Mettez vous d'accord avec Frédéric Dabi, Eric Revel, Arlette Chabot et Ergun Toparslan
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10h, Valérie Exper.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, heureuse de vous retrouver.
00:08 Merci à Christine Bouillaud d'avoir été là pendant cette petite pause en ce qui me concerne.
00:14 Lundi 6 mars, nous reprenons les débats, évidemment avec beaucoup d'actualité,
00:19 avec cette grève reconductible demain, avec la visite d'Emmanuel Macron en Afrique,
00:25 puis le panier anti-inflation du gouvernement qui finalement n'existera pas,
00:31 en tout cas dans la forme qu'avait souhaité le gouvernement.
00:34 Tous là avec une équipe de choc ce matin.
00:38 Éric Revel, bonjour, journaliste, éditorialiste Sud Radio, tout compte fait,
00:42 7h20 tous les jours dans le Grand Matin, bonjour.
00:45 Bonjour Valérie, bonjour. J'espère que le moral est bon, que tes vacances ont été bonnes.
00:48 Le moral est très bon, absolument.
00:49 Arlette Chabot, journaliste, éditorialiste, bonjour Arlette.
00:52 Bonjour. Édito politique tous les lundis à 7h35 sur Sud Radio.
00:56 Merci d'être resté tous les deux ce matin.
00:59 Ergoun Toparslan, vice-président et porte-parole de Territoires de Progrès, bonjour.
01:02 Bonjour. Et Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP.
01:05 Bonjour Valérie. Bonjour Frédéric, vous avez publié la fracture aux éditions Les Arènes.
01:10 On va commencer, alors vos préoccupations aux uns et aux autres sont quand même extrêmement centrées sur l'actualité chaude.
01:18 On va voir ça dans un instant.
01:19 Arlette, vous faites un pas de côté, si je puis dire, avec votre coup de gueule, coup de cœur sur l'affaire des trottinettes.
01:27 Je ne sais pas si c'est un coup de gueule ou...
01:29 Oui, c'est ça, c'est pour ça.
01:30 Enfin, ce n'est pas un coup de cœur pour les trottinettes, c'est plutôt un coup de cœur pour ceux qui disent "stop" les trottinettes.
01:35 J'ai entendu hier Clément Beaune, j'ai lu Clément Beaune aussi, le ministre des Transports, dire qu'il fallait réguler les trottinettes, réglementer un peu plus.
01:45 Donc tant mieux, le gouvernement s'en préoccupe.
01:47 Je continue là ? Non, je me vois très inquiète sur l'idée de réguler.
01:51 Non, non, pas du tout.
01:52 J'entendais, non, non, mais justement, Clément Beaune est beaucoup plus souple dans son approche des trottinettes.
01:57 Il ne veut pas les interdire.
01:59 Non, il ne va pas les interdire, mais il faut réguler considérablement.
02:02 On est même prêt, du côté du gouvernement, à légiférer si on n'arrive pas à réguler, c'est-à-dire faire pression sur les entreprises qui, effectivement, mettent ces trottinettes en service.
02:13 Il faut dire que moi, j'ai regardé quand même, il y a 27 morts en 2022, c'est quand même beaucoup.
02:18 L'Académie de médecine a saisi le gouvernement il y a quelques mois en disant "attention, ça devient un problème de santé nationale",
02:27 parce qu'il y a beaucoup de blessés, des blessures graves, parce que c'est la tête, évidemment, qui, généralement, est touchée en cas de chute.
02:34 Donc le gouvernement veut s'en saisir, les parlementaires s'en préoccupent, et Anne Hidalgo va organiser, c'est bientôt le 2 avril, un référendum à Paris.
02:42 Enfin, on devrait dire une votation, pour ou contre... Alors elle, c'est carrément interdit, effectivement.
02:48 - C'est pour ça que je vous disais que Clément Beaune était un peu plus... - Oui, on régule, mais ça, c'est...
02:53 Le gouvernement veut réguler, à la mairie de Paris, consultation le 2 avril.
02:57 Vous pouvez vous inscrire, pour pouvoir, effectivement, voter pour ou contre le maintien des trottinettes en banquie.
03:04 - On s'inscrit sur Internet ? - On s'inscrit sur Internet, on peut s'inscrire depuis le 3 mars.
03:08 J'ai tout vérifié. La mairie de votre arrondissement, si vous êtes à Paris, vous pourrez voter le 2 avril, entre 9h et 19h.
03:15 - Alors j'ai vu que les opérateurs de trottinettes étaient accusés de vouloir bourrer les urnes, c'est-à-dire d'aller démarcher des gens, en leur proposant d'aller voter...
03:27 - Oui, voilà, en échange de quelques heures, ou quelques minutes, ou quelques heures...
03:31 - Mais ça concerne toutes les villes, les trottinettes, il y en a à Marseille, Toulouse, partout...
03:36 - Mais stop, trottinettes, franchement, je pense que c'est à la fois dangereux, et dangereux pour les enfants.
03:43 On va aussi sans doute remonter l'âge, non plus 12, mais 14 ou 16 ans.
03:50 La seule difficulté, c'est l'histoire du port du casque, que souhaitent effectivement les médecins.
03:54 Mais si on demande de porter le casque à ceux qui utilisent des trottinettes, il faudrait demander aussi aux cyclistes,
03:59 et là, le gouvernement pense que c'est beaucoup plus compliqué.
04:02 - Oui, on fait une votation en direct, Ergun, pour l'interdiction, pour le contrôle...
04:08 - Pour le contrôle, pas très fan des interdictions de manière générale, mais c'est vrai qu'il y a un sujet de santé publique,
04:13 il y a aussi un sujet de code de la route, parce qu'on a aussi des trottinettes privées qui vont à plus de 35 km/h,
04:20 ça commence à être très très rapide, et donc derrière, avec des enjeux de sécurité routière,
04:25 et d'intégrité physique, donc évidemment une régulation, un contrôle, un encadrement.
04:29 - Oui, Eric ?
04:30 - Je vais vous donner un exemple concret, ma chère Valérie, samedi j'étais à vélo dans Paris, rue de Rivoli,
04:35 qui est maintenant une rue réservée aux cyclistes principalement, et à ceux qui vont dans les hôtels de luxe et aux taxis,
04:43 j'ai été doublé par la droite et par la gauche par deux trottinettes, j'ai plus 20 ans, mais je roulais à un bon rythme,
04:51 et tout d'un coup, je ne sais pas s'il y a roulé à 35 km/h, mais sans doute,
04:55 - Mais attendez, là vous dites qu'il y a un problème, d'abord doublé à droite et à gauche, même rue de Rivoli,
05:01 avec des vitesses qui font un peu froid dans le dos.
05:05 - 35 km/h c'est plus que les zones nombreuses à Paris, on est à 30 km/h, donc c'est pas mal.
05:11 - Plus vite que des voitures.
05:13 - Que pense l'opinion, votre avis chère Valérie ?
05:15 - Il y aura bientôt une enquête IFOP avec Sud Radio, donc j'en dis pas plus.
05:18 - Très bien, mais bonne résolution.
05:22 On va passer tout de suite, on va rentrer dans le dur, comme on dit, Frédéric Dhabi, vous avez un coup de cœur.
05:28 - Un coup de cœur pour une tribune dans le JDD, signée par 4 anciens présidents de l'Assemblée Nationale,
05:34 sous Chirac, Sarkozy et François Hollande, Jean-Louis Debré, Bernard Acquoyer, Claude Barthelon et François de Rugy,
05:41 un appel au respect de l'Assemblée Nationale, donc cette tribune regrette le spectacle désolant offert par le débat
05:47 à l'Assemblée Nationale sur la réforme des retraites, qui les amène à réagir publiquement,
05:52 l'idée que la liberté d'expression des députés a deux corollaires, le respect des règlements et le respect de la présidence de séance,
05:58 et c'est vrai qu'il faut...
