Eliot Deval revient sur la semaine d'infos et de débats traités dans #lemeilleurdelinfo sur l'antenne de CNEWS
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00:00 Bonsoir à tous, le meilleur de l'info, l'hebdo, huitième numéro, très heureux de vous retrouver.
00:05 Bonsoir Benjamin Morel.
00:06 Bonsoir.
00:07 Maître de conférence en droit public, pendant une heure nous allons débriefer ensemble
00:12 de tous les temps forts de l'actualité de la semaine et du week-end, les débats, les
00:16 images chocs, les coups de cœur et les coups de gueule de nos invités, bref les moments
00:19 qu'il ne fallait surtout pas manquer sur l'antenne de CNews.
00:22 La bonne nouvelle c'est que grâce à cette émission vous avez le droit à une séance
00:25 de rattrapage avec notamment cette nouvelle journée de manifestation contre la réforme
00:29 des retraites ce samedi.
00:31 On démarre dans une minute, ce sera juste après le flash info d'Isabelle Piboulot.
00:35 Après l'accident d'hier soir en Seine-et-Marne, Pierre Palmade testait positif à la cocaïne.
00:44 Ses jours ne sont plus en danger, deux passagers de son véhicule ayant pris la fuite sont
00:48 activement recherchés.
00:50 Concernant les occupants de l'autre voiture, une femme enceinte a perdu son bébé de six
00:54 mois, un homme et un enfant de six ans sont toujours entre la vie et la mort.
00:58 Une enquête est ouverte pour homicides et blessures involontaires.
01:02 Près de 26 millions de personnes pourraient avoir été touchées par les séismes qui
01:06 ont frappé la Turquie et la Syrie lundi.
01:09 Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé s'est rendu à Alep
01:14 auprès des sinistrés.
01:15 L'OMS appelle à une aide financière d'urgence de 42,8 millions de dollars pour répondre
01:21 aux besoins sanitaires immédiats.
01:23 Au total, plus de 25 000 personnes ont perdu la vie dans la catastrophe.
01:27 Et puis le bilan s'alourdit après l'attentat à la voiture Bélier dans un quartier juif
01:32 de Jérusalem-Est, hier.
01:34 Un garçon de 8 ans a succombé à ses blessures, portant à trois le nombre d'Israéliens
01:39 décédés.
01:40 Un véhicule a foncé sur un arrêt de bus.
01:42 Le chauffeur de 31 ans a été abattu par des policiers, arrivé rapidement sur les
01:47 lieux.
01:48 Merci Isabelle Puboulot, on vous retrouve à 21h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
01:55 Les manifestants étaient de nouveau dans la rue aujourd'hui contre la réforme des
01:58 retraites.
01:59 C'est la première fois depuis le début du mouvement que des rassemblements avaient
02:02 lieu un samedi.
02:03 Les syndicats ont voulu frapper un grand coup en appelant les familles et les travailleurs
02:07 du secteur privé à venir grossir les rangs.
02:09 Bien sûr, les journalistes de CNews étaient là, présents dans les cortèges au plus
02:13 près des manifestants, mais aussi des politiques, notamment Jean-Luc Mélenchon.
02:17 Vous allez le voir, retour en images sur cette quatrième journée de mobilisation.
02:20 Un cortège qui débute tout juste à l'instant, il y a quelques secondes, un cortège qui
02:27 devait quitter la place de la République à 13h, alors qu'il a pris un petit peu de
02:32 retard le temps que tous ces syndicalistes et ces manifestants se rassemblent derrière
02:36 leur bannière.
02:37 Le cortège va rejoindre la place de la Nation.
02:39 Un peu plus de 3 km de marche prévue, arrivée, prévue à 19h pour cette quatrième journée
02:46 de mobilisation.
02:47 On veut montrer qu'on a une détermination et on va la construire dans les modalités.
02:50 Mais encore une fois, on peut être déterminé, combattif et respectueux de la vie quotidienne
02:57 des uns et des autres.
02:58 Ce que je peux vous dire, c'est qu'un bon tiers du cortège est toujours sur la rue
03:03 de la République, il y a encore du monde sur le Vieux-Port et c'est ce qu'espèrent
03:06 en tout cas les organisateurs, l'intersyndicale, c'est qu'il y aura plus de monde que mardi
03:10 ou s'éveille.
03:11 Ils étaient moins que le 19 et le 31 janvier, la manifestation se déroule bien.
03:16 Il faut vous rendre compte que les macronistes traitent les gens comme du bétail.
