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  • 23/03/2023
À propos de l'élargissement de la majorité évoqué par Emmanuel Macron lors de son interview, Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale et député d’Eure-et-Loir répond : "Je déconseille au président de continuer ce petit jeu du débauchage. (...) Un contrat de gouvernement, très clairement, c'est non pour LR".

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Transcription
00:00 – Et notre invité politique ce matin c'est Olivier Marlex, bonjour.
00:03 – Bonjour.
00:03 – Merci beaucoup d'être avec nous, député de Réloir,
00:05 président du groupe Les Républicains à l'Assemblée Nationale.
00:07 On est ensemble pendant 20 minutes pour une interview en partenariat
00:09 avec la presse régionale, représentée par Julien Lécuyer de La Voix du Nord.
00:13 Bonjour Julien.
00:13 – Bonjour Auriane, bonjour M. Marlex.
00:15 – Bonjour.
00:15 – Et on va évidemment commencer en parlant de l'intervention d'Emmanuel Macron hier à 13h.
00:19 Qu'avez-vous pensé Olivier Marlex de cette intervention
00:22 et des propos du chef de l'État ?
00:24 – Je trouvais, comment dire, un peu à côté de la plaque.
00:27 C'est assez étonnant, le principal message qu'on en retient c'est,
00:30 je continue, un président qui semble ne pas totalement mesurer quand même l'état de colère,
00:37 même s'il a employé le mot, ce qui était un progrès quand même
00:39 par rapport à son message sur la foule la veille.
00:43 Mais voilà, un président qui ne change rien,
00:46 donc c'est quand même un peu inquiétant sur la suite.
00:49 – Qu'auriez-vous aimé qu'il dise hier ?
00:51 – Je crois qu'il y avait un vrai sujet pour lui quand même,
00:53 qui était de tenter au moins de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux.
00:57 Cette réforme, elle paye ce manque de dialogue depuis 6 ans,
01:03 pas simplement dans les deux mois d'impréparation,
01:05 mais depuis 6 ans, un vrai mépris des partenaires sociaux.
01:09 Et il a fait tout le contraire, les propos qu'il a eus sur des syndicats réformistes
01:13 comme la CFDT, je pense que c'était vraiment déplacé.
01:17 – C'est le retour de l'hyper-président selon vous ?
01:20 – Rien n'a changé, c'est un peu le problème,
01:23 je pense que pour sortir de cette crise,
01:27 il faudrait que le président change durablement et n'en prend pas le chemin.
01:31 – Mais est-ce qu'il a eu la dendure contre les grands groupes,
01:35 il a parlé de cynisme de certains,
01:38 cette idée de contribution exceptionnelle
01:41 pour permettre aux salariés de ces grandes entreprises
01:44 d'avoir une meilleure rémunération, c'est un signe vers la gauche,
01:48 c'est un signe qui vous interpelle ?
01:49 – Oui, c'est la preuve là encore qu'on a un président de la République
01:52 qui manque un peu de conviction essentielle,
01:54 ils ont combattu l'idée de taxation sur les super-profits
01:58 à un moment où elle était dans le débat,
02:00 au lieu de dire rapidement "oui, il y a un problème
02:02 sur le partage de la valeur dans notre pays"
02:05 et puis pour finalement le ramener par un détour
02:08 avec un mécanisme qui en réalité aurait une portée extrêmement limitée
02:14 puisqu'il s'agit d'encadrer les pratiques
02:18 qui sont effectivement un peu problématiques de rachat d'actions,
02:21 mais ça ne vise que ça, ça ne vise que les entreprises
02:23 qui utilisent leurs super-profits pour racheter de l'action,
02:27 ce qui est un phénomène assez étrange quand même,
02:29 puisque ça ressemble à la destruction de valeur dans l'entreprise,
02:32 ça hérite beaucoup, c'est un sujet dont parle beaucoup
02:34 le président de la CGC, CFE, François Abril,
02:38 mais bon, donc en réalité ça ne changera pas grand-chose,
02:42 il est à côté de la plaque, il y a un vrai sujet dans notre pays
02:45 sur les salaires, ce n'est pas le problème,
02:49 ce n'est pas que les entreprises fassent des dividendes…
02:51 – Alors il en a parlé aussi, il a parlé quand même de négociations
02:55 à relancer dans les branches…
02:57 – On a l'impression que le président est en permanence
03:00 un peu dans l'air du temps, essayé de capter des mots,
03:02 mais que derrière il n'y a pas de vraies convictions…
03:05 – Il n'y a pas de colonne vertébrale pour lui.
