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  • 09/03/2023
Avec Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-03-09##

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News
Transcription
00:00 - Et lundi ce matin, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
00:04 - Bonjour Christophe Béchu. - Bonjour Patrick Roger.
00:06 - On va parler avec vous des préoccupations de tous aujourd'hui.
00:09 Parce qu'il y a les factures de l'énergie, donc comment faire face à cela ?
00:12 Et comment faire face aussi avec l'inquiétude sur la sécheresse, la grogne des automobilistes contre les ZFE
00:20 qui vont en empêcher de rouler pour certains, les doutes sur le tout électrique aussi avec la décision de l'Allemagne en ce moment,
00:26 le blocage sur le moteur thermique et puis bien sûr les questions politiques du moment avec la réforme des retraites notamment.
00:31 Commençons donc par l'article 7, le report de l'âge de départ à retraite cette nuit voté au Sénat.
00:39 Si la mobilisation et les grèves continuent, est-ce que le gouvernement devra entendre quand même la contestation d'une manière ou d'une autre, Christophe Béchu ?
00:47 - Cette réforme des retraites, on ne la fait pas pour faire plaisir, on ne la fait pas pour être populaire,
00:52 on la fait parce qu'on a une espérance de vie qui s'allonge, on a un système de retraite par répartition qui est une chance pour ce pays
01:01 et qui est une expression concrète de solidarité mais qui nécessite, à partir du moment où on a moins de cotisants pour plus de retraités,
01:09 qu'on travaille davantage pour garantir cette solidarité. Tous les pays européens autour de nous l'ont fait.
01:15 Conduire cette réforme, c'est nécessaire. Le vote de cette nuit marque une étape supplémentaire dans le fait de tenir de surcroît cet engagement
01:23 que le président de la République a pris devant les Français.
01:25 Si nous respectons et les oppositions et ceux qui manifestent, dans le même temps, on respecte aussi les engagements qui ont été pris.
01:33 - Mais alors il faut quand même du dialogue ou pas ? Parce que si cette mobilisation continuait, on ne peut pas être insensible que ce soit à l'Elysée et à Matignon ?
01:42 - Ce dialogue, je me permets de vous le dire, il a existé. Le débat, il est aujourd'hui sur les modalités de mise en œuvre.
01:52 A l'origine, il y avait la perspective des 65 ans, il y avait sur les carrières longues des décisions qui ont été prises tout au long de la discussion,
02:00 grâce au dialogue. Le dialogue se poursuit, il y a d'autres articles qui vont faire l'objet de cette discussion.
02:04 Il y aura ensuite une commission mixte paritaire qui aura à se pencher sur la position de l'Assemblée et du Sénat.
02:09 Toute la phase parlementaire, elle est dans le dialogue. Il y a eu des mois de concertation préalable avec les organisations syndicales.
02:15 Et d'ores et déjà, le projet qui a été voté cette nuit, ça n'est pas celui qui existait il y a six mois.
02:21 Il a tenu compte de ces phases de dialogue et pour une part de ces contestations.
02:25 - Et il peut encore changer avec la commission mixte paritaire quand ça arrivera entre sénateurs et puis députés et on suivra.
02:33 - Bien entendu, le dialogue parlementaire sert à ça et je veux saluer un Sénat qui, plutôt que d'avoir l'obsession de l'obstruction,
02:40 a eu l'obsession au contraire du dialogue pour arriver aux articles.
02:44 - Vous saluez vos anciens amis LR ?
02:46 - Je salue une Assemblée qui est parfois moins spectaculaire que l'Assemblée nationale mais qui fait preuve de davantage de sagesse.
02:54 - Bon, venons-en aussi à l'un des gros sujets du moment et inquiétude, c'est la sécheresse.
02:58 Alors vous avez annoncé des arrêtés sécheresse dans une douzaine de départements, est-ce qu'il va y avoir un plan national de restrictions ?
03:06 - D'abord, on est dans une situation qui est compliquée. Je sais qu'il pleut sur une large partie du pays et je m'en réjouis.
