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  • 22/03/2023
Les sujets se décident en conférence de rédaction ou lors de réunions de service. Parfois, ils émergent autour de discussions informelles. C’est le cas pour ce testing géant, qui a mobilisé une dizaine de journalistes. Objectif : mesurer précisément la dégradation de la qualité de service dans le métro parisien, le réseau le plus dense au monde en proie à une série de déboires. Aubin Laratte, reporter web, a coordonné la collecte et le traitement des données.

Catégorie

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Éducation
Transcription
00:00 Je m'appelle Aubin Laratte, je suis journaliste au Poll News du Parisien.
00:02 Comment vous est venue l'idée de chronométrer les métros ?
00:05 On s'est rendu compte qu'on avait des soucis nous-mêmes pour nous rendre au travail.
00:09 On avait l'impression qu'on mettait plus de temps pour venir au bureau.
00:13 Il y avait davantage d'incidents.
00:14 Donc l'idée est de voir concrètement ce que les temps d'attente avaient changé dans le métro parisien.
00:18 Ce qu'on a constaté, c'est que les temps d'attente, effectivement, se sont rallongés
00:21 et que même quand les métros sont là, ils sont bondés, ce qui fait qu'on ne peut pas les prendre.
00:25 Alors comment vous avez procédé pour chronométrer les métros ?
00:27 Parce que j'imagine que ça doit être extrêmement compliqué, il y a énormément de lignes.
00:31 Oui, alors il y a 14 lignes.
00:32 On a envoyé une dizaine de journalistes matin et soir pendant trois jours.
00:35 On avait chacun une petite feuille A4 sur laquelle on avait imprimé heure, minute, seconde.
00:41 Et aussi on notait si les rames pouvaient prendre tous les passagers qui étaient sur le quai.
00:44 Et donc pendant 30 minutes, on relevait le passage des métros au moment où les portes s'ouvraient.
00:50 Ce qui faisait qu'on avait tous un moment fixe qui se passe dans toutes les lignes de métro et dans toutes les stations.
00:55 Ce qui fait qu'on a pu comparer ensuite les fréquences selon les lignes.
00:58 Donc on a un service data aux Parisiens qui a ensuite analysé ces heures, minutes, secondes
01:03 et qui a regardé ligne par ligne quelle était la fréquence de passage des trains.
01:06 Le gros sujet, c'est un testing où ça a mobilisé une dizaine de journalistes, ça a pris beaucoup de temps.
01:11 Mais à côté de ça, on a interrogé la RATP pour savoir ce qu'il fallait attendre et si c'était normal.
01:16 Et ensuite, on a interrogé des gens aussi qui avaient changé leurs habitudes de travail.
01:19 Par exemple, on a le cas d'une femme enceinte qui ne pouvait plus prendre le métro, donc qui télétravaillait chez elle.
01:24 On a d'autres personnes qui s'étaient aussi arrangées pour faire davantage de télétravail
01:28 ou d'autres qui prenaient des lignes moins encombrées ou avec moins de soucis, comme par exemple les lignes automatiques.
01:34 Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
01:35 On attend encore beaucoup le métro, même si on peut relever quelques améliorations sur certaines lignes.
01:40 Mais surtout, Île-de-France Mobilité a annoncé qu'ils allaient endommager les passagers du métro en mars
01:46 de la moitié d'un pass Navigo, donc c'est pas rien.
01:48 Le sujet a émergé au cours d'une conférence de rédaction,
01:52 c'est-à-dire une discussion entre journalistes.
01:55 Est-ce que, voilà, on procède toujours de cette manière ?
01:57 C'est comme ça que naissent les sujets ?
01:59 Oui, c'est beaucoup le cas où en fait, on a chacun une vie personnelle à côté, on voit des choses passer.
02:05 On ne pense pas toujours que c'est un sujet, mais le fait d'en parler entre collègues
02:08 fait qu'une information qu'on peut penser banale ou qu'on peut penser un peu pas intéressante pour les autres,
02:15 finalement, va intéresser les lecteurs et va être un sujet pour tout le monde
02:19 que nous, on va pouvoir publier dans nos pages.

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