Mettez vous d'accord avec Yves D'Amécourt, Régis de Castelnau, Alex Darmon et François Kalfon
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00:00 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
00:05 Et nous sommes le vendredi 10 mars, bonjour à toutes et à tous.
00:08 Ça rappelle un truc non le 10 mars ? C'était rien passé un 10 mars ? Je sais pas, je sais pas pourquoi.
00:14 Déjà on est en émission ensemble, c'est un événement absolument.
00:20 Yves Damécourt est avec nous, viticulteur ancien élu local, membre de Nouvelle Énergie,
00:25 c'est le mouvement de David Lissnard, bonjour.
00:27 Régis De Castelnaud est avec nous, également de retour en métropole,
00:32 bonjour à vous, avocat, votre blog "Vu du droit", vous avez publié une justice politique aux éditions L'Artiller,
00:39 vous êtes membre de la rédaction de Front Populaire et vous avez échappé au cyclone à La Réunion.
00:44 Et qui fait du sur place, c'est assez bizarre.
00:47 Ah bon, il bouge pas ?
00:48 Il tourne en rond.
00:51 Oui, il tourne en rond, c'est parce que vous êtes parti, il vous attend.
00:54 Alex Darmon, journaliste politique, vous avez une chaîne de débat politique sur Youtube.
00:58 Bonjour, les Indécis.
01:00 Et François Calfon, que vous avez entendu dès le départ, content d'être là,
01:04 membre du bureau national du PS, ancien député,
01:08 on va parler de l'Assemblée Nationale, de ses ministres au bord de la crise de nerfs,
01:13 on va parler de cette réforme des retraites, est-ce qu'on va vers un 49-3 ?
01:18 Les Français sont de plus en plus nombreux à soutenir le blocage, de plus en plus nombreux à être en colère.
01:23 On va parler de la Cour des comptes également, qui alerte sur les finances publiques,
01:27 les pires en Europe, tous ces sujets avec vous.
01:30 On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, on va commencer avec vous Alex.
01:34 C'est un coup de cœur sportif.
01:37 Oui, c'est un coup de cœur sportif, un coup de gueule contre Corinne Diacre.
01:41 Enfin, elle est renvoyée de son poste de sélectionneur de l'équipe de France de football féminine.
01:46 Elle a été nommée il y a 6 ans, elle a eu la chance de pouvoir faire une compétition mondiale en France.
01:52 Elle n'a pas eu de résultat et on a attendu presque 4 ans après cette compétition pour la renvoyer.
02:00 Je suis content enfin qu'on parle du sport féminin comme on parlerait du sport masculin avec les mêmes exigences.
02:06 Parce que souvent on dit, et c'est le débat aujourd'hui, est-ce qu'il faut mettre plus de sport féminin à la télé et tout,
02:11 mais en tout cas il faut se comporter comme dans le sport masculin avec les mêmes demandes d'exigences.
02:16 Il ne faut pas oublier quand même que Corinne Diacre a eu 4 compétitions,
02:19 elle a eu une génération de joueuses incroyables en équipe de France de football qui aujourd'hui se rebellent contre elle et demandent son départ.
02:26 Donc c'était la moindre des choses que dans cette tempête que traverse la Fédération Française de Football,
02:30 qu'on se saisisse de ce problème et qu'on change et qu'on essaie de donner un nouvel élan à cette équipe
02:34 qui jouera le prochain mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande au mois de juin prochain.
02:38 - Et qu'est-ce qu'on lui reproche ? Un management ?
02:40 - Un management de fait de passer de professionnaliser, quand le foot féminin s'est professionnalisé un minimum depuis maintenant plus de 10 ans,
02:46 elle est restée avec les anciennes méthodes d'entraînement.
02:50 Elle a été à un moment hyper moderne, hyper novatrice en étant la première femme à l'entraîner à un club de foot professionnel, le Clermont Foot à l'époque.
02:58 Elle est arrivée et en tout cas ce qui en ressort c'est que l'équipe ne progresse pas, l'équipe de France ne progresse pas,
03:04 malgré encore une fois ces joueuses incroyables qu'elle a à sa disposition.
03:07 Elle ne dépasse jamais les quarts de finale ou les demi-finales encore l'été dernier de l'Euro de football
03:12 et surtout apparemment elle cliffe contre elle et elle n'écoute pas ses joueurs.
03:15 Donc voilà ce qui lui a été reproché.
03:18 Il y a des joueuses aujourd'hui qui ont dit qu'elles sortaient de la sélection si elles restaient.
03:22 Certains vous diront c'est une mutinerie, on a donné le pouvoir aux joueuses et pas à la patronne,
03:30 mais je pense que si ça avait été le cas en équipe de France ça aurait été la même chose.
03:33 Ne faisons pas de comparaison, parce que ça commence à être fait, entre DJ Deschamps et Corinne Diac,
03:38 DJ Deschamps a été champion du monde et il a eu des résultats.
03:41 - Commentaire ?
03:42 - Moi mon commentaire c'est plutôt sur le vivier extraordinaire du foot français,
03:46 c'est-à-dire qu'il y a une crise de la gouvernance de la fédération française.
03:49 Et hommes et femmes, il y a une qualité du football.
03:52 Alors si j'avais des gens clivés sur une certaine vision de la société, ils me le reprocheraient,
03:59 mais c'est le brassage ethnique et social de l'équipe de France,
04:03 parce qu'en football féminin c'est également le cas,
04:07 qui fait qu'on a avec le Brésil, avec toute la région de Rio et de São Paulo,
04:13 le meilleur vivier de footballeurs du monde.
04:15 Et si ces footballeurs arrivent à grandir dans les grands clubs,
04:18 on est triste pour nous mais Choupo, Motting ou Coman sont des franciliens,
04:23 c'est aussi parce qu'il y a la structure, qui est d'ailleurs propre à tous les sports collectifs en France,
04:28 des fédérations et de l'encadrement,
04:30 donc c'est un salut amical aux sports amateurs et aux structures sportives qui existent
04:36 dans le sport français, donc c'est le pendant positif de votre milieu.
04:39 - Oui mais il y a eu du positif dans cette édition, c'était la fin d'un cycle tout simplement.
04:44 - Il était temps, avec le départ de Noël Legret aussi.
04:46 - Exactement, tu en as la page.
04:48 - Commentaire Yves Damécourt ?
04:49 - Oui moi je voudrais dire que le football est très très important dans nos communes,
04:51 c'est un lieu d'apprentissage de la mixité, des relations sociales, de la cohésion sociale de nos communes.
04:59 - Il faut penser à tous ces petits clubs.
05:01 - Les grands dirigeants doivent donner l'exemple à tous ces clubs,
05:05 parce qu'il y a beaucoup de familles qui tournent autour de ça, qui gravitent autour de ça,
05:08 c'est un sport très populaire et qui est ancré dans les territoires et sur les terroirs,
05:12 donc il faut donner l'exemple, il faut avancer, tous ces gens-là sont très regardés.
05:17 - La ministre hier des Sports a demandé à ce qu'il y ait plus de sports féminins à la télévision,
05:22 il y en a déjà beaucoup, il y a beaucoup de progrès qui a été fait,
05:25 est-ce que c'est une bonne chose ou pas ? Régis sur ce sujet ?
05:29 - Moi d'abord j'aime beaucoup le sport féminin, mais en même temps on est dans le domaine du sport business,
05:34 sur le fait qu'il faut passer de plus de sports féminins à la télévision,
05:39 on en passera plus lorsque ce sera plus populaire,
05:44 mais je pense que ça évolue bien, moi je regarde, je suis très bon public,
05:48 mais je voudrais rebondir sur cette remarque, le foot qui est le sport universel,
05:55 Borgès, le grand écrivain argentin disait "le football est universel parce que la bêtise est universelle",
06:01 donc je m'oppose tout à fait à ça parce que j'adore le foot,
06:06 Pasolini, Camus, on dit plein de choses sur le foot.