03:14 On a malheureusement des inquiétudes qui se concentrent à la fois sur le pourtour méditerranéen et sur tout le couloir rhodanien
03:19 parce qu'on n'a pas de pluie abondante prévue dans les prochains jours.
03:22 Mais je veux dire qu'on est dans une situation qui est pire que l'année dernière à la même date.
03:28 On avait, avant le début des pluies de ce début de semaine, en gros deux mois de retard sur le remplissage des nappes phréatiques, pas sur la moyenne.
03:35 Sur l'avant-été 2022 dont on a vu ce qu'il a donné.
03:38 A cause de la sécheresse, on a commencé l'automne en retard, on a eu moins de pluie pendant l'hiver qu'on en a eu l'hiver dernier,
03:44 donc on est dans une situation de crise où tous les voyants sont au rouge.
03:47 Si on a eu des pluies abondantes qui durent, on pourra passer à côté des difficultés.
03:52 Mais gouverner c'est prévoir, prendre des mesures dès aujourd'hui c'est éviter des décisions compliquées.
03:56 Il y a donc deux choses, à la fois les arrêtés pour lesquels j'ai dit au préfet de ne pas avoir la main qui tremble
04:00 et un plan national qui sera présenté dans le courant de ce mois de mars, dans quelques jours maintenant
04:04 et qui va se pencher avec une cinquantaine de mesures sur tous les sujets.
04:07 Comment on lutte contre le gaspillage ? Comment on va chercher les eaux usées pour avoir des alternatives ?
04:12 - On pourra utiliser les eaux usées, notamment.
04:14 - La réutilisation des eaux usées, la question autour de l'eau de pluie,
04:17 la question autour de la lutte contre les fuites,
04:20 la sensibilisation de tout un chacun sur son niveau de consommation d'eau potable.
04:25 Dans ce studio, chacun d'entre nous c'est en moyenne 149 litres d'eau potable
04:29 par jour et par personne que nous consommons en France.
04:32 - On consomme trop alors ? Est-ce qu'il faut arrêter de prendre des douches tous les jours ?
04:38 - Ça peut être une des questions, bien sûr. Ce qu'on ne faisait pas auparavant.
04:44 - Une douche, ce n'est pas 150 litres d'eau.
04:46 C'est la somme de nos comportements évidemment qui aboutit à ça.
04:49 Ce que je veux dire, c'est qu'on a vécu avec quasiment une illusion d'abondance
04:52 en pensant qu'on ne manquerait jamais d'eau.
04:54 La réalité du dérèglement climatique, c'est que nous aurons moins d'eau disponible
04:57 et que comme l'eau c'est la vie, qu'on en a besoin pour l'agriculture,
05:00 qu'on en a besoin pour boire, pour se nourrir, pour se laver.
05:03 Il faut qu'on soit attentif à ne pas la gaspiller.
05:06 C'est ça le sujet. Et donc aussi bien aller chercher des sources d'eau complémentaires
05:10 que de ne pas gaspiller celles dont on dispose et enfin de veiller à la qualité de cette eau
05:14 qui ne doit pas être un sujet tabou parce qu'on a à la fois un sujet de quantité
05:18 et dans beaucoup d'endroits un sujet de qualité.
05:20 - Et est-ce que ça passera par une augmentation aussi du prix de l'eau ?
05:22 - On a un prix de l'eau qui en France tourne aux alentours de 4 euros du mètre cube,
05:27 ce qui n'est pas énorme, mais avec d'énormes variations dans ce pays.
05:32 Il n'y a pas de raison qu'on ait une hausse généralisée.
05:35 Il y a des endroits où on a un prix trop bas parce qu'il n'y a pas eu de travaux,
05:38 en particulier trop de fluides. Dans ces endroits-là, évidemment qu'il y aura vocation
05:42 à ce qu'il y ait des travaux qui soient conduits pour arrêter de perdre 50, 60, 70% de l'eau potable
05:47 et ça passera par des travaux qui nécessiteront des augmentations.
05:49 Dans d'autres, il y a des endroits où la gestion est satisfaisante.
05:52 On est sur une gestion déconcentrée, décentralisée de ces sujets.
