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00:00 -Mikael, il va comment ? -Il est toujours dans le coma.
00:02 Il a eu une opération lundi qui a duré 3 heures.
00:05 Il a fait une hémorragie cérébrale.
00:08 Donc, il est toujours dans le coma. Il s'est pas réveillé.
00:11 -Est-ce qu'il est encore entre la vie et la mort ?
00:13 -Oui, mais oui, il est toujours dans le coma.
00:16 -C'est ce que disent les médecins.
00:18 -Il devrait se réveiller mercredi-jeudi,
00:21 mais pour l'instant, y a rien.
00:23 -Alors, tout s'est déroulé samedi à Sainte-Soline.
00:27 Mikael était très engagé contre les bassines de Sainte-Soline.
00:30 -Oui, en fait, c'est un gamin pacifiste.
00:35 C'est un gamin qui aimait rigoler, qui aimait chanter
00:38 et qui accompagnait les manifestants pour les soutenir.
00:42 Mais c'est pas un bagarreur.
00:43 Je le connais depuis qu'il est tout jeune.
00:46 -Il faisait régulièrement ce genre de manifestation ?
00:49 -Oui, ça fait 2 ans avec sa maman, donc Nathalie, ma belle-sœur,
00:53 qu'il faisait les manifestations
00:55 et il lui est jamais rien arrivé.
00:57 -Alors, il a été touché au cou par un projectile.
01:00 D'où venait ce projectile ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:03 -En fait, donc, il était dans la troupe, en fait,
01:06 avec les manifestants,
01:09 et il s'est pris une balle, en fait, au niveau de la tête
01:12 et il est tombé au sol.
01:15 Pas de réaction.
01:17 Et en fait, ils ont pas pu venir le chercher
01:19 puisque les gens qui étaient sur place,
01:22 la gendarmerie et autres,
01:24 avaient l'ordre de ne pas faire venir le corps médical.
01:27 Donc il est resté longtemps allongé au sol.
01:30 L'après-midi, il a été transporté à l'hôpital
01:33 et il est tombé dans le coma dans la nuit de dimanche à lundi.
01:36 -On sait pas qui l'a touché ?
01:38 -On sait pas, mis à part...
01:40 Enfin, qui aurait ce genre d'outil.
01:44 -C'est un flashball ou c'est pas une balle ?
01:46 -Oui, voilà, c'est une balle en caoutchouc
01:49 et extérieur caoutchouc. Voilà, c'est ça.
01:51 -Il se rend pas compte qu'il est gravement touché.
01:54 -Non, il tombe à terre, en fait, il a pas vu venir le truc,
01:57 donc aucune réaction.
01:58 Imaginez-vous, Cyril, vous prenez un truc comme ça...
02:02 -Il va se rendre de lui-même à l'hôpital ?
02:04 -Non, c'est les secours, au final,
02:06 qui ont réussi à pénétrer à un moment donné
02:08 et qui l'ont quand même emmené
02:10 parce que plein de gens s'affolaient autour.
02:13 -Il va être opéré du cerveau ?
02:14 -Lundi, une opération qui a duré 3 heures.
02:17 Il a fait une hémorragie cérébrale.
02:19 Et ensuite, son état de santé va se dégrader,
02:22 c'est ce qui se dit, et il est donc, comme vous l'avez dit,
02:26 plongé dans un coma artificiel.
02:28 Aujourd'hui, on voulait connaître le profil de Mickaël.
02:33 Vous avez dit qu'il participait souvent
02:36 à ce genre de manifestations.
02:37 Pour nous qui ne le connaissons pas,
02:40 c'est qui est Mickaël ? Il faisait quoi, dans la vie ?
02:43 -Alors, Mickaël, il faisait des petits boulots d'intérim.
02:49 Il est papa d'un petit garçon de 11 ans,
02:51 Mathéo, 11 ans, le fils de Mickaël.
02:54 -Mickaël a quel âge ? -33 ans.
02:56 Il fera 34 ans le 20 novembre.
02:59 Donc, il faisait des petits boulots,
03:01 il habitait à côté de chez sa maman,
03:03 la mamie qui s'occupait du petit quand il travaillait.
03:06 Mais c'était un gamin... Enfin, c'est,
03:09 parce qu'il est toujours présent, j'espère,
03:12 et qu'il le sera pour longtemps.