06:14 Non, simplement en France, c'est vrai que c'est depuis très longtemps comme ça,
06:20 c'est le sport de l'immigration pour l'équipe de France,
06:24 c'est-à-dire que les couches successives d'immigration, on a eu les polonais, rappelez-vous Copa,
06:30 on a eu ensuite les italiens, Platini, on a eu Pires, on a eu les portugais,
06:35 on a eu les hernandaises avec les espagnols, et maintenant on a eu les maghrébins avec la fameuse génération 86,
06:42 et maintenant on a beaucoup d'africains, ce qui effectivement est quelque chose de très positif,
06:48 ça montre bien une capacité à intégrer, j'aimerais que ce soit dans toutes les parties de la société
06:54 que cette capacité d'intégration fonctionne, mais en tout cas en football c'est vrai que c'est une réussite.
07:01 On va passer au coup de cœur de qui on va faire avec vous Yves Damécourt, c'est un coup de gueule plutôt.
07:09 Oui, hier pour vous rejoindre j'ai pris un TER à l'Aréole pour rejoindre Bordeaux,
07:16 et puis un TGV pour rejoindre Paris, la SNCF m'avait envoyé un SMS pour me dire que les trains que j'avais réservés,
07:23 malgré les mouvements sociaux, roulaient, et que je pouvais partir tranquille.
07:26 Arrivé à Paris, j'ai reçu d'abord par Léoparleur un message me disant qu'on allait arriver en gare Montparnasse,
07:31 et que surtout il fallait que je fasse attention de ne pas descendre pendant que le train roulait.
07:35 Ensuite on m'a envoyé un message dans Léoparleur pour me dire qu'on était arrivé, que le train était arrêté,
07:39 qu'on pouvait descendre, mais qu'il fallait que je fasse attention, surtout que de ne pas avoir laissé mes bagages dans le train.
07:44 Donc je vérifiais tout ça et puis je descendais.
07:46 Et puis arrivé à mon hôtel, je vérifiais les trajets du lendemain, et là, aux surprises,
07:51 je n'ai pas reçu de message de SNCF, mais tous les trains de retour sont annulés.
07:55 Je me mettais en quête d'un nouveau train pour repartir, et je trouvais un train Inouï.
08:00 J'essayais de l'échanger contre mon billet Wigo, mais on m'avertissait que le billet Wigo n'était pas échangeable contre un train Inouï.
08:07 C'est Inouï.
08:09 Et donc j'achetais mon billet Inouï, et j'annulais mon billet Wigo.
08:13 On m'informait que j'allais être remboursé de mon billet Wigo par un bon d'achat disponible sur le site Wigo,
08:19 qui n'est pas le site SNCF Connect, car seul le site Wigo rembourse les billets Wigo.
08:26 Et donc je m'aperçois finalement que SNCF Connect est connecté quand il s'agit de collecter nos fonds,
08:34 de réserver des billets, mais que dès qu'on a un petit problème,
08:37 NCF Connect devient NCF Déconnect.
08:41 - Bravo, très joli petit édito qui rappelle les grèves de décembre où on a tous été confrontés à ce SNCF Connect qui devient SNCF.fr.
08:52 Et puis surtout, vous n'avez pas eu affaire à Toutouï, le petit bot, celui avec qui vous échangez et qui ne vous répond pas.
09:02 - Et on vous dit rapidement que ce n'est pas là que ça se situe, mais qu'il faut s'adresser à une autre adresse email,
09:06 qu'il faut prendre des notes, que vous ne pouvez pas faire ça par internet, qu'il faut écrire et ainsi de suite.
09:10 - Voilà, formidable.
09:12 - Est-ce que j'ai le droit de prendre un peu la défense de la SNCF ?
09:14 - Allez-y.
09:16 - J'ai subi le même désagrément. Je voulais revenir à Paris pour mon anniversaire et j'ai dû annuler.
09:21 Donc j'aurai mes cadeaux plus tard.
09:23 - Bon anniversaire.
09:25 - Simplement, c'est vrai. Donc j'avais pris deux Wigo et c'était très intéressant.
09:29 Les prix étaient vraiment très intéressants.
09:31 Mais je ne serai remboursé que par des bons d'achat et tout, ça est assez compliqué.
09:36 En revanche, le site SNCF Connect qui avait été très critiqué, y compris par moi au début,
09:42 est quand même un sacré outil. Je dois dire que ça fonctionne vraiment bien.
09:47 C'est plutôt pas mal et c'est dommage d'ailleurs qu'il y ait ce problème.
09:51 - Sauf quand il faut se faire rembourser. Ouh là, ça devient plus compliqué.
09:54 - Ah non, quand il faut se faire rembourser les prix inouïs, c'est bon.
09:58 - Oui.
09:59 - Moi je trouve que c'est un peu sévère parce qu'on n'a jamais de coup de gueule sur le transport aérien.
10:03 - Alors ça se passe en bas d'avion. - Si, si, si.
10:05 - Je peux juste terminer ma phrase parce que ça se passe exactement la même chose.
10:09 Il y a un groupe, comment dire, Pavilion National Air France.
10:12 Il y a une filiale qui s'appelle Transavia.
10:14 Si vous êtes planté sur Transavia, on ne vous donne pas de bons d'échange sur Air France.
10:18 Donc à un moment donné, et je le dis aussi avec un grand esprit de défense,
10:22 pourtant je me suis retrouvé dans un Wigo l'autre jour qui a pris deux heures de retard pour Lyon.
10:26 Donc je peux vous dire qu'il faut être solidaire.
10:28 Mais les petits prix à la SNCF, c'est des prix sur lesquels ils ne font aucune marge, sur les trains Wigo.
10:34 Pourtant c'est du personnel SNCF, parce qu'ils n'ont pas réussi à filialiser ça,
10:38 qui est payé au même prix que la SNCF.
10:40 Donc je peux vous dire que c'est quand même du train populaire.
10:42 Ils ont même fait une expérimentation pour supprimer des bus,
10:45 de remettre des trains classiques dits corail, repeint Wigo, entre Paris et Lyon de quatre heures.
10:50 C'est quand même mieux d'avoir des itinéraires à 30 euros pour des jeunes qui ne peuvent plus se payer le train,
10:55 c'est d'ailleurs un problème, ça je suis d'accord, que de les mettre dans des bus.
10:58 Je comprends les désagréments, je les vis moi-même, je l'ai dit.
11:03 Mais Ryanair, quand ils vous plantent le train, je peux vous dire que l'avion ne vous rembourse pas.
11:09 Et tout le monde dit que c'est formidable parce que c'est la concurrence.
11:12 C'est pour ça que je relativise votre commentaire.
11:14 - Oui, sur l'aérien, on peut redire quelque chose sur la SNCF,
11:20 c'est que ça coûte moins cher souvent de prendre l'avion que de prendre le train.
11:23 - Ah si c'est un vrai problème. - Si vous passez Paris-Marseille, c'est moins cher en avion qu'en train.
11:27 - C'est même nettement moins cher. - C'est même nettement moins cher et c'est un vrai problème.
11:30 Et puis j'en profite pour remettre une couche sur l'aérien, c'est-à-dire qu'à un an des Jeux Olympiques,
11:36 nos aéroports ne sont pas au niveau des aéroports internationaux en matière d'accueil.
11:42 Je parle de la police aux frontières, le scandale, c'est pas normal.
11:46 Les paraffes qui fonctionnent pas, les agents de Guy Schaeffer...
11:53 - Mais ils ont supprimé les postes, il faut le savoir.
