'hui, je crois que les Français qui nous écoutent, pardon,
16:14 mais c'est peut-être une des raisons aussi pourquoi ils ont l'impression
16:16 que la politique ne les intéresse plus.
16:18 Les Français qui nous écoutent, effectivement, ce qui leur importe,
16:20 c'est de savoir si le système de retraite va être sauvé.
16:22 Pas de savoir ce qu'en pensent tels ou tels qui pourraient demain, potentiellement,
16:25 et même pas demain, après-demain, dans plus de trois ans,
16:28 être candidats à l'élection présidentielle.
16:30 Parlons de ce qui intéresse les gens,
16:31 parlons pas des spéculations sur les trajectoires individuelles des uns ou des autres.
16:35 - Le chef de file des députés européens des Républicains, François-Xavier Bellamy,
16:37 est l'invité de France Info jusqu'à 9h, il est 8h.
16:40 Et presque 50 minutes, voici Maureen Suynard pour le Fil Info.
16:43 - Le MEDEF continue à soutenir cette réforme des retraites,
16:47 mais dira à Elisabeth Borne qu'il faut changer de méthode.
16:50 C'est le président du syndicat patronal Geoffroy Roudbézieux qui le dit ce matin.
16:55 Il est reçu demain par la Première ministre avec les autres organisations syndicales.
17:00 Les opposants à cette réforme qui se mobilise jeudi au niveau national,
17:04 la défenseure des droits confirme sur France Info
17:06 qu'elle se rondera dans la salle de commandement de la préfecture de Paris
17:10 pour suivre l'action des forces de l'ordre.
17:12 Elle a déjà reçu 90 saisines depuis début janvier
17:15 pour dénoncer des violences ou des arrestations considérées comme abusives.
17:20 Décollage ce soir pour le président de la République, direction la Chine,
17:23 pour un voyage d'état de 4 jours.
17:25 Le but est de resserrer les liens,
17:27 mais plusieurs invités persuadés que leurs données seront aspirées sur place
17:31 changent de téléphone portable et d'ordinateur.
17:35 La Finlande devient le 31e membre de l'OTAN,
17:37 aujourd'hui le pays traditionnellement neutre, partage plus de 1300 km avec la Russie
17:43 et s'inquiète pour sa sécurité depuis l'invasion de l'Ukraine.
17:46 Toujours avec François-Xavier Bellamy, le vice-président du parti Les Républicains,
17:58 la loi de programmation militaire est présentée aujourd'hui en Conseil des ministres.
18:01 Le budget des armées doit doubler entre 2017 et 2030.
18:05 Là-dessus, est-ce que vous soutenez Emmanuel Macron ?
18:08 Je reconnais l'effort très important qui est fait,
18:10 et j'ai beau être dans l'opposition, il faut dire parfois quand des pas importants sont réalisés,
18:15 celui-ci en est un.
18:16 Je crois qu'on est aussi dans un contexte qui rend cette trajectoire absolument nécessaire.
18:21 Et il me semble malgré tout que, malgré l'effort qui est fait,
18:25 cette loi de programmation militaire, en réalité,
18:28 recèle quelques potentielles ambiguïtés qui peuvent être très dangereuses.
18:32 Sur quoi ?
18:33 D'abord sur le moment de l'effort.
18:34 La question, on le verra tout à l'heure, quand la loi sera annoncée de manière vraiment précise,
18:38 c'est à quel moment est-ce qu'on augmente cet effort de programmation ?
18:43 Parce que comme vous le savez, la loi de programmation militaire, elle définit une trajectoire,
18:46 mais ensuite les budgets sont votés chaque année.
18:48 L'idée là pour l'instant, c'est de doubler le budget des armées,
18:51 enfin le budget de l'ensemble du ministère de la Défense, entre 2017 et 2030.
18:55 C'est-à-dire qu'on est au milieu.
18:56 Toute la question, c'est est-ce qu'on augmente massivement aujourd'hui sur le papier
19:01 les budgets plutôt à la fin de la période ?
19:04 C'est-à-dire entre 2026 et 2030, avec toutes les incertitudes que ça peut comporter
19:08 sur l'évolution du contexte politique, sur l'évolution aussi du contexte budgétaire.
19:12 On parlait de la gestion de la dette tout à l'heure, qui va représenter un problème.
19:14 Ou bien est-ce qu'on commence maintenant de manière déterminée ?
19:16 Et puis le deuxième aspect, c'est que dans l'augmentation des budgets,
19:20 il y a ce qu'on appelle les recettes extra-budgétaires.
19:23 Les recettes extra-budgétaires, c'est quand même un problème majeur.
19:25 C'est quand même une manière de déloyauter à l'égard du monde militaire.
19:28 C'est-à-dire qu'on dit aux forces armées, vous aurez des recettes en plus,
19:31 à condition que vous les trouviez vous-même.
19:32 C'est comme si on vous disait à vous, France Info,
19:35 vous aurez un budget pour fonctionner, mais à condition que vous vendiez
19:39 les éléments qui sont autour de vous, ce bureau, ce studio.