03:14 C'est un gamin qui était calme,
03:17 qui n'était pas dans la violence,
03:21 à aller attaquer qui que ce soit.
03:23 C'est un gamin plutôt calme.
03:25 Comme les jeunes diraient, même Perchet,
03:28 pour vous dire tellement, il était calme.
03:30 -Justement, là, je me tourne vers Bruno Pommard,
03:33 parce que, selon certaines sources,
03:35 des gens disent que Mickaël était déjà connu
03:38 des services de renseignement. -Oui, oui.
03:40 C'est sorti dans la presse, d'ailleurs.
03:42 Comme un activiste.
03:43 Mais comme l'a dit madame, il était connu
03:46 sur les manifs Antivax, Gilets jaunes et autres.
03:49 -Ca fait 2 ans, déjà.
03:50 -Et même, soi-disant, un petit passé,
03:52 mais ce qui ne justifie pas ce qu'il est arrivé,
03:55 évidemment, de vendeur de stups, semble-t-il.
03:57 -C'était des bêtises de jeunesse.
03:59 -Non, mais j'entends bien. Je vous dis factuellement
04:02 ce que je sais. Ce qui m'interpelle,
04:04 dans ce que vous dites, madame,
04:06 c'est que ce garçon était dans la manifestation.
04:09 Est-ce qu'il était avec les manifestants ?
04:11 -Il était avec les manifestants. -Mais lesquels ?
04:14 -Ceux qui étaient dans le...
04:16 Pas ceux qui agaraient, ceux qui provoquaient.
04:19 Il était dans le côté pacifiste.
04:21 -D'accord. Vous en êtes certaine ? -Oui.
04:23 -Généralement, et vous savez ce qui s'est passé,
04:26 on l'a vu avant-hier, les images étaient très dures,
04:29 les gendarmes ont ripossé de façon considérable
04:31 pour éviter que les assaillants, c'est ça, le terme,
04:34 viennent au contact des gendarmes pour en venir aux mains.
04:37 On se serait retrouvé comme dans les tranchées en 14-18,
04:41 si il n'y a pas les gendarmes qui repoussent
04:43 avec les LBD, comme ils l'ont fait, etc.,
04:45 c'est la charpie, c'est-à-dire on va au contact
04:48 et là, on risque même des morts.
04:50 S'il a été dans le gros des manifestants,
04:52 je m'étonne qu'il ait été impacté,
04:54 et ça, c'est juste une question.
04:56 On va voir avec l'enquête ce que ça va donner.
04:59 Très sincèrement, je suis interpellé par cet élément-là.
05:02 Deuxièmement, pour l'évacuation,
05:04 parce que vous parliez d'évacuation un peu difficile,
05:07 il faut savoir, on en a parlé tout aujourd'hui,
05:10 que les secours n'ont pas pu arriver,
05:12 qu'on ne voulait pas que les secours arrivent.
05:15 C'est totalement faux.
05:16 Il y a une procédure qui est mise en place par le préfet,
05:20 le patron de la sécurité d'un site comme ça.
05:22 -C'est le monde qui a révélé ça.
05:24 -Oui, oui. Ou la Ligue des droits de l'homme,
05:27 qui dit avoir envoyé 20 observateurs,
05:29 mais c'est pas eux qui font la sécurité.
05:31 -La famille a porté plainte.
05:33 -Tout à fait.
05:34 -L'assistance a perdu un danger.
05:36 -Le travail de sécurité est fait par le préfet,
05:39 et les autorités de gendarmerie et de police,
05:42 puisqu'il y avait les CRS,
05:43 qui assurent la sécurité du site et qui décident
05:46 si on doit envoyer les secours ou pas.
05:48 Pourquoi ? Envoyer un hélicoptère, c'est impossible.
05:51 On ne peut pas poser un hélicoptère dans une zone de guerre.
05:55 Pourquoi ? Il faut des policiers ou des gendarmes
05:58 pour assurer la sécurité non seulement de l'hélicoptère,
06:01 mais en même temps des secours.
06:03 Sachant que les secours, comme les gendarmes et militaires,
06:06 sont pris à partie, la problématique,
06:08 l'attente qu'il y a eu, 45 minutes,
06:11 et le préfet et le directeur médical ont décidé de dire stop.
