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  • 30/03/2023
Dans une interview passionnante accordée à L'Équipe, Igor Tudor s'est livré sur sa méthode et ses principes de jeu. Une mantra à laquelle le Croate ne déroge pas. Et qui parle forcément à Daniel Riolo. Qui estime que l'arrivée du Croate comme d'autres coaches étrangers dans le passé est bénéfique pour le championnat.

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Transcription
00:00 - Alors, avant d'entrer dans le détail,
00:02 j'ai l'impression qu'elle te laisse.
00:04 Est-il fidèle à ce que tu voyais, ce que tu imaginais de lui depuis le début de la saison ?
00:06 - Sans faire d'égo-centrisme, mais forcément j'y pense.
00:09 Quand pendant des années, des années, des années, dans cette émission,
00:12 on répète des principes, des idées
00:15 sur la façon dont on veut voir évoluer le foot dans ce pays,
00:18 les retrouver dits de façon aussi claire
00:21 dans l'interview, dans l'interview de la saison,
00:24 c'est un peu comme si on avait un peu de la même idée.
00:27 Mais dit de façon aussi claire dans l'interview
00:30 du coach de l'OM,
00:33 c'est très intéressant, parce que ce sont des idées
00:36 qui sont portées, c'est pas nous qui lui avons transmis les idées.
00:39 On arrête deux secondes l'égo-centrisme, on se dit juste que c'est depuis des années,
00:42 des entraîneurs étrangers sont venus en Ligue 1,
00:45 et ça a fait beaucoup de bien à notre championnat.
00:48 Ça a permis d'ailleurs à nos coachs de se remettre en question, de discuter, de débattre
00:51 et d'avancer. Quand je lis l'interview de Tudor,
00:54 qui est profondément marquée, au même titre
00:57 que son président Longoria par la Juve,
01:00 mais la Juve est bonne période,
01:03 pas celle qui, depuis quelques mois maintenant,
01:06 a sombré dans des affaires
01:10 qui lui ont valu cette punition des 15 points
01:13 et de transferts un peu foireux,
01:16 mais pas non plus la Juve qui a décidé,
01:19 qui a pris un virage très négatif, que j'avais d'ailleurs annoncé à l'époque,
01:23 au moment du transfert de Ronaldo, parce que ça n'était pas dans la politique
01:26 et dans l'histoire de ce club, et ça les a plombés,
01:29 et ils se traînent ce problème-là encore maintenant.
01:32 Donc la Juve est juste d'avant, et des années encore avant,
01:35 ce sérieux, cette discipline,
01:38 ce travail, toujours au centre du projet.
01:41 - La Juve, il a passé 11 ans quand même. - Exactement, cette idée
01:44 que le président... Truc tout bête, mais que le président
01:47 est là pour présider, qu'il y a un directeur sportif, qu'il y a un entraîneur,
01:50 que l'entraîneur a la confiance du président, et qu'il va travailler
01:53 parce que le président va lui
01:56 apporter son soutien quasi-permanent,
02:00 sauf quand il n'y a plus de soutien à apporter, mais que les choses
02:03 soient complètement claires. Longoria a été
02:06 marqué, comme c'est vraiment incroyable à quel point
02:09 il est tamponné, Juve et Longoria, et Tudor l'est
02:12 également. D'ailleurs, au fond de moi, je les soupçonne
02:15 un petit peu tous les deux d'avoir pour rêve de retourner
02:18 et d'être un jour là-bas. Mais pour l'instant, ils sont à l'OM,
02:21 tant mieux pour l'OM et je pense tant mieux également pour notre championnat.
02:24 Donc ça, c'est le premier impact. On parlera du reste après,
02:27 je vois peut-être que Stéphane a été parti de lui par autre chose, mais moi, le premier impact,
02:30 c'est ça que j'ai eu dans l'interview. - Moi, ce qui m'a marqué, c'est l'idée
02:33 de la culture de l'effort, évidemment. C'est son créneau, la culture
02:36 de l'effort. Moi, je pense que j'ai eu un
02:39 ami de Daniel très longtemps comme consultant, Paul Le Gouen, qui me disait
02:42 très simplement, Stéphane, le football, c'est d'abord courir. Et c'est exactement
02:45 tout ce que j'ai lu dans l'interview de
02:48 Tudor, donc cette culture-là. Et puis, le deuxième
02:51 élément qui m'a beaucoup marqué, c'est effectivement ce moment de début de saison où il
02:54 explique qu'en gros, il n'y a pas un papier de cigarette,
02:57 l'épaisseur d'un papier de cigarette entre Longoria et lui et que c'est la clé de la saison
03:00 de l'OM. Mais après, malgré tout cela,
03:03 et malgré tout le bien que moi j'en pense et tout le bien que cette interview
03:06 nous fait quand on la lit, elle est remarquable et bravo à
03:09 l'interview-vose, Mélissane Gomez de l'équipe qui
03:12 nous a livré un entretien formidable.