19:42 Et en fait, cette situation, elle est évidemment intenable.
19:46 Si la nation s'engage auprès de nos forces armées, il faut qu'elle le fasse.
19:49 Est-ce que la France doit continuer à livrer des armes à l'Ukraine, quoi qu'il en coûte ?
19:52 C'est-à-dire quel que soit l'état de nos stocks ?
19:54 Le vrai sujet, c'est d'abord qu'il faut qu'elle ait les moyens de livrer des choses à l'Ukraine.
19:58 Or aujourd'hui, comme vous le savez, si on a besoin de cette augmentation budgétaire,
20:01 c'est parce qu'on est dans une situation absolument précaire du point de vue de nos stocks.
20:05 S'il fallait aujourd'hui rentrer en guerre,
20:07 on aurait tout au plus quelques dizaines de pièces d'artillerie disponibles,
20:12 là où en réalité, la Pologne elle-même est en train d'en commander plusieurs centaines.
20:17 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on est allé trop loin en livrant autant d'armes, de munitions à l'Ukraine ?
20:21 Non, ça veut dire qu'on a été beaucoup trop paresseux au cours des dernières années
20:26 en décidant de sous-investir et toutes les formations politiques ont leur responsabilité là-dedans.
20:30 C'est ce que j'ai demandé. C'est un on qui inclut tout le monde.
20:32 Oui, bien sûr, je n'ai aucune difficulté pour l'assumer. On a désarmé pendant longtemps
20:34 et aujourd'hui le coût du réarmement va être absolument majeur.
20:38 Absolument majeur et il suppose une cohérence globale très importante.
20:42 Rendez-vous compte qu'en cinq jours au début de la guerre en Ukraine,
20:45 les forces russes ont tiré ce que les forces françaises ont consommé de munitions
20:50 en quinze ans d'engagement opérationnel. En cinq jours.
20:53 Si on devait être confronté à une menace de haute intensité,
20:56 on ne tiendrait pas la route aujourd'hui.
20:57 Et donc on est devant un sujet majeur qui est celui de produire,
21:01 de produire plus, de produire mieux, de produire en Europe.
21:04 Je crois que c'est un sujet majeur de souveraineté.
21:05 Moi, je travaille aujourd'hui sur, après avoir été rapporteur sur le Fonds européen de défense,
21:09 sur le Fonds Edirpa et c'est une bataille majeure au plan européen
21:13 pour faire en sorte que nos partenaires européens acceptent de ne pas seulement acheter américain,
21:17 mais d'investir aussi dans une industrie de défense authentiquement européenne.
21:20 François-Xavier Bellamy, la France n'appliquera pas le plan d'action européen
21:23 qui visait à interdire le chalutage dans les aires marines protégées.
21:27 Le chalutage, c'est une technique de pêche qui consiste à racler les fonds marins
21:30 avec des engins en capturant les espèces finalement sans les distinguer les unes des autres.
21:36 Le projet de l'Europe, c'était pourtant bien de l'interdire ce chalutage d'ici 2030.
21:39 Est-ce que c'est un recul de l'Europe ?
21:42 Et est-ce que vous vous félicitez de cette décision ?
21:44 Alors d'abord, je me permets de contester les termes eux-mêmes de la question.
21:47 Aujourd'hui, la pêche européenne, c'est la pêche qui pratique les techniques les plus sélectives du monde,
21:52 qui pratique les règles environnementales les plus exigeantes au monde.
21:56 Et donc, effectivement, la manière dont les pêcheurs travaillent aujourd'hui,
22:00 elle fait partie de la référence la plus ambitieuse possible du point de vue de la protection de la biodiversité.
22:05 Ça dépend peut-être aussi des pêcheurs.
22:08 En Europe, non.
22:08 Tous n'utilisent pas cette technique-là.
22:10 Non, non. Tous les pêcheurs européens ont des quotas à appliquer.
22:13 Tous les pêcheurs européens font étroitement ce que je voulais dire.
22:16 Mais le chalutage aujourd'hui en Europe, il est l'objet de contrôles extrêmement précis.
22:20 On ne racle pas les fonds marins en dévastant la nature, comme voudraient nous le faire croire certaines ONG.
22:25 La vérité, c'est qu'aujourd'hui, la pêche en France, comme l'agriculture d'ailleurs,
22:29 traverse, mais peut-être plus encore de manière très concrète aujourd'hui, une crise existentielle.
22:35 Et cette proposition de la Commission européenne, elle allait détruire 30% de l'activité de la pêche française.
22:42 30% de cette activité d'une pêche qui est, je le redis, la plus exigeante au monde.
22:47 Or le problème, c'est qu'aujourd'hui, on importe déjà 70% des produits de la mer qu'on consomme.
22:51 C'est-à-dire que si on détruit la pêche européenne, qui a reconstitué les stocks, c'est là, d'ailleurs, il faut le dire,
22:57 pour des réussites de l'Union européenne.
