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  • 28/03/2023
La sociologue et auteure turque Pinar Selek est accusée d'avoir commis un attentat il y a 25 ans à Istanbul. Depuis, elle clame son innocence. Son cinquième et dernier procès doit avoir lieu ce vendredi. Pinar Selek est l'invitée de 9H10.

Retrouvez "L'invité de Sonia Devillers" sur
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10

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Transcription
00:00 Le 7 9 30 sur France Inter.
00:06 Sonia De Villers, il est 9h09, votre invitée va être jugée vendredi à Istanbul, elle
00:13 ne va pas s'y rendre.
00:15 Non, elle ne va pas s'y rendre, mais beaucoup de gens vont y aller à sa place.
00:18 Bonjour Pina Sedeg.
00:19 Bonjour.
00:20 Alors qui y va ? Des universitaires en pagaille, des étudiants, vos maisons d'édition, des
00:27 élus de Paris, de Marseille, des militantes, féministes, écologistes, antimilitaristes,
00:33 tout le monde.
00:34 Tout le monde, mes solidaires comme vous les appelez.
00:36 C'est beau de les appeler comme ça.
00:38 Oui, pour ne pas dire que ce sont mes soutiens parce que… En plus je crois que… Il ne
00:45 s'agit pas que je dise mes solidaires parce que c'est facile à dire, mais je les vois
00:51 plus que mes solidaires.
00:53 On partage la même lutte.
00:57 Vous avez fraternité.
00:59 Je sens plus sororité par votre fraternité.
01:01 Vous savez, moi je suis une personne qui ressemble un peu à Bell Hooks, c'est une
01:12 féministe noire américaine de l'époque et qui disait que pour le mouvement des femmes,
01:19 nous n'avons pas de priorité parce que comme il y a différentes personnes, il y a
01:24 des noirs, il y a des pauvres, etc.
01:27 Elle disait que tous les problèmes, il ne faut pas les hiérarchiser.
01:31 Et donc comme moi je crois à ça, et donc même si mes espaces changent, je m'engage
01:43 vraiment dans plusieurs différentes actions et tout d'un coup autour de moi il y a des
01:48 convergences importantes.
01:49 On va raconter votre histoire Pinar Selleck parce qu'il y a encore beaucoup d'auditeurs
01:53 qui ne la connaissent pas, même si là ces derniers jours, grande tribune dans le monde
02:00 pour appeler les autorités françaises à agir, au moins à prendre position, à s'exprimer
02:05 sur votre dossier.
02:07 Tribune signée par Annie Ernaux, par Robert Badinter, il y a eu grande tribune dans Libération,
02:12 signée par Robert Guédiguian, par Ariane Ascaride, par Ariane Nouchkine, bref.
02:17 Il y a eu beaucoup d'universitaires.
02:19 Donc on va raconter votre histoire.
02:21 Votre histoire, c'est celle d'un attentat dont on vous a accusé.
02:27 On vous a accusé de terrorisme.
02:29 Oui, en Turquie.
02:31 Alors, ce qui me dérange un peu, quand on me présente, dans toutes les présentations
02:38 on commence à parler de cet attentat.
02:40 Et je dis que même si cet État, ce pouvoir, n'a pas réussi à me criminaliser, mais
02:47 il a réussi quand même à me coller cette histoire.
02:51 C'est-à-dire, moi, au début, le premier procès, je suis une chercheuse, donc à l'époque
02:58 je faisais une recherche, une enquête sociologique sur le mouvement kurde.
03:03 Et j'ai été arrêtée pour cette raison-là.
03:06 Et on m'a demandé les noms de mes interlocuteurs et j'ai résisté.
03:13 Ils m'ont dit, tu nous donnes le… Ils ont confisqué, à l'époque il y avait des disquettes.
03:19 Ils ont confisqué toutes les disquettes.
03:21 Ils m'ont dit, tu nous donnes les noms, après c'est resté entre nous, tu peux partir,
03:26 mais tu ne vas pas publier ce livre.
03:28 J'ai dit non.
03:29 Et cette résistance, à cause de cette résistance, j'ai eu beaucoup de tortures qui m'ont
03:36 empêchée de bouger des mois, des mois.
