Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, était en direct ce dimanche dans le Live BFM.
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00:00 Je ne vous le cache pas, c'est tendu. C'est tendu avec les multinationales.
00:03 Parce que, comme vous le savez, les négociations qui se jouent actuellement concernent uniquement les marques nationales
00:09 et non pas les marques de distributeurs qui composent 90% de notre assortiment.
00:13 Donc pour les 10% des marques des multinationales, je ne vous le cache pas, c'est tendu.
00:18 C'est tendu pourquoi ? Parce qu'ils nous demandent des hausses entre 10, 15 et certains 40%
00:24 sans aucune justification et sans transparence, dans une opacité totale.
00:30 Donc je l'ai dit au président de la République hier, j'ai eu la chance de le rencontrer,
00:33 et effectivement, vous l'avez dit tout à l'heure, il demande de faire des efforts aux distributeurs.
00:38 Mais les efforts, on les fait depuis un an et demi, depuis le début de l'inflation en août 2021.
00:43 Mais est-ce qu'il ne faut pas en faire plus ?
00:44 Quand on prend 25% de hausse sur les pattes, on peut toujours faire plus,
00:49 mais à un moment donné, sur 2022, nos marges ont fondu.
00:53 On a déjà grogné nos marges pour aider ou pour diminuer l'inflation
00:57 et aider le pouvoir d'achat des Français.
00:59 Donc on peut toujours faire plus.
01:01 Mais peut-être que, et c'est ce que j'ai dit au président de la République,
01:04 peut-être que les industriels, les multinationales avec lesquels nous sommes en train de discuter
01:09 peuvent aussi faire un effort.
01:11 Mais pour ça, il faut qu'ils soient transparents.
01:14 À quoi faut-il s'attendre concrètement ?
01:15 Michel-Edouard Leclerc, sur notre plateau cette semaine, nous disait 12, 13, 14% sur le second semestre.
01:23 Vous êtes à peu près dans cette marge-là aussi ?
01:25 Effectivement, je l'ai dit sur vos plateaux, je suis à peu près sur 10% d'inflation.
01:31 Je ne parle pas du tout de mars rouge.
01:34 Je pense que ce sera le deuxième trimestre qui sera très impacté
01:37 parce que les négociations, vous le savez, se terminent dans trois jours.
01:41 Et donc, il y a du stock dans les entrepôts, dans les magasins.
01:44 Donc ça va s'étaler, je pense, jusqu'au mois de juin, juillet.
01:47 Et ensuite, ça va certainement stagner un petit peu.
01:50 Et je l'espère, à partir de septembre, on devrait revoir des baisses.
01:54 Je l'espère en tout cas.
01:56 Les produits qui ont augmenté peuvent rebaisser véritablement ?
01:59 J'espère que certains vont rebaisser dans le sens où il y a quand même aujourd'hui des signes importants
02:07 de baisse de matière première.
02:09 Donc là où on a passé des hausses depuis un an et demi et de nombreuses hausses plusieurs fois dans l'année
02:14 pour les mêmes fournisseurs, j'espère que ces fournisseurs nous répercuteront les baisses
02:20 quand leur matière première viendra abaisser, ce qui sera le cas, je pense, durant l'été.