06:14 On attend que la situation s'apaise.
06:16 -Gilles, Bruno, il y a deux questions qui se posent.
06:19 D'abord, on parle de LBD, lanceur de balles de défense.
06:22 La question qui se pose, c'est qu'il y a des gendarmes
06:25 sur des quads qui auraient tiré des balles de LBD
06:29 non appropriées.
06:30 Il y a deux enquêtes ouvertes.
06:32 Quand on se déplace sur un quad, peut-être qu'on peut avoir un tir
06:36 qui va, sans doute involontairement, bien sûr,
06:39 mais blesser quelqu'un qui n'est pas aux premières loges.
06:42 On voit les images derrière Cyril Desquadres.
06:45 -S'il vous plaît, on a les enregistrements, bien entendu,
06:48 du SAMU, les vidéos du Sénat,
06:50 puisque plusieurs médias ont eu accès à des enregistrements
06:54 assez compromettants.
06:55 On comprend qu'ils disent qu'ils auraient reçu des ordres
06:58 de ne pas intervenir. On va écouter ça.
07:01 -Vous en êtes où, là, de la plus grosse urgence absolue
07:04 de ce que j'ai comme impression, moi, de loin ?
07:07 -Le problème, c'est que vous n'êtes pas sur place.
07:10 C'est compliqué. On a eu un médecin sur place
07:13 et on lui a expliqué qu'on n'enverra pas assez de micro
07:16 ou de moyens sûrs sur place.
07:18 -Je suis avec des observateurs de la Ligue des droits de l'homme
07:21 qui disent que leurs observateurs sur place disent
07:24 que c'est calme depuis 30 minutes et qu'il est possible d'intervenir.
07:28 -Vous n'êtes pas le premier à nous le dire.
07:31 Le problème, c'est que c'est à l'appréciation
07:34 des forces de l'ordre.
07:35 -Alors ? -C'est, encore une fois,
07:37 l'appréciation du préfet, des forces de l'ordre,
07:40 qui sont directeurs de la sécurité,
07:42 des services médicaux sur place,
07:44 et qui décident que le médecin n'a pas à prendre de risques.
07:48 La Ligue des droits de l'homme nous dit qu'il y a 30 minutes
07:51 de battement. Je veux bien voir, mais c'est à chaque fois
07:55 le même cinéma. C'est la Ligue des droits de l'homme
07:58 et la police en face. Je crois plutôt les forces de l'ordre
08:01 parce que le préfet a une vraie responsabilité, même pénale,
08:05 à un blessé. C'est évident.
08:06 La complexité d'intervenir sur un site pareil
08:09 est très compliquée, et la décision à prendre
08:11 est très compliquée aussi pour les autres.
08:14 -On prend le risque de laisser mourir quelqu'un ?
08:17 -Madame, oui, mais on ne peut pas exposer des policiers
08:20 qui sont pris à partie par des activistes.
08:22 -C'est pas ça, la France, le monde.
08:25 -C'est pas ça. C'est pas des manifestations interdites.
08:28 -J'aimerais qu'on entre en cendrille.
08:30 -C'est arrivé un moment, ils font ce qu'ils font.
08:33 -Ca se passait, ça se passe mal.
08:35 Maintenant, lui, il était dans la foule,
08:37 il soutenait les manifestants, il se prend un truc,
08:40 on le voit à terre, tout le monde hurle autour,
08:43 et on le laisse partir comme ça. Pour protéger le corps médical,
08:46 on ne prend pas de risque.
08:48 -C'est dans la procédure. -Tous les jours, ils en prennent.
08:51 -Qui ça ? -Les manifestants.
08:53 -Il faut pas aller à la manifestation.
08:55 -C'est exagéré de dire ça.
08:57 -Vous allez à la manifestation pour casser.
09:00 -Ils font ce que vous faites pas.
09:02 -C'est interdit, la manifestation.
09:04 -La manifestation est interdite.
09:06 Je vais vous dire une chose très factuelle.
09:08 Si cette manifestation devait bien se passer,
09:11 elle aurait été organisée.
09:13 Les responsables, ce sont l'association Écolo,
09:16 il y a également la fondation...
09:19 Comment on appelle ça ?
09:20 Les agriculteurs, plutôt agriculteurs de gauche,
09:23 qui étaient présents.