03:07 – Regardez, c'est le drame de l'incompréhension
03:11 par les Français de cette réforme,
03:13 souvenez-vous de ce qu'il en disait lui-même il y a 3 ans,
03:16 reculez, là je le retraite, 64 ans, il disait ça en riant,
03:19 que c'était impossible, etc.
03:20 Comment voulez-vous que les Français admettent aujourd'hui
03:23 cette réforme alors que lui-même l'a conspuée il y a 3 ans ?
03:29 – Il regrette, il a dit qu'il avait arrêté de se paraître ici
03:31 à convaincre les Français de la nécessité de cette réforme,
03:34 mais en même temps il assume, il dit "ça ne me fait pas plaisir
03:36 mais je souhaite qu'elle entre en vigueur avant la fin de l'année,
03:39 j'assume mon impôt de carité".
03:40 – Là-dessus il a eu raison ?
03:43 – Je pense qu'il n'a rien réglé, pour accompagner le changement
03:45 il faut avoir des convictions solides,
03:47 il faut être capable d'expliquer aux gens pourquoi on fait.
03:50 Lui n'a pas de conviction sur la réforme des retraites,
03:53 il a présenté il y a 4 ans une réforme qui était toute autre,
03:55 qui cassait la sécurité sociale,
03:57 et d'ailleurs qu'on a à l'époque vigoureusement combattu,
04:00 considérant que c'était plutôt une réforme sur les paramétriques
04:03 qu'il fallait faire.
04:04 Bon, mais c'est pas totalement la sienne, on le voit bien,
04:07 il n'est pas très à l'aise avec, et donc il est incapable de convaincre.
04:11 La politique ça suppose, je pense, de l'engagement,
04:15 et d'abord de la sincérité, on n'a pas les deux,
04:18 et l'envie de se faire comprendre et de parler français.
04:21 – Est-ce qu'il a eu raison de renouveler sa confiance envers Elisabeth Borne ?
04:27 – Ecoutez, c'est vraiment sa responsabilité,
04:30 c'est son choix dans le drap public.
04:33 – Mais pour vous elle est fragilisée aujourd'hui ?
04:35 – Après ce qui paraît, 49.3 ce n'est pas une surprise, soyons très clairs,
04:40 on savait depuis le début qu'il y avait une très forte probabilité
04:44 que le texte soit adopté par 49.3,
04:46 puisqu'il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée Nationale,
04:49 tout est plus compliqué.
04:51 – Mais c'est pour ça qu'il a dit jusqu'à la dernière minute
04:54 "comptez sur l'appui des Républicains".
04:55 – C'est même pour ça que depuis le début il a choisi un PLFSS,
04:59 Projet de finance francophone, pour utiliser un 49.3.
05:03 – Et le fait que la Première Ministre ait été missionnée
05:07 pour tenter d'élargir la majorité, essayer de trouver à droite et à gauche,
05:11 alors je cite, "des femmes et des hommes de bonne volonté",
05:14 est-ce que vous pensez que c'est encore faisable ?
05:18 – Ecoutez non, c'est la méthode du débauchage,
05:21 je pense qu'elle est totalement éculée, enfin on n'est pas à la hauteur…
05:25 – Qu'est-ce qui lui reste alors ?
05:26 – On n'est pas à la hauteur de…
05:27 – Contrat de gouvernement ce n'est pas possible,
05:28 le débauchage individuel ce n'est pas possible,
05:30 alors qu'est-ce qui lui reste ?
05:31 – Le gouvernement a répondu très clairement que ce choix c'était non pour nous,
05:35 on l'a dit au premier jour de cette législature,
05:39 il lui reste ce qu'il a présenté…
05:40 – Alors hier il a eu un discours un peu différent,
05:42 il a dit s'adresser aux parlementaires qui ont soutenu la réforme,
05:45 c'est-à-dire vous notamment, il a dit, il vous a un peu tendu la main finalement,
05:49 il a dit il n'y aura pas de deux coalitions,
05:51 on a compris les LR ne sont pas un parti qui fait une coalition,
05:54 mais il va voir, il dit mais il y aura des individualités,
05:57 est-ce que vous vous la saisissez cette l'intention ?
