Demain les Jeux: Théo Curin rencontre Marjorie Delassus

franceinfo

31/03/2023

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Sport

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00:00 Salut à tous, c'est Théo Curain. Comme chaque semaine, je vous fais découvrir les coulisses des Jeux de Paris 2024.

00:05 Et aujourd'hui, on va parler canoë et kayak.

00:07 Salut Marjorie, ça va ?

00:16 Salut Théo, ça va et toi ?

00:18 Ça va, ça va. Merci beaucoup de me recevoir dans ton deuxième chez toi.

00:21 C'est ça, ouais, avec plaisir.

00:23 J'imagine que tu passes beaucoup de temps ici.

00:26 Ouais, c'est le bassin sur lequel je m'entraîne quotidiennement et c'est celui qui accueillera les Jeux de Paris en 2024.

00:31 Donc là, on est à Vers-sur-Marne.

00:33 Tu passes combien de temps ici par jour, par exemple ?

00:37 En général, on s'entraîne deux à trois fois par jour, donc ça fait beaucoup d'air.

00:42 D'accord, deux à trois fois par jour dans l'eau ?

00:44 Non, pas toujours sur le bassin.

00:46 Justement, là, on est à moins de 500 jours des Jeux.

00:50 Ça se passe comment dans ta tête ? C'est un objectif, j'imagine ?

00:53 Ouais, bien sûr, on y pense tous les jours, on se prépare pour ça.

00:57 500 jours, à la fois c'est hyper loin et hyper proche.

01:02 C'est vrai.

01:03 Non, on y pense tout le temps et c'est cool, j'ai hâte en même temps.

01:06 Alors toi, ta discipline, c'est le canoë ou c'est le kayak ?

01:09 Canoë. Enfin, je fais les deux, mais pour les Jeux, je me prépare en canoë particulièrement.

01:13 On peut faire les deux dans ta discipline ?

01:15 On peut faire les deux.

01:16 Après, en compétition, c'est physiquement et mentalement, ça fait beaucoup de fatigue aussi de doubler.

01:22 Mais en tout cas, moi, l'entraînement, je pratique les deux parce que ça me sert tous les jours.

01:27 Et tu as découvert ça comment, justement, le slalom ?

01:30 C'est venu très tôt ou c'est venu avec le temps ?

01:33 C'est venu assez tôt.

01:34 J'ai commencé à l'âge de 8 ans avec l'école dans les Alpes, là où j'ai grandi.

01:38 Et petit à petit, j'ai pris goût à la compète.

01:40 Et j'ai après eu un parcours fédéral classique, Pôle Espoir, Pôle France.

01:47 Et justement, tu t'entraînais à Pau avant.

01:50 Est-ce que tu es venue ici à Vers-sur-Marne pour préparer les Jeux de Paris

01:53 ou c'était un choix comme ça, sans trop réfléchir ?

01:57 Non, exactement, je suis venue pour préparer les Jeux.

01:59 Le bassin, il a ouvert ici en 2019, si je ne dis pas de bêtises.

02:03 Et c'est vrai qu'on est pas mal d'athlètes à être venus s'installer ici

02:06 parce que c'est un gros atout pour nous de pouvoir naviguer là au quotidien.

02:10 Et du coup, il faut en profiter.

02:11 C'est vrai que nous, on est sur un milieu dans lequel il faut toujours s'adapter.

02:15 Et c'est hyper important pour nous de connaître comment fonctionnent les mouvements d'eau, etc.

02:19 Et tu te projettes comment, là, sur ces 500 derniers jours ?

02:25 Comment ?

02:28 Tu vois les choses comment ?

02:29 Avec beaucoup d'envie.

02:31 Après, je sais qu'il va falloir y aller étape par étape.

02:33 Là, on a encore les sélections nationales fin avril et ensuite les sélections olympiques.

02:39 Donc voilà, chaque chose en son temps.

02:41 Mais en tout cas, moi, je me prépare tous les jours pour ça.

02:44 Et j'espère que je réussirai à décrocher une médaille à Paris.

02:47 C'est l'objectif ?

02:49 Oui, carrément, c'est l'objectif.

02:50 Tu as commencé assez jeune le canoë.

02:52 Ça a tout de suite été un rêve pour toi de devenir une championne olympique

02:56 ou en tout cas d'accéder à ces Jeux ou c'était inaccessible dans tes pensées ?