03:38 Donc on m'a mis en prison.
03:40 - C'est de la prison, c'est de la torture, pendant presque trois ans.
03:43 - Et en prison, j'ai appris deux mois après qu'ils m'accusaient de l'attentat, parce
03:50 qu'ils ont décidé de me criminaliser d'autant plus.
03:52 - C'est ça, c'est un dossier judiciaire monté de toutes pièces.
03:55 - Oui, mais je n'étais pas arrêtée pour cette raison-là et on m'a même pas posé
03:59 une question là-dessus.
04:00 Donc le premier acte d'accusation, c'était vraiment parce que j'étais arrêtée pour
04:05 ma recherche.
04:06 - S'ensuit une bataille judiciaire homérique, quelque chose qui restera probablement sans
04:13 précédent dans les annales judiciaires turques.
04:16 C'est-à-dire que vous êtes sans cesse condamnée, acquittée et condamnée à nouveau, acquittée
04:26 à nouveau, condamnée à nouveau et ça part en appel.
04:29 Et c'est un système judiciaire qui s'est refermé sur vous au point que vous avez dû
04:33 fuir ce pays.
04:34 - Vous savez, moi j'essaye d'être très forte et toujours garder ma sourire.
04:42 Parce que comme j'aime beaucoup Gilles Deleuze qui dit que les pouvoirs ont besoin des corps
04:49 tristes.
04:50 Donc je me dis, je ne veux pas permettre à ce pouvoir qu'il vole mon sourire.
04:56 Et je le garde.
04:58 Mais quand même, ce n'est pas évident de vivre depuis 25 ans.
05:03 Vous voyez que j'ai à peu près 26 ans.
05:05 - Une petite cinquantaine, on a le même âge.
05:09 - Oui, c'est la moitié de ma vie.
05:11 Mais ce n'est pas évident.
05:12 Et aussi ça a changé ma famille.
05:15 Ma mère est décédée de crise cardiaque.
05:17 Ma soeur a changé sa vie.
05:18 Il y a eu beaucoup de choses.
05:20 Et ça se répète.
05:22 C'est comme une torture chinoise.
05:24 Mais en même temps, je peux résister facilement parce que je sais que, comme je suis sociologue,
05:31 une militante, une personne engagée, je sais que je suis un tout petit point dans le grand
05:37 tableau.
05:38 Et mon procès montre à la fois la continuité du régime répressif, parce que ça a commencé
05:45 avant ce gouvernement.
05:47 - Avant Erdogan.
05:48 - Et moi, je parlais du génocide des Arméniens, après toutes les répressions contre les
05:54 Kurdes, contre les Grecs, contre d'autres personnes.
05:57 Et j'essayais de comprendre la lutte des Kurdes.
06:01 Donc j'essayais de comprendre, même avec un regard critique, mais vraiment montrer
06:06 ce qui se passe.
06:07 Mais à l'époque, ça montre aussi, même si les Kurdes, malgré tout, ils ont réussi
06:15 à se faire accepter parce qu'ils ont des députés, même s'ils sont en prison maintenant.
06:19 Mais on voit que malgré que la société se transforme avec les convergences de lutte,
06:27 etc.
06:28 Parce que les Kurdes ont vraiment lutté à fond.
06:32 L'État, il continue à résister du nationalisme archaïque.
06:41 Et moi, à l'époque, donc il y a 25 ans, cette question kurde, on ne parlait pas beaucoup.
06:48 Mais j'ai d'autres livres, par exemple, sur les transsexuels, on ne parlait pas.
06:51 J'ai écrit le premier livre.
06:53 - Ah oui, vous avez été vous frotter à toutes les marges de la société turque, à toutes
06:57 les minorités de la société turque, à tous les brimés de la société turque.
07:02 Je le disais, vous avez choisi des terrains de sociologie, parce que vous étiez sociologue
07:08 à l'origine.
07:09 Vous l'êtes toujours.
07:10 Vous enseignez également les sciences politiques.
07:11 Vous travaillez à l'université de Nice.
07:13 Vous avez publié de très nombreux livres, Pinar Sedek.