03:15 Mais malgré cela, la saison de l'OM
03:18 pour l'instant, puisqu'on est à 10 journées de la fin, elle est en
03:21 suspens et malgré toutes ces belles idées qu'il a,
03:24 il va être confronté au résultat final. - Oui, mais justement, il en parle.
03:27 Et quand il dit que tu
03:30 décides d'une façon de jouer, il a une idée, il la met en place
03:33 et il dit si on joue de cette façon, on va dire avec
03:36 générosité, détermination comme ils le font et que tu ne
03:39 gagnes pas, il en reste quand même quelque chose. - C'est vrai.
03:42 - Et moi, j'ai toujours défendu cette idée qu'il reste
03:45 quelque chose au-delà du résultat. Alors effectivement,
03:48 le résultat final fera qu'on dira
03:51 que c'est super ou un peu moins bien.
03:54 Je ne sais pas à quelle place peut finir l'OM, mais ils finiront
03:57 européens. Peut-être que ce sera déceptif s'ils ne font pas
04:00 le Ligue des champions par rapport à leur parcours. Ok, mais
04:03 il en restera quand même quelque chose. Il s'est passé quelque chose cette
04:06 année qui fait que dans le stade, comme il le dit lui-même,
04:09 il y a 60 000 personnes à chaque fois. Et si les gens viennent, c'est
04:12 parce qu'ils veulent voir quelque chose. Et ça, lui en est conscient.
04:15 Et je crois que de plus en plus de coachs ont réellement
04:18 compris ça. Petite chose que vient
04:21 de dire Stéphane sur ce que te disait Paul Le Gouen.
04:24 C'est courir. Mais le problème, c'est pas
04:27 tant que les gens ne le savaient pas. - Ça suffit pas, évidemment,
04:30 mais c'est la base. - Ou que
04:33 les coachs français étaient moins malins que les autres.
04:36 Et ça, tu le retrouves dans pas mal de sports.
04:39 Il se trouve que pour la prochaine
04:42 revue de l'After, je fais un comparatif des coachings entre différents sports.
04:45 Et ce problème qu'on a évoqué
04:48 plein de fois dans le foot en France, que
04:51 les mecs ne faisaient pas les efforts ou ne travaillaient pas assez à l'entraînement
04:54 et que quand ils allaient à l'étranger, on revenait toujours à des interviews
04:57 "Ah, disons que les entraînements, qu'est-ce que c'est devenu difficile ?"
05:00 Et ce qu'il en ressort, c'est
05:03 en l'occurrence, une interview de basket que je faisais, c'était
05:06 la culture de l'effort, la culture du travail.
05:09 On a un vrai problème en basket.
05:12 La révolution, ça avait été quand Bozidar Malkovitch était arrivé
05:15 à Limoges. C'était d'un coup le travail,
05:18 l'effort, l'intensité. - L'intensité, surtout.
05:21 - On avait l'impression qu'ils allaient s'entraîner comme jamais.
05:24 Donc, c'était quelque chose qui était inhérent à la France dans la culture du sport.
05:27 Et donc, c'est pas parce qu'ils ne le savaient pas.
05:30 Si Le Gouin te l'a dit, c'est qu'il le savait.
05:33 Mais en tout cas, après, ça se voyait pas dans les entraînements
05:36 et dans les équipes françaises. Est-ce que maintenant, ça a bougé
05:39 parce qu'en s'étant ouvert comme ça au côté étranger,
05:42 tout le monde a pris conscience ? Je pense que ça a joué.
05:45 Et je dis tant mieux aujourd'hui.
05:48 - D'ailleurs, tu dois, dans la même interview, dire que le championnat de France, physiquement,
05:51 est un championnat très dur. - Ça, physiquement, on a toujours ce championnat très dur.
05:54 En revanche, je suis moyennement d'accord.
05:57 Non, mais physique, c'est pas ça. Si ton joueur est physique,
06:00 il multiplie les duels et les impacts. C'est ça qui a toujours choqué ceux qui venaient de l'extérieur.
