Parlons Vrai chez Bourdin avec Yvan Ricordeau, secrétaire National de la CFDT
Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV
##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-02-17##
Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV
##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-02-17##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00 (Générique)
00:00:06 Il est 10h30, 10h30, 12h30, 2h, Parlons Vrai chez Bourdin, c'est un plaisir, vous le savez.
00:00:12 On se retrouve et on parle de l'actualité tous ensemble.
00:00:15 Vos témoignages sont importants, 0826 300 300. Bonjour à toutes et à tous et merci d'être avec nous.
00:00:21 De quoi allons-nous parler évidemment ? De la réforme des retraites.
00:00:23 Dernier jour de débat à l'Assemblée nationale, peut-être, nous verrons.
00:00:27 Le projet sera-t-il soumis au vote ? Peut-être, nous verrons.
00:00:31 Vote ou pas, le texte va partir au Sénat.
00:00:34 Invité Aurélien Pradié, dans un instant vice-président LR, l'homme qui fait trembler la majorité.
00:00:40 À 12h05, Yvan Recordo, qui est numéro 2 de la CFDT, la CFDT qui demande aux députés d'accélérer maintenant
00:00:48 et de voter la CFDT qui n'appelle pas à une grève reconductible le 7 mars.
00:00:54 Nous verrons quelle est la position de la CFDT ce matin. Est-ce qu'elle a évolué ou pas ?
00:00:59 De quoi allons-nous parler encore ? Des mineurs étrangers.
00:01:02 Près de 5000 mineurs étrangers sont entrés clandestinement dans les Alpes-Maritimes en 2022.
00:01:07 Depuis janvier, les mineurs étrangers sont toujours aussi nombreux à arriver.
00:01:11 Les dispositifs d'aide sociale sont débordés.
00:01:14 Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes sera avec nous à 10h45.
00:01:20 Et puis, 178 kg de cocaïne saisie dans la coque d'un cargo à Brest.
00:01:27 180 kg saisie à Lorient la semaine dernière.
00:01:30 Les trafics de stupéfiants sont en hausse.
00:01:32 La cocaïne, une drogue banalisée.
00:01:35 11h30, débat sur les consommations de drogue avec nos invités.
00:01:39 La narco-dépendance gagne.
00:01:42 Les pays les plus développés nous feront le point tout à l'heure dans notre débat entre 11h et 12h.
00:01:48 Dans quel monde vit-on ?
00:01:50 C'est un triste record pour l'Antarctique.
00:01:53 Pour la deuxième année consécutive, la banquise a battu un nouveau record de fonte.
00:01:57 Félix Mathieu.
00:01:58 Oui, 1,091,000 km² de glace au-dessus du pôle sud selon les dernières mesures il y a quelques jours.
00:02:05 Soit l'étendue la plus faible jamais enregistrée depuis le début des mesures satellites en 1978.
00:02:11 Le précédent record date d'il y a seulement un an quand la surface de glace sur l'Antarctique
00:02:16 était passée pour la première fois sous la barre des 2 millions de km².
00:02:20 La situation est encore pire sur le pôle nord dans la mesure où au plus fort de l'été,
00:02:25 la couche minimale de glace fond encore plus vite sur l'Arctique et au Groenland.
00:02:29 Pour autant, cette fonte de l'Antarctique au sud reste très inquiétante.
00:02:34 La banquise protège la calotte glaciaire constituée d'eau douce.
00:02:38 Si cette calotte glaciaire est exposée aux vagues et aux vents chauds,
00:02:40 alors elle pourrait fondre à son tour et faire monter le niveau des mers.
00:02:44 Par ailleurs, la surface blanche de ces km² de banquise réfléchit la lumière du soleil.
00:02:50 Alors si elle fond, cela va aggraver la montée de la température et donc le niveau des mers.
00:02:54 Il est 10h33, merci d'être avec nous Aurélien Pradié, bonjour.
00:02:58 Avec plaisir, bonjour.
00:02:59 Bonjour Aurélien Pradié, vous êtes vice-président LR, on vous entend beaucoup à l'Assemblée Nationale.
00:03:04 Je vais revenir sur le petit mot que vous avez adressé à Olivier Dussopt,
00:03:07 mais l'important ce sont ces débats.
00:03:10 Dernière journée jusqu'à minuit ce soir.
00:03:13 Ensuite il y aura débat et vote autour de la motion de censure de l'Assemblée Nationale.
00:03:17 Est-ce que vous souhaitez que les débats se poursuivent au-delà de ce soir minuit ?
00:03:21 Minuit c'est une demande par exemple des députés de la France Insoumise.
00:03:25 Je pourrais le souhaiter mais c'est impossible.
00:03:27 C'est impossible parce que le gouvernement...
00:03:28 3-4 jours apparemment, constitutionnellement ce serait acceptable.
00:03:32 Mais 3-4 jours ne suffiraient pas de toute manière.
00:03:34 Le fond du problème, l'origine du problème, c'est le choix tactique du gouvernement
00:03:38 d'utiliser un artifice au fond, qui est permis par la Constitution,
00:03:42 mais qui est le fameux article 47.1,
00:03:45 qui fait que ce projet de loi pour la première fois de retraite
00:03:47 n'est pas porté comme un projet de loi en soi,
00:03:50 mais est porté comme un projet de loi rectificatif
00:03:52 du projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
00:03:54 Alors ça paraît un peu compliqué,
00:03:56 mais dans la Constitution ça permet une chose, c'est de limiter le temps du débat.
00:03:59 Et vous savez, le gouvernement depuis le début le sait.
00:04:01 D'ailleurs s'ils ont fait ce choix constitutionnel, c'est pour limiter les temps du débat.
00:04:05 Et donc même si nous gagnons 3-4 jours,
00:04:07 ce qui est à mon avis tout à fait impossible d'un point de vue constitutionnel,
00:04:09 nous n'arriverions pas au bout du texte, mais je le souhaiterais.
00:04:12 Je souhaiterais que nous ayons un vote,
00:04:13 il y en aura un de toute façon au final,
00:04:15 sauf s'il y a un 49.3 après que le Sénat ait examiné le texte à l'Assemblée Nationale.
00:04:19 - Voilà, parce que le texte ce soir, à minuit,
00:04:22 s'il n'y a pas de vote, de toute façon le texte va partir au Sénat.
00:04:26 - Il repart au Sénat. - Il sera examiné au Sénat.
00:04:28 - Dans sa version initiale. - Et qui statuera en 15 jours.
00:04:30 C'est ce que dit la loi.
00:04:32 - 15 jours. - L'Assemblée Nationale avec un jour,
00:04:35 le Sénat en a moins, la moitié.
00:04:37 Des jours à venir, ils ont une semaine en réalité.
00:04:40 - Une semaine ? - Oui, une semaine pour le faire.
00:04:42 - Mais il y a un temps global. - 50 jours au total.
00:04:44 - C'est ça, c'est 50 jours au total en effet,
00:04:46 plus pour l'Assemblée Nationale puisqu'on a le dernier mot à l'Assemblée Nationale.
00:04:48 Et le texte reviendra à l'Assemblée à la fin.
00:04:50 - S'il n'y a pas de vote, la loi sera appliquée par ordonnance.
00:04:54 Ce qui serait une première d'ailleurs sous la Ve République.
00:04:56 - S'il n'y a pas de vote, finale, elle peut être en effet appliquée par ordonnance.
00:04:59 Sur une réforme des retraites, ce serait absolument fou, je le dis comme je le pense.
00:05:02 Vous savez, on s'habitue beaucoup à des modes dégradés d'exercice de notre démocratie.
00:05:07 Tout ça, ce n'est pas l'exercice naturel de notre démocratie.
00:05:09 Alors c'est vrai que c'est permis par la Constitution,
00:05:11 je n'ai pas de débat sur cela.
00:05:13 Mais enfin quand même, une réforme des retraites,
00:05:15 on doit la faire adopter vraiment en faisant fonctionner la démocratie.
00:05:19 - Mais dites-moi, il y a une hypocrisie de tous les côtés,
00:05:20 parce que c'est vrai que le gouvernement a limité volontairement la durée des débats,
00:05:24 c'est vrai aussi que certaines oppositions déposaient tellement d'amendements
00:05:27 qu'il était impossible de débattre de la loi dans le temps imparti.
00:05:31 Donc il y a hypocrisie de tous les côtés.
00:05:33 - Mais bien sûr, bien sûr, mais chacun est l'idiot utile de l'autre.
00:05:37 Et vous le voyez à l'Assemblée Nationale,
00:05:39 vous avez la France Insoumise qui passe l'essentiel de son temps à ralentir les débats.
00:05:44 Et aujourd'hui on voit que la Macronie elle-même ralentit les débats.
00:05:46 Ça fait trois jours qu'ils font tourner la moulinette pour que ça prenne du temps.
00:05:49 Les Insoumis sont devenus les idiots utiles du gouvernement
00:05:52 et la Macronie est devenue les idiots utiles de la France Insoumise.
00:05:56 Tout ça, ça arrange beaucoup de monde en réalité.
00:05:58 - Est-ce qu'il y aura un vote selon vous de l'article 7 avant ce soir minuit ?
00:06:01 - Je ne vois pas comment il peut y en avoir un.
00:06:03 Tout à l'heure j'ai quitté l'Assemblée Nationale,
00:06:05 nous étions encore à quelques milliers d'amendements
00:06:07 avant même d'arriver au tout début de l'article 7.
00:06:10 Nous allons finir la première partie,
00:06:12 il y a deux parties dans ce texte, une partie dépense et une partie recette.
00:06:14 On en est encore loin.
00:06:16 Donc non, je ne vois pas comment il peut y avoir un vote d'ici minuit.
00:06:18 Vous avez raison de dire qu'il y a quand même une vaste hypocrisie.
00:06:20 Tout le monde se raconte des histoires.
00:06:22 Encore hier soir le gouvernement disait à la France Insoumise
00:06:24 "il faut accélérer, il faut accélérer"
00:06:26 mais eux-mêmes ralentissaient les débats.
00:06:28 Je dis vraiment au gouvernement "attention, ne jouez pas avec le feu".
00:06:30 N'imaginez pas qu'à force de passer en douce,
00:06:34 de trouver des petites portes de sortie,
00:06:38 vous allez faire accepter une réforme aussi difficile aux Français.
00:06:40 Sur une réforme des retraites,
00:06:42 on doit faire tourner à plein la démocratie.
00:06:44 S'il y a des failles, alors je pense qu'un jour ou l'autre, on les paiera.
00:06:48 - Aujourd'hui, vous votez ou pas cette réforme ?
00:06:50 - Les choses ne sont pas claires.
00:06:52 J'ai passé un peu pour quelqu'un de juste communiste.
00:06:54 - Sur les carrières longues.
00:06:56 - Sur les carrières longues.
00:06:58 Et on a avancé. Comme quoi, il fallait bien mener la bataille.
00:07:00 Beaucoup m'ont dit qu'il fallait que j'arrête.
00:07:02 C'était bien que je continue à mener la bataille.
00:07:04 Il y a un problème de clarté.
00:07:06 Nous avons compris mardi que la Première ministre avançait
00:07:08 sur ceux qui ont commencé à 17 ans.
00:07:10 Pour être clair, quand vous avez commencé avant 21 ans,
00:07:12 désormais avec les annonces du gouvernement,
00:07:14 que vous êtes en carrière longue,
00:07:16 vous pouvez partir avant l'âge légal de départ à la retraite.
00:07:18 Sauf que certains vont faire 44 annuités et d'autres 43.
00:07:20 Si vous avez commencé à 14 ans,
00:07:22 vous faites 44 ans.
00:07:24 Si vous avez commencé à 15, vous faites 43.
00:07:26 Si vous avez commencé à 16, vous faites 44.
00:07:28 Donc on a un problème.
00:07:30 - Vous demandez 43 ans pour tout le monde ?
00:07:32 - Bien sûr. Mais de toute façon, c'est évident.
00:07:34 Je l'ai dit au gouvernement.
00:07:36 Ne cherchez pas à jouer au poker avec les Français.
00:07:38 Comment expliquer que celui qui a commencé à 16 ans
00:07:40 va faire un an de plus
00:07:42 que celui qui a commencé à 17 ans ?
00:07:44 C'est n'importe quoi que la Première ministre clarifie.
00:07:46 Et j'ai dit clairement que si ces mesures-là
00:07:48 étaient dans le texte, si on avait...
00:07:50 - Si c'est 43 ans pour tous avant 21 ans,
00:07:52 début de l'entrée sur le marché du travail,
00:07:54 vous votez la réforme ?
00:07:56 - J'ai toujours dit ça.
00:07:58 Ma parole est très claire.
00:08:00 On a pu la contester parfois,
00:08:02 mais j'ai été très clair depuis le début.
00:08:04 Sauf qu'on n'y est pas encore aujourd'hui.
00:08:06 - Sinon, vous ne la votez pas ?
00:08:08 - Bien sûr. C'est très clair.
00:08:10 Et j'ai dit que si cet engagement n'était pas tenu,
00:08:12 je m'opposerais.
00:08:14 - Vous vous abstenez ou vous ne votez pas ?
00:08:16 - Je ne vote pas.
00:08:18 - Vous ne votez pas ?
00:08:20 - Je ne vote pas.
00:08:22 - Vous ne votez pas ?
00:08:24 - Je ne vote pas.
00:08:26 - Vous ne votez pas ?
00:08:28 - Je ne vote pas.
00:08:30 - Vous ne votez pas ?
00:08:32 - Je ne vote pas.
00:08:34 - Vous ne votez pas ?
00:08:36 - Je ne vote pas.
00:08:38 - Vous ne votez pas ?
00:08:40 - Je ne vote pas.
00:08:42 - Vous ne votez pas ?
00:08:44 - Je ne vote pas.
00:08:46 - Vous ne votez pas ?
00:08:48 - Je ne vote pas.
00:08:50 - Vous ne votez pas ?
00:08:52 - Je ne vote pas.
00:08:54 - Vous ne votez pas ?
00:08:56 - Je ne vote pas.
00:08:58 - Vous ne votez pas ?
00:09:00 - Je ne vote pas.
00:09:02 - Vous ne votez pas ?
00:09:04 - Je ne vote pas.
00:09:06 - Vous ne votez pas ?
00:09:08 - Je ne vote pas.
00:09:10 - Vous ne votez pas ?
00:09:12 - Je ne vote pas.
00:09:14 - Vous ne votez pas ?
00:09:16 - Je ne vote pas.
00:09:18 - Vous ne votez pas ?
00:09:20 - Je ne vote pas.
00:09:22 - Vous ne votez pas ?
00:09:24 - Je ne vote pas.
00:09:26 - Vous ne votez pas ?
00:09:28 - Je ne vote pas.
00:09:30 - Vous ne votez pas ?
00:09:32 - Je ne vote pas.
00:09:34 - Vous ne votez pas ?
00:09:36 - Je ne vote pas.
00:09:38 - Vous ne votez pas ?
00:09:40 - Je ne vote pas.
00:09:42 - Vous ne votez pas ?
00:09:44 - Je ne vote pas.
00:09:46 - Vous ne votez pas ?
00:09:48 - Je ne vote pas.
00:09:50 - Vous ne votez pas ?
00:09:52 - Je ne vote pas.
00:09:54 - Vous ne votez pas ?
00:09:56 - Je ne vote pas.
00:09:58 - Vous ne votez pas ?
00:10:00 - Je ne vote pas.
00:10:02 - Vous ne votez pas ?
00:10:04 - Je ne vote pas.
00:10:06 - Vous ne votez pas ?
00:10:08 - Je ne vote pas.
00:10:10 - Vous ne votez pas ?
00:10:12 - Je ne vote pas.
00:10:14 - Vous ne votez pas ?
00:10:16 - Je ne vote pas.
00:10:18 - Vous ne votez pas ?
00:10:20 - Je ne vote pas.
00:10:22 - Vous ne votez pas ?
00:10:24 - Je ne vote pas.
00:10:26 - Vous ne votez pas ?
00:10:28 - Je ne vote pas.
00:10:30 - Vous ne votez pas ?
00:10:32 - Je ne vote pas.
00:10:34 - Vous ne votez pas ?
00:10:36 - Je ne vote pas.
00:10:38 - Vous ne votez pas ?
00:10:40 - Je ne vote pas.
00:10:42 - Vous ne votez pas ?
00:10:44 - Je ne vote pas.
00:10:46 - Vous ne votez pas ?
00:10:48 - Je ne vote pas.
00:10:50 - Vous ne votez pas ?
00:10:52 - Je ne vote pas.
00:10:54 - Vous ne votez pas ?
00:10:56 - Je ne vote pas.
00:10:58 - Vous ne votez pas ?
00:11:00 - Je ne vote pas.
00:11:02 - Vous ne votez pas ?
00:11:04 - Je ne vote pas.
00:11:06 - Vous ne votez pas ?
00:11:08 - Je ne vote pas.
00:11:10 - Vous ne votez pas ?
00:11:12 - Je ne vote pas.
00:11:14 - Vous ne votez pas ?
00:11:16 - Je ne vote pas.
00:11:18 - Vous ne votez pas ?
00:11:20 - Je ne vote pas.
00:11:22 - Vous ne votez pas ?
00:11:24 - Je ne vote pas.
00:11:26 - Vous ne votez pas ?
00:11:28 - Je ne vote pas.
00:11:30 - Vous ne votez pas ?
00:11:32 - Je ne vote pas.
00:11:34 - Vous ne votez pas ?
00:11:36 - Je ne vote pas.
00:11:38 - Vous ne votez pas ?
00:11:40 - Je ne vote pas.
00:11:42 - Vous ne votez pas ?
00:11:44 - Je ne vote pas.
00:11:46 - Vous ne votez pas ?
00:11:48 - Je ne vote pas.
00:11:50 - Vous ne votez pas ?
00:11:52 - Je ne vote pas.
00:11:54 - Vous ne votez pas ?
00:11:56 - Je ne vote pas.
00:11:58 - Vous ne votez pas ?
00:12:00 - Je ne vote pas.
00:12:02 - Vous ne votez pas ?
00:12:04 - Je ne vote pas.
00:12:06 - Vous ne votez pas ?
