Parlons Vrai chez Bourdin avec Sandrine Bouchait, Présidente de l'Union nationale des familles de féminicide, Denis Öztorun, Maire PCF de Bonneuil-sur-Marne, Guilhem Carayon, Président des Jeunes Républicains, Pierre-Romain Thionnet, Président du Rassemblement national de la Jeunesse (RNJ), Léon Deffontaines, Secrétaire général du Mouvement de Jeunes Communistes Français (MJCF) et Olivier Hénno, Sénateur du Nord, Vice-président de la commission des affaires sociales, co-rapporteur du PLFSS.
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00:00:00 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:00:06 Il est 10h30. Merci d'être avec nous. Bonjour à toutes et à tous.
00:00:11 Merci d'être avec nous et merci de réagir 0826 300 300 pour intervenir, pour participer.
00:00:17 Les sujets, vous les connaissez, les sujets de l'actualité, la réforme des retraites, le pouvoir d'achat, les difficultés de boucler les fins de mois.
00:00:24 Racontez-nous ce que vous vivez. Tout simplement. Vos témoignages sont utiles. Vous le savez. 0826 300 300.
00:00:30 Réforme des retraites. Les syndicats demandent à rencontrer Emmanuel Macron pour qu'il retire sa réforme.
00:00:35 Tout simplement. Doit-il le faire ? Retirer, ce serait abdiquer ou pas ? Selon vous. Allez-y 0826 300 300.
00:00:42 Sur le terrain, dites-nous comment ça se passe dans les transports, les écoles, les carburants.
00:00:46 Aujourd'hui, il y a toujours des problèmes. À 12h05 avec nous, le co-rapporteur de la réforme au Sénat.
00:00:52 Le texte sera-t-il adopté au Sénat ? Avant dimanche, fin des débats.
00:00:56 Nous sommes le 8 mars. 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes, inégalité salariale, agression, violence conjugale.
00:01:05 J'aimerais que de nombreuses femmes s'expriment. Est-ce que vous vous sentez en position inférieure ?
00:01:12 Je veux dire par là, est-ce que vous ressentez les inégalités, hommes-femmes, au quotidien ?
00:01:18 Ressentez-nous au quotidien, ça veut dire au travail, ça veut dire au sport, ça veut dire ailleurs, dans la vie, tout simplement.
00:01:24 Est-il plus difficile aujourd'hui d'être une femme ? Nous allons parler aussi, évidemment, et majoritairement des violences conjugales,
00:01:31 avec, dans un instant, Sandrine Boucher qui est présidente de l'Union Nationale des Familles de Féminicides.
00:01:37 Entre 11h et 12h, retour sur la politique avec débat autour de la politique et des jeunes.
00:01:44 Les jeunes sensibilisés ou pas à la politique ? De moins en moins, les jeunes ne croient plus ou croient de moins en moins à la politique.
00:01:51 Avec nous, tout à l'heure, les présidents des jeunes RN, PCF et LR.
00:01:56 Leur regard sur la politique, sur les débats à l'Assemblée, sur la désaffection des jeunes français vis-à-vis de la politique.
00:02:02 Comment se positionnent-ils sur les grands sujets d'actualité ? Ce sera très intéressant.
00:02:08 Et puis, tout à l'heure, à 12h05, nous aurons comme invité le co-rapporteur de la réforme des retraites au Sénat.
00:02:18 Le Sénat, donc, qui va reprendre l'examen de l'article 7, tout à l'heure, en début d'après-midi.
00:02:25 Olivier Hénot, qui est sénateur du Nord, vice-président et vice-président de la Commission des Affaires Sociales,
00:02:31 co-rapporteur, donc, du projet de loi sur la réforme des retraites au Sénat.
00:02:35 Il sera avec nous à 12h05. Il est 10h33. Merci de nous suivre, de nous accompagner.
00:02:41 C'est un plaisir de vous retrouver tous les jours, entre 10h30 et midi et demi.
00:02:45 Tous les jours, Félix Mathieu nous parle du monde dans lequel nous vivons. Dans quel monde vit-on ?
00:02:51 Un Espagnol, Félix, vient d'être condamné à verser plus de 200 000 euros à son ex-femme,
00:02:57 compensation pour l'avoir fait travailler gratuitement pendant 24 ans.
00:03:02 Depuis le début de l'année, son mari refusait qu'elle travaille à l'extérieur, lui réservant toutes les tâches ménagères.
00:03:07 Mais pas que. Elle travaillait aussi dans la salle de sport qu'il gérait, mais sans être déclaré, ni payé, évidemment.
00:03:13 Plus de 204 000 euros, le prix de 24 ans de travail gratuit pour cette femme, mère de deux enfants,
00:03:19 mariée sous le régime de la séparation des biens. Ainsi, on a décidé le travail, le tribunal de Vélez-Malaga, dans le sud du pays.
00:03:27 Cela ne représente que le salaire minimum. Pour cette période, de 1995 à 2020, on perd l'avocate de l'ex-épouse.
00:03:33 En plus de ça, l'ex-mari devra verser une pension alimentaire pour l'or de fille.
00:03:37 C'est une condamnation rare, Sandrine Boucher, bonjour.
00:03:40 Bonjour.
00:03:41 C'est une condamnation rare. Ça vient d'Espagne, qui est un pays qui est à la pointe sur le droit des femmes.
00:03:47 C'est un pays qui est très en avance sur le droit des femmes, et la France ferait bien de s'en inspirer.
00:03:50 Oui, très en avance.
00:03:52 Parlons des féminicides, puisque vous êtes présidente, je le rappelle, de l'Union Nationale des Familles de Féminicides.
00:03:58 En deux jours, ces deux derniers jours, trois femmes sont mortes, tuées par leurs compagnons ou leurs ex-conjoints.
00:04:06 C'est trois ou quatre derniers jours.
00:04:08 Le 2 mars, une femme de 53 ans a été retrouvée poignardée de onze coups de couteau à son domicile en Seine-et-Marne.
00:04:14 Son compagnon s'est tué en jetant par une fenêtre.
00:04:16 Le lendemain, à Gironde, le 3, une aide à domicile de 54 ans a été, elle aussi, poignardée par son ex.
00:04:22 Le même jour, dans la Somme, une jeune femme de 27 ans a été tuée par son conjoint, après avoir reçu un coup de couteau à la tampe.
00:04:30 Ces deux dernières victimes avaient porté plainte pour violences contre les hommes qui les ont tuées.
00:04:36 De quoi interroger sur l'efficacité des mesures de protection existantes.
00:04:41 Oui, ça pose beaucoup de questions, ces deux derniers féminicides.
00:04:44 On se demande comment sont faites les évaluations du danger.
00:04:48 Parce que, manifestement, on n'a pas pris en compte la réelle évaluation du danger.
00:04:53 Sachant que, pour le féminicide de Gironde, monsieur avait déjà été condamné à 20 ans de réclusion pour une tentative de féminicide.
00:05:01 Il avait été condamné à 20 ans de réclusion pour tentative de féminicide, il était sorti de prison, et il a recommencé.
00:05:08 Oui, et il se pose une autre question, c'est la prise en charge, il suivit des agresseurs.
00:05:12 Oui. Dites-moi, on en est à 29 féminicides, c'est ça, depuis le 1er janvier ?
00:05:18 Alors, selon le collectif féminicide par compagnon OEX, oui, 29 aujourd'hui.
00:05:23 29 aujourd'hui, nous ne sommes qu'au début du mois de mars.
00:05:28 Ça ne diminue pas ?
00:05:31 Non, non seulement ça ne diminue pas, mais cette année c'est en augmentation par rapport à l'année dernière.
00:05:36 Oui, parce qu'on avait atteint ce chiffre en mois d'avril l'année dernière.
00:05:39 Malgré tout ce qu'on dit, malgré toutes les mesures qui sont prises, on va se poser la question, sont-elles suffisantes ?
00:05:45 Évidemment, et que faut-il faire pour essayer de prévenir ces féminicides ?
00:05:52 Alors, il y a des propositions qui sont faites, il faut préciser que moins d'une victime sur quatre porte plainte aujourd'hui, je crois.
00:06:00 Oui, c'est ça.
00:06:01 Moins d'une victime sur quatre porte plainte.
00:06:04 Alors, proposition d'Isabelle Rohm, qui s'occupe de ces questions-là au gouvernement.
00:06:11 Elle propose une structure, la mise en place de structures médico-sociales adossées à un hôpital.
00:06:18 Ces lieux, je vous lis ce qui est proposé,
00:06:21 "Ces lieux offriront un espace sécurisé de recueil de la parole des victimes de violences conjugales,
00:06:26 d'accompagnement psychologique et juridique, d'information et d'orientation vers les différents partenaires,
00:06:31 psychologues, médecins, associations d'aide aux victimes, policiers, gendarmes, tribunals, avocats.
00:06:36 Il sera permis de porter plainte sur place.
00:06:39 Aujourd'hui, moins d'une victime sur quatre fait cette démarche, il faut que cela change et que nous allions vers elle.
00:06:43 C'est ce que dit le gouvernement.
00:06:45 Alors, c'est une bonne démarche.
00:06:48 Après, nous en tant qu'association, on salue toutes les mesures, toutes les initiatives qui sont pour protéger les femmes.
00:06:55 Maintenant, ce n'est pas suffisant.
00:06:58 Il faut s'inspirer des pays qui sont à côté de chez nous.
00:07:02 Alors, le gouvernement envisage aussi d'enrichir le fichier de protection des victimes de violences intrafamiliales.
00:07:08 C'est important d'avoir un fichier, de connaître qui commet ces violences, qui pourrait commettre ces violences.
00:07:17 Alors oui, ça c'est un début.
00:07:19 Il existe en Espagne un outil informatique qui s'appelle VioGene.
00:07:24 Cet outil informatique permet à toutes les institutions qui vont accompagner la femme,
00:07:29 donc les magistrats, les policiers, les services sociaux,
00:07:33 de rentrer dans cet outil tout ce qui va se passer pour la femme victime de violences
00:07:38 et de pouvoir évaluer le danger en temps réel.
00:07:42 Tout le monde peut le compléter, tout le monde peut le consulter aussi.
00:07:46 Donc, il faut vraiment s'inspirer de ça.
00:07:48 Je pense que si on fait un outil informatique tel qu'il est fait en Espagne,
00:07:53 il n'y a juste à copier, il n'y a rien à inventer,
00:07:55 ça fait quand même baisser la récidive de 63% en Espagne.
00:07:59 Oui, parce que l'objectif c'est évidemment de protéger une éventuelle victime.
00:08:05 C'est toute la difficulté.
00:08:07 C'est toute la difficulté.
00:08:09 Et il y a aussi, le problème qu'on a aussi en France, c'est qu'on ne prend pas en charge des agresseurs.
00:08:14 C'est-à-dire que les mettre en prison des années, c'est bien, mais si on ne les soigne pas...
00:08:17 - Il n'y a aucun soin ?
00:08:19 Il n'y a aucun accompagnement médical ?
00:08:22 - Bien sûr que non.
00:08:23 Je vais vous prendre ma propre situation.
00:08:27 L'assassin de ma soeur a été condamné à 20 ans.
00:08:29 - Votre soeur a été assassinée par...
00:08:31 - Ma soeur a été assassinée par son conjoint.
00:08:33 Il n'a pas eu d'obligation de soin.
00:08:35 - Il a pris 20 ans, il n'a pas eu d'obligation de soin ?
00:08:38 - Non.
00:08:39 Il va sortir, il est libre, et on...
00:08:42 - Et il peut recommencer ?
00:08:44 - Et il peut recommencer.
00:08:46 - Évidemment.
00:08:48 Alors, qu'est-ce que nous dit le gouvernement aussi ?
00:08:52 "Côté judiciaire, des pôles spécialisés sont attendus pour traiter en transversalité
00:08:57 les violences intrafamiliales avec un dossier unique et des audiences dédiées,
00:09:01 au pénal comme au civil."
00:09:03 Ça, c'est pas mal, ça.
00:09:04 Une justice... En fait, une justice spécialisée.
00:09:07 - Oui, voilà, une justice spécialisée, c'est très important,
00:09:09 parce qu'aujourd'hui, notre justice, elle travaille en silo.
00:09:12 Donc, monsieur peut être condamné au pénal pour des violences qu'il a commises sur madame,
00:09:15 et par contre, on peut lui octroyer un droit de visite et d'hébergement classique pour ses enfants.
00:09:20 Ce qui va mettre la victime encore en situation de difficulté,
00:09:25 parce qu'un week-end sur deux, elle va devoir remettre ses enfants
00:09:28 à l'homme qui a été pourtant condamné au pénal.
00:09:30 - Alors, les familles de féminicides sont accompagnées ou pas ?
00:09:34 Vous, vous les accompagnez, évidemment, puisque...
00:09:36 - Alors, nous, les associations, oui, mais...
00:09:38 - Mais sinon, non, elles sont laissées comme ça, dans la nature ?
00:09:41 - Oui.
00:09:42 - Seules dans la nature ?
00:09:43 - Le mot commun à toutes les familles de victimes, c'est le mot "solitude".
00:09:46 - C'est solitude, oui.
00:09:47 - On nous apprend la mort de notre proche, et on est tout seul.
00:09:53 On doit se dépatouiller devant la grosse machine judiciaire.
00:09:57 - J'imagine que de nombreuses femmes vous appellent, peut-être à l'aide ?
00:10:03 - Oui. Oui, oui. On a été obligé, à la base, c'est vrai que cette association a été créée
00:10:07 pour venir en aide aux familles de victimes.
00:10:09 - Oui, les accompagner. Dans les démarches, dans le...
00:10:12 - Exactement.
00:10:13 - Et puis, non seulement dans les démarches, parce qu'elles se sentent seules, vous le disiez,
00:10:16 non seulement dans les démarches, mais en accompagnement psychologique.
00:10:19 - Tout à fait. Et le problème, c'est qu'en médiatisant nous nos propres histoires,
00:10:22 des femmes victimes de violences nous ont contactées pour dire qu'elles allaient être les prochaines.
00:10:27 Et on ne peut pas les laisser sur le bord de la route, ces femmes-là, donc on les accompagne aussi.
00:10:31 - Prenons le témoignage de Myriam. Myriam, bonjour.
00:10:35 - Bonjour, monsieur Bourdin, bonjour madame.
00:10:38 - Merci. Vous avez subi des violences psychologiques.
00:10:41 - Exactement.
00:10:43 - De votre ex-compagnon pendant 5 ans.
00:10:46 - Oui, pendant 5 ans. Et au bout de 5 ans, j'ai été en mesure de faire le domicile conjugale.
00:10:56 Je ne suis pas française, non, je suis canadienne,
00:11:00 et je suis aussi venue le rejoindre ici.
00:11:03 Et donc, ça a été difficile pour moi de quitter,
00:11:10 aussitôt que je me suis rendue compte que l'association que je vivais était anormale.
00:11:15 Et quand j'ai été en mesure de le faire, j'ai contacté des associations,
00:11:20 des services sociaux, des services psychologiques de ma localité.
00:11:26 Et un après-midi, des amis sont venus me chercher et j'ai fui.
00:11:31 - Oui, vous avez fui cette relation toxique.
00:11:35 Vous en êtes sortie grâce aux associations, Myriam.
00:11:39 - Je ne suis pas sortie d'affaires, monsieur.
00:11:41 - Vous n'êtes pas sortie d'affaires.
00:11:43 - Oui, d'allègue, mais voyez-vous, aussitôt que j'ai pu,
00:11:46 je me suis rendue à la gendarmerie en moins de 24 heures pour faire une aile courante
00:11:55 et dire que j'avais quitté le domicile conjugal.
00:11:57 On m'avait bien conseillé et sept jours après, j'étais toujours en gendarmerie pour porter plainte.
00:12:04 Pour moi, c'était inévident que j'allais porter plainte contre lui,
00:12:08 même si je n'avais jamais eu de violence physique directement sur mon corps.
00:12:13 Alors lui, ce qu'il faisait, c'est qu'il claquait les tiroirs, il me criait dessus,
00:12:18 il pointait des objets à mon visage quand il me parlait.
00:12:22 Bon, il y avait toutes sortes de violences émotionnelles aussi.
00:12:27 - Il ne vous touchait pas physiquement, il vous touchait psychologiquement.
00:12:33 C'était une incessante pression psychologique exercée sur vous.
00:12:40 - Oui, alors je suis à dire qu'il y a eu aussi des abus sexuels
00:12:47 sous des rapports totalement consentis.
00:12:52 Là, il allait agir ou dire des choses qui étaient inadmissibles.