09:25 Il y a également les élus qui étaient présents,
09:28 les députés de la République,
09:30 qui étaient présents.
09:31 Si ces gens-là s'étaient attendus avant à aller voir le préfet
09:35 et organiser une manifestation, ça ne se serait pas passé.
09:38 -Le problème ne vient pas de là.
09:40 Il est déjà d'avant, le problème.
09:42 Il vient pas de là, le problème.
09:44 -Il faut comprendre la peine et la tristesse de...
09:47 C'est son neveu.
09:48 On va entendre un premier audio de la maman de Mickaël
09:52 qui nous en dit un peu plus sur l'état de santé de son fils
09:55 et sur les possibles séquelles.
09:57 -Avec l'opération,
09:58 il est plus en pronostic engagé, déjà.
10:03 Maintenant, il est toujours sous coma artificiel.
10:07 Donc, ils lui descendent la dose petit peu par petit peu.
10:10 Donc, à l'heure d'aujourd'hui, il n'est pas encore réveillé.
10:14 Les séquelles, on ne peut pas en parler
10:16 pour le moment, tant qu'il n'est pas réveillé.
10:19 Ils ne savent pas du tout s'il aura des séquelles ou pas.
10:22 En attendant, il a une cervicale qui est fracturée,
10:25 donc ils l'ont mis avec une minerve.
10:28 -On a d'autres sonores d'un moment où vous entendez...
10:30 La maman de Mickaël, c'est qui ? Vous êtes la...
10:33 -Je suis la tata de Mickaël. -Vous êtes la soeur...
10:36 -La belle-soeur. C'est mon frère qui était avec Nathalie.
10:40 -Sandrine, quand vous entendez Bruno Pommard qui...
10:43 Qui, voilà, qui vous dit que...
10:46 Bien sûr, il est triste pour... -Oui, évidemment.
10:49 -Pour votre neveu, mais il dit qu'il ne fallait pas
10:52 venir à cette manifestation. Vous lui dites quoi ?
10:55 -C'est ce que je lui ai dit. Il n'a pas le droit de dire ça.
10:58 Ils n'ont quoi pas y aller ? -Elle n'est pas autorisée.
11:01 Excusez-moi, je suis républicain.
11:03 -Depuis quand on est autorisés ? -Je me mets dans le cadre...
11:07 -Depuis quand on écoute ? -Toujours.
11:09 On demande une autorisation pour faire une manifestation
11:12 quelle qu'elle soit. C'est tout. -On est d'accord.
11:15 -Ca serait si les gens... -C'est la chiale.
11:18 -On fait ce qu'on veut. -Ils sont partis faire
11:20 ce que beaucoup n'ont pas été faire.
11:23 On n'a pas le droit de les critiquer.
11:25 -Cette manifestation aurait dû être organisée.
11:27 Je suis pas contre l'organisation, mais elle doit être organisée.
11:31 -Elle est organisée et c'est le bazar à chaque fois.
11:34 On le voit dans les médias. -C'est de la faute
11:36 de la Confédération paysanne, des associations écolo,
11:40 des élus, des députés, c'est scandaleux.
11:42 Si ces gens avaient pris leur responsabilité,
11:45 tout ça ne se serait pas passé. Je suis républicain.
11:48 -Peut-être. -J'aimerais avoir une pensée...
11:50 -C'est pas de la faute de la Confédération.
11:53 -C'est de la faute de la Confédération.
11:55 -C'est de la faute de la Confédération.
11:57 -C'est de la faute de la Confédération.
12:00 -C'est de la faute de la Confédération.
12:02 -C'est de la faute de la Confédération.
12:05 -C'est de la faute de la Confédération.
12:07 -C'est de la faute de la Confédération.
12:09 -C'est de la faute de la Confédération.
12:12 -C'est de la faute de la Confédération.
12:14 -C'est de la faute de la Confédération.
12:16 -C'est de la faute de la Confédération.
12:19 -Je voudrais y penser à eux,
12:21 parce qu'ils assuraient juste l'ordre public.
12:23 -On est d'accord.
12:24 Mais la question initiale, c'est pourquoi ?
12:28 Pourquoi la police se révolte ?
12:30 Pourquoi on en arrive là, aujourd'hui ?
12:32 -Ils étaient chargés.