06:00 - Oui, parce qu'on a dit que ça a toujours existé, il y a toujours eu des...
06:03 - Non, pas comme ça.
06:04 - Et c'est ce qu'ils disent dans cette tribune.
06:05 - Alors c'est intéressant parce que Jean-Louis Debré, au début, il avait mis à distance le bruit, la ferveur, le tumulte et le fracas
06:11 qu'il y avait eu pendant les débats à l'Assemblée Nationale, il revient là-dessus,
06:15 et c'est vrai qu'il faut négliger deux choses.
06:18 D'une part, la scène parlementaire n'est malheureusement pas une scène visible,
06:21 les Français ne connaissent pas très bien les CMP, quand on parle de cavaliers législatifs, ça ne leur dit rien,
06:27 donc ils voient les questions au gouvernement et ils voient les incidents de séance.
06:31 Et c'est vrai que le spectacle offert par beaucoup de députés, notamment de la France Insoumise à l'Assemblée Nationale,
06:38 était en décalage avec ce qu'attendaient les Français sur ce sujet qui les passionne, les retraites.
06:43 Ils attendaient un débat serein et ils attendaient que le débat se cristallise sur le passage 62-64 ans,
06:50 sur le travail des seigneurs. Ils n'ont eu ni l'un ni l'autre, ils ont eu donc ce bruit et cette ferveur,
06:55 ils ont eu ces incidents, ils ont eu tout ce qui s'est passé, un ministre était d'assassin,
07:01 et c'est vrai que, peut-être que ce n'est pas anodin, je trouve cette tribune, Valérie,
07:07 parce qu'en même temps, depuis quelques jours, il y a la discussion du texte au Sénat,
07:11 et ça se passe très bien. Et le Sénat, rappelez-vous, il y a encore, quand même pas mal...
07:16 - Beaucoup d'amendements de mieux que socialistes. - Mieux que l'Assemblée Nationale.
07:20 - Il y a quelques saillies verbales qui sont... - Bien sûr, mais ça par contre, les saillies, Eric, font partie du jeu.
07:26 Mais rappelons-nous, il y a encore 10-15 ans, il y avait parfois des enquêtes d'opinion qui sont le reflet des débats politiques
07:34 sur est-ce que le Sénat est utile, est-ce que ce n'est pas une chambre en trop, faut-il supprimer le Sénat ?
07:40 Un Sénat bien incarné par Gérard Larcher, après l'épisode un peu ridicule de Jean-Pierre Bell,
07:46 et maintenant une Assemblée qui est très légitime auprès des Français.
07:50 Et quand on voit la fin de la tribune de nos quatre présidents,
07:54 respecter l'Assemblée Nationale et sa présidente, respecter le bon fonctionnement de l'Assemblée Nationale,
07:59 c'est respecter la République, cette question ne se pose pas au Sénat.
08:02 Donc c'est une tribune qui n'est pas anodine de ce point de vue-là.
08:05 - Éric ? - Peut-être vigilance par rapport au débat qui est au Sénat,
08:09 parce qu'on constate aussi qu'il n'y a pas de groupe France Insoumise au Sénat.
08:13 Ceci peut-être explique cela, mais en tout cas, y compris le groupe socialiste,
08:17 a notamment ce samedi enchaîné les amendements assez ridicules et grotesques,
08:22 ont à chaque fois retiré une année par rapport à l'âge de départ, etc.
08:26 Donc pour faire perdre du temps, ce n'était pas une obstruction, clairement,
08:29 comme ce qui a été fait à l'Assemblée Nationale, mais on voit aussi qu'il y a une certaine régression.
08:32 On sent que les sénateurs socialistes aussi ne perdent pas de vue
08:35 qu'il y a des élections sénatoriales dans quelques mois,
08:37 et qu'il y a des enjeux politiques également majeurs derrière tout ça.
08:40 - Oui, enfin c'est aussi le débat démocratique que de déposer des amendements.
08:43 Après, il faut regarder les amendements, mais ça fait partie du jeu démocratique.
08:47 Le point sur lequel je suis absolument totalement d'accord, Frédéric me regardait,
08:52 avec Frédéric Daly, c'est que l'air de rien, depuis quelques semaines, quelques mois,
08:57 le Sénat fait le job. C'est le Sénat qui a fait des rapports sur la réforme de la chasse,
09:02 c'est le Sénat qui a fait des rapports sur l'affaire Benalla, sur l'affaire des cabinets conseils.
09:08 Je veux dire, ils sont très proactifs, les sénateurs, ils redorent un peu l'image de l'institution.
09:15 Et puis là, ils vont jouer un rôle déterminant.
09:17 Oui, c'est une bonne remarque, je trouve, de dire que le Sénat est de retour
09:21 pour ceux qui pensaient que le Sénat était largué et n'avait plus aucune importance.
09:25 On marque une pause et on se retrouve dans un instant.
09:28 On va parler d'un député avec vous, Ergunto Parcelan, Louis Boyard.
09:32 On va aussi parler Frédéric Daly. A tout de suite.
09:34 Avec vous sur Sud Radio, on va évidemment parler de cette journée de mobilisation demain,
09:46 grève reconductible. Le gouvernement va-t-il tenir ?
09:50 Quel est l'état de l'opinion ? On en parlera avec vous, Frédéric Daly.
09:53 Alors Ergunto Parcelan, vous aviez un coup de gueule ce matin,
09:57 qui est dans la suite du coup de cœur de Frédéric Daly.
10:01 Oui, tout à fait. On a vu tous, pendant ce week-end, une vidéo du député Louis Boyard
10:06 de la France Insoumise, qui a posté une vidéo courte appelant à un challenge.
10:12 Vous voulez qu'on l'écoute, comme ça ?
10:14 Ça serait bien.
10:16 Le 7 mars, toute la France sera bloquée contre la réforme des retraites.
10:20 Et parce que cette réforme nous concerne, nous aussi les jeunes,
10:23 on s'attend à ce que tous les lycées et toutes les universités soient bloquées
10:26 contre la réforme des retraites. C'est pourquoi on lance le hashtag #BlocusChallenge.
10:29 Postez vos plus belles photos de blocus de lycées et d'universités.
10:32 Parmi ces photos, on en tirera une au sort et l'équipe de bloqueurs sera invitée
10:36 à visiter l'Assemblée Nationale avec nous.
10:38 Voilà.
10:39 Digne d'un influenceur en manque de notoriété ou de followers,
10:44 le député de la République.
10:46 La bêtise à l'état pur, non ?
10:48 L'état pur, mais surtout, je pense que ça révèle aussi
10:51 un grand malaise politique qu'on constate actuellement.
10:53 Il y a deux ou trois sujets importants derrière.
10:55 Tout d'abord, évidemment, un rappel des missions du député
10:57 qui est là pour fabriquer la loi et non courir derrière l'actualité
11:00 en cherchant le buzz à travers les réseaux sociaux.
11:02 Mais également, surtout, une stratégie de la France Insoumise
11:04 qui se révèle derrière. Parce que là, on voit qu'ils sont en train de faire
11:07 de la retape massive pour essayer de récupérer un maximum de jeunes
11:10 à travers cet événement-là.
11:12 Et ce qu'on constate également, c'est qu'il y avait une remise en cause aussi
11:15 de la France Insoumise à travers ces manifestations.
11:18 D'une côté, les syndicalistes, de l'autre,
11:21 une grande partie des personnes qui sont contre la réforme du retail
11:24 ne se retrouvaient pas dans la posture politique que portait la France Insoumise.
11:27 Et aujourd'hui, on se retrouve à une situation où un député de la France Insoumise
11:30 fait en sorte un aveu de faiblesse sur ce qui peut sortir
11:34 à partir de mardi prochain. En tout cas, c'est un grand dommage,
11:37 encore une fois, à l'Assemblée Nationale. On n'a pas besoin de concours
11:40 pour aller la visiter. Évidemment, c'est la maison de l'ensemble des Français
11:43 où tous les députés doivent pouvoir accueillir l'ensemble
11:46 de ces citoyens de leur circonscription.