00:12:57 - Myriam, je vais être obligée d'interrompre parce que techniquement,
00:13:01 on entend assez mal votre témoignage, je le regrette beaucoup,
00:13:04 mais j'ai bien compris la violence psychologique, Sandrine Boucher.
00:13:08 C'est réel aussi, on parle beaucoup de violence physique.
00:13:11 - Ce témoignage est très important parce que justement,
00:13:14 on déconstruit l'image des violences conjugales.
00:13:16 Ce qu'il faut savoir aujourd'hui, c'est que la moitié des victimes de féminicides
00:13:20 n'avaient pas pris un seul coup avant de mourir.
00:13:23 - Pardon ? Elles n'avaient pas pris un seul coup avant de mourir ?
00:13:26 - C'est le cas de ma sœur, ma sœur n'avait jamais été frappée avant de mourir.
00:13:29 C'était beaucoup de contrôle coercitif d'emprise.
00:13:32 Le témoignage de Myriam est très important,
00:13:35 parce qu'il faut vraiment faire entrer dans la tête des gens
00:13:38 que la victime de violences conjugales, ce n'est pas la femme qui est pleine de bleus.
00:13:42 - Oui. Merci Myriam pour ce témoignage.
00:13:45 Oui, ce n'est pas la femme qui est pleine de bleus,
00:13:48 c'est la femme qui subit au quotidien ces violences.
00:13:53 Au-delà de la violence psychologique, c'est quoi ce regard supérieur de l'homme ?
00:14:01 Elle disait, Myriam parlait d'agression sexuelle dans le couple.
00:14:07 - Oui.
00:14:08 - Dans le couple, de non-consentement.
00:14:10 Je regardais toutes les enquêtes, le nombre de femmes
00:14:13 qui s'obligent à faire l'amour avec leur compagnon
00:14:18 sans en avoir envie, sans le vouloir, est impressionnant.
00:14:22 - Oui, ça peut être parce qu'il ne faut pas réveiller les enfants,
00:14:25 parce que monsieur va crier.
00:14:28 Ces femmes victimes de violences ont aussi un seuil de tolérance à la violence
00:14:32 qui n'est pas le même que nous.
00:14:34 Elles ont été formatées par monsieur,
00:14:36 et du coup elles ont un seuil très élevé de tolérance à la violence.
00:14:40 Maintenant, il ne faut pas oublier que ce sont des crimes de possession.
00:14:44 C'est-à-dire que la femme appartient à l'homme,
00:14:47 et que le jour où elle veut partir, ce n'est pas possible.
00:14:50 C'est soit l'état à eux, soit l'état personne.
00:14:52 - Oui, j'ai été assez effaré.
00:14:54 Vous avez vu toutes les enquêtes sur les jeunes.
00:14:56 23% des jeunes pensent qu'il faut plus ou moins forcer une femme.
00:15:02 Vous avez vu ça ?
00:15:03 - Alors, il y a encore un autre gros problème.
00:15:05 C'est-à-dire qu'il y a une loi qui dit que du CP,
00:15:08 à partir du CP, il doit y avoir 3 cours par an à l'éducation sexuelle et affective.
00:15:14 Moi je vous dis, j'ai deux enfants en âge scolaire,
00:15:17 mon fils en 4ème, ma nièce en 5ème, ils en ont eu zéro.
00:15:21 Zéro.
00:15:22 Donc il faut vraiment mettre en place des choses qui existent.
00:15:26 Mais il faut le faire.
00:15:27 - Bien. J'aimerais beaucoup que des femmes témoignent et nous racontent dans leur vie quotidienne.
00:15:32 Est-ce qu'elles se sentent sur un pied d'égalité avec les hommes ?
00:15:35 Racontez-nous, je sais pas, au travail, au sport ou ailleurs.
00:15:38 Parce qu'au-delà, bon, le féminicide c'est la dernière étape, malheureusement.
00:15:43 Mais au-delà de cela, il y a évidemment le quotidien.
00:15:46 La vie au quotidien, les inégalités salariales, ça c'est une réalité.
00:15:51 Il y a d'autres réalités.
00:15:53 Les inégalités en tout genre, les agressions dans la rue, aussi.
00:15:59 Ça aussi, etc.
00:16:02 Donc n'hésitez pas à témoigner 0826 300 300.
00:16:05 Je vous garde Sandrine Boucher.
00:16:07 Pourquoi ? Parce que nous allons partir dans une commune de la région parisienne, à Bonneuil-sur-Marne.
00:16:13 Pourquoi Bonneuil-sur-Marne ?
00:16:14 Parce que Bonneuil-sur-Marne sera peut-être la première ville à débaptiser un nombre important de noms de rue.
00:16:24 Vous allez comprendre tout de suite.
00:16:26 Pour transformer, pour donner ces noms de rue à des femmes, c'est une féminisation de la commune en quelque sorte.
00:16:34 C'est très très intéressant ce que fait le maire de Bonneuil-sur-Marne qui sera avec nous dans un instant.
00:16:39 Il est 10h47.
00:16:40 Les féminicides, Sandrine Boucher, présidente de l'Union Nationale des Familles de Féminicides.
00:16:46 Sandrine Boucher, féminicide, il n'y a pas d'âge, malheureusement, pas de milieu social.
00:16:53 Ça peut malheureusement se produire partout.
00:16:56 Ça peut se produire partout et à tous les âges.
00:16:58 Et à tous les âges.
00:16:59 Vous-même, votre soeur, et puis il n'y a pas de signes avant-coureurs.
00:17:02 Enfin, il y avait quelques signes avant-coureurs, mais vous-même, vous ne vous étiez pas attardée sur ces signes.
00:17:07 Non, non, c'était vraiment des signaux très faibles que je n'ai pas su interpréter, puisque lui je le connaissais très bien.
00:17:13 Il était le parrain de votre enfant, je crois.
00:17:15 C'était le parrain de mon fils aîné, exactement.
00:17:17 Donc il faut vraiment alerter les gens sur les signaux faibles qu'on peut nous transmettre.
00:17:21 Oui, oui, les signaux faibles, c'était... il l'empêchait de vivre, en quelque sorte.
00:17:27 Il l'empêchait de sortir, de...
00:17:30 Mais c'est des signaux qu'on peut prendre comme des...
00:17:32 Une sorte de privation de liberté.
00:17:34 C'est ça, mais quand on est dans la famille, c'est des signaux qu'on peut prendre comme de la gentillesse.
00:17:39 Il allait aller chercher son travail, c'est sympa, c'est gentil, il lui évite de faire le trajet dans la nuit, ou voilà.
00:17:45 On peut prendre ces signaux-là comme de la gentillesse.
00:17:48 Comme de la gentillesse, et puis le drame survient.
00:17:50 Nous sommes avec Denis Osteroun, qui est maire de Bonneuil-sur-Marne. Bonjour.
00:17:56 Allô ? Allô Denis Osteroun, vous êtes là ?
00:18:00 - Oui, je suis là, est-ce que vous m'entendez ?
00:18:03 - Mais oui, je vous entends très bien. Je vous entends très bien.
00:18:06 Alors, le droit des femmes, vous avez décidé de prendre les choses en main à Bonneuil-sur-Marne.
00:18:12 C'est cela ?
00:18:14 - On peut dire ça de cette façon, effectivement. Mais en tous les cas, on a décidé de prendre notre place dans le sens de l'histoire.
00:18:22 - Dans le sens de l'histoire. 5 noms d'horreur féminine seulement sur 170 à Bonneuil, vous allez tout changer.
00:18:29 - C'est ça, mais en même temps, on ne fait pas exception à la société et à la réalité de l'espace public au niveau national.
00:18:36 Malheureusement, on est plutôt dans la moyenne nationale.
00:18:40 - Et nous avons décidé il y a un an de changer tout ça, parce qu'on n'a pas voulu faire juste des actes symboliques.
00:18:47 On s'est dit que, tout simplement, l'égalité devait être partout, et on a commencé par l'espace public.
00:18:56 - Voilà, et vous allez rebaptiser un nombre important de rues de votre commune.
00:19:02 - 62 rues et 18 équipements publics, ça fait 80.
00:19:08 - 80. - La ville la plus féminine du pays.
00:19:12 - Et vous allez transformer Bonneuil, et Bonneuil deviendra la ville la plus féminine de France, tout simplement.
00:19:20 Dites-moi, ça va peut-être poser quelques problèmes administratifs pour les habitants qui vont changer de nom de rue,
00:19:28 puis peut-être des frais, non, engendrés par les changements d'adresse ?
00:19:33 - C'était le sens du travail qu'on a mené depuis un an, parce que justement, on n'a pas voulu faire les choses de manière autoritaire,
00:19:41 et surtout, on n'a pas voulu imposer à la population quelque chose auquel ils n'ont pas adhéré.
00:19:48 Donc, ça fait un an qu'on fait un travail de sensibilisation avec nos habitants.
00:19:52 C'est les habitants qui ont proposé des noms, qui ont ensuite fait un écrimage,
00:19:59 qui ont voté sur les noms qui ont été proposés, et nous avons mis en place, du coup, toute notre administration a eu le temps,
00:20:05 parce que le service public est magnifique quand on lui donne les moyens,
00:20:09 et bien a eu le temps de travailler sur tous ces aspects.
00:20:12 Donc, il va y avoir d'ores et déjà, toutes nos équipes sont prêtes pour accompagner notre population
00:20:17 pour les changements d'adresse, les changements nécessaires administratifs,
00:20:22 y compris sur les coûts, on va accompagner, pour c'est les CET, on a pas les moyens de les accompagner financièrement.
00:20:28 - Vous allez changer le nom de "débattiser certaines rues", j'imagine que ça risque de provoquer des débats, hein ?
00:20:35 - Bah, en même temps, s'il y a débat, c'est qu'il y a un sujet à débattre, et pour mieux.
00:20:43 - Oui, c'est vrai.
00:20:44 - Parce que s'il n'y avait pas eu de débat, c'est qu'il n'y aurait pas de chance.
00:20:50 L'objectif, c'est de pousser le débat et sensibiliser la population sur ce que les femmes subissent dans une société patriarcale
00:21:01 depuis des millénaires, voire des 4 millions d'années qui sont passées,
00:21:05 et comment on peut aujourd'hui donner sa place à l'autre moitié de l'humanité.
00:21:09 - Bien, alors c'est une...
00:21:11 - La vie française que nous chérissons.
00:21:12 - Bien, merci beaucoup, Denis Osteroun, c'est intéressant ce que fait le maire de Bonneuil, indispensable.
00:21:18 C'est un petit événement, mais tout de même significatif d'une prise de conscience.
00:21:24 - Oui, mais c'est une belle initiative.
00:21:25 - C'est une belle initiative, évidemment, évidemment que c'est une belle initiative.
00:21:29 Alors, vous avez vu à l'Assemblée Nationale ce qui s'est passé ?
00:21:32 Il y a eu une séance houleuse, l'Assemblée qui a rejeté l'inné...
00:21:37 C'était hier...
00:21:38 L'innéligibilité automatique des auteurs de violences conjugales.
00:21:45 Vous avez vu ça ?
00:21:46 - Oui, j'ai vu ça.
00:21:47 - Ça vous a déçu, j'imagine, non ? Enfin bon...
00:21:51 - Alors, moi j'ai d'autres priorités sur la prise en charge des violences conjugales.
00:21:58 Donc, bon, qui vote ou qui vote pas, ça va pas changer la face du monde.
00:22:02 Je pense qu'il faut plus s'axer sur les vraies mesures pour protéger les femmes.
00:22:07 - Alors, aujourd'hui, Sandrine Boucher, la première mesure à prendre pour lutter contre la violence conjugale
00:22:13 et pour lutter contre le risque de féminicide, quelle est-elle ?
00:22:17 - Pour moi, ce qui va vraiment tout changer, c'est ce fichier dont je vous ai parlé tout à l'heure.
00:22:22 Le fichier Viogène qui va permettre à vraiment tous les acteurs...
00:22:26 - Ça, il faut le mettre en place.
00:22:27 - Il faut le mettre en place. Ça permet vraiment à tous les acteurs d'avoir en temps réel tout ce qui se passe pour la femme
00:22:31 et surtout de faire une réelle évaluation du danger, tout de suite.
00:22:34 - Et inciter les femmes à aller déposer plainte.
00:22:37 Inciter les femmes à s'exprimer, à parler, à raconter ce qu'elles subissent.
00:22:42 - Oui, mais il y a eu réellement une libération de la parole. On le voit, il y a beaucoup plus de femmes qui...
00:22:47 Mais le problème, aujourd'hui, c'est que fait-on de cette parole ensuite ?
00:22:51 C'est ça, elles ont libéré leur parole, les femmes.
00:22:53 Il y a beaucoup plus de femmes qui poussent les portes de commissariat.
00:22:56 Le problème, c'est qu'est-ce qu'on en fait après ?
00:22:58 Là, vous voyez, elles ont déposé plainte.
00:23:01 Un mois après, c'était toujours en cours de traitement.
00:23:03 Elles sont mortes.
00:23:05 Donc voilà, il faut vraiment... Il y a beaucoup aussi de plaintes qui sont classées sans suite.
00:23:10 Oui, mesdames, libérez votre parole, mais après, les institutions, faites-en quelque chose de cette parole.
00:23:16 - Merci d'être venue nous voir, Sandrine Boucher. - Merci.
00:23:19 - Il est 10h57. Si vous voulez témoigner, vous n'hésitez pas à 0826 300 300.
00:23:23 Vous continuez, nous allons changer de sujet, évidemment.
00:23:26 Nous allons replonger dans la politique avec les jeunes responsables de trois partis politiques.
00:23:30 Ça va être intéressant, le débat.
00:23:32 Entre 11h et midi, sur l'antenne de Sud Radio. A tout de suite.
00:23:35 Sud Radio, Parlons Vrai, chez Bourdin. 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:23:41 - Bien, merci d'être avec nous. Nous allons recevoir maintenant deux jeunes responsables politiques.
00:23:47 Oui, deux jeunes responsables politiques, puisqu'ils sont présidents des partis politiques.
00:23:54 Des jeunes. Des jeunes des partis politiques.
00:23:57 Trois partis politiques.
00:23:59 Aujourd'hui, Guillaume Carayon, qui est le président des Jeunes Républicains.
00:24:02 Pierre-Romain Thionnet, qui est président du Rassemblement National de la Jeunesse.
00:24:05 Et Léon Desfontaines, qui est secrétaire général du Mouvement des Jeunes Communistes Français.
00:24:09 Pourquoi est-ce que je reçois des jeunes responsables politiques aujourd'hui ?
00:24:14 Parce que j'ai envie d'entendre, justement, ce que pensent les jeunes de la politique.
00:24:18 Il y a une désaffection.
00:24:20 Alors, pour l'instant, Pierre-Romain Thionnet est en retard.
00:24:23 Et Léon Desfontaines aussi. C'est pas de leur faute. C'est à cause des taxis.
00:24:27 Il y a des problèmes de taxi. C'est pas très facile.
00:24:29 En revanche, Guillaume Carayon est là. Bonjour.
00:24:31 - Bonjour. Je suis content de vous recevoir, les jeunes.
00:24:34 Puisqu'il y a quand même des affections des jeunes pour la politique.
00:24:38 Les jeunes se détournent de la politique, Guillaume Carayon.
00:24:40 - Oui. Ils se détournent du vote. Ils se détournent des partis.
00:24:45 Il y a presque plus d'adhérents dans les partis politiques chez les jeunes.
00:24:48 - Vous avez combien d'adhérents, vous, au LR ?
00:24:51 - Mais nous, il y a un paradoxe. On a 10 000 jeunes militants.
00:24:55 Les autres partis politiques en ont un peu moins, notamment les jeunes avec Macron,
00:24:58 alors même qu'ils sont en pouvoir. Mais dans les intentions de vote,
00:25:02 aux dernières élections présidentielles, nous, notre parti, chez les 18-30 ans,
00:25:05 on avait fait un score qui est ridicule.
00:25:07 Donc il y a ce paradoxe. On a des jeunes qui sont engagés, qui sont militants,
00:25:10 mais pas forcément... Enfin, la jeunesse se mobilise pas pour notre parti.
00:25:13 - Si vous avez 10 000 adhérents, bon, vous avez 10 000 adhérents, quoi.
00:25:18 10 000 votants. Non, comprenez ce que je veux dire.
00:25:21 Je veux dire, c'est pas parce qu'il y a beaucoup d'adhérents qu'il y a beaucoup de votants.
00:25:24 Beaucoup de jeunes, aujourd'hui, ne s'intéressent pas à la politique.
00:25:27 - Moi, mon job, c'est deux choses.