22:58 – La décision européenne, elle vient pas de nulle part, c'est pour protéger la biodiversité marine,
23:00 c'est pour l'écologie globalement.
23:03 – Mais non, c'est contre l'écologie. Pourquoi ?
23:05 Parce que si vous détruisez la pêche européenne, qui aujourd'hui a reconstitué les stocks de poissons,
23:09 qui aujourd'hui prend en charge la durabilité des techniques de pêche,
23:13 si vous détruisez cette pêche-là, nous, nous n'allons pas arrêter de manger.
23:16 Nous allons faire venir du poisson qui est importé des autres pays du monde,
23:20 qui eux, pour le coup, pratiquent bien souvent une pêche absolument dévastatrice.
23:24 La vraie question sur le sujet environnemental, sur le sujet de la pêche,
23:27 comme sur le sujet de l'agriculture, comme sur le sujet des émissions de carbone,
23:30 c'est pas de faire disparaître ce qu'ils produisent en Europe,
23:33 c'est pas de tuer les pêcheurs européens,
23:35 c'est de faire en sorte que leur modèle, au contraire, puisse être partagé par les autres pays du monde.
23:39 Vous croyez que si demain, on continue d'importer du poisson qui est pêché en Chine,
23:43 qui est pêché en Inde, du poisson qui est pêché avec des techniques de pêche qui ne sont pas du tout sélectives,
23:47 qui ne sont absolument pas astreintes à des règles de biodiversité, à des règles de durabilité,
23:51 vous croyez qu'on aura fait quelque chose pour la planète ?
23:53 Non, on aura juste détruit notre économie.
23:55 Et moi, je comprends l'écœurement des pêcheurs qui voient se succéder
23:58 les règles complètement idéologiques qui leur sont imposées.
24:01 Ce plan d'action de la Commission, il n'a pas seulement été refusé par la France,
24:03 il a été refusé par 25 États sur 27.
24:06 Il a été refusé par le Parlement européen.
24:08 Notre Commission de la pêche, nous, nous nous sommes exprimés dès le début pour tirer la sonnette d'alarme.
24:11 Et j'ai été parmi les premiers à le faire.
24:14 Et c'est pas seulement le plan d'action de la Commission européenne,
24:16 c'est aussi la décision du Conseil d'État qui veut fermer la pêche dans le vol de Gascogne demain.
24:19 Je comprends les pêcheurs d'être en colère quand le travail qu'ils ont fait pendant des années,
24:24 y compris pour protéger les aires marines en France,
24:26 est aujourd'hui utilisé pour les détruire contre leur activité,
24:30 qui pourtant, je le redis, devrait au contraire être un modèle.
24:32 Un dernier mot, je vais me faire taper sur les doigts parce que je vous ramène à la politique.
24:36 Si vous aviez, même si tout ça évidemment est politique,
24:38 si vous aviez été électeur dimanche dernier dans l'Ariège,
24:41 lors de ce second tour qu'a opposé une candidate de la NUP
24:44 à une candidate socialiste dissidente, queuriez-vous fait ?
24:48 J'aurais évidemment voté pour la candidate socialiste dissidente
24:51 parce que, entre deux mots, je choisis le moindre.
24:53 Vous dites comme Jean-Pierre Raffarin, il faut un front républicain anti-NUP ?
24:58 Non, moi je n'aime pas beaucoup l'idée qu'on va faire de la démocratie à coup de barrage.
25:03 Je dis simplement que quand vous êtes devant une situation contrainte,
25:06 un deuxième tour, vous choisissez ce que vous croyez le moins pire.
25:09 Celui qui est le moins éloigné de vous, mais vous ne renvoyez pas l'autre dans le camp anti-républicain.
25:13 Encore une fois, ce n'est pas avec des barrages qu'on fait de la politique.
25:16 Mais oui, j'ai un vrai problème de fond avec un camp politique
25:19 qui, la semaine dernière encore au Parlement européen,
25:22 a cherché à utiliser notre institution pour faire condamner les forces de police françaises.
25:26 C'est-à-dire qui, en réalité, espère une ingérence de l'Union européenne contre nos forces de police.
25:33 J'ai un problème majeur avec des parlementaires qui n'ont rien trouvé à dire au fait
25:36 que plusieurs centaines de policiers et de gendarmes ont été blessés
25:39 dans des manifestations illégales d'une violence absolument inutile et qui cautionne cette violence.
25:45 Est-ce que ça fait de dénon-républicain ?
25:47 Encore une fois, ce n'est pas avec des barrages qu'on fait de la politique.
25:49 J'ai un désaccord radical avec cette manière de fragiliser nos institutions.
25:54 Et je crois que si on tient à la démocratie, on n'a pas le droit de jouer avec la violence.
25:57 C'est, je crois, une ligne rouge que personne ne devrait franchir.
26:00 Merci beaucoup, François-Xavier Bélamé. Bonne journée à vous.