Après un 49.3 jeudi dernier, ce lundi 20 mars était un rendez-vous historique. Après un mois de manifestations qui s’enchaînent, syndicales ou non, de blocages, de grèves, de débunkages des mensonges du gouvernement, nous assistions à la dernière arme parlementaire pour éviter le passage de la réforme. La motion de censure déposée par le groupe Libertés, indépendants, outre-mers et territoires a été rejetée à 9 voix près. Il fallait 287 voix, elle a obtenu 278. NUPES, RN, une partie des républicains ont voté derrière LIOT.
Au programme aujourd’hui, on revient sur la motion de censure sur l’adoption en 49.3 de la réforme des retraites, rejetée à 9 voix près et puis on va revenir aussi sur un week-end de manifestations réprimées et puis, quelle suite ? C’est l’Instant Porcher.
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Au programme aujourd’hui, on revient sur la motion de censure sur l’adoption en 49.3 de la réforme des retraites, rejetée à 9 voix près et puis on va revenir aussi sur un week-end de manifestations réprimées et puis, quelle suite ? C’est l’Instant Porcher.
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00:00 séance est reprise. Voici le résultat du scrutin. Majorité requise pour
00:05 l'adoption de la motion de censure, soit la majorité absolue des membres composant
00:09 cette assemblée 287 pour l'adoption 278. La majorité requise n'étant pas atteinte,
00:16 la motion de censure n'est pas adoptée. Je vais mettre maintenant en voie la
00:20 motion de censure déposée par madame Marine Le Pen et 87 membres de
00:25 l'assemblée. Le scrutin est annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
00:29 Le scrutin va être ouvert pour 30 minutes, il sera clos à 19h20. La séance est juste rendue.
00:34 Bienvenue à vous pour ce nouvel instant Porcher, je suis ravie de vous retrouver. Je vais le dire
00:40 comme d'habitude, l'instant Porcher c'est un petit moment qu'on se prend entre nous avec Thomas
00:44 Porcher chaque semaine pour décrypter l'actualité, car les discours sont politiques et les comprendre
00:48 est une véritable arme démocratique. Aujourd'hui, exceptionnellement, nous sommes en direct,
00:53 actualité brûlante et historique oblige. Ce programme s'inscrit dans notre grande ambition,
00:57 débarquer à la télé et continuer de tenir notre antenne 24/7 sur YouTube et Dailymotion pour vous
01:02 proposer une autre hiérarchie et un autre traitement de l'information. A partir du 7 mars,
01:07 c'est lancé la bataille décisive contre la réforme des retraites. Le Média est là pour vous faire
01:10 vivre cette lutte de manière quotidienne sur son plateau, sur les piquets de grève en manifestation
01:15 aux quatre coins de la France, bref partout où il y aura des points levés et des slogans scandés.
01:19 Depuis le 6 mars, pour tout nouvel abonnement souscrit au Média, le premier mois sera reversé
01:23 à une caisse de grève. Jusqu'au retrait de la réforme, cet argent permettra de compenser la
01:27 perte financière des grévistes qui mettent en péril leur salaire pour l'intérêt général.
01:31 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions, alors abonnez-vous au Média à partir
01:34 de 5 euros par mois et soutenez à la fois les luttes et le milieu des luttes. Vous êtes notre
01:37 seule force pour garantir une information libre et indépendante. Rendez-vous sur soutenez.lemediatv.fr
01:43 Au programme aujourd'hui, on revient sur la motion de censure sur l'adoption en 49.3 de la réforme
01:48 des retraites, rejetée à neuf voix près. Et puis on va revenir aussi sur un week-end de
01:53 manifestations réprimées. Et puis quelle suite ? C'est l'instant Porsche.
01:56 Après un 49.3 jeudi dernier, ce lundi 20 mars, c'était un rendez-vous historique. Après un mois
02:08 de manifestations qui s'enchaînent, syndicales ou non, de blocages, de grèves, de débunkage,
02:12 des mensonges du gouvernement, nous assistions à la dernière arme parlementaire pour éviter
02:16 le passage de la réforme. La motion de censure déposée par le groupe Liberté, Indépendant,
02:20 Outre-mer et Territoire a été rejetée à neuf voix près. Il fallait 287 voix. Elle a obtenu 278.