00:25:30 Ma responsabilité, c'est deux choses. C'est à la fois d'avoir des adhérents
00:25:33 qui vont faire campagne, qui vont militer, qui vont défendre les idées qu'on prône,
00:25:37 et aussi, c'est de convaincre la majorité des jeunes.
00:25:40 Et sur ce deuxième plan, c'est plus difficile,
00:25:43 parce qu'il y a les difficultés que vous connaissez chez les Républicains, aujourd'hui.
00:25:46 Mais je lâche pas, parce que je pense qu'il y a une jeunesse de droite dans le pays.
00:25:50 Il y a, je pense, une majorité de jeunes qui veulent que le travail paie mieux,
00:25:54 qui veulent trouver un job, qui veulent s'émanciper, qui pensent pas à leur retraite à 20 ans.
00:25:58 Des jeunes qui veulent vivre en sécurité, qui veulent que la valeur, en fait, pour moi, centrale,
00:26:04 qui est la liberté, soit vraiment défendue dans notre pays.
00:26:08 Liberté d'étudier, non au blocage. Liberté, c'est la sécurité. La liberté, c'est la souveraineté.
00:26:13 La liberté, c'est la liberté dans le travail, l'émancipation.
00:26:15 Ces valeurs-là, je pense qu'elles sont majoritaires,
00:26:18 mais c'est vrai qu'elle parlent de moins en moins à la jeunesse.
00:26:21 - Pourquoi ça ? Pourquoi ? Est-ce que votre parti parle de...
00:26:25 Parce que tous les partis parlent de moins en moins à la jeunesse. Pourquoi ?
00:26:28 Votre parti, pourquoi parle-t-il de moins en moins à la jeunesse ?
00:26:31 - Sur la dernière élection présidentielle, c'est assez clair.
00:26:33 Il y a eu un problème d'incarnation.
00:26:36 Je pense qu'on n'a pas réussi à créer un lien, en fait, entre d'autres candidats et le peuple.
00:26:43 Et l'élection présidentielle, c'est fondamentalement ça.
00:26:46 C'est la rencontre entre un homme ou une femme avec le peuple.
00:26:49 Nous, on n'a pas eu ça.
00:26:51 - Vous, non. Mais les autres partis, même chose.
00:26:54 Même Emmanuel Macron.
00:26:57 Beaucoup de jeunes n'ont pas voté pour Emmanuel Macron.
00:27:00 Beaucoup de jeunes n'ont pas voté pour les autres candidats.
00:27:03 - Oui. Il y a une participation qui est assez faible chez les jeunes.
00:27:06 Moi, je me souviens des élections régionales et départementales
00:27:09 qui étaient juste un an avant les élections présidentielles.
00:27:11 La participation des jeunes, elle était autour de 10%.
00:27:14 - Oui, 10%. Vous vous rendez compte ?
00:27:16 - Les jeunes, c'est l'élection... - Ça veut dire les 18-24 ans ?
00:27:18 - 18-30 ans. - 18-30 ans.
00:27:20 - 10% de 18-30 ans. - Oui, ils avaient voté aux départementales originales.
00:27:23 Et pourquoi ? Parce que, un, ils ne savaient pas qu'elles aidaient les compétences
00:27:26 de la région, du département. C'est un scrutin.
00:27:28 Ils se disaient "ça ne va pas changer mon quotidien".
00:27:31 Parce que c'est des collectivités locales.
00:27:33 Ça ne change pas leur quotidien.
00:27:34 Moi, je pense qu'il faut mettre dans la tête des jeunes,
00:27:37 changer la mentalité des jeunes en leur faisant comprendre
00:27:39 que la politique, en fait, elle rythme leur quotidien.
00:27:42 Que tous les choix politiques qui sont faits par les décideurs politiques,
00:27:45 ça va influencer leur vie au quotidien.
00:27:47 S'ils se font agresser dans le métro à Paris,
00:27:50 c'est aussi parce qu'il y a des politiques laxistes au niveau de la sécurité.
00:27:53 - Alors, j'attends avec impatience Pierre-Romain Thionnet,
00:27:57 qui est le président des jeunes du Rassemblement National,
00:27:59 président du Rassemblement National de la Jeunesse,
00:28:01 et Léon Desfontaines, qui est secrétaire général,
00:28:03 vous les connaissez bien, du mouvement de jeunes communistes français.
00:28:07 Est-ce que, chez les jeunes, entre partis politiques,
00:28:11 vous vous rencontrez plus facilement que chez les plus anciens ?
00:28:16 Est-ce que vous avez des contacts permanents entre jeunes de partis différents ?
00:28:22 - Oui, parce qu'il y a souvent des débats qui sont organisés comme ici,
00:28:25 avec d'autres représentants de mouvements de jeunesse.
00:28:29 - Moi j'aime bien.
00:28:30 - C'est bien parce que je pense qu'on est moins sectaire,
00:28:33 on a le tuto à moins facile,
00:28:35 on a entre 20 et 25 ans, on va pas jouer les cadors,
00:28:38 on va pas jouer les ténors, on n'est pas là pour ça,
00:28:40 on est juste là pour confronter des idées.
00:28:42 Il y a eu une polémique la semaine dernière qui est assez intéressante et révélatrice.
00:28:45 - J'allais vous en parler.
00:28:46 - De l'état du débat public.
00:28:47 - Allez-y.
00:28:48 - Morand m'a reproché, des voix extrêmement minoritaires de mon parti,
00:28:52 m'ont reproché, et beaucoup de médias aussi,
00:28:54 d'avoir osé dialoguer, faire un débat,
00:28:58 avec le représentant des jeunes du Rassemblement National,
00:29:02 qui arriva tout à l'heure,
00:29:03 et le représentant des jeunes d'Eusémour,
00:29:05 qui s'appelle Stanislas Rigaud.
00:29:07 En fait, on a voulu censurer un débat.
00:29:09 Et ça je trouve ça inadmissible,
00:29:11 l'ADN de la droite, et plus largement l'ADN français,
00:29:13 l'ADN de la démocratie, c'est la liberté de débat.
00:29:16 - Mais c'est pas le débat qu'on a voulu censurer.
00:29:18 - Moi, ça a été le premier reproche qui m'a été fait.
00:29:20 Le fait d'avoir accepté le principe d'un débat
00:29:22 avec des gens plus à droite que moi.
00:29:23 Comme si je devais être censuré,
00:29:25 parce qu'il y a des gens qui sont plus à droite que moi,
00:29:27 j'ai pas envie de discuter avec eux.
00:29:28 C'est ridicule.
00:29:29 Il y a 42% des Français qui ont voté Marine Le Pen.
00:29:31 Évidemment qu'il faut essayer de les convaincre.
00:29:33 Moi je suis dans un autre parti.
00:29:34 Je pense que les idées que défend aujourd'hui la droite
00:29:36 sont plus pertinentes pour redresser ce pays.
00:29:38 - Mais est-ce qu'il faut une alliance ?
00:29:40 Parce que c'était le fond du problème.
00:29:42 - Ça, c'était le faux procès qu'on m'a fait.
00:29:44 Et qu'on a fait également à Pierre Romain de Chionneres,
00:29:46 responsable des jeunes du RN.
00:29:48 On nous a dit que les trois défendaient l'union des droites.
00:29:50 Or, c'est uniquement l'argument de Stanislas Rigaud.
00:29:53 On connaît cet argument, c'est l'argument de Zemmour.
00:29:55 Il a fait sa campagne dessus.
00:29:56 Pour des raisons différentes...
00:29:57 - Union de toutes les droites.
00:29:59 Vous êtes favorable à l'union de toutes les droites
00:30:01 avec Reconquête et le Rassemblement national ?
00:30:03 - Moi, je suis pas favorable à l'union des partis.
00:30:05 Je suis favorable à l'union des électeurs.
00:30:07 - C'est ce que disent les plus anciens aussi en politique, depuis toujours.
00:30:10 - C'est pas parce que les plus anciens disent que c'est faux.
00:30:12 - Oui, oui, oui. Je suis d'accord.
00:30:14 - Moi, je crois que LR doit se reconstruire,
00:30:16 doit redevenir le grand mouvement gaulliste,
00:30:18 de droite, populaire, qui parle à tous les Français.
00:30:21 Un mouvement qui se ressente sur ses fondamentaux.
00:30:25 Je pense qu'on a trop souvent oublié nos fondamentaux.
00:30:27 Les fondamentaux, la droite, on les a.
00:30:29 - Vous, jeune LR, comment regardez-vous la réforme des retraites ?
00:30:32 Est-ce que vous la prouvez d'abord ?
00:30:34 Est-ce que vous la soutenez ?
00:30:35 Vous, les jeunes LR.
00:30:37 - Alors, on pense que la réforme des retraites, elle est nécessaire.
00:30:39 Parce que le bouleversement, la transformation démographique
00:30:43 fait qu'on ne pourra pas se payer une retraite,
00:30:45 on ne pourra pas avoir une retraite, nous, dans 40 ans,
00:30:47 si on n'agit pas maintenant.
00:30:49 En revanche, je pense que la réforme des retraites,
00:30:51 elle est imparfaite,
00:30:53 parce qu'elle n'aborde pas des enjeux qui sont essentiels.
00:30:55 La question de la natalité,
00:30:57 on a la natalité la plus basse depuis 1946,
00:30:59 parce qu'on n'a pas de politique familiale.
00:31:01 Deux, la réindustrialisation.
00:31:03 Moi, je ne suis pas pour une société Uberisée,
00:31:05 à la Emmanuel Macron, où on nous vend des Uber Jobs,
00:31:07 c'est-à-dire des petits boulots
00:31:09 dans lesquels il n'y a aucune perspective d'évolution sociale.
00:31:11 Moi, je crois en l'industrie.
00:31:13 Je pense que c'est ce qui permet de gagner sa vie au fur et à mesure des années.
00:31:15 C'est ce qui offre une perspective d'évolution sociale.
00:31:17 - Il y a un début de réindustrialisation de la France, aujourd'hui.
00:31:19 Vous l'avez constaté.
00:31:21 - Ce n'est pas vrai.
00:31:23 En tout cas, depuis 4 décennies,
00:31:25 depuis 40 ans, la tendance, c'est qu'on ait passé
00:31:27 de 20% des emplois qui sont industriels...
00:31:29 - Vous étiez au pouvoir pendant ces 40 ans.
00:31:31 - Votre parti était au pouvoir.
00:31:33 - Oui, mais moi, j'étais à l'école primaire.
00:31:35 - Oui, ça c'est sûr.
00:31:37 - Depuis 40 ans, on est passé de 20% des emplois du pays industriel à 10%.
00:31:39 Donc, il y a une tendance à la désindustrialisation,
00:31:41 à la délocalisation, à la dérégulation.
00:31:43 Et ça, nous, on le combat.
00:31:45 Moi, je suis tarné. Je viens du Tarn.
00:31:47 C'est une terre industrielle.
00:31:49 Et je sais qu'un jeune qui commence à l'usine à 20 ans
00:31:51 ou à 17 ans, il peut devenir contremettre
00:31:53 10 ans plus tard et ingénieur 10 ans plus tard.
00:31:55 - On va venir à la réforme des retraites.
00:31:57 Vous la voteriez, si vous étiez député ?
00:31:59 - Oui, je la voterais.
00:32:01 Mais je ferais comme ce qu'ont fait
00:32:03 Olivier Marlecq, Céric Ciotti.
00:32:05 C'est-à-dire, il faut changer
00:32:07 pas mal de choses dans cette réforme.
00:32:09 Il faut plus de justice sociale.
00:32:11 Oui, il faut allonger l'âge légal de départ à la retraite.
00:32:13 Mais il y a une contrepartie, c'est la justice sociale.
00:32:15 Donc, c'est l'égalité entre les hommes et les femmes.
00:32:17 Les femmes, aujourd'hui, elles ont des retraites 30% inférieures
00:32:19 à celles des hommes.
00:32:21 C'est les carrières longues.
00:32:23 Ceux qui ont commencé à travailler tôt, ils doivent partir tôt.
00:32:25 C'est aussi simple que ça. Nous, on a déposé un amendement,
00:32:27 les députés LR,
00:32:29 qui dit, si vous avez commencé à travailler
00:32:31 avant 21 ans, vous pouvez partir
00:32:33 après 43 années de cotisation, pas une de plus.
00:32:35 Ça, je pense que c'est du bon sens.
00:32:37 - Les inégalités femmes-hommes,
00:32:39 inégalités salariales,
00:32:41 inégalités au travail,
00:32:43 inégalités dans le sport, inégalités
00:32:45 en général, vous jeunes,
00:32:47 LR,
00:32:49 que faut-il faire, selon vous ?
00:32:51 Comment regardez-vous notre société,
00:32:53 justement, sur ce terrain-là ?
00:32:55 - Pour les hommes-femmes, pour le RELIAL, les femmes des retraites,
00:32:57 les femmes ont des aléas dans la vie
00:32:59 qui font qu'elles auront moins de trimestre
00:33:01 de cotisation. Donc, il faut leur permettre, je pense,
00:33:03 de partir plutôt à taux plein.
00:33:05 Peut-être à 65 ans, peut-être à 66 ans.
00:33:07 - Permettront-les, les femmes, de partir plutôt que les hommes à taux plein ?
00:33:09 - Oui, je le crois.
00:33:11 C'est un peu technique, mais
00:33:13 ce qu'on appelle l'âge de la fin de la décote,
00:33:15 pour les hommes, il est à 67. Pour les femmes aussi, il est à 67
00:33:17 aujourd'hui. Moi, je pense qu'on pourrait le basculer
00:33:19 pour les femmes, de 67
00:33:21 à 66 ou à 65.
00:33:23 Ça leur permettrait, pour celles qui ont eu des carrières hachées,
00:33:25 et c'est la majorité des femmes qui sont dans ce cas-là,
00:33:27 de partir un peu plus tôt à la retraite.
00:33:29 - La lutte contre les inégalités femmes-hommes, c'est un combat
00:33:31 chez les jeunes LR, vraiment ou pas ?
00:33:33 - Oui, bien sûr.
00:33:35 Moi, je ne crois pas
00:33:37 à un nouveau féminisme, aujourd'hui,
00:33:39 qui est un peu
00:33:41 incarné par une Sandrine Rousseau,
00:33:43 qui consiste à tout vouloir déconstruire.
00:33:45 Il y a ce mouvement-là, que moi, j'ai bien observé quand j'étais à la fac,
00:33:47 à la faculté,
00:33:49 de déconstruction de tout
00:33:51 ce qui constitue, en fait, l'ADN français.
00:33:53 Toutes les traditions françaises, on veut les déconstruire.
00:33:55 Et donc,
00:33:57 ce qu'ils appellent
00:33:59 les stéréotypes de genre, tout ça,
00:34:01 toute cette volonté de déconstruction
00:34:03 un peu "wokiste", moi, je crois
00:34:05 que c'est un faux combat. Il y a eu une époque,
00:34:07 il y a quelques années, ça revient à pas mal de temps,
00:34:09 où la gauche, elle défendait
00:34:11 la lutte des classes, elle défendait pas la lutte des femmes.
00:34:13 - La base de l'inégalité hommes-femmes, elle n'est pas là.
00:34:15 La réalité de l'inégalité
00:34:17 entre les femmes et les hommes, c'est l'inégalité salariale.
00:34:19 Est-ce qu'il faut une égalité salariale ?
00:34:21 Est-ce qu'il faut, je ne sais pas, imposer
00:34:23 cette égalité salariale dans les entreprises ?
00:34:25 - Si je disais que je voulais une inégalité salariale
00:34:27 entre les hommes et les femmes, je serais un peu un monstre.
00:34:29 - Non, non, mais égalité, non, mais l'imposer, comprenez ce que je veux dire.
00:34:31 Aller plus loin dans la coercition,
00:34:33 dans les entreprises,
00:34:35 vous êtes favorable ? - Bien sûr.
00:34:37 - Il faut absolument. Non, je vous dis ça parce que votre regard
00:34:39 de jeune, en politique,
00:34:41 engagé en politique, vous êtes président
00:34:43 des jeunes républicains, c'est peut-être
00:34:45 un regard différent de celui de vos
00:34:47 responsables, des responsables de votre
00:34:49 partie, sur ces terrains-là, qui sont des terrains
00:34:51 qui préoccupent les jeunes,
00:34:53 et notamment beaucoup de jeunes femmes.
00:34:55 - Il y a le sujet de l'égalité hommes-femmes,
00:34:57 et peut-être le sujet le plus fondamental, en fait, chez les jeunes
00:34:59 aujourd'hui, le combat de notre génération,
00:35:01 c'est la lutte contre le dérèglement climatique.