03:20 Ils considèrent qu'il suffit de les prendre à la gorge et de leur serrer la gorge assez
03:26 longtemps pour qu'ils cèdent.
03:27 Et il y a des gens, ils ne savent pas s'ils vont gagner ou pas, mais ils ne veulent plus
03:31 être traités comme ça.
03:32 Ils ne veulent pas qu'on puisse penser d'eux qu'ils sont lâches ou pas déterminés
03:37 ou qu'ils vont laisser faire.
03:38 Et là, il faut bien que vous compreniez que laisser faire, ça veut dire laisser le plus
03:44 âgé de la famille aller travailler deux ans ou trois ans de plus.
03:47 Et ça, il n'y a pas un homme, il n'y a pas une femme, il n'y a pas un jeune qui
03:51 ne ressent pas ça comme une lâcheté.
03:53 Et les gens, ils n'ont pas envie d'être lâches.
03:55 Voilà ce que je veux vous dire.
03:58 Donc je pense que M.
03:59 Macron, s'il compte sur l'usure, se trompe de pays.
04:02 Ça ne m'étonnerait pas.
04:03 Mais ici, c'est la France.
04:05 Et le peuple en France a un tempérament rebelle, alors à plus forte raison ici qu'ailleurs.
04:10 Dans cette nouvelle manifestation, un samedi, on voit un autre message au gouvernement finalement,
04:18 en montrant une frange de la population qu'on n'avait pas encore vu dans les cortèges.
04:21 Exactement, c'était l'objectif.
04:22 C'est-à-dire qu'on voit dans toutes les manifestations, même quand vous prenez des
04:24 manifestations en semaine, que ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui manifestent.
04:28 Il y a un effet de roulement sur les manifestations.
04:30 Et ces manifestations ont le but, en effet, de mobiliser de nouvelles personnes pour arriver
04:35 à donner des racines plus profondes aux mouvements de l'ensemble de la population.
04:38 Manifester le samedi, c'est un risque.
04:40 En règle générale, les syndicats ont plus de difficultés à mobiliser le samedi.
04:43 On sait que les manifestations…
04:45 On a vu les Gilets jaunes, mais les Gilets jaunes, c'était des manifestations spontanées.
04:48 Et c'était des manifestations qui ne brossaient pas tant de monde que ça, en réalité, 200
04:52 000 maximum.
04:53 Donc, arriver à manifester le week-end, c'est compliqué.
04:56 Et là, même si en effet, on a moins de personnes dans la rue que lors des toutes premières
05:00 mobilisations visiblement, ça reste quand même pour les syndicats, au vu du contexte,
05:04 plutôt un succès.
05:05 Alors, on parlait de famille, il y en avait.
05:08 Et effectivement, c'est une première, comme ce jeune garçon de 10 ans venu manifester
05:12 avec son papa.
05:13 Ils étaient interrogés tous les deux par Barbara Klein dans La Parole aux Français
05:16 Week-end.
05:17 Regarde.
05:18 Je suis venu manifester pour, comme il l'a dit mon père, pour ne pas être fatigué
05:29 à la retraite, être malade, avoir des maladies.
05:33 Je ne voudrais pas avoir une vie comme ça.
05:35 On essaie de le rendre responsable.
05:37 Il est citoyen, tout simplement.
05:38 Il fera son propre avis un peu plus tard.
05:40 Mais déjà, comme il l'a dit, je pense que c'est déjà des premiers éléments qu'il
05:44 a en tête.
05:45 Voilà, les mots fatigue, les mots maladie apparaissent.
05:50 Donc, du coup, l'aspect pénibilité est déjà dans l'esprit de mon fils.
05:56 Je ne pense pas forcément à l'après quand je vais arrêter de travailler.
06:00 Mais n'empêche qu'il faut quand même un minimum le prévoir.
06:02 Et moi, je trouve que c'est un recul des droits sociaux des Français en général.
06:07 Et donc, ça mérite qu'on se batte, même si on n'est pas concerné dans les dix ans
06:10 à venir.
06:11 Depuis que je suis à la retraite, je suis extrêmement active dans des associations.
06:14 Je n'arrête pas.
06:15 J'ai plein de petits enfants.
06:16 Enfin, voilà, je n'ai pas l'impression d'être inutile à la société.
06:20 Bien au contraire.
06:21 Je suis mère de famille.
06:22 J'ai travaillé toute ma vie depuis 20 ans.
06:26 J'élève quatre enfants.
06:27 Je suis aujourd'hui cadre dans une banque.