02:26 Nupes, RN, une partie des Républicains ont voté derrière Lyott. Thomas, tout d'abord,
02:32 la majorité dans l'hémicycle aujourd'hui, Emmanuel Macron, il y a quelques jours,
02:36 continue d'agiter le chiffon du danger pour les finances si cette réforme n'est pas adoptée.
02:41 Le président de la République a justifié jeudi dernier le 49.3 en invoquant des risques financiers
02:46 trop grands en mettant carrément en garde contre un risque de faillite en cas de non-adoption du
02:51 texte. Aurore Berger a même parlé aujourd'hui d'une réforme qui demande du courage. Je te vois
02:55 un peu lever les sourcils. Que répondre à cela ? Alors déjà, c'est parfaitement faux parce que le
03:00 vrai risque aujourd'hui financier, il devrait se concentrer là-dessus, Emmanuel Macron, c'est le
03:04 risque lié à la hausse des taux d'intérêt qui est en train de plomber l'activité avec le fait
03:10 qu'il y a une partie des prêts garantis à cause de défauts de dossiers qui restent d'être pris
03:14 en charge par les banques qui vont affaiblir le système bancaire. Et on l'a bien vu avec ce qui
03:18 s'est passé aux Etats-Unis et ce qui s'est passé en Suisse. Des rumeurs, des prophéties
03:22 autoréalisatrices peuvent fragiliser ce système financier. Donc c'est ça en fait qu'il faut
03:25 regarder en premier lieu. Les marchés financiers ne réagissent que sur le court terme. Or là,
03:29 on nous fait une réforme qui aura des effets très... qui aura des effets dès 2023, mais assez
03:34 faibles en termes d'économie de milliards et qui retrouvera des effets sur le moyen terme,
03:40 on va dire. Et donc ça n'intéresse pas les marchés financiers. Surtout qu'aujourd'hui,
03:43 ce que l'on voit, c'est que le système de retraite est excédentaire. Donc les marchés
03:49 financiers sont plus inquiétés par ce qui se passe aux Etats-Unis, par la hausse des taux
03:51 qui peuvent plomber l'activité, par le désordre que pourraient causer les manifestations et l'arrêt
03:57 de l'économie que par une réforme paramétrique qui ferait économiser sur les premières années
04:02 quelques milliards et à terme 10 milliards. Thomas, évidemment, aujourd'hui, la grosse
04:06 actu, on vient de le voir, c'est le vote des motions de censure. Je l'ai dit, la motion du
04:11 groupe Liberté, Indépendant, Outre-mer et Territoire a été rejetée à 9 voix près. Que penses-tu de
04:17 l'issue de ce vote ? Est-ce que ça n'a pas aidé la légitimité déjà très bancale de la réforme,
04:21 ce vote aussi serré là ? Ce qu'il faut comprendre, c'est que depuis le début, le gouvernement ne
04:26 veut pas qu'il y ait un débat serein sur cette réforme. C'est pour ça qu'il a utilisé l'article
04:30 47.1 de la Constitution pour le faire passer sur une loi de finances, pour donner l'impression
04:35 qu'il y avait une urgence budgétaire, une urgence financière, en utilisant des arguments qui sont
04:40 parfaitement contestables. Parce que ce qu'a dit le gouvernement pour justifier l'utilisation de
04:43 cet article-là, il a dit "oui mais regardez, il y a l'inflation, il y a la hausse des prix de
04:47 l'énergie, donc il y a un problème de finances, donc on passe cette loi de retraite, c'est-à-dire
04:51 une réforme structurelle qui va porter sur des générations entières, sur le long terme,
04:55 en la faisant passer sur une urgence budgétaire. Donc pourquoi on a fait ça ? Pour limiter les
04:59 débats. D'accord ? Donc depuis le début, on ne veut pas débattre de cette réforme des retraites.