07:16 Vous avez publié aussi des contes pour enfants.
07:19 Vous avez travaillé, vous avez commencé par travailler auprès des enfants des rues
07:24 en Turquie.
07:25 Vous avez fraternisé avec les prostituées, par exemple, que vous avez aidées.
07:30 Vous vous êtes même demandé si ce n'était pas la raison de votre arrestation au départ.
07:34 - Au départ, quand ils m'avaient arrêtée, parce qu'on avait créé un réseau pour
07:40 faire fuir les prostituées, surtout les très très jeunes.
07:44 Donc c'était violé tous les jours.
07:46 Et moi, je croyais que c'était un réseau de proxénètes qui m'avaient enlevé quand
07:51 la police.
07:52 Mais après, j'ai compris que tous mes autres engagements avec les enfants de rue, avec
07:57 les prostituées, les transsexuels, etc. à l'époque, créaient une haine.
08:04 Mais ça ne le mobilisait pas plus que ça.
08:09 Mais quand j'ai touché la question kurde, alors là, ils ne l'ont pas accepté.
08:14 Surtout, ils ont dit que c'était une fille turque, d'une famille intellectuelle, reconnue,
08:19 tout ça.
08:20 - Ils ont voulu faire exemple.
08:23 Et ça montre la continuité de cette politique aujourd'hui.
08:27 - Absolument.
08:28 Parlons-en de cette famille.
08:29 Parce que vous avez un père exceptionnel qui a 93 ans, continue de tenir debout pour
08:35 défendre sa fille.
08:37 - Oui, il va me plaider.
08:39 - Il est avocat.
08:40 - Il est avocat et il a plaidé il y a quelques semaines pour un journaliste emprisonné.
08:45 Donc il va me plaider aussi.
08:51 - Vendredi au procès.
08:52 - Vendredi au procès.
08:53 Donc c'est quelque chose, j'ai beaucoup de chance.
08:57 Mais aussi, c'est un homme qui a été arrêté dans les années 80.
09:02 - Il est resté cinq ans en prison parce que dans les années 80, il y avait un coup d'État.
09:08 C'était comme Chili, mais ça n'a pas été très connu en Europe.
09:12 Mais il y avait un million de prisonniers politiques.
09:16 Ils n'ont pas resté très longtemps, tout le monde.
09:19 Mais surtout les interrogatoires étaient très nombreux.
09:21 Même avoir un livre d'Éloir.
09:24 - De Paul Éloir.
09:27 - Oui, oui.
09:28 De Éloir ou Aragon, c'était un délit.
09:30 Donc c'était comme le 1984 de Orwell.
09:34 Donc c'était cette période-là.
09:35 - Et Dieu sait que vos parents aimaient les poètes.
09:38 Aimaient la littérature.
09:40 - C'est ça.
09:41 - Aimaient la langue française.
09:42 - Oui.
09:43 Et il y avait une pharmacie où se retrouvaient plein d'Arméniens, plein de Kurdes, plein
09:47 de différentes personnes.
09:49 - Dans la pharmacie ?
09:50 - Dans la pharmacie, je raconte dans « La maison du Bosphore » et un peu dans « Les
09:57 fourmis en zine », mon dernier roman.
09:58 Je raconte aussi cette ambiance parce que moi, j'ai grandi dans une pharmacie où on
10:05 faisait vraiment soin.
10:06 Donc c'était un endroit de soin.
10:08 Tout le monde se rencontrait.
10:09 - C'était plus un endroit de soin.
10:11 - Et ma mère était une sorcière.
10:13 Plus une sorcière qui parlait de toutes les plantes, etc.
10:17 Mais ma sœur, elle était très différente de moi, deux ans de différence.
10:22 Elle était très mathématicienne, tout ça, tout ça.
10:25 Signe astrologique, taureau.
10:28 Vous voyez, non ? Moi, c'est balance.
10:31 Donc elle avait fini l'université, elle travaillait, elle avait eu un très bon poste.
10:37 Et quand j'ai été arrêtée, elle est venue, elle pleurait, elle m'a dit que je veux changer
10:43 ma vie, je vais devenir ton avocate.
10:45 - C'est ça.