12:33 -Il y a une question. Pourquoi ?
12:35 C'est parce que les gens ne sont pas alignés
12:38 avec les ordres qu'on nous implique aujourd'hui.
12:41 Et ça fait boule de neige.
12:42 La police, c'est pareil.
12:44 Ils n'ont pas forcément de protection
12:46 pour pouvoir... de soutien, si vous voulez.
12:49 -C'est ça.
12:50 -Un embarque l'autre.
12:51 -Même les journalistes.
12:53 -Valérie.
12:54 -Je ne sais pas où se trouvait votre neveu,
12:57 s'il était avec ceux qui allaient,
13:00 ou comme vous dites, en retrait,
13:02 et qu'il a pris un LBD perdu,
13:05 mais effectivement, on peut avoir...
13:08 Et penser à ces forces de l'ordre qui étaient là,
13:11 et qui, eux, étaient sous le feu de projectiles divers et variés,
13:15 et pas des plus sympathiques.
13:17 C'était un déluge de trucs...
13:19 -Ils ne sont pas partis à l'assaut.
13:21 -Il n'y a pas eu de trucs offensifs,
13:23 c'était essentiellement défensif.
13:25 Donc, évidemment, c'est extrêmement...
13:28 -C'est compliqué.
13:29 Et ce n'est pas parce que je soutiens mon petit-neveu
13:32 et que je parle au nom de ma belle-sœur
13:35 que je ne comprends pas ce qui se passe à côté.
13:38 Les pompiers en prennent plein les poumons,
13:40 ils ne sont pas protégés.
13:42 Je peux comprendre tout ça,
13:44 mais il y a des choses que je ne peux pas accepter.
13:47 -C'est tout.
13:48 -On a des sonores.
13:49 On a eu la maman de Mickaël au téléphone.
13:52 Elle nous indique que son fils était un manifestant,
13:55 comme vous l'avez dit, Sandrine, totalement pacifiste.
13:58 -Mickaël, c'est un manifestant pacifique.
14:01 Il aime bien ambiancer, c'est toujours le premier à chanter.
14:04 Voilà, il ambiance, il agite son drapeau,
14:07 mais voilà, c'est pas un casseur,
14:09 c'est pas un bad-luck, c'est un simple manifestant.
14:13 -Elle reçoit des messages
14:15 et elle revient aussi, puisqu'on en parle,
14:18 avec Bruno Pommard notamment,
14:20 sur la manière dont les forces de l'ordre ont agi.
14:23 Écoutez.
14:24 -Ils n'ont pas fait de la prévention, les flics.
14:27 Ils étaient là-bas pour faire du massacre sur les manifestants.
14:31 C'était de la castagne de manifestants.
14:33 C'est tout.
14:34 D'où on tire un LBD dans le cou d'un gamin ou d'une personne ?
14:38 De toute manière, c'est ce qu'ils font aussi à Paris,
14:41 même quand on ne fait rien.
14:43 A partir de là, y a pas photo.
14:44 C'est pas les manifestants qui vont chercher les flics,
14:48 c'est les flics qui vont les chercher.
14:50 La plainte est au parquet de Rennes.
14:52 -Qu'est-ce que vous répondez à la maman de Michaël ?
14:55 -Je ne vais pas la câbler.
14:57 Je comprends qu'elle défende son fils,
14:59 mais c'est pathétique d'entendre telle parole.
15:02 -Elle est dans l'émotion.
15:04 -C'est des mamans qui parlent.
15:05 Elle a son fils dans le coma.
15:07 -Il ne faut pas dire
15:09 que les policiers se sont acharnés sur les manifestants.
15:12 Les gendarmes se sont défendus.
15:14 Les images sont là pour parler.
15:16 Les drones également sont là pour parler.
15:19 Si vous voulez, regardez.
15:20 -Je dirais, certains gendarmes se sont défendus,
15:23 pas tous.
15:24 -C'est factuel.
15:26 C'est des images.
15:27 Je veux bien qu'on ait des travers.
15:29 La police en a des travers.
15:31 Tout le monde le sait.
15:32 Ils sont sanctionnés.
15:34 Il ne faut pas en rajouter.
15:36 Je comprends cette dame.
15:37 Mais encore une fois, la police essaie de travailler
15:40 dans un cadre républicain.