00:35:03 Moi, je crois
00:35:05 qu'on peut marier aujourd'hui
00:35:07 une écologie positive
00:35:09 avec la croissance. Je crois qu'on peut
00:35:11 créer des emplois avec la transition écologique,
00:35:13 par exemple la filière hydrogène,
00:35:15 qui se développe surtout chez moi, dans le Tarn,
00:35:17 je pense que c'est un vecteur d'emploi.
00:35:19 C'est un vecteur d'emploi formidable.
00:35:21 On peut marier l'industrie
00:35:23 avec la transition écologique,
00:35:25 mais pour ça, il faut une volonté politique,
00:35:27 il ne faut pas être dogmatique sur ce sujet-là.
00:35:29 Moi, honnêtement, quand j'entends des Sandrine Rousseau
00:35:31 et tous les écolos à l'Assemblée, je pense qu'ils
00:35:33 dénaturent, en fait, le combat écolo. Ils dénaturent
00:35:35 le combat écolo. Le combat écolo, c'est la rénovation
00:35:37 thermique des bâtiments, c'est
00:35:39 la relocalisation, c'est-à-dire c'est les filières
00:35:41 courtes, c'est arrêter d'importer des fruits et légumes
00:35:43 de l'autre bout du monde. On importe
00:35:45 aujourd'hui 60% de nos fruits et légumes.
00:35:47 60% de nos fruits et légumes.
00:35:49 On importe 50% de volailles. Il y a une époque
00:35:51 où on produisait tout chez nous. - On produit moins en France, oui.
00:35:53 - Oui, on était un pays exportateur,
00:35:55 agricole, on était le meilleur pour ça,
00:35:57 et aujourd'hui, on est devenu un pays importateur.
00:35:59 Parce qu'il y a une idéologie qui est aussi
00:36:01 partagée à Bruxelles par la Commission
00:36:03 européenne, c'est la décroissance agricole. C'est-à-dire
00:36:05 on produit moins chez nous, et en fait, on continue
00:36:07 d'importer des produits qui ne respectent pas nos normes environnementales.
00:36:09 Ça, c'est une catastrophe. - Il est 11h16,
00:36:11 nous allons observer une petite pause.
00:36:13 Guilhem Carayon est donc là, président des Jeunes
00:36:15 Républicains. Pierre-Romain Thionnet
00:36:17 qui va arriver.
00:36:19 Léon Desfontaines, bonjour. - Bonjour.
00:36:21 - Léon Desfontaines, secrétaire général
00:36:23 du Mouvement des Jeunes Communistes Français.
00:36:25 Vous aussi, vous représentez les jeunes...
00:36:27 J'avais envie d'organiser ce débat, malheureusement
00:36:29 on a un petit problème de taxi,
00:36:31 si j'ai bien compris, mais aujourd'hui, ça ne
00:36:33 m'étonne pas, ça ne vous surprend pas.
00:36:35 - Qu'à moitié. - Qu'à moitié, hein,
00:36:37 puisque vous soutenez
00:36:39 les grèves, les manifestations,
00:36:41 évidemment, et donc,
00:36:43 petit problème, donc le débat, on va pouvoir l'engager,
00:36:45 ce débat. Mais je souhaitais qu'on engage
00:36:47 ce débat
00:36:49 sur des questions politiques en général
00:36:51 avec de jeunes responsables
00:36:53 de partis politiques. Pourquoi ? Parce que
00:36:55 votre regard est peut-être différent,
00:36:57 et sûrement différent de celui
00:36:59 de vos aînés. Il est 11h17.
00:37:01 À tout de suite sur l'antenne de Sud Radio.
00:37:03 - Jean-Jacques Bourdin. - Les jeunes et la politique.
00:37:05 Très intéressant, le regard
00:37:07 des jeunes responsables
00:37:09 des partis politiques
00:37:11 sur le débat,
00:37:13 le débat,
00:37:15 les débats divers et variés. Guillaume Carayon
00:37:17 est avec nous, président des Jeunes Républicains.
00:37:19 Pierre-Romain Thionnet va nous rejoindre,
00:37:21 je l'espère, président du Rassemblement National
00:37:23 de la Jeunesse. Et Léon Desfontaines est avec nous.
00:37:25 Bonjour. - Bonjour, Jean-Jacques.
00:37:27 - Secrétaire général du Mouvement des Jeunes Communistes
00:37:29 Français. Alors,
00:37:31 à l'Assemblée, réforme des retraites,
00:37:33 vous êtes évidemment opposé fermement
00:37:35 à cette réforme des retraites.
00:37:37 Comment regardez-vous
00:37:39 ce qui se passe à l'Assemblée, vous, jeune ?
00:37:41 - Ce qui se passe... - Vous, jeune, responsable
00:37:43 d'un parti politique. - Ça nous paraît
00:37:45 assez éloigné, en réalité, de ce
00:37:47 qu'on est en train de construire en termes de mobilisation sociale.
00:37:49 Aujourd'hui, on a à l'Assemblée nationale,
00:37:51 finalement, une majorité
00:37:53 qui, visiblement, soutiendrait cette réforme,
00:37:55 encore que, on verra lorsqu'il
00:37:57 s'agira de voter, parce qu'on verra cette majorité
00:37:59 en train de s'étoler,
00:38:01 - S'étioler. - S'étioler, excusez-moi.
00:38:03 Petit à petit. Et nous, ce qu'on voit
00:38:05 et ce qu'on observe sur le terrain, c'est que les jeunes
00:38:07 rejettent massivement et majoritairement
00:38:09 cette réforme des retraites,
00:38:11 ce décalage d'âge de départ
00:38:13 à la retraite. Et c'est tant mieux.
00:38:15 Et cette mobilisation n'est pas prête de faiblir.
00:38:17 En tout cas, on voit qu'il y a un décalage
00:38:19 entre ce qui se passe dans les hémicycles, à l'Assemblée,
00:38:21 comme au Sénat, d'ailleurs. Au Sénat, qui vient
00:38:23 sûrement chérir sur la capitalisation,
00:38:25 notamment sur la réforme des retraites,
00:38:27 on voit qu'il y a un réel décalage, finalement, entre nos hémicycles
00:38:29 et ce qui se passe actuellement dans la rue.
00:38:31 - Pierre-Romain Thionnet vient de nous rejoindre.
00:38:33 Bonjour. - Bonjour. - Merci d'être là.
00:38:35 Vous êtes, je le rappelle, président
00:38:37 du Rassemblement National de la Jeunesse. Vous avez quel âge,
00:38:39 tous les trois ? Quel âge avez-vous, Pierre-Romain ? - 29.
00:38:41 - 29. - 26 ans. - 26 ans. - 23.
00:38:43 - Et 23. 23, 26 et 29.
00:38:45 Vous êtes jeune, vous êtes tous les trois,
00:38:47 vous vous rencontrez régulièrement, vous vous tutoyez.
00:38:49 Est-ce que vos rapports
00:38:51 sont différents de ceux
00:38:53 que peuvent avoir vos aînés ?
00:38:55 Vous constatez qu'ils sont différents
00:38:57 dans la façon dont vous débattez,
00:38:59 dont vous défendez telle ou telle conviction ?
00:39:01 Franchement,
00:39:03 il y a une différence ?
00:39:05 - Je peux dire que je ne connais pas très bien mon adversaire.
00:39:07 - Ah bon, c'est un adversaire, c'est la première fois
00:39:09 que vous vous rencontrez ? - C'est la première fois qu'on se rencontre.
00:39:11 - Ah d'accord. - Je viens d'arriver, on n'a même pas eu le temps
00:39:13 de se saluer en police, donc, partez communiste.
00:39:15 - Oui. - Et Guillaume,
00:39:17 j'ai eu l'occasion de débattre avec lui,
00:39:19 qui a fait un petit peu parler il y a quelque temps.
00:39:21 - Oui, on en parlait tout à l'heure avec Guillaume Carion.
00:39:23 - Tout vous sépare, sauf l'âge.
00:39:25 - Ah oui, je ne pense pas que tout nous sépare.
00:39:27 - Alors, exactement, qu'est-ce qui vous
00:39:29 rapproche, selon vous ?
00:39:31 - Je pense dans cette opposition
00:39:33 à cette réforme des retraites, même s'il y a
00:39:35 évidemment des nuances dans les contre-projets
00:39:37 qui sont proposés, mais je crois
00:39:39 dans la mise en avant
00:39:41 des questions sociales, je crois que
00:39:43 le camp auquel j'appartiens
00:39:45 peut des fois avoir des points de convergence
00:39:47 avec une certaine gauche, même s'il y a
00:39:49 des mots différents, des
00:39:51 idéologies différentes qui les portent derrière.
00:39:53 Il y a en tout cas dans l'opposition aux réformes de
00:39:55 Macron, à la violence sociale du macronisme.
00:39:57 - Vous vous sentez plus proche aujourd'hui
00:39:59 du parti communiste français
00:40:01 qu'Emmanuel Macron,
00:40:03 que du gouvernement. - Il se trouve qu'on est
00:40:05 dans la même tranchée pour combattre Emmanuel Macron,
00:40:07 c'est ça qu'on peut dire sur ce sujet-là précisément.
00:40:09 - Vous êtes dans la même tranchée ?
00:40:11 - Je ne suis pas du tout d'accord, moi.
00:40:13 Hier, j'ai écouté attentivement,
00:40:15 c'était hier, j'ai écouté attentivement votre patron,
00:40:17 M. Bardella, chez vos confrères,
00:40:19 M. Bourdin, de France Télévisions.
00:40:21 Et je ne me suis pas du tout retrouvé dans son discours.
00:40:23 Il nous dit quoi, si on récapitule ? Il nous dit
00:40:25 "Je suis contre la réforme des traîtres."
00:40:27 Je suis contre les manifestations
00:40:29 et les blocages qui sont à l'œuvre,
00:40:31 contre les blocages
00:40:33 de l'économie,
00:40:35 les grèves qui sont mises en place,
00:40:37 et le côté "France à l'arrêt"
00:40:39 - énergie, carburant, etc.
00:40:41 - Nous, nous ne nous trouvons pas dedans.
00:40:43 Et d'un autre côté, on voit, et on a observé
00:40:45 je ne sais plus, c'était la semaine dernière, il y a deux semaines,
00:40:47 on vous voyait par contre, bras dessous, bras dessous,
00:40:49 avec le patron des jeunes républicains,
00:40:51 ici présent, Guillaume Carayon, à la une d'un magazine,
00:40:53 qui eux sont plutôt favorables,
00:40:55 pour le coup, à la réforme des retraites.
00:40:57 - Alors, bras dessus, bras dessous, je t'en prie.
00:40:59 - On ne comprend pas grand-chose
00:41:01 à votre position, si ce n'est peut-être juste
00:41:03 que, excusez-moi l'expression, vous êtes une planche pourrie.
00:41:05 - Alors, si le débat était, je ne sais pas si vous avez lu
00:41:07 le débat dans le magazine, en l'occurrence,
00:41:09 je suis le seul à combattre la réforme des retraites dans le débat.
00:41:11 - J'ai vu qu'il y a beaucoup de points communs, quand même.
00:41:13 - Il y a des autres sujets, bien sûr, mais sur cette question sociale,
00:41:15 il n'y a absolument pas de points communs
00:41:17 avec les républicains. - Non, on en parlait tout à l'heure avec Guillaume Carayon.
00:41:19 - Ou même avec Reconquête. - Et l'union, vous prenez l'union des droites ?
00:41:21 - Non, pas du tout. - Pas du tout.
00:41:23 - Je crois que c'était même très clair dans le magazine.
00:41:25 Rien que, par exemple, sur cette question sociale, voilà, il y avait une vraie divergence
00:41:27 avec aussi notre homologue de Reconquête.
00:41:29 Mais je crois, oui, qu'il y a
00:41:31 une partie de la droite qui n'a toujours pas fait son,
00:41:33 disons, abandonné son libéralisme
00:41:35 sur ces questions économiques et qui a du mal
00:41:37 à s'opposer à l'union de droite. - Vous avez abandonné le libéralisme, vous,
00:41:39 au Rassemblement national, chez les jeunes du Rassemblement national ?
00:41:41 - Je crois, non, même la ligne
00:41:43 du parti en général, c'est pas une ligne qui prône
00:41:45 un néolibéralisme économique.
00:41:47 Elle a rompu le... - Non, un néolibéralisme ou un libéralisme ?
00:41:49 Pas tout à fait pareil. - Oui, il y a des distinctions philosophiques,
00:41:51 c'est vrai, mais pour l'économie, on va plutôt dire... - Pour l'économie.
00:41:53 - ...libéralisme, mais je crois
00:41:55 qu'en effet, et c'est assez vu dans notre parti,
00:41:57 c'est cette position... - Vous êtes plutôt pour une économie dirigée ?
00:41:59 - Non, pas dirigée, mais avec un État qui prend toute sa place.
00:42:01 - Étatisé ?
00:42:03 - Non, étatisé, c'est tout de suite des grands mots
00:42:05 qui peuvent faire peur. - Mais non, c'est pas des grands mots !
00:42:07 Il ne s'agit pas de faire peur !
00:42:09 - Un État qui prend toute sa place, dans les défis
00:42:11 actuels de l'économie, même de l'écologie,
00:42:13 et je pense que les différentes crises
00:42:15 que notre pays a pu subir, même l'Europe
00:42:17 et le monde en général, avec ce que voient la crise Covid,
00:42:19 la question des guerres, la question des ruptures
00:42:21 de la chaîne de promisonnement... - Donc, droite sociale ?
00:42:23 - Oui, ça, c'est un peu ça, je pense que...
00:42:25 - Le RN, c'est la droite sociale ?
00:42:27 C'est la droite sociale, Guilhem Carayon ?
00:42:29 - Non, je ne crois pas.
00:42:31 Moi, je n'aime pas trop, en fait, quand on parle de grands
00:42:33 concepts de libéralisme, d'ultralibéralisme.
00:42:35 Nous, ce qu'on dit simplement... - C'est les problèmes de la droite
00:42:37 de ne pas aimer ça, oui. - Mais nous, ce qu'on dit simplement,
00:42:39 moi, je ne suis pas pour le néolibéralisme, dans le sens où il ne faut pas
00:42:41 tout déréguler, tout délocaliser, parce que ça tue
00:42:43 les foyers de production, et ce qui permet
00:42:45 aux campagnes de vivre.
00:42:47 Si on délocalise tout, il n'y a plus d'usines
00:42:49 et il n'y a plus de progression sociale
00:42:51 des salariés. En revanche,
00:42:53 je pense que dans un pays comme la France,
00:42:55 où on a 45% de prélèvements obligatoires par rapport au PIB,
00:42:57 où les gens sont surimposés,
00:42:59 et ça commence par les petites entreprises,
00:43:01 par les PME, par les TPE, c'est pas les très grosses entreprises
00:43:03 qui sont surimposées.
00:43:05 Peut-être qu'il faut mettre en place
00:43:07 des taxes sur les super-profits, moi, je ne suis pas opposé à ça.
00:43:09 En revanche, je pense qu'il faut
00:43:11 libérer fiscalement le pays les travailleurs
00:43:13 modestes, ceux qui se lèvent tous les
00:43:15 matins pour aller travailler
00:43:17 et qui gardent pas grand-chose à la fin du mois. Moi, je pense
00:43:19 qu'à ces gens-là, il faut leur donner plus de liberté économique.
00:43:21 Et c'est quelque chose que j'entends tout le temps
00:43:23 sur le terrain, le fait que la France est
00:43:25 devenue un enfer fiscal, un enfer
00:43:27 surnormatif, bureaucratique,
00:43:29 où tout est décidé depuis en haut,
00:43:31 tout est décidé depuis Paris, et finalement,
00:43:33 on a oublié les travailleurs,
00:43:35 on a oublié les gens qui avaient juste envie de payer un petit peu
00:43:37 moins d'impôts, d'être moins chargés
00:43:39 et de réussir dans la vie tout simplement.
00:43:41 - Alors, ce qui m'intéresse dans notre débat, c'est votre regard
00:43:43 sur notre société.
00:43:45 Vous êtes plus jeune, vous êtes engagé en politique,
00:43:47 fermement engagé en politique.
00:43:49 Les jeunes, on en parlait
00:43:51 avec Guillaume Carayon, ne sont pas très intéressés
00:43:53 par la politique, et c'est bien dommage.
00:43:55 C'est regrettable. Et d'ailleurs,
00:43:57 votre travail, c'est de...
00:43:59 dans votre parti,
00:44:01 quelles que soient les opinions politiques, votre travail,
00:44:03 c'est de faire venir les jeunes à la politique.