11:55 A Roissy, ils se sont mis en effectif Covid puisqu'il n'y avait plus d'avion
12:01 et ils n'ont pas rétabli les effectifs de la police à l'aérière des frontières.
12:05 Donc le coup de gueule, il peut s'adresser à M. Darmanin.
12:07 - Allez, on se retrouve dans un instant, on continue le tour de table
12:10 et puis on va parler de la réforme des retraites.
12:12 A tout de suite.
12:14 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
12:19 - Et on continue, vos coups de cœur, vos coups de gueule, c'est Régis, pardon.
12:24 Régis, on va faire dans l'ordre, c'est un coup de gueule.
12:27 - Oui, contre Mme Hidalgo, dont chacun sait le boyant résultat qu'elle a eu à la présidentielle.
12:37 Elle a fait 2% sur sa ville, c'est magnifique, et elle a une attitude tout à fait stupéfiante
12:43 depuis quelques années.
12:45 Il y a un citoyen, un contribuable, qui a demandé la communication de ses notes de frais.
12:50 Elle a répondu non.
12:52 Donc là, le contribuable a demandé à la CADA,
12:57 Commission d'accès aux documents administratifs, fondée en 1978,
13:01 qui dit "il faut communiquer".
13:03 Mme Hidalgo dit non.
13:05 Donc le tribunal administratif annule ce non et dit "il faut communiquer".
13:10 Mme Hidalgo dit non.
13:12 Ça vient ensuite devant la Cour administrative d'appel, qui dit "il faut communiquer".
13:16 Mme Hidalgo dit non.
13:18 Maintenant c'est le Conseil d'État qui confirme qu'il faut communiquer,
13:21 et Mme Hidalgo dit toujours non.
13:23 C'est quand même extraordinaire.
13:25 - La loi dit qu'elle doit les montrer, non ?
13:27 - Mais non, les décisions judiciaires le dit.
13:30 C'est en examen.
13:32 La dernière décision du Conseil d'État dit qu'il faut réexaminer la demande de ce journaliste.
13:37 Elle ne l'exige pas.
13:39 C'est une fake news, je suis désolé.
13:41 Peut-être que le Conseil d'État dira dans quelques semaines, dans quelques mois,
13:44 "il faut réexaminer ou il faut obligatoirement donner les notes de frais",
13:49 mais aujourd'hui ce n'est pas obligatoire pour Mme Hidalgo.
13:52 Qu'elles doivent le faire ?
13:53 Moi je suis d'accord avec vous, je suis pour la transparence.
13:55 Mais on ne peut pas dire que Mme Hidalgo est obligée de le faire.
13:58 Ce n'est pas vrai.
14:00 Enfin voyons, attendez, excusez-moi, je suis un petit peu juriste,
14:03 j'ai fait beaucoup de droits publics,
14:05 il y a une décision de la CADA.
14:07 Et donc elle refuse de l'appliquer.
14:09 Et c'est cette décision de refus qui a fait l'objet de recours.
14:13 Les juridictions administratives ont dit "il faut communiquer l'appel"
14:18 et le recours devant le Conseil d'État ne sont pas suspensifs.
14:21 Je suis tout à fait désolé, il y a longtemps qu'elle a réussi de le communiquer.
14:24 Alors moi j'ai une petite, non pas une requête, mais une petite proposition.
14:29 Si il y avait le procureur de Paris qui ouvrait une information judiciaire
14:34 pour concussion et détournement de fonds publics,
14:37 comme les juges d'instruction viennent de le faire pour M. Beyrou,
14:40 enfin en le renvoyant dans le tribunal correctionnel pour la même chose,
14:44 je pense que ce serait peut-être intéressant.
14:46 Qu'est-ce que ça signifie que ce refus ?
14:48 Je suis tout à fait désolé, elle doit cette communication.
14:51 Venir dire qu'aujourd'hui le Conseil d'État n'a pas encore rendu une décision définitive,
14:59 ça je veux bien, mais il y en a déjà d'exécutoires des décisions
15:03 et elle aurait dû y déférer.
15:07 Et si jamais la juridiction administrative veut la forcer, c'est quoi ?
15:12 Comment est-ce qu'on peut la forcer ?
15:13 On fait ce qu'on appelle une injonction, c'est-à-dire qu'on annule son refus
15:17 et on lui fait injonction de communiquer, avec une astreinte.
15:20 On doit lui dire ce sera 1000 euros par semaine de retard, etc.
15:23 Et qui va payer ? Nous les contribuables.
15:25 Je dois dire que c'est un scandale politique tout à fait extraordinaire.
15:29 Pourquoi ne veut-elle pas communiquer ses notes de frais ?
15:32 Non mais là, comparaison n'est pas raison,
15:35 parce que sur l'affaire des collaborateurs du Parlement européen,
15:39 il s'agit là de malversations quasiment avérées sur l'emploi,
15:45 non pas à dessein, mais pour d'autres tâches de collaborateurs.
15:48 Je pense qu'il ne faut pas tout comparer,
15:50 parce qu'à ce moment-là, chaque confort avec la loi...
15:56 Je constate qu'il y a beaucoup de parlementaires qui se mêlent les pinceaux
16:00 sur l'emploi de leur enveloppe de secrétariat, comme on appelle ça.
16:05 Ça ne fait pas d'eux des criminels ou des assassins.
16:07 Après, personnellement, je suis pour la transparence,
16:11 mais simplement ce que je crois sur cette affaire de la mairie de Paris,
16:14 c'est que ce ciblage politique sur ses notes de frais, ça renvoie à quoi ?
16:18 Peut-être qu'elle a tort de ne pas l'expliquer.
16:20 Quand on est maire de Paris, oui, on reçoit des délégations étrangères,
16:23 on a un rôle de protocole.
16:25 Je vous rappelle qu'à chaque visite d'État,
16:27 il y a une délégation étrangère qui vient,
16:30 et que bien évidemment que le qui-dame n'a pas, ou même l'élu de base,
16:33 n'a pas la même enveloppe de dépense que la maire de Paris.
16:36 Il faudrait peut-être pouvoir l'assumer,
16:38 parce qu'après, les Français, quand il y a une visite d'État,
16:40 ils sont très heureux que les chefs d'État étrangers soient reçus
16:43 avec toute leur délégation à l'hôtel de ville.
16:46 Et donc, je trouve que peut-être qu'elle a eu tort de ne pas expliquer ça.
16:50 - De ne pas en parler. - Et de ne pas en parler.
16:52 Mais si vous voulez l'aligner du genre le président normal et tout ça,
16:56 c'est de la démagogie, je suis désolé de vous le dire.
16:58 Mais non, je suis désolé, ce n'est pas le problème.
17:00 J'ai compris votre point de vue.
17:02 Quelles que soient les frais de représentation, je suis le premier à le dire.
17:04 Voilà, pardon, le vrai sujet, et pas d'argent si juridique.
17:08 - Non, je trouve que les parlementaires sont beaucoup trop surveillés.
17:14 Moi, je pense qu'il faut qu'ils aient les moyens de faire de la politique.
17:17 Mais attendez, le problème, c'est que ça se contrôle, ça aussi.
17:22 N'importe quel chef d'entreprise, il a un contrat de travail,
17:26 il sera poursuivi s'il a des dépenses.
17:29 - Non, non, non, attendez, moi je vais vous dire une chose.
17:31 J'ai eu une double casquette.
17:34 - Non, non, vous dites, vous dites.
17:38 - Quand vous dites que n'importe quel responsable d'entreprise est surveillé, c'est totalement faux.
17:42 Quand vous prenez la voiture de service dans une mairie,
17:45 je peux vous dire que vous êtes le lendemain mis en examen pour recelle de prise illégale d'intérêt.