10:46 - J'ai pas cru.
10:47 J'ai dit mais c'est n'importe quoi.
10:48 Et après j'ai dit à ma mère, il faut pas… Parce que c'est pas facile.
10:52 En Turquie, c'est plus difficile qu'ici.
10:53 - Mais elle est devenue votre avocate.
10:56 Votre père est resté votre avocat.
10:58 - Elle a quitté son travail.
10:59 - Tous les deux, ils sont vendredi à Istanbul.
11:02 - C'est ma sœur Mata qui dirige tout.
11:04 - Voilà, c'est ça.
11:05 - C'est la gouvernaye du groupe de l'avocat.
11:08 - Je rappelle Pinar Selleck, il est 9h19, vous écoutez France Inter, on va écouter
11:12 un disque, on va écouter Lana Del Rey, c'est magnifique.
11:14 Pinar Selleck est notre invité.
11:16 Ce procès aura lieu vendredi.
11:19 Il y a plus d'une centaine de personnalités françaises qui partent à Istanbul.
11:22 - Une partie sont déjà là.
11:24 - Ils sont déjà là.
11:26 - Did you know that there's a tunnel under our ocean boulevard?
11:32 Mosaic ceilings, painted tiles on the wall.
11:40 I can't help but feel somewhere like my body, my mind, my soul.
11:49 Handmade beauty sealed up by two man-made walls.
11:56 And I'm like, when's it gonna be my turn?
12:04 When's it gonna be my turn?
12:11 Open me up, tell me you like it.
12:16 Love me to death, love me until I love myself.
12:22 There's a tunnel under our ocean boulevard.
12:30 There's a tunnel under our ocean boulevard.
12:38 There's a girl who sings Hotel California.
12:46 Not because she loves the notes or sounds, or sound like Florida.
12:54 It's because she's in a world preserved only a few have found the door.
13:01 It's like in Rio, only silver mirrors running down the corridor.
13:08 Oh man.
13:12 Lining in my back, that's running my ear.
13:15 Come on baby, you can cry, but I can't.
13:21 When's it gonna be my turn?
13:26 Don't forget me.
13:29 When's it gonna be my turn?
13:34 Open me up, tell me you like it.
13:38 Love me to death, love me until I love myself.
13:44 There's a tunnel under our ocean boulevard.
13:50 Don't forget me.
13:53 There's a tunnel under our ocean boulevard.
13:58 Don't forget me.
14:01 There's a tunnel under our ocean boulevard.
14:06 Don't forget me.
14:09 There's a tunnel under our ocean boulevard.
14:14 Lana Del Rey, did you know that there's a tunnel under our ocean boulevard?
14:26 Every time I get a letter from a listener, they're full of laughter.
14:31 Every time I try to pronounce the title of a song in English, it means
14:35 "Did you know that there's a tunnel under our ocean boulevard?"
14:38 For the feminist platform "Nous Mettrons Fin Au Féminicide",
14:49 the government has never really applied the convention
14:53 and fears that the violence against women will be even less punished in court.
15:00 In Turkey, for the past 10 years, the number of femicides has tripled.
15:06 Since the beginning of the year, at least 189 women have been killed by their relatives,
15:13 not to mention the many suspected deaths.
15:16 My guest is called Pinar Seleg.
15:19 She's a sociologist, political science professor, she's a writer,
15:23 she's been a field activist for 25 years, she was a refugee in France.
15:30 She doesn't feel exiled.
15:32 You don't feel exiled, that surprised me a lot in your story, Pinar.
15:36 Yes, the first years, when you move with the obligation, it's a tear.
15:46 Exile is the loss of landmarks, you have no more landmarks.
15:51 But I was lucky because I was a feminist, we were talking about feminism,
15:56 I grew up, I built myself in the feminist movement in Turkey,
16:00 which is really very, very rich.
16:02 Maybe we'll talk about it later.
16:04 But just to tell you that I was very anti-militarist,
16:08 because it's a very anti-militarist feminism,
16:10 and that doesn't believe in borders.
16:12 So I didn't believe in borders.
16:15 Because I was also very close to the Kurds, to the Armenians,
16:20 and I knew that these borders made me shed a lot of blood.