11:49 - Vous avez tout dit. On peut dire
11:54 une sorte de débordisation de la vie politique.
11:58 Moi, ce qui me trouve très intéressant, c'est le fait qu'il passe par les réseaux sociaux,
12:02 il y a une dimension avec TikTok,
12:05 et ça m'a rappelé à quel point les moyens d'information,
12:09 les vecteurs d'information des jeunes,
12:11 se sont transformés au cours des dernières années.
12:14 J'ai en tête les déterminants du vote par les vecteurs d'information
12:17 en 2017, chez les primo-votants. C'était nos enquêtes
12:20 "Il faut un fil du ciel" à l'époque pour CNews et Sud Radio.
12:23 En 2022, pour TF1 et Match et Sud Radio,
12:26 on avait des moyens traditionnels d'information
12:29 qui se sont effondrés chez les primo-votants.
12:31 Moins dix points sur les discussions en famille,
12:34 qui m'ont permis de me faire avancer mon choix sur le vote.
12:38 Moins dix points ou douze points sur la radio et la télévision.
12:41 On est maintenant sur deux modes d'information entre jeunes et moins jeunes
12:44 qui n'ont plus rien à voir.
12:46 C'est un avertissement pour toute personne qui veut parler aux jeunes.
12:50 Louis Boyard le fait plutôt bien.
12:52 - Pardon ? Je n'ai pas compris.
12:55 - Ça fait plutôt rire lorsqu'il se donne le monopole de la jeunesse.
12:59 La jeunesse veut bloquer, la jeunesse refuse le SNU sur un autre sujet.
13:06 Il y a une sorte d'accaparement qui n'est bien sûr pas légitime.
13:10 - Mais qui touche sa cible ?
13:12 - Sa communication peut toucher sa cible compte tenu des vecteurs qu'il utilise.
13:16 - Ils ont mis un fourre-tout, ils ont rajouté "parcoursup" derrière également.
13:19 1,3 million de vues pour ce petit jour.
13:22 - Ça peut se comprendre.
13:24 - Oui, le petit Louis qui ne sera jamais roi, Louis Boyard.
13:29 Moi ce qui m'inquiète le plus et ce qui me fait le moins rire encore,
13:33 c'est que la présidente de l'Assemblée nationale a trouvé le moyen de réagir sous forme d'un tweet
13:38 au tweet du député de la France Insoumise.
13:41 En lisant "un peu de décence, votre statut ne vous permet pas de..."
13:44 Non mais attendez, elle est présidente aussi madame Pivet.
13:47 - Elle ne répond pas par le vecteur, Eric.
13:50 - Mais justement, on ne peut pas à la fois reprocher à un député...
13:53 - Quand elle dit que l'Assemblée n'est pas un pays de concours de la politique,
13:55 elle n'est pas bien, TikTok, c'est pas bien ce qu'elle a dit ça.
13:58 - Elle le convoque ou elle le dit dans l'hémicycle.
14:00 - Elle utilise exactement les mêmes armes qu'elle dénonce.
14:03 Donc elle remet une pièce dans la machine et elle donne de l'importance au tweet de monsieur Boyard.
14:07 - Mais le problème c'est pas le tweet, c'est le fond.
14:12 - Le problème c'est pas le tweet, c'est pas le vecteur, c'est le message.
14:19 - C'est le contenu.
14:20 - Bah oui d'accord, les deux.
14:22 - Elle est là, non.
14:23 - Elle est présidente de l'Assemblée nationale.
14:25 - Elle n'est pas l'éctrice des tweets de monsieur Boyard, j'espère qu'elle a autre chose à faire.
14:29 - Non, Eric, si on est dans la logique,
14:34 - Elle lui dit à l'Assemblée nationale, Valérie, elle lui dit pas en répondant par un tweet.
14:37 - Quelle est la prochaine étape s'il n'y a pas de mobilisation dans les lycées et dans les universités ?
14:40 Parce que Louis Boyard il fait le tour depuis un mois et demi, il n'y a pas beaucoup de succès.
14:45 Je ne porte pas de jugement pour le fait que ça ne marche pas
14:48 et que ces établissements scolaires, universitaires soient en grève ou pas.
14:52 Mais le problème c'est, pourquoi il n'offre pas un filet garni, filet anti-inflation,
14:56 je ne sais pas, un billet de la Française des Jeux, pour ceux qui arriveront à mettre leur université en exception ?
15:03 - C'est ça le problème.
15:05 - On avance. Eric, votre coup de gueule...
15:09 - Ça ne vous surprend pas ?
15:11 - Non. Votre coup de gueule concerne les propos du patron de la CGT, Chiny.
15:15 - C'est un leader de la CGT, qui est donc énergie, je crois, Chiny.
15:20 - Oui, il a dit que le 7 mars il faut mettre la France à genoux, ou l'économie française à genoux.
15:27 Moi je trouve ce type de déclaration absolument révoltante.
15:31 Mettre l'économie d'un pays auquel on appartient à genoux,
15:35 ça veut dire finalement se foutre complètement du niveau de croissance, des emplois que ça génère.
15:44 Parce que mettre une économie à genoux, c'est quand même scier la branche sur laquelle on est assis.
15:49 Et moi je trouve que de la part d'un leader syndicaux, même si Philippe Martinez est en partie désolidarisé
15:54 de ses propos outranciers, puisqu'il a dit "mais qui a dit ça ?"
15:57 "Ah c'est quelqu'un de chez nous ? Ah non, j'étais pas au courant !"
16:00 C'est quand même absolument terrifiant. Mettre la France à genoux.
16:03 Est-ce qu'on peut souhaiter mettre son pays à genoux, quelles que soient ses convictions politiques ?
16:08 Pour moi c'est clair, c'est non.
16:10 - Frédéric ?
16:12 - C'est vrai que c'est très excessif.
16:14 C'est marrant, j'ai toute une série de leaders, une sorte de déconnexion, une dissociation
16:20 entre l'économie française qui n'aurait pas de conséquences sur nos vies.
16:24 L'économie française à genoux, ça veut dire une récession.
16:28 J'ai failli faire mon coup de cœur sur les 10 ans de la mort du président Chavez
16:32 et dans le JDD il y a une petite info... un coup de gueule !
16:35 Il y a aussi les 70 ans de la mort de Stalinière,
16:39 mais il y a une infographie dans le JDD sur les indicateurs économiques du Venezuela,
16:44 qui était le modèle de Jean-Luc Mélenchon.
16:46 Chômage 54%, récession économique depuis maintenant 10 ans,
16:50 et inflation non pas à deux chiffres bien sûr, mais à trois chiffres.
16:53 - C'est la faute des Américains.
16:55 - Oui, c'est ça.
16:56 - Effectivement, c'est ce que dit Jean-Luc Mélenchon.
16:59 La seule chance c'est que Philippe Martinez avait l'air de tomber un peu de l'armoire.
17:05 Alors c'est vrai que généralement à la tête des confédérations,
17:09 on dit "on assume même si on n'est pas d'accord".
17:13 Là je pense qu'il y a véritablement une bêtise qui a été dite,
17:16 tant que ça permet évidemment au gouvernement de dénoncer jusqu'au boutiste
17:20 les irresponsables des syndicats de la CGT.
17:23 Les ministres ne sont pas privés ce week-end.
17:25 - Absolument. On va parler du voyage d'Emmanuel Macron en Afrique.
17:29 Beaucoup, beaucoup vous-même Eric, avez tweeté sur cette visite,
17:35 en particulier à Kinshasa où il se fait reprendre par le président.
17:41 Et vous dites qu'il s'adresse à lui comme un vice-président de conseil.