05:56 - Et il pourra y avoir des aides éventuellement aussi pour les particuliers,
05:59 pour s'équiper, pour faire des économies, tel que vous le disiez ?
06:03 - Vous verrez ça dans quelques jours. La récupération des eaux de pluie,
06:06 le fait d'accompagner les collectivités qui peuvent avoir des difficultés,
06:09 la partie financement, elle fait évidemment partie du plan.
06:11 - Oui, je voudrais bien qu'on revienne un instant aussi sur l'achat de canadaires.
06:15 Julien Bayou à ce micro a dit que vous n'avez pas anticipé
06:18 avec ce qui s'est passé l'année dernière et puis la sécheresse et les risques d'incendie.
06:22 Est-ce que vous avez acheté de nouveaux canadaires ?
06:24 - Je sais que Julien Bayou a été très occupé par beaucoup d'autres sujets
06:27 que l'écologie au cours de ces derniers mois, mais ce n'est pas une raison pour dire n'importe quoi.
06:30 Le président de la République, au mois d'octobre dernier, à l'Elysée,
06:33 a expliqué que les leçons que nous tirions de cette sécheresse,
06:36 uniquement sur l'aspect forestier et lutte contre les feux de forêt,
06:39 allaient prendre plusieurs formes. 50 millions d'euros débloqués par les SDIS, c'est fait.
06:42 Des locations de canadaires et d'hélicoptères, parce que ce n'est pas en commandant en octobre
06:48 que vous faites construire dans les usinées, que vous faites livrer les nouveaux modèles.
06:51 Donc les commandes, elles ont été passées, elles prennent du temps pour obtenir les livraisons,
06:55 mais nous aurons dès cet été des engins loués.
06:57 - Mais vous n'en avez pas acheté, c'est loué quoi.
06:59 - Les achats ont été déclenchés, ce que je veux dire c'est que la livraison,
07:03 elle n'interviendra pas, mais on disposera bien d'appareils supplémentaires pour l'été en cours.
07:08 La suite, dans quelques jours, ce sera la campagne sur les obligations légales de débroussaillement,
07:12 parce que 95% des feux qu'on a connus, ils sont d'origine humaine.
07:16 Donc on a un sujet quand même sur le démarrage de ces feux,
07:20 pas seulement sur le fait de les éteindre.
07:22 Il y a donc le renforcement des pompiers, les campagnes de recrutement,
07:25 les moyens supplémentaires mis à disposition des SDIS,
07:27 les engins aériens avec des pré-positionnements qui pourraient se faire
07:31 plus seulement à partir d'une base unique d'un point de vue national,
07:33 parce qu'on a bien vu qu'on avait des départs de feux aujourd'hui au nord de la Loire, en Bretagne et ailleurs.
07:38 Et dans ce plan global, je vous assure qu'il y a eu énormément de décisions qui ont été prises
07:43 et qui sont d'ores et déjà mises en oeuvre.
07:45 - Oui, autre question, et là vous êtes interpellé aussi par les écologistes, et toujours Julien Bayou,
07:49 qui volent lors de la niche parlementaire dans quelques semaines à l'Assemblée Nationale,
07:54 proposer l'interdiction des vols en jet privé en France.
07:58 Est-ce qu'il faut les réguler alors ?
08:00 - Les réguler, faire en sorte qu'ils soient moins attractifs que d'autres types de modes de déplacement,
08:06 ça n'est pas un sujet.
08:07 Ce que je veux dire c'est que, quand les écologistes étaient au pouvoir,
08:09 le kérosène coûtait deux fois moins cher que l'essence.
08:12 C'est ce gouvernement et cette majorité qui, à l'automne dernier,
08:16 a mis fin à cette anomalie en augmentant de 70% les taxes qui pèsent sur le kérosène
08:20 qui est mis dans les jets privés.
08:21 En revanche, allez expliquer qu'il suffit d'interdire les jets privés pour régler une partie du problème,
08:26 c'est l'écologie du buzz, et ça relève davantage de la lutte des classes que de la transition écologique.