05:58 – Si c'est encore le petit jeu des débauchages,
06:02 je pense que ça n'a aucun intérêt,
06:04 que ça n'est évidemment pas à la hauteur du problème,
06:06 le président de la République a fracturé le pays,
06:10 il a eu comme jeu politique depuis 6 ans maintenant
06:14 de pousser la gauche dans les bras de l'extrême gauche,
06:17 de pousser les électeurs de droite dans les bras de Marine Le Pen
06:21 pour en fait se retrouver un peu à la tête d'un bloc central,
06:25 le résultat c'est effectivement cette fracturation terrible dans le pays,
06:28 le fait qu'aujourd'hui on se demande quelle peut être l'alternative,
06:32 donc nous nous considérons que ce jeu de fracturation
06:34 il est mortifère pour notre pays
06:37 et que demain il doit rester une alternative possible
06:39 qui ne soit pas le Rassemblement National ou qui ne soit pas l'extrême gauche.
06:43 – Mais vous ne souhaitez pas, mais juste clairement,
06:45 vous ne souhaitez pas que des Républicains rentrent au gouvernement ?
06:47 – Évidemment que non, et on ne finira pas ce compromet,
06:50 et je déconseille au président de la République
06:52 de continuer ce petit jeu de débauchage,
06:54 il n'y a plus grand monde à débaucher d'ailleurs.
06:59 – Mais qu'êtes-vous prêt à faire pour justement essayer d'avancer ?
07:04 Parce que je le rappelle quand même,
07:05 les législatives ont accouché d'un nouveau parlementarisme,
07:08 finalement les Français vous ont demandé, à vous les députés, les élus, de vous accorder.
07:13 – C'est exactement ce qui se passe aujourd'hui,
07:15 c'est-à-dire que depuis 6 mois l'Assemblée Nationale,
07:18 elle prend, et les députés au sein de cette Assemblée
07:21 prennent leurs responsabilités, le gouvernement propose des textes,
07:27 des textes plus ou moins parfois sur lesquels on arrive à construire des majorités très larges.
07:31 On a voté cette semaine un projet de loi de relance du nucléaire,
07:34 il a été voté à plus de 400 voix, une très large majorité,
07:37 il n'y a que les écologistes à l'extrême gauche qui,
07:39 conformément à leur conviction, ont voté contre ce texte,
07:42 mais il a été adopté très largement.
07:45 Il y a des sujets où évidemment c'est plus compliqué,
07:48 mais sur ce texte de la réforme de la retraite, il y aurait peut-être eu une majorité,
07:52 ils n'ont pas voulu prendre le risque,
07:54 l'extrême gauche elle-même a empêché qu'on vote d'ailleurs,
07:56 je vous rappelle sur l'article 7.
07:57 – Non mais il y en aurait une, vous connaissez votre groupe Olivier Marlex,
07:59 il y aurait vraiment eu une majorité sur ce texte ?
08:02 – Chez nous il y avait une majorité de députés qui étaient prêts à voter,
08:05 il y avait une bonne trentaine de députés qui étaient prêts à voter.
08:11 Effectivement, au sein de la majorité elle-même, il n'y avait pas le plein,
08:14 mais en tout cas ça montre que cette Assemblée nationale,
08:18 je pense qu'elle peut fonctionner et elle oblige effectivement le gouvernement,
08:22 qui est désormais un peu sous une vraie tutelle de l'Assemblée nationale,
08:26 à ne pas faire n'importe quoi.
08:27 – Et est-ce qu'il a raison Emmanuel Macron quand il parle d'une nouvelle méthode,
08:31 d'un nouveau calendrier législatif,
08:33 de rationaliser finalement le travail parlementaire en découpant les textes,
08:36 en trouvant des textes plus courts, voire passer par la voie réglementaire ?
08:39 Ça vous interpelle ?