00:12:08 - Je ne vote pas.
00:12:10 - Vous ne votez pas ?
00:12:12 - Je ne vote pas.
00:12:14 - Vous ne votez pas ?
00:12:16 - Je ne vote pas.
00:12:18 - Vous ne votez pas ?
00:12:20 - Je ne vote pas.
00:12:22 - Vous ne votez pas ?
00:12:24 - Je ne vote pas.
00:12:26 - Vous ne votez pas ?
00:12:28 - Je ne vote pas.
00:12:30 - Vous ne votez pas ?
00:12:32 - Je ne vote pas.
00:12:34 - Vous ne votez pas ?
00:12:36 - Je ne vote pas.
00:12:38 - Vous ne votez pas ?
00:12:40 - Je ne vote pas.
00:12:42 - Vous ne votez pas ?
00:12:44 - Je ne vote pas.
00:12:46 - Vous ne votez pas ?
00:12:48 - Je ne vote pas.
00:12:50 - Vous ne votez pas ?
00:12:52 - Je ne vote pas.
00:12:54 - Vous ne votez pas ?
00:12:56 - Je ne vote pas.
00:12:58 - Vous ne votez pas ?
00:13:00 - Je ne vote pas.
00:13:02 - Vous ne votez pas ?
00:13:04 - Je ne vote pas.
00:13:06 - Vous ne votez pas ?
00:13:08 - Je ne vote pas.
00:13:10 - Vous ne votez pas ?
00:13:12 - Je ne vote pas.
00:13:14 - Vous ne votez pas ?
00:13:16 - Je ne vote pas.
00:13:18 - Vous ne votez pas ?
00:13:20 - Je ne vote pas.
00:13:22 - Vous ne votez pas ?
00:13:24 - Je ne vote pas.
00:13:26 - Vous ne votez pas ?
00:13:28 - Je ne vote pas.
00:13:30 - Vous ne votez pas ?
00:13:32 - Je ne vote pas.
00:13:34 - Vous ne votez pas ?
00:13:36 - Je ne vote pas.
00:13:38 - Vous ne votez pas ?
00:13:40 - Je ne vote pas.
00:13:42 - Vous ne votez pas ?
00:13:44 - Je ne vote pas.
00:13:46 - Vous ne votez pas ?
00:13:48 - Je ne vote pas.
00:13:50 - Vous ne votez pas ?
00:13:52 - Je ne vote pas.
00:13:54 - Vous ne votez pas ?
00:13:56 - Je ne vote pas.
00:13:58 - Vous ne votez pas ?
00:14:00 - Je ne vote pas.
00:14:02 - Vous ne votez pas ?
00:14:04 - Je ne vote pas.
00:14:06 - Vous ne votez pas ?
00:14:08 - Je ne vote pas.
00:14:10 - Vous ne votez pas ?
00:14:12 - Je ne vote pas.
00:14:14 - Vous ne votez pas ?
00:14:16 - Je ne vote pas.
00:14:18 - Vous ne votez pas ?
00:14:20 - Je ne vote pas.
00:14:22 - Vous ne votez pas ?
00:14:24 - Je ne vote pas.
00:14:26 - Vous ne votez pas ?
00:14:28 - Je ne vote pas.
00:14:30 - Vous ne votez pas ?
00:14:32 - Je ne vote pas.
00:14:34 - Vous ne votez pas ?
00:14:36 - Je ne vote pas.
00:14:38 - Vous ne votez pas ?
00:14:40 - Je ne vote pas.
00:14:42 - Vous ne votez pas ?
00:14:44 - Je ne vote pas.
00:14:46 - Vous ne votez pas ?
00:14:48 - Je ne vote pas.
00:14:50 - Vous ne votez pas ?
00:14:52 - Je ne vote pas.
00:14:54 - Vous ne votez pas ?
00:14:56 - Je ne vote pas.
00:14:58 - Vous ne votez pas ?
00:15:00 - Je ne vote pas.
00:15:02 - Vous ne votez pas ?
00:15:04 - Je ne vote pas.
00:15:06 - Vous ne votez pas ?
00:15:08 - Je ne vote pas.
00:15:10 - Vous ne votez pas ?
00:15:12 - Je ne vote pas.
00:15:14 - Vous ne votez pas ?
00:15:16 - Je ne vote pas.
00:15:18 - Vous ne votez pas ?
00:15:20 - Je ne vote pas.
00:15:22 - Vous ne votez pas ?
00:15:24 - Je ne vote pas.
00:15:26 - Vous ne votez pas ?
00:15:28 - Je ne vote pas.
00:15:30 - Vous ne votez pas ?
00:15:32 - Je ne vote pas.
00:15:34 - Vous ne votez pas ?
00:15:36 - Je ne vote pas.
00:15:38 - Vous ne votez pas ?
00:15:40 - Je ne vote pas.
00:15:42 - Vous ne votez pas ?
00:15:44 - Je ne vote pas.
00:15:46 - Vous ne votez pas ?
00:15:48 - Je ne vote pas.
00:15:50 - Vous ne votez pas ?
00:15:52 - Je ne vote pas.
00:15:54 - Vous ne votez pas ?
00:15:56 - Je ne vote pas.
00:15:58 - Vous ne votez pas ?
00:16:00 - Je ne vote pas.
00:16:02 - Vous ne votez pas ?
00:16:04 - Je ne vote pas.
00:16:06 - Vous ne votez pas ?
00:16:08 - Je ne vote pas.
00:16:10 - Vous ne votez pas ?
00:16:12 - Je ne vote pas.
00:16:14 - Vous ne votez pas ?
00:16:16 - Je ne vote pas.
00:16:18 - Vous ne votez pas ?
00:16:20 - Je ne vote pas.
00:16:22 - Vous ne votez pas ?
00:16:24 - Je ne vote pas.
00:16:26 - Vous ne votez pas ?
00:16:28 - Je ne vote pas.
00:16:30 - Vous ne votez pas ?
00:16:32 - Je ne vote pas.
00:16:34 - Vous ne votez pas ?
00:16:36 - Je ne vote pas.
00:16:38 - Vous ne votez pas ?
00:16:40 - Je ne vote pas.
00:16:42 - Vous ne votez pas ?
00:16:44 - Je ne vote pas.
00:16:46 - Vous ne votez pas ?
00:16:48 - Je ne vote pas.
00:16:50 - Vous ne votez pas ?
00:16:52 - Je ne vote pas.
00:16:54 - Vous ne votez pas ?
00:16:56 - Je ne vote pas.
00:16:58 - Vous ne votez pas ?
00:17:00 - Je ne vote pas.
00:17:02 - Vous ne votez pas ?
00:17:04 - Je ne vote pas.
00:17:06 - Vous ne votez pas ?
00:17:08 - Je ne vote pas.
00:17:10 - Vous ne votez pas ?
00:17:12 - Je ne vote pas.
00:17:14 - Vous ne votez pas ?
00:17:16 - Je ne vote pas.
00:17:18 - Vous ne votez pas ?
00:17:20 - Je ne vote pas.
00:17:22 - Vous ne votez pas ?
00:17:24 - Je ne vote pas.
00:17:26 - Vous ne votez pas ?
00:17:28 - Je ne vote pas.
00:17:30 - Vous ne votez pas ?
00:17:32 - Je ne vote pas.
00:17:34 - Vous ne votez pas ?
00:17:36 - Je ne vote pas.
00:17:38 - Vous ne votez pas ?
00:17:40 - Je ne vote pas.
00:17:42 - Vous ne votez pas ?
00:17:44 - Je ne vote pas.
00:17:46 - Vous ne votez pas ?
00:17:48 - Je ne vote pas.
00:17:50 - Vous ne votez pas ?
00:17:52 - Je ne vote pas.
00:17:54 - Vous ne votez pas ?
00:17:56 - Je ne vote pas.
00:17:58 - Vous ne votez pas ?
00:18:00 - Je ne vote pas.
00:18:02 - Vous ne votez pas ?
00:18:04 - Je ne vote pas.
00:18:06 - Vous ne votez pas ?
00:18:08 - Je ne vote pas.
00:18:10 - Vous ne votez pas ?
00:18:12 - Je ne vote pas.
00:18:14 - Vous ne votez pas ?
00:18:16 - Je ne vote pas.
00:18:18 - Vous ne votez pas ?
00:18:20 - Je ne vote pas.
00:18:22 - Vous ne votez pas ?
00:18:24 - Je ne vote pas.
00:18:26 - Vous ne votez pas ?
00:18:28 - Je ne vote pas.
00:18:30 - Vous ne votez pas ?
00:18:32 - Je ne vote pas.
00:18:34 Demain de 10h à 11h,
00:18:36 retrouvez l'heure libre,
00:18:38 Michel Onfray, Stéphane Simon.
00:18:40 - Alors Michel Onfray,
00:18:42 dire qu'il y a un impérialisme américain,
00:18:44 ça va apparaître comme étant un truc de gauchisme
00:18:46 des années 70.
00:18:48 - Oui, pourquoi pas, si le gauchisme des années 70
00:18:50 dit des choses justes, et bien, reprenons-le
00:18:52 aujourd'hui.
00:18:54 L'actualité de la semaine, analysée par
00:18:56 Michel Onfray et Stéphane Simon,
00:18:58 c'est demain de 10h à 11h sur Sud Radio,
00:19:00 en partenariat avec Front Populaire,
00:19:02 La Revue.
00:19:04 Sud Radio, parlons vrai.
00:19:06 Sud Radio, parlons vrai,
00:19:08 chez Bourdin, 10h30,
00:19:10 midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:19:12 - Nous sommes là, vous aussi, 0826
00:19:14 300 300, allez-y, vous appelez,
00:19:16 vous intervenez si vous le souhaitez,
00:19:18 la réforme des retraites, nous en reparlerons
00:19:20 évidemment tout à l'heure, à midi,
00:19:22 avec le numéro 2 de la CFDT,
00:19:24 qui sera là avec nous,
00:19:26 ce sera aussi très intéressant,
00:19:28 vous avez peut-être des questions à poser
00:19:30 aux représentants
00:19:32 de nos syndicats, vous
00:19:34 n'hésitez pas. Bien, mais je vais
00:19:36 parler de toute autre chose maintenant,
00:19:38 je suis heureux de recevoir Charles-Ange
00:19:40 Ginési, qui est le président du
00:19:42 Conseil Départemental des Alpes-Maritimes.
00:19:44 Charles-Ange Ginési,
00:19:46 bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:19:48 - Merci d'être avec nous,
00:19:50 Charles-Ange Ginési, je le disais,
00:19:52 vous le dites, vous le répétez,
00:19:54 les mineurs étrangers
00:19:56 clandestins sont
00:19:58 de plus en plus nombreux à arriver,
00:20:00 notamment dans les Alpes-Maritimes,
00:20:02 mais pas que dans les Alpes-Maritimes,
00:20:04 la situation est la même sur la Côte Basque,
00:20:06 elle est la même en Savoie,
00:20:08 près de
00:20:10 5000 mineurs étrangers sont
00:20:12 entrés clandestinement dans les Alpes-Maritimes
00:20:14 en 2022, et depuis janvier,
00:20:16 ça continue, ils sont nombreux
00:20:18 à arriver ? - Oui, depuis
00:20:20 janvier, il y a une explosion qui continue
00:20:22 à arriver, qui confirme la très
00:20:24 très forte augmentation que nous avons eue
00:20:26 en 2022, qui était de
00:20:28 plus de 21%, vous l'avez
00:20:30 dit, nous sommes à plus de 5000
00:20:32 mineurs non accompagnés qui rentrent dans
00:20:34 les Alpes-Maritimes, et
00:20:36 je pense que nous sommes à une situation
00:20:38 où la loi de départ
00:20:40 qui donnait la responsabilité au département
00:20:42 se trouve
00:20:44 totalement dévoyée, nous ne sommes plus dans
00:20:46 ce même contexte qui
00:20:48 était celui que nous avons connu avec
00:20:50 174 jeunes
00:20:52 accueillis en 2014.
00:20:54 - Voilà, alors vous lancez un cri
00:20:56 d'alarme évidemment au gouvernement,
00:20:58 je vais y revenir, je vais y revenir,
00:21:00 les comptes, d'abord,
00:21:02 ces mineurs, on ne sait pas
00:21:04 s'ils sont tous mineurs, c'est
00:21:06 la première chose
00:21:08 à vérifier, Charles-Ange Ginési.
00:21:10 - Oui, c'est la première chose à
00:21:12 vérifier, c'est ce que nous faisons avec
00:21:14 les services judiciaires
00:21:16 et qui nous permet, qui nous a
00:21:18 permis d'ailleurs de rendre
00:21:20 plus de 20% ces dernières années
00:21:22 de mineurs qui n'étaient pas des mineurs
00:21:24 et de les retourner
00:21:26 à la frontière.
00:21:28 Mais je dirais qu'ils sont de plus en plus mineurs
00:21:30 avec l'augmentation,
00:21:32 avec un constat qui est clair,
00:21:34 nous avions des gens, des jeunes
00:21:36 gens, des enfants qui
00:21:38 arrivaient déritrés de
00:21:40 Syrie, de pays en guerre, et
00:21:42 aujourd'hui ce sont des
00:21:44 gens qui nous arrivent avec des
00:21:46 situations économiques, des demandeurs économiques
00:21:48 qui arrivent de Côte d'Ivoire, qui arrivent de
00:21:50 Téné, qui arrivent de Tunisie.
00:21:52 Donc ils sont de plus en plus mineurs,
00:21:54 ce qui là aussi pose
00:21:56 un problème qui devrait être
00:21:58 réglé au niveau européen
00:22:00 d'État à État, et
00:22:02 nous lançons une alerte,
00:22:04 une alerte, j'ai écrit pour cela
00:22:06 au ministre de la Justice, au ministre d'Intérieur
00:22:08 en disant "attention, il se
00:22:10 passe des choses fortes
00:22:12 avec une augmentation sur des mois
00:22:14 où nous n'étions pas habitués à avoir
00:22:16 une augmentation de
00:22:18 ces passages de mineurs dans la compagnie".
00:22:20 - Alors je lis ce que déclare Hervé
00:22:22 Guémard qui est président du Conseil
00:22:24 Départemental de Savoie,
00:22:26 il est
00:22:28 en Savoie, ce que vous êtes
00:22:30 dans les Alpes-Maritimes, il
00:22:32 dit, ici en Savoie, les mineurs ou
00:22:34 pseudo-mineurs qui se présentent sont à
00:22:36 80% afghans, guinéens, ivoiriens, tunisiens,
00:22:38 certains arrivent avec inscrit
00:22:40 sur un papier le nom de l'assistante
00:22:42 sociale à l'Évoire et son
00:22:44 adresse, tout est très bien organisé
00:22:46 par les mafias.
00:22:48 - Oui,
00:22:50 malheureusement, on est habitué
00:22:52 à voir l'organisation des passeurs,
00:22:54 l'organisation des associations
00:22:56 qui outrepassent
00:22:58 les règles, dépassent les règles
00:23:00 et nous mettent dans la difficulté
00:23:02 et effectivement,
00:23:04 quand ils arrivent, ils sont orientés
00:23:06 pour bénéficier du système
00:23:08 de protection français
00:23:10 qui va très très loin, mais on n'est
00:23:12 plus dans une situation
00:23:14 où normalement
00:23:16 il devrait y avoir une garantie
00:23:18 de la part du département des Alpes-Maritimes,
00:23:20 il y a vraiment une nécessité
00:23:22 aujourd'hui que de réfléchir au niveau
00:23:24 européen, on l'a vu avec l'Ocean
00:23:26 Deaking, quand
00:23:28 le président de la République
00:23:30 s'est saisi de cette affaire-là,
00:23:32 a décidé de le faire atterrir
00:23:34 à Toulon, il y avait à bord
00:23:36 44 mineurs non accompagnés,
00:23:38 nous en 2022, c'est comme si
00:23:40 nous avions reçu 110
00:23:42 Ocean Deaking
00:23:44 dans les Alpes-Maritimes, donc on n'est plus
00:23:46 du tout sur cette situation-là.
00:23:48 - Et les services d'aide sociale
00:23:50 sont évidemment débordés, ça coûte
00:23:52 je veux dire 50 000 euros par mineur
00:23:54 et par an pour le département.
00:23:56 - Oui, globalement
00:23:58 on en est à une dépense sur 2022
00:24:00 de 14 millions d'euros, avec
00:24:02 une indemnisation de l'État
00:24:04 de 3 millions d'euros,
00:24:06 donc on voit là aussi qu'il y a une distorsion
00:24:08 avec une responsabilité
00:24:10 qui ne peut plus être celle
00:24:12 que nous a transférée l'État
00:24:14 avec les moyens financiers qu'ils nous ont donnés.
00:24:16 - Oui, parce que l'État rembourse au département
00:24:18 seulement les 5 premiers jours d'accueil.
00:24:20 - Voilà, donc on se retrouve avec
00:24:22 un montant minimum
00:24:24 qui fait que nous avons
00:24:26 un problème financier, mais je dirais
00:24:28 que c'est moindre mal,
00:24:30 parce que le côté humain prédomine de tout cela.
00:24:32 Ce qui est important aussi,
00:24:34 c'est d'avoir les moyens judiciaires.
00:24:36 Nous sommes allés avec le préfet des Alpes-Maritimes
00:24:38 sensibiliser la présidente
00:24:40 du tribunal judiciaire, qui nous a
00:24:42 donné un coup de main, mais il faut que le ministre
00:24:44 de la Justice aille plus loin
00:24:46 dans nos demandes, dans l'assistance
00:24:48 pour l'évaluation des minorités.
00:24:50 Il faut que
00:24:52 le ministre de l'Intérieur nous aide
00:24:54 avec le préfet des Alpes-Maritimes,
00:24:56 qui n'a pas manqué de le faire, mais
00:24:58 nous sommes sur une situation de blocage.