17:50 Le chef d'entreprise qui part en vacances avec sa voiture, c'est tous les jours.
17:54 - Alors, pas tous en même temps.
17:55 - C'est une rentante de gestion publique locale, je sais très bien comment ça se passe,
17:58 j'en ai défendu des dossiers de cette nature, plus qu'il n'en faut.
18:02 Je vous dis simplement que ça doit se contrôler.
18:05 Et le refus de ce contrôle, malgré la décision de la CADA,
18:10 jette une suspicion et témoigne d'une arrogance politique indrésemblable.
18:14 C'est tout ce que je dis.
18:15 - Pour les Français, c'est compliqué de comprendre, effectivement,
18:17 pourquoi elle ne veut pas les montrer, c'est n'importe quoi.
18:19 - Mais c'est elle qui a eu le temps, au sens, elle devrait l'expliquer.
18:21 - Si c'est justifié, si c'est justifié, ça sera justifié.
18:25 - Allez, on va marquer une pause et on va attaquer,
18:28 escalader la question de la réforme des retraites
18:31 et on va parler du 49-3 avec vous, François Calfon, à tout de suite.
18:35 - On va tenter de se mettre d'accord, puisqu'on va parler de la réforme des retraites,
18:45 mais François Calfon, vous aviez un coup de gueule sur le 49-3.
18:48 - C'est assez classique comme coup de gueule, mais simplement,
18:50 je trouve que quand on a une pratique monarchique du pouvoir,
18:53 dans la cinquième, en gros, puisque c'est le mot qui est à la mode cette semaine,
18:57 on fait un bras d'honneur à 80% de l'opinion à la représentation nationale, etc.
19:02 par ce 49-3, je pose la question à mes co-invités,
19:06 s'il n'y avait pas eu de 49-3 et l'obligation de s'entendre,
19:10 ne serait-ce qu'au Parlement, je pense qu'on débloquerait la situation.
19:13 Et le fait qu'il y ait ce type d'outil dans la boîte à outils de la Ve République,
19:18 finalement, renforce la coupure entre l'exécutif,
19:21 et en l'occurrence le Président de la République,
19:23 et le Parlement, et les corps intermédiaires, et l'opinion publique.
19:26 Si on était forcés, on le ferait, on remettrait les gens autour de la table.
19:29 Je pense que c'est devenu une incongruité démocratique,
19:32 et qu'on ne m'explique pas la stabilité des institutions.
19:35 Après, dans le genre coup de force démocratique,
19:38 non au 49-3, mais parce que je suis un garçon prudent,
19:42 oui à l'article 16, c'est-à-dire celui qui permet l'éclat de pouvoir
19:45 en période de guerre, etc.
19:47 Mais le 49-3, franchement, il est devenu totalement incongru.
19:51 - Oui. Et le tabacourt ?
19:54 - En fait, le 49-3, il est fait pour servir les majorités relatives.
19:59 Donc, quand Michel Rocart était Premier ministre,
20:02 il l'a largement utilisé. Je crois que c'est d'ailleurs le Premier ministre
20:05 qu'il a le plus utilisé, parce qu'il avait une majorité relative,
20:08 pour faire passer les textes. Nicolas Sarkozy, on a réduit
20:11 l'usage dans une réforme de la Constitution,
20:14 et en fait, on n'a plus le droit de l'utiliser, sauf pour les textes budgétaires.
20:18 Et c'est pour ça que le gouvernement a présenté cette réforme des retraites
20:21 dans le cadre du projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
20:24 et donc comme une réforme budgétaire, parce que sinon,
20:27 ils n'auraient pas pu en abuser. Et donc,
20:30 ce qui est curieux, c'est que cette réforme, dont l'objectif était budgétaire,
20:34 finalement, va accoucher d'une souris, puisque la réforme,
20:37 avec tous les amendements qui ont été votés, ne va pas apporter
20:41 de plus budgétaire. Donc, tout ça est en fait
20:44 une espèce de latembouille, et aujourd'hui,
20:48 finalement, le budget gagnerait plus à retirer la réforme
20:52 qu'à la faire passer avec toutes les choses qui ont été amendées.
20:55 - Juste, on n'a plus le droit d'utiliser, plus d'une fois,
20:58 hors texte budgétaire, mais on peut l'utiliser
21:01 une fois par session, pour toutes sortes de textes,
21:04 et après, vous pouvez le réutiliser pour les textes budgétaires.
21:07 Non, mais sur le 49.3, bien évidemment, quand on aime la politique,
21:11 qu'on aime la législation, on préférait tous que les textes
21:14 puissent passer en Parlement, et en entente entre le Sénat,
21:18 ces commissions mixtes paritaires existent pour ça,
21:21 c'est le travail législatif, le travail des parlementaires.
21:24 Aujourd'hui, ce qui est plus gênant sur cette réforme des retraites,
21:27 c'est qu'elle va très vite, quand même, en plus, au-delà du 49.3.
21:30 C'est-à-dire que si on suit le calendrier du gouvernement,
21:33 normalement, dans une semaine, même pas, six jours, jeudi prochain,
21:36 le texte est présenté à l'Assemblée nationale, et il est voté.
21:39 - Et il est voté, et adopté, et donc on passe à autre chose.
21:42 Et ce qui est encore plus gênant sur ce 49.3 particulièrement,
21:45 c'est qu'on se retrouve un peu dans la situation, vous parliez de Michel Rocart,
21:48 mais on se retrouve un peu dans la situation de Manuel Valls en 2016,
21:51 sous François Hollande, mais pour la loi d'Emmanuel Macron,
21:54 où le 49.3 a été utilisé à tort et à travers, entre guillemets,
21:58 où Emmanuel Valls voulait utiliser le 49.3, mais Emmanuel Macron ne voulait pas,
22:02 il voulait faire passer sa loi, bref, là, c'est l'inverse.
22:05 Emmanuel Macron veut faire passer le 49.3, et on sait,
22:08 on l'a dit, là, avec des membres de la majorité, qu'Elisabeth Borne
22:11 en a un peu marre de l'utiliser, ce 49.3, puisque depuis qu'elle est arrivée,
22:14 ça va être la troisième fois qu'elle l'utilise.
22:16 Donc, il y a un problème, avec, aujourd'hui, ce 49.3,
22:18 avec cet arsenal législatif, maintenant, c'est notre Constitution.
22:21 Et soit on décide de tout changer, et c'est possible,
22:24 c'est-à-dire que c'est une réforme qui nous est promis depuis longtemps,
22:27 ou alors, c'est effectivement la France insoumise,
22:29 c'est ce que propose la France insoumise depuis longtemps.
22:31 - Ce n'est pas les seuls, parce qu'on dit toujours,
22:33 la 6ème République, c'est la France insoumise,
22:35 c'est la République d'Arnaud Montebourg, il y a 25 ans, le proposé.
22:38 Et moi, ce que je vois dans cette histoire-là, juste, le complément,
22:41 la conséquence d'utilisation du 49.3, c'est que vous allez laisser
22:44 se déployer une poche de radicalité et de violence
22:47 qui n'aura que la rue comme exilatoire.
22:49 Et ça, ce n'est pas moderne du tout, et c'est même problématique
22:52 dans un pays qui a vécu cet épisode de gilet jaune.
22:55 - Régis, sur le 49.3 ?
22:58 - Alors, moi, sur le 49.3, je suis plutôt favorable dans le principe.
23:02 C'est une rationalisation, après les excès de la 4ème,
23:05 c'est une rationalisation du travail parlementaire.
23:08 Le problème, c'est que, je veux dire, il faut le manier des deux côtés.
23:12 C'est-à-dire que, si on veut aller vite, je vais revenir sur l'usage
23:16 concernant la réforme de retraite, mais si on veut aller vite,
23:19 eh bien, on fait 49.3, mais à ce moment-là, les oppositions,
23:22 qu'est-ce qu'elles font ? Qu'est-ce qu'elles font, les oppositions ?