00:44:05 Du moins, de les inciter à aller
00:44:07 voter, à aller s'exprimer.
00:44:09 - Le problème que rencontrent à mon avis
00:44:11 tous les trois, et c'est le cas de tous les représentants du mouvement de jeunesse,
00:44:13 c'est que, même là, par exemple,
00:44:15 vous nous donnez la chance de
00:44:17 nous adresser aux auditeurs de Sud Radio,
00:44:19 mais comme quand on va sur BFM TV,
00:44:21 sur CNU, sur d'autres plateaux,
00:44:23 on ne parle pas vraiment aux jeunes. Les jeunes, ils s'informent
00:44:25 sur des canaux de communication qui sont différents,
00:44:27 ils s'informent sur TikTok, ils s'informent sur Insta,
00:44:29 ils s'informent sur tous des nouveaux réseaux sociaux,
00:44:31 où les politiques, en fait, sont moins écoutés.
00:44:33 Et nous, notre rôle,
00:44:35 c'est justement d'investir ces réseaux,
00:44:37 pas d'abandonner la télé et la radio
00:44:39 traditionnelles, les canaux un peu mainstream,
00:44:41 mais c'est de faire les deux. Et je pense qu'on n'est pas
00:44:43 encore assez bons pour ça. - C'est vrai ?
00:44:45 - Oui. - Non, bien sûr, enfin, moi, je partage.
00:44:47 - Il faut être présent, il faut être présent des fontaines. - Évidemment, il faut être présent le plus possible partout.
00:44:49 Après, la réalité, c'est que ce qu'il faut, c'est aussi
00:44:51 être présent sur le terrain, c'est aller à la discussion,
00:44:53 à la rencontre des jeunes, des lycéens, des étudiants.
00:44:55 Et pour le coup, s'il y a bien aussi
00:44:57 un aspect intéressant sur la mobilisation qui est en train
00:44:59 de se passer, c'est que ce qu'on est en train d'observer aussi,
00:45:01 c'est que les jeunes commencent, aujourd'hui,
00:45:03 à se mobiliser et à reprendre
00:45:05 le pas de l'engagement politique. - À l'appel de Louis Boyard ?
00:45:07 - À l'appel de l'intersyndicale, plutôt.
00:45:09 - Non, d'ailleurs, je ne suis pas persuadé que l'appel de Louis Boyard
00:45:11 a eu, justement,
00:45:13 une réaction positive dans l'engagement des jeunes.
00:45:15 Peut-être, d'ailleurs, même, un effet
00:45:17 contre-productif, c'est ce qu'on disait au tout début,
00:45:19 et vous m'aviez interpellé sur les débats à l'Assemblée nationale.
00:45:21 En réalité, on doit faire tout le travail
00:45:23 contraire, aujourd'hui, auprès
00:45:25 des jeunes, en leur disant "mais ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
00:45:27 c'est un petit bout de la politique,
00:45:29 la réelle politique, elle se passe
00:45:31 dans la rue, elle se passe dans l'engagement politique,
00:45:33 elle se passe dans l'engagement des associations,
00:45:35 dans les syndicats, etc. Et c'est ce qui est en train de se passer
00:45:37 aujourd'hui, dans la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:45:39 Aujourd'hui, on a des jeunes,
00:45:41 des dizaines de milliers, même des centaines de milliers
00:45:43 de jeunes qui commencent à se mobiliser. Moi, je prends un exemple.
00:45:45 Le 19 janvier, on était 100 000 jeunes.
00:45:47 Hier, nous avons comptabilisé 250 000 jeunes
00:45:49 dans les rues, et mine de rien, ça fait partie
00:45:51 des très grosses mobilisations.
00:45:53 - Même si on ne sent pas,
00:45:55 dans les lycées ou dans les
00:45:57 universités, dans tous les cas, une très forte
00:45:59 mobilisation dans les universités.
00:46:01 - Moi, ce que je constate, c'est qu'il y a une forme de résignation.
00:46:03 J'étais venu sur un de vos plateaux
00:46:05 précédemment pour évoquer cette forme de résignation
00:46:07 qui est installée dans la jeunesse.
00:46:09 On a besoin aujourd'hui, nous, forces politiques
00:46:11 de gauche, de redonner espoir
00:46:13 en la politique auprès de tout le monde,
00:46:15 mais bien évidemment, a fortiori,
00:46:17 auprès des jeunes.
00:46:19 Et je pense que cet espoir passe aussi par la reconstruction,
00:46:21 moi je le dis, d'une gauche authentique
00:46:23 et populaire. Parce qu'on a une partie de la gauche qui ne s'adressait plus
00:46:25 à l'ensemble de la population, et on le voit depuis
00:46:27 l'élection présidentielle, notamment avec l'apparition de Fabien Roussel,
00:46:29 qu'on a enfin une gauche qui est capable aussi
00:46:31 de mettre au démo, soit du quotidien,
00:46:33 que partage une partie non négligeable, même une majorité
00:46:35 de nos concitoyens et une majorité de nos jeunes.
00:46:37 Et on voit que des jeunes reviennent à la politique grâce à cela.
00:46:39 - Bien. Les jeunes, retour des jeunes
00:46:41 à la politique, comment faire ? On va en parler
00:46:43 Guillaume Carayon, on va en parler avec vous aussi
00:46:45 Pierre-Romain Thionnet, puis
00:46:47 c'est la journée, donc
00:46:49 la journée
00:46:51 de l'égalité hommes-femmes,
00:46:53 on va évidemment en parler.
00:46:55 Les femmes gagnent 22% de moins que les hommes,
00:46:57 toujours, ça bouge pas vraiment.
00:46:59 - Et les retraites c'est 30% de moins.
00:47:01 - Et les retraites c'est 30% de moins, ça ne bouge pas beaucoup.
00:47:03 Et puis,
00:47:05 on va parler d'autres sujets, l'écologie aussi,
00:47:07 puisque c'est un sujet porté par
00:47:09 les jeunes. Il est 11h31,
00:47:11 vous êtes sur Sud Radio à toutes.
00:47:13 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, nous avons une demi-heure,
00:47:15 amusons-nous un petit peu. 0826 300 300,
00:47:17 vous avez des questions à poser à nos trois
00:47:19 responsables de
00:47:21 mouvement de jeunes,
00:47:23 trois partis
00:47:25 politiques représentés,
00:47:27 Guillaume Carayon, qui est président des
00:47:29 jeunes républicains, Pierre-Romain Thionnet, qui est
00:47:31 président du Rassemblement National de la Jeunesse,
00:47:33 et Léon Desfontaines, qui est secrétaire général
00:47:35 du mouvement des jeunes communistes
00:47:37 français. Si vous avez des questions à poser
00:47:39 à nos trois responsables, n'hésitez pas
00:47:41 0826 300 300. Moi j'ai
00:47:43 quelques questions à vous poser.
00:47:45 Les syndicats, donc, ont demandé à rencontrer
00:47:47 Emmanuel Macron, c'est la dernière.
00:47:49 Alors, il y aura une nouvelle journée,
00:47:51 je regarde l'actualité, il y aura une nouvelle journée samedi,
00:47:53 la journée suivante,
00:47:55 la journée de rassemblement, de manifestation
00:47:57 samedi, et la journée suivante sera
00:47:59 fixée en fonction de la commission
00:48:01 mixte paritaire Sénat
00:48:03 Assemblée Nationale la semaine prochaine, le 15
00:48:05 ou le 16. Bien.
00:48:07 Emmanuel Macron, doit-il
00:48:09 recevoir les syndicats
00:48:11 qui, s'ils sont reçus,
00:48:13 vont lui demander évidemment le retrait de la réforme ?
00:48:15 Vous dites oui, j'imagine, Léon Desfontaines.
00:48:17 - Bien sûr, en fait, on connaît des mobilisations
00:48:19 inédites. - On attend la réponse, d'ailleurs.
00:48:21 - Des telles mobilisations,
00:48:23 on n'en a pas connues en France depuis plus de 40 ans.
00:48:25 Peu importe les chiffres qu'on comprenne,
00:48:27 ceux de la préfecture de police
00:48:29 ou ceux des syndicats, c'est les plus grosses
00:48:31 mobilisations qu'on ait connues depuis 40 ans.
00:48:33 C'est un minimum, de la part du président de la République,
00:48:35 de recevoir les partenaires sociaux.
00:48:37 Et en plus, on a une intersyndicale qui est unie, rassemblée,
00:48:39 etc. Il faut au moins qu'il y ait des échanges,
00:48:41 du dialogue. Emmanuel Macron nous présentait
00:48:43 comme un nouveau quinquennat
00:48:45 où il serait plus ouvert. - Donc, Emmanuel Macron,
00:48:47 vous demandez, vous aussi, Emmanuel Macron, de recevoir
00:48:49 les syndicats. - De recevoir. - Pour dire quoi ?
00:48:51 Pour dire aux syndicats,
00:48:53 "Non, je ne retire pas ma réforme."
00:48:55 - Non, j'aimerais bien qu'ils disent le contraire.
00:48:57 - Oui, d'accord, oui, madame. Oui, non, mais d'accord, oui.
00:48:59 - Non, mais aujourd'hui, il y a une divergence de fonds.
00:49:01 Il y a une divergence de fonds entre l'intersyndical
00:49:03 et le gouvernement et le président de la République.
00:49:05 Parce que, lui, il est pour le report
00:49:07 de l'âge légal. C'est l'article 7, en fait,
00:49:09 qui est l'enjeu principal. Et l'intersyndical,
00:49:11 tous les syndicats, y compris la CFDT de Laurent Berger,
00:49:13 sont contre le report de l'âge légal.
00:49:15 Donc, ils ne trouveront pas de convergence sur ça. - Bah, non.
00:49:17 - En revanche, moi, je pense que si la situation sociale
00:49:19 est aussi explosive aujourd'hui,
00:49:21 c'est parce que Macron a écouté personne.
00:49:23 - Non, mais... - Non, mais il y a eu une absence de dialogue
00:49:25 social depuis le début de son quinquennat.
00:49:27 Il n'a jamais écouté à la fois le Parlement,
00:49:29 les élus, le corps intermédiaire, les syndicats, personne.
00:49:31 - Mais maintenant, que doit-il faire,
00:49:33 selon vous, ne pas retirer la réforme ?
00:49:35 - Moi, je pense qu'il paye...
00:49:37 Enfin, cette réforme, elle paye,
00:49:39 en fait, l'impopularité du président.
00:49:41 Il est tellement impopulaire. Vous voyez, il y a des gens de droite,
00:49:43 moi, je vais vous dire, il y a des gens chez LR,
00:49:45 qui sont pour le principe d'une réforme,
00:49:47 qui pensent que la réforme, elle est nécessaire parce qu'il faut équilibrer le système,
00:49:49 mais qui sont contre la réforme
00:49:51 parce qu'ils disent ce président... - Oui, mais alors, vous êtes extraordinaire,
00:49:53 LR, parce que vous êtes, évidemment,
00:49:55 pour la réforme et contre la réforme en même temps.
00:49:57 Mais vous allez voter la réforme.
00:49:59 - Je vous apprends... - Alors, ça, c'est extraordinaire, ça.
00:50:01 - Je vous apprends rien. C'est pas nous qui présentons la réforme.
00:50:03 - Non, mais d'accord. - Donc, évidemment, si on était aux manettes...
00:50:05 - Mais vous la soutenez.
00:50:07 Quand j'entends votre Bruno Retailleau,
00:50:09 il la soutient à fond.
00:50:11 - Il soutient le report de l'âge légal.
00:50:13 - Et je pense que, ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:50:15 la transformation démographique, le fait...
00:50:17 Il y avait 4 actifs qui cotisaient pour un retraité en 1960,
00:50:19 6 actifs qui cotisaient pour un retraité en 1945,
00:50:21 au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
00:50:23 Aujourd'hui, c'est 1,7 pour un retraité.
00:50:25 Donc, soit,
00:50:27 on se pose les bonnes questions,
00:50:29 c'est-à-dire la question de la natalité,
00:50:31 de la réindustrialisation, de l'emploi des jeunes,
00:50:33 l'emploi des seniors. - Mais aujourd'hui, donc...
00:50:35 - Ça remette les gens au travail déjà, si vous remettez les gens au travail
00:50:37 qui sont au chômage, vous réglez une bonne partie du financement.
00:50:39 - Si Emmanuel Macron recule,
00:50:41 ça veut dire qu'il l'aura
00:50:43 abdiqué. C'est ce que dit Bruno Rotaillot.
00:50:45 Vous êtes d'accord avec lui ?
00:50:47 - Bah oui, parce que nous, on croit que la réforme est nécessaire.
00:50:49 - Ah bah non, vous êtes d'accord avec lui ?
00:50:51 - Il faut aller au bout, mais toutes ces questions...
00:50:53 - Alors, il faut la rementionner.
00:50:55 Lorsque les syndicats, si Emmanuel Macron les reçoit,
00:50:57 est-ce qu'Emmanuel Macron,
00:50:59 Emmanuel Macron ne peut pas leur dire
00:51:01 "Je vais retirer ma réforme".
00:51:03 - Non, bien sûr, mais après, pour rebondir
00:51:05 sur Guillaume Carion,
00:51:07 toutes ces questions de productivité, natalité,
00:51:09 le taux d'emploi, l'emploi des jeunes, etc.
00:51:11 - Vous allez me dire que c'est le Rassemblement National
00:51:13 qui, depuis longtemps, parle de ces questions.
00:51:15 - Non, ce n'est pas ce que j'allais dire.
00:51:17 Ces questions peuvent se débattre, et auraient pu se débattre,
00:51:19 mais en dehors d'une réforme qui vise à repousser
00:51:21 l'âge de départ légal à la retraite.
00:51:23 C'est ça, la clé du débat.
00:51:25 Ce n'est pas nécessaire, ce report
00:51:27 de l'âge légal à la retraite.
00:51:29 D'ailleurs, Bruno Rotaillot l'a dit, en accord
00:51:31 avec le gouvernement, le but de cette réforme,
00:51:33 pourquoi il y est favorable d'abord et avant tout,
00:51:35 c'est pour faire des économies.
00:51:37 - Il y a un déficit de 13 milliards d'années.
00:51:39 - Ce n'est pas pour des autres questions de démographie, d'emploi, de natalité.
00:51:41 Ce sont les prétextes qui viennent après pour la justifier.
00:51:43 Ensuite, je crois qu'Emmanuel Macron a une clé entre les mains
00:51:45 pour débloquer le pays, débloquer le dialogue social,
00:51:48 c'est le référendum.
00:51:50 Et là, j'étais assez surpris de voir M. Mélenchon
00:51:52 qui s'y est montré favorable.
00:51:53 Nous, c'est ce qu'on défend depuis le début.
00:51:55 C'est-à-dire que la clé de cette solution...
00:51:57 - Non, il dit référendum ou dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:51:59 - Oui, les deux.
00:52:00 Et d'ailleurs, je suis au Rassemblement National,
00:52:02 on était extrêmement déçus, mais on n'est pas tellement à près,
00:52:05 de constater que quand on a eu l'occasion
00:52:07 de faire passer une motion référendaire,
00:52:09 la gauche n'a pas suivi.
00:52:10 Donc, où est l'opposition ?
00:52:11 - Bien, et on défend Taine.
00:52:13 - Bon, sur la motion référendaire, c'est...
00:52:15 - Bon, référendum, vous êtes favorable à un référendum ?
00:52:18 - Bien, bien, bien, on a posé également une motion référendaire.
00:52:20 - Tout le monde est favorable, mais...
00:52:22 - L'Organisation Nationale a fait une collusion avec La République En Marche
00:52:24 pour que ce soit la leur qui soit présentée par celle de gauche.
00:52:26 - On l'aurait votée la vôtre.
00:52:28 - Oui, sauf que c'est Emmanuel Macron qui en dernier lieu décide
00:52:31 sur le référendum, sur les rembattes.
00:52:33 - Mais en effet, qui mette la réforme en référence.
00:52:35 - Oui. Alors, j'ai une autre question,
00:52:37 puisqu'on parle aujourd'hui, c'est effectivement
00:52:39 la journée des femmes,
00:52:41 les inégalités salariées en fait.
00:52:43 Le droit à l'IVG, inscrit dans la Constitution,
00:52:46 vous êtes favorable ou pas ?
00:52:48 Oui ou non ? Et on défend Taine.