05:03 Et d'ailleurs, sur les débats qui ont été extrêmement courts, plus courts que sur une
05:06 réforme structurelle, on a vu comme les arguments de la Macronie sont tombés les uns après les
05:10 autres, les 1200 euros, les carrières longues, l'avantage aux femmes, tout est tombé au point
05:15 qu'on finit à un 49-3, que l'on passe de justesse. Donc la première des choses, moi, que je vois,
05:21 c'est que Macron a utilisé la Constitution comme une boîte à outils pour satisfaire,
05:26 par opportunisme politique. Et je veux dire, la Constitution c'est très bien, mais ce n'est pas
05:30 une boîte à outils qu'on utilise comme ça. C'est un texte général. Et là on l'utilisait à un moment
05:33 le 47-1, à un moment le 49-3. Et il y a des chances, et on espère, et c'est là que vont peut-être
05:38 être les prochains combats, que le Conseil constitutionnel rejette, rejette vraiment cette loi
05:43 qui n'est pas une réforme qui est intégrée dans une loi de finances, c'est-à-dire dans une urgence
05:49 budgétaire. Parce que si on fait ça, donc les textes par exemple, regardez, les articles sur l'indice
05:53 des seniors. En quoi ça a un rapport avec la finance et le budget ? Rien. Donc il n'y a que l'âge,
06:01 en fait. Le reste, tout ce qui était soissé à être un plus va être éliminé. Donc vous voyez,
06:05 à un moment le Conseil constitutionnel doit se dire, si c'est ça la réforme, si ça a pour but,
06:09 comme le dit le gouvernement, de sauver le système de répartition, de mettre un indice,
06:12 dans ce cas-là, ce n'est pas quelque chose, ce n'est pas une réforme structurelle,
06:14 ce n'est pas quelque chose qui a pour but, je veux dire, de modifier les budgets. C'est une réforme
06:22 structurelle. Et dans ce cas-là, le Conseil constitutionnel la rejette. Donc je veux dire,
06:27 Macron, le gouvernement n'a pas été honnête dans cette réforme-là depuis le début et a tout fait
06:31 pour éviter le débat. Et les groupes de l'ANUPS et l'ERN qui d'ailleurs ont annoncé il y a quelques
06:35 minutes déposer justement des recours constitutionnels par rapport à tout ce véhicule
06:39 législatif utilisé qu'on a bien décrypté ici en long et en large. Ce vote commun derrière l'IOT
06:45 est historique malgré le rejet à quelques voix. Or, Berger dans l'hémicycle a argumenté comme
06:50 ceci cet après-midi, une motion de censure de facto devient un programme commun. Qu'en dire,
06:56 le parti présidentiel s'érige encore une fois comme le parti responsable, légitime, raisonnable,
07:01 pragmatique ? Non, parce que c'est idiot de dire ça. Parce qu'aujourd'hui, vous avez 80% des
07:06 Français qui sont opposés à ça. 80% à peu près. Enfin, on est toujours sur deux tiers, un tiers.
07:10 80% des Français qui sont opposés à ça, deux tiers qui sont opposés au 49-3, neuf salariés
07:14 du privé sur dix qui sont opposés à cette réforme des retraites. Tous ces gens n'ont pas voté la
07:18 même chose. Je veux dire, en France, aujourd'hui, on a trois blocs. On le sait très bien, on a un
07:20 bloc centriste, on a un bloc de gauche, gauche radicale plutôt avec Mélenchon et on a un bloc
07:25 extrême droite. Le reste, c'est des petites choses qui se rallient à droite et à gauche. La droite
07:30 et le PS, c'est à peu près ça. Et donc, qu'est-ce que l'on voit ? On voit que malgré tout, malgré
07:35 ces gens qui ont des points de vue politiques différents, et bien vous avez une majorité des
07:38 gens qui sont opposés à cette réforme des retraites. Donc, les différents partis ont eu
07:42 raison de se mettre derrière la motion de censure de Lyot parce que ça représente finalement ce
07:49 que désire le peuple français qui est majoritairement opposé à cette réforme et à l'utilisation du
07:53 49-3. On va revenir justement avec toi. Les sondages, quand même, sont restés assez fixes tout le long,
07:58 malgré tout ce qu'on a vu, malgré toute la pédagogie qu'a voulu faire le gouvernement,
08:04 malgré toutes les manifestations, malgré tout, les gens restent fermement opposés à cette réforme.