17:45 - Oui, alors j'ai rien contre les vice-présidents de conseil départementaux, évidemment,
17:49 mais de mémoire de journaliste expérimenté qui a eu la chance,
17:55 parce que c'est très formateur de suivre pendant 5 ans les voyages à l'étranger
18:00 du président de la République François Mitterrand,
18:02 moi je n'ai jamais assisté à une conférence de presse
18:05 où un président de la République française se fait rabrouer
18:09 par un de ses homologues de cette manière.
18:12 Alors sur le fond, je pense que le discours et l'analyse du président de la République française est juste.
18:18 C'est-à-dire qu'il faut cesser que les pays africains,
18:22 pendant des siècles encore, expliquent que tous leurs malheurs viennent de la colonisation.
18:27 Elle a pris sa part cette colonisation, c'est vrai,
18:30 mais pour les générations qui viennent, ce ne sera plus un argument suffisant
18:33 pour expliquer que ces régimes demeurent corrompus,
18:36 que ces régimes sur place n'arrivent pas à drainer de l'argent pour le développement de leur population.
18:43 Sur le fond, il n'a pas tort le président de la République française,
18:46 mais sur la forme, pardonnez-moi,
18:48 lorsqu'on est le chef d'un pays comme la France,
18:52 chef de la diplomatie, des armées,
18:54 on ne peut pas tenir ce genre de discours public,
18:56 sinon à s'exposer, parce qu'on humilie la personne qui vous accueille,
19:00 sinon à s'exposer à ce qui s'est passé,
19:03 c'est-à-dire à un président congolais
19:06 qui le renvoie vertement dans ses buts.
19:10 Et ça, moi franchement, ça m'a profondément choqué.
19:13 Et puis on pourrait parler aussi de ce qu'on a vu comme vidéo,
19:16 parce qu'elles sont justes,
19:18 où on voit le président de la République française en chemise,
19:20 transpirant, bouteille de bière à la main,
19:25 dans une boîte de nuit, enfin...
19:27 Ou alors j'appartiens à une génération, ça y est,
19:30 peut-être que ça va être repris comme ça sur les réseaux sociaux,
19:32 de vieil abruti, de vieux con,
19:34 je ne comprends plus l'évolution de cette française.
19:36 Mais j'ai une autre image du statut de président de la République.
19:40 Il s'agit de la France.
19:42 Et puis, je vous propose d'écouter ce qu'a dit Emmanuel Macron
19:45 à propos de l'Afrique. Écoutez ce qu'il disait.
19:47 Et depuis 1994, et ce n'est pas la faute de la France, pardon de le dire dans des termes aussi crus,
19:51 vous n'avez pas été capable de restaurer la souveraineté,
19:54 ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pays.
19:57 C'est une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l'extérieur de cette affaire.
20:00 Et donc on en est dans cette situation qui a conduit à des drames absolus,
20:03 à cette deuxième guerre, à des millions de morts,
20:05 qu'on ne doit pas oublier.
20:07 A la nécessité aussi, ce qui est une responsabilité qui doit se faire ici,
20:10 la France doit de le faire, de mettre en place une vraie justice.
20:13 Comment voulez-vous qu'il y ait une paix durable et de la confiance
20:15 dans un pays quand la justice n'est pas passée ?
20:17 Ne demandez pas, n'accusez pas la France pour quelque chose qui dépend de vous là.
20:20 C'est une réalité aussi.
20:22 Il y a un petit changement de ton quand même aussi avec le début de son mandat.
20:25 Arlette Chabot quand il disait, quand il parlait des dégâts du colonialisme...
20:30 C'était la campagne présidentielle.
20:32 Oui, c'était pendant la campagne.
20:34 La campagne de 2017.
20:36 Le premier discours qu'il a prononcé, c'était le même d'ailleurs que celui qu'il avait prononcé,
20:42 la même tonalité, la même idée qu'il développe cette fois,
20:46 c'est-à-dire la fin de la France-Afrique.
20:48 Donc il redit six ans après ce qu'il a dit,
20:51 parce qu'effectivement le message n'est pas passé, n'a pas été compris.
20:54 Donc le voyage commence plutôt pas mal, c'est-à-dire qu'on cadre.
20:58 Et puis après, cette espèce de marathon quatre pays en quatre jours,
21:02 ça finit effectivement mal.
21:04 Ce qu'on vient d'entendre, c'est une réponse à une question d'un journaliste.
21:06 Donc là, il peut se lâcher face à la presse plus facilement.
21:10 Il a le président à côté de lui, non ?
21:12 Il peut se lâcher en réponse à un journaliste.
21:15 Plus qu'eux quand ils vont...
21:17 Vous pensez que c'est un fiasco ?
21:21 Je pense que c'est un fiasco, mais en tout cas le voyage de réconciliation
21:25 avec les pays africains, ou de conciliation avec certains,
21:29 parce qu'on espère quand même qu'ils ne vont pas totalement nous lâcher
21:32 alors qu'on est en difficulté en Afrique, je pense que le résultat n'est pas
21:35 extrêmement positif, contrairement à ses espérances.
21:38 On peut parler aussi du Maroc, de la gifle, on peut parler d'une véritable gifle
21:42 que lui a infligée le roi du Maroc, quand il dit "on a des relations cordiales"
21:46 et que le roi du Maroc répond "nous n'avons pas de... nos relations ne sont ni bonnes ni mauvaises"
21:50 Ni cordiales, ni amicales.
21:52 Oui, sauf que les relations sont dégradées avec le Maroc,
21:55 parce que la France en fait beaucoup dans la réconciliation avec l'Algérie.
22:01 Mais on est à nouveau fâchés avec l'Algérie pour d'autres raisons.
22:05 Donc finalement, la réconciliation a duré deux mois.
22:09 - Vous voulez que je résume quand même ? Je peux vous faire un petit résumé rapide.
22:12 - Vous allez le faire. - Alors, nous sommes au plus mal avec l'Allemagne
22:14 sur la question du nucléaire. On n'est pas bien avec toute une partie de l'Afrique.
22:18 On s'est fâchés avec l'Australie sur la question des sous-marins.
22:21 Le Maroc et l'Algérie ne veulent plus entendre parler de nous.
22:24 - La Tunisie aussi, un problème avec les Israéliens. - Voilà, la Tunisie, on n'a qu'un sujet.
22:28 - On est virés à coups de bottes, si j'ose dire, de l'Afrique.
22:32 Et les grands de ce monde, la Chine, la Russie et les États-Unis,
22:36 ne nous calculent plus, comme disait Jeanne Voyer.
22:38 Mais sinon, tout va bien d'un point de vue diplomatique,
22:40 s'agissant de l'autonomie stratégique. - Mais pourtant, petit outil,
22:42 regardez sur votre agenda, on se reparle de ce sujet
22:46 lors de la visite officielle du président de la République en Chine, début du mois d'avril.
22:50 On verra ce que donnent les relations franco-chinoises.
22:52 - Pourtant, dans les sondages, Frédéric Dhabi, c'est le seul item qui est un peu positif
22:56 pour le président de la République, c'est la stature internationale.
22:58 - Oui, alors, c'est le cas pour tous les présidents.
23:02 On a un item dans le baromètre match qu'il a fêté ses 20 ans
23:04 sur "défendre les intérêts de la France à l'étranger".
23:06 Il y a toujours une bienveillance assez forte, mais même là, on a une érosion.
23:10 Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et même François Hollande étaient à un niveau nettement supérieur,
23:15 dépassés allègrement les 50% d'opinions positives.
23:18 Ce n'est plus le cas d'Emmanuel Macron.
23:20 - Allez, on se retrouve dans un instant avec vous. A tout de suite.
23:24 - Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h-10h, Valérie Exper.
23:30 - On va parler du mouvement de grève annoncé demain.
23:33 Quelques mots encore sur le comportement, vous l'avez évoqué, d'Emmanuel Macron,
23:37 avec sa bière à la main, la chemise sans cravate,
23:41 qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux.