15:42 -Vous voulez qu'elle parle comment ?
15:45 -Si il y a des dérapages, des bavures,
15:47 elles sont sanctionnées.
15:49 Il y a une enquête en cours.
15:51 Ils vont être sûrement sanctionnés ou pas.
15:53 Si c'est avéré.
15:54 -J'entends ce que vous me dites.
15:56 La seule chose où je vais changer votre phrase,
15:59 je ne vais pas généraliser.
16:01 Comme partout, je ne vais pas généraliser.
16:04 Certaines personnes sont bonnes pour faire leur travail,
16:07 mais on ne peut pas dire tous les gendarmes,
16:10 tous les policiers ou tous les pompiers.
16:13 C'est partout pareil.
16:14 Je ne peux pas généraliser ça.
16:16 Il y a quelqu'un qui a fait une erreur.
16:19 Le gamin a pris cher pour rien.
16:21 -Vous devriez dire à la maman de Michael
16:23 de porter plainte.
16:25 -Elle ne l'a pas fait.
16:26 -Elle devrait porter plainte sur les organisateurs.
16:29 -Ceux qui ont donné le terrain.
16:31 -C'est des oseaux.
16:33 Ils ont des responsabilités.
16:35 La Confédération paysanne a des responsabilités.
16:38 Les élus qui étaient présents, les députés,
16:41 ont des responsabilités.
16:42 C'est scandaleux.
16:44 Je suis respectueux du cadre républicain.
16:47 C'est un scandale.
16:48 C'est à cause d'eux que ces gens-là sont blessés.
16:51 -Il y avait une autorisation de manifester
16:54 qui a été refusée.
16:55 -Il n'y avait rien organisé.
16:57 -C'est le bazar.
16:58 -Ne dites pas ça.
16:59 Hier, il y avait une manif.
17:01 -Vous avez été au bon.
17:03 Vous avez eu du bol.
17:04 Vous avez été au bon.
17:06 -Si, si. J'y étais.
17:07 Ca s'est bien passé.
17:09 Il y a eu les groupuscules.
17:11 On a vu les Braves à l'image.
17:13 C'était intéressant de voir comment travaillait la police.
17:16 Comment travaillaient les Braves.
17:19 Ca permet de casser un peu le stéréotype
17:21 qu'on a de la police qui est là que pour se friter avec les gars.
17:25 La manifestation s'est passée.
17:27 Il y a eu des affrontements.
17:29 Il y a eu 300 policiers blessés.
17:31 -Vous ne pouvez pas mettre la protection
17:34 et vous dire qu'un député,
17:36 ou vous-même, sera dans le danger,
17:39 comme ce petit.
17:40 Ce n'est pas les mêmes protections.
17:42 Ce n'est pas les mêmes démarches.
17:45 Ce n'est même pas comparable.
17:47 Vous dites qu'il y a des députés.
17:49 -Est-ce que vous en voulez ?
17:51 -Vous pouvez l'adresser à eux.
17:53 -Est-ce que vous en voulez aux députés, aux organisateurs ?
17:57 -J'en veux à la violence que ces gens provoquent.
18:00 Que ce soit citoyens comme la police,
18:02 comme les gendarmes.
18:04 J'en veux à la violence générale.
18:06 Je ne suis pas là pour blâmer qui que ce soit.
18:09 Je suis là pour faire justice.
18:11 -Quand Bruno vous dit que les responsables
18:14 sont les organisateurs, les députés...
18:16 -Ce n'est pas le responsable.
18:18 C'est le fait qui disait que les députés aussi
18:21 prenaient du danger, enfin, étaient soumis, pardon,
18:25 au danger et au reste.
18:26 Je ne peux pas l'entendre.
18:28 -C'est pas ce qu'il a dit.
18:30 -Il a dit qu'ils étaient responsables
18:32 parce qu'ils avaient cautionné une manifestation.
18:35 -Vous ne verrez jamais un député au front comme ça.
18:39 -Pour Bruno et pour vous aussi, je crois,
18:41 ici autour de la table,
18:43 pour vous, c'est aussi...
18:45 Vous dites que les organisateurs et les députés
18:48 Europe Écologie qui se sont rendus sur cette manifestation
18:51 ont une responsabilité.
18:53 C'est ce que disait Bruno Pomard.
18:55 Est-ce qu'ils ont une responsabilité ?