08:08 Et les chiffres augmentent même sur le soutien au blocage et la colère qui grandit. Plus le
08:13 gouvernement prend la parole, plus les gens sont en colère. On va revenir d'ailleurs avec toi sur
08:17 cet épisode du 49-3 utilisé jeudi dernier pour la réforme parce qu'on n'en a pas encore parlé
08:21 ensemble. Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? Le gouvernement a eu peur de ne pas avoir assez
08:26 de voix. Quelle a été ta réaction quand tu as vu qu'ils ont osé utiliser le 49-3 ?
08:29 Moi, je pense qu'il y a de la... Bien sûr, Macron veut passer cette réforme. On l'a déjà dit ici.
08:34 Le but, c'est qu'il doit sortir de ce quinquennat en étant le grand président réformateur qui a osé
08:39 faire ce que les autres n'ont pas osé faire. Les autres ont reculé. Lui, il ose tout faire. Et en
08:43 même temps, avec des réformes structurelles sur le marché de l'emploi, sur la... Parce qu'on va
08:47 encore avoir une loi de travail, là. On en a déjà eu trois. Sur l'assurance chômage, etc. Donc,
08:51 c'est le grand réformateur qui va sortir avec des chiffres beaux, une armée de pauvres, et il aura
08:55 fait les réformes que les gens n'ont pas osé faire. Et puis après, il laisse au reste. Et puis peut-être
08:58 il revient après en 2032. Donc c'est ça, le but de Macron. Mais après, il y a aussi du jeu politique.
09:04 C'est-à-dire que là, en fait, Macron, il a commencé par menacer. Il y avait très peu de gens de la
09:09 majorité aujourd'hui. Il y avait beaucoup d'absents. Il a commencé par les menacer. Il a dit ceux qui
09:12 vont voter contre, ils seront exclus. Vous voyez ? Donc son parti, c'est un parti extrêmement
09:16 vaporeux. Et donc, comme je pense en interne, il y avait beaucoup de gens qui ne voulaient pas aller
09:21 au vote parce que dans la circonscription, ils allaient se faire insulter parce qu'ils avaient
09:25 des possibilités de ne pas se faire réélire. Parce qu'une fois que Macron est parti, les gens
09:29 des circonscriptions... Donc ils étaient plutôt contre. Donc Macron, en fait, en faisant passer le
09:33 49-3, il sauve aussi un peu son parti. Il sauve un peu son parti. Je pense que beaucoup de gens de
09:37 la majorité sont hyper contents que ça passe comme ça. Ils ont dit « Ah, c'est pas moi, c'est le
09:40 gouvernement qui a choisi ». Et il n'y a pas le nom de ceux qui ont voté pour la réforme. Donc il est
09:44 très content. Et donc c'est une façon aussi de maintenir l'unité de son parti qui est en train de
09:49 partir dans tous les sens, quoi. Qui ne sait pas où aller et qui ne sait pas sur qui parier. Donc
09:52 c'était une façon aussi de sauver son parti. Donc il passe en forme une réforme, c'est ce qu'il
09:55 voulait. Et il sauve en même temps son parti. Il épargne les gens de voter contre et de les exclure
10:00 parce qu'il aurait peut-être exclu un tiers de la majorité. Ça aurait été énorme. C'est déjà un
10:04 parti vaporeux. Donc là, il maintient. Il évite de créer des frondeurs. Valls a passé le 49-3 contre
10:09 son propre parti, contre ses frondeurs. Lui, il passe le 49-3 pour sauver son parti.
10:13 Cet outil 49-3, il est constitutionnel, il est légal, mais est-ce qu'il est démocratique aujourd'hui ?