16:24 So this story, this knowledge, also allowed me not to feel,
16:31 "Oh, I'm far from my country," etc.
16:34 And when I started, thanks to my transnational struggles,
16:37 to start understanding landmarks a little bit,
16:40 and now, to gain landmarks, sorry,
16:43 now I feel like a nomad, because I go to Italy
16:47 to organize all the borders, for a demonstration,
16:51 I go back to Germany, I go to Allemagne.
16:54 Anyway, Pinar, we understood.
16:56 You have to refuse the sad bodies, you're right.
17:00 2001, it was more than 20 years ago,
17:03 when you founded an association that mobilizes against the violence
17:08 against women, it was more than 20 years ago, 20 years in Turkey.
17:12 In Istanbul.
17:13 In Istanbul.
17:14 Yes, it was called Amargi, our association.
17:18 Amargi is a Sumerian.
17:20 We didn't want to choose a Turkish name, or Kurdish, or Armenian.
17:24 We chose an ancient language, like Latin.
17:27 We said that we don't want to fight against the violence
17:33 against women, as we say.
17:35 We really want to make a feminist policy,
17:38 that is to say, an anti-militarist, anti-violent, anti-nationalist policy, etc.
17:46 that wants a social criticism, in the social order, in the political order,
17:51 that wants a really fair world.
17:54 And we were very committed to the war in Turkey, with the Kurds,
18:00 against all the militaristic policies.
18:03 So, all of a sudden, it became a big movement, from the beginning.
18:07 And 20 years later, you are in Nice, with thousands of women,
18:14 thousands, almost 10,000, gathered around you,
18:18 to support an event called "All at the border"
18:22 and to denounce the violence of which are victims the migrant women.
18:26 Yes, for us it was very important,
18:29 because the women who are exiled, especially without papers,
18:34 are the most invisible in Europe.
18:37 So, we will say that, and they are very, very numerous,
18:41 and they are endorsing, like the others without papers,
18:44 a lot of work, of services.
18:46 And I can even tell you that the European economy is breathing,
18:51 thanks to people.
18:52 And the administrative fragilities make them more docile,
18:57 at the economic level.
18:58 So, we wanted to take action,
19:01 and my comrades told me, "But it's not possible,
19:04 you can't bring together a lot of people,
19:06 around these invisible people."
19:08 I said, "Yes, yes, because I come from Turkey,
19:11 and I know that the impossible is possible, just difficult."
19:16 And then the Corona came, and they told me, "But really, it's..."
19:20 But we were 8,000 in Nice,
19:23 and it was not the French who spoke,
19:27 it was not the Europeans who spoke,
19:29 it was women without papers who spoke,
19:32 but not about their history.
19:33 They said, "We, the feminists of Europe,
19:36 we want a Europe without borders, etc."
19:39 - Pinar Szelek, this is the end of this show.
19:41 For those who do not live far from the capital,
19:45 know that tomorrow evening at 6 p.m. at the Hôtel de Ville de Paris,
19:48 there is a support party, with all your "solidaires",
19:51 as you called them, and it's very nice.
19:53 The mayor of Paris will give you the Grand Vermeil medal,
19:57 which is a medal that rewards acts of bravery.
20:00 And this trial, which we talk a lot about,
20:03 will take place on Friday in Istanbul.
20:05 I cross my fingers, even if, of course, we hear...
20:07 - And I'm going to be in the League of Human Rights,
20:09 so I'm going to be in the LDAH,
20:11 because this link is very symbolic in the fight against the Dreyfus affair.
20:16 And I want to link my two countries through these two stories.
20:20 - Through these two stories.
20:22 - I invite all my "solidaires" to come there.
20:25 - To come to the League of Human Rights.
20:27 And I also specify that tonight, starting at 6 p.m.,
20:30 on the Radio France app or on the France Inter website,
20:33 the five episodes of the podcast of Claude Guibal,
20:38 who is a journalist who we admire a lot,
20:40 and who devoted these five episodes to a great analysis of contemporary Turkey,
20:46 and it's called "Erdogan, the temptation of the empire".
20:48 - We'll listen to it. - Yes, we'll listen to it.

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