08:41 – Arrêtons de légiférer sur tout et n'importe quoi,
08:43 je pense qu'effectivement tout le monde en est d'accord,
08:45 on fait trop de lois, trop de lois qui ne servent à rien dans ce pays,
08:49 donc si on peut déjà arrêter,
08:50 si on peut arrêter d'utiliser la loi comme un outil de communication politique,
08:55 le problème du texte de M. Darmanin par exemple c'était d'abord ça,
08:58 c'est que c'est un texte qui ne réglait sans doute rien,
09:00 avec leur idée de titre de séjour nouveau qui était…
09:04 – Sur les métiers en tension.
09:05 – Sur les métiers en tension, en réalité en l'état du droit,
09:08 on pourrait dans les secteurs de crise,
09:12 dans les secteurs où on peine à recruter,
09:14 un préfet a totalement la possibilité de délivrer un titre de séjour,
09:18 on le fait par exemple dans les secteurs de la santé,
09:23 les préfets savent régler les choses, les situations de cas par cas,
09:25 donc il n'y a absolument pas besoin de cette loi
09:28 pour un pilotage soit plus fin, soit beaucoup plus ferme de l'immigration,
09:33 sur l'exécution des OQTF, on sait que oui,
09:36 il y a le rapport de François Noël Buffet
09:37 qui propose d'améliorer la procédure, le contentieux etc.
09:40 Mais on sait que le problème c'est quoi ?
09:42 C'est juste un problème diplomatique,
09:44 c'est que la France n'est pas foutue,
09:46 malgré les milliards d'aides au développement
09:48 qu'on donne à des pays d'Afrique,
09:49 n'est pas foutue en contrepartie d'exiger la réadmission,
09:54 les laisser passer aux consulats pour la réadmission des étrangers expulsés.
09:57 – Mais alors qu'est-ce que vous dites ?
09:58 – Tout ça, ça ne relève même pas du Parlement,
09:59 c'est juste au gouvernement, à l'exécutif de faire son boulot.
10:03 – Qu'est-ce que vous répondez au Président
10:05 quand il parle de saucissonner la loi asile-immigration,
10:09 avoir une partie projet de loi plus consensuel,
10:11 et peut-être des propositions de loi du parti parlementaire ?
10:14 – Ça ne peut pas exister, du consensuel en matière d'immigration,
10:16 j'ai déjà du mal à y croire,
10:19 en même temps en matière migratoire ça n'existe pas.
10:21 C'est plus d'immigration ou c'est moins d'immigration,
10:23 et là-dessus effectivement c'est un peu le problème de ce texte.
10:25 C'est-à-dire que l'aile gauche de la majorité à l'Assemblée nationale,
10:29 je rappelle qu'un grand nombre des députés de la majorité
10:31 viennent aujourd'hui du Parti Socialiste, ce sont des anciens socialistes,
10:35 ne voulaient pas voter un texte de durcissement des règles,
10:39 alors que M. Darmanin prétendait faire le contraire.
10:42 Donc évidemment, il y a un moment l'illusion s'évanouit.
10:45 Donc que le gouvernement utilise déjà les outils,
10:47 une fois encore l'expulsion d'un certain nombre de personnes,
10:50 ça relève juste de la volonté du gouvernement.
10:53 – Est-ce que vous voterez, parce que là on va vers un texte
10:55 qui va être scindé, une partie du SOPT, une partie Gérald Darmanin,
10:58 est-ce que vous voterez à droite la partie Gérald Darmanin ?
11:01 C'est-à-dire celle qui durcit l'immigration.
11:02 – Je ne sais absolument rien, je pense que Gérald Darmanin ne sait rien.
11:04 Ce texte c'est l'arlésienne, ça fait 6 mois qu'il est reporté,
11:09 là il a fait pchit, il a disparu.
11:11 – Mais vous demandez son retrait ?
11:13 – Gérald Darmanin il est sur une politique.
11:15 – Il n'a aucune question sur ce sujet-là.
11:17 – Mais en fait vous demandez quoi, carrément son retrait ?
11:20 Si c'est l'arlésienne, si visiblement il ne sert à rien,
11:22 il ne peut pas passer par règlement.
11:23 – Là il est retiré de l'ordre du jour.
11:24 – Sur la question de l'immigration, une fois encore,
11:26 est-ce qu'on fait un texte de fermeté,
11:29 est-ce qu'on fait un texte pour qu'il y ait moins d'immigration en France,
11:31 ou est-ce qu'on fait un texte pour faciliter les flux ?