23:44 Ergun Tovarslan, est-ce que c'est un comportement digne d'un président ?
23:49 - Je ne vais peut-être pas commenter ça, mais peut-être pour revenir sur le fond,
23:52 c'est important pour nous aussi, c'est-à-dire que depuis 2017,
23:54 il y a une véritable prise de risque avec le passé de la France-Afrique.
23:58 Il y a trois étapes majeures là-dessus, évidemment.
24:00 Des discours en 2017 à Ouagadougou, puis face aux étudiants,
24:04 par rapport à l'extrait que vous avez passé tout à l'heure.
24:06 Et aujourd'hui, avec ce déplacement en Afrique centrale sur quatre pays,
24:09 c'est surtout une conviction forte qu'on essaie d'articuler,
24:12 bon gré malgré, ce n'est pas évident non plus à chaque fois,
24:15 c'est que l'avenir de l'Europe passera par l'Afrique.
24:18 Et il y a un point qui n'a pas été soulevé lors de ce déplacement,
24:21 la première fois, il y avait deux commissaires européens qui sont venus avec lui,
24:23 lors de ces déplacements-là, on voit que ça nous permettra peut-être d'esquiver
24:27 et d'éviter quelques irritations historiques qu'il y a vis-à-vis de la France,
24:30 pour notamment répondre à la concurrence de la Chine et de la Russie
24:34 sur de grands projets d'infrastructures.
24:36 Donc peut-être profiter du levier européen.
24:38 Mais pour ça, il y a trois atouts majeurs de notre pays,
24:40 contrairement à la Chine et à la Russie, pour répondre à cette concurrence-là,
24:44 c'est tout d'abord, dans notre pays, il y a une forte diaspora africaine.
24:47 Aujourd'hui, à travers tous ces discours, notamment ce qui a eu lieu la semaine dernière,
24:50 le président de la République rappelle aussi le rôle majeur que doit avoir la société civile
24:54 dans cette nouvelle relation, parce que pour avoir une nouvelle relation, il faut être deux.
24:57 Et on voit que les États, dans leur structure historique, sont très compliqués,
25:00 et les gouvernements africains, dans leurs alternances,
25:05 ne permettent pas d'avoir des relations durables, on va dire.
25:09 Donc aujourd'hui, on est encore une fois face à un nouvel épisode,
25:11 c'est une prise de risque majeure, évidemment,
25:13 donc sans rebondir trop longtemps sur la forme, qui est évidemment importante aussi,
25:17 mais qui peut plaire à certains, et peut-être pas à d'autres, en fonction de leur âge, on va dire.
25:22 Mais surtout, il y a un vrai nouveau volet de la politique française sur ce continent.
25:27 - Revenons en France, et avec cette grève annoncée,
25:33 cette mobilisation contre la réforme des retraites,
25:37 appeler à tout bloquer est une remise en question de la légitimité de nos institutions,
25:41 dit Olivier Véran, et dans le même temps, il dit qu'on a autre chose à faire.
25:44 Il n'y a pas que la réforme des retraites, il y a aussi la pluie, c'est ce qu'il a dit hier.
25:49 - C'est une nouvelle stratégie, après le discours de la semaine dernière,
25:53 sur le catastrophisme lié à un blocage du pays, on voyait très bien la ficelle,
25:57 c'était pour anticiper un mouvement de grève très dur,
26:00 qui créerait du désordre, de la chianerie,
26:03 et ramènerait vers la majorité des électeurs, notamment de droite, inquiets.
26:08 Maintenant, c'est vrai qu'on a autre chose à faire,
26:11 les Français n'ont pas autre chose à faire, quand on regarde les conversations des Français,
26:15 cette question du travail, de la retraite devient une question centrale,
26:18 même si elle reste reléguée, d'ailleurs la question de l'inflation et du pouvoir d'achat,
26:22 dont on parle un petit peu moins.
26:24 - Mais quand on voit votre sondage, 67% des Français estiment justifier l'appel à mettre la France à l'arrêt,
26:30 75% d'approbation chez les actifs, 89% chez les ouvriers...
26:34 - Alors la question, c'est le sondage IFOP Humanité, on n'a pas mis le mot "France à l'arrêt".
26:39 Est-ce qu'il est justifié de mettre en place une grève reconductible ?
26:45 - C'est ce que ça veut dire...
26:47 - "France à l'arrêt", c'est pas le terme, je pense que "France à l'arrêt", par rapport au coup de gueule d'Éric...
26:51 - C'est un sondage spécial de l'humanité, quoi !
26:53 - Mais absolument pas ! Justement, la question est nôtre, puisqu'on n'a pas mis "France à l'arrêt".
26:58 - Oui, "à l'arrêt" qui aurait été plus populaire...
27:00 - C'est pas le but de l'IFOP, quand on travaille pour le FIAR ou pour l'humanité,
27:02 on essaie de poser des questions claires et intelligibles,
27:04 parfois on n'y arrive pas parce que c'est compliqué.
27:06 - Maintenant, ce qui me frappe, c'est les trois deux tiers des différences entre la GIFOP,
27:11 plus de deux tiers des Français rejetent de la réforme avec un taux de refus qui est à la voisine des 50%,
27:19 trois quarts chez les actifs, pour autant deux tiers qui disent "la loi sera votée, ça passera".
27:25 - Ça c'est important.
27:26 - On est entre rejet et résignation, il y a cette forme d'intériorisation qui est extrêmement inédite,
27:32 qui n'existait pas du tout en 95, c'est "on va faire reculer Chirac-Juppé",
27:36 qui n'existait pas en 2010 parce que l'opinion, une majorité soutenait la réforme
27:42 parce que 60-72 ans c'était vu comme un effort raisonnable,
27:46 et puis, autre deux tiers, c'est ce chiffre-là, où on juge légitime d'une grève reconductible.
27:51 Maintenant, est-ce qu'on est conséquence, à savoir une France à l'arrêt,
27:53 une France à genoux vont être acceptées, rien n'est moins sûr,
27:56 mais en tout cas, je suis frappé du fait que la bataille de l'opinion est quand même complètement perdue,
28:01 qu'il n'y a pas un indicateur, à part cette résignation, qui est à l'avantage du gouvernement.
28:06 - Un mot sur Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
28:10 la semaine dernière, vous vous en souvenez, c'est peut-être à ça que vous faisiez allusion,
28:14 il disait "attention, la sécheresse va s'accroître en gros si on bloque le pays".
28:17 - Il l'a dit ce matin.
28:19 - Alors, je me suis dit, faut-il que le porte-parole du gouvernement soit à court d'arguments
28:25 pour mettre sur la table la sécheresse qui pourrait s'amplifier si le pays était bloqué,
28:30 ou alors, autre hypothèse, s'est-il trompé de discours,
28:34 c'est-à-dire que ce discours ne répondait pas à la question des retraites, mais à un autre discours.
28:38 Je me suis posé franchement la question, parce que j'ai trouvé ça tellement à côté de la plaque,
28:42 et tellement, pardonnez-moi, à prendre les gens qui écoutent ce genre de discours pour des abrutis,
28:47 pour des imbéciles, pardonnez-moi, alors les Tchabos vous avez raison, imbécile, le mot est mieux,
28:51 je me suis dit, mais c'est pas possible, c'est pas possible d'être à ce point à court d'arguments
28:56 pour dire que si le pays est bloqué, la sécheresse, les dérèglements climatiques vont...
29:01 J'ai trouvé ça absolument incroyable. - Oui, mais alors il l'a précisé ce matin,
29:04 - Ah bah, tout de mieux, oui ! - Il a dit "mon message manifestement est mal passé, j'aurais dû le formuler différemment".
29:10 Quel est le fond du message ? Il est double. D'abord, au gouvernement, nous n'avons pas que la réforme des retraites devant nous,
29:16 nous avons aussi toutes les urgences du comité d'Impôt pour les Français, y compris la pluie.