08:30 - Parce qu'ils disent oui, un jet privé entre Paris et Nice, par exemple,
08:34 c'est la consommation de votre carburant et en pollution aussi de ce que vous faites sur une année, en voiture.
08:40 - Les jets privés c'est 0,1% des émissions nationales de notre pays.
08:45 On émet en France 400 millions de tonnes.
08:47 Les jets privés c'est 400 000 tonnes.
08:49 Donc, qu'on se demande comment on diminue, pourquoi pas qu'on explique que c'est en les interdisant qu'on va régler le problème.
08:54 Je vais vous dire un truc.
08:55 Pour parler vrai, c'est bien plus efficace d'investir dans le nucléaire pour décarboner une partie de nos émissions
09:03 que de penser qu'en interdisant les jets privés on va régler le problème.
09:06 - Autre sujet d'inquiétude pour les Français, les plus modestes notamment.
09:10 Si les ZF, les zones à faible émission dans les grandes agglomérations,
09:13 il y a un calendrier qui est prévu pour éliminer de ces ZF, les critères 3, les voitures critères 3, critères 4, critères 5.
09:23 Il y a un calendrier.
09:24 Devant la grogne, est-ce que vous allez revoir le calendrier ?
09:27 - On dit beaucoup de choses et beaucoup de choses fausses sur tout ça.
09:30 - Et des choses vraies aussi.
09:32 - Des choses vraies aussi, mais on va commencer par deux choses vraies simples.
09:35 Il y a 14 pays en Europe où il y a des zones à faible émission.
09:38 Il y a 270 villes européennes dans lesquelles ça s'applique.
09:40 Et dans ces villes, quand la qualité de l'air s'améliore, il y a des endroits où c'est des ZF,
09:44 elles sont supprimées.
09:45 C'est le cas en Allemagne, c'est le cas en Hollande, où à partir du moment où ils sont sortis des seuils,
09:49 ils commencent à alléger les restrictions.
09:51 Je précise que cette mesure est prise pour des raisons de santé publique.
09:55 40 000 morts liées aux particules fines, 7 000 au dioxyde d'azone,
09:58 et que la France a été condamnée par trois fois, par le Conseil d'État,
10:01 par la Cour de justice des communautés rurales, pour des dépassements de seuils.
10:04 Non, pour des dépassements de seuils des polluants atmosphériques en espèce.
10:07 Les villes qui ne sont pas en dépassement de seuils n'ont aucune obligation,
10:12 vous m'entendez bien, aucune obligation d'aller durcir, multiplier les règles.
10:16 Elles peuvent se contenter d'éliminer les voitures qui ont plus de 25 ans, point !
10:20 Et on a aujourd'hui une polémique qui est parfois alimentée par des maires
10:23 qui jouent aux pompiers pyromanes, qui ont dit "on va laver plus blanc que blanc,
10:27 ou plus vert que vert, on va aller encore plus loin que ce que dit la loi,
10:30 on va prendre des mesures pour les artisans, pour les professionnels, c'est pas dans la loi,
10:33 on va prendre des mesures pour les critères d'eux, c'est pas dans la loi,
10:36 on va aller plus vite que ce que dit la loi, c'est pas dans la loi".
10:39 Donc il y a un moment où il faut remettre les choses à leur place.
10:42 Est-ce que les ZFE sont utiles pour la santé de nos concitoyens ?
10:45 Oui.
10:46 Qui en souffre ? Les plus modestes, les personnes âgées, les jeunes enfants.
10:49 Est-ce qu'elles posent des difficultés d'application ?
10:51 Oui, parce qu'aujourd'hui je n'ai pas les véhicules propres d'occasion disponibles
10:55 pour être capable d'assurer dans des conditions sociales
10:58 qu'ils soient totalement acceptables partout cette transition.
11:00 Est-ce que nous y remédions ?
11:01 Oui.
11:02 J'ai confié au maire de Toulouse et à des élus de Strasbourg
11:06 le fait de proposer au mois de juin des mesures pour renforcer l'acceptabilité sociale de la mesure
11:11 et les aides ou les harmonisations dont nous aurions besoin.