11:33 On ne peut pas faire les deux en même temps.
11:35 – Ça on a compris, mais vous nous dites qu'on n'a pas forcément besoin du droit.
11:37 – Et avec les mêmes outils.
11:38 – Est-ce que vous dites qu'il n'y a pas besoin de texte ?
11:41 – Voilà, c'est ça en fait.
11:43 – Il y a besoin de la texte, mais pas d'un petit texte.
11:46 Pas d'un petit texte, donc je pense, on va remettre nous sur la table,
11:49 très rapidement, avec Eric Ciotti, une proposition de loi
11:53 sur les questions migratoires.
11:56 – Sur quel point ?
11:56 – On en a fait plusieurs, on a toutes les solutions, on va redéposer un texte.
12:02 – À quelle échéance, là ?
12:03 – Non, on va leur mettre très rapidement des choses sur la table.
12:06 – Juste pour revenir à cette nouvelle méthode législative que veut Emmanuel Macron,
12:10 est-ce que vous craignez une volonté de contourner le Parlement ?
12:14 – Contourner le Parlement, je ne pense pas, c'est une fois encore,
12:18 il y a deux pouvoirs, il y a un exécutif et un échétif,
12:22 que l'exécutif fasse déjà son boulot,
12:25 arrête ce cinéma législatif qui parfois est totalement inutile,
12:29 il y a des grands moments dans la vie démocratique
12:31 sur lesquels il est obligé de venir devant le Parlement,
12:33 ce sera le cas sur la loi de programmation militaire,
12:35 ce sera le cas sur, évidemment, le budget,
12:38 mais une fois encore, il y a beaucoup de politiques
12:39 sur lesquelles il n'y a pas besoin de venir devant le Parlement,
12:43 qui utilisent déjà leurs outils,
12:45 et puis je pense qu'il faut vraiment que le Président,
12:47 s'il y a une chose à faire, c'est vraiment qu'il comprenne,
12:52 qu'il admette et qu'il accepte de changer de stratégie
12:56 par rapport à cette fracturation du pays qu'il a créée.
12:59 – Changer de stratégie, ça veut dire quoi, M. Narlex ?
13:02 – Il l'a eu depuis 6 ans, il n'a eu de cesse de radicaliser,
13:07 de provoquer les Français, d'une fois encore,
13:10 cette stratégie qui consiste à pousser les gens vers les extrêmes.
13:14 Aujourd'hui, cette situation-là, elle n'est plus tenable dans notre pays,
13:18 et donc je pense vraiment qu'il faut que le Président,
13:20 dans les jours qui viennent, c'est tout l'enjeu qui commence à apaiser.
13:23 Donc ça veut dire arrêter avec ce jeu extrêmement pervers.
13:28 Quand il proposait, il y a quelques semaines,
13:30 le sujet est toujours d'actualité, d'aller accueillir,
13:33 d'aller installer des centres d'accueil,
13:36 de demandeurs d'asile dans le monde rural,
13:39 c'est quoi d'autre sinon une provocation ?
13:42 Donc il faut arrêter ce genre de provocation,
13:44 arrêter de radicaliser les Français, de semer cette colère,
13:49 voilà.
13:50 – Et vous craignez ce qui va se passer dans les manifestations,
13:52 aujourd'hui et les prochains jours ?
13:54 Vous pensez que les propos d'hier vont radicaliser les manifestations ?
13:58 – En clair, on voit aujourd'hui qu'il y a deux phénomènes,
14:00 vous avez à la fois une extrême gauche, très radicale, avec des casseurs,
14:06 des gens, on ne sait pas par qui ils sont contrôlés,
14:09 et puis vous avez un mouvement social traditionnel,
14:13 avec des gens tout à fait normaux qui manifestent
14:16 de manière beaucoup plus pacifique.
14:19 Le président de la République aurait dû s'adresser au second,
14:22 malheureusement, une fois encore, il ne l'a pas fait,
14:25 c'est le moins qu'on puisse dire.
14:26 – Mais vous redoutez du coup que les syndicats soient débordés
14:29 par ces franges plus radicales ?