06:30 Il faut que je me batte aussi au quotidien pour allier ma vie de famille, ma vie d'élu,
06:35 ma vie de salarié.
06:36 Aujourd'hui, je suis devant vous, devant les Français pour dire non, les femmes aussi
06:41 ont des droits.
06:42 Et deux ans de plus, moi, je ne suis pas d'accord.
06:44 On va revenir à présent sur une précédente journée de mobilisation contre la réforme
06:50 retraite.
06:51 Le 19 janvier, un casseur a jeté un morceau de palette en bois sur des policiers.
06:55 Vous allez voir la violence des images commentées par Pascal Praud.
06:58 Le garçon a été interpellé, sauf que pour ce qui est de la sanction, c'est autre chose.
07:03 Regardez.
07:04 Nous sommes le 19 janvier.
07:08 Cet homme attaque, c'est à Paris, attaque donc les policiers une première fois avec
07:14 manifestement ce qu'on doit appeler une arme par destination.
07:17 J'imagine, il revient une deuxième fois.
07:19 La police, ce qui n'est pas toujours le cas avec deux CRS, arrive à le prendre et on
07:25 se dit, voilà un qui est interpellé et on imagine des sanctions assez lourdes.
07:31 Forcément, on imagine même, pour tout dire, que lorsqu'on agresse un policier, il passera
07:37 quelques jours à l'ombre en prison.
07:40 On apprend donc que la comparution immédiate du 21 janvier est reportée au 8 février
07:45 qui était hier.
07:46 On apprend que le 8 février, on ira au 23 octobre.
07:48 Et puis en attendant, le mise en cause, il y a un contrôle judiciaire qui a été allégé
07:53 hier au cours de l'audience, c'est-à-dire qu'au départ, il devait pointer toutes les
07:57 semaines à la gendarmerie située à côté du domicile de sa mère dans le département
08:01 de l'Eure puisqu'il y a interdiction de se rendre à Paris.
08:03 Et puis donc ce dispositif a été allégé, il ne doit plus se rendre qu'une semaine
08:07 sur deux à la gendarmerie.
08:09 Le signe qu'on donne à ceux qui cassent, c'est qu'ils sont libres.
08:12 Parce que c'est ça le signe.
08:14 Et non seulement qu'ils sont libres, mais qu'ils ne sont pas jugés.
08:16 Oui, parce que qu'est-ce qu'on en fait en attendant le jugement ?
08:18 Je le mets en prison.
08:19 Voilà ce que j'en fais.
08:21 Vous me posez la question, je vais faire une...
08:23 Rien ne vous dit qu'il ne sera pas condamné.
08:24 Vous attaquer un policier, cinq ans à l'ombre.
08:26 Voilà.
08:27 Mais moi, c'est ce que je pense.
08:28 La personne qui fait ça, c'est cinq ans.
08:30 Fort heureusement que vous n'êtes pas ministre de la Justice.
08:32 Mais fort heureusement.
08:33 C'est possible d'ailleurs, vous avez raison.
08:37 Mais si vous trouvez très bien que ces gens ne soient pas sanctionnés...
08:39 C'est à l'emporte-pièce comme ça.
08:40 C'est pas à l'emporte-pièce.
08:41 Moi, je pense qu'il faut protéger les policiers.
08:43 Que je trouve que c'est d'une violence inouïe.
08:45 Une société qui permet à un homme d'agresser un policier,
08:50 comme ça s'est passé le 19 janvier,
08:51 et qui le permet d'être libre aujourd'hui,
08:53 est une société qui ne marche pas, à mon avis.
08:56 Moi, je suis le...
08:57 À mon avis.
08:58 C'est l'avis de Pascal Praud.
09:00 C'est le vôtre aussi, Benjamin Morel ?
09:01 Je crois beaucoup plus nuancé.
09:02 Alors, il y a deux éléments, à mon avis, qui méritent analyse.
09:05 D'abord, vous avez des phénomènes de manifestation.
09:07 Grosso modo, quand vous êtes un cuit d'âme,
09:09 pris dans une manifestation et que ça devient violent,
09:11 que vous êtes entre les policiers et les black blocs,
09:13 eh bien, souvent, ça dérive et vous pouvez être amené
09:16 à vous retrouver au milieu de la bagarre.
09:19 Certains pètent les plombs
09:20 et certains commettent des choses qui peuvent être graves.
09:23 Mais souvent, ce sont un peu les cuits d'âmes
09:24 et ce sont souvent, excusez-moi, un peu les plus bêtes.