18:57 Vous pensez que c'est juste les forces de l'ordre
19:00 qui ont une responsabilité ?
19:02 -Je ne peux pas dire ce que je pense au fond de moi.
19:05 Je vais rester polie, mais je n'en ai rien à faire.
19:08 Pour moi, c'est que du vent.
19:10 -Si les choses étaient organisées, tout ça n'aurait pas...
19:14 -Même organisées, c'est le bazar.
19:16 -C'est ce qu'elle veut dire.
19:18 Je le dis et je suis d'accord avec elle.
19:20 C'est des gugusses.
19:22 Même les députés qui y sont allés, c'est juste pour faire du buzz.
19:26 Le Michael qui est allé, lui, il croit en son truc.
19:29 Il y va parce qu'il défend une cause.
19:31 Les gugusses, les députés qui sont allés,
19:33 les guignols qui sont partis...
19:35 -Ils ont cautionné.
19:37 -Ils sont derrière et ils chauffent les gens
19:40 et ils chauffent des Michael qui se retrouvent dans le coma.
19:43 -Il faut bien nourrir la vie des journalistes.
19:46 -Mais ces gens-là en profitent pour nous opposer.
19:49 -Ca me rend fou.
19:51 -Ca intéresse.
19:52 -Il faut bien nourrir la vie des journalistes.
19:55 -Vous allez avec les journalistes ?
19:57 Vous irez tous plus que moi. -Pas moi.
19:59 -C'est pour ça que j'ai fait comme ça.
20:02 -Pas moi. -Pas moi.
20:03 -Je ne suis pas là pour vexer qui que ce soit,
20:06 pour dénoncer qui que ce soit, pour insulter qui que ce soit.
20:09 Je suis là en tant que tante de Michael,
20:12 qui est dans le coma, qui risque de laisser un gamin,
20:15 parce qu'on dit que c'est pas engagé,
20:17 il a eu une opération très lourde.
20:19 Je ne crois pas ni les médecins, ni les médias, ni rien.
20:23 Il sera debout, je le croirai.
20:25 Aujourd'hui, il risque de laisser un gamin de 11 ans.
20:28 -Sans compter qui risque d'avoir des séquelles.
20:31 -Il a que son papa sur qui compter,
20:33 sa grand-mère, ses tontons et ses tatas, ce petit.
20:36 Aujourd'hui, on me dit les préfets et les chézis et ceux-là.
20:40 Il faut nourrir les journalistes.
20:43 -Je vous parle du cadre. -Il n'y aurait plus de boulot.
20:46 -Je vous parle du cadre.
20:47 -Non, mais... -Parlez de manif,
20:49 comment ça s'organise.
20:51 -Mais organiser ou pas, c'est le bordel.
20:53 Excusez-moi l'expression. C'est le bordel partout.
20:56 -On évite des problèmes.
20:58 -Sandrine, juste, dans ce que vous dites là,
21:01 c'est vrai que vous dites aussi que ces organisateurs,
21:05 ces personnes qui appellent les gens à sortir dans la rue
21:10 et qui ne sont pas en première ligne,
21:12 c'est problématique.
21:13 Je le dis franchement.
21:15 Ces députés qui étaient derrière,
21:17 et qui ne risquent rien, qui sont derrière dans le cortège,
21:21 qui envoient des Mikaels et autres au front
21:23 parce qu'ils défendent une vraie cause
21:25 et qui se retrouvent dans le coma, ça, pour moi...
21:28 -Ils allument la mèche.
21:30 Tout le monde est dans la provocation.
21:32 Il n'y en a pas un pour attraper l'autre,
21:35 que ce soit journaliste, préfet ou je sais pas quoi.
21:38 -Il y en a deux de blessés.
21:40 -Il y a des journalistes qui ont été blessés.
21:42 -On est d'accord.
21:44 -Je n'en fais pas une généralité.
21:46 Il y a des bons comme des mauvais.
21:48 -Je ne vois pas le rapport sur le journalisme.
21:50 -Je dis "journaliste" parce que je me suis mal exprimée.
21:54 Ce que je veux dire, c'est que je parle en général.
21:57 -C'est l'attente de Mikael.
21:58 On a le droit de lui dire ce qu'il dit.
22:01 Elle parle avec le coeur.