11:14 Mais je veux sortir des fake news qui consistera à penser que c'est une mesure franco-française
11:18 faite pour emmerder les gens, liberticide, en oubliant de dire
11:22 que c'est un impératif de santé publique, que ça existe ailleurs
11:25 et qu'on est évidemment très ouvert au dialogue sur la manière de l'appliquer de manière intelligente.
11:29 Vous envoyez la balle un peu aux maires en disant que c'est eux qui vont trop loin.
11:32 Pas à tous les maires.
11:34 Est-ce que vous pouvez siffler la fin de la partie un moment donné autour de ça ?
11:37 Au mois de juin, j'aurai l'occasion de faire des annonces sur le sujet.
11:40 Ce que j'ai fait, c'est que j'ai lancé une concertation avec les maires des villes
11:43 qui sont concernés pour avoir leur retour d'expérience.
11:45 Et vous avez d'ores et déjà aujourd'hui, entre Toulouse et Lyon, entre Reims et Strasbourg,
11:50 des différences dans la manière dont les élus s'en sont saisis et les appliquent.
11:54 Là, vous suspectez un peu les élus plus écolo.
11:57 Vous pensez en fait à Lyon, à Grenoble par exemple, qui vont trop loin ?
12:00 Non, ce qui m'énerve, c'est le double discours qui consiste à dire
12:02 c'est scandaleux, on n'a pas de radar pour aller verbaliser les automobilistes.
12:06 Et de l'autre, il faut faire attention à ce que pensent les gens.
12:09 Il faut choisir à un moment.
12:10 Ce que je veux dire, c'est que j'assume pleinement une position dans laquelle je dis
12:13 nous avons besoin des ZF pour des raisons de santé publique.
12:16 Mais mettre en place une ZF, ce n'est pas une conception d'écologie punitive.
12:20 C'est une mesure nécessaire en termes de santé publique.
12:23 On a le droit d'être intelligent dans la manière dont on l'applique
12:25 sans en faire un étendard politique.
12:27 - Ça peut être considéré comme une mesure antisociale
12:29 et vous craignez une sorte de mouvement de gilet jaune potentiellement ?
12:33 - Ce que je dis, c'est que dans la façon dont elles sont présentées,
12:37 on alimente la contestation.
12:39 Là où, je le redis, dans 14 pays d'Europe, dans 270 villes,
12:44 elles existent et parfois depuis 10, 15, 20, 25 ans.
12:47 Donc, sur ce sujet, il faut qu'on soit calme, qu'on refasse de la pédagogie
12:51 et qu'on ne cherche pas à en faire un étendard politique.
12:54 C'est un enjeu de santé publique.
12:55 - Il nous reste 2, 3 minutes.
12:57 Christophe Béchut, vous êtes ministre de la transition écologique
12:59 et de la cohésion des territoires.
13:01 Et pour rester sur la voiture, il y a ce dossier sur le tout électrique
13:05 et sur la fin du moteur thermique qui est prévu en 2035 par l'Europe.
13:09 L'Allemagne a refusé de voter là, au niveau européen,
13:12 un peu à la surprise générale.
13:14 Est-ce que ça veut dire que ce dossier et ce calendrier
13:17 va être remis en cause ?
13:20 - A l'intérieur de la coalition allemande,
13:22 le plus petit des partenaires est en train aujourd'hui
13:25 de remettre en cause la position allemande.
13:27 Mais je me permets de dire que l'Allemagne a validé ce calendrier
13:30 il y a 6 mois, le Parlement européen l'a validé il y a quelques semaines
13:33 et on est dans une crise politique interne à l'Allemagne.
13:36 On a évoqué les jets privés, 400 000 tonnes d'émissions dans notre pays.
13:41 Les véhicules thermiques, c'est 85 millions de tonnes.
13:46 La somme de toutes les voitures thermiques de ce pays,
13:49 c'est plus que l'agriculture, c'est plus que toute l'industrie,
13:53 c'est plus que tout le résidentiel.
13:55 Décarboner notre parc de véhicules,
13:58 c'est le seul moyen de lutter contre le réchauffement climatique.