00:52:50 - A 200%, c'est une remondication historique
00:52:52 de la gauche, du mouvement communiste,
00:52:54 dans son ensemble. Je pense que
00:52:56 c'est à l'heure où on voit justement un recul
00:52:58 du droit de l'IVG partout en Europe,
00:53:00 partout dans le monde, et y compris en France,
00:53:02 non pas parce que le droit est renu en cause,
00:53:04 mais plus par les politiques austéritaires
00:53:06 qui font qu'on a de moins en moins de médecins et de centres d'IVG
00:53:08 aujourd'hui qui sont ouverts en France.
00:53:10 Oui, nous devons en faire un droit inaliénable,
00:53:13 et nous devons l'inscrire dans la Constitution,
00:53:15 donc bien évidemment, totalement favorable.
00:53:17 - Vous êtes d'accord, Guilhem Carayon ?
00:53:19 Je ne pense pas que le droit à l'avortement
00:53:21 soit menacé en France.
00:53:23 En revanche, le rendre constitutionnel,
00:53:25 moi ça ne me pose pas de difficultés.
00:53:27 Cela dit, il ne faut pas avoir la même vision
00:53:29 qu'aux États-Unis, on n'est pas du tout
00:53:31 dans le même schéma, il n'y a personne,
00:53:33 il n'y a aucun parti politique qui remet en cause
00:53:35 le droit à l'avortement en France, donc il ne faut pas
00:53:37 penser que c'est une réforme qui est indispensable
00:53:39 dans ce quinquennat. Moi je pense que la réforme
00:53:41 indispensable c'est la question du travail,
00:53:43 c'est la question de la sécurité, c'est comment on assure
00:53:45 une justice plus efficace, comment les services
00:53:47 publics redeviennent efficaces, ça ça a plus de sens.
00:53:49 Mais bon, s'il faut le voter,
00:53:51 je pense qu'on ne doit pas voter contre.
00:53:53 - Qu'en pensez-vous
00:53:55 au Rassemblement National ?
00:53:57 - Oui, c'était la position de Marine Le Pen qui s'était
00:53:59 un petit peu, en effet, que cette question de l'IVG
00:54:01 n'est absolument pas remise en question en France,
00:54:03 la question de l'IVG ne fait plus débat.
00:54:05 - Donc on n'inscrit pas le droit à l'IVG
00:54:07 dans la Constitution ? - Justement, en revanche,
00:54:09 elle y était favorable pour
00:54:11 sanctuariser un certain nombre de droits et aussi
00:54:13 éviter, parce qu'il y a certaines outrances également
00:54:15 à gauche qui visent à avoir un délai
00:54:17 de recours à l'IVG, à l'étendre indéfiniment
00:54:19 et ça pose des problèmes également pour
00:54:21 les médecins et pour la conscience
00:54:23 dans leur métier, et donc Marine Le Pen avait décidé
00:54:25 que cette inscription dans la Constitution
00:54:27 pouvait permettre de sanctuariser et d'éviter
00:54:29 d'aller aussi dans des outrances.
00:54:31 - Bien, on parle beaucoup de droits des femmes aujourd'hui,
00:54:33 Gisèle Alimi au Panthéon ?
00:54:35 - Oui, non. - Léon Desfontaines, oui.
00:54:37 - Bien sûr. - Oui.
00:54:39 - Je pense qu'on a besoin de mettre des figures
00:54:41 féminines, des figures de la femme qui ont marqué l'histoire
00:54:43 de France et qui ont porté haut et fort les valeurs
00:54:45 de la nation française, de pouvoir
00:54:47 justement les inscrire et...
00:54:49 - Femme de combat, pionnière du féminisme,
00:54:51 engagée contre la colonisation,
00:54:53 la guerre d'Algérie,
00:54:55 la peine de mort pour la légalisation
00:54:57 de l'IVG, je le rappelle. - Tout à fait.
00:54:59 Et je pense que ces valeurs-là, c'est les valeurs qu'on...
00:55:01 - Ces valeurs-là doivent entrer au Panthéon.
00:55:03 - Tout à fait. - Vous êtes d'accord ?
00:55:05 - Moi je ne suis pas d'accord pour Gisèle Alimi.
00:55:07 En l'occurrence, je pense que
00:55:09 le combat qu'elle a pu mener aussi
00:55:11 contre l'engagement de l'armée française
00:55:13 pendant les guerres qui ont pu être menées,
00:55:15 à mon avis, ne doit pas être salué.
00:55:17 - Elle avait dénoncé l'usage de la torture
00:55:19 par des militaires français. On dit toujours
00:55:21 "les militaires français", pas "des militaires".
00:55:23 - Il y avait aussi un combat plus large
00:55:25 qui était aussi contre la présence française
00:55:27 en général à l'époque.
00:55:29 Oui, mais c'était la position de la France,
00:55:31 donc c'était des positions qui allaient à l'encontre des intérêts nationaux.
00:55:33 Je ne crois pas que ça doit être aujourd'hui salué
00:55:35 comme... - Vous avez des positions à l'encontre des intérêts nationaux,
00:55:37 on en connaît aujourd'hui aussi, non ?
00:55:39 - Oui. - Dans la guerre en Ukraine.
00:55:41 - Mais il y a d'autres personnes. - Guillaume Carayon.
00:55:43 - Défavorable.
00:55:45 - Il y a pour moi deux Gisèle Halimi,
00:55:47 pionnière du féminisme,
00:55:49 et puis il y a celle
00:55:51 qui révise un peu l'histoire de France
00:55:53 avec cette volonté de culpabilisation
00:55:55 permanente sur ce qui représente
00:55:57 la France, y compris l'armée française,
00:55:59 la question des tortures. Ça, je ne suis pas pour.
00:56:01 - Autre question.
00:56:03 - Il y a d'autres personnages féminins de la même époque,
00:56:05 Geneviève de Galart, qui a notamment
00:56:07 secouru énormément de militaires à Dieudonné-le-Fou,
00:56:09 je pense que ça mériterait toute sa place au Panthéon.
00:56:11 - Bien. Les bras d'honneur
00:56:13 adressés par Éric Dupond-Moretti hier à l'Assemblée nationale,
00:56:15 ça vous a... Vous, jeune,
00:56:17 le bras d'honneur, vous êtes moins
00:56:19 choqué ? Non, mais dites-nous !
00:56:21 - C'est une honte.
00:56:23 C'est une honte ce qui s'est passé. Je veux dire,
00:56:25 on a... Enfin, voilà, cette Assemblée nationale
00:56:27 quand même, elle est
00:56:29 en train de fragiliser
00:56:31 notre ressort politique. - Est-ce qu'elle fait mal à la politique ? - Mais oui !
00:56:33 Elle fait mal à la politique, elle fait mal à notre démocratie.
00:56:35 - Les députés, quels que soient
00:56:37 le bord, font mal à la démocratie, là ?
00:56:39 - À l'heure actuelle, les débats... - Pas tous.
00:56:41 - Évidemment, pas tous, mais certains. - Non, bien sûr.
00:56:43 La manière dont les débats se passent, en tout cas,
00:56:45 c'est que l'image que ça représente, ça fait
00:56:47 mal à la politique, ça fait mal à notre démocratie.
00:56:49 Et en effet, beaucoup de jeunes se sentent très
00:56:51 très éloignés de ce qui est en train de se passer. S'ils se disent
00:56:53 que c'est ça, la politique, et bien, ce n'est pas étonnant aussi
00:56:55 qu'ils s'en éloignent. Et donc, c'est important pour nous, justement,
00:56:57 de montrer une autre image de la politique.
00:56:59 Et maintenant, ces bras d'honneur de la part d'un ministre,
00:57:01 ça n'a pas sa place dans un hémicycle. Et je pense
00:57:03 que ça aurait dû être condamné un peu plus fermement. - Il s'est excusé ?
00:57:05 - Oui, il s'est excusé. - Il s'est excusé en provoquant
00:57:07 encore davantage un moment de ses excuses.
00:57:09 Mais je crois que ce n'est pas étonnant, venant
00:57:11 de ce personnage. Il avait déjà eu l'occasion
00:57:13 de se faire remarquer, je crois que c'était pendant
00:57:15 la campagne des régionales
00:57:17 dans le Nord, des départementales,
00:57:19 je ne me rappelle plus. Il avait fait le même type
00:57:21 de geste, un peu menaçant. Ce n'est pas tellement
00:57:23 surprenant. Mais oui, en effet, je crois qu'il y a certains députés,
00:57:25 notamment sur les bords de l'ANUS.
00:57:27 Mais je viserais plutôt l'EFI que le Parti Communiste,
00:57:29 je crois que ces députés se comportent
00:57:31 plutôt bien. Mais du côté de l'EFI,
00:57:33 par exemple, Louis Bourillard pense peut-être que
00:57:35 attirer les jeunes à la politique, c'est rabaisser
00:57:37 la politique, organiser des jeux, et travestir
00:57:39 finalement ce qui est le combat des idées,
00:57:41 le combat politique. Et je crois que ça ne participe absolument
00:57:43 pas à attirer les jeunes à la politique.
00:57:45 - Yves Guérillard ? - Sur Dupont-Moretti,
00:57:47 c'est grossier, c'est vulgaire, c'est insultant,
00:57:49 c'est tout ce qu'on veut. Pourquoi
00:57:51 il fait ça ? Je trouve ça grotesque,
00:57:53 honnêtement. Il fait un bras d'honneur
00:57:55 à un député, en l'occurrence Olivier Marlex,
00:57:57 qui est le patron des députés LR, c'est un bras
00:57:59 d'honneur à toute la représentation nationale,
00:58:01 puis en fait c'est un bras d'honneur au peuple français.
00:58:03 Donc pour moi, c'est pas pardonnable.
00:58:05 C'est pas pardonnable, c'est nul. C'est pas
00:58:07 l'image que doit donner le Parlement, et un
00:58:09 ministre, d'autant plus un ministre de la Justice,
00:58:11 qui est en faillite totale sur le fond, en fait c'est
00:58:13 un geste d'énervement parce qu'il n'arrive pas à
00:58:15 régler les dossiers. La Justice est dans un état
00:58:17 qui est catastrophique, comme tous les services publics,
00:58:19 et lui, il sent bien qu'en fait,
00:58:21 ça ne fonctionne pas. Il sent bien qu'il est impopulaire.
00:58:23 Et donc il se lâche. Il se lâche à travers un bras,
00:58:25 et ça c'est... - Et on a vu une meilleure façon
00:58:27 de remercier ses alliés
00:58:29 dans la réforme des retraites. - Bien, il est
00:58:31 midi moins le quart, à tout de suite, restez
00:58:33 avec nous, trois jeunes responsables
00:58:35 de partis politiques,
00:58:37 responsables des jeunes, Républicain
00:58:39 Guillaume Carayon, du Rassemblement
00:58:41 National, Pierre Romain Thionnet
00:58:43 et des communistes, Léon Desfontaines. À tout de suite.
00:58:45 Il est midi moins le quart. - Jean-Jacques
00:58:47 Bourdin. - Bien, nos jeunes sont là,
00:58:49 et je suis très très heureux de vous recevoir
00:58:51 parce que vous parlez de politique
00:58:53 un peu différemment, c'est vrai.
00:58:55 Si,
00:58:57 Guillaume Carayon,
00:58:59 si je vous demande aujourd'hui,
00:59:01 quelle est selon vous,
00:59:03 rencontrer des jeunes de tous
00:59:05 bords, de toutes origines,
00:59:07 quelles sont
00:59:09 aujourd'hui les principales
00:59:11 préoccupations, préoccupations majeures
00:59:13 des 18-30 ans ?
00:59:15 - Travail. - Travail.
00:59:17 - Que leur travail paye.
00:59:19 Et qu'ils puissent trouver un boulot. Il y a un chômage
00:59:21 chez les jeunes qui est trop important.
00:59:23 Un jeune sur cinq.
00:59:25 Deux, je pense que c'est la question écologique.
00:59:27 La question du dérèglement climatique.
00:59:29 Et trois, je pense que c'est la sécurité.
00:59:31 - Travail, dérèglement
00:59:33 climatique et sécurité.
00:59:35 Je fais mon tour de table. Léon Desfontaines.
00:59:37 - Je pense que le travail en effet
00:59:39 fait partie des premières préoccupations, mais en fait, en réalité
00:59:41 je pense qu'au-delà du travail, c'est la question du pouvoir d'achat.
00:59:43 Enfin, on le voit quand on soit étudiant,
00:59:45 parce qu'il y a aussi des étudiants qui sont concernés.
00:59:47 C'est la question du pouvoir d'achat. Deuxièmement,
00:59:49 la question de la formation. Je veux dire, aujourd'hui,
00:59:51 quand on interroge un lycéen, sa première des préoccupations
00:59:53 c'est ce qui va être accepté par Parcoursup dans la filière
00:59:55 qu'il souhaite. Et je veux dire, ça a un effet
00:59:57 y compris d'angoisse
00:59:59 - C'est demain d'ailleurs la fin de Parcoursup.
01:00:01 - Et il y a une angoisse
01:00:03 bien présente chez les jeunes. Et d'ailleurs, on voit que
01:00:05 moi, je suis effaré
01:00:07 de voir la situation dans laquelle se trouve la jeunesse
01:00:09 vis-à-vis de la sélection à l'entrée de l'université.
01:00:11 Maintenant, il y a la sélection à l'entrée du master
01:00:13 qui est généralisée, etc.
01:00:15 Et d'ailleurs, je pense que la formation en fait bien évidemment partie.
01:00:17 Donc, pouvoir d'achat,
01:00:19 formation, et je pense les questions
01:00:21 d'emploi, bien évidemment. Il y a une crainte
01:00:23 de comment on va s'insérer dans la vie active.
01:00:25 - Oui, mais ça c'est une crainte éternelle.
01:00:27 - C'est éternelle, mais on voit le taux de chômage...
01:00:29 - Que les jeunes rencontrent à un certain âge.
01:00:31 - Oui, mais la différence c'est que
01:00:33 le premier emploi stable, je ne sais plus,
01:00:35 dans les années 80, il était environ aux alentours
01:00:37 entre 21 et 23 ans. Aujourd'hui, il est entre 27 et 29 ans.
01:00:39 Donc, ça se décale. Cette précarité s'installe.
01:00:41 - Oui, mais il y a plus de mobilité dans le travail.
01:00:43 Il y a plus de changements de filières,
01:00:45 changements de direction professionnelle.
01:00:47 - Comme la formation professionnelle
01:00:49 n'est pas efficace, comme au lycée...
01:00:51 - Elle progresse quand même.
01:00:53 L'apprentissage progresse,
01:00:55 le chiffre de la formation professionnelle progresse.
01:00:57 Si on peut mettre un crédit...
01:00:59 Je ne vais pas défendre le gouvernement,
01:01:01 on est bien d'accord.
01:01:03 Mais si on peut mettre un crédit à ce gouvernement,
01:01:05 ça se calme. - Mais moi je trouve que c'est très bien
01:01:07 ce qui se passe avec l'apprentissage.
01:01:09 Maintenant, il faut que notre industrie puisse suivre.
01:01:11 Le problème, c'est que notre industrie continue à partir à volo.
01:01:13 Donc, on est en train de former des apprentis,
01:01:15 et puis après, il n'y aura pas assez d'emplois pour eux.
01:01:17 - Donc, le souci écologique
01:01:19 et le souci sécuritaire,
01:01:21 ça vient après ?
01:01:23 - Non, non, non.
01:01:25 Si je devais en choisir trois, c'est ceux-là.
01:01:27 Je pense que l'écologie est importante, c'est une partie non négligeable
01:01:29 de la part des jeunes. Les sondages le démontrent.
01:01:31 Je pense que particulièrement présent
01:01:33 chez les jeunes qui sont particulièrement en études,
01:01:35 formés, etc., avec un certain capital culturel.
01:01:37 Je veux dire, les crises que nous sommes en train de vivre,
01:01:39 les crises économiques, etc., font aussi voir un peu
01:01:41 les choses différemment.
01:01:43 Et la sécurité, bien évidemment.
01:01:45 - Et donc, qu'est remaintionnée ? Quelles sont les préoccupations, selon vous, des jeunes ?
01:01:47 - En premier, je dirais, en effet, les conditions matérielles.
01:01:49 Mais plus généralement, qui est très liée
01:01:51 à l'accès aux services publics et le sentiment d'abandon.
01:01:53 Toute une partie de la jeunesse, notamment rural,
01:01:55 ou des petites villes, qui souvent
01:01:57 est obligée de quitter, d'aller dans
01:01:59 les grandes villes régionales, quitter totalement
01:02:01 leur village. - Ou on ne peut pas
01:02:03 se loger dans certaines régions, parce que
01:02:05 le logement est trop cher.
