Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat du 21 mars, le président du groupe écologiste du Sénat, Élisabeth Borne a une nouvelle fois défendu la réforme des retraites devant la gauche du Sénat
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00:00 Après des semaines où l'on a pu voir beaucoup de postures, il est temps de rappeler quelques
00:07 vérités. Oui, cette réforme est nécessaire pour assurer l'avenir de nos retraites. Sans
00:15 elle, les déficits se seraient accumulés et nous aurions été contraints à des hausses
00:21 d'impôts ou des baisses de pensions au détriment des plus modestes et des classes moyennes.
00:26 Oui, cette réforme a fait l'objet de concertations intenses. Avec le ministre du Travail Olivier
00:34 Dussopt, depuis l'automne dernier, nous avons rencontré les organisations syndicales et
00:39 patronales et les groupes parlementaires à de nombreuses reprises. Et le projet a considérablement
00:45 évolué grâce à ces concertations. Et oui, cette réforme est le fruit d'un débat parlementaire
00:53 long et dense, avec plus de 175 heures en séance et un accord trouvé en commission
00:59 mixte paritaire. Et oui, le compromis fonctionne. Nous avons travaillé ensemble, bâti un projet
01:06 qui reprend des propositions que la majorité sénatoriale portait parfois depuis longtemps,
01:12 mais aussi des idées qui n'étaient pas les vôtres, issues de l'Assemblée. Et ce
01:16 projet, vous l'avez adopté par deux fois à une large majorité. Je veux saluer les
01:21 membres de la majorité sénatoriale et ceux qui soutiennent l'action du président de
01:25 la République pour leur engagement au service de notre modèle social. Enfin oui, nous avons
01:31 respecté l'esprit et la lettre de la Constitution et nous sommes arrivés au terme du cheminement
01:37 parlementaire de cette réforme. Et en revanche, non, on ne peut pas brader l'intérêt général
01:42 par démagogie ou par peur de l'impopularité. Et non, les violences ne sont pas excusables
01:48 et je veux rendre hommage à nos policiers et nos gendarmes pour leur engagement au
01:52 service de l'ordre républicain. Monsieur le Président Gontard, comme l'a dit le président
02:01 de la République tout à l'heure, nous entendons les doutes et les colères qui s'expriment
02:05 dans les mouvements sociaux et qui dépassent largement la question des retraites. Je pense
02:11 à cette demande de justice et nous devons veiller à ce que les travailleurs bénéficient
02:15 davantage des profits exceptionnels de certaines entreprises. Je pense aux attentes de nos
02:21 concitoyens dans leur rapport au travail, à notre capacité à prévenir l'usure professionnelle
02:28 et à offrir des perspectives de carrière à chacun. Nous devons continuer sur le chemin
02:32 de la réindustrialisation et du plein emploi car ils permettront d'assurer notre souveraineté
02:38 et l'avenir de notre modèle social. Nous devons veiller à l'ordre républicain avec
02:43 des moyens supplémentaires pour nos forces de l'ordre et notre justice. Nous devons
02:48 permettre à nos compatriotes de vivre mieux en prenant des décisions aux effets sensibles,
02:54 rapides, en travaillant avec nos collectivités sur la santé, sur l'éducation, sur la transition
02:59 écologique. Autour de ce cap, le président de la République m'a chargé d'engager
03:04 un travail avec tous les parlementaires qui veulent agir pour notre pays. Nous en sommes
03:09 capables, nous l'avons montré encore récemment en bâtissant des majorités de projets autour
03:15 de la loi sur les énergies renouvelables ou encore hier à l'Assemblée nationale sur
03:20 le nucléaire. Mais M. le Président Comtard, dans des périodes d'inquiétude, l'immobilisme
03:24 n'est jamais la solution. Je vous remercie.
03:26 Madame la Première Ministre, sortez de votre posture, de votre déni et revenez à la réalité.
03:36 Je vous crois plus lucide que le Président. Même les ressorts autoritaires de nos constitutions
03:41 d'un autre temps sont brisés. Vous ne pouvez pas gouverner en technocrate de palais contre
03:46 le peuple. Nous sommes entrés cette semaine dans un de ces moments récurrents de notre
03:50 histoire où le fleuve de la colère populaire est sorti de son lit. Seul le pouvoir exécutif
03:55 peut entarier la source et rétablir le calme. Retirez votre réforme et remettez tout à
04:00 plat le travail, la retraite, comme l'a lui-même annoncé le Président tout à l'heure, et
04:04 tant que vous y êtes, lancez aussi la refonte de nos institutions anachroniques pour que
04:09 les mots du Président « j'ai le sens de la démocratie » ne soient pas un énième
04:13 mensonge, une énième provocation. Vous n'avez de toute façon plus de majorité pour faire
04:18 autre chose.
04:19 (Applaudissements)