00:25:00 Si nous voulons continuer à assumer
00:25:02 cet accueil humanitaire,
00:25:04 de trouver les solutions,
00:25:06 de trouver un bon accueil,
00:25:08 ce qui veut dire des bâtiments,
00:25:10 des solutions qui trouvent
00:25:12 un accord d'accueil
00:25:14 en plénitude avec
00:25:16 les maires qui ne sont pas
00:25:18 toujours en capacité
00:25:20 de recevoir
00:25:22 ce public difficile. Ce ne sont pas
00:25:24 des mineurs que l'on met dans des centres fermés,
00:25:26 ils sont dans des centres ouverts
00:25:28 avec cette
00:25:30 capacité à sortir et
00:25:32 à malheureusement ne pas toujours
00:25:34 se comporter comme il faut.
00:25:36 - Charles Angéginézi, est-ce que l'Italie
00:25:38 pousse
00:25:40 de nombreux mineurs vers la France
00:25:42 ou d'autres pays ?
00:25:44 - Je pense que les dernières relations qu'il y a eu
00:25:46 entre la diffusion
00:25:48 du président français et de la présidente
00:25:50 italienne a probablement
00:25:52 crispé les choses
00:25:54 et fait que nous connaissons l'accélération
00:25:56 d'aujourd'hui.
00:25:58 On voit que l'Italie n'a plus
00:26:00 la même attitude avec
00:26:02 les français telle qu'elle était
00:26:04 autrefois. Nous avions
00:26:06 avec le
00:26:08 ministre italien des
00:26:10 relations et des rapports qui faisaient que
00:26:12 la frontière, les choses se passaient mieux. Aujourd'hui
00:26:14 la frontière, on voit que l'Italie
00:26:16 laisse beaucoup plus se passer.
00:26:18 - Merci Charles Angéginézi, merci.
00:26:20 C'est une situation qu'il fallait aborder.
00:26:22 Évidemment, clairement,
00:26:24 franchement, nous l'avons
00:26:26 fait. Vous réagissez, 0826
00:26:28 300 300. Merci à vous.
00:26:30 - Merci à vous.
00:26:32 - On a parlé de trafic
00:26:34 de stupéfiants, et nous avons parlé
00:26:36 de la cocaïne entre 11h et midi.
00:26:38 Une drogue banalisée. Est-ce une drogue banalisée ?
00:26:40 Je le disais en une
00:26:42 semaine. Regardez, je crois que c'était hier
00:26:44 à Brest, 178
00:26:46 kilos de cocaïne saisis
00:26:48 dans le port de Brest.
00:26:50 180 kilos de cocaïne saisis
00:26:52 la semaine dernière dans le port
00:26:54 de Lorient. 10h57,
00:26:56 les
00:26:58 narcotrafiquants sont
00:27:00 en train de gagner la bataille.
00:27:02 La narcodépendance
00:27:04 gagne les pays les plus développés.
00:27:06 On en parle dans quelques
00:27:08 minutes. Sur l'antenne de Sud Radio,
00:27:10 il est 10h57. - Ici Jean-Paul,
00:27:12 des pronostics à retrouver sur sudradio.fr
00:27:14 et sur l'application mobile de Sud Radio.
00:27:16 - Sud Radio
00:27:18 parle en vrai chez Bourdin.
00:27:20 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:27:28 - Il est 11h03.
00:27:30 Merci d'être avec nous.
00:27:32 11h03, nous sommes
00:27:34 ensemble pour débattre autour
00:27:36 des trafics de stupéfiants
00:27:38 et particulièrement de la cocaïne.
00:27:40 Mais drogue banalisée
00:27:42 aujourd'hui, bien souvent,
00:27:44 bien souvent, débattre
00:27:46 de la consommation de drogue,
00:27:48 de cocaïne, avec tous nos invités
00:27:50 ce matin, le
00:27:52 parole d'alphabetique, le docteur Amine
00:27:54 Beniamina, qui est professeur en psychiatrie
00:27:56 et en dictologie à l'université
00:27:58 Paris-Saclay, Jean-Michel Fauvergue,
00:28:00 ancien député, ancien patron du RAID,
00:28:02 auteur des "Hommes en noir". Ça c'est un roman.
00:28:04 - Tout à fait, Jean-Michel Fauvergue.
00:28:06 - Mais j'ai remarqué
00:28:08 votre tribune, votre tribune
00:28:10 autour de la lutte contre les trafics
00:28:12 qui passe, dites-vous, par un
00:28:14 renforcement massif de la vigilance bancaire.
00:28:16 Nous en parlerons tout à l'heure.
00:28:18 Nous avons aussi avec nous, et je l'en
00:28:20 remercie, Marie-Josphée Roustide,
00:28:22 qui est sociologue à l'Inserm. Bonjour. - Bonjour.
00:28:24 - Merci d'être avec nous. Et puis,
00:28:26 Félix Marcard, qui est cofondateur du réseau
00:28:28 social Black Elephant, addict
00:28:30 à la cocaïne pendant 25 ans, c'est ça ?
00:28:32 - Pas tout à fait. - Pas tout à fait 25 ans ?
00:28:34 - On y reviendra, Jean-Marc.
00:28:36 - On y reviendra, Jean-Jacques.
00:28:38 - Oui, non, on y reviendra. Évidemment qu'on va y revenir.
00:28:40 Bien, alors,
00:28:42 regardons la situation.
00:28:44 Il m'a
00:28:46 suffi, ce matin, de lire
00:28:48 les dépêches d'agence. J'ai vu quoi ?
00:28:50 178 kilos de
00:28:52 cocaïne saisis dans le port
00:28:54 à Brest. Hier.
00:28:56 La semaine dernière,
00:28:58 180 kilos de cocaïne
00:29:00 saisis dans le port à
00:29:02 Lorient. Jean-Michel Fauvergue,
00:29:04 le trafic, est-ce qu'on peut
00:29:06 dire ? Et je regardais les chiffres.
00:29:08 Les derniers chiffres sont de
00:29:10 2021, saisie par les douanes.
00:29:12 Les saisies ont augmenté de 30%
00:29:14 en 2021, de toutes les
00:29:16 drogues. En ce qui concerne
00:29:18 la cocaïne, les saisies ont doublé
00:29:20 entre 2001 et
00:29:22 2021. Ça veut dire que
00:29:24 les trafics augmentent. C'est ça ?
00:29:26 - 20 tonnes de saisies en 2022,
00:29:28 tous services confondus.
00:29:30 - 20 tonnes en 2022.
00:29:32 - Alors, la saisie
00:29:34 de stupéfiants, d'une manière générale, de cocaïne
00:29:36 de manière particulière, ça veut dire quoi ?
00:29:38 Ça note
00:29:40 l'activité des services. Ça veut dire
00:29:42 qu'on a des services qui bossent bien,
00:29:44 qui bossent énormément sur
00:29:46 ces fléaux-là. D'une manière générale,
00:29:48 la cocaïne en particulier qui vient, en général,
00:29:50 par les ports du Nord.
00:29:52 Mais, il
00:29:54 semblerait que ça veuille dire aussi,
00:29:56 ne nous le ronds pas,
00:29:58 que les trafics augmentent.
00:30:00 C'est-à-dire que si on saisit 20 tonnes de cocaïne,
00:30:02 combien il y en a qui
00:30:04 passent au travers du filet ? - Bien sûr.
00:30:06 - Donc, c'est
00:30:08 toujours intéressant et important de citer
00:30:10 les chiffres de saisies,
00:30:12 de réseaux démantelés, etc. Ça prouve
00:30:14 que les policiers, les gendarmes,
00:30:16 les doyers, travaillent énormément.
00:30:18 - Jean-Michel Fauberg, je veux une remarque aussi.
00:30:20 On parle de Brest, on parle de l'Orient,
00:30:22 mais j'ai vu beaucoup de reportages sur les ports
00:30:24 d'Anvers, sur Rotterdam,
00:30:26 sur le Havre, sur les grands ports
00:30:28 qui sont, eux, de grands ports.
00:30:30 Pourquoi ? Ça veut dire que les trafiquants
00:30:32 diversifient l'acheminement
00:30:34 de la drogue ? - Oui, parce que ça veut
00:30:36 dire que, déjà, cette drogue-là
00:30:38 vient de l'Amérique du Sud, vous le savez,
00:30:40 via le Brésil,
00:30:42 via, évidemment, la Colombie,
00:30:44 en passant, quelques fois, par les Antilles
00:30:46 françaises, et vient
00:30:48 par la voie maritime,
00:30:50 dans des conteneurs. C'est très difficile
00:30:52 de contrôler les conteneurs. Donc, tous les gros ports
00:30:54 qui reçoivent des
00:30:56 conteneurs, eh bien, sont susceptibles
00:30:58 de recevoir, les ports du Nord,
00:31:00 sont susceptibles de recevoir cette
00:31:02 marchandise-là. Et le deuxième,
00:31:04 pour la France, la deuxième manière
00:31:06 de faire venir de la cocaïne,
00:31:08 c'est par des injections,
00:31:10 des injections,
00:31:12 enfin,
00:31:14 d'avaler la cocaïne.
00:31:16 - D'avaler la cocaïne, oui.
00:31:18 - Par des huiles. - Oui.
00:31:20 Et en passant, en particulier,
00:31:22 par Cayenne,
00:31:24 par l'aéroport de Cayenne,
00:31:26 etc., et recevoir cette cocaïne-là.
00:31:28 - D'ailleurs, je regarde, je donne le chiffre,
00:31:30 production mondiale de cocaïne,
00:31:32 l'année dernière, 1789 tonnes.
00:31:34 1789 tonnes !
00:31:36 Elle est bien écoulée, quelque part,
00:31:38 cette cocaïne. Et elle est écoulée
00:31:40 notamment dans les pays occidentaux,
00:31:42 de plus en plus, avec les
00:31:44 narcotrafiquants.
00:31:46 Quelques mots encore avec vous, puis
00:31:48 je fais un premier tour de table.
00:31:50 Le trafic de stupéfiants, donc,
00:31:52 c'est un élément, on le sait,
00:31:54 de la grande criminalité, mais aussi
00:31:56 de la criminalité du quotidien,
00:31:58 de la criminalité du voisinage,
00:32:00 puisque ça pourrit
00:32:02 le trafic de stupéfiants, la vie
00:32:04 de tant de personnes dans leur quartier,
00:32:06 dans leur immeuble.
00:32:08 Et puis, ça génère des quantités
00:32:10 énormes d'argent liquide.
00:32:12 - Jean-Michel Fauderg.
00:32:14 - Tout à fait, le trafic de stupéfiants, c'est ça.
00:32:16 Et là, on parle
00:32:18 essentiellement du trafic de cannabis,
00:32:20 mais pour la cocaïne, pourquoi pas ?
00:32:22 Il y a deux choses importantes,
00:32:24 deux choses qui sont importantes. D'abord, c'est un trafic
00:32:26 de... Je parle de
00:32:28 trafic de fourmis sur le territoire national.
00:32:30 Trafic de personnes qui sont,
00:32:32 entre guillemets, vous m'excuserez du terme,
00:32:34 qui ne sont pas spécialisées. C'est-à-dire que n'importe
00:32:36 qui, sur le trafic de cannabis,
00:32:38 peut reprendre un trafic en cours.
00:32:40 Et ça rapporte énormément d'argent.
00:32:42 Donc, du coup, les trafics
00:32:44 de voies publiques se sont multipliés.
00:32:46 Ces trafics de voies publiques pourrissent
00:32:48 la vie des citoyens et
00:32:50 drainent à peu près entre 40
00:32:52 et 60% de la criminalité
00:32:54 de voies publiques, d'une
00:32:56 manière générale et d'une manière globale. Et puis,
00:32:58 derrière, évidemment, vous avez des sommes,
00:33:00 vous l'avez dit, des sommes
00:33:02 importantes d'argent...
00:33:04 - Il y a des solutions.
00:33:06 Enfin, des solutions. Il n'y a pas de miracle.
00:33:08 Pas de solution qui
00:33:10 permette d'éradiquer du jour au
00:33:12 lendemain le trafic de stupéfiants, et notamment
00:33:14 de cocaïne. Mais il y a des combats
00:33:16 à conduire, à mener.
00:33:18 Ça, c'est évident. Je me tourne vers vous,
00:33:20 Marie-Josphée Roustide.
00:33:22 Évidemment, vous constatez
00:33:24 cette recrudescence.
00:33:26 - Alors, en fait,
00:33:28 en santé publique,
00:33:30 les données chiffrées montrent que
00:33:32 la consommation de cocaïne
00:33:34 a été multipliée par 4 ces 20 dernières
00:33:36 années. Donc, il y a de plus en plus de production,
00:33:38 il y a de plus en plus de trafic, mais il y a
00:33:40 également de plus en plus de consommation.
00:33:42 600 000 consommateurs
00:33:44 par an.
00:33:46 600 000 personnes ont consommé
00:33:48 de la cocaïne
00:33:50 dans l'année. Et voilà, c'est un chiffre qui a
00:33:52 été multiplié par 4. Par contre,
00:33:54 je trouve que ce qui est important aussi, c'est
00:33:56 d'informer
00:33:58 sur les risques liés à la cocaïne.
00:34:00 Je sais que Dominique, étant spécialiste
00:34:02 de ces questions-là, il pourra le faire, mais il faut aussi rappeler
00:34:04 les chiffres de l'alcool.
00:34:06 Parce que je trouve qu'on se centre beaucoup sur la
00:34:08 question de la cocaïne,
00:34:10 avec cette affaire Pierre-Palmade, mais il y a aussi
00:34:12 la question de l'alcool. - Oublions l'affaire
00:34:14 Pierre-Palmade. - Voilà. Mais les jeunes et l'alcool,
00:34:16 les jeunes et l'alcool, aujourd'hui,
00:34:18 c'est 44% des jeunes
00:34:20 de 17 ans qui ont eu
00:34:22 une alcoolisation intense
00:34:24 dans le dernier mois. Alors que quand on
00:34:26 regarde la cocaïne chez les jeunes,
00:34:28 on voit que c'est près de 2% qui en ont consommé
00:34:30 dans l'année. Donc il faut vraiment
00:34:32 avoir une vision d'ensemble.
00:34:34 - Vous avez raison. Mais,
00:34:36 vous avez raison. Mais parfois,
00:34:38 lorsqu'on parle de la cocaïne, on a toujours
00:34:40 tendance à faire des comparaisons avec
00:34:42 le tabac, avec le cannabis,
00:34:44 avec d'autres drogues, avec l'alcool.
00:34:46 Moi, je parle de la cocaïne.
00:34:48 Vous comprenez ce que je veux dire. Ça n'excuse
00:34:50 pas.
00:34:52 Les comparaisons permettent
00:34:54 parfois de
00:34:56 ralentir
00:34:58 l'inquiétude, si je puis dire. - Alors, moi, je ne pense pas.
00:35:00 - Non, vous ne pensez pas ? - Je pense que ça ne permet pas
00:35:02 de ralentir l'inquiétude. Ça permet de
00:35:04 reposer le débat
00:35:06 sur des bases plus rationnelles. - Bon, d'accord.
00:35:08 Bon, ok, mais très bien. Docteur Amine Beniamina,
00:35:10 vous voyez de plus en plus
00:35:12 de patients venir vous voir pour addiction
00:35:14 à la cocaïne ? - Oui.
00:35:16 Évidemment. - Je vais vous répondre
00:35:18 clairement, Jean-Jacques, sur votre question, puisque vous posez
00:35:20 la question sur la cocaïne. - Oui.
00:35:22 - En effet, il y a une convergence
00:35:24 entre le trafic, la prévalence des consommateurs
00:35:26 dans l'année, c'est-à-dire une personne qui a touché
00:35:28 au moins une fois la cocaïne dans l'année
00:35:30 qui s'est écoulée, et on a un million d'eux
00:35:32 sur la vie. C'est-à-dire
00:35:34 les Français ne sont pas étrangers à la cocaïne.
00:35:36 - Oui. - C'est pas
00:35:38 un produit banal.
00:35:40 Pourquoi ? Parce que
00:35:42 ce qui est important, c'est que ça a
00:35:44 été longtemps un marqueur social et un marqueur
00:35:46 de classe. Ce n'est pas le cas. - C'est fini, ça.
00:35:48 - Soit le plan sociologique,
00:35:50 Marie le connaît mieux que moi, c'est quelque chose qui est très important
00:35:52 à avoir en tête. Avant, lorsqu'on parlait de cocaïne,
00:35:54 on parlait de gens qui avaient de l'argent,
00:35:56 des journalistes,
00:35:58 de Canal+, je le répète,
00:36:00 des gens qui étaient dans l'impunité malgré
00:36:02 leur consommation, mais qui très clairement exhibaient
00:36:04 leur consommation, alors qu'on était sur
00:36:06 un produit interdit. La cocaïne, maintenant,
00:36:08 vous me parlez de ma consultation,
00:36:10 ce sont des jeunes de 20 ans
00:36:12 qui ont la capacité de l'acheter parce que ça s'est
00:36:14 industrialisé. On est sur un marché
00:36:16 où on a l'offre et la demande,
00:36:18 on a baissé le prix, on a diffusé
00:36:20 partout, et on a affaire à
00:36:22 une diffusion, une installation
00:36:24 de ce produit
00:36:26 dans tous les cours sociaux. - Oui, c'est répandu
00:36:28 partout. - Ça c'est important, ça. - C'est quoi, c'est 66
00:36:30 euros le gramme, aujourd'hui, la cocaïne,
00:36:32 à peu près. - Écoutez, à chaque fois qu'on me pose la question,
00:36:34 quand je demande à mes patients,
00:36:36 j'ai un nouveau prix, les prix baissent, ça dépend
00:36:38 des périodes, ça dépend des arrivées,
00:36:40 ça dépend des arrivées, je le dis,
00:36:42 - C'est l'offre et la demande.
00:36:44 - Voilà, c'est l'offre et la demande. On est sur un marché,
00:36:46 c'est un marché qui s'est installé,
00:36:48 c'est un marché qui n'est pas confidentiel,
00:36:50 et c'est un marché qui touche tout le monde,
00:36:52 et ça veut dire qu'il n'est plus un marqueur social.