29:20 On fait face à la plus longue période sans pluie avec un risque de sécheresse, nous avons d'autres...
29:25 - Philippe Martinez disait que les ministres faisaient de l'aviron à force de ramer,
29:31 mais je pense que parfois aussi les ministres, à force de creuser, vont trouver du pétrole,
29:35 parce que l'explication d'Olivier Véran sur la pluie, pardonnez-moi, mais non seulement elle ne me satisfait pas,
29:41 elle ne me convainc pas, mais en plus je la trouve presque plus risible que la première.
29:44 - T'es rigole, Thomas Arslan. - Au sortir du salon de l'agriculture, c'est un vrai sujet qui était...
29:49 - C'est pas fromage ou dessert... - La retraite des vaches, vous voulez dire, et des moutons ?
29:53 - C'est pas fromage ou dessert, enfin je veux dire... - Justement, c'est ce qu'il essaye de dire.
29:58 - On a plus urgent, on a des urgences qui sont plus graves encore, dit-il, que la réforme des retraites,
30:05 faut penser à autre chose. Le gouvernement ne soit pas détourné de sa tâche par la réforme des retraites et la contestation.
30:10 C'est ça qu'il veut dire. C'est quand même une communication assez étrange.
30:15 - C'est la sienne, après... - Non mais c'est la sienne, mais elle est...
30:19 - Non mais c'est un discours aussi qui parle aussi dans les rangs de la majorité présidentielle,
30:26 parce qu'aujourd'hui, il y a de nombreux députés et de nombreux représentants qui, à un moment donné,
30:29 ça fait plus de trois mois entre la préparation, les commissions, les négociations qu'il y a à travers cette réforme,
30:34 on se retrouve inlassablement face à cet unique sujet en vrai politique,
30:39 et il ne faut pas perdre de vue qu'il y a tout un programme qui doit être mis en oeuvre avec une majorité relative,
30:44 encore une fois, à l'Assemblée nationale, qui nécessite énormément de travail.
30:46 - Arlette Sabot sur le contexte ?
30:49 - Moi je trouve qu'on n'a pas fini de parler de la communication du gouvernement.
30:53 Le projet est mal ficelé. Il a été mal vendu. Au fil des semaines, qu'est-ce qui s'est passé ?
30:58 Pendant trois semaines d'interruption de la mobilisation, il y a eu cafouillage sur cafouillage.
31:02 Je reviens à peine sur les 1200 euros avec qui est concerné, parce que ça, ça a été le feuille-tombe ces trois semaines.
31:08 - Les femmes, les femmes, les femmes... - C'est pas fini.
31:14 Donc tout ça, si on reprend tout, c'est absolument calamiteux.
31:18 Et donc, pour essayer de sortir de la nasse et peut-être de parler aux Français,
31:22 le porte-parole du gouvernement n'a pas trouvé autre chose que de dire
31:26 "Bon, c'est pas tout ça, mais on a autre chose à faire que de parler de la retraite",
31:29 qui est un sujet qui concerne tout le monde. Tous les Français sont concernés d'une manière ou d'une autre.
31:35 Donc je pense que la communication, c'est zéro pointé. C'est même moins 2000 en dessous.
31:42 C'est incroyable.
31:44 - Mais au-delà de la com', quand on entend les chiffres que donnait Frédéric Dhabi,
31:48 la mobilisation qu'il y a l'air de prendre, est-ce que le gouvernement peut retirer cette réforme ?
31:54 - Non. - C'est la fin du quinquennat.
31:56 Si Emmanuel Macron retire cette réforme, ça sera un CPE 2006 puissance 1000.
32:02 Le CPE, c'est la dernière fois qu'un gouvernement a reculé.
32:06 La loi a été votée, elle n'a pas été promulguée par Jacques Chirac, donc le CPE n'est pas passé.
32:11 Ça a été vraiment, mais même symboliquement, la fin du quinquennat, la fin du moindre intérêt pour Jacques Chirac.
32:18 Là, un président déjà qui voit son pouvoir s'effilocher jour après jour.
32:23 Les Français commencent à intérioriser que Emmanuel Macron ne sera pas candidat en 2027.
32:27 Ça fragilise son quinquennat. Il y a cette critique en termes d'inaction qui s'est très fortement installée.
32:33 Et à tout le moins, le vote de cette réforme, c'était une manière, une sorte d'arme de détruction massive sur...
32:38 Maintenant, vous voyez, on agit puisqu'on fait une réforme impopulaire et qui va être utile pour notre pays.
32:44 Ce sont les éléments de langage du gouvernement.
32:46 Retirer cette loi, c'est rendre un service extraordinaire aux deux principales oppositions, Marine Le Pen et celle de la NUPES avec la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.
32:56 Et c'est surtout enterrer définitivement la posture ou l'image d'un Emmanuel Macron qui a réformé le pays.
33:02 - Mais si le bras de fer s'installe, c'est-à-dire avec cette grève reconductible, quelle est l'issue du mouvement ?
33:09 - Il y a une catégorie socioprofessionnelle qu'il faut surveiller de près, ce sont les lycéens et les étudiants.
33:18 Je pense que si les lycéens, les étudiants participent de manière active et massive au mouvement, là, ce n'est pas un jugement de valeur, c'est un constat.
33:29 Je pense que c'est très compliqué pour le gouvernement, d'abord en termes de maintien de l'ordre dans la rue, avec tout ce que ça peut entraîner de situations dramatiques.
33:37 Mais c'est très compliqué de faire, comment vous disiez Arlette, rentrer le temps du jour.
33:44 C'est très compliqué, ça c'est un élément à mon avis déterminant pour le gouvernement.
33:49 Maintenant, il y a ceux aussi qui vont y perdre des plumes, Frédéric Dhabi citait l'affaire du CPE, c'est peut-être l'une des explications aussi de la défaite de Villepin, ensuite à la présidentielle.
34:02 - C'est ma possibilité à se présenter.
34:04 - Eh oui, eh oui, voilà, donc tous ces gens qui sont sur la ligne de départ et qui sont par exemple dans le gouvernement actuellement,
34:10 je pense à Lemaire, à Darmanin, il y a d'autres, ils doivent regarder ça de très près, jusqu'à quel point on se mouille, jusqu'à quel point on ne se mouille pas,
34:18 pour ne pas être emporté par le tsunami politique si ça tourne mal.
34:22 Non ? Le spécialiste de la majorité ?
34:24 - Non, parce qu'il y en a qui s'engagent vraiment beaucoup, notamment Olivier Dussopt, le ministre qui porte le projet, mais également Gabriel Attal.
34:31 Donc il y a une vraie conviction forte aussi sur l'intérêt de faire cette réforme-là.
34:35 Donc demain, effectivement, il y a un sujet sur ces journées à répétition, mais à un moment donné aussi, on voit que par exemple,
34:41 tout au long du week-end, il y a eu des avancées qui ont été faites lors des négociations au Sénat, notamment sur les index senior qui sont revenus.
34:47 - Oui, oui, oui.
34:49 - Des avancées senior, oui, sur un record.
34:51 - D'ailleurs, ça concerne plus les entreprises senior.
34:53 - À un moment donné, la réforme, il va falloir la mettre en œuvre.
34:55 - D'ailleurs, c'est pas ça qui va faire que les entreprises vont conserver leurs seniors à l'intérieur de leur structure.
34:59 - Aussi, mais c'est un élément important.
35:01 - À un moment donné, nos représentants politiques, nos parlementaires devront voter cette réforme-là.
35:05 Il y aura une majorité, les représentants des Français qui, on l'espère, la votera,
35:09 et qui feront en sorte qu'il y aura une légitimité démocratique à cette réforme.
35:13 - Ça va rapporter combien, cette réforme ?
35:15 - Oui, c'est ça, c'est ça.