22:02 -Je ne peux pas être plus franche.
22:04 Je suis là pour défendre une cause.
22:07 -C'est ce qu'on veut.
22:08 C'est ce qu'on veut.
22:09 Merci d'avoir été là.
22:11 On pense qu'il y a une chose, c'est Mikael, sa famille,
22:14 sa femme, sa petite-fille.
22:16 Et vraiment, on pense à la maman de Mikael.
22:19 Sandrine, vous avez été formidable.
22:21 On comprend votre peine, votre tristesse.
22:23 Je vous kiffe.
22:24 Je vous le dis. -Merci.
22:26 -Je vous kiffe. -Vous ne m'embrassez pas.
22:28 -On s'en fout. -Pour les gendarmes.
22:31 -Merci, ma chérie.
22:32 -Hé !
22:34 -Bon.
22:35 -On a l'impression qu'on vient défendre une cause
22:38 et qu'on est là pour faire la guerre.
22:40 J'en ai rien à foutre de faire la guerre.
22:42 Je veux sauver ce petit.
22:44 Mise à part venir là,
22:45 parce que Nathalie n'a pas pu, je ne peux pas faire autre chose.
22:49 Donc oui, ça vous plaît pas,
22:51 mais je ne peux pas faire autrement.
22:53 -On n'a pas dit que ça ne vous plaisait pas.
22:55 -On parlait de la manifestation.
22:57 -C'est la manif qui nous plaît pas.
23:00 -La manif qui est revue de cause.
23:02 -Vous avez dit les choses avec le coeur.
23:04 C'est l'essentiel. Merci d'avoir été là.
23:06 Merci, Sandrine. -Merci à vous tous.
23:09 Merci au public.
23:10 -C'est nous qui vous remercions.
23:12 J'aime les gens qui parlent avec le coeur
23:14 et qui parlent vrai.
23:16 Et voilà, vous faites partie des gens
23:18 qui ont des attitudes que j'aime,
23:20 que j'apprécie.
23:21 J'en ai marre des mythos et des citoyens.
23:24 C'est pour ça que j'aime comment vous parlez
23:27 et comment vous exprimez ce que vous dites.
23:29 Après, on va tellement de mythos
23:31 qu'on commence à en avoir à le cul.
23:33 Et vous, vous êtes vraie.
23:35 -Si je peux ajouter quelque chose ?
23:37 -Bien sûr. -Le problème, c'est que...
23:39 Il y a des mots qui ne passent pas.
23:42 On parle d'organisation dans les manifestations.
23:45 Regardez l'état du monde. Rien n'est organisé.
23:47 Vous croyez que le monde va bien ?
23:49 Rien n'est organisé.
23:51 Là, on est sur les manifestations.
23:53 C'est peut-être hors sujet.
23:55 Mais il y a des mots comme ça,
23:56 quand on me parle d'organisation.
23:58 Vous savez ce que ça veut dire ?
24:00 On parle des manifs, mais on est obligés d'en arriver là.
24:03 Rien n'est organisé. Le monde va mal.
24:06 On attend que Mickaël soit dans le coma pour dire
24:08 que si c'était organisé, ça ne se passerait pas comme ça.
24:12 L'accuser de quelqu'un, ça disqu'il pabilise l'autre.
24:15 C'est facile pour l'Etat. -C'est pas ce que j'ai dit.
24:18 -Non, elle parle pas de vous.
24:20 -Je suis plus dans la psychologie.
24:22 -Vous avez très bien expliqué les choses.
24:24 -Vous ne seriez rien contre vous.
24:26 -Il a bien expliqué les choses.
24:28 Il n'y a pas que les forces de l'ordre
24:30 ou les manifestants qui sont responsables.
24:33 C'est ça, le problème.
24:34 C'est où les manifestants et les forces de l'ordre.
24:37 C'est beaucoup plus compliqué que ça.
24:40 Je pense que les forces de l'ordre font des choses
24:43 qui les peinent.
24:44 Quand elles vont au charbon, elles sont compliquées.
24:47 -Ca les amuse pas.
24:48 -Les manifestants, pareil.
24:50 -Ils n'ont pas le choix d'obéir, mais j'en suis consciente.
24:53 -C'est le pilier de la République, le policé.
24:56 -Merci à vous.
24:57 [Musique]