01:02:07 - Et aussi, qui est totalement abandonné,
01:02:09 au point de vue médiatique, ou même
01:02:11 de la production culturelle. On a l'impression que cette jeunesse
01:02:13 n'existe pas, alors qu'elle est encore très importante
01:02:15 en pourcentage dans la population.
01:02:17 En deuxième, je dirais que c'est les questions d'immigration
01:02:19 et d'identité. - Vous croyez que c'est
01:02:21 la préoccupation majeure des jeunes ?
01:02:23 - Non, je pense que
01:02:25 les sondages ne montrent pas que les jeunes sont moins
01:02:27 sensibles à ces questions-là, que par rapport au reste de la population.
01:02:29 Ce n'est pas une question de vieux et de vieux cons.
01:02:31 L'immigration, l'identité, la sécurité.
01:02:33 - Ça passe avant le pouvoir d'achat ou l'écologie ?
01:02:35 - Non, je l'ai mis en premier.
01:02:37 Les questions matérielles du pouvoir d'achat, en premier.
01:02:39 Mais qui sont liées aussi aux services publics, c'est plus l'abandon en général.
01:02:41 - Je comprends. - En deuxième, je pense que
01:02:43 c'est vraiment les questions de sécurité et d'immigration.
01:02:45 Il y a vraiment un sentiment de dépossession extrêmement fort.
01:02:47 Et c'est vraiment quelque chose qu'il ne faudrait pas négliger,
01:02:49 notamment à gauche, qui peut expliquer les résultats électoraux
01:02:51 de la gauche. C'est que cette partie de la jeunesse
01:02:53 se sent vraiment dépossédée de son pays.
01:02:55 Et a envie que la France reste la France,
01:02:57 c'est le slogan un petit peu habituel. Et troisième,
01:02:59 en effet, les questions d'écologie, moi j'y suis très sensible aussi.
01:03:01 Et je crois que c'est...
01:03:03 - Oui, vous venez du nord de Jura.
01:03:05 - Du Jura...
01:03:07 - Alors pour le coup, les choses se passent plutôt bien,
01:03:09 quoique sur les conditions d'enneigement,
01:03:11 ça pose des questions justement du réchauffement climatique en ce moment.
01:03:13 Mais je pense que
01:03:15 là c'est plutôt un message à la droite qui a eu tort
01:03:17 de négliger ces questions et de les renvoyer toujours
01:03:19 à Greta Thunberg et à Sandrine Rousseau, parce qu'il y a
01:03:21 un vrai sujet sur ces questions-là.
01:03:23 - Juste une chose sur le sentiment
01:03:25 de délaissement des jeunes qui se sentent méprisés.
01:03:27 Moi, la fois où je l'ai le plus rencontré,
01:03:29 j'étais candidat aux législatives
01:03:31 dans le Tarn, chez moi,
01:03:33 et je l'ai fait venir pendant ma campagne Jean Lassalle.
01:03:35 Quand je l'ai fait venir,
01:03:37 il y avait 400 jeunes,
01:03:39 il y avait une ambiance qui était absolument dingue,
01:03:41 et les jeunes, ils disaient "enfin on voit un politique
01:03:43 qui parle comme nous, qui parle le vrai,
01:03:45 qui est sincère et qui nous défend vraiment".
01:03:47 Et moi j'avais trouvé ça frappant, parce que ça montrait
01:03:49 quand même que parmi tous les autres responsables politiques,
01:03:51 il y en avait beaucoup qui ne parlaient à personne,
01:03:53 qui ne parlaient pas aux jeunes, et qui donnent l'impression
01:03:55 de se parler entre eux. Souvent, quand on regarde
01:03:57 les débats à l'Assemblée, on a l'impression que c'est un peu
01:03:59 un dialogue de sourds, et qui ne s'adressent pas aux gens
01:04:01 qui regardent la chaîne parlementaire, je crois que c'est la chaîne pour regarder
01:04:03 les débats, mais qui ne s'adressent qu'entre eux.
01:04:05 - Je dirais qu'ils s'adressent en premier lieu
01:04:07 à leurs followers sur Twitter,
01:04:09 ces derniers temps quand même, on cherche à faire
01:04:11 la petite punchline qu'on pourra découper ensuite,
01:04:13 rebalancer sur les réseaux sociaux, c'est un peu dommage.
01:04:15 - Vous êtes d'accord ?
01:04:17 - Oui, on est le plus grand spécialiste.
01:04:19 - Oui, mais après je pense que Lassalle,
01:04:21 c'est pas spécialement qu'il décide de parler aux jeunes,
01:04:23 je pense que c'est juste parce qu'il inspire la sincérité,
01:04:25 et je crois que c'est aussi un tort du débat public,
01:04:27 parfois, et qui a pu désintéresser les jeunes,
01:04:29 de croire que pour parler aux jeunes, il faut
01:04:31 parler spécifiquement de petites mesures adressées aux jeunes,
01:04:33 de petits chiffres qui concernent
01:04:35 purement les jeunes, et ça d'ailleurs c'est souvent adressé
01:04:37 purement aux étudiants, et je crois qu'en fait, parler aux jeunes
01:04:39 en tant que citoyens français, les projeter
01:04:41 dans l'avenir, leur parler de ce qui parle au peuple français...
01:04:43 - Vous le dites tout ça à vos responsables,
01:04:45 aux responsables de vos partis différents ?
01:04:47 - Il y a une proposition l'année dernière qui m'avait
01:04:49 profondément marqué, c'était celle de Fabien Roussel
01:04:51 sur la gratuité du permis de conduire, par exemple,
01:04:53 qui était une mesure qu'il avait
01:04:55 portée au effort, parce que c'était
01:04:57 une émanation d'ailleurs de certaines organisations
01:04:59 de jeunesse, moi j'avais été le lendemain qu'il l'avait
01:05:01 annoncé chez Hugo Descriptes
01:05:03 du coup sur Instagram,
01:05:05 j'étais dans Lornes, à Argentan,
01:05:07 et j'allais diffuser des tracts devant
01:05:09 un lycée professionnel, et tout le monde me dit "ah mais c'est le candidat
01:05:11 qui est pour la gratuité du permis de conduire", et en fait,
01:05:13 je pense qu'il y a des mesures aussi,
01:05:15 qui sont importantes pour des jeunes, notamment des jeunes,
01:05:17 comme vous le disiez précédemment,
01:05:19 qui peuvent paraître être délaissés
01:05:21 et désenclavés, et en fait, la question de la mobilité
01:05:23 est une question qui est grandissante
01:05:25 chez les jeunes, qui est omniprésente, et pourtant
01:05:27 on n'a jamais été autant contraints, en tout cas limités
01:05:29 dans nos déplacements par rapport à cette aspiration.
01:05:31 - Je fais une très vite conclusion parce qu'il s'est identifié.
01:05:33 - Il y a la mesure qui parle aux jeunes,
01:05:35 mais il y a surtout la vision,
01:05:37 le projet global pour la société.
01:05:39 Les jeunes, ils ont grandi qu'avec des crises.
01:05:41 On a parlé de la crise climatique,
01:05:43 on a parlé de la crise sécuritaire, la crise économique, sociale,
01:05:45 crise du logement, l'inflation,
01:05:47 on grandit qu'avec des crises.
01:05:49 Et on a l'impression qu'en fait, il n'y a pas d'espérance
01:05:51 collective qui est
01:05:53 réalisée, que les politiques
01:05:55 donnent pour les Français, et c'est ça
01:05:57 qui manque. Manque de vision, manque de cap.
01:05:59 - Votre conclusion ? Oui, même chose ?
01:06:03 - Oui, je pense que oui. - Mais c'est un appel
01:06:05 que vous lancez à vos responsables, quand même.
01:06:07 - Non, je ne crois pas. - Vous leur dites ?
01:06:09 - Je pense que Marine Le Pen, à l'occasion
01:06:11 de la campagne présidentielle, même elle est précédente,
01:06:13 fait partie, je trouve, moi, de ces hommes politiques
01:06:15 qui ont une vision, qui se projettent sur le long terme.
01:06:17 - Oui, on ne va pas...
01:06:19 - Oui, mais en politique, le bras de vue générique,
01:06:21 qui se projettent sur le long terme, qui ont un projet.
01:06:23 Et je crois que ça, c'est...
01:06:25 Moi, c'est la tradition politique dans laquelle je me reconnais,
01:06:27 qui est de parler de la France
01:06:29 et de la projeter dans l'avenir, parler de son rang,
01:06:31 aussi de sa grandeur. Alors, il faut
01:06:33 savoir faire un élite qui peut parler des conditions
01:06:35 quotidiennes des Français,
01:06:37 et aussi parler de la France et de sa projection
01:06:39 dans le futur. - Bien, merci à
01:06:41 tous les trois, Guillaume Carayon, Pierre Romain
01:06:43 et Léon Desfontaines, merci d'être venus nous voir.
01:06:45 On aurait pu parler pendant deux heures,
01:06:47 parce que c'est très très intéressant. D'ailleurs,
01:06:49 on refera ça, je vous promets, on refera ça.
01:06:51 Il est 11h58, merci, Sud Radio.
01:06:53 - Jean-Jacques Bourdin. - Il est 12h07.
01:06:55 Entre 10h30 et
01:06:57 midi et demi, parlons vrai chez Bourdin,
01:06:59 des témoignages, évidemment,
01:07:01 nombreux et variés, vos témoignages,
01:07:03 0826-300-300, des invités,
01:07:05 et dans un instant, je vais recevoir
01:07:07 Olivier Henault, sénateur du Nord,
01:07:09 vice-président de la Commission des Affaires Sociales
01:07:11 du Sénat, co-rapporteur
01:07:13 du projet de loi
01:07:15 FSS, Sécurité
01:07:17 Sociale, projet de loi
01:07:19 dans le cadre duquel,
01:07:21 évidemment, est discutée la réforme
01:07:23 des retraites. Olivier Henault
01:07:25 va nous dire où on en est au Sénat,
01:07:27 mais tout de suite, un témoignage.
01:07:29 Je vais vous parler de témoignage, et bien
01:07:31 Cédric Poulin est avec nous. Bonjour, Cédric.
01:07:33 - Bonjour. - Merci. Vous êtes
01:07:35 syndicaliste force ouvrière à la
01:07:37 RATP, c'est bien cela ? - Tout à fait.
01:07:39 - Et évidemment, hier,
01:07:41 vous étiez à la manifestation
01:07:43 à Paris, contre la réforme
01:07:45 des retraites. - Oui, tout à fait.
01:07:47 - À la fin de la manifestation,
01:07:49 vous vous retrouvez
01:07:51 tout près de la mairie du 13ème arrondissement
01:07:53 à Paris. - Juste en face.
01:07:55 - Lorsque vous êtes agressé,
01:07:57 racontez-nous, que s'est-il passé ?
01:07:59 - En gros, ce qui s'est passé, c'est que
01:08:01 à la fin de la manifestation,
01:08:03 on s'est retrouvé avec les collègues, juste devant
01:08:05 la mairie, pour parler,
01:08:07 passer un bon moment entre nous,
01:08:09 et d'un seul coup, on s'est fait
01:08:11 agresser par les black box
01:08:13 qui sont arrivés avec Marteau et Pierre,
01:08:15 pour venir casser
01:08:17 la mairie, nous, on était entre les deux.
01:08:19 On leur a demandé de, au moins, nous laisser partir.
01:08:21 Et de là,
01:08:23 c'est parti en Pugilat,
01:08:25 et nous sommes retrouvés violemment agressés
01:08:27 par une trentaine de black box
01:08:29 qui étaient là, quoi. - Voilà, il y avait une
01:08:31 trentaine de black box qui étaient venus pour casser
01:08:33 la mairie. Ils vous ont vu
01:08:35 sur le chemin, si je puis dire,
01:08:37 et là, le ton est monté ou quoi ?
01:08:39 Non ? Ou ils vous ont agressés comme ça ?
01:08:41 - Non, le ton n'est pas monté, parce qu'on a
01:08:43 un collègue qui nous a demandé gentiment de nous laisser
01:08:45 partir, et à ce
01:08:47 moment-là, les black box
01:08:49 n'ont pas voulu, et après,
01:08:51 le ton a peu monté, a peu monté, et puis
01:08:53 c'est parti, c'est bon,
01:08:55 on passe en Pugilat, j'ai eu 5
01:08:57 points de suture au niveau du fond,
01:08:59 plus 8 jours
01:09:01 d'identité, et
01:09:03 j'ai eu un gros hématome côté droit
01:09:05 sur le visage. - Oui, j'ai vu
01:09:07 les photos
01:09:09 de votre visage sur les réseaux sociaux, dites-moi,
01:09:11 vous avez
01:09:13 ramassé, comme on dit,
01:09:15 quand on
01:09:17 prend des coups. - C'est ça. - Franchement,
01:09:19 Franchement, Cédric,
01:09:21 vous attendiez pas à ça, vous étiez dans une manifestation,
01:09:23 une manifestation
01:09:25 qui s'est bien déroulée,
01:09:27 et d'ailleurs, elle se déroule bien, ces manifestations, parce que
01:09:29 les services d'ordre sont très efficaces,
01:09:31 y'avait pas de services d'ordre, des syndicats,
01:09:33 là, auprès de vous ? - Non,
01:09:35 on était en fin, à un moment,
01:09:37 tout se passait bien, donc y'avait pas besoin à ce moment-là,
01:09:39 parce qu'on était vraiment bien, et c'était
01:09:41 une bonne famille, donc
01:09:43 voilà, c'était pas, c'était pas,
01:09:45 y'avait pas besoin, on était vraiment bien,
01:09:47 et on a pas compris pourquoi d'un seul coup,
01:09:49 c'est parti comme ça, quoi. - C'est parti comme ça,
01:09:51 impossible de discuter ?
01:09:53 - Ah non, c'est parti,
01:09:55 en l'espace de 3 secondes, c'est parti,
01:09:57 ça a duré 2 minutes, moi je me souviens pas
01:09:59 de tout ce qui s'est passé, parce que j'étais
01:10:01 sous les goûts, donc je me souviens pas trop
01:10:03 de tout ce qui s'est passé, et
01:10:05 c'est les collègues qui m'ont raconté, et voilà,
01:10:07 c'était un peu compliqué. - Vous allez déposer
01:10:09 plainte ? - Oui, j'y vais
01:10:11 demain, justement, à la mairie du 13ème,
01:10:13 pour déposer plainte, par rapport
01:10:15 à ça, quoi. - Merci
01:10:17 pour votre témoignage, Cédric Poulain. - De rien,
01:10:19 je vous remercie beaucoup. - Merci, c'est
01:10:21 la réalité aussi. Vous entendez,
01:10:23 Olivier Henault ? - Non, non, mais... - On a des manifestations
01:10:25 qui se déroulent calmement,
01:10:27 et tout à coup, à la fin d'une manifestation,
01:10:29 c'est pas la police qu'on s'en prend,
01:10:31 c'est même aux manifestants qu'on s'en prend.
01:10:33 - Oui, malheureusement, je suis pas surpris,
01:10:35 il y a
01:10:37 des personnes qui
01:10:39 saisissent cette opportunité de manifestation
01:10:41 pour venir casser,
01:10:43 casser des vitres, casser des
01:10:45 voitures, et... - Les agresser ?
01:10:47 - Casser des gens. - Oui.
01:10:49 - Je vais vous dire, moi j'ai un de mes fils qui manifeste,
01:10:51 il a d'autres convictions que les miennes,
01:10:53 c'est son droit le plus strict,
01:10:55 il a été manifester un
01:10:57 samedi à Lille, et
01:10:59 j'avais peur,
01:11:01 de me dire...
01:11:03 C'est toujours en fin de manifestation,
01:11:05 et d'ailleurs, j'en profite pour saluer
01:11:07 le calme et l'organisation
01:11:09 de ces manifestations, et l'organisation
01:11:11 des forces syndicales, au-delà
01:11:13 d'événements comme ceux-là. - Bien sûr.
01:11:15 - Mais, faut que ça dure, et c'est pas facile
01:11:17 de faire durer ce calme et cette organisation.
01:11:19 - Alors justement, il faut que ça dure,
01:11:21 le calme. - Le calme, bien sûr.
01:11:23 - Oui, parce que vous allez pas défendre
01:11:25 les manifestations, vous !
01:11:27 Défendez la réforme des retraites !
01:11:29 Alors ça serait quand même un peu curieux.
01:11:31 - Je respecte les manifestants. - Mais vous respectez
01:11:33 les manifestants. Bien, nous allons faire le point
01:11:35 sur cette réforme, où en est-elle au Sénat ?
01:11:37 Parce que c'est le Sénat qui a la main,
01:11:39 aujourd'hui. C'est un peu une revanche,
01:11:41 peut-être, du Sénat sur l'Assemblée nationale,
01:11:43 d'ailleurs. Je vais vous en parler, Olivier Henault.