35:17 - C'est Olivier Gousseau qui, hier, dans le JDD, je suis restée bouche bée, qui dit,
35:20 "Mais finalement, s'il restait un déficit de 300 à 400 millions en 2030, ce serait pas grave, sous-entendu, parce que c'est moins grave que 13 milliards."
35:28 - Ah oui, 300 millions, c'est moins grave que 13 milliards.
35:30 - Franchement, si c'est pour dire qu'à la fin, il y a encore un déficit en 2030,
35:34 franchement, quel est l'intérêt de cette réforme ?
35:36 - Initialement, la réforme, elle partait jusqu'à 65 ans également, et surtout, elle est basée sur...
35:41 - Elle rapportera combien ?
35:43 - Déjà, elle va nous permettre de faire en sorte de ne pas avoir de déficit, ce qui est colossal, déjà.
35:47 - Mais il dit que c'est pas si grave si c'était 300 à 400 millions.
35:49 - Le régime, aujourd'hui, par répartition, il est déficitaire de 13 milliards et demi par an.
35:53 On sait que la réforme devait, au tout début, rapporter dans les 10 milliards,
35:57 mais si vous déduisez déjà tout ce qui a été lâché, on est à 10 milliards !
36:01 Alors, je ne dis pas qu'elle va finir par coûter plus cher, tout ça pour ça,
36:04 mais en tout cas, elle va déjà moins rapporter.
36:06 Donc, la clousse de revoyure...
36:09 - Oui, c'est important, si.
36:11 - Enfin, si vous voulez, le plein emploi et un taux de croissance qui est inatteignable, de 2,5%.
36:15 Mais bon, ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, il y a un risque politique majeur
36:19 avec une crise sociale majeure, pour une réforme qui n'est ni systémique
36:22 et qui, a priori, ne bougera pas les trous.
36:25 Enfin, bref...
36:27 - On se retrouve dans un instant, on va parler du panier anti-inflation.
36:31 A tout de suite.
36:32 - Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à 10h pour commenter l'actualité.
36:43 Alors, ce panier anti-inflation qui avait été voulu par le gouvernement est abandonné.
36:49 Chaque distributeur propose son propre dispositif.
36:53 On voit tous les patrons de la grande distribution dans les médias annoncer leur panier.
36:58 Et là, alors j'avoue que j'ai un petit peu de mal à comprendre.
37:01 Bruno Le Maire, sud-dépêche AFP, annonce un trimestre anti-inflation dans les supermarchés.
37:05 Jusqu'en juin, on a l'impression qu'ils sont en train de se raccrocher aux branches
37:09 puisque ce panier anti-inflation dont on parlait depuis des mois a quand même un fiasco pour le gouvernement.
37:14 Donc, issu d'un accord avec les distributeurs qui sont engagés à proposer les prix les plus bas possibles.
37:20 Donc, qui va déterminer ce qui est un prix le plus bas possible ?
37:25 Donc, le dispositif financé grâce aux marges des distributeurs le coûtera plusieurs centaines de millions d'euros.
37:32 Et le gouvernement, en outre, propose de déployer dans les prochains mois un chèque alimentaire pour les monnaies les plus modestes.
37:38 Allez, boum, on passe à la caisse.
37:41 - Alors, c'est un nouveau compte. Le compte avait commencé comme cela.
37:44 C'était le petit chapeau ronron.
37:46 - C-O-N-T, pas compte C-O-M-P-T.
37:48 - C'est le compte du petit chapeau ronron qui s'appelait Olivia Grégoire,
37:52 qui avec son petit panier, son pot de beurre et sa galette,
37:55 promettait aux français un panier anti-inflation pas très cher.
37:59 En fait, très rapidement, les distributeurs, quand on discutait avec eux,
38:04 ils ont fait savoir à Bercy qu'ils étaient opposés.
38:07 Pour une raison très simple, c'est que vous avez une multitude d'enseignes en France
38:10 et que ces enseignes, elles se font concurrence.
38:13 Donc, ce que dit Bruno Le Maire, à mon avis, mais je vais laisser mes collègues,
38:18 consœurs et confrères me contredire,
38:20 ce que dit Bruno Le Maire, c'est très simple,
38:22 c'est qu'il abandonne en race campagne le petit chapeau ronron,
38:25 son panier, son pot de beurre et sa galette,
38:28 et il demande tout simplement aux distributeurs de jouer la concurrence
38:31 pour proposer aux français les prix les plus bas.
38:33 La nouveauté peut-être, ça veut dire qu'on revient au point de départ,
38:36 c'est le chèque alimentaire,
38:37 puisqu'avant même le panier anti-inflation d'Olivia Grégoire,
38:40 il était question de mettre en place un chèque alimentaire.
38:43 Donc, ça fait des semaines et des mois, on revient à la case départ
38:46 pour dire aux enseignes, pardonnez-moi Frédéric, de jouer la concurrence,
38:49 faites ce que vous pouvez pour proposer aux français
38:52 qui chouffent l'inflation les prix les plus bas.
38:55 Quant au chèque alimentaire qu'on avait abandonné il y a plusieurs mois,
38:58 ok, on a perdu beaucoup de temps, mais on va le mettre en place.
39:00 - Alors, plusieurs réflexions.
39:03 C'est tout à fait dévastateur quand un politique fait une annonce,
39:07 parce qu'il y a encore des français qui écoutent le politique
39:10 et quand on connaît la fameuse adage "quand dire c'est faire".
39:13 Annoncer un panier anti-inflation, pour beaucoup de français,
39:16 il va exister, voire il existe déjà.
39:18 Et on recule.
39:19 Deuxièmement, par rapport aux contes que nous a narrés Éric Revelle,
39:24 ça rappelle la phrase "puisque ces phénomènes nous échappent,
39:28 feignons d'en être des organisateurs".
39:30 - Voilà, c'est ça, c'est exactement ça.
39:32 - Nous avons reçu des tributaires.
39:33 Et puis, troisièmement, ça me rappelle des choses que j'ai vues
39:36 dans des enquêtes IFOP.
39:37 De plus en plus, quand on demande aux français
39:39 qui est-ce qui va être le plus efficace pour améliorer la vie
39:42 d'une manière générale, l'entreprise,
39:44 même des "méchants" comme les grands distributeurs,
39:47 arrive devant ou devant ce politique en termes d'efficacité.
39:52 Mais c'est vrai que la séquence n'est pas bonne
39:54 puisque on a créé une attente et finalement,
39:57 on capitule en race campagne.
39:59 - Vous avez très bien résumé.
40:00 - Depuis le début, la grande distribution dit qu'elle est opposée,
40:04 que chacun va effectivement avoir sa liste de prix,
40:08 de premiers prix.
40:09 C'est dans le cadre de la concurrence avec laquelle
40:11 Éric faisait allusion tout à l'heure.
40:12 Chacun, on le voit bien, tous les gens qui vont dans les supermarchés
40:16 voient bien qu'il y a prix coûtant ou premier prix partout.
40:20 Il y a même des rayons spécialisés.
40:21 On ramasse, on rassemble tous les produits
40:24 qui sont vendus au prix le plus bas possible.
40:27 Donc, la grande distribution a fait sa com'
40:30 à expliquer à tous les Français que c'était eux
40:33 les meilleurs défenseurs du pouvoir d'achat,
40:35 les alliés des consommateurs, c'est la grande distribution.
40:37 Ils ont parfaitement joué, ils ont inondé les médias
40:41 et le gouvernement, effectivement, rame derrière
40:45 et renonce en disant
40:47 "Alors là, on a demandé vraiment à la grande distribution
40:49 de prendre ses responsabilités".
40:51 Donc, ils l'ont fait et nous ont obéi.
40:53 Quant au chèque alimentaire, je pense que c'était déjà
40:55 tellement compliqué avant que le gouvernement
40:57 n'avait reculé, renoncé.
40:58 Car chèque alimentaire, pour acheter quoi ?