09:27 Donc, les condamner très durement,
09:28 alors que les autres se sont échappés
09:30 et les faire prendre pour tout le monde,
09:31 en réalité, est un problème dans une manifestation.
09:33 C'est toute la stratégie des black blocs
09:35 d'avoir, justement, eh bien,
09:37 ce bordel généralisé au sein de la manif,
09:40 avec eux qui se font prendre et pas les black blocs.
09:42 Donc, il faut faire très, très attention
09:44 quand, comme ça, vous en attrapez un.
09:46 De l'autre côté, mettre les gens en prison
09:49 entre leur procès et le moment où ils sont interpellés,
09:53 c'est à la fois pas forcément idéal pour eux
09:55 et pas idéal non plus pour la société,
09:57 pas idéal pour eux parce que, évidemment,
09:58 s'ils ne sont pas condamnés définitivement à la prison,
10:00 vous vous retrouvez ensuite avec une peine
10:02 auquel a été soumis un individu
10:05 qui n'y avait peut-être pas à y aller.
10:06 Et le deuxième élément, c'est que,
10:08 je rappelle encore toujours ça,
10:09 mais on manque de places de prison.
10:10 Donc, si on s'amuse à faire ça,
10:11 où est-ce qu'on met les criminels qui sont condamnés
10:13 pour des faits extrêmement graves ?
10:14 On ne peut plus les incarcérer.
10:16 Donc, on peut se permettre ce type de pensée
10:19 et, je dirais, de considération
10:21 dès le moment où on a ces places de prison.
10:22 Pour l'instant, on est plutôt en pénurie,
10:24 en pénurie très grave.
10:25 Alors, Pascal dit dans l'extrait qu'on vient de voir
10:26 que le signe qu'on donne à ceux qui cassent,
10:28 c'est qu'ils sont libres.
10:29 Mais quel signe on donne aussi à nos policiers
10:32 qui se disent qu'ils peuvent aujourd'hui être
10:34 agressés en toute impuissance ?
10:36 C'est un vrai, vrai problème aujourd'hui.
10:37 C'est-à-dire que vous avez un sentiment
10:39 de vulnérabilité dans la police qui est lié à plusieurs choses.
10:41 À la fois, en effet, à des peines qui ne sont pas exécutées.
10:44 Et j'y reviens.
10:45 C'est un déficit de la justice.
10:46 C'est un déficit de la politique carcérale de la France.
10:48 Et là, en effet, c'est pas tant la gravité des peines.
10:51 Vous savez, on s'amuse toujours dès le moment où on dit
10:53 on a une politique pénale trop faible.
10:55 Qu'est-ce qu'on fait ?
10:56 On remonte l'échelle des peines.
10:57 Mais comme on n'a pas les moyens de les faire exécuter,
10:58 ça ne sert à rien.
10:59 On se fait plaisir.
11:00 Mais les policiers, eux, sont toujours
11:01 confrontés aux mêmes problèmes.
11:03 Donc là, on satisfait le politique.
11:04 On ne satisfait pas la police.
11:06 L'autre élément, c'est que ça mérite un soutien
11:08 surtout politique unanime.
11:09 Or, aujourd'hui, vous avez une police qui est quand même
11:11 très, très attaquée.
11:12 Et au-delà des sanctions inhérents au fait que parfois
11:15 il y ait des violences contre elle, c'est d'abord et avant tout
11:18 un soutien unanime de la nation dont elle a besoin.
11:20 Faut-il, selon vous, Benjamin, automatiser les peines
11:22 de prison ferme pour les agresseurs de policiers ?
11:25 On peut l'envisager.
11:26 Alors, attention, parce que l'automatisation,
11:28 ce n'est jamais réellement possible avec un principe
11:31 d'individualisation des peines comme le nôtre.
11:33 Alors, c'est qui ?
11:34 Pardon. Donc, ce faisant, je reviens à ce que je disais,
11:36 si jamais vous avez quelqu'un qui paye un peu pour les autres,
11:39 la réponse est non.
11:40 La question ensuite, c'est est-ce qu'on arrive vraiment
11:43 à choper l'agresseur ?
11:44 Et si c'est le cas, a priori, un juge devrait dire oui.
11:46 Alors, c'était justement l'objet, Benjamin,
11:48 cette semaine d'un sondage de l'Institut CSA pour CNews.
11:51 Et regardez, près de 9 Français sur 10 sont pour.
11:54 86% des Français sont pour des peines de prison
12:00 fermes et automatiques pour les agresseurs de policiers
12:03 après qu'ils aient été déclarés coupables.