03:00 Au début, je ne pensais pas du tout à ça parce que moi, je faisais mon sport pour le plaisir.

03:05 Et c'est vrai que de voir plein de grands champions évoluer au plus haut niveau,

03:09 ça donne envie quand tu es petit.

03:11 Petit à petit, j'ai su que c'est ce que j'avais envie de faire.

03:14 Et voilà, c'est pour ça que je me suis entraînée pour ça.

03:17 Mais au début, ce n'était pas du tout un objectif de faire les Jeux olympiques.

03:21 J'ai vu que ton frère fait aussi la même discipline que toi.

03:26 Moi, je trouve ça assez génial à chaque fois que les disciplines se partagent dans les familles.

03:32 Tu vis ça comment toi ?

03:34 C'est trop chouette.

03:35 Moi, je suis l'aînée d'une fratrie de quatre et on a tous les quatre fait du kayak à haut niveau.

03:40 Donc, c'est hyper cool de partager ça avec eux.

03:43 Et je pense que ça nous tire tous vers le haut parce que forcément, on est dans une hyper bonne dynamique.

03:48 Et à la maison, on mange kayak, on dort kayak.

03:51 C'est vraiment notre quotidien, mais c'est chouette de partager ça ensemble.

03:54 Ça doit être un peu la compète en repas de famille.

03:56 Un peu surtout qu'avec ma sœur, on est concurrente.

03:59 Ah ouais ? D'accord. Et vous vous entraînez au même endroit ou pas ?

04:01 Non, elle s'entraîne à Pau dans le sud-ouest, mais elle vient régulièrement ici.

04:06 Je trouve ça trop génial.

04:08 Et à côté, toi, tu fais pas mal de choses.

04:11 Tu faisais des études pour être kiné.

04:14 Et à côté de ça aussi, tu fais partie de l'armée des champions.

04:17 Donc, tu es à la gendarmerie, c'est ça ?

04:19 Oui.

04:20 Comment tu arrives à cumuler toutes ces choses-là ? Comment tu t'organises ?

04:23 Ça ressemble à quoi ton planning, en gros ?

04:25 Ça fait un planning chargé, c'est vrai.

04:27 Là, ça y est, j'ai été diplômée en juillet dernier en tant que kiné.

04:31 Merci.

04:32 Donc, c'est vrai que ça me libère un peu plus de temps.

04:35 Avant, ce n'était pas évident de mener de front le projet scolaire et sportif.

04:39 Là, ça demande un peu d'organisation.

04:41 Là, j'ai fait le choix de ne pas travailler pour pouvoir me consacrer au bateau jusqu'au jeu.

04:46 Donc, je m'entraîne essentiellement.

04:50 Et après, j'ai la chance aussi de faire partie de l'armée des champions

04:53 et d'être employée par la gendarmerie nationale.

04:56 Et ça, ça m'assure vraiment une sérénité financière, etc.

05:00 On a des actions à faire régulièrement, mais ça ne me prend pas trop de temps non plus.

05:07 Alors, vous, c'est un petit peu particulier votre discipline,

05:09 parce que vous êtes à environ 40 minutes du site olympique.

05:12 Tu le vis comment ça ?

05:14 Tu es triste d'être éloignée du site olympique ou au contraire,

05:17 tu te dis que c'est comme ça et que les gens vont venir quand même vous soutenir ?

05:22 J'avoue que je n'ai pas trop réfléchi encore.

05:25 Je pense que forcément, ça va être particulier d'être un petit peu excentrée du truc,

05:28 mais à la fois, ça va nous permettre peut-être de rester focus vraiment sur notre projet.

05:33 Et je sais qu'il y aura plein de monde qui va venir nous encourager quand même malgré tout.

05:38 Donc non, j'avoue que je n'y ai pas trop réfléchi.

05:40 Je ne sais pas si on sera sur le village ou alors si on dormira ailleurs.

05:44 En tout cas, moi, j'y serai pour te soutenir.

05:47 En tout cas, plein de bonnes choses pour la suite et bonne préparation.

05:51 Et rendez-vous à Paris en 2024.

05:52 Merci beaucoup.

05:53 A bientôt.

05:54 Ciao.

05:55 Ciao, ciao.

05:56 [Musique]

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