01:11:45 Il est 12h12, à tout de suite.
01:11:47 - Jean-Jacques Bourdin. - Il est 12h16, avec nous,
01:11:49 comme invité, Olivier Henault, qui est sénateur du Nord,
01:11:51 et co-rapporteur du projet de loi
01:11:53 de réforme des retraites dans le cadre
01:11:55 du PLFSS.
01:11:57 Bien,
01:11:59 Olivier Henault,
01:12:01 vous êtes sénateur, les débats
01:12:03 se sont bien engagés au Sénat,
01:12:05 enfin, bien engagés. Du moins, au Sénat,
01:12:07 il y a débat.
01:12:09 Est-ce que c'est un peu,
01:12:11 pas une revanche du Sénat
01:12:13 sur l'Assemblée nationale, mais est-ce que vous montrez
01:12:15 un autre visage, vous, au Sénat ?
01:12:17 - Alors déjà, il y a le contexte.
01:12:19 Moi, au soir de résultat des élections
01:12:21 législatives, quand j'ai vu qu'il n'y avait pas de majorité
01:12:23 absolue à l'Assemblée, je me suis dit, ça va être
01:12:25 l'heure du Sénat, puisque c'est la première fois que ça
01:12:27 arrivait dans la Ve République.
01:12:29 Ensuite, vu les débats
01:12:31 que je vais taxer dégradés
01:12:33 à l'Assemblée nationale,
01:12:35 je crois qu'on a les uns et les autres conscience
01:12:37 qu'on a une responsabilité par rapport
01:12:39 à la démocratie représentative.
01:12:41 Voilà,
01:12:43 le Parlement, c'est le lieu du débat,
01:12:45 c'est aussi le lieu du vote, et donc
01:12:47 c'est le lieu des échanges argumentés,
01:12:49 vifs,
01:12:51 mais dans le respect, et je crois qu'on montre l'exemple.
01:12:53 - Bien, même si cette nuit
01:12:55 il y a eu du mouvement au Sénat,
01:12:57 on va en parler dans un instant, Olivier Henault,
01:12:59 mais est-ce que vous pensez que le texte sera
01:13:01 adopté par le Sénat d'ici dimanche ?
01:13:03 - Je l'espère !
01:13:05 Ça dépend de tout le monde, mais en tous les cas,
01:13:07 la volonté... - Vous en êtes à l'article 7, là,
01:13:09 vous allez reprendre la discussion sur l'article 7,
01:13:11 cet après-midi. - La volonté du président
01:13:13 de l'Archers, la volonté de nos groupes
01:13:15 présidés par A.G. Marseille et puis de moi-même,
01:13:17 c'est d'aboutir
01:13:19 à un vote avant
01:13:21 dimanche minuit.
01:13:23 Sachant qu'on a déjà eu 60
01:13:25 heures de débat, et on en a
01:13:27 encore 60 heures devant nous, à peu près.
01:13:29 - Oui. - Bon, on est
01:13:31 à l'article 7, c'est l'article sur la
01:13:33 mesure d'âge des 62 à 64 ans.
01:13:35 Il me semble,
01:13:37 mais il ne faut jamais prêter
01:13:39 de mauvaise foi aux autres,
01:13:41 il me semble qu'il y a une volonté d'obstruction
01:13:43 des groupes
01:13:45 qui sont situés à la gauche
01:13:47 de l'hémicycle, et il y a une volonté
01:13:49 du président de l'Archers, que je partage,
01:13:51 qu'on puisse voter
01:13:53 à l'issue de 120 heures de débat,
01:13:55 ça me paraît quand même suffisant,
01:13:57 et puis chacun s'exprime dans ses convictions.
01:13:59 Donc, il y a des procédures d'accélération...
01:14:01 - Selon vous, oui, il y a des procédures
01:14:03 d'accélération qui ne sont pas toujours acceptées par la gauche,
01:14:05 par l'opposition,
01:14:07 au Sénat,
01:14:09 l'utilisation d'un article 38 qui n'avait jamais
01:14:11 été utilisé jusqu'à maintenant,
01:14:13 qui est un article de règlement intérieur,
01:14:15 le débat a été
01:14:17 stoppé, la majorité
01:14:19 des amendements de gauche supprimés
01:14:21 dans la nuit, évidemment ça n'a pas
01:14:23 plu, la gauche a quitté le Sénat,
01:14:25 enfin bon... - Les arguments,
01:14:27 l'argument...
01:14:29 - Vous avez coupé la conversation, quoi !
01:14:31 - Non, non, non, on a essayé de la réduire,
01:14:35 de la concentrer,
01:14:37 - On a réduit, oui, en éliminant les amendements,
01:14:39 ça la réduit. - Non, mais quand les amendements
01:14:41 sont les mêmes à une virgule ou à un mot près,
01:14:43 et comme...
01:14:45 On n'éteint pas la discussion,
01:14:47 loin de là, mais enfin,
01:14:49 vous voyez, quand un groupe
01:14:51 dépose 300 amendements
01:14:53 quasi identiques, ou 500 amendements
01:14:55 quasi identiques,
01:14:57 on peut reconnaître qu'ils ont sans doute travaillé,
01:14:59 mais on peut leur faire
01:15:01 un procès de cohérence, en fait.
01:15:03 Et donc, si on veut aboutir,
01:15:05 on peut pas aborder la discussion
01:15:07 des amendements comme cela,
01:15:09 deux minutes par amendement, deux minutes
01:15:11 par explication de vote, on n'y arrive pas.
01:15:13 Et donc, s'il y a une volonté d'obstruction,
01:15:15 il est logique que le Président
01:15:17 use de toutes les possibilités
01:15:19 qui sont dans le règlement intérieur, pour faire en sorte
01:15:21 qu'on puisse voter, si on y arrive,
01:15:23 bien sûr, on va tout faire pour y arriver, avant dimanche minuit.
01:15:25 - Alors, si vous votez avant dimanche minuit,
01:15:27 il y aura ensuite une commission mixte
01:15:29 paritaire Sénat-Assemblée nationale,
01:15:31 sept députés,
01:15:33 sept sénateurs, et qui se
01:15:35 mettront d'accord sur un texte qui sera soumis au vote
01:15:37 à l'Assemblée nationale.
01:15:39 - À nouveau au Sénat, et à nouveau à l'Assemblée nationale.
01:15:41 Mais, vous abordez la question,
01:15:43 on voit bien que les groupes
01:15:45 d'opposition font en sorte
01:15:47 que la base légale de ce texte
01:15:49 soit la plus faible possible.
01:15:51 Ou plus ou moins précisément,
01:15:53 la base légitime de ce texte soit la plus faible possible.
01:15:55 Parce que c'est vrai que si ce texte
01:15:57 n'est pas voté au Sénat,
01:15:59 n'est pas voté à l'Assemblée, et qui passe à l'Assemblée
01:16:01 au 49-3, bon, moi je reconnais,
01:16:03 ça pose un problème démocratique,
01:16:05 même si ce sont les institutions.
01:16:07 Et donc, moi, ce que je souhaite,
01:16:09 dans une logique,
01:16:11 je ne suis pas la majorité présidentielle, mais
01:16:13 il y a l'éthique de conviction, l'éthique de responsabilité.
01:16:15 En responsabilité, on a un texte,
01:16:17 on fait notre travail de parlementaire,
01:16:19 c'est quoi notre travail de parlementaire ?
01:16:21 C'est d'améliorer ce texte, et si l'amélioration est suffisante,
01:16:23 on le vote. - Bon, mais,
01:16:25 aujourd'hui, quelle est la situation ?
01:16:27 Je me mets à la place de toutes celles et ceux
01:16:29 qui nous écoutent, qui
01:16:31 regardent la télévision, qui regardent
01:16:33 les réseaux sociaux, qui lisent les journaux, etc.
01:16:35 Quelle est la situation ?
01:16:37 Une majorité de Français refuse
01:16:39 cette réforme. Dans la rue,
01:16:41 il y a une très forte mobilisation,
01:16:43 même si les grèves
01:16:45 sont moins importantes
01:16:47 que ce que certains
01:16:49 voulaient imaginer.
01:16:51 Très forte manifestation
01:16:53 dans la rue, et d'un autre côté,
01:16:55 le travail parlementaire va conduire
01:16:57 à l'adoption du texte, probablement.
01:16:59 Est-ce qu'il n'y a pas là
01:17:01 un décalage ?
01:17:03 - Ça, c'est un débat intéressant.
01:17:05 Moi, j'assume,
01:17:07 c'est bien que ce n'est pas dans l'air du temps, ça.
01:17:09 Mais, l'éthique
01:17:11 de responsabilité, vous voyez, moi,
01:17:13 je pense qu'en termes de pénibilité,
01:17:15 en termes pour les femmes, c'est la journée
01:17:17 des femmes, pour l'emploi des seniors,
01:17:19 le compte n'y est pas tout à fait
01:17:21 sur ce texte, et puis il aurait fallu commencer
01:17:23 par une loi travail, le sens du travail,
01:17:25 au lendemain du COVID, tout ça, c'est fort bien
01:17:27 exprimé par Xavier Bertrand, et je partage
01:17:29 plutôt cette idée.
01:17:31 Seulement, la question,
01:17:33 quelquefois, la responsabilité
01:17:35 de la démocratie représentative, de l'élu,
01:17:37 c'est de prendre une décision
01:17:39 même impopulaire
01:17:41 au moment où elle est prise,
01:17:43 parce que c'est l'intérêt général et le bien commun.
01:17:45 Moi, il m'est arrivé, comme maire,
01:17:47 de prendre une décision
01:17:49 qui était impopulaire,
01:17:51 faire passer un bus, ou faire passer
01:17:53 un tramway en centre-ville, quand il y a des
01:17:55 travaux, franchement, vous voyez, tous les gens sont
01:17:57 contre, et puis quand vous avez pris la décision
01:17:59 parce qu'en conviction, vous pensez que c'est l'intérêt
01:18:01 général et le bien commun, vous vous rendez compte
01:18:03 que deux ans, trois ans, quatre ans après,
01:18:05 il n'y a plus personne qui revient dessus.
01:18:07 On en est un peu là, c'est le système de répartition.
01:18:09 Il y a moins de cotisants,
01:18:11 parce qu'on fait moins d'enfants, et il y a
01:18:13 plus de retraités, il y a bien un moment donné,
01:18:15 il faut se soucier de l'équilibre.
01:18:17 - Vous allez voter
01:18:19 une réforme largement
01:18:21 insuffisante et impopulaire.
01:18:23 Vous êtes prêt à assumer cela ?
01:18:25 - Je suis prêt à assumer,
01:18:27 de voter une réforme sur laquelle
01:18:29 je ne me retrouve pas tout à fait,
01:18:31 et impopulaire, mais parce que
01:18:33 c'est un pas qui permet d'équilibrer
01:18:35 le système de répartition. J'aurais pas
01:18:37 fait comme ça, moi, j'aurais commencé par une loi travail,
01:18:39 mais c'est pas le tout ou rien.
01:18:41 Je sais bien que l'air du temps, c'est de dire
01:18:43 que c'est le tout ou rien, mais moi je crois en la nuance,
01:18:45 en la responsabilité, et je maintiens
01:18:47 ce cap. - Alors les syndicats unis
01:18:49 demandent à être reçus par le président de la République,
01:18:51 et vont demander au président de la République
01:18:53 le retrait de la réforme. Mais il ne
01:18:55 peut pas les recevoir et leur dire
01:18:57 "je retire ma réforme".
01:18:59 - D'abord c'est le gouvernement, vous voyez,
01:19:01 dans ce pays... - Oui, mais c'est une abdication,
01:19:03 ce serait une abdication ?
01:19:05 - Non, moi je...
01:19:07 Moi, voyez-vous, je pense
01:19:09 qu'il faut réhabiliter
01:19:11 le dialogue social,
01:19:13 le paritarisme, c'est un des péchés
01:19:15 originels d'Emmanuel Macron,
01:19:17 d'avoir voulu enjamber
01:19:19 le paritarisme et les corps intermédiaires.
01:19:21 Je le dis, mais les choses, elles sont ce qu'elles sont.
01:19:23 Donc il faut reconstruire.
01:19:25 C'est la raison pour laquelle, nous, on demande au plus vite
01:19:27 une conférence sociale. Sans doute, il aurait
01:19:29 fallu la faire avant.
01:19:31 Moi, je pense qu'il faut toujours recevoir
01:19:33 les syndicats. Mais c'est plutôt
01:19:35 le rôle du Premier ministre, pardonnez-moi, parce que
01:19:37 on est dans une démocratie parlementaire.
01:19:39 - Oui, mais les syndicats demandent d'être reçus
01:19:41 par le Président de la République.
01:19:43 - C'est leur droit, mais c'est le rôle
01:19:45 du Premier ministre, selon moi.
01:19:47 - Alors, dites-moi, je viens d'apprendre que
01:19:49 l'électricité à la permanence
01:19:51 du Président du Sénat a été coupée.
01:19:53 - Ah oui, tout ça
01:19:55 est excessif. - Par la CGT.
01:19:57 - Moi, c'est pour... - C'est excessif,
01:19:59 c'est vous condamner.
01:20:01 - En même temps, on ne va pas les mettre en prison pour ça.
01:20:03 - Non, non, mais...
01:20:05 - Je pense que, et c'est pour ça
01:20:07 que les coordonnées intermédiaires doivent jouer un grand rôle,
01:20:09 les collectivités territoriales,
01:20:11 les parlementaires, les syndicats.
01:20:13 La société française
01:20:15 est un peu dépressive.
01:20:17 Elle a besoin d'apaisement,
01:20:19 elle a besoin de sérénité, et donc
01:20:21 les décisions, elles doivent
01:20:23 être beaucoup plus concertées.
01:20:25 Mais c'est pas parce que je dis ça
01:20:27 que je n'aborde pas la discussion
01:20:29 de ce projet de loi
01:20:31 et que je le rejette en bloc. Voyez, j'assigne
01:20:33 cette position. - Ce qui veut dire que
01:20:35 le vote des
01:20:37 parlementaires, députés et sénateurs
01:20:39 prime sur l'impopularité
01:20:41 d'une réforme et sur les
01:20:43 manifestations de rue. - Ah mais oui, c'est la
01:20:45 démocratie représentative. - Pour vous, c'est clair.
01:20:47 - Pour moi, ma conviction depuis toujours... - Non mais parce que
01:20:49 certains ne disent pas ça. À la CGT
01:20:51 ou ailleurs, on ne dit pas ça.
01:20:53 - Ah ben, c'est ceux qui sont partisans de la
01:20:55 démocratie participative. Mais moi, je suis partisan
01:20:57 de la démocratie représentative. Et puis
01:20:59 quand on vote pour un président
01:21:01 de la République, voyez,
01:21:03 la démocratie représentative,
01:21:05 c'est un débat intéressant. - Oui, c'est très intéressant.
01:21:07 - Elle tient quand les minoritaires
01:21:09 acceptent d'être solidaires.
01:21:11 Autrement, il n'y a plus de démocratie.
01:21:13 Et la question, elle est grave, parce que
01:21:15 il n'y a plus beaucoup de gens qui assument cette...
01:21:17 Et c'est le problème des LFI. C'est que
01:21:19 ils sont minoritaires, mais ils ne sont pas forcément solidaires.
01:21:21 Et quand Mélenchon
01:21:23 remet en cause le lendemain
01:21:25 ou le surlendemain, l'élection d'Emmanuel Macron,
01:21:27 encore une fois, moi, ce n'était pas mon candidat
01:21:29 de premier tour. Mais il a été
01:21:31 élu. Et j'accepte qu'il soit
01:21:33 le président des Français. Et donc,
01:21:35 la démocratie représentative,
01:21:37 elle est ce qu'elle est. Il y a des institutions.
01:21:39 Si les Français veulent changer,
01:21:41 ils changeront au moment du calendrier.
01:21:43 S'il y a des élections, ils prennent leurs décisions.
01:21:45 Mais on est en capacité, c'est le droit,
01:21:47 de prendre une décision
01:21:49 qui n'est pas forcément populaire
01:21:51 et majoritaire. Au moment donné,
01:21:53 c'est le mandat qui a été confié aux parlementaires
01:21:55 par les Françaises et les Français.
01:21:57 - Merci, Olivier Henault, d'être venu nous voir
01:21:59 ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
01:22:01 Nous terminons avec vous. Donc, il est 12h26.
01:22:03 Merci de nous avoir accompagnés
01:22:05 depuis 10h30. André Bercoff, maintenant.