12:05 Donc, les choses pourraient aller beaucoup plus vite.
12:07 Oui, moi, je suis même frappée qu'il y ait encore 13%
12:09 de Français qui pensent que ce n'est pas normal.
12:11 Une justice automatisée, c'est une justice qui s'éloigne
12:13 d'un principe justement de justice.
12:16 Donc, pour moi, c'est pour ça que je reconnais
12:18 qu'il faut des peines...
12:20 Mais ça, ça existe, des peines de prison fermes.
12:23 Des peines qui soient fermes, oui.
12:24 Mais l'idée était l'automaticité.
12:25 Qui est peut-être davantage, justement,
12:27 d'importance qui soit donnée à ces affaires-là.
12:29 Je l'entends totalement.
12:30 Mais que ce soit automatique, moi, le caractère automatique
12:32 me dérange.
12:33 Et je trouve plus grave qu'on s'en prenne à une personne
12:36 qui est vulnérable, une personne âgée dans la rue,
12:39 plutôt qu'à un policier à un moment donné...
12:40 Et qui plus est...
12:41 Je ne ferais pas de classement de la gravité.
12:45 C'est un débat glissant.
12:47 Oui, mais excusez-moi, oui, une personne vulnérable.
12:50 Quand on est policier, on sait effectivement
12:51 qu'on peut se retrouver dans des situations
12:53 comme on a vu en manifestation.
12:55 Et ils sont armés pour ça.
12:56 Il y a un arsenal législatif qui, visiblement, n'est pas appliqué.
12:58 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
12:59 On ne va pas refaire l'arsenal législatif.
13:01 Donc on fait une automaticité.
13:03 Ça n'existe pas rien.
13:04 Puisqu'on voit que l'appréciation du juge est différente de la loi.
13:06 Donc il y a un problème d'appréciation du juge.
13:08 C'est tout.
13:09 Vous remettez en cause le juge.
13:10 Non, non, non.
13:11 C'est un message direct.
13:12 D'où la raison pour laquelle il faut rendre ça automatique.
13:17 Laurent Jacobelli.
13:18 Quand on attaque un policier, on attaque l'autorité de l'État,
13:20 on attaque la République, on nous attaque chacun d'entre nous.
13:23 Et donc c'est extrêmement grave.
13:24 La réforme des retraites dans la rue, on l'a vu.
13:28 Mais aussi dans l'hémicycle où les débats sont ouverts depuis lundi.
13:31 Chahut, cris, apostrophes, hystérie.
13:33 Et des discussions qui traînent en longueur.
13:35 Retour sur cette toute première journée de discussion à l'Assemblée.
13:38 Madame la Présidente, vous êtes ici la garante du respect de ce règlement.
13:45 Vous l'avez déjà bafoué une fois.
13:47 En obligeant un tirage au sort.
13:50 Et en acceptant une deuxième motion de censure.
13:52 Madame la Présidente, ceci a un nom.
13:55 Cela s'appelle une manœuvre.
13:56 Nous avons décidé d'effectuer un parallélisme
13:59 avec ce qui est la pratique pour les motions de rejet.
14:03 Nous avons procédé à un tirage au sort.
14:05 Ce tirage au sort ne vous a pas été favorable.
14:11 Et c'est le sort.
14:13 Si vous acceptez la signature des députés Rassemblement National,
14:17 pour qu'il y ait véritablement une motion transpartisane.
14:20 Et jusqu'à présent, vous avez refusé.
14:23 Alors maintenant, halte.
14:26 Halte à la tartufferie.
14:27 Cela fait 40 minutes.
14:29 40 minutes que nous avons perdues.
14:32 40 minutes où nous ne débattons pas des retraites.
14:35 40 minutes de perdues pour le débat qu'attendent les Français.
14:38 Le pays tout entier nous regarde.
14:40 Tout entier ce pays a dit sur tous les tons
14:48 qu'il refusait la retraite à 64 ans.
14:50 Les engagements présidentiels...
14:52 On n'est pas dans un ancien, on n'est pas dans une manif,
14:54 on est dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
14:57 Alors oui, posons la question.
14:59 Qui dans cet hémicycle fait la courte échelle à l'extrême droite ?
15:02 C'est vous.
15:03 Qui dans cet hémicycle vote le plus avec le Rassemblement National ?
15:07 C'est vous.
15:08 Nous, nous voulons débattre.
15:09 Et nous sommes ici pour débattre.
15:11 Benjamin, sans parler du fond,
15:16 parce qu'on a tous un avis évidemment sur la question,
15:17 mais dans la forme.
