ÉDITO - Emmanuel Macron déclenche la colère des syndicats après son intervention

  • l’année dernière
Le président de la République s'est exprimé mercredi lors d'une intervention télévisée sur le sujet de la réforme des retraites. Les explications d'Emmanuel Macron n'ont pas convaincu les syndicats. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT a affirmé que c'était "du foutage de gueule". 
Transcript
00:00 le président de la République n'a pas réussi à convaincre les Français.
00:03 Mais il n'a pas réussi non plus à convaincre les syndicats qui haussent le ton.
00:07 - Ah oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:08 "Foutage de gueule", a dit Philippe Martinez de la CGT.
00:12 "Déni et mensonge" pour Laurent Berger de la CFDT.
00:15 Quant à Frédéric Souillon de France Ouvrière,
00:16 il avait exhumé un dessin des Bidochons, regardez,
00:18 pour résumer son état d'esprit avant l'intervention télévisée.
00:20 Vous allez le voir.
00:22 Raymond, ça commence. Salut les cons.
00:24 Voilà, bon, il faut dire qu'à partir du moment
00:26 où le président de la République ne retire pas sa réforme
00:27 comme le lui réclame l'intersyndicale,
00:30 tout ce monde là ne risquait pas de se réconcilier.
00:31 Mais si son intervention est pour but de rasseoir tout le monde autour de la table,
00:34 pour l'instant c'est raté, et raté notamment
00:36 parce que le président hier a soufflé le chaud et le froid.
00:38 - Il y a eu des mains tendues ?
00:39 - Oui, en les invitant par exemple, les syndicats a parlé de bas salaire,
00:42 d'usure professionnelle, de fin de carrière,
00:44 ou cette fameuse taxe sur les entreprises qui font des bénéfices
00:46 et qui rachètent leurs propres actions.
00:48 Des gestes aussi en changeant de vocabulaire,
00:49 alors qu'il ne cessait d'opposer la légitimité démocratique de sa réforme
00:53 en expliquant qu'il avait promis dans sa campagne et qu'il avait été élu pour ça.
00:57 Et puis après avoir refusé de recevoir les syndicats,
00:58 hier il a plusieurs fois reconnu la légitimité des syndicats,
01:01 mais aussi des manifestations organisées,
01:02 et même de la colère qu'il s'y exprime.
01:04 Mais il a aussi expliqué que ses opposants ne lui avaient rien proposé
01:07 et il n'a pas résisté à envoyer ce petit tacle à Laurent Berger, regardez.
01:12 - Je note que le secrétaire général de la CFDT, pour qui j'ai estime et respect,
01:16 était allé devant son congrès en proposant d'augmenter les durées.
01:19 Il n'a pas été suivi par son propre...
01:21 Mais il avait cette volonté de faire travailler davantage.
01:24 Il nous aurait proposé un compromis,
01:25 d'ailleurs le gouvernement a changé les choses,
01:26 on n'est plus à 65 ans en 2030,
01:28 mais 64 ans et une accélération de l'augmentation de la durée de cotisation.
01:32 Mais il n'y a pas eu de proposition de compromis.
01:34 - Voilà, Laurent Berger qui lui répondra tout à l'heure,
01:36 puisqu'il sera l'invité d'Apolline de Malherbe à 8h30.
01:38 Le président a pourtant besoin des syndicats.
01:40 - Oui, mais c'est plus fort que lui, c'est quasiment culturel.
01:43 Emmanuel Macron n'a jamais eu une grande considération
01:44 pour les corps intermédiaires en général,
01:46 et pour les syndicats en particulier,
01:48 qu'il considérait comme des vestiges de l'ancien monde.
01:50 Il n'a jamais su nouer de relations de confiance avec eux,
01:53 comme Nicolas Sarkozy l'avait fait au début de son quinquennat avec Bernard Thibault,
01:56 ou comme François Hollande l'avait fait avec Laurent Berger.
01:59 Pire, le voilà qui s'en prend désormais au patron de la CFDT,
02:01 alors que Laurent Berger avait pris ses responsabilités
02:03 en soutenant la réforme des retraites avortées d'Edouard Philippe.
02:07 C'est quand même gonflé,
02:08 mais ça résume bien l'état d'esprit de l'exécutif.
02:10 Les syndicats sont tenus pour quantité négligeable quand tout va bien,
02:13 mais quand ça va mal, on va les rechercher.
02:15 Pour l'instant, la situation est bloquée,
02:17 mais pour sortir de l'impasse, il va bien falloir que tout le monde là
02:20 se réassoie autour d'une table,
02:21 et pour le président de la République, il va falloir passer de la parole aux gestes.

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