23:25 - Motion de censure. - Motion de censure, et elles l'adoptent.
23:28 Et on demande ensuite, le président de la République,
23:30 il peut demander l'arbitrage du peuple. Le gouvernement est renversé.
23:33 Mais ça, on s'en sert pas. Ça a eu lieu une fois avec Georges Pompidou.
23:37 C'est-à-dire que c'est de la préhistoire.
23:40 Donc, moi, je dis qu'il y a un problème de courage politique,
23:43 aussi, du côté des opposants. - Des oppositions.
23:46 - Cela étant dans le principe, c'est vrai que c'est dans l'usage,
23:49 qu'en effet, c'est un problème. On a une culture,
23:52 depuis l'unification des mandats, etc.,
23:58 c'est-à-dire que le quinquennat, la culture...
24:04 Alors, François, je vais encore dire du mal d'un socialiste,
24:07 mais je ne m'en rappelle plus. - Ce n'est pas grave, je m'en remettrai.
24:09 - Qui avait dit... Non, qui avait dit... Je pense que vous vous en rappelez.
24:13 Qui avait dit, vous avez juridiquement tort,
24:16 parce que vous êtes politiquement minoritaire.
24:18 - Je ne sais pas si c'est Paul Quilles ou André Léniel, l'un des deux.
24:21 Au Congrès de Valence du Parti Socialiste. - Ah, Léniel.
24:23 Non, c'est André Léniel, qui était longtemps trésorier de l'Association des maires de France.
24:27 - Il est toujours. - Et il avait d'ailleurs raison.
24:29 Il avait raison. Mais le problème, c'est cette façon de considérer
24:34 que lorsque l'on est majoritaire, et là, en l'occurrence, c'est Renaissance avec les LR,
24:39 on est majoritaire, donc on passe de toute façon et on le fera.
24:42 C'est-à-dire qu'on vide le débat parlementaire de sa substance.
24:46 Alors, je dirais qu'il y a eu... Je veux dire, il y a une espèce de gémellité,
24:50 de symétrie, c'est-à-dire que du côté de LFI,
24:54 ça a été le prétexte de faire des meetings, de transformer l'Assemblée nationale
24:59 en Assemblée Générale de la Sorbonne, où, effectivement, c'est parti dans tous les sens.
25:05 Ça a donné une mauvaise image de ce que devait être un débat parlementaire.
25:09 - Mais sur la majorité, elle n'est pas si assurée que ça.
25:12 - Ah non. - Visiblement, ça va être compliqué.
25:15 - Ça va être très compliqué, parce que vous dites "majorité de Renaissance avec les LR",
25:18 mais au sein des LR, vous avez de courants, clairement.
25:21 Vous avez le courant, d'abord sénatorial, qui vote la loi, après l'avoir retravaillée un petit peu,
25:27 et puis vous avez le courant siotiste, chez les LR, et puis vous avez le courant pradier.
25:31 Et aujourd'hui, personne n'est capable de dire, malgré tout ce qu'on nous promet,
25:35 je pense que ça passe aussi, mais personne n'est capable de vous dire
25:39 s'il va y avoir une vraie majorité autour de la réforme des retraites.
25:42 Parce que s'il y a majorité, il n'y aura pas de 49.3, ça sera réglé.
25:45 - Non, non, attendez, parce qu'une majorité pour la réforme, c'est une chose,
25:51 une majorité pour renverser le gouvernement, ça n'est qu'une autre.
25:54 Ça s'appelle le courant systolique. - Oui, mais là, pour le vote.
25:57 - Je parle du vote, je parle de la motion de censure.
25:59 - Je veux dire, avec le 49.3, il n'y aura pas de motion de censure adoptée.
26:03 - Non mais il n'y aura peut-être pas de 49.3, c'est ce qu'on veut vous dire.
26:06 Il n'y aura peut-être pas de 49.3.
26:08 Si les LR décident de voter cette réforme des retraites,
26:12 en venant avec la majorité relative de renaissance, il n'y aura pas de 49.3,
26:15 il n'y aura pas de motion de censure.
26:16 - Ça tient, puisqu'on est dans la technique et dans le débat du moment,
26:19 mais la question c'est, est-ce que les LR votent pour ou contre ?
26:23 Ceux qui s'abstiennent, d'une certaine manière,
26:25 font baisser le seuil d'acceptabilité de la majorité.
26:29 Donc moi je pense que les moyens de pression,
26:32 parce qu'il faut quand même 10 à 15 parlementaires qui votent contre sur les LR,
26:36 ça me paraît beaucoup, donc ils vont réduire les têtes, si j'ose dire,
26:39 en essayant d'obtenir de ces gens-là plutôt de l'abstention,
26:42 ou ils vont pisser, ils ne sont pas là ce jour-là,
26:44 que du vote contre, parce que le vote contre c'est quand même compliqué.
26:47 - Oui c'est plus compliqué.
26:48 - Quand vous êtes LR et que vous avez défendu cette réforme mot pour mot,
26:51 c'est compliqué de ne pas voter contre.
26:53 - Absolument, ça va être compliqué de ne pas voter.
26:55 Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait répondre à l'intersyndical
26:59 qui lui demandait de le rencontrer,
27:01 qui lui demandait le silence d'Emmanuel Macron.
27:04 Vous le trouvez normal ?
27:06 - Il dit "ce n'est pas à moi, c'est à Elisabeth Borne de gérer cela".
27:10 Et finalement il répond, donc on sent qu'il y a quand même un peu d'inquiétude.
27:14 - On a un président à géométrie variable, c'est-à-dire que de temps en temps
27:17 il se met sur son piédestal et dit "moi je suis le président, laissez bosser le gouvernement",
27:21 et puis de temps en temps il n'y a plus de gouvernement et tout se passe à l'Elysée.
27:24 Sur cette réforme des retraites, il avait un discours en 2017
27:28 qui était résolument contre le report de l'âge légal,
27:31 et puis un discours cinq ans plus tard qui était résolument pour le report de l'âge légal.
27:35 Donc tout ça peut changer, peut évoluer, etc.
27:38 - Vous étiez à Horizon, rappelez-moi, c'est ça ?
27:40 Avec des amis comme ça on n'a pas besoin d'ennemis, c'est pas à Horizon.
27:43 - Non, non, non, non, non, c'est le parti de David Lysnard.
27:48 - Je suis à Nouvelle-Énergie avec David Lysnard,
27:50 mais on s'aimerait que des fois les frontières de la droite, David Lysnard, ce n'est pas...
27:53 - Ah non, non, je sais, mais j'avais cru entendre que vous étiez à Horizon.
27:56 - Mais là, politiquement, Alex Armand, le président de la République,
27:59 quand cette lettre est envoyée, dit "je ne vais pas intervenir, envoyez ça avec Elisabeth Borne",
28:03 et ce matin on voit qu'il dit "bon, je vais leur répondre".
28:06 - Parce que c'est la fin.
28:07 - Oui, c'est ça.
28:08 - Parce que c'est la fin.
28:09 - C'est la fin, mais on voit, il y a un sondage BVA ce matin,
28:11 qui dit que les Français sont de plus en plus,
28:14 ils en soutiennent avec la grève, de plus en plus opposés à cette réforme des retraites,
28:18 ça progresse en général.
28:19 Dans les sondages on voit que c'est le contraire.
28:22 Politiquement, pourquoi fait-il cela ?
28:24 - Il essaye de faire, entre guillemets, de jouer avec toutes les sensibilités des uns et des autres.
28:29 La vérité c'est que si ça passe, que ça continue, comme on vous l'a dit, ça sera voté jeudi prochain.