15:18 Ça renvoie à un spectacle terrible,
15:20 une image terrible de nos institutions finalement
15:22 quand on voit ce spectacle.
15:24 Oui, clairement.
15:24 Alors, ce n'est pas le problème de l'obstruction.
15:26 Vous savez, à l'origine, je spécialise des assemblées parlementaires.
15:29 Et depuis les années 80,
15:30 toutes les réformes des règlements des assemblées
15:32 ont un objectif, juguler l'obstruction.
15:34 L'obstruction, c'est traditionnel.
15:36 Ça permet de faire monter la mayonnaise dans la rue.
15:38 Je dirais, c'est de bonne guerre.
15:39 Quand vous êtes dans une situation où, qui plus est,
15:41 avec notre système parlementaire rationalisé,
15:43 la majorité, à quoi qu'il arrive politiquement,
15:46 la possibilité de faire avancer ses billes.
15:48 Donc, il faut bloquer d'une certaine façon pour l'opposition.
15:51 Et l'obstruction est une façon de bloquer.
15:52 Souvenez-vous Jean-Louis Debrand en 2006 sur la réforme de l'EDF,
15:55 avec ses 130 000 amendements.
15:56 Ce qu'on voit là avec 20 000 amendements,
15:58 ce n'est pas grand-chose en réalité du point de vue de l'obstruction.
16:01 Ce qui change en revanche, c'est l'ambiance.
16:03 En 2006, en 1992, etc.,
16:05 non pas qu'on s'amuse, mais on sait que c'est un jeu.
16:08 On sait qu'il y a des codes
16:09 et on sait qu'il y a également des choses à ne pas enfreindre.
16:12 Là, on voit que ce n'est pas un jeu
16:13 et qu'on a en effet des députés qui aujourd'hui
16:17 sont dans une cocotte minute qui s'appelle l'Assemblée nationale,
16:20 dont on ne voit pas exactement comment est-ce qu'elle peut ou ne pas exposer.
16:24 Et donc, le fait qu'on ait un personnel politique
16:25 qui aujourd'hui n'ait pas les codes
16:28 et décide réellement d'avoir une attitude de subversion au sein de cette Chambre,
16:32 ça inquiète tout de même un peu sur l'avenir de cette Assemblée.
16:35 Alors, malgré tout ça, le gouvernement reste droit dans ses bottes pour le moment.
16:39 C'est ce que disait mercredi le porte-parole du gouvernement.
16:42 Ensuite à ça, le débat est reparti de plus belle sur les plateaux de CNews
16:45 et notamment chez Jean-Marc Morandini.
16:47 Regardez.
16:48 Ce projet de loi est porteur d'avancées sociales
16:53 comme il n'y en avait pas eu lors des précédents projets de loi,
16:55 y compris celui que j'ai été amené à voter lorsque j'étais député socialiste
17:00 et qu'à l'époque, la gauche de gouvernement ne reniait pas les fondamentaux qui étaient les siens,
17:04 à savoir être capable de prendre des décisions même difficiles
17:07 quand il fallait conforter notre modèle social.
17:09 Vous êtes élu par le peuple.
17:11 Vous n'êtes pas élu par le président de la République.
17:12 - Comme vous, vous êtes maire.
17:13 - Oui, vous allez comprendre.
17:16 - On est tous élus par le même peuple.
17:17 - Oui, la seule différence, quand 70% de ceux qui vous ont élu
17:20 vous disent que c'est pas bon, faut arrêter, pourquoi vous ne l'écoutez pas ?
17:22 - 93% des salariés.
17:23 Mais vous gouvernez votre ville avec les sondages ?
17:27 - Non, avec mon élection, oui, parfaitement.
17:29 Quand ils me disent que c'est pas bien, je les écoute.
17:30 Vous n'écoutez pas les gens qui vous ont élu ?
17:31 - D'accord.
17:32 - Vous écoutez seulement votre président de la République ?
17:34 Il y a 70% de ceux qui vous ont élu qui vous dit "arrêtez"
17:37 et pourquoi vous n'arrêtez pas ?
17:38 - Je pense qu'on partage un certain goût pour la démocratie représentative.
17:42 - Mais justement, la démocratie, c'est écouter les gens qui vous ont élu.
17:44 Les gens de votre circonscription vous disent
17:45 à une grande majorité, plus de trois quarts,
17:48 ne faites pas cette réforme.
17:49 Pourquoi vous ne les écoutez pas ?
17:50 - Et donc vous, vous gouvernez avec la démagogie ?