00:36:54 À mon avis, ça c'est les éléments importants
00:36:56 pour lancer le débat. - On est bien d'accord,
00:36:58 j'attends le témoignage de Félix Marcard,
00:37:00 dans un instant, on va observer une petite pause,
00:37:02 parce que ça vient vite,
00:37:04 c'est la pub, mais on va
00:37:06 reprendre justement sur la consommation,
00:37:08 sur ce marqueur
00:37:10 social, qui n'est plus un marqueur social,
00:37:12 on est bien d'accord, puisqu'on trouve
00:37:14 de la cocaïne aujourd'hui, partout,
00:37:16 même dans les plus petites communes,
00:37:18 qui sont souvent confrontées
00:37:20 à ce drame-là, et qui n'arrivent pas,
00:37:22 qui ne savent pas d'ailleurs,
00:37:24 comment faire pour y faire face.
00:37:26 Donc dans un instant,
00:37:28 témoignage de Félix Marcard,
00:37:30 à tout de suite si vous voulez appeler d'ailleurs,
00:37:32 ce n'est pas compliqué, 0 826 300 300,
00:37:34 n'hésitez pas.
00:37:36 Réagissez maintenant
00:37:38 au 0 826 300 300
00:37:40 Sud Radio Parlons Vrai
00:37:42 chez Bourdin.
00:37:44 Sud
00:37:46 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin
00:37:48 10h30 midi 30,
00:37:50 Jean-Jacques Bourdin. - Bien, la consommation,
00:37:52 cocaïne, on est parti de la cocaïne,
00:37:54 on parle évidemment de
00:37:56 tous les produits,
00:37:58 de l'alcool, du tabac,
00:38:00 du cannabis, effectivement
00:38:02 des drogues de synthèse,
00:38:04 etc. Mais vous vouliez,
00:38:06 Félix Marcard, témoigner,
00:38:08 qu'est-ce que vous aviez envie de nous dire ? Vous avez consommé
00:38:10 combien de temps ? - Écoutez, moi
00:38:12 j'ai pris de la drogue,
00:38:14 j'ai commencé
00:38:16 vers 14 ans, parce qu'en fait,
00:38:18 le moment juste avant de m'endormir,
00:38:20 m'angoissait profondément.
00:38:22 J'avais une sorte de...
00:38:24 Le moment où je me retrouvais face
00:38:26 à moi-même, face à mes émotions,
00:38:28 et qu'il n'y avait plus
00:38:30 de subterfuges possibles pour me planquer
00:38:32 de ces sentiments, à ce moment-là,
00:38:34 moi j'étais très mal à l'aise.
00:38:36 J'ai fumé un joint, j'avais 14 ans,
00:38:38 et j'ai découvert que je pouvais passer
00:38:40 de l'état de conscience à l'état
00:38:42 de sommeil,
00:38:44 sans ce moment qui m'angoissait
00:38:46 profondément. Alors je vous écoute,
00:38:48 et je comprends
00:38:50 la... Moi je pense que d'abord, la première
00:38:52 chose qu'il faut expliquer, c'est que l'addiction,
00:38:54 la vaste majorité des gens n'y comprennent
00:38:56 rien. Moi j'ai zéro expertise, je le dis
00:38:58 souvent, sur quoi que ce soit,
00:39:00 à part un truc. J'ai pris de la drogue
00:39:02 tous les jours pendant 25 ans,
00:39:04 et maintenant ça fait presque 9 ans
00:39:06 que je n'en prends plus. J'ai pris
00:39:08 au départ des trucs comme tout le monde,
00:39:10 j'ai fumé quelques pétards,
00:39:12 comme la plupart des gens,
00:39:14 parce que vous, vous faites une distinction entre
00:39:16 l'alcool, le shit, la coke, etc.
00:39:18 Moi je voudrais vous dire
00:39:20 qu'à mon sens, en 2023,
00:39:22 s'attaquer au problème de l'addiction,
00:39:24 en se focalisant
00:39:26 sur une substance
00:39:28 par rapport à une autre, c'est
00:39:30 une énorme erreur.
00:39:32 Je vais vous expliquer pourquoi.
00:39:34 - Oui, mais je vais vous répondre...
00:39:36 - C'est fini mon cher Jean-Jacques.
00:39:38 - Vous allez avoir la parole.
00:39:40 Je voulais simplement dire
00:39:42 que le trafic en plus fort, enfin la consommation
00:39:44 qui est en plus forte augmentation,
00:39:46 c'est la cocaïne, parlons.
00:39:48 - Mais bien sûr, mais moi je ne suis pas en train de vous dire
00:39:50 que ce n'est pas le cas, je suis en train de vous dire qu'il n'en reste
00:39:52 pas moins. - Qu'il y a d'autres drogues.
00:39:54 - Mais ce n'est pas juste une question de drogue.
00:39:56 - Mais c'est une autre question. - L'addiction,
00:39:58 c'est souvent, pour la plupart des gens,
00:40:00 entendue comme
00:40:02 la résultante d'un abus
00:40:04 d'une substance ou d'une autre.
00:40:06 Moi je voudrais vous dire que c'est une connerie.
00:40:08 Cette définition de l'addiction,
00:40:10 c'est une ânerie. L'addiction,
00:40:12 c'est le fruit d'une stratégie
00:40:14 maladroite et malheureuse,
00:40:16 mal avisée,
00:40:18 d'évitement d'émotions inconfortables.
00:40:20 Or, à cette aune,
00:40:22 il est avéré
00:40:24 que nous sommes devenus une
00:40:26 civilisation, la modernité a fait
00:40:28 de nous une civilisation d'addicts.
00:40:30 Vous parlez d'addiction en vous
00:40:32 focalisant sur les drogues, mais moi je voulais
00:40:34 vous dire qu'on peut utiliser, pour
00:40:36 éviter ces émotions inconfortables,
00:40:38 on peut utiliser le sexe,
00:40:40 on peut utiliser le sucre, on peut utiliser
00:40:42 Netflix, on peut utiliser
00:40:44 le boulot, on peut utiliser
00:40:46 le sport, les jeux vidéo, etc.
00:40:48 Et de dire "oui, mais c'est pas la même chose".
00:40:50 "Oui, mais écoutez-moi".
00:40:52 - Vous mettez sur le même plan ?
00:40:54 - Mais je vais aller même plus loin que ça.
00:40:56 Je vais vous dire, l'addiction
00:40:58 qui est en train de mettre en péril
00:41:00 l'avenir de l'humanité aujourd'hui,
00:41:02 c'est notre addiction à la croissance.
00:41:04 C'est notre addiction à l'énergie.
00:41:06 C'est notre addiction
00:41:08 toujours plus.
00:41:10 - Oui, mais non, mais je comprends.
00:41:12 - Pardonnez-moi, mais c'est fondamental de
00:41:14 comprendre ça. - Oui, mais je ne peux pas en une heure
00:41:16 aborder toutes ces émotions-là, vous comprenez.
00:41:18 - Non, mais ça je l'entends parfaitement,
00:41:20 Jean-Jacques, mais ce que je vous dis, c'est qu'il faut,
00:41:22 il est nécessaire de comprendre
00:41:24 aujourd'hui que l'addiction,
00:41:26 c'est un truc qui est en train
00:41:28 de nous bouffer tous ensemble.
00:41:30 Qu'est-ce que c'est l'addiction ?
00:41:32 Et pourquoi est-ce qu'elle s'épanouit
00:41:34 dans notre culture ? Parce que,
00:41:36 en fait, notre culture
00:41:38 ne fait plus son boulot.
00:41:40 Une culture qui fonctionne, c'est une culture
00:41:42 qui prend des enfants, et qui
00:41:44 en fait des bons hommes et des bonnes femmes.
00:41:46 Notre culture ne fait plus ce boulot.
00:41:48 Et le résultat, c'est qu'on a des gens
00:41:50 qui cherchent à tout prix,
00:41:52 justement, à trouver quelque chose pour éviter
00:41:54 ces moments
00:41:56 d'inconfort
00:41:58 émotionnel. Et je vous dis,
00:42:00 vraiment très sérieusement,
00:42:02 il ne faut pas, c'est une erreur
00:42:04 de prendre certaines substances et de dire
00:42:06 "voilà, l'addiction c'est ça".
00:42:08 - Mais je ne dis pas "l'addiction c'est ça",
00:42:10 je dis simplement qu'aujourd'hui,
00:42:12 qu'il y a une addiction, et on parle de la cocaïne,
00:42:14 parce que,
00:42:16 je vous le dis, les chiffres sont là,
00:42:18 montrent une augmentation.
00:42:20 - M. Jean-Jacques, vous savez très bien qu'on parle aujourd'hui
00:42:22 de la cocaïne, parce que Pierre Palmade
00:42:24 a eu un accident dans la voiture il y a quelques jours.
00:42:26 - On peut pas... - Mais attendez, Palmade...
00:42:28 - Oui. - Et à juste titre.
00:42:30 - C'est pour ça qu'on parle de ça.
00:42:32 - Mais, pardonnez-moi de vous dire,
00:42:34 si je parle aussi de la cocaïne, c'est
00:42:36 parce que, si j'avais pas vu les chiffres
00:42:38 concernant la cocaïne,
00:42:40 je n'aurais pas fait cette émission, je vous le dis.
00:42:42 Donc j'ai constaté, effectivement,
00:42:44 ça m'a alerté, ce qui s'est passé avec Palmade,
00:42:46 j'oublie Palmade,
00:42:48 mais ce qui m'a alerté, c'est cette consommation.
00:42:50 Et surtout,
00:42:52 plus largement, c'est le trafic,
00:42:54 c'est l'augmentation, et c'est les nombreux
00:42:56 reportages, justement,
00:42:58 au port d'Anvers, ou au port du Havre,
00:43:00 les nombreux reportages sur
00:43:02 ces narcos, ou autour
00:43:04 de ces narco-trafiquants,
00:43:06 qui gagnent des fortunes. - Non mais je comprends tout à fait,
00:43:08 mais ce que je vous dis, c'est que, vous parlez
00:43:10 du symptôme, alors que ça n'est pas
00:43:12 la cause profonde. - Non mais...
00:43:14 - Il faut parler de la cause profonde, aujourd'hui.
00:43:16 - Amine Beniamina,
00:43:18 qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:43:20 Quand vous entendez Félix Marcard,
00:43:22 quelles remarques faites-vous ? - C'est quelqu'un qui
00:43:24 est expert de lui-même, et il a raison.
00:43:26 Évidemment, il a une véritable
00:43:28 expertise sur son parcours, et ce qu'il dit n'est pas faux.
00:43:30 Ce qu'il dit n'est pas faux,
00:43:32 mais ça ne recoupe pas l'ensemble de...
00:43:34 La addiction est une définition très précise,
00:43:36 c'est une pathologie.
00:43:38 Évidemment, c'est une vraie maladie dans laquelle,
00:43:40 il y a un pouvoir de contrôle,
00:43:42 le comportement, comme ça a été dit,
00:43:44 ou le produit, prend possession du quotidien
00:43:46 de la personne, dans tous ses aspects,
00:43:48 dans tous ses... Voilà.
00:43:50 Ce qui est important aussi à savoir,
00:43:52 c'est que l'addiction ne répond pas forcément à un mal-être,
00:43:54 ou bien une pathologie, ou une anxiété.
00:43:56 Ça, c'est important. On peut être addict
00:43:58 par un forçage, par un entraînement,
00:44:00 ou bien par un conditionnement, soit personnel, soit social.
00:44:02 Ça, c'est important.
00:44:04 L'addiction n'est pas forcément
00:44:06 une tentative de soulagement,
00:44:08 c'est une tentative maladroite d'avoir au cours
00:44:10 un faux ami, qu'est le produit de comportement.
00:44:12 Ça, c'est important, parce qu'on confond parfois
00:44:14 une...
00:44:16 une autothérapie
00:44:18 par la prise de produit, par le comportement,
00:44:20 alors qu'on a des personnes
00:44:22 qui se sentent, qui tombent dans l'addiction
00:44:24 par un mécanisme de conditionnement
00:44:26 et un mécanisme de vulnérabilité biologique.
00:44:28 Ça, c'est important. - Oui.
00:44:30 On est bien d'accord.
00:44:32 Mais vous dites, on devient addict.
00:44:34 - Bien sûr. - Mettons, à la cocaïne,
00:44:36 je y reviens, on devient addict à la cocaïne.
00:44:38 C'est un cheminement.
00:44:40 - Bien sûr. - C'est un cheminement.
00:44:42 On ne tombe pas du jour au lendemain, comme ça.
00:44:44 - Il y a un contact.
00:44:46 - Oui, il y a un contact, il y a une évolution.
00:44:48 - Il y a une offre. - Une offre.
00:44:50 - Parce que vous avez un produit qui est très offert,
00:44:52 vous finissez par avoir
00:44:54 une cible qui est plus large. - Bien sûr.
00:44:56 - Il y a du marketing derrière,
00:44:58 il y a des populations vulnérables,
00:45:00 il y a un prix qui baisse, et donc on augmente,
00:45:02 entre guillemets, comme disent les économistes,
00:45:04 l'assiette est donc la cible.
00:45:06 - Évidemment. - Forcément, et ça finit par donner,
00:45:08 ce que disait tout à l'heure Marie,
00:45:10 le nombre de consommateurs. - Alors, on nous a donné la parole
00:45:12 à Marie justement, Marie Geoffray,
00:45:14 Roustide, oui. - Pour faire écho à ce que vous
00:45:16 veniez de dire, moi je pense que ce qui est important
00:45:18 aussi d'un point de vue de la société,
00:45:20 c'est de voir, si on veut revenir à la cocaïne,
00:45:22 que la cocaïne, elle se développe aussi
00:45:24 dans une société où il y a des injonctions
00:45:26 à la performance en permanence.
00:45:28 Et ça renvoie à ce que vous disiez aussi sur le
00:45:30 capitalisme tout à l'heure, et à ce que vient de dire Amine,
00:45:32 c'est-à-dire que
00:45:34 les dealers de cocaïne, les trafiquants,
00:45:36 ils sont dans des logiques de marché,
00:45:38 ils vont baisser les prix, ils vendent des toutes
00:45:40 petites doses pour qu'effectivement
00:45:42 ça soit plus accessible à un nombre plus important
00:45:44 de personnes, et surtout,
00:45:46 ils offrent parfois, effectivement, pour tous les produits,
00:45:48 on le voit sur différents produits,
00:45:50 et sur la cocaïne
00:45:52 également, mais ce qui se passe, c'est que
00:45:54 c'est cette notion de performance, ces injonctions
00:45:56 à la performance, avec des personnes
00:45:58 qui dans nos sociétés actuelles marquées par le
00:46:00 capitalisme, ne se sentent pas en capacité
00:46:02 de répondre, et vont pour le
00:46:04 travail, pour travailler, on le voit,
00:46:06 dans la diffusion de la cocaïne aujourd'hui,
00:46:08 on a de plus en plus de personnes
00:46:10 qui prennent de la cocaïne pour tenir
00:46:12 les cadences,
00:46:14 pour faire consommation.
00:46:16 - Non mais il y a des données
00:46:18 objectives, mon cher Jean-Jacques.
00:46:20 - Non mais je veux bien, mais enfin
00:46:22 pardon, la cocaïne
00:46:24 ne touche pas que des
00:46:26 cadres supérieurs qui ont besoin
00:46:28 d'être performants.
00:46:30 - Vous ne comprenez pas le
00:46:32 sens de la définition là-dedans, quand on
00:46:34 parle de capitalisme, c'est pas de ça dont
00:46:36 il s'agit. Il y a un rapport
00:46:38 qui a été publié en 1972,
00:46:40 le rapport du Club de Rome sur les limites de la
00:46:42 croissance, qui nous dit, "chère humanité,
00:46:44 si vous continuez comme ça,
00:46:46 vous allez vers une situation d'effondrement
00:46:48 civilisationnelle.
00:46:50 Qu'est-ce qu'on fait depuis 50 ans ?
00:46:52 On répond à cela,
00:46:54 là là là là, on se bouche les oreilles,
00:46:56 et on fait comme si de rien n'était.
00:46:58 Si on était dans une situation
00:47:00 qui n'est pas une situation d'addiction
00:47:02 à la croissance, on
00:47:04 aurait depuis lors, depuis, on a eu
00:47:06 47 rapports du GIEC
00:47:08 qui nous disent que nous sommes en train de
00:47:10 commettre un suicide civilisationnel,
00:47:12 et nous n'y faisons rien. Pourquoi ?
00:47:14 Parce qu'en fait, on n'est pas mieux
00:47:16 équipés, nous, en tant que civilisation,
00:47:18 en tant que société,
00:47:20 pour rompre avec ces pratiques,
00:47:22 qu'un héroïnomane, l'est face à l'héroïne.
00:47:24 On est dans la même situation.
00:47:26 On est une civilisation d'addicts,
00:47:28 et il faut arrêter de montrer
00:47:30 du doigt la face émergée,
00:47:32 la partie émergée de l'iceberg, en disant
00:47:34 "le problème c'est la cocaïne",
00:47:36 bien entendu, parce que...
00:47:38 - Le problème c'est la cocaïne, le problème c'est le trafiquant !
00:47:40 Le problème c'est le trafiquant, avant tout !
00:47:42 - Non mais le problème c'est que...
00:47:44 - Et le consommateur ! - Le niveau de violence
00:47:46 est autrement grave,
00:47:48 mais ça, ce que je veux dire, c'est qu'il faut
00:47:50 arrêter de regarder
00:47:52 l'arbre et de rater la forêt.
00:47:54 - Amine Beniamina ?
00:47:56 - Je vous écoute Jean-Jacques.
00:47:58 - Vous avez quelque chose à ajouter ?
00:48:00 - Je vois que ce qui est dit,
00:48:02 évidemment, c'est le principe
00:48:04 de la société dite "addictogène",
00:48:06 c'est une part, mais ce n'est pas la totalité.
00:48:08 Et c'est vrai que chacun l'exprime en fonction de son expertise.
00:48:10 Moi qui reçois des patients,
00:48:12 tout le monde n'est pas
00:48:14 victime du capitalisme, on est d'accord.
00:48:16 Mais je peux comprendre aussi
00:48:18 le facteur social et sociétal.
00:48:20 J'ai des jeunes qui ne sont absolument pas
00:48:22 dans la performance, qui sont consommateurs
00:48:24 de cocaïne. - Bah oui, évidemment.