14:31 – Du coup, oui, il y a ce risque que le mouvement continue,
14:34 et qu'il soit pollué par les casseurs.
14:39 – Et là, quelle peut-être la réponse de l'État ?
14:42 On a entendu le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti,
14:45 appeler à la fermeté les procureurs,
14:48 est-ce que c'est ça la réponse, une fermeté supplémentaire ?
14:52 – La plus grande fermeté, évidemment, face aux casseurs,
14:55 face à la provocation, et puis je reste vigilant
15:00 sur les doctrines de maintien de l'ordre.
15:05 Moi, j'avais été assez choqué pendant la crise des Gilets jaunes,
15:08 sur la façon dont les choix qui étaient faits
15:10 par le préfet de police de l'époque sur le maintien de l'ordre…
15:13 – De l'Allemand ?
15:14 – Oui, de l'Allemand, où on a le sentiment que la stratégie choisie
15:21 favorisait le contact entre les manifestants,
15:25 parfois des manifestants violents, et les forces de l'ordre.
15:29 Évidemment, il faut l'éviter à tout prix,
15:31 donc ça veut dire éviter les provocations de la part des casseurs,
15:35 des gens les plus violents,
15:36 mais ça veut dire ne pas exposer les forces de l'ordre.
15:40 – Vous avez l'impression que la stratégie de Laurent Nunes n'est pas la bonne ?
15:43 – Je suis très attentif, non, je ne connais pas son parcours professionnel,
15:48 Laurent Nunes, je pense que c'est un professionnel beaucoup plus sérieux,
15:54 mais il y a de vrais sujets dans sa stratégie de maintien de l'ordre.
15:58 – Vous auriez parlé de défaction et défactieux,
16:00 comme l'a fait hier le chef de l'État ?
16:02 – Non, je n'aime pas les mots comme pour le président de la République,
16:08 une fois encore, il y a des gens qui aujourd'hui polluent le débat politique,
16:16 ont empêché, quand j'entends M. Mélenchon dénoncer au recours au 49.3,
16:20 une fois encore, celui qui a aussi sa part de responsabilité,
16:22 qui a empêché le Parlement de débattre sur la loi,
16:26 elle aurait pu être votée,
16:27 mais il y a eu un choix volontaire de la part de l'extrême-gauche,
16:31 que surtout de ne pas prendre le risque,
16:32 de faire en sorte qu'il n'y ait pas de saut démocratique sur ce texte en réalité.
16:36 Donc il y a eu un vrai sabotage organisé par l'extrême-gauche à l'Assemblée nationale,
16:40 ils ont essayé de faire la même chose au Sénat d'ailleurs.
16:43 Donc voilà, l'extrême-gauche a sa part de responsabilité aussi
16:50 dans le climat délétère que nous vivons.
16:52 – On va revenir à votre parti,
16:53 vous nous disiez tout à l'heure ne pas souhaiter de débauchage individuel
16:56 et ne pas souhaiter que des républicains entrent au gouvernement,
16:58 mais il y en a d'autres dont votre parti n'est pas des membres,
17:01 Rachida Dati notamment, il y a aussi Jean-François Copé
17:03 qui eux prônent un accord de coalition avec Emmanuel Macron,
17:06 qu'en pensez-vous ?
17:07 – Avec Eric Ciotti et avec l'immense majorité d'ailleurs de mon groupe
17:12 à l'Assemblée nationale, on a répondu à cette question depuis le début,
17:17 ça dit trop de choses, nous séparons d'Emmanuel Macron,
17:22 on a parlé de l'immigration, depuis 6 ans sa politique en matière migratoire
17:25 est un fiasco absolu, il n'y a aucune volonté,
17:27 on est aux antipodes de ce que nous pensons en matière de justice,
17:31 de réponse pénale, la politique d'Emmanuel Macron est aux antipodes
17:34 de ce que nous attendons, aujourd'hui les problèmes d'insécurité
17:37 ne sont pas réglés, pourquoi ?