10:18 Non mais c'est exactement ce que j'ai dit. C'est-à-dire que, en fait, là, il y a beaucoup de
10:21 gens qui disent "ah c'est la Constitution, donc c'est démocratique". D'accord, mais là, la Constitution
10:25 est utilisée de façon opportune. Donc c'est une boîte à outils qu'on utilise comme ça pour faire
10:30 passer des véhicules et des politiques, pardon, libérales. Donc à un moment, on dit "c'est le 47-1,
10:35 c'est une loi de finances", en la basant en fait sur quelque chose de parfaitement insincère,
10:41 en disant "oui, des données ont changé, donc on doit faire passer une loi de finances".
10:44 Les données, c'est l'inflation et les prix de l'énergie. C'est parfaitement insincère.
10:48 Je veux dire, l'inflation, elle était là depuis le début de l'année. Et en plus, on fait une réforme,
10:52 on fait une réforme qui engage des gens sur du très long terme pour, soi-disant, une urgence.
10:56 Donc tout a été utilisé de manière opportuniste pour faire passer la loi. Et j'espère que les membres
11:03 du Conseil constitutionnel vont percevoir ça et vont retoquer cette loi. Parce que là, Macron,
11:08 c'est très simple de dire "oui, c'est la démocratie". Mais on n'utilise pas ces articles comme ça
11:11 pour faire passer, enfin, de cette manière opportuniste. C'est pas possible. Il y a une cohésion globale du texte
11:18 et il faut faire attention.
11:19 Isabel Born, pendant l'examen de la motion de censure cet après-midi, a dit dans son discours, il y a à peine une heure,
11:25 avoir assisté à de l'anti-parlementarisme sous toutes ses facettes, je la cite, du mépris des institutions,
11:30 de problèmes de démocratie, de sabotage du débat par la gauche avec des insultes, cris, obstructions.
11:35 La Première Ministre fustige des comportements graves qui empêchent la discussion,
11:39 comme si toute parole contraïtoire était insupportable, et qu'il est grave de faire penser que la rue est plus légitime
11:45 que l'hémicycle. Là, je dis tout ce qu'elle a dit. Et elle finit par "la démocratie parlementaire aura le dernier mot".
11:50 Que répondre à cela ? Enfin, comment ne pas alimenter la colère avec ce genre de paroles ?
11:54 – Ils ont refusé de passer au vote, déjà. Mais surtout, vraiment, là, il faut le rappeler,
12:01 les gens ont tendance à oublier ça. C'est que le cadre global de cette réforme a été fait dans un cadre
12:07 pour éviter le débat. Donc on part de là. Et à partir du moment où tu fais ça, eh ben, c'est que tu n'es pas sûr.
12:13 Tu ne veux pas qu'il y ait un débat parlementaire qui se fasse dans de bonnes conditions.
12:17 Quand tu limites les débats comme ça, c'est que tu ne veux pas qu'il y ait un vrai débat.
12:21 Donc, d'entrée de jeu, le rôle du Parlement a été discrédité. Il a été discrédité par le 47.1. C'est tout.
12:28 Donc le reste, après, ça ne pouvait être que ça. Que ça ne pouvait être que ça.
12:32 – Il y a une journée de manifs et de grèves appelée par l'intersénégal jeudi prochain contre la réforme.
12:36 Mais depuis quelques jours, et surtout l'annonce du 49.3 jeudi,
12:39 j'ai l'impression que les stratégies d'opposition ont changé.
12:42 Il y a beaucoup d'actions parsemées partout en France.
12:44 Grande, moyenne, petite ville, avec ou sans syndicats, beaucoup de blocages,
12:48 des grèves reconductibles comme les éboueurs, on en a vu plein passer la semaine dernière.
12:52 Est-ce qu'il faut continuer ? Parce qu'on a l'impression que le gouvernement ne finira jamais par lâcher.
12:56 Le mot d'or, c'est "continuons". Mais on a vraiment l'impression que le gouvernement ne va pas lâcher, malgré tout.
