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Philippe Fabry : «La Ve République est le passager clandestin pour l'Europe démocratique»
CNEWS
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01/04/2023
Philippe Fabry était l'invité des Visiteurs du Soir sur CNEWS. L'avocat est revenu sur la Ve République et son rapport à l'Europe.
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Transcription
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00:00
pourquoi vous semble-t-elle vouée à sa perte ?
00:02
Alors elle me semble vouée à sa perte déjà parce que c'est une exception en Europe.
00:06
Pour moi très clairement institutionnellement, la Ve République,
00:08
c'est le passager clandestin de l'Europe démocratique, tout simplement.
00:12
Si on étudie les institutions politiques, les constitutions en fait de tous nos voisins,
00:17
on s'aperçoit qu'ils ont tous les mêmes institutions,
00:19
que ces institutions soient les mêmes que celles que nous on a eues
00:22
sous la IIIe et sous la IVe République,
00:24
et que ce ne sont pas les institutions que nous avons depuis le début de la Ve République.
00:28
Que ce soit les institutions de la Ve République en général,
00:31
celles qui ont été instituées en 1958,
00:33
ou ce que ça a donné ensuite, en particulier avec l'élection du président de la République
00:37
au suffrage universel,
00:39
c'est une constitution qui a tendance à faire du président de la République
00:43
une espèce de trou noir qui absorbe absolument tout le débat politique,
00:47
qui le polarise énormément, d'ailleurs on le voit,
00:48
la conquête du pouvoir présidentiel est devenue l'enjeu principal des discussions,
00:53
et surtout c'est un système dans lequel on n'a plus de parlement véritablement efficace
00:58
depuis bien longtemps déjà,
00:59
et c'est à cause de ce système-là,
01:01
de cette constitution qui est pétrite déséquilibre dès le début.
01:04
Encore une fois je le répète,
01:05
c'est en plus une constitution qui est née dans une circonstance très particulière,
01:08
puisque c'est une constitution qui a été adoptée,
01:10
non pas par une assemblée constituante qui l'a élaborée,
01:13
mais par un gouvernement,
01:14
ce qui déjà est particulièrement irrégulier dans la fonction orale.
01:18
– Elle vient d'en haut en fait, c'est le général de Gaulle.
01:21
– Voilà, qui vient d'en haut, et qui en plus a été déséquilibrée,
01:26
et ça on oublie souvent de le souligner,
01:28
par un référendum qui a instauré l'élection au suffrage universelle,
01:32
qui à l'époque a été considérée comme une forfaiture par les parlements
01:35
qu'on héritait d'un siècle de démocratie française.
01:38
Et souvent, bien sûr on me répond,
01:40
"mais oui mais en France on est une démocratie, on n'a jamais cessé de l'être".
01:43
Donc ce que j'explique surtout,
01:45
c'est qu'au moment où le général de Gaulle a mis en place ces institutions,
01:50
il pouvait croire que ça fonctionnerait démocratiquement,
01:52
justement parce que la France sortait de cent ans de démocratie,
01:55
si on accepte l'occupation, mais sortait de cent ans de démocratie,
01:58
donc il y avait une culture démocratique qui s'était installée,
02:00
avec tous ces interdits, ces règles de bienséance,
02:03
qui faisaient qu'un parlementaire connaissait parfaitement son rôle de parlementaire,
02:06
et que le président de la République ne se serait pas autorisé,
02:08
même de Gaulle ne se serait pas permis de faire un certain nombre de choses,
02:11
parce qu'il avait été baigné lui-même culturellement là-dedans.
02:13
Et le problème c'est que la Constitution induit elle-même une certaine pratique,
02:19
et que depuis 60 ans, progressivement,
02:23
la tradition et la culture démocratique s'est étiolée en France,
02:27
c'est ça aussi, parce que souvent on dit "oui, ce qui a changé c'est le quinquennat,
02:31
c'est l'inversion de l'élection législative et présidentielle",
02:34
mais le problème c'est que tout ça en fait c'est une pente qu'on dévale lentement,
02:37
qui découle de l'élection au suffrage universel du président de la République,
02:40
qui fait qu'il est beaucoup plus tout simplement légitime que n'importe qui d'autre,
02:45
que ça oppose une légitimité au Parlement,
02:47
ce qui jusqu'ici avait toujours été refusé dans la tradition française,
02:50
et en fin de compte on se retrouve avec un régime qui est un régime plébiscitaire,
02:55
dont on s'était méfiés pendant très longtemps,
02:56
c'est-à-dire un régime qui s'appuie effectivement uniquement sur le suffrage universel une fois,
03:01
et on élit, et d'ailleurs la presse étrangère commence à s'en apercevoir,
03:04
le "Final Jail Time" l'a dit récemment,
03:06
on élit finalement une sorte de dictateur pour 5 ans,
03:09
ça devient de plus en plus ça,
03:11
et c'est pas du tout un hasard si petit à petit on se retrouve avec une opposition de régime autoritaire,
03:16
c'est-à-dire des gilets jaunes,
03:17
c'est-à-dire aujourd'hui des manifestations qui sont de plus en plus violentes,
03:20
parce qu'un pouvoir autoritaire a tendance à créer justement une situation de régime autoritaire.
03:26
[Musique]
03:30
[SILENCE]
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