00:48:26 - J'ai des ouvriers qui ne sont pas
00:48:28 forcément des grands capitalistes
00:48:30 qui reçoivent par la poste
00:48:32 ou bien par leurs amis de la cocaïne
00:48:34 qui sont consommateurs de cocaïne.
00:48:36 Je répète ce que j'ai dit, on n'est plus du tout sur le marqueur
00:48:38 social, on est sur un phénomène qui s'est installé
00:48:40 qui pose un vrai problème de santé publique,
00:48:42 un problème de sécurité,
00:48:44 et hélas, on a un problème
00:48:46 maintenant de diffusion de ce type de produit
00:48:48 dans des...
00:48:50 - Nous allons d'ailleurs penser aux solutions.
00:48:52 - Complètement.
00:48:54 Il y a des ramifications maintenant entre le terrorisme,
00:48:56 c'est ça qui est terrible.
00:48:58 Entre l'émergence
00:49:00 des fortunes chez des gamins,
00:49:02 tout ça, c'est très compliqué.
00:49:04 C'est très compliqué cette histoire. Et la cocaïne
00:49:06 a quelque chose de particulier,
00:49:08 c'est un paradigme
00:49:10 de ce que la drogue
00:49:12 peut donner comme illusion en vérité, à la fois
00:49:14 sur le plan de la personne et sur le plan de la communauté.
00:49:16 C'est magique,
00:49:18 ça rend fort de manière illusoire,
00:49:20 ça rend riche de manière illusoire,
00:49:22 et ça s'instille
00:49:24 dans la société, et ça a toujours
00:49:26 un effet positif. - Vous savez ce que ça crée,
00:49:28 Jean-Jacques ? En fait, la drogue,
00:49:30 ça crée un sentiment
00:49:32 de connexion au monde,
00:49:34 de connexion à quelque chose qui nous dépasse,
00:49:36 c'est une sensation qui est
00:49:38 vraiment très agréable sur le moment.
00:49:40 Il faut comprendre un truc,
00:49:42 et ça, encore une fois, je ne suis expert
00:49:44 que mon expérience
00:49:46 pour parler. Mais le contraire
00:49:48 de l'addiction,
00:49:50 moi j'ai découvert ça après 5 ans
00:49:52 sans drogue et sans alcool.
00:49:54 Le contraire de l'addiction, ça n'est pas
00:49:56 juste la sobriété ou l'abstinence,
00:49:58 c'est la connexion,
00:50:00 la connexion aux autres,
00:50:02 la connexion à ce qui nous dépasse, la connexion
00:50:04 à la nature, etc. Ça peut vous paraître
00:50:06 très abstrait, mais ça ne l'est pas du tout.
00:50:08 C'est vraiment la clé
00:50:10 du schmilbic, c'est-à-dire que
00:50:12 nous sommes dans un monde qui prétend...
00:50:14 On parle de connexion toute la journée,
00:50:16 et en réalité,
00:50:18 on a des réseaux sociaux qui sont en fait
00:50:20 qui n'ont de social que le nom,
00:50:22 en réalité, ils nous isolent,
00:50:24 ils nous rendent en cuivre,
00:50:26 ils nous enferment dans des bulles
00:50:28 cognitives, on ne parle qu'avec les gens
00:50:30 avec lesquels on est d'accord. Lorsqu'on sort de ces
00:50:32 bulles, c'est pour se foutre sur la figure avec les
00:50:34 autres. Donc en fait, on a
00:50:36 des réseaux qui sont fondamentalement des réseaux
00:50:38 asociaux. Ces réseaux ont un impact
00:50:40 sur la déconnexion, elle est partout.
00:50:42 La déconnexion, on est de plus en plus déconnectés
00:50:44 de nous-mêmes, on est déconnectés les uns
00:50:46 des autres avec des conséquences dramatiques
00:50:48 pour la démocratie.
00:50:50 On est déconnectés de ce qu'on
00:50:52 appelle "nature", comme si le reste du
00:50:54 métabolisme planétaire, nous n'en faisions
00:50:56 pas partie nous-mêmes.
00:50:58 Donc en réalité, toute cette déconnexion, elle
00:51:00 participe de cette recrudescence
00:51:02 de l'addiction. Et c'est de ça
00:51:04 que je parle. Je ne pointe pas
00:51:06 du doigt le capitalisme en disant
00:51:08 "les vilains qui nous vendent leur sac à main,
00:51:10 c'est leur faute à eux". Je dis, on est tous
00:51:12 happés par ceci, par
00:51:14 cette déconnexion. Cette déconnexion,
00:51:16 c'est le mal du siècle. Si vous voulez
00:51:18 comprendre l'addiction aujourd'hui,
00:51:20 il faut comprendre que l'addiction,
00:51:22 c'est un problème de déconnexion.
00:51:24 - Bien, Jean-Michel Fauvergue,
00:51:26 juste après la pub,
00:51:28 va s'exprimer et nous
00:51:30 dire un peu... Je vais
00:51:32 quand même revenir, mais surtout,
00:51:34 ce qui m'intéresse maintenant, ce sont les solutions.
00:51:36 Les conséquences et les solutions.
00:51:38 Parce que, moi, je veux bien,
00:51:40 très bien, on a fait le constat,
00:51:42 et le constat est là, il y a une réalité.
00:51:44 Je vais être
00:51:46 un peu provocateur, je bois
00:51:48 un verre de rouge par jour,
00:51:50 est-ce que je suis addict ou pas ?
00:51:52 - Non, je ne suis pas addict.
00:51:54 - Je touche
00:51:56 à la cocaïne tous les jours, est-ce que je suis addict ou pas ?
00:51:58 - Vous savez ce que c'est ?
00:52:00 Pour tester si on est addict,
00:52:02 vous rentrez dans un bar,
00:52:04 vous commandez deux vodkas,
00:52:06 vous buvez les deux vodkas,
00:52:08 et puis vous rentrez chez vous,
00:52:10 et vous allez au lit. Et si vous arrivez à faire ça,
00:52:12 vous n'êtes pas addict.
00:52:14 L'addiction, c'est le phénomène
00:52:16 par lequel on s'assoit au bar,
00:52:18 on prend un verre, on prend un rail de coke,
00:52:20 et ensuite, on ne peut pas s'arrêter.
00:52:22 C'est ça, un addict. - Très bien.
00:52:24 Christian tient envie de témoigner,
00:52:26 il faut faire une vraie campagne
00:52:28 de sensibilisation, notamment auprès des plus jeunes.
00:52:30 Je suis effrayé quand j'entends
00:52:32 8 millions de personnes qui en ont déjà consommé.
00:52:34 - Non, 1 million 2.
00:52:36 - 1 million 2.
00:52:38 - Tout au long de la vie. - 2 millions.
00:52:40 - On en est à 2 millions.
00:52:42 - Tout au long de la vie.
00:52:44 - 11h30, il y a tout de suite.
00:52:46 Il est 11h33, imaginons.
00:52:48 Une personne prend
00:52:50 un verre de vin par jour.
00:52:52 À l'habitude, est-ce qu'il est alcoolique ?
00:52:54 - Alors, il ne faut jamais
00:52:56 définir l'addiction par la quantité
00:52:58 du produit consommé.
00:53:00 - Si cette même personne
00:53:02 prend de la cocaïne tous les jours,
00:53:04 est-ce qu'elle est addicte ?
00:53:06 - Elle a 2 chances de l'être. Je vais vous dire pourquoi.
00:53:08 Parce qu'en vérité, avant de parler
00:53:10 addiction, on parle des effets, des dommages
00:53:12 derrière la consommation. Vous pouvez consommer
00:53:14 un verre par jour régulièrement et avoir
00:53:16 des problèmes de froid ou de je ne sais quoi
00:53:18 avec l'alcool. Vous n'êtes pas forcément
00:53:20 addict au sens où, lorsque vous arrêtez,
00:53:22 vous allez trembler, vous allez avoir envie de consommer.
00:53:24 Vous pouvez, de temps en temps,
00:53:26 je vous parle de ce que je sais,
00:53:28 des patients qui viennent me voir,
00:53:30 aller les week-ends, prendre de l'alcool et vous faire
00:53:32 votre rail, entre guillemets.
00:53:34 C'est compris, vous n'êtes pas spécialement addict.
00:53:36 Si la consommation devient régulière,
00:53:38 quel que soit le produit,
00:53:40 et que, lorsque vous êtes dans des circonstances
00:53:42 de sorties ou de fêtes, ça passe toujours
00:53:44 par la consommation, posez-vous des questions
00:53:46 sur votre appétence. - Bien sûr.
00:53:48 - Attention, l'addiction, ce n'est pas un thème simple.
00:53:50 Il est un peu galvaudé, il a été marquété.
00:53:52 C'est une vraie maladie, l'addiction,
00:53:54 dans laquelle elle processe votre vie
00:53:56 dans tous les domaines. - Bien sûr.
00:53:58 - Ce qui est important aussi dans l'addiction, c'est les raisons pour lesquelles
00:54:00 on consomme, et le contexte dans lequel on consomme.
00:54:02 Et pas uniquement, effectivement, le nombre de fois.
00:54:04 Donc les raisons, il faut s'interroger sur les raisons.
00:54:06 - Alors est-ce que le contexte est différent pour la cocaïne,
00:54:08 par exemple, pour l'alcool ? - De moins en moins, aujourd'hui.
00:54:10 - Vous avez voulu faire la comparaison.
00:54:12 - Oui, ce qui est important, c'est que la cocaïne
00:54:14 est interdite, et l'alcool ne l'est pas.
00:54:16 Et l'aspect social est un aspect... - Ce qui explique les trafics.
00:54:18 - Complètement. Et qui conditionne aussi
00:54:20 le recours. Lorsqu'on fait
00:54:22 tout ce qu'il faut pour consommer un produit interdit,
00:54:24 c'est que la pression interne
00:54:26 est très importante.
00:54:28 Et on prend ces risques.
00:54:30 Le risque pour lequel on consomme un produit interdit
00:54:32 nous renseigne sur la
00:54:34 pression interne
00:54:36 d'aller la consommer, d'aller la chercher.
00:54:38 - Jean-Michel Fauvergue, sur les trafics,
00:54:40 justement. Oui,
00:54:42 le trafic, on le disait en début d'émission,
00:54:44 les trafics de stupéfiants sont en forte augmentation.
00:54:46 - Oui. - On est bien d'accord ?
00:54:48 Malheureusement. Malheureusement.
00:54:50 - Ils sont en forte augmentation parce que
00:54:52 tous ces produits sont interdits ?
00:54:54 Vous pensez que c'est à cause de ça ?
00:54:56 - Ça participe. Franchement.
00:54:58 - J'étais chef des stups
00:55:00 sur la Seine-Saint-Denis
00:55:02 en 87-88.
00:55:04 - Oui.
00:55:06 - Et on faisait beaucoup d'affaires
00:55:08 de stupéfiants. Ça n'a pas baissé
00:55:10 aujourd'hui. Donc on est
00:55:12 un des pays les plus répressifs
00:55:14 sur les lois.
00:55:16 C'est-à-dire que les lois sont très répressives.
00:55:18 On est un des pays
00:55:20 les plus gros consommateurs
00:55:22 de cannabis. - Deuxième en Europe.
00:55:24 - Voilà. - Cannabis, regardez les chiffres.
00:55:26 - Et les trafics ont augmenté.
00:55:28 Pourquoi ils augmentent ces trafics ? Ils augmentent
00:55:30 parce que, encore une fois,
00:55:32 je le redis, deux choses importantes,
00:55:34 ça ne demande pas d'être un trafiquant de stup
00:55:36 et de revendre, de faire de la revente de stup.
00:55:38 Ça ne demande aucune qualification particulière,
00:55:40 y compris dans le banditisme,
00:55:42 si je peux me permettre ça. C'est pas comme
00:55:44 braquer un fourgon, par exemple, si je peux
00:55:46 me permettre cette mauvaise comparaison. - Oui, je comprends.
00:55:48 - Et la deuxième chose,
00:55:50 ça rapporte énormément, immédiatement,
00:55:52 énormément de fric. Et là, je parle
00:55:54 des trafiquants. On a beaucoup parlé
00:55:56 des consommateurs, je parle des trafiquants. Et moi,
00:55:58 j'ai une vision, évidemment, des trafiquants
00:56:00 puisque j'étais pendant 40 ans policier
00:56:02 et vous m'avez sans doute
00:56:04 invité pour ça. - Oui, bien sûr. - Donc, l'idée,
00:56:06 c'est d'effectivement
00:56:08 arriver à trouver des solutions.
00:56:10 La solution, elle sera globale. D'abord, il faut
00:56:12 continuer à travailler sur les trafics
00:56:14 comme le font les policiers,
00:56:16 les gendarmes, etc.
00:56:18 Comme les injonctions
00:56:20 du gouvernement aujourd'hui, du ministre de l'Intérieur,
00:56:22 c'est ça, ça va dans ce sens-là. Donc, il faut
00:56:24 continuer à les mettre en échec, à travailler
00:56:26 aussi sur le blanchiment. On a
00:56:28 parlé à demi-mote tout à l'heure. C'est important.
00:56:30 Pourquoi ? Parce que l'énorme
00:56:32 quantité de fric qu'il y a
00:56:34 fait que,
00:56:36 par ceux qui profitent de ça,
00:56:38 sur des trafics organisés, vous allez
00:56:40 investir à la fois
00:56:42 dans l'économie licite, et donc
00:56:44 vous allez prendre possession d'un certain
00:56:46 nombre d'entreprises
00:56:48 dans une économie licite.
00:56:50 Ça esquinte notre
00:56:52 système et notre modèle économique.
00:56:54 - Oui, vous parlez de narco-dépendance.
00:56:56 Vous parlez de narco-dépendance.
00:56:58 Dans la tribune que vous avez publiée,
00:57:00 vous parlez de narco-dépendance.
00:57:02 Vous rappelez qu'aujourd'hui,
00:57:04 les grands trafiquants
00:57:06 se permettent tout, et même de menacer
00:57:08 de mort le Premier ministre néerlandais,
00:57:10 Marc Routhet.
00:57:12 - Oui, on est passé à un
00:57:14 stade supérieur
00:57:16 parce qu'il se brasse
00:57:18 des milliards et des milliards,
00:57:20 et que ces milliards doivent être réinvestis.
00:57:22 Et effectivement, dans la tribune que j'ai
00:57:24 co-signé avec Katia Burié, qui est une élue
00:57:26 de Sainte-Hébarde,
00:57:28 on décrit
00:57:30 ces manières-là.
00:57:32 Le trafic de
00:57:34 stupes ne cessera pas, pas parce
00:57:36 qu'il y a des consommateurs, mais parce qu'ils
00:57:38 rapportent énormément de fric.
00:57:40 - Mais combien de morts au Mexique ?
00:57:42 Combien de
00:57:44 milliers de morts au Mexique ?
00:57:46 - Jean-Jacques, vous vouliez parler de solutions ?
00:57:48 - On va en parler des solutions, oui.
00:57:50 - Alors une des solutions, c'est
00:57:52 de continuer la bataille
00:57:54 avec
00:57:56 les policiers, les gendarmes, les douaniers,
00:57:58 de la continuer parce que
00:58:00 la République ne peut pas se permettre
00:58:02 de reculer. - Ça, on y reviendra, heureusement.
00:58:04 - Mais c'est peut-être pas la seule aussi.
00:58:06 - Je voudrais parler à vos auditeurs,
00:58:08 Jean-Jacques. - Attendez, je voudrais
00:58:10 que vous abordiez
00:58:12 l'une des
00:58:14 axes
00:58:16 pour lutter contre ce
00:58:18 trafic, c'est
00:58:20 l'argent.
00:58:22 Essayez de toucher au maximum tous ces
00:58:24 trafiquants, essayez de les toucher
00:58:26 je sais pas,
00:58:28 à travers leur compte en banque, à travers les mouvements d'argent,
00:58:30 à travers tout cet argent liquide.
00:58:32 - Ça s'appelle la saisie, oui.
00:58:34 - Ça s'appelle aussi, à un certain moment, parce que
00:58:36 ces trafiquants-là ont ensuite
00:58:38 réinvesti, ont un tas de
00:58:40 patrimoine, ça s'appelle aussi
00:58:42 les acquis criminels,
00:58:44 de récupérer les acquis criminels.
00:58:46 - Mais comment lutter contre
00:58:48 ce trafic d'argent ? - C'est difficile,
00:58:50 ça marche en certains pays, par exemple avec
00:58:52 le Maroc, ça marche pas. Les petits
00:58:54 trafiquants, là je parle de petits trafiquants,
00:58:56 qui réinvestissent leur argent au Maroc,
00:58:58 c'est difficile, il y a de la
00:59:00 coopération, mais c'est difficile
00:59:02 globalement, et généralement,
00:59:04 de leur saisir, leur avoir criminels
00:59:06 qui sont au Maroc. Donc on a un vrai
00:59:08 gros problème là-dessus. - Pardonnez-moi,
00:59:10 je vous connais, on est aussi ici,
00:59:12 aujourd'hui, pour
00:59:14 tendre la main à ceux qui
00:59:16 souffrent de l'addiction,
00:59:18 et pour essayer de leur donner des solutions.
00:59:20 On est bien d'accord.
00:59:22 - Non mais là, je parle des solutions pour lutter
00:59:24 contre le trafic de stupéfiants. - Mais il faudrait aussi
00:59:26 des solutions pour ceux, parmi vos auditeurs,
00:59:28 qui sont des addicts. - Mais on va en parler, évidemment.
00:59:30 - Mais là, on l'a bien
00:59:32 compris, ce sont des malades.
00:59:34 - On est bien d'accord, on va voir comment faire.
00:59:36 On va voir comment faire.
00:59:38 Mais avant, je parle du trafic,
00:59:40 là, est-ce qu'il y a d'autres solutions pour lutter ?
00:59:42 La police, on est bien d'accord.
00:59:44 Tout ce qui est
00:59:46 trafic d'argent, circulation
00:59:48 d'argent sale, on est bien d'accord.