17:38 Parce qu'on n'a pas les réponses pénales,
17:40 M. Macron et M. Dupond-Moretti ont gardé toutes les lois de Mme Taubira,
17:44 regardez la question des peines planchers,
17:45 ils ont refusé pendant des années et jusqu'à quelques semaines encore
17:48 de remettre des peines planchers pour les récidivistes,
17:51 donc on a trop de choses, trop de choses nous séparent,
17:56 mais après nous assumons nos responsabilités,
17:58 quand des textes arrivent et qu'ils rejoignent
18:00 ce que sont nos convictions, d'ailleurs on n'est pas les seuls,
18:02 le Rassemblement National a voté le texte sur le nucléaire par exemple,
18:05 le Rassemblement National a voté l'orientation
18:08 sur les moyens du ministère de l'Intérieur,
18:10 donc voilà nous avons une attitude au cas par cas.
18:12 – Est-ce que vous assumez aussi votre responsabilité
18:13 sur la réforme des retraites ?
18:14 Je veux vous rappeler une phrase d'Éric Ciotti, il a dit
18:17 "l'échec du gouvernement est en premier lieu celui du chef de l'État
18:20 qui n'a pas su convaincre les Français de la nécessité d'une telle réforme",
18:24 mais n'est-ce pas aussi le vôtre, vous qui n'avez pas su convaincre,
18:27 je dis vous, Olivier Marleix et Éric Ciotti,
18:30 pas su convaincre vos propres troupes de la nécessité de la réforme
18:34 et qui a mené aussi au 49-3 ?
18:37 – Il y avait dans mon groupe effectivement une vingtaine de députés,
18:39 ceux qui ont voté la motion de censure,
18:42 qui ne souhaitaient pas voter cette réforme, pour de raisons diverses.
18:48 Je crois qu'il y a une conviction qu'on partage quand même tous,
18:51 et c'est le plus important de commencer par là,
18:54 on est convaincus que ce pays ne se redressera pas
18:57 si demain on ne travaille pas tous un peu plus.
19:01 Le drame de la France aujourd'hui,
19:03 je pense que ce qui explique toute la situation dans laquelle nous sommes,
19:06 c'est l'appauvrissement de notre pays.
19:07 On n'est plus qu'au 25ème rang en termes de PIB par habitant.
19:11 C'est un effondrement du pays, c'est un appauvrissement du pays,
19:16 c'est un appauvrissement des Français.
19:17 Si on produit moins de richesses ensemble, on a moins à répartir.
19:19 Notre système de solidarité aujourd'hui, il ne repose plus que sur la dette.
19:23 Notre niveau de vie sociale, en réalité, il est à crise.
19:28 Et donc, il faut d'une manière ou d'une autre travailler plus.
19:31 On ne peut pas être le pays au monde qui travaille le moins dans l'année
19:34 et le moins dans la vie.
19:36 – Là, vous êtes tout à fait en accord avec le président de la République.
19:39 Le problème, c'est qu'au sein de votre parti, M.Marlex,
19:41 c'est complètement, on ne sait plus quelle est la ligne qui est délue.
19:44 – La ligne c'est celle-là, c'est pour ça que je commence par ça.
19:46 La ligne c'est celle-là.
19:47 Alors effectivement, certains après…
19:49 – La ligne c'est celle-ci, mais clairement, il y a quand même des distinctions.
19:53 Je reproche au président de la République d'avoir un texte amené trop brutalement.
19:56 On ne peut pas leur donner tort.
19:58 Ce texte sur les retraites, il est annoncé, il est annoncé quoi ?
20:01 Début décembre et il est posé sur la table début janvier.
20:05 – Non mais est-ce que ça va avoir des conséquences sur votre groupe ?
20:08 Est-ce que vous allez gérer le groupe LR de la même façon
20:10 quand vous avez 19 députés qui ne suivent pas votre ligne ?
20:12 – Non, ça n'aura pas de conséquences sur notre unité
20:16 parce qu'au fond, on partage cette idée, cette responsabilité
20:20 qu'on ne peut pas raconter d'histoire aux Français
20:22 et qu'il faudra travailler…
20:23 – Le partage c'est un mot important Olivier Merleix
20:25 parce qu'en effet, on ne sait plus ce que vous partagez au sein des Républicains.
20:30 La séance du Conseil stratégique a montré quand même
20:32 les fractures qui existent au sein du parti hier.
20:37 Des gens comme Aurélien Pradié qui était la tête de pont
20:39 de l'opposition à la réforme des retraites
20:43 semblent complètement en roue libre
20:45 et pas du tout en capacité de jouer collectif.