13:01 – Là, il y a eu un mois de manifestation, plus d'un mois de manifestation,
13:04 organisée par les syndicats, qui ont demandé à discuter, à rencontrer le président,
13:09 qui se sont très bien passés, qui ont mobilisé énormément de personnes,
13:12 comme on n'avait pas vu depuis longtemps.
13:13 Et puis avec cette alliance des syndicats, ça n'a rien donné.
13:17 Donc là, les gens, maintenant, s'emparent eux-mêmes du combat, du débat,
13:22 et ils vont manifester eux-mêmes.
13:24 Et ça, ça fait très peur à Macron, et c'est pour ça qu'il y a des répressions extrêmement fortes.
13:27 Là, on retourne vraiment, on revient à ce qui s'est passé,
13:29 à la répression policière qui s'est passée pendant les Gilets jaunes.
13:32 C'est-à-dire que comme c'est quelque chose, il n'y a pas d'interlocuteur,
13:36 il faut rapidement faire en sorte que ça se calme.
13:42 Et pour que ça se calme, il n'y a pas 36 solutions, c'est la matraque.
13:45 C'est ce qui se passe là, c'est ce à quoi on assiste depuis quelques jours,
13:50 de manière complètement aléatoire.
13:52 – Justement, tu le dis, il y a une vraie diabolisation du mouvement.
13:55 Il y a par exemple Olivier Marleix, député Les Républicains,
13:57 qui encore dans l'hémicycle a fustigé une extrême gauche
14:00 qui met en danger la Ve République et sème le chaos
14:03 se tournant vers ses collègues de la NUPS, de l'hémicycle.
14:06 Est-ce qu'on peut… enfin oui, c'est ce que je dis,
14:08 on assiste à une vraie diabolisation.
14:10 Il y a eu des mouvements fortement réprimés, tu l'as rappelé,
14:13 on a des images, il y a eu des nasses illégales,
14:15 des arrestations en grand nombre et arbitraires,
14:16 manifestants ou non d'ailleurs dans les rues de Paris.
14:19 Même la presse est empêchée de travailler correctement,
14:21 les quartiers sont bouclés et quadrillés.
14:23 Est-ce qu'on a passé encore une fois un nouveau cap là ?
14:27 – On l'avait vu avec le mouvement des Gilets jaunes,
14:28 mais là on revient au même type de méthode.
14:31 On a changé de préfet mais on revient au même type de méthode.
14:33 Et je veux dire, sauf que là aujourd'hui, tout le monde est conscient de ça.
14:36 C'est-à-dire que quand il y a eu ce mouvement des Gilets jaunes,
14:38 il y a eu une répression policière comme on n'a jamais vue, très très forte.
14:41 Et les médias ont mis du temps en fait, les reporters sur le terrain l'ont vu,
14:46 souvent les médias indépendants l'ont vu.
14:49 Et les médias, on va dire traditionnels, ont mis du temps.
14:51 Sauf que là, c'est plus la même chose.
14:53 Là aujourd'hui, vous aviez déjà un article du Monde qui s'inquiétait
14:56 des dérives, des violences policières.
14:57 Aujourd'hui même, lié à ce qu'on a vu sur les dernières manifestations,
15:01 en 3-4 jours.
15:02 Donc là, je pense que s'il y a des violences policières,
15:06 elles seront, elles mettent, les gens les verront rapidement.
15:08 Et même la presse internationale va condamner très rapidement.
15:11 Déjà que la presse internationale critique beaucoup la politique de Macron.
15:14 Donc là, je pense que c'est la seule façon,
15:18 enfin ça va être toujours la même chose, la violence policière va être là.
15:22 Les manifestations vont être réprimandées de manière très forte.
15:25 Mais cette fois-ci, ça passera pas comme les Gilets jaunes.
15:27 Je pense que les gens vont s'en apercevoir rapidement.
15:30 – Surtout que le mouvement est quand même très divers,
15:32 il y a des profils extrêmement divers dans le mouvement,
15:35 même manifestant compris.
15:36 Et puis que le mouvement est finalement pacifique en fait.
