Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur l'actualité.
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00:00 Ça donne de l'espoir, mais je vais faire la rabat-joie. Déjà l'inflation divisée par deux, ça veut pas dire les prix divisés par deux,
00:05 ça veut dire aussi une inflation à 2% des prix qui continuent à augmenter et surtout, surtout, Gaëtan Mélin, chef du service éco de BFM TV nous a rejoint,
00:12 c'est pas pour tout de suite, ça va pas être automatique sur les étiquettes et on l'a entendu, on a encore plusieurs mois d'augmentation,
00:18 en fait le pic, on l'a pas encore eu.
00:20 Non, tout à fait, pourquoi ? Parce que vous le savez pertinemment que les négociations commerciales se sont terminées le 1er mars entre les distributeurs et les industriels
00:28 et que ces négociations, elles ont abouti à une hausse en moyenne de 10%.
00:33 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que dans les prochains mois, on va voir les prix progressivement augmenter, notamment dans l'alimentaire
00:41 et selon Dominique Schellcher, on pourrait même atteindre au mois de juin une inflation sur l'alimentaire de 24% contre 14,5% aujourd'hui.
00:51 Donc vous voyez bien que le pic n'est pas atteint. Et puis effectivement, ensuite, vous l'avez dit, il va y avoir ces renégociations en juin
00:58 qui vont permettre de prendre en compte ces baisses des coûts de production, comme le disait M. Cotillard tout à l'heure.
01:09 Mais voilà, on va pas avoir une baisse des prix qui va être flagrante, on ne retrouvera jamais les prix d'avant-crise.
01:16 Et encore une fois, de toute façon, ces baisses, elles seront étalées dans le temps et on ne devrait pas voir les premières baisses de prix avant l'automne prochain.
01:26 Mais encore une fois, c'est très important de dire à nos téléspectateurs que les prix ne vont pas être divisés par deux.
01:32 Non, on aura un ralentissement de la hausse, on aura probablement quelques baisses sur certains produits,
01:39 mais encore une fois, il ne faut pas s'attendre à retrouver des prix d'avant-crise.
01:43 Et ça va continuer à augmenter. Merci beaucoup Gaëta Hanin.
01:45 Dans les prochains mois, avril, mai, juin, préparez-vous. Comment fait-on ?
01:49 Bonjour Nadia Zian, merci d'être en direct avec nous.
01:51 Vous êtes la directrice du département consommation de l'association Familles Rurales.
01:55 Alors pour nous aider, entre guillemets, le gouvernement se vante d'avoir mis en place ce fameux trimestre anti-inflation.
02:00 Pour vous, c'est que de la com et d'ailleurs, vous l'avez écrit au président de la République.
02:04 Bonjour, effectivement. Alors à la première ministre, on a été reçu par le ministre de l'Économie et la ministre des PME,
02:11 forcés de constater qu'ils n'ont pas retenu grand-chose à ce qu'on leur a dit.
02:15 En tout cas, la proposition qui a été formulée en début de semaine de ce trimestre anti-inflation,
02:21 nous ce qu'on y voit, c'est un intérêt pour la grande distribution de faire du placement de produits,
02:25 de déstocker certains produits qu'ils n'ont pas réussi à vendre, mais aucune solution pour les consommateurs.
02:32 Alors c'est vrai qu'on nous annonce un ralentissement de l'inflation et comme vous le soulignez très justement juste avant,
02:39 on n'est pas sur une baisse des prix, on est juste sur une augmentation des prix qui ralentit.
02:43 D'abord, ça n'est pas la même chose et ensuite, ça n'est pas pour tout de suite.
02:47 C'est-à-dire que là, ce qu'on a face à nous, c'est une augmentation certaine des prix qui, de surcroît,
02:53 risque d'éloigner un certain nombre de consommateurs des produits les plus sains
02:59 puisque les opérations mises en place par la grande distribution ne sont pas forcément sur la promotion de produits
03:06 dont on sait qu'on a besoin pour être en bonne santé.
03:09 Donc la mesure qu'on propose de manière imminente, c'est de revoir, de suspendre le rehaussement du seuil de revente à perte.
03:18 Alors je m'explique. Depuis 2019, la grande distribution n'a plus le droit de vendre à prix coûtant.
03:25 On ne parle même pas de vendre à perte, on parle bien de vendre à prix coûtant.
03:28 Même ça, ils n'ont plus le droit de le faire. Ils doivent augmenter au minimum de 10% le prix des produits et c'est ça qu'on veut retoucher.
03:38 On dit, on est face à une période d'inflation, on sait qu'on va avoir un trimestre très compliqué.
03:43 Donc ce qu'on peut faire immédiatement, c'est rendre à ce seuil de revente à perte son niveau logique.
03:52 C'est-à-dire qu'un distributeur qui le souhaiterait pourrait vendre le produit qu'il a acheté à prix coûtant.
03:59 Il faut peut-être expliquer, Nadia Hizian, en fait c'est la loi Egalim à laquelle vous faites allusion.
04:03 Et l'idée, c'était censé protéger les producteurs, les agriculteurs. Ce 10%, il n'a pas surgi nulle part.
04:08 Il est censé être versé aux producteurs pour qu'ils aient un juste revenu. Sauf qu'apparemment, ça ne fonctionne pas tant que ça.
04:14 J'allais y venir. Nous, les trois associations qui ont alerté la première ministre, donc Famille Rurale, l'UFC et la CLCV,
04:22 sont d'accord bien sûr pour préserver le revenu de nos producteurs.
04:26 Sauf que là, on a une mesure qui n'a pas fait ses preuves. C'est-à-dire que même le Sénat, dans un rapport,
04:32 nous dit que ça a coûté 600 millions d'euros aux consommateurs. Mais on n'a pas l'assurance que les producteurs aient été mieux rémunérés.
04:41 Donc quand on a une mesure dont on ignore si elle a vraiment produit des effets positifs sur les producteurs,
04:47 mais dont on sait de manière assurée qu'elle a coûté plus cher aux consommateurs,
04:51 quand on est dans une période de si forte inflation, au minimum, suspendons-la.
04:57 C'est-à-dire que pendant trois mois, on autoriserait la grande distribution de nouveau à vendre à prix coûtant.
05:03 Et nous verrons bien effectivement si ça a un effet délétère sur les producteurs.
05:07 Et dans ce cas-là, on pourra toujours revenir en arrière. En tout cas, ce dont on est sûr, c'est que cette mesure a coûté 600 millions d'euros.
05:14 Donc rendons-les aux consommateurs ou du moins arrêtons de leur prendre cet argent dont ils ont besoin aujourd'hui pour remplir leur panier de courses.
05:22 Merci beaucoup Nadia Zian. Et puis maintenant, on attend avec impatience la réponse du gouvernement.