20:48 Est-ce que c'est votre sentiment ?
20:49 C'est que finalement ces gens-là comme Aurélien Pradié,
20:51 comme d'autres, n'ont plus rien à faire dans le parti ?
20:54 – Non, vous avez des gens qui ont eu, une fois encore,
20:56 qui ont eu des motivations très différentes.
20:58 Vous avez des députés qui n'ont pas voulu voter,
21:00 je connais deux qui sont très attachés à la question de la famille
21:03 et qui vraiment ne pouvaient pas voter en leur âme et conscience
21:05 qui considéraient qu'il n'y avait pas de réponse sur la politique,
21:08 sur l'enjeu essentiel qui est finalement la question démographique.
21:12 Donc en fait, il y a des motivations extrêmement différentes
21:15 et au final, on ne peut pas reprocher aux députés d'opposition
21:21 de ne pas avoir voulu cette réforme qui a été rejetée,
21:24 y compris par des députés de la majorité tellement elle était malade…
21:27 – Mais vous ne répondez pas sur la question d'Aurélien Pradié
21:30 qui visiblement n'a pas vocation à suivre
21:34 la moindre directive de la direction du parti.
21:36 – Il y a un moment où lui il faudra poser la question,
21:39 de savoir effectivement ce qu'il partage avec les autres.
21:43 – Est-ce que d'autres personnalités dont certains disent,
21:46 au sein de votre propre camp, qu'ils jouent une sorte de billard à 12 bandes,
21:49 je pense à Laurent Wauquiez ou Xavier Bertrand,
21:52 est-ce que concrètement ces gens-là, ils ont aussi,
21:55 vous leur demandez de reprendre pied dans le parti,
21:58 de redéfinir ensemble une stratégie ?
22:01 – Non mais je ne crois pas qu'il y ait de billard à 12 bandes,
22:03 encore il ne faut pas donner d'interprétation politicienne
22:08 au fait que nos députés ne voulaient pas soutenir cette réforme.
22:11 Je prends le groupe dont on a beaucoup parlé à l'Assemblée,
22:14 qui est le groupe Lyott, le groupe de Charles Amédée de Courson,
22:17 quand même invraisemblable, extravagant,
22:19 que ce groupe qui est un groupe de députés plutôt modérés
22:22 se soit radicalisé comme ça contre la réforme de retraite.
22:25 Ça montre qu'il y a eu un défaut de fabrication dans la réforme des retraites,
22:30 un défaut de méthode qui est essentiellement le manque de dialogue social,
22:34 le manque de souplesse dans la fabrication de ce texte,
22:38 dans la réflexion, et que certains n'y ont pas retrouvé leur petit.
22:42 Donc on n'est pour rien si il y a une radicalisation du groupe Lyott,
22:45 on n'est pour rien si au sein du groupe Horizon,
22:47 le groupe de M. Edouard Philippe, le vaillant Edouard Philippe…
22:50 – Oui mais au sein de votre parti puisque Olivier Marlet sur votre parti…
22:53 – On a retrouvé dans la majorité ce refus, ce rejet de la méthode,
22:58 il a existé aussi dans mon groupe et franchement je le comprends.
23:02 – Un dernier mot sur Laurent Wauquiez, est-ce que vous regrettez son silence ?
23:06 – Non mais Laurent a fait le choix de s'extraire du quotidien,
23:12 de la vie politique, de ne pas être commentateur…
23:13 – Mais on peut dans un tel moment s'extraire du quotidien quand en fait…
23:16 – Il n'était pas là, parce que le conseil stratégique il n'était pas là…
23:19 – Parce qu'on s'en rend bien compte, notre vie politique,
23:22 on a l'impression que c'est une série de punchlines,
23:24 on ne transformera pas ce pays positivement,
23:28 on ne se rassemblera pas avec une vie politique
23:30 qui n'est qu'une succession de punchlines sans conviction profonde
23:34 et je pense que pour reconstruire ce projet,
23:37 il n'est pas inutile de prendre un tout petit peu de recul.
23:39 – Merci Olivier Marlex, merci beaucoup d'avoir été notre invité,
23:42 merci Julien, merci Clubs d'État.

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