00:59:50 Est-ce qu'il y a d'autres solutions ? - La coopération internationale,
00:59:52 bien évidemment, dans le cadre de cette lutte
00:59:54 contre les trafics, et qui existe, avec
00:59:56 des systèmes comme Europol et Interpol,
00:59:58 Eurojuste aussi,
01:00:00 mais ça, c'est des choses classiques.
01:00:02 Est-ce qu'il y a d'autres solutions ?
01:00:04 Après, il faut,
01:00:06 une fois qu'on fait le constat
01:00:08 de dire qu'on est un des pays les plus
01:00:10 gros consommateurs d'Europe, n'ayant pas
01:00:12 peur des mots, on est un des pays
01:00:14 qui a la législation les plus dures
01:00:16 en Europe, et ça ne fonctionne pas,
01:00:18 une fois qu'on a fait ce constat-là, et une fois
01:00:20 qu'on continue à travailler,
01:00:22 quand même, on l'a vu, sur les saisies,
01:00:24 sur les trafics, etc., une fois qu'on a
01:00:26 fait tout ça, peut-être se poser la question
01:00:28 à un certain moment, d'ouvrir un débat.
01:00:30 - Oui, d'ouvrir un débat. - Comment ?
01:00:32 Parce que, je veux dire une chose...
01:00:34 - Ouvrir quel débat ? - Ouvrir un débat
01:00:36 sur la légalisation
01:00:38 de... - Oui, là, vous parlez
01:00:40 du cannabis, on ne va pas légaliser la cocaïne.
01:00:42 - Vous savez que le... - Si le Canada
01:00:44 envisage la décriminalisation...
01:00:46 - Vous savez que le Canada envisage la décriminalisation...
01:00:48 - En fait, le Canada envisage la décriminalisation...
01:00:50 - Le Portugal a dépénalisé,
01:00:52 alors il n'a pas... - Il a dépénalisé...
01:00:54 - Il a dépénalisé toutes les drogues depuis les années 2000.
01:00:56 - Toutes les drogues. - Donc, à un certain moment,
01:00:58 il faut voir ce qui se fait à l'étranger, il faut voir si
01:01:00 ça fonctionne, et il faut voir si ça fonctionne
01:01:02 sur les réseaux de voies publiques qui
01:01:04 pourrissent la vie des gens au
01:01:06 bas de l'immeuble. - Oui, ça c'est sûr.
01:01:08 - Pour moi, c'est le plus important.
01:01:10 - Et déprénaliser et légaliser sont deux choses différentes.
01:01:12 - Il y a un terme important qui n'a pas été
01:01:14 dit, mais qui est évidemment su.
01:01:16 Il y a... On change de focus
01:01:18 lorsqu'on parle de dépénalisation, lorsqu'on parle
01:01:20 de solution, on se décentre,
01:01:22 on ne parle plus de trafiquants, on parle des personnes
01:01:24 victimes du trafic, on parle des drogués,
01:01:26 entre guillemets, pardonnez-moi. Et quand on
01:01:28 dépénalise, c'est-à-dire
01:01:30 on prend en compte la personne souffrante
01:01:32 avec la drogue, et
01:01:34 on ne la criminalise pas, on met en place
01:01:36 et pour autant, on n'envoie
01:01:38 pas le signal d'inocuité
01:01:40 de la drogue. C'est ça qui est très important.
01:01:42 C'est ce que vos auditeurs doivent entendre.
01:01:44 Ce n'est pas parce que moi, en tant que médecin,
01:01:46 Marie-Joffrey Roustide, en tant que
01:01:48 sociologue, ou monsieur en tant que grand
01:01:50 flic, on n'est pas
01:01:52 là à faire le prosélytisme. On est sur
01:01:54 des positions dites "pragmatiques".
01:01:56 On a vu ce qui se passe ailleurs. Le Portugais
01:01:58 n'est pas un pays laxiste,
01:02:00 mais il est en train d'engranger
01:02:02 parmi les résultats les plus intéressants
01:02:04 dans son expérience. - Ils ont trois fois
01:02:06 moins de consommateurs de cannabis qu'en
01:02:08 France, alors qu'ils ont
01:02:10 décriminalisé la drogue. - Sauf que l'erreur, c'est la
01:02:12 dépénalisation. - Il faut
01:02:14 la légalisation, on récupère l'argent.
01:02:16 - Bien sûr. Pourquoi ils ne l'ont pas fait ? Parce que
01:02:18 parce qu'ils ont eu peur ? - Mais pourquoi les deux
01:02:20 en même temps ? - Alors, pourquoi ?
01:02:22 - Sur le Portugal,
01:02:24 il faut revenir sur l'histoire du Portugal
01:02:26 et ce que montrent les enquêtes scientifiques
01:02:28 sur cette question-là.
01:02:30 C'est très important ce que vient de dire Amine, c'est-à-dire que
01:02:32 quand on décriminalise ou quand on
01:02:34 légalise, c'est avant tout pour des raisons
01:02:36 de santé publique, pour limiter
01:02:38 les risques pour les consommateurs.
01:02:40 Effectivement, la question, vous avez raison, sur la
01:02:42 dépénalisation, c'est que ça ne règle pas la question
01:02:44 du trafic. Pour la légalisation,
01:02:46 alors ce n'est pas la cocaïne, c'est le cannabis.
01:02:48 Au Canada, par exemple, ils ont légalisé
01:02:50 le cannabis avec un encadrement très
01:02:52 fort. La consommation de cannabis
01:02:54 a diminué chez les jeunes,
01:02:56 avec cette légalisation, et les produits qui sont
01:02:58 proposés sont contrôlés
01:03:00 et donc moins à risque. Dernier
01:03:02 point, ça a un effet également la légalisation
01:03:04 sur le trafic, puisque
01:03:06 les anciens trafiquants
01:03:08 de cannabis ont été
01:03:10 réinsérés sur le marché légal. - Ceux qui n'avaient pas de
01:03:12 grosses conséquences. - Oui, mais alors,
01:03:14 très bien. Alors, moi j'ai une
01:03:16 question à vous poser, Marie-Josphée Roustide,
01:03:18 une question un peu provocatrice. Vous parliez
01:03:20 tout à l'heure des jeunes et de l'alcool. - Oui.
01:03:22 - On est bien d'accord. L'alcool, les jeunes
01:03:24 peuvent s'en procurer sans problème.
01:03:26 Très très facilement. On est
01:03:28 bien d'accord. Il est presque légalisé,
01:03:30 l'alcool. Ça n'empêche pas l'augmentation
01:03:32 de la consommation
01:03:34 chez les jeunes. - Non, parce qu'il est mal encadré.
01:03:36 Parce qu'en fait, la légalisation... - Il est mal encadré.
01:03:38 L'interdiction de faire de la publicité,
01:03:40 interdiction de vente au moins de
01:03:42 10% de la consommation. - Il y a différents modèles
01:03:44 de légalisation. Et par exemple,
01:03:46 sur le Canada,
01:03:48 il faut vraiment un modèle de santé
01:03:50 publique. Ça c'est très important.
01:03:52 - L'alcool en France, c'est une vaste hypocrisie.
01:03:54 Pour une raison toute simple. Parce que
01:03:56 les lois concernant l'alcool
01:03:58 sont dictées, prescrits
01:04:00 par le lobby de l'alcool auprès des parlementaires
01:04:02 et des gouvernants. C'est une réalité absolue.
01:04:04 On fait semblant de mettre en place
01:04:06 des campagnes, mais
01:04:08 on sait pas... Si, si, on en fait pas beaucoup.
01:04:10 - Il y a pas une émission
01:04:12 de télévision
01:04:14 sur les vins, parce que...
01:04:16 - Dès qu'on parle
01:04:18 du problème de l'alcool en France...
01:04:20 - Je vais finir mon argumentaire, si vous me permettez.
01:04:22 Moi, je suis
01:04:24 à la tête d'une fédération. Nous sommes
01:04:26 allés voir plusieurs fois les ministres, notamment
01:04:28 pour demander par exemple l'augmentation du
01:04:30 cryptogramme des femmes enceintes, pour que
01:04:32 ça soit une information.
01:04:34 Ça n'a pas été retenu parce que
01:04:36 le lobby et parce que les alcooliers l'ont
01:04:38 refusé. Nous avons mis en place des
01:04:40 campagnes pour éviter que l'alcool soit vendu
01:04:42 aux gamins de moins de 18 ans.
01:04:44 Ça n'a jamais été suivi
01:04:46 d'effet. Il y a un certain nombre
01:04:48 de mesures toutes simples, et ce n'est pas
01:04:50 tuer la véticulture ou je ne sais quoi...
01:04:52 - Non, mais ça on est bien d'accord.
01:04:54 - Non, je parle de ça, je parle qu'à 20 ans, bientôt.
01:04:56 - Mais on parle d'un
01:04:58 acquis culturel.
01:05:00 Dès qu'on s'attaque à l'alcool en France,
01:05:02 on dit "vous allez pas foutre en..." - Mais c'est pantinomique.
01:05:04 - Oui, pantinomique, excusez-moi. - Je sais pas du tout.
01:05:06 - Ça n'a rien à voir. - Mais justement,
01:05:08 le problème, c'est que
01:05:10 l'alcool, tout le monde peut en acheter.
01:05:12 - Bah oui. - Oui. - Voilà.
01:05:14 - Il ne faut surtout pas le truibé.
01:05:16 - Il ne faut surtout pas le truibé.
01:05:18 - Il ne s'agit pas d'interdire.
01:05:20 - C'est pas suffisamment encadré.
01:05:22 Je pense qu'il faut faire attention aux termes.
01:05:24 C'est-à-dire que la question "c'est pas interdit",
01:05:26 c'est encadré. Et donc,
01:05:28 par exemple, je reprends l'exemple...
01:05:30 - C'est comme la cigarette, tout le monde peut en acheter.
01:05:32 - Oui, mais le tabac,
01:05:34 justement, la politique de la France sur le tabac
01:05:36 avec la loi Evin qui encadre beaucoup
01:05:38 plus la consommation de tabac
01:05:40 que d'alcool, la consommation de tabac
01:05:42 chez les jeunes a bien reculé. - A bien reculé.
01:05:44 - Sur le cannabis, pour comparer
01:05:46 avec le Canada, au Canada,
01:05:48 ils ont légalisé le cannabis, mais ils l'ont
01:05:50 encadré très strictement. La publicité
01:05:52 sur le cannabis est interdite. En France,
01:05:54 on a un marketing alcool
01:05:56 qui est très fort, qui cherche à
01:05:58 toucher les jeunes. Il y a des travaux, par exemple,
01:06:00 de Karine Galopel-Morvan là-dessus, qui sont très
01:06:02 intéressants, et donc, en fait, les jeunes
01:06:04 sont exposés en permanence
01:06:06 à des signaux pour consommer de la drogue.
01:06:08 - Jean-Michel Fauvergne. - Juste,
01:06:10 préciser qu'au Canada, évidemment,
01:06:12 la vente
01:06:14 de cannabis aux
01:06:16 mineurs est absolument interdite.
01:06:18 - Et encore plus criminalisée.
01:06:20 - Les sanctions sont très fortes.
01:06:22 - Hyper criminalisées. - Plus qu'avant.
01:06:24 - Plusieurs millions d'euros d'amende.
01:06:26 Plus d'une dizaine d'années de prison.
01:06:28 - C'est ça, donc ce n'est pas du laxisme.
01:06:30 - Il est 11h47, on va prendre Christian
01:06:32 quand même, parce qu'il est là, il attend depuis un petit
01:06:34 moment, et je veux lui donner la parole.
01:06:36 A tout de suite.
01:06:38 - Sud Radio Parlons Vrai, chez Bourdin.
01:06:40 10h30, midi 30.
01:06:42 Jean-Jacques Bourdin.
01:06:44 - Christian est avec nous,
01:06:46 à Toulouse. Bonjour Christian.
01:06:48 - Bonjour M. Bourdin. - Bonjour.
01:06:50 Alors, quelle solution selon vous, Christian ?
01:06:52 - Bon, alors juste une chose, d'abord,
01:06:54 je suis très content de vous entendre,
01:06:56 parce que vous êtes vraiment un plus pour Sud Radio.
01:06:58 Merci M. Bourdin.
01:07:00 - Merci Christian, ça me fait plaisir.
01:07:02 Allez-y Christian.
01:07:04 - Alors moi, mon point, il est le suivant. J'ai deux points.
01:07:06 En fait, le premier point,
01:07:08 à partir de
01:07:10 ce qu'on est en train de
01:07:12 assassiner
01:07:14 M., comment il s'appelle,
01:07:16 Pierre Palmade,
01:07:18 sur tous les réseaux sociaux,
01:07:20 bon, je veux bien qu'on en dise du mal,
01:07:22 mais pour moi, le gros problème,
01:07:24 c'est deux problèmes. Le premier problème,
01:07:26 c'est le fait qu'on ne
01:07:28 punit pas assez,
01:07:30 et je vais être en désaccord certainement
01:07:32 avec certains des gens qui sont
01:07:34 autour de vous, on ne punit pas assez
01:07:36 les gens qui consomment
01:07:38 autour de nous, dans notre société,
01:07:40 que ce soit autour des écoles,
01:07:42 dans les professeurs, mais pas que dans
01:07:44 le milieu artistique, dans l'entreprise,
01:07:46 partout, plein de gens consomment de la
01:07:48 drogue, on parle de 8 millions
01:07:50 pour la coque à la radio,
01:07:52 je ne sais pas si ce n'est pas exagéré.
01:07:54 - 8 millions, vous allez un peu fort, là.
01:07:56 - Bon, enfin, j'ai entendu ça ce matin.
01:07:58 - Oui, ben je ne sais pas qui a donné ça, ce chiffre
01:08:00 qui est faux. - Enfin, bon,
01:08:02 on va dire des centaines de milliers,
01:08:04 et aujourd'hui,
01:08:06 on tombe sur
01:08:08 ce pauvre Pierre Palmade,
01:08:10 sans dire... - Christian,
01:08:12 vous dites, il faut punir
01:08:14 plus et il faut une vraie campagne de sensibilisation
01:08:16 auprès des jeunes.
01:08:18 - Alors, oui,
01:08:20 mon deuxième point,
01:08:22 c'était une campagne de sensibilisation
01:08:24 auprès des jeunes, à l'école, au collège,
01:08:26 au lycée, etc.
01:08:28 Mais pas une campagne qui dure
01:08:30 simplement une semaine, qu'elle soit répétitive.
01:08:32 - Ben oui, je comprends,
01:08:34 alors, punir plus, Michel Fauvergue.
01:08:36 - Alors, punir plus le consommateur,
01:08:38 Christian a dit le consommateur.
01:08:40 Il faut savoir que
01:08:42 les policiers et les gendarmes
01:08:44 ont fait des tas de procédures, et moi,
01:08:46 ma culture personnelle, j'en ai fait des procédures,
01:08:48 et à un certain
01:08:50 moment, quand vous faisiez une procédure
01:08:52 avec un consommateur et un dealer,
01:08:54 le dealer était
01:08:56 lâché,
01:08:58 tandis que le consommateur était gardé pour injonction
01:09:00 thérapeutique, donc on marchait sur la tête.
01:09:02 - Ça changeait ça. - En 2008,
01:09:04 j'étais député à l'époque et je l'ai
01:09:06 voté, on a voté
01:09:08 l'amende pénale forfaitaire sur
01:09:10 les consommateurs de stup.
01:09:12 Au départ, l'amende était
01:09:14 de 300 euros, on l'a baissée
01:09:16 à 200 euros, moi j'étais plutôt pour
01:09:18 augmenter vers 1200 euros, mais bon,
01:09:20 j'ai pas été écouté dans ce domaine-là, donc
01:09:22 ils sont punis par l'amende pénale fixe, les consommateurs
01:09:24 aujourd'hui. Et c'est
01:09:26 une solution qui... - Est-ce que
01:09:28 des amendes sont dressées ? - Oui, elles sont
01:09:30 dressées, par contre, est-ce qu'elles sont recouvrées ?
01:09:32 - Non. - Moins de 10% ?
01:09:34 - Moins de 10% ? Bah oui. - Non, non, non, non, non,
01:09:36 elles sont à 30%.
01:09:38 - Mais ça veut dire 70%
01:09:40 qu'ils ne le sont pas. - Voilà. - Donc,
01:09:42 l'efficacité est moyenne. - C'est une efficacité
01:09:44 moyenne, mais il faut augmenter en efficacité,
01:09:46 ça veut pas dire que l'outil
01:09:48 est pas bon. - Les policiers ont beaucoup de choses à faire.
01:09:50 - Jean-Jacques ? - Jean-Jacques ?
01:09:52 - On peut pas faire, on peut pas
01:09:54 faire une émission entière
01:09:56 sur l'addiction sans parler
01:09:58 des solutions. Parmi vos auditeurs,
01:10:00 vous parlez des addicts comme si c'était
01:10:02 une sorte de race à part, de l'humanité.
01:10:04 Parmi vos auditeurs,
01:10:06 il y a énormément de gens
01:10:08 aujourd'hui qui ont un problème avec la drogue
01:10:10 et l'alcool. Est-ce qu'on pourrait,
01:10:12 s'il vous plaît, passer un peu de temps
01:10:14 à leur dire qu'il y a des solutions ?
01:10:16 - Il vous reste deux minutes. - Il y a des solutions aujourd'hui.
01:10:18 - Alors, quelles solutions ? - On peut aller voir
01:10:20 les éminents médecins. - Ah, bah évidemment,
01:10:22 les addictologues. - Les addictologues, mais on peut aussi...
01:10:24 - Bah évidemment, il faut aller les voir. - La plupart d'entre
01:10:26 nous qui avons...
01:10:28 qui nous guérissons petit à petit
01:10:30 de l'addiction, nous avons
01:10:32 trouvé d'autres gens
01:10:34 qui, comme nous,
01:10:36 étaient passés par
01:10:38 la toxicomanie
01:10:40 ou l'alcool,
01:10:42 enfin l'alcoolisme, et qui s'en sont
01:10:44 remis en se réunissant
01:10:46 à intervalles réguliers. Il y a ce qu'on
01:10:48 appelle des groupes d'entraide.
