Alice Elfassi, juriste de Zero Waste France, iest co-autrice de l’ouvrage "Déchets partout, justice nulle part".
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00:00 Le zéro déchet, on pense beaucoup aux petits gestes du quotidien,
00:02 au fait de remplacer des mouchoirs jetables par des mouchoirs en tissu,
00:06 ou encore d'aller faire ses courses en vrac,
00:09 qui sont des gestes qui sont effectivement vertueux pour l'environnement,
00:12 mais pour nous, il était important de redéfinir le mouvement Zéro Waste
00:15 comme une partie intégrante de la lutte climatique,
00:18 mais aussi de la lutte pour la justice sociale,
00:20 et de rappeler que le zéro déchet, c'est aussi des bénéfices économiques,
00:24 des bénéfices sociaux,
00:26 et que c'est un mouvement qui fait partie intégrante de la lutte
00:30 contre le changement climatique, contre l'érosion de la biodiversité,
00:33 et pas seulement un mouvement à part des luttes écologiques.
00:36 L'idée, ce n'est pas de dire que les gestes individuels ne servent à rien,
00:43 mais plutôt de remettre la responsabilité individuelle à sa juste place,
00:46 c'est-à-dire pas prioritairement aux actions des pouvoirs publics et des entreprises.
00:51 Pour nous, ça doit être l'inverse,
00:52 c'est-à-dire que pour que les individus puissent réduire leurs déchets,
00:56 il faut aussi qu'on leur mette à disposition des produits consignés
01:00 en grande distribution et à un coût raisonnable,
01:02 il faut aussi que le vrac soit à un coût raisonnable,
01:05 il faut que les alternatives soient disponibles.
01:08 Le mouvement zéro déchet, c'est beaucoup vu comme un mouvement assez bobo,
01:15 souvent assez privilégié, etc.,
01:17 et qu'on a vraiment voulu rappeler que le mouvement zéro déchet,
01:19 c'était aussi un mouvement en faveur de la justice sociale,
01:22 notamment parce que notre production de déchets,
01:24 notre gestion des déchets, elle impacte beaucoup d'autres pays du monde
01:30 qui sont moins riches et moins développés que la France,
01:33 mais aussi en France, on a une injustice sociale liée au traitement des déchets,
01:37 et dans le livre, on prend justement l'exemple de l'incinérateur de la chapelle Saint-Luc,
01:40 qui est en fait l'incinérateur qui a été implanté sur la commune la plus pauvre
01:45 de la communauté d'agglomération,
01:48 communauté de communes, je ne sais plus, de Troyes,
01:51 et on s'aperçoit que les installations de traitement des déchets polluants
01:56 sont toujours placées au même endroit,
01:58 et qu'il y a aussi une vraie injustice sociale dans le traitement de nos déchets,
02:03 et que ce sont toujours les mêmes populations qui pâtissent, en réalité,
02:08 de cette surproduction et du manque de volontarisme des politiques publiques
02:12 à avoir une vraie réduction des déchets sur les territoires.
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