17:53 - Non, non, non, c'est pas la démagogie.
17:55 Quand vous me dites que je suis maire...
17:57 - Et moi j'irai voir mes électeurs dans 10, 20 ou 30 ans.
17:59 - Non, non, attendez, ils sont là aujourd'hui, ils veulent vous entendre.
18:01 - Désolé, désolé, on a gratté le système par erreur.
18:04 - Non, non, non, arrêtez.
18:06 - Ils n'ont pas de cerveau, ils ne savent pas.
18:08 Ils ne savent pas juger les électeurs.
18:09 Il y a de vous qui êtes bons pour juger ce qui est bon et pas bon.
18:12 - On est dans le pourrissement.
18:13 Il y a maintenant des violences dans la société.
18:16 Et vous attendez, tel un supplice chinois,
18:19 de discuter des vrais sujets en bout de course,
18:22 quand le front syndical sera divisé et quand la violence s'imposera.
18:25 Vous portez une responsabilité.
18:26 - Il y a un consensus, presque une unanimité dans le pays
18:30 contre votre réforme des retraites.
18:32 Ça c'est un fait, c'est un constat, c'est pas moi qui le dis, c'est tout.
18:34 - La rue, au Parlement et les sondages, tout compris.
18:38 Quel degré de refus il va vous falloir
18:41 pour enfin revenir sur cette réforme ?
18:44 Vous attendez quoi ?
18:45 Vous attendez que le niveau de violence augmente ?
18:48 Vous attendez peut-être une révolution qui fasse capoter cette réforme ?
18:53 Qu'est-ce que vous attendez pour ouvrir les écoutilles
18:56 et écouter les Français ?
18:57 Parce que l'autisme politique, vous savez, ça a toujours un coût.
19:00 Ça a toujours un coût.
19:01 Et on finit par payer très cher.
19:03 Et vous le savez très bien.
19:05 On parlait de spectacle tout à l'heure avec l'ouverture des débats.
19:07 Lundi, ça ne s'est malheureusement pas arrangé en fin de semaine
19:10 en raison notamment de ce tweet du député insoumis de Seine-Saint-Denis, Thomas Porte.
19:15 Tweet sur lequel on le voit écraser un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt,
19:18 le ministre du Travail.
19:19 Il en était question encore ce samedi dans 90 Minutes Info Weekend.
19:25 - Cette polémique autour du député de la France insoumise, Thomas Porte,
19:29 qui a créé cette vive polémique avec le tweet que l'on a vu,
19:33 publié jeudi dernier, on le voit avec un pied sur un ballon
19:38 qui représente l'effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt.
19:42 L'Assemblée a acté son exclusion pour qu'un jour,
19:45 c'est la peine maximale en général dans ce genre de situation.
19:48 Et ça a provoqué un véritable tollé.
19:50 - Cette sanction, elle paraît très lourde parce que la NUPS
19:53 explique que c'est scandaleux.
19:54 Mathilde Panot allant même jusqu'à sous-entendre,
19:56 voire dire clairement que la majorité a voulu priver LFI
20:00 d'une voix sur les retraites.
20:02 En réalité, c'est sans doute un moyen aussi pour Yael Brown-Pivet
20:05 de siffler la fin de la récré et de dire au moins aux parlementaires
20:08 qu'il faut quand même éviter ce genre d'image,
20:10 notamment en manifestation et sur les réseaux sociaux.
20:13 - Posé fièrement,
20:15 sein de son écharpe tricolore de député,
20:20 le pied posé sur un ballon
20:23 à l'effigie macabre du président de la République
20:26 et d'Olivier Dussopt,
20:28 ça, ça n'est pas de la démocratie,
20:31 c'est de l'ignominy.
20:33 - C'est vraiment, je vous assure...
20:35 - Toujours les mêmes, Pascal.
20:37 - Est-ce que j'ai le droit de...
20:38 - Ce sont toujours les mêmes.
20:39 - Je trouve que c'est minable.
20:40 - Il ne faudrait plus en parler.
20:41 - Je ne voudrais plus en parler.
20:42 - C'est de mauvais goût.
20:43 - Non, ce n'est pas de mauvais goût, justement, c'est minable.
20:46 - Messieurs les députés de la France insoumise,
20:49 je vous dis, vos amendements ne servent à rien
20:52 parce que, monsieur Ottaweld,
20:54 qu'est-ce que vous voulez ?
20:55 Vous voulez quoi ?
20:56 Vous voulez recommencer ?
20:57 Vous voulez ma tête comme votre collègue ?