28:33 Quand vous allez dans les manifestations, ce que j'ai fait pour regarder et observer,
28:37 les gens manifestent, mais ils vous disaient tous mardi "bon, je manifeste, mais je sais que c'est perdu,
28:43 je sais que ça va aller à l'Assemblée, que ça va être voté".
28:46 Donc aujourd'hui, Emmanuel Macron, le travail il a été fait,
28:48 il va recevoir les intersédicales pour dire "bon, j'essaie de parler un peu avec vous",
28:52 mais ça ne sert à rien.
28:54 - Oui, mais avec une colère qui monte aussi,
28:56 il y a moins de résignation et plus de colère.
28:58 Donc c'est aussi sur le fil du rasant.
29:02 - Soyons clairs, Emmanuel Macron, il joue bien sûr gouvernement, président de la République,
29:06 c'est l'originalité de notre système institutionnel.
29:09 Mais la vérité c'est qu'il fait le dos rond, il attend que ça passe,
29:12 pour essayer de tourner la page.
29:14 D'ailleurs, comme par hasard, il envoie son ballon d'essai sur la constitutionnalisation de l'IVG,
29:20 c'est soi-disant un message de gauche,
29:22 et il pense que ça va... - Pourquoi soi-disant ?
29:24 - J'espère que c'est plus large quand même,
29:26 parce que Mme Veil ou d'autres auraient pu...
29:28 Et je sais que Mme Berger pour, donc...
29:30 Mais disons qu'il fait de la politique de façon cynique,
29:32 en pensant qu'une séquence va chasser l'autre.
29:35 Alors la deuxième chose qu'il fait, qui est plus grave pour moi,
29:38 conformément au sondage que vous mentionnez ce matin,
29:41 c'est qu'il veut distinguer, comme on dirait chez les chrétiens,
29:44 le grain de l'ivraie, c'est-à-dire ceux qui sont des légalistes,
29:48 je pense à la CFDT ou aux sociodémocrates qui diront
29:50 "on est contre mais on en rentre à la maison",
29:52 de ceux qui vont se radicaliser.
29:54 Et d'une certaine manière, M. Macron,
29:57 qui est quelqu'un qui joue même avec le feu et qui en a l'habitude,
30:00 se dit "il y aura certes des manifestations radicales et minoritaires,
30:04 mais d'une certaine manière ça me permettra de faire belote,
30:07 re-belote et 10 de der, c'est-à-dire que je les dénoncerai
30:10 comme défectueux".
30:12 - Comme des excessifs.
30:15 - Alors moi, je voudrais ajouter un petit truc,
30:18 et dire que François Calfant a raison,
30:21 il faut bien de temps en temps trouver des points d'accord,
30:24 quand il dit que cette réforme va avoir un véritable déficit
30:29 de légitimité très important.
30:31 Et ça, ce n'est pas une bonne nouvelle,
30:33 parce que ce qui se passe dans la société,
30:36 c'est quand même un rejet de ce pouvoir,
30:40 c'est la démobilisation démocratique, l'abstention,
30:44 tout ça sur cette façon de faire de la politique.
30:47 Je rappelle que François Mitterrand, en 1984,
30:50 il a abandonné la loi Savary,
30:52 parce qu'il y avait eu des grandes manifestations,
30:54 et il avait la majorité pour la faire adopter.
30:57 Jacques Chirac, après les grèves de 1995,
31:00 il y a eu toute une série de choses comme ça.
31:02 - Ce n'est pas les mêmes contextes politiques, vous le savez.
31:04 Ce n'est pas les mêmes contextes politiques.
31:06 Vous parlez de Chirac en 1984, il a une élection en 1988,
31:09 vous parlez de Chirac en 1995, il a une élection en 2002.
31:11 - Attendez, je voudrais terminer,
31:14 je voudrais terminer juste une phrase en disant
31:17 que le système de démocratie représentative,
31:20 c'est certes une majorité qui a le pouvoir,
31:22 mais c'est aussi la construction de cette majorité en continu.
31:27 Et l'acceptabilité par la société,
31:30 et la légitimité des décisions qui sont prises
31:33 pour qu'elles soient appliquées.
31:35 Voilà, c'est tout ce que je dis.
31:37 - On est bien d'accord, ça a été mentionné,
31:39 Macron n'est pas candidat, pour des raisons institutionnelles,
31:41 à sa propre élection.
31:43 - Il n'a rien à perdre.
31:45 - Je ne suis pas d'accord,
31:47 je pense qu'il se voit un avenir politique,
31:49 et que, de qui il veut avoir des bons points à ce stade ?
31:53 Il veut avoir des bons points de l'Union Européenne,
31:55 des marchés, etc.
31:57 Et de ce point de vue là,
31:59 passer contre le peuple dans l'élite,
32:01 dans les grands cabinets de conseils type McKinsey,
32:04 il aura son bon point.
32:05 Ensuite, que pense-t-il ?
32:06 Ça c'est ma réflexion personnelle,
32:08 ça n'a rien à voir avec mon engagement politique.
32:10 Je pense qu'il joue avec le feu, réellement.
32:12 Il se dit, d'ailleurs on ne peut pas dire qu'il prépare
32:15 une succession très crédible en son camp,
32:17 il se dit, l'alternance ira jusqu'au bout,
32:19 et on aura une mélonie à la française,
32:21 Mme Le Pen, ensuite, en allumant le feu,
32:24 se disant qu'il sera tout à fait,
32:27 lui, président de la Commission Européenne,
32:29 lui, sur son aventin,
32:31 en capacité, parce que ce monsieur est encore très jeune,
32:33 de revenir la fois suivante.
32:35 C'est un peu de la politique fiction,
32:37 mais vous savez, depuis Mitterrand,
32:39 les grands politiques sont des grands mazarins, n'est-ce pas ?
32:43 Mais sur l'histoire de la Commission Européenne,
32:45 on peut imaginer aussi que cette réforme des retraites
32:49 elle est faite aussi, et surtout, pour faire plaisir à l'Union Européenne.
32:53 A Mme von der Leyen.
32:54 Oui, mais dans les faits, elle ne produira pas
32:56 les économies budgétaires promises.
32:59 C'est bien la preuve qu'il s'en fout.
33:00 C'est à mettre aussi, peut-être en parallèle,
33:03 avec, moi je découvrais ce matin l'interview de Pierre Moscovici,
33:05 président de la Cour des comptes,
33:07 qui alerte sur les finances publiques.
33:08 On a les pires finances publiques d'Europe.
33:11 Donc, à un moment, il y a une responsabilité aussi du gouvernement.
33:15 On va en reparler avec vous dans un instant,
33:17 9h43 sur Sud Radio.
33:19 On va parler de nos ministres,
33:28 Marlène Schiappa, Dupont-Moretti, Aurore Bergé,
33:30 qui craquent, ils sont à bout.
33:34 Mais avant, je voudrais qu'on revienne sur le rapport
33:36 de la Cour des comptes qui est remise aujourd'hui.
33:39 La Cour des comptes qui appelle à un redressement résolu
33:41 des finances publiques, puisque Pierre Moscovici,
33:44 ce matin, déclare que la France est l'un des pires pays
33:48 dans sa gestion financière.
33:51 Donc, c'est vrai que quand on voit le débat
33:52 sur la réforme des retraites, on se dit,
33:54 l'argent, pourquoi on va le chercher là et pas ailleurs ?
33:57 Je ne sais pas qui veut éviter mes cours.
33:59 Oui, mais c'est assez incroyable.
34:01 Et puis, on a trouvé depuis François Mitterrand
34:03 une façon de présenter les choses qui rassure tout le monde.
34:07 On compare le déficit au produit intérieur brut.