15:40 – Oui, moi, je, enfin, oui, jusqu'à, compte tenu de la, enfin,
15:45 l'escalade qu'il y a eu, qui a été voulue par le gouvernement,
15:48 qui a refusé d'entendre, qui a vu tous ces arguments débouter.
15:51 Quand on voit quand même la convergence de sondages et d'analyses,
15:54 de gens qui soutiennent des choses qu'ils n'ont jamais soutenues avant,
15:56 c'est-à-dire qui soutiennent les manifestations,
15:58 qui soutiennent les grévistes, qui sont contre la réforme,
16:02 qui sont contre le 49-3, qui disent que Born doit démissionner.
16:05 Enfin, on a tout un tas de sondages, des faisceaux d'indices
16:08 qui montrent que quand même cette réforme n'est pas appréciée
16:12 et que le gouvernement ne fait rien.
16:14 La seule chose qu'il dit, c'est que je continue
16:15 en utilisant toujours des arguments de plus en plus fantasques.
16:17 Au début, c'était pour financer l'éducation, l'écologie,
16:20 après c'était pour sauver le système de répartition.
16:22 Maintenant, c'est parce que les marchés financiers
16:23 vont nous attaquer du jour au lendemain.
16:25 Il y a toujours des arguments, des arguments, des arguments.
16:28 Donc c'est eux qui mettent la pression, c'est eux qui font monter.
16:30 Et vous avez des syndicats qui sont unis,
16:31 on n'a jamais vu ça depuis des années,
16:33 qui marchent ensemble, qui font plusieurs manifestations
16:35 avec quand même des niveaux de participation énormes
16:37 et le gouvernement ne fait rien.
16:38 Donc c'est lui qui veut que ça aille sur la radicalité.
16:41 Et puis, ce qu'on entend à droite à gauche de conseillers
16:43 qui sont publiés dans des journaux,
16:45 des brèves de presse à droite et à gauche,
16:47 on entend que Macron, la seule chose qui pourrait le faire céder,
16:49 c'est que ça aille vraiment très très haut,
16:53 qu'il y ait un mort, il a dit...
16:55 Vous avez vu, c'est des choses comme ça.
16:56 Bon, ça n'a pas été...
16:58 Mais c'est soi-disant des conseillers, des offres que l'on entend,
16:59 qui sont mises dans la presse dont les gens discutent.
17:02 Donc on voit très bien que la volonté, c'est de montrer.
17:05 Et puis ce qu'il a fait avec les Gilets jaunes aussi,
17:06 rappelons-le quand même qu'avec les Gilets jaunes,
17:08 il a lâché un peu d'argent, il a lâché du lest assez rapidement.
17:13 Ce qu'il ne fait pas là, sur une réforme
17:15 qui concerne quand même la majorité de la population,
17:17 toute la population.
17:18 Donc non, c'est problématique.
17:20 Ce programme, l'instant Porsche,
17:22 et évidemment aussi Toujours Debout,
17:24 s'inscrit dans notre grande ambition,
17:26 débarquer à la télé et continuer de tenir notre antenne 24/7
17:29 sur YouTube et Dailymotion pour vous proposer
17:31 une autre hiérarchie et un autre traitement de l'information.
17:33 À partir du 7 mars,
17:35 s'est lancée la bataille décisive contre la réforme des retraites.
17:37 Le Média est là pour vous faire vivre cette lutte
17:39 de manière quotidienne sur son plateau,
17:41 sur les piquets de grève, où on l'a vu en manifestation,
17:44 on l'a vu aussi aux quatre coins de la France,
17:46 bref, partout où il y aura des points levés
17:48 et des slogans scandés.
17:50 Depuis le 6 mars,
17:51 pour tout nouvel abonnement souscrit au Média,
17:52 le premier mois sera reversé à une caisse de grève.
17:55 Jusqu'au retrait de la réforme,
17:56 cet argent permettra de compenser la perte financière des grévistes
17:59 qui mettent en péril leur salaire pour l'intérêt général.
18:01 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions.
18:03 Alors abonnez-vous au Média à partir de 5 euros par mois
18:05 et soutenez à la fois les luttes et le Média des luttes.
18:08 Bonne soirée.
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