01:10:50 Il y a une des grandes...
01:10:52 une des grandes...
01:10:54 comment dire... une partie
01:10:56 fondamentale de la maladie de l'addict
01:10:58 ou de l'alcoolique,
01:11:00 c'est la honte et le déni.
01:11:02 Ils ont honte de l'admettre
01:11:04 et donc ils prétendent
01:11:06 qu'ils contrôlent. "Ah, moi je contrôle,
01:11:08 je prends X verres par jour,
01:11:10 moi c'est juste un petit rail par-ci, par-là."
01:11:12 Et le jour où ils s'aperçoivent
01:11:14 qu'ils sont dans l'addiction,
01:11:16 ils n'osent plus en parler, parce qu'ils ont l'impression
01:11:18 qu'ils sont tout seuls, ils sont uniques.
01:11:20 On parle de la maladie
01:11:22 d'être unique.
01:11:24 Moi je veux dire à tous
01:11:26 ces gens qui nous écoutent,
01:11:28 vous n'êtes pas tout seuls,
01:11:30 on est des centaines de milliers,
01:11:32 voire des millions, bien sûr des millions
01:11:34 dans le monde, qui avons guéri
01:11:36 de l'addiction.
01:11:38 - C'est possible pour vous,
01:11:40 aller sur Google, "groupe d'entraide",
01:11:42 "alcool", "groupe d'entraide".
01:11:44 - Mais il y a aussi les fameux centres de soins
01:11:46 d'accompagnement de prévention addictologique,
01:11:48 4800 personnes qui travaillent
01:11:50 dans ces centres de soins en France.
01:11:52 - Ça fonctionne aussi,
01:11:54 c'est des solutions qui sont complémentaires,
01:11:56 mais ce qui est très important par rapport à ce que dit monsieur,
01:11:58 c'est sortir de la honte, sortir de la stigmatisation,
01:12:00 et c'est pour ça que punir
01:12:02 plus, ça empêche de parler.
01:12:04 Et c'est vraiment important
01:12:06 de punir moins les consommateurs,
01:12:08 se centrer sur les trafics pour que les personnes
01:12:10 puissent parler.
01:12:12 - Mais il faut que les gens puissent parler.
01:12:14 - Mais la production en train de dériver.
01:12:16 - Il faut que les gens arrêtent
01:12:18 de penser. Moi, quand j'étais
01:12:20 à un moment, je me suis aperçu,
01:12:22 merde, je suis
01:12:24 complètement accro.
01:12:26 Mais là, j'avais tellement honte de ça,
01:12:28 et puis je pensais que j'étais tout seul.
01:12:30 Je pensais que j'étais le seul à avoir ce problème.
01:12:32 Et donc, le jour où j'ai compris
01:12:34 qu'en fait, je pouvais
01:12:36 tous les jours me retrouver
01:12:38 avec d'autres gens qui souffraient d'addiction
01:12:40 et en parler, ça m'a
01:12:42 complètement libéré.
01:12:44 - Sur les patients que vous voyez,
01:12:46 quel est le pourcentage
01:12:48 de celles et ceux qui sortent ?
01:12:50 - Ce qui se passe chez nous,
01:12:52 pour ce qui est de la cocaïne, on a
01:12:54 au moins une moitié
01:12:56 qui sont abstinents au-delà d'un an.
01:12:58 - Au-delà d'un an, oui.
01:13:00 - Et ensuite, vous savez que le process des personnes
01:13:02 qui ont une dépendance, une addiction, quand on vient
01:13:04 chez moi, c'est qu'on a passé, évidemment,
01:13:06 tous les épreuves et que finalement,
01:13:08 ça n'a pas marché. Parce qu'avant de devenir addict
01:13:10 et d'arriver dans un niveau 3 comme chez moi,
01:13:12 il y a de la prévention,
01:13:14 il y a de l'aide,
01:13:16 et donc, lorsque ça...
01:13:18 - Oui, aide,
01:13:20 les groupes de paroles...
01:13:22 - Les groupes de paroles, il y a le présentage
01:13:24 ambulatoire, et ensuite, quand ça... - Il y a aussi les centres
01:13:26 d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques.
01:13:28 - Il y a les CARUT, ça.
01:13:30 - Ce sens des structures... Ensuite, à ce moment-là,
01:13:32 donc c'est un travail,
01:13:34 c'est la rencontre entre une personne, dans son nature,
01:13:36 une équipe, et on l'accompagne
01:13:38 avec des rechutes, des faux pas.
01:13:40 Vous savez que pour arrêter,
01:13:42 s'il n'y a pas de rechutes, c'est qu'il n'y a pas d'addiction.
01:13:44 Il y a beaucoup d'éléments de cette nature. Donc, il faut de la patience,
01:13:46 de l'investissement, et un retour
01:13:48 sur investissement. C'est pas simple.
01:13:50 On met du temps pour devenir addict,
01:13:52 on met du temps pour s'en sortir, et ensuite,
01:13:54 on est dans un chemin
01:13:56 à deux, constant.
01:13:58 - Oui, c'est ça.
01:14:00 - On doit être constamment accompagné, après.
01:14:02 - Complètement accompagné.
01:14:04 - Oui, mais on n'est pas obligé d'être accompagné
01:14:06 toute sa vie dans une structure.
01:14:08 - Dans une structure, bien sûr.
01:14:10 - Aujourd'hui, moi je vous dis
01:14:12 un truc incroyable.
01:14:14 Pour changer les comportements humains
01:14:16 de manière sensible, et dans la durée,
01:14:18 il n'y a que deux choses
01:14:20 qui font ça. Deux.
01:14:22 Un, la douleur.
01:14:24 Donc, pour se guérir
01:14:26 de l'addiction, il faut toucher le fond de la piscine.
01:14:28 Et la deuxième chose,
01:14:30 c'est la connexion. Il faut retrouver
01:14:32 d'autres gens, il faut retrouver...
01:14:34 Et ça peut être...
01:14:36 Les études le montrent.
01:14:38 Le contact, par exemple,
01:14:40 avec les animaux à la campagne, ça marche
01:14:42 vachement bien avec les addicts.
01:14:44 Il y a plein de manières, mais pour guérir
01:14:46 de l'addiction, il faut comprendre un truc.
01:14:48 C'est fondamentalement une affaire
01:14:50 de connexion, mais de vraie connexion.
01:14:52 De connexion en profondeur.
01:14:54 - Bien, il est 11h58, merci
01:14:56 d'être venu nous voir ce matin.
01:14:58 Il est 11h58.
01:15:00 Ensuite, après les informations
01:15:02 de midi, je vais recevoir
01:15:04 Yvan Recordot, qui est le numéro
01:15:06 2 de la CFDT, évidemment.
01:15:08 On parlait de la réforme des retraites.
01:15:10 Les syndicats qui commencent à en avoir assez
01:15:12 du spectacle donné à l'Assemblée nationale,
01:15:14 et ils commencent à le dire, d'ailleurs.
01:15:16 C'est très intéressant. Et, ils ont raison ?
01:15:18 Jean-Michel Fauvert,
01:15:20 qui avait été député... - C'est même plus une cour
01:15:22 d'école.
01:15:24 C'est un ring de boxe.
01:15:26 C'est lamentable.
01:15:28 Lamentable.
01:15:30 - Le numéro 2 de la CFDT va nous en parler.
01:15:32 Il va nous parler aussi de cette journée,
01:15:34 du 7 mars. Pour l'instant,
01:15:36 la CFDT n'est pas sur
01:15:38 la volonté
01:15:40 de reconduire
01:15:42 les grèves. Nous verrons si
01:15:44 la position de la CFDT a évolué ou pas.
01:15:46 Avec lui, dans quelques minutes.
01:15:48 11h59, maintenant.
01:15:50 - Jean-Jacques Bourdin.
01:15:52 - Merci d'être avec nous. Il est 12h08.
01:15:54 Retour sur la réforme des retraites.
01:15:56 Nous allons quitter l'Assemblée nationale
01:15:58 pour maintenant parler
01:16:00 avec les syndicats, et notamment
01:16:02 avec Yvan Ricordeau, qui est secrétaire
01:16:04 nationale de la CFDT, numéro 2
01:16:06 de la CFDT, qui va
01:16:08 venir ici et répondre
01:16:10 à mes questions sur
01:16:12 la journée du 7 mars.
01:16:14 Vous savez que les syndicats
01:16:16 unis attendent une très
01:16:18 forte mobilisation. Il y aura des grèves,
01:16:20 il y aura des manifestations. Grève
01:16:22 reconductible ou pas ? La CFDT, pour l'instant,
01:16:24 ne veut pas de grève reconductible. Nous allons
01:16:26 voir si la position de la CFDT
01:16:28 a changé. Et puis,
01:16:30 je m'intéresserai aussi
01:16:32 au regard d'Yvan Ricordeau sur ce qui
01:16:34 se passe à l'Assemblée nationale,
01:16:36 où ça n'avance plus. C'est encore
01:16:38 bloqué. Il y a encore
01:16:40 beaucoup, beaucoup d'amendements à examiner.
01:16:42 La France insoumise,
01:16:44 sur ordre de Jean-Luc Mélenchon,
01:16:46 ne veut plus retirer
01:16:48 ces amendements.
01:16:50 J'ai lu ce qu'avait
01:16:52 déclaré le président de la CFTC.
01:16:54 C'est lamentable ce qui se passe au Parlement.
01:16:56 Nous allons parler dans un instant
01:16:58 avec Yvan Ricordeau. Il est
01:17:00 12h09.
01:17:02 Il est 12h11. Je suis
01:17:08 content de recevoir Yvan
01:17:10 Ricordeau, qui est secrétaire national de la CFDT,
01:17:12 numéro 2 de la CFDT. Bonjour.
01:17:14 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
01:17:16 Regardons ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
01:17:18 Faisons le point. Je regarde les derniers chiffres.
01:17:20 J'ai besoin de mon téléphone, parce que
01:17:22 ça change sans arrêt, à propos des fameux
01:17:24 amendements et de l'article 7
01:17:26 qui doit être voté ou pas,
01:17:28 d'ailleurs, qu'il le sera ou pas, avant ce soir
01:17:30 minuit. Donc il va falloir accélérer à l'Assemblée,
01:17:32 parce qu'on en est où.
01:17:34 Il reste aujourd'hui un amendement modem,
01:17:36 deux amendements horizon,
01:17:38 trois amendements liot, ça c'est le groupe indépendant,
01:17:40 71 amendements LR,
01:17:42 11 RN,
01:17:44 3 Renaissance, 5 Ecologistes,
01:17:46 et 1854
01:17:48 amendements
01:17:50 de la LFI,
01:17:52 la France Insoumise. Sur ordre de Jean-Luc
01:17:54 Mélenchon, la France Insoumise n'a pas
01:17:56 retiré ses amendements. Vous le regrettez.
01:17:58 Est-ce que vous voulez un vote
01:18:00 avant ce soir
01:18:02 minuit, vous ? - Oui, la CFDT a toujours
01:18:04 été claire. Il y a une séquence
01:18:06 à l'Assemblée nationale qui dure maintenant depuis 10 jours,
01:18:08 c'est le dernier jour aujourd'hui.
01:18:10 L'enjeu pour la CFDT, c'était de faire en sorte que
01:18:12 l'ensemble des dispositions du projet de réforme
01:18:14 des retraites soient examinées dans le lieu
01:18:16 par essence de la démocratie de notre
01:18:18 pays, pour faire en sorte que l'ensemble des forces
01:18:20 politiques s'expriment sur chaque disposition,
01:18:22 et notamment, bien sûr, sur le
01:18:24 report de l'âge légal à 64 ans, le fameux
01:18:26 article 7. Et donc, la CFDT
01:18:28 souhaitait qu'il y ait un vote
01:18:30 à l'Assemblée nationale sur l'article 7, pour que chaque député
01:18:32 puisse se prononcer
01:18:34 pour ou contre, mais qu'il y ait de la visibilité
01:18:36 à l'expression politique dans notre
01:18:38 pays. - Ça vous aurait aidé dans la mobilisation ?
01:18:40 - C'est même pas ça l'enjeu.
01:18:42 La question, c'est pas comment on peut s'appuyer sur
01:18:44 ce qui se passe à l'Assemblée nationale pour construire la mobilisation.
01:18:46 Vous savez, le mouvement de mobilisation,
01:18:48 il est très ancré dans le territoire,
01:18:50 il a un moteur sur l'injustice sociale
01:18:52 qui fonctionne de façon très forte,
01:18:54 sur lequel il faudrait des réponses, d'ailleurs,
01:18:56 et donc, il n'y a pas besoin d'instrumentaliser ce qui se passe
01:18:58 à l'Assemblée nationale pour appeler les salariés à se mobiliser.
01:19:00 Par contre, c'est plutôt l'inverse qu'on attendait.
01:19:02 C'est de faire en sorte que l'expression des mobilisations
01:19:04 trouve des réponses au sein de l'Assemblée nationale.
01:19:06 Et là-dessus, il y a deux
01:19:08 écueils majeurs. Le premier,
01:19:10 c'est qu'on ne peut pas dire que le niveau de débat
01:19:12 à l'Assemblée nationale était au niveau
01:19:14 de la responsabilité des organisations sociales.
01:19:16 - Vous savez ce que dit, vous allez me dire ce que vous en pensez,
01:19:18 le président de la CFTC, il dit
01:19:20 "c'est lamentable ce qui se passe au Parlement".
01:19:22 Vous êtes d'accord avec lui ? - En tout cas, c'est pas au niveau
01:19:24 souhaité. On a aujourd'hui
01:19:26 des cortèges, des manifestations qui sont responsables,
01:19:28 qui sont dignes, et qui disent
01:19:30 un profond désaccord sur le fond.
01:19:32 Et donc, on aurait souhaité
01:19:34 avoir un niveau de débat politique
01:19:36 responsable, digne, et qui soit
01:19:38 sur le fond à l'Assemblée nationale. Et c'est vrai que ça a été
01:19:40 plus souvent le cas des invectives,
01:19:42 de l'instrumentalisation sur le
01:19:44 jeu d'amendements, plutôt que de venir
01:19:46 sur un débat sur le fond. - Yvan Ricordeau,
01:19:48 si...
01:19:50 Regardons, hein, si
01:19:52 le texte n'est pas voté
01:19:54 avant ce soir, minuit. Il va partir au Sénat.
01:19:56 Le Sénat, lui,
01:19:58 va enteriner probablement
01:20:00 la prolongation
01:20:02 de l'âge légal à 64 ans.
01:20:04 Bon. Ensuite, le texte va revenir
01:20:06 à l'Assemblée nationale. Imaginons
01:20:08 qu'à l'Assemblée nationale, le texte ne soit pas
01:20:10 voté une nouvelle fois. Parce qu'une nouvelle
01:20:12 fois, des amendements vont être déposés,
01:20:14 il y a un temps imparti, le texte n'est pas voté.
01:20:16 Le texte passera et sera
01:20:18 appliqué par ordonnance.
01:20:20 Par ordonnance. Ce serait déplorable.
01:20:22 - C'est plus que déplorable.
01:20:24 Il y a deux éléments, je pense,
01:20:26 de projection. On n'est que sur des projections,
01:20:28 donc il faut être très... - Oui, on est que sur des projections.
01:20:30 - Il faut faire attention.
01:20:32 Il y a deux éléments. Le premier, c'est que
01:20:34 c'est, pour la CFDT, inenvisageable.
01:20:36 On ne peut pas avoir une réforme
01:20:38 aussi importante et aussi sensible
01:20:40 que la réforme des retraites, qui s'applique
01:20:42 sans vote à l'Assemblée nationale, au Parlement,
01:20:44 et qui soit appliquée que par ordonnance.
01:20:46 Donc, premier élément, c'est que c'est pour nous inenvisageable.
01:20:48 Et le deuxième élément, c'est
01:20:50 je ne sais même pas ce que dirait le Conseil constitutionnel
01:20:52 sur une question comme celle-là. Jamais
01:20:54 une réforme de cette ameur-là ne sera appliquée de cette façon-là.
01:20:56 Donc, vraiment, l'enjeu,
01:20:58 c'est de faire progresser le débat démocratique,
01:21:00 y compris au sein du Parlement,
01:21:02 pour, in fine, faire la démonstration qu'il n'y a pas
01:21:04 de majorité, parce que ça, ce n'est pas établi aujourd'hui,
01:21:06 sur cette réforme-là. - Voilà.
01:21:08 Il n'y a pas de majorité établie, c'est vrai,
01:21:10 aujourd'hui. Alors, Yvan Ricordeau,
01:21:12 vous demandez un vote, donc,
01:21:14 à l'Assemblée nationale, au Parlement,
01:21:16 vous demandez un vote absolument,
01:21:18 et puis, vous continuez à être
01:21:20 mobilisé, vous demandez toujours le retrait,
01:21:22 on est bien d'accord, le retrait de ce projet
01:21:24 de loi, vous allez vous mobiliser
01:21:26 le 7, les syndicats
01:21:28 sont unis, le 7 mars,
01:21:30 vous allez vous mobiliser, ce
01:21:32 jour-là, vous appelez, comme les autres,
01:21:34 à la grève et à
01:21:36 la manifestation. - Oui, tout à fait.
01:21:38 On le fait en toute
01:21:40 responsabilité, en toute conscience, une nouvelle fois,
01:21:42 pour une raison, c'est
01:21:44 qu'il y a une opposition
01:21:46 majeure dans notre pays à la réforme
01:21:48 de la retraite, pour pouvoir reporter l'âge
01:21:50 à 64 ans, et depuis
01:21:52 le début de la séquence, on n'a aucune
01:21:54 réponse, de quelque nature que ce soit, du gouvernement.
01:21:56 Et donc, du coup, on a fait des mobilisations
01:21:58 historiques, jamais connues dans
01:22:00 notre pays, depuis plus de 30 ans. Et donc,
01:22:02 on est quand même dans un mouvement social qui est d'une
01:22:04 ampleur inégalée, depuis
01:22:06 des décennies, et on n'a aucune réponse
01:22:08 de la part du gouvernement. Donc, ce qu'on
01:22:10 va faire le 7, c'est, ben, on va monter d'un cran,
01:22:12 et donc, on va monter d'un cran en disant
01:22:14 "Puisqu'on a fait les mobilisations historiques, vous nous avez
01:22:16 pas répondu, on monte d'un cran, répondez-nous",
01:22:18 et donc, la... - "Monter d'un cran", c'est bloqué.