34:09 J'ai essayé de pratiquer ça, moi, en tant que viticulteur
34:11 avec mon banquier. J'ai essayé de comparer
34:13 le déficit de mon entreprise au produit intérieur brut
34:15 de la commune. Le banquier rigole.
34:17 Et en fait, aujourd'hui, le déficit de la France,
34:20 il n'est pas de 5%. Il est de 5% du produit intérieur brut.
34:22 Mais souvent, on ne dit pas du produit intérieur brut.
34:24 On dit le déficit est de 5%. Non, il est de 50%.
34:26 C'est-à-dire qu'il y a 50% de dépenses
34:30 en plus que des recettes de l'État.
34:33 Donc, on est dans une situation hallucinante.
34:35 Et donc, la dette augmente.
34:37 Et vous entendez le ministre des Finances, Bruno Le Maire,
34:39 qui vous dit que tout va bien et qu'on va rembourser la dette
34:41 avec un objectif de déficit.
34:43 Bon, moi, je ne connais pas beaucoup de gens
34:45 qui arrivent à rembourser une dette avec un objectif de déficit.
34:47 Les chiffres, les dépenses de l'État ont augmenté
34:50 de 25 milliards d'euros en 2022
34:52 et 37 milliards en 2023.
34:55 Enfin, 2023, on n'est qu'au mois de mars.
34:57 C'est le projet de loi.
34:59 Et malgré ça, la dépense publique continue
35:01 d'augmenter de 3,5% en volume.
35:05 Ce qui fait dire à Pierre Moscovici que nous vivons
35:07 au-dessus de nos moyens.
35:09 Alors, qu'est-ce que nous, citoyens lambda,
35:11 on peut comprendre à tout ça ?
35:13 Ce qu'on peut comprendre, c'est relativement simple.
35:15 Déjà, moi, j'assume les dépenses publiques COVID.
35:18 Oui, c'est ça. C'est vrai qu'il y a eu un soutien massif.
35:21 Donc, on est passé de 3 à 5% du déficit.
35:24 Mais c'est le cas de beaucoup de gouvernements
35:27 à travers le monde.
35:29 Ensuite, comprendre. Exemple économique simple.
35:31 Vous avez deux manières de traiter la hausse permanente
35:34 des prix d'énergie, je pense notamment à l'essence.
35:36 Ça parle à tous ceux qui nous écoutent.
35:38 Une manière qui est de dire qu'il y a des surprofits
35:40 pétroliers et énergétiques liés à la situation
35:43 et à la réaffection du gaz russe.
35:45 Eh bien, surprofit = fiscalité et péréquation.
35:48 Ça, ça ne coûte pas aux finances publiques.
35:50 Ça rapporte.
35:52 Et puis, il y a une autre manière de dire qui est
35:54 nous, on va payer tout un tas de boucliers énergétiques, etc.
35:58 sur le déficit public, sans taxer les surprofits.
36:02 Voilà. Et c'est l'option qui a été prise.
36:05 Je parle notamment, alors c'est vrai que c'est un peu abscont de dire ça,
36:08 de l'entreprise CMA CGM, qui a des dizaines de milliards d'euros de bénéfices.
36:13 Pourquoi je parle d'eux ? Non pas parce que je n'aime pas cette entreprise
36:16 qui fait la fierté de la France, c'est une des plus grosses entreprises
36:18 de logistique maritime.
36:20 Mais parce que quand votre boîte, qui s'appelle un conteneur
36:23 triple son prix de location, parce que tout simplement
36:27 il y a une forte tension sur la location de ces boîtes,
36:31 et bien ça n'est lié à aucun effort d'investissement ou de R&D de cette entreprise.
36:35 Et donc, comme le prix de ce transport est répercuté,
36:38 et ça s'appelle l'inflation, et bien c'est bien à la puissance publique
36:42 de socialiser ces profits qui n'ont pas lieu d'être
36:46 par un effort de l'entreprise, pour les répartir.
36:49 Et bien c'est tout le contraire qui fait.
36:51 On veut recourir à l'impôt et à la péréquation,
36:54 et on creuse les déficits.
36:55 Et enfin, dans la remarque de Pierre Moscovici,
36:57 ça renvoie au débat du passé,
36:59 M. Macron veut se donner un brevet de bonne gestion
37:02 en repoussant l'âge, en disant "moi je suis au standard
37:05 de l'ensemble des pays de l'Union Européenne".
37:07 Et Pierre Moscovici lui rappelle que non, il ne peut pas avoir,
37:10 avec 600 milliards de déficit, dont j'ai expliqué le moteur,
37:14 de brevet de bonne gestion.
37:16 - CMA-CGM, beaucoup de portraits très élogieux de son président.
37:20 - Oui, sauf qu'il paye 0,7%,
37:23 il est imposé sur à peine 0,7% de ses bénéfices l'an dernier,
37:28 en raison d'une législation particulièrement favorable aux armateurs.
37:32 - Vous avez 20 milliards de profits, 0,7% de bénéfices.
37:34 Et alors à chaque fois, quand des gens demandent à gauche l'impôt,
37:37 on dit "ah mais vous êtes anti-entreprise".
37:39 Alors je vais vous dire, moi j'ai ma propre entreprise,
37:41 en général je suis taxé à 25%.
37:43 Les entreprises du CAC 40, en général,
37:45 elles sont taxées à moins de 10%.
37:47 Et cette entreprise, vous me la prenez,
37:48 je ne savais même pas, est taxée à moins de 1%.
37:51 Eh bien, faisons en sorte que les entreprises,
37:53 les grandes et les petites, soient taxées de la même façon.
37:55 Alors peut-être pas à 25% aujourd'hui,
37:58 peut-être à 15% ou 20%.
38:00 Et déjà, je vous garantis que ça ramènera
38:03 beaucoup d'argent au budget de l'État.
38:05 Et ce discours "non" n'est pas un discours anti-entreprise,
38:08 parce que je vous rappelle que s'il y a autant,
38:10 finalement, d'investissements étrangers en France,
38:13 c'est dû à la qualité de nos infrastructures,
38:15 elles-mêmes payées par l'impôt.
38:17 - Régis, un mot là-dessus ?
38:20 Moi, la cour des comptes, ce qui me fascine,
38:21 c'est que chaque année, il y a un rapport,
38:24 chaque année, on pointe ses dysfonctionnements,
38:26 on est en déficit.
38:28 C'est son rôle, sauf qu'il n'y a jamais suivi d'effet.
38:30 C'est un peu comme les articles du Canard enchaîné.
38:32 Parfois, vous avez des trucs énormissimes,
38:34 et il n'y a pas de suite.
38:35 Et là, il y a des choses qui sont pointées
38:37 de façon extrêmement rigoureuse,
38:39 et ça ne bouge pas.
38:41 - Ce n'est pas une cour, en fait.
38:43 - Oui, Régis ?
38:44 - La France vit au-dessus de ses moyens.
38:46 C'est une vieille chanson.
38:48 C'est un vieux tube.
38:50 On nous le resserre systématiquement.
38:52 Je veux dire, bon, effectivement,
38:55 la France est extrêmement endettée.
38:58 Elle a des modes de fonctionnement
39:02 qui produisent cet endettement.
39:05 Mais qu'est-ce que l'endettement ?
39:06 Il y a tout un tas de débats.
39:07 Moi, je n'ai pas de grandes compétences économiques,
39:10 mais vous trouverez des économistes
39:12 qui vont venir vous dire que
39:14 ça finit par être une création artificielle,
39:19 cette dette,
39:20 qui est en fait de la création monétaire.
39:22 Donc, voilà, moi, j'ai pris cette habitude.
39:26 Est-ce que les Français doivent vivre
39:29 de façon plus austéritaire ?
39:31 Bon, écoutez, on va leur demander leur avis.