14:01 - En Allemagne, Grissow-Vechu, on dit qu'il y a d'autres solutions,
14:05 qu'il y a des carburants de synthèse, qu'on n'y arrivera pas, qu'on va dans le mur.
14:08 Toyota, l'un des plus grands constructeurs,
14:10 refuse d'aller vers le tout électrique.
14:12 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
14:13 - Je réponds que Volkswagen explique qu'il ne faut pas remettre en cause
14:16 le calendrier de 2035.
14:17 - Mais Volkswagen, vous savez, recherche une virginité après ce qui s'est passé.
14:22 - Que Valeo dit la même chose.
14:24 Que Renault a investi dans le pôle électricity, dans les Hauts-de-France,
14:27 pour pouvoir produire 500 000 véhicules électriques.
14:29 - Après avoir eu des doutes.
14:31 - Oui, qu'on ait des doutes, comme on en est dans une transition, c'est une réalité.
14:34 Les carburants de synthèse, c'est vrai, on en a besoin.
14:36 Mais on en a besoin pour l'aérien et pour le maritime,
14:38 parce qu'on n'est pas prêts là d'aller électrifier les avions ou les bateaux
14:41 pour faire des longues traversées.
14:43 Les biocarburants, c'est une impasse,
14:45 on n'a pas assez de surface sur la planète
14:47 pour produire des biocarburants qui remplaceraient le pétrole.
14:49 Et il vaut mieux utiliser les terres pour se nourrir.
14:51 Donc, électrifier le parc, un, c'est donner à nos industriels un signal
14:55 pour qu'on arrête aujourd'hui d'être dans une situation
14:58 où on a une invasion chinoise de notre marché automobile
15:00 parce qu'on ne se prépare pas à cette transition.
15:02 Et donc, si on veut avoir une transition qui soit bonne
15:04 pour notre industrie et pour l'emploi,
15:06 il faut prendre les devants, il faut regarder le problème en face.
15:08 - Mais qu'est-ce qu'on fait avec l'Allemagne, là ?
15:10 Il y a une crise qui est en cours, qui couvre, non ?
15:13 - C'est un sujet avec les Allemands.
15:15 Entre les centrales à charbon qu'ils ont réouvert,
15:17 positions qu'ils sont en train de prendre,
15:19 on a aujourd'hui sur les questions écologiques,
15:21 une Allemagne qui a arrêté de montrer le cap.
15:24 Et on voit bien les limites de leur coalition aujourd'hui.
15:29 À l'échelle des pays européens,
15:31 il n'y a que 4 États aujourd'hui qui remettent en cause
15:34 ce calendrier sur les moteurs thermiques
15:36 parce que si on le remet en cause,
15:38 c'est toute la stratégie de décarbonation européenne qui tombe.
15:41 - Merci Christophe.
15:43 Je suis d'un mot aussi parce que vous êtes un proche d'Édouard Philippe.
15:46 Ce matin, dans le journal Le Parisien,
15:48 il y a un article qui dit que le torchon brûle
15:50 un peu entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe.
15:52 Qu'en privé, l'ancien Premier ministre dit
15:54 qu'il ne comprend pas pourquoi il y a des attaques de la Macronie.
15:57 Vous, vous êtes finalement au centre de cela.
16:00 Qu'est-ce que vous pouvez dire ?
16:01 - Je peux vous dire que ceux qui parlent ne savent pas
16:04 et que ceux qui savent ne parlent pas
16:06 et qu'on surjoue des difficultés dans un contexte
16:09 où aujourd'hui la majorité s'efforce de tenir bon
16:13 et de voter les engagements pris par le président de la République.
16:15 - Merci Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique
16:18 et de la Cohésion des territoires,
16:19 a été l'invité ce matin de Sud Radio.
16:21 Dans un instant, on va continuer les débats.
16:23 Et puis à propos de la voiture, puisqu'on l'a évoquée à l'instant,
16:25 je vous renvoie au rendez-vous de ce soir
16:27 entre 19h et 20h, chaque jeudi soir, vous le savez.
16:30 Évidemment, c'est les vraies voix qui font rouler la France
16:33 et on viendra sur tous ces dossiers.

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