41:00 Des produits bio ?
41:02 Ça va être compliqué.
41:03 Donc là, on attend la suite.
41:05 - Oui.
41:06 - Non, ce qui compte, c'est le prix qu'il y a
41:08 en bas du ticket de caisse.
41:10 Donc, aujourd'hui, qu'est-ce qui est le plus efficace,
41:12 le plus rapide et le plus juste ?
41:14 C'était d'écouter les grandes distributeurs là-dessus.
41:16 Donc, ça peut paraître, c'est très certainement
41:18 par rapport à ce qui a été annoncé, un recul.
41:21 Mais aujourd'hui, ce qui est important aussi,
41:23 c'est ce qui va sortir de la poche de nos concitoyens.
41:25 Et on fait confiance à ce que les distributeurs
41:27 maîtrisent mieux les attentes de leurs consommateurs
41:29 et de leurs clientèles, plutôt qu'une imposition
41:31 d'un panier qu'on déciderait à Bercy.
41:34 Et à ce moment-là, on le reprocherait d'avoir décidé
41:36 ce panier, sur quels critères, de quelle façon, etc.
41:38 - Marine Le Pen avait proposé la baisse de la TVA
41:41 sur une centaine de produits.
41:42 - Bah, écoutez, ça s'est mis en place en Espagne, par exemple.
41:45 - Et pourquoi on n'a pas retenu cette...
41:47 - Peut-être parce que ça venait de Marine Le Pen,
41:48 j'en sais rien.
41:49 Mais en tout cas, pardonnez-moi, mais d'un côté...
41:51 - Non, c'est parce qu'il y a beaucoup de produits de base alimentaire
41:52 où la TVA est déjà très faible.
41:54 - D'un côté, vous avez quand même l'État qui,
41:57 sur des prix qui s'envolent, gagne plus d'argent qu'avant
42:00 grâce à la TVA qu'il ramasse, puisque c'est proportionnel au prix.
42:03 D'un autre côté, vous aviez peut-être cette piste
42:05 de faire une liste, pour le coup,
42:07 décidée avec les distributeurs et l'État
42:09 sur des produits alimentaires de première nécessité,
42:11 sur des produits d'hygiène, et décider
42:13 de mettre une TVA taux zéro.
42:15 Alors, ok, ça privait l'État de recettes,
42:18 mais l'effet aurait été, je pense, immédiat.
42:20 - Immédiat, oui.
42:21 - Alors, il suffisait de se mettre d'accord,
42:23 c'est peut-être pas si simple, sur une liste de produits
42:25 alimentaires et d'hygiène,
42:27 et ça me semblait un mécano plus facile à comprendre.
42:29 - Vous avez vu ce qui s'est passé en Espagne aussi,
42:31 c'est que la TVA a baissé, mais les distributeurs,
42:33 ils ont un peu maintenu leur marge et maintenu leur prix.
42:35 Un petit peu pas autant que la TVA,
42:37 donc il faut y arriver à un jeu...
42:39 - C'est quand même les distributeurs qui vont se faire des marges
42:41 en prix en bonne fuite de caisse, pour l'instant.
42:43 - Oui, c'est ça, et encore.
42:44 - Mais quand on écoute les distributeurs,
42:46 on a l'impression que c'est pas de leur faute,
42:48 les producteurs industriels, c'est pas de leur faute,
42:50 et quand on écoute le gouvernement, c'est pas de leur faute.
42:52 Donc je ne sais pas qui est responsable, au final,
42:54 de cette hausse des prix.
42:56 - Ce qui est sûr, c'est que les producteurs industriels,
42:58 ils ont dû répercuter les prix,
43:00 leur coût de production, dans les prix, ça c'est vrai.
43:02 Maintenant qu'il y a un paquet de profiteurs
43:04 qui se disent "c'est le moment d'engranger
43:06 un peu plus du côté des industriels,
43:08 et puis du côté des distributeurs",
43:10 c'est aussi une façon de se faire une pub gigantesque, quand même.
43:12 C'est du marketing aussi, pour les grandes entreprises.
43:14 - C'est différent de faire, hein.
43:16 - Ce sont les Français qui ont conscience
43:18 d'une inflation sur les produits alimentaires
43:20 de plus en plus insupportable.
43:22 J'ai vu une statistique ce matin,
43:24 +106% sur un filet de poulet,
43:26 +36% sur des pâtes,
43:28 on est vraiment là sur des produits de vie quotidienne
43:30 et de première nécessité.
43:32 - C'est ce que j'entendais dans la rédaction
43:34 des jeunes journalistes dire, "oui, on ne peut pas
43:36 acheter de fruits et de légumes,
43:38 c'est impossible aujourd'hui, c'est devenu
43:40 chou-fleur 4 euros hier, au marché,
43:42 au marché, même.
43:44 - C'est ça la leçon politique, le vrai souci là-dessus,
43:46 c'est l'inflation, et pour combattre l'inflation,
43:48 on a besoin de la compétitivité économique,
43:50 donc les réformes, et donc ce qu'essaie de faire
43:52 le gouvernement depuis plusieurs mois.
43:54 - C'est bien, mais
43:56 je pense que ce que les Français
43:58 finalement retireront, c'est que
44:00 ceux qui luttent contre l'inflation
44:02 et qui défendent leur pouvoir d'achat, ce sont
44:04 la grande distribution.
44:06 C'est ça la leçon, donc je pense que
44:08 politiquement, c'est pas très bon quand même.
44:10 - D'autant plus que pour pouvoir
44:12 défendre un point de vue, il faut incarner,
44:14 et force est de constater que
44:16 Michel Hedolle-Clair est sur
44:18 tous les médias depuis maintenant des mois, et l'incarnation
44:20 ça compte énormément pour porter un message.
44:22 Peut-être, quand on réécrira
44:24 cette histoire de la réforme des retraites,
44:26 on dira qu'avoir laissé
44:28 toute la réforme à Olivier Dussopt,
44:30 une personnalité estimable mais peu
44:32 connue des Français, était peut-être une erreur
44:34 quand on se souvient qu'en 2010, on avait un duo
44:36 Fillon-Wurz, qui
44:38 à ce moment-là, avait
44:40 une certaine crédibilité. - Et juste pour demain,
44:42 pour la journée du 7 mars, qui en
44:44 appellera sans doute d'autres,
44:46 au-delà de la question de la réforme des retraites,
44:48 n'oublions pas, puisqu'on vient d'en parler, que
44:50 peut se cristalliser, s'additionner
44:52 celle de la lutte pour le pouvoir d'achat
44:54 des Français. Et ça, ça fait...
44:56 c'est pas forcément les mêmes, vous avez...
44:58 mais ça va grossir sans doute
45:00 les rangs. Donc en fait, ce contexte
45:02 social-là, pardon, mais il est
45:04 extrêmement lourd et extrêmement pesant
45:06 pour le gouvernement, qui à mon avis
45:08 politiquement, joue son avenir et sa
45:10 survie sur cette réforme des retraites.
45:12 - J'ai discuté avec une bénévole des Restos
45:14 du Coeur samedi, puisqu'il y a une grande collecte,
45:16 et la personne me disait
45:18 qu'il y avait beaucoup de femmes
45:20 seules, enfin, seules, avec un enfant
45:22 qui travaillent, mais qui n'arrivent pas
45:24 à se nourrir, qui viennent au Restos du Coeur.
45:26 Et ils ont vu des profils très différents
45:28 arriver au Restos du Coeur,
45:30 en particulier ces femmes qui travaillent
45:32 soit à mi-temps, soit avec un salaire qui leur
45:34 permet pas d'avoir et le loyer,
45:36 et de nourrir leur
45:38 leur enfant.
45:40 À suivre, demain, on continuera
45:42 de parler de tout cela. Merci à vous,
45:44 merci à tous les quatre. On se retrouve dans un instant
45:46 pour l'émission Média, tout de suite.