39:34 - Et un chiffre qu'on m'envoie,
39:36 l'État a dépensé 2,5 milliards d'euros
39:38 en achats de prestations intellectuelles.
39:40 Ça concerne évidemment les très célèbres...
39:43 - C'est quasiment 1 milliard sur McKinsey.
39:45 - ...McKinsey, d'après un rapport rendu en janvier public,
39:47 en 2023, l'inspection des finances,
39:49 chiffre à 2,5 milliards,
39:50 donc les achats de prestations.
39:51 C'est un chiffre qui est en hausse de 329%
39:54 par rapport à 2015.
39:55 - Mais enfin, sur McKinsey,
39:57 le cas d'espèce avec le président Macron,
39:59 tout le monde sait très bien à quel point
40:01 il y a un nombre conséquent de cas de McKinsey.
40:03 D'ailleurs, il les a transformés en députés
40:06 qui ont financé à titre personnel
40:08 la campagne d'Emmanuel Macron.
40:10 - Enfin, on en avait parlé déjà à l'époque,
40:12 mais ces chiffres-là, ces dépenses-là...
40:14 - Le deuxième problème que ça pose,
40:16 c'est à quoi sert l'ENA ?
40:17 C'est-à-dire qu'en fait, l'ENA, ça sert à quoi ?
40:19 Ça sert à... Non, mais je le pose sérieusement,
40:21 sans esprit.
40:22 Ça sert à recruter des cadres du public
40:24 qui sont censés détenir la même compétence
40:27 que les cadres des entreprises de conseil.
40:29 - Non, non, ça m'amuse.
40:30 - Si vous avez toujours ce volume de recrutement
40:32 de ces cadres qui coûtent cher,
40:34 mais qui sont utiles,
40:35 et qu'on ne les mobilise pas
40:37 sur, finalement, la conception
40:40 et la stratégie du gouvernement,
40:41 ça pose un problème.
40:42 Souvenez-vous, les dépenses
40:43 somptuaires sur l'avenir
40:45 de l'éducation nationale,
40:46 la stratégie vaccinale,
40:48 sur lesquelles on aurait pu mobiliser,
40:50 finalement, les agents publics.
40:52 - Au sein même des ministères.
40:54 C'est ça qui pose comme problème
40:55 le rapport que vous venez de citer.
40:56 C'est qu'au sein même des ministères,
40:58 on nous dit, dans ce rapport,
41:00 que les missions qui ont été données
41:01 à ces cabinets de lobby
41:03 auraient pu être réalisées par des gens
41:05 au sein même des ministères.
41:07 Voilà. Donc, à partir de là...
41:09 - C'est un choix qui a été fait.
41:11 Retour de service.
41:13 Et c'est toujours la même chose.
41:15 Avant d'être de droite et de gauche,
41:17 M. Macron est surtout
41:18 au gouvernement de la finance
41:20 et des intérêts des classes dirigeantes.
41:22 Donc, il finance ses intérêts
41:24 du Conseil,
41:26 des grands cabinets de stratégie
41:28 et de la Banque d'affaires.
41:29 Ce n'est pas une caricature.
41:31 Les chiffres que vous donnez l'indiquent.
41:33 - Bien sûr.
41:34 - Le problème, si vous exposez
41:36 une dépense qui n'est pas liée
41:38 à l'intérêt, là, en l'occurrence,
41:40 l'intérêt public de l'État,
41:42 mais il y a l'intérêt public local, etc.,
41:44 vous commettez une infraction pénale.
41:46 - Il y a des marchés.
41:48 - Vous commettez une infraction pénale.
41:50 Et le PNF est le pied sur le frein.
41:52 Il a tiré le frein à main.
41:53 Il ne veut rien entendre.
41:54 Il avait fallu une pétition de magistrats
41:56 pour exiger qu'ils fassent quelque chose.
41:58 Non. C'est un phénomène
42:00 de corruption massive.
42:02 Ce qu'il y a autour de ces cabinets.
42:05 Et je rappelle que...
42:07 - C'est de la diffamation, Bolloré.
42:09 - C'est un peu de la diffamation.
42:11 - Il ne paie pas beaucoup d'impôts,
42:13 M. Bolloré,
42:15 mais McKinsey en payait encore moins.
42:17 - Oui, c'est ça.
42:19 - Avec une passivité de Bercy
42:21 qui était extraordinaire,
42:23 pour une bonne raison.
42:25 C'est qu'en général, les gens de Bercy
42:27 vont ensuite pantoufler dans les entreprises privées,
42:29 y compris parfois chez McKinsey.
42:31 - Mais il paie des impôts, Bolloré.
42:33 - Je ne connais pas...
42:35 - Non, non, non.
42:37 - Je fais attention, parce que vous portez des accusations.
42:39 - Non, mais vous avez raison.
42:41 Je parlais de...
42:43 - Vous retirez ce que vous avez dit.
42:45 - Aux sociétés du CAC 40,
42:47 qui paient parfois des impôts
42:49 qu'on considère comme insuffisants,
42:51 McKinsey, lui, n'en payait aucun.
42:53 - Allez, on n'aura pas le temps de parler
42:55 de nos ministres au bord de la crise de l'âme.
42:57 - On ne va pas dire de mal du Pomoretti.
42:59 - Allez-y, allez-y.
43:01 Qu'est-ce que vous en pensez
43:03 de ces poignets d'honneur ?
43:05 - Marlène Schiappa,
43:07 j'ai vu la séquence.
43:09 - On va l'entendre tout à l'heure.
43:11 - Je la pense sincère,
43:13 elle n'est pas au niveau peut-être.
43:15 Lui, du Pomoretti, est un grossier personnage.
43:17 C'est tout.
43:19 - Mis en examen, quand même.
43:21 On l'oublie, parce que le bras d'honneur
43:23 va finir par faire oublier qu'on a un garde des Sceaux
43:25 mis en examen.
43:27 - Mais quand vous êtes mis en examen, il y a la présomption d'innocence.
43:29 - C'est ce qu'il dit.
43:31 - Il a été déposé une plante par l'USM
43:33 au mois de mai dernier contre la CIGR,
43:35 qu'il n'a pas eu en examen à ce moment-là.
43:37 Il y a un moment aussi, on peut comprendre son énervement.
43:39 Je ne dis pas qu'il a raison.
43:41 - Schiappa, scénaire,
43:43 avec ses deux bras d'honneur,
43:45 outre le fait que politiquement ce soit stupide,
43:47 parce que notre débat nous a
43:49 permis de rappeler à quel point ils avaient besoin
43:51 du vote des Républicains pour leur réforme.
43:53 - Et puis, je me dis que...
43:55 - Acquittator est un abruti d'accord.
43:57 - Non, mais...
43:59 - C'est un peu violent.
44:01 - Je me souviens qu'en 2011, Henri Emmanueli avait fait un doigt d'honneur à François Fillon.
44:03 - Oui, c'est vrai.
44:05 - Et donc, Dupond-Moreti...
44:07 - Il était ministre ou pas ?
44:09 - Non, il n'était pas ministre.
44:11 - Fillon était Premier ministre.
44:13 - Ça reste des hommes et des femmes.
44:15 Je ne dis pas qu'ils ont raison, bien loin de là.
44:17 - Vous citiez Camus,
44:19 un homme, ça s'empêche.
44:21 - Non, bien sûr.
44:23 - Il ne s'empêche pas beaucoup,
44:25 M. Maserati.
44:27 - C'est bas.
44:29 - Il n'y a pas que moi qui en dit du mal.
44:31 - On se retrouve dans un instant pour l'émission Média.
44:33 On va parler des femmes afghanes
44:35 avec un documentaire formidable
44:37 que je vous encourage à regarder sur LCP.
44:39 A tout de suite.