01:22:20 Le pays. - C'est pas bloquer le
01:22:22 pays, c'est bloquer la réforme,
01:22:24 et faire face au blocage
01:22:26 du gouvernement, sur lequel on n'a pas de réponse aujourd'hui.
01:22:28 - Oui, mais, juste à dire, bloquer la réforme.
01:22:30 Comment faites-vous pour bloquer la réforme,
01:22:32 sans bloquer le pays ? - Ce qu'on va faire, c'est que le 7 mars,
01:22:34 il y aura une journée de mobilisation,
01:22:36 qu'on espère, comme on n'a jamais
01:22:38 connu, encore, depuis
01:22:40 très longtemps, la référence
01:22:42 historique, je sais pas où il faut la chercher maintenant,
01:22:44 mais, ça veut dire qu'il y aura des manifestations
01:22:46 partout, en France, sans doute
01:22:48 dans encore plus de villes que ce qu'on a fait jusqu'à
01:22:50 aujourd'hui, dans des villes encore plus petites,
01:22:52 il y en aura plus, et avec plus de manifestants.
01:22:54 Ça, c'est la première démonstration de force qu'il faut
01:22:56 qu'on fasse, et autour de ça, il y aura d'autres
01:22:58 initiatives, qu'on espère construire
01:23:00 en intersyndical, pour faire en sorte qu'il y ait
01:23:02 de la visibilité, en termes d'opposition.
01:23:04 Alors, oui, sans doute qu'il y aura, en plus,
01:23:06 des manifestations... - Des grèves ?
01:23:08 - Des grèves, bien sûr. - Vous appelez à la grève ? - Oui, bien sûr,
01:23:10 qu'on appelle à la grève, de toute façon, vous savez, pour participer à une manifestation
01:23:12 à 10h du matin, ou à 14h la fin du midi,
01:23:14 je vois pas bien comment, au niveau d'un syndicaliste,
01:23:16 on peut faire autrement que faire un débrayage,
01:23:18 ou une journée de grève. Donc, du coup, oui, bien sûr qu'il y aura des appels
01:23:20 à la grève, mais ce qu'on fera, c'est des
01:23:22 opérations de visibilité, aussi,
01:23:24 sur des centres commerciaux, sur des
01:23:26 périphériques, devant
01:23:28 des zones industrielles, avec peut-être
01:23:30 des éléments, par exemple, dans le secteur de la construction,
01:23:32 des grues qui s'arrêtent, pour qu'on
01:23:34 montre que les travailleurs arrêtent
01:23:36 le 7 mars, pour s'opposer
01:23:38 à la réforme des retraites. - Yvan Ricordeau,
01:23:40 pourquoi est-ce que vous n'appelez pas
01:23:42 à la reconduction des grèves ? Pourquoi est-ce que
01:23:44 "grève reconductible",
01:23:46 ces deux mots, ne sont pas
01:23:48 inclus dans le communité commun
01:23:50 de tous les syndicats ?
01:23:52 - C'est pas dans le communiqué commun. Donc,
01:23:54 l'État syndical appelle à faire grève,
01:23:56 et à manifester le 7 mars.
01:23:58 - Mais vous n'appelez pas à des grèves reconductibles ?
01:24:00 - Et on n'appelle pas à la grève reconductible.
01:24:02 - Pourquoi ? - Parce que, au niveau de
01:24:04 notre pays, il y a une chose qui est claire,
01:24:06 c'est qu'il y a peut-être deux ou trois secteurs
01:24:08 qui ont une culture d'organisation, une culture
01:24:10 de manifestation, qui peut
01:24:12 s'imprégner de ce mot d'ordre-là,
01:24:14 mais dans l'ensemble des secteurs professionnels,
01:24:16 c'est pas ce que nous disent les salariés, c'est pas ce que nous disent
01:24:18 les militants CFDT. Ils nous disent
01:24:20 qu'il faut absolument peser, manifester,
01:24:22 s'opposer à ce projet de réforme,
01:24:24 mais qu'il y a des questions de pouvoir d'achat,
01:24:26 il y a des questions de capacité
01:24:28 d'action qui sont posées, et que, du coup,
01:24:30 ce qui convient, c'est de faire des débrayages,
01:24:32 de faire des journées de grève, et d'être le plus
01:24:34 nombreux possible, et que c'est pas possible de faire autrement.
01:24:36 - Donc, à l'inverse, quand il arrive à l'Assemblée nationale,
01:24:38 au Sénat, vous n'appellerez pas
01:24:40 à la grève reconductible ?
01:24:42 - C'est pas le mot d'ordre
01:24:44 qui correspond à la capacité
01:24:46 de mobilisation des salariés aujourd'hui.
01:24:48 Mais je pense que
01:24:50 c'est une façon de détourner
01:24:52 le mouvement qui est en train
01:24:54 de se passer actuellement. Actuellement,
01:24:56 on a le mouvement le plus ancré.
01:24:58 - C'est-à-dire ? Détourner ?
01:25:00 - Aujourd'hui, on a le mouvement le plus ancré.
01:25:02 Dans les territoires.
01:25:04 Les responsables des organisations syndicales
01:25:06 étaient à Albi, qui a connu une démonstration
01:25:08 de force hier, comme elle n'a jamais connu
01:25:10 depuis très longtemps,
01:25:12 ou peut-être qu'elle n'a jamais connu tout court.
01:25:14 Du coup, c'est très ancré dans les territoires, c'est très ancré
01:25:16 dans toutes les professions. Vous n'avez pas un mouvement
01:25:18 en 2023 qui est une grève par procuration.
01:25:20 Vous n'avez pas, en 2023,
01:25:22 un ou deux ou trois secteurs
01:25:24 professionnels qui donnent l'image de ce mouvement-là.
01:25:26 Le mouvement de 2023,
01:25:28 c'est l'ensemble des travailleurs qui refusent
01:25:30 la réforme des retraites. Et c'est ça qu'il faut conserver.
01:25:32 Et donc, du coup,
01:25:34 l'élément qui est central, c'est qu'on a
01:25:36 aujourd'hui la mobilisation
01:25:38 la plus forte qu'on ait connue depuis
01:25:40 les années 80.
01:25:42 - Vous craignez, je comprends.
01:25:44 - Et donc, du coup, quelle démonstration
01:25:46 on doit faire de plus pour que
01:25:48 le gouvernement nous dise "OK".
01:25:50 - Oui, quelle démonstration de plus ?
01:25:52 - Justement, on va faire le 7 mars, on va faire plus,
01:25:54 mais la question, elle est à renvoyer au gouvernement.
01:25:56 - Et après ? - La question, elle est à renvoyer au gouvernement.
01:25:58 - Si le gouvernement ne bouge pas,
01:26:00 même si votre démonstration
01:26:02 est exceptionnelle, le 7 mars ?
01:26:04 - Eh bien, vous savez,
01:26:06 en toute franchise, je pense qu'aucun
01:26:08 gouvernement n'est en capacité
01:26:10 de ne pas répondre à un mouvement
01:26:12 encore plus fort que ce qu'on a fait le 31 janvier.
01:26:14 C'est pas possible. Et donc, si le 7 mars
01:26:16 est au-delà de ce qu'on a fait en termes de mobilisation,
01:26:18 ça serait
01:26:20 une surdité démocratique
01:26:22 qui serait hallucinante
01:26:24 de ne pas répondre à un mouvement de cette ampleur-là.
01:26:26 Donc, du coup, il y a l'enjeu pour les organisations
01:26:28 syndicales de se dire "comment on fait
01:26:30 plus fort le 7 ?" et il y a l'enjeu
01:26:32 démocratique d'avoir une réponse de ce type-là.
01:26:34 - Si le gouvernement vous dit maintenant "on suspend notre réforme
01:26:36 et on se met autour de la table",
01:26:38 qu'est-ce que vous dites ? - La CFDT sera
01:26:40 autour de la table de façon très claire.
01:26:42 La CFDT, elle dit deux choses. Elle dit
01:26:44 "il y a un paramètre qui est intouchable dans une réforme
01:26:46 des retraites, c'est les 64 ans, parce que c'est
01:26:48 injuste, ça frappe les salariés les plus modestes".
01:26:50 Donc, on s'oppose aux 64 ans.
01:26:52 La CFDT n'a jamais dit, et ne dira
01:26:54 jamais, "on n'est pas d'accord pour discuter
01:26:56 d'une réforme des retraites". Donc oui, il faut discuter
01:26:58 de la réforme des retraites. D'ailleurs, on dira au gouvernement
01:27:00 "si vous rouvrez la discussion, rouvrez-la
01:27:02 donc sur la façon dont vous nous l'avez présentée
01:27:04 en 2020". C'est-à-dire une vraie
01:27:06 ambition sociale et une vraie...
01:27:08 - Vous demandez à ce qu'on
01:27:10 reprenne
01:27:12 la réforme
01:27:14 précédente voulue par Emmanuel Macron
01:27:16 qu'il a abandonnée ? - D'une certaine façon
01:27:18 oui. Alors pas forcément exactement dans le
01:27:20 contour qu'on avait fixé en 2020,
01:27:22 mais sur les fondamentaux, bien sûr.
01:27:24 - C'est une réforme systémique ? - Oui, bien sûr.
01:27:26 C'est la question d'avenir. - C'est ce que la CFDT demande ?
01:27:28 - C'est la question, c'est ce que la CFDT a toujours demandé.
01:27:30 - Toujours demandé, oui.
01:27:32 - Et c'est la voie d'avenir de l'évolution
01:27:34 de notre système de retraite. Si on veut corriger
01:27:36 les inégalités dans notre système de retraite,
01:27:38 il faut construire un système qui soit
01:27:40 fondamentalement réformé pour faire en sorte que
01:27:42 l'ensemble des salariés aient les mêmes droits
01:27:44 et que ces droits-là, on puisse corriger les
01:27:46 inégalités entre les familles des hommes et entre
01:27:48 les différentes carrières professionnelles. - Donc, vous offrez au gouvernement une
01:27:50 porte de sortie en lui disant
01:27:52 "Suspendez votre réforme
01:27:54 actuelle, qui est une réforme paramétrique
01:27:56 avec ce report de l'âge légal
01:27:58 à 64 ans, et reprenez
01:28:00 la réforme précédente que vous vouliez
01:28:02 faire appliquer, que vous vouliez
01:28:04 faire voter, effectivement c'était juste
01:28:06 avant le Covid, reprenez cette réforme-là
01:28:08 et là nous participons
01:28:10 aux travaux pour
01:28:12 effectivement construire
01:28:14 cette réforme des retraites.
01:28:16 - C'est la revendication de la CFDT, parce que
01:28:18 pour la CFDT, il faut regarder l'évolution
01:28:20 des régimes de retraite sans
01:28:22 aucune dramatisation, parce qu'il n'y a pas
01:28:24 une catastrophe financière qui est devant
01:28:26 nous, contrairement aux autres épisodes
01:28:28 de réformes en 2014, 2010,
01:28:30 2003, où là il y avait un mur financier
01:28:32 dans le système de retraite, c'est pas le cas
01:28:34 en 2023, raison de plus justement
01:28:36 pour poser les bonnes questions et
01:28:38 les aborder avec une vraie vision d'avenir.
01:28:40 D'ailleurs, tout le monde le dit maintenant, y compris
01:28:42 même des parlementaires de la majorité présidentielle
01:28:44 disent "Ce qu'il faut aborder, c'est la question
01:28:46 du travail". Eh bien oui, si on veut aborder la question
01:28:48 du travail, il ne faut pas aborder ça dans le cadre
01:28:50 d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale,
01:28:52 il faut présenter ça dans le cadre d'une réforme ambitieuse.
01:28:54 - Travail, la question du travail,
01:28:56 de la pénibilité au travail,
01:28:58 des carrières longues,
01:29:00 du travail des femmes, on est bien d'accord,
01:29:02 mais aussi, autre question
01:29:04 qui me semble-t-il n'est pas abordée
01:29:06 lors des débats, c'est le niveau
01:29:08 de pension de retraite. - Oui, tout à fait, oui.
01:29:10 - Le niveau de pension, là, que dit
01:29:12 la CFDT ? - Le meilleur
01:29:14 moyen d'assurer le niveau de pension,
01:29:16 c'est de faire en sorte que, justement,
01:29:18 on prenne en compte tous les
01:29:20 éléments des carrières professionnelles,
01:29:22 qu'on arrive à corriger les inégalités.
01:29:24 En corrigeant les inégalités, on remonte
01:29:26 le niveau des basses pensions, plus fortement
01:29:28 que ce qu'on fait aujourd'hui dans cette
01:29:30 réforme-là, et
01:29:32 en assurant un régime unique
01:29:34 de retraite à terme, eh bien
01:29:36 on arrivera à piloter très finement la façon
01:29:38 dont il faut financer, faire rentrer des ressources
01:29:40 et gérer les dépenses. C'est comme ça qu'on assure
01:29:42 le niveau des pensions à terme. - Régime unique,
01:29:44 c'est un régime par points ? - Oui.
01:29:46 - On est d'accord ? - C'est
01:29:48 une des possibilités, par points. - Une des possibilités,
01:29:50 c'est un régime unique pour tous les
01:29:52 salariés. - Oui, tout à fait.
01:29:54 C'était la base de la réforme
01:29:56 de 2020, et
01:29:58 c'est... enfin, depuis 2003,
01:30:00 les régimes de retraite
01:30:02 ont une évolution continue
01:30:04 sur le fait qu'on essaye d'organiser
01:30:06 de façon très convergente les droits. On est rendus
01:30:08 à un taquet où on ne peut plus aller au-delà.
01:30:10 Quand vous regardez aujourd'hui ce qui se passe
01:30:12 à l'Assemblée nationale sur des dispositifs
01:30:14 d'égalité femmes-hommes,
01:30:16 le minimum contributif,
01:30:18 les minimums de pension, c'est à chaque fois
01:30:20 le gouvernement d'ailleurs se prend les pieds dans le tapis
01:30:22 en faisant ça, parce qu'il essaye de mettre des rustines
01:30:24 dans un système qui n'accepte plus des rustines.
01:30:26 - Mais ça devient tellement absurde et compliqué !
01:30:28 - Donc il faut le remettre à l'endroit. - Il faut remettre
01:30:30 le système à plat, quoi. - Tout à fait.
01:30:32 - C'est plus... c'est un système par répartition
01:30:34 mais calculé autrement.
01:30:36 - Oui, tout à fait. Mais ça reste un système par répartition
01:30:38 qui assure et qui donne
01:30:40 une vision, une garantie, y compris pour les jeunes
01:30:42 qui rentrent sur le marché du travail aujourd'hui,
01:30:44 qui leur donne la garantie de dire, en construisant
01:30:46 un système de façon aussi projetée,
01:30:48 vous aurez la garantie d'avoir une pension.
01:30:50 - Comment ? Quelle garantie ?
01:30:52 Je commence à travailler à 18 ans,
01:30:54 par exemple, je fixe une durée
01:30:56 de cotisation, on est bien d'accord ?
01:30:58 C'est ça ? Une durée, je ne sais pas,
01:31:00 moi, 42 ans, 43 ans de
01:31:02 cotisation, et à la fin
01:31:04 je touche ma retraite,
01:31:06 une retraite j'aurai...
01:31:08 En quoi c'est plus...
01:31:10 c'est plus positif ?
01:31:12 Je dis ça pour nos auditeurs,
01:31:14 pour qu'ils comprennent bien. En quoi c'est mieux
01:31:16 pour le salarié ? En quoi c'est mieux
01:31:18 pour lui ? - Pour deux raisons,
01:31:20 et qui sont les deux raisons fondamentales d'opposition
01:31:22 de la CFDT à cette réforme-là,
01:31:24 c'est, si vous faites ça, vous donnez
01:31:26 une équité, une égalité des salariés
01:31:28 dans la construction de leur droit à la retraite,
01:31:30 en disant, vous commencez votre carrière professionnelle,
01:31:32 vous avez
01:31:34 une contribution par une durée de cotisation
01:31:36 pour faire en sorte que vous construisez
01:31:38 vos droits à la retraite, donc il y a une égalité,
01:31:40 quand vous décalez à 64 ans, vous rompez
01:31:42 cette égalité-là, ce que vous demandez à ceux
01:31:44 qui ont commencé les plus jeunes d'aller
01:31:46 plus loin, et puis le deuxième élément,
01:31:48 c'est que quand vous construisez un système comme ça,
01:31:50 vous construisez un système où on ne met pas un
01:31:52 totem d'âge de la retraite,
01:31:54 vous mettez des bornes, et après vous donnez
01:31:56 des libertés de choix aux salariés, en disant
01:31:58 à partir de tel moment que vous avez le droit,
01:32:00 vous pouvez partir ou pas. - Et le salarié est tenu au courant tout au long de sa vie,
01:32:02 et le salarié sait tout au long de sa vie
01:32:04 où il en est sur sa future retraite.
01:32:06 - Tout à fait, un enjeu de visibilité
01:32:08 sur l'avenir de la retraite.
01:32:10 - Ce qui est essentiel.
01:32:12 Merci d'être venu nous voir,
01:32:14 Yvan Ricordeau, merci. - Merci à vous.
01:32:16 - Il est 12h28, c'est très intéressant ce que vous venez de dire,
01:32:18 parce que vous offrez,
01:32:20 oui, une porte de sortie au gouvernement,
01:32:22 si... - Il la connaît depuis longtemps.
01:32:24 - Je l'ai compris, mais je sais qu'il la connaît
01:32:26 depuis longtemps, mais enfin vous la répétez
01:32:28 publiquement, donc ça peut,
01:32:30 on sait jamais, faire évoluer les choses.
01:32:32 Il est 12h27, merci.
01:32:34 Vous êtes sur Sud Radio, merci
01:32:36 de nous accompagner tous les matins. André Bercoff.
01:32:38 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.