06:03 - Athletique. - Voilà, la rudesse du contact ou le côté athlétique.
06:06 Maintenant, là où... Bon, maintenant qu'il est en Ligue 1,
06:09 il est obligé d'en dire que de belles choses.
06:13 Maintenant, quand il dit que de 1 à 6,
06:16 bon, OK, la Serie A, c'est mieux. - De 2 à 6,
06:19 le PSG est au-dessus de tous les clubs italiens. De 2 à 6,
06:22 c'est le meilleur. - Et après que Strasbourg gagne,
06:25 un Strasbourg-Rennes-Poly, c'est Strasbourg qui gagne ?
06:28 Honnêtement, je demande à voir. J'en suis pas convaincu. J'en suis pas convaincu du tout.
06:31 Et, quand bien même, je suis pas sûr que ça a un grand intérêt, au fond.
06:35 Ça a pas un grand intérêt. Ce que tu veux, toi, c'est que tes clubs qui sont européens
06:38 fassent des résultats. Et malheureusement, on est à la ramasse encore cette année.
06:42 Et historiquement, on est à la ramasse en Coupe d'Europe.
06:44 Et c'est ça le vrai problème de notre football. - Allez, Nicolas est avec nous, 32-16.
06:47 Salut Nicolas. - Oui, salut. - Bienvenue dans l'after avec Stéphane Guy et Daniel Riolo.
06:51 Qu'as-tu pensé des propos de tes supporters marseillais, je le précise,
06:55 de ton entraîneur Igor Thudor ? - Bah, écoutez, j'ai pas pu tout lire
06:59 parce que j'ai pas acheté l'équipe aujourd'hui, mais de ce que j'ai vu un petit peu
07:03 sur les réseaux, j'ai bien aimé notamment le moment
07:08 où il parlait du coureur demi-fort
07:16 qui s'entraîne tous les jours 10 km de Marseille. - Le Norvégien, ouais.
07:19 - Ou le mec de... Il a pas parlé du Biathlon, non ? - Biathlon, ouais.
07:23 - Il a parlé du Norvégien du Biathlon. - Qui parle un petit peu de ces personnes-là
07:26 qui s'entraînent 100 jours de repos et que dans le football,
07:31 c'est pas très souvent les joueurs qui ont toujours besoin de repos.
07:35 - Nicolas, excuse-moi, je te coupe, c'est terminé, au handball, puis arrive le roux.
07:38 - C'est terminé, mais c'est pas terminé, puisqu'il y a 25-25
07:42 entre les deux équipes, donc match nul à l'aller 32-32, 25-25.
07:47 Donc voilà, Céric jette 7 mètres normalement, c'est comme ça que ça se passe en cas d'égalité.
07:51 - Ah, y a pas la prolongation. - Bah écoute, dans le règlement,
07:56 je crois pas, je crois qu'il y a jette 7 mètres directement.
07:59 - Genre c'est séance de peine, en fait. - Exactement.
08:01 - Est-ce que le H a un MacBainien ? - Bah écoute, pour l'instant,
08:06 les gardiens sont moins forts qu'à une époque.
08:09 Algrimson et Pessic n'ont pas été extraordinaires,
08:12 donc c'est pas forcément le point fort du côté du HBC Nantes.
08:15 - Nicolas, je te rends la parole, t'évoquais à l'occurrence
08:18 l'athlète norvégien spécialiste de demi-fonds, Jakob Ingebrigtsen.
08:22 - Ça c'est un aspect qui est très intéressant de Tudor, c'est quelque chose qu'on fait pas trop,
08:25 c'est le temps d'entraînement, l'intensité d'entraînement dans d'autres sports.
08:29 Et le fait que Tudor dit ça, quelque part j'imagine que dans le VCR,
08:33 il a dû le dire aux joueurs, je pense que ça peut frapper les joueurs,
08:36 de se dire "ah ouais, tiens, dans ce sport-là ou dans ce sport-là,
08:39 ils s'entraînent deux fois plus que toi, donc en gros...
08:41 - En gros, ferme-là un peu et bosse quoi !
08:43 - C'est ça, ferme-là, t'as un jour de repos également,
08:46 et compte-en seulement des séances d'une heure 15, une heure 20.
08:48 - Au PESG, ils sont au repos de dimanche à mercredi !
08:52 - Oui !
08:53 [SILENCE]

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