20:59 C'est ça que vous voulez ?
21:01 Vous voulez continuer dans la violence ?
21:02 Vous voulez continuer dans la stigmatisation ?
21:05 Vous aussi, vous voulez poser avec ma tête coupée ?
21:07 - Benjamin, il y a une fascination
21:09 chez les députés d'extrême gauche pour les têtes coupées.
21:12 On se souvient des photos de la tête d'Emmanuel Macron
21:15 sur des pics lors des précédentes manifestations.
21:18 - Non, je ne suis pas sûr que ce soit lié à l'extrême gauche,
21:20 à la nupe, etc.
21:21 Il y a un sentiment de plus en plus diffus dans la société
21:24 qu'aujourd'hui, la violence est quelque chose
21:26 qui, dans la politique, est quelque chose de jouable.
21:29 Prenez lors des manifestations des Gilets jaunes,
21:31 vous aviez jusqu'à 30% des Français qui,
21:33 selon les enquêtes,
21:34 jugeaient que la violence était une voie de revendication légitime.
21:39 Donc, il y a quelque chose de profond.
21:40 Et ce quelque chose de profond,
21:42 c'est une manifestation de notre crise démocratique
21:44 et d'un malaise général de toutes les démocraties occidentales.
21:47 Je rappelle qu'il y a un député britannique,
21:49 qui a été deux députés britanniques
21:51 qui ont été tués ces dernières années,
21:53 un député italien.
21:54 On voit que cette violence aujourd'hui, elle est latente.
21:56 Pour les politiques, d'où qu'ils viennent,
21:58 il faudrait être responsable et justement ne pas jouer là-dessus.
22:01 - Alors, toujours dans le bon goût, cet après-midi,
22:03 une poupée pendue à l'effigie d'Elisabeth Borne
22:05 a été aperçue dans un cortège à Marseille.
22:08 Réaction de Gabriel Cluzel, c'était tout à l'heure dans Punchline.
22:12 - Vous avez donc une poupée gonflable sur un cortège de la CGT
22:18 où est représentée Elisabeth Borne pendue.
22:22 Ce genre d'image choque bien évidemment.
22:26 Une extrême violence, Gabriel Cluzel, ces séquences-là.
22:30 Ça peut ternir d'ailleurs l'image également de la CGT
22:33 qui pour l'instant, sur les manifestations,
22:36 réussit son coup en quelque sorte.
22:37 - Oui, voilà, moi je sais que je suis obligée
22:39 parce que je regarde extrêmement sévère en face de moi
22:42 dès que je tiens un mot contre la CGT.
22:45 Je me fais remettre à ma place.
22:48 Mais le fait est que ce n'est pas un manifestant anonyme
22:52 ou un groupe extérieur ou je ne sais quoi,
22:54 comme on m'a expliqué tout à l'heure,
22:55 la CGT n'a rien à voir avec l'extrême gauche, très bien.
22:57 Bon, ça vient de sortir.
22:59 Donc là, c'est vraiment, si c'est bien un véhicule de la CGT,
23:04 alors ça a l'air quand même d'être le cas,
23:06 il va falloir qu'il le justifie,
23:08 le moins que l'on puisse dire avec ce très mauvais goût.
23:12 Et puis, ces manifestations à répétition de pendaison,
23:17 de tête coupée, de gestes révolutionnaires odieux,
23:23 sont profondément inquiétants.
23:26 - Alors, plus tôt dans la semaine,
23:29 un des députés du Rassemblement national
23:30 ont également été pris pour cible.
23:32 Des élus du Rassemblement national
23:34 affirment avoir reçu un message vocal sur leur téléphone
23:37 leur indiquant qu'un de leurs enfants était hospitalisé
23:40 dans le but de les pousser à quitter l'hémicycle
23:43 en plein examen de la réforme des retraites.
23:45 Retour sur cette affaire dans un instant,
23:46 toujours en compagnie de Benjamin Morel
23:48 pour la deuxième partie du Meilleur de l'Info, l'hebdo,
23:51 toujours en direct sur CNews.
23:52 A tout de suite.
23:54 - Nous avons reçu aujourd'hui une personne à nos proches
24:00 en cas d'urgence.
24:02 - Je remarque que c'était pendant la suspension
24:04 de séances demandées par la NUPES
24:06 et à ce moment-là, il n'était pas dans l'hémicycle.
24:08 [Bruit de décharge électrique]
24:09 [Musique]
24:12 - De retour sur CNews pour le Meilleur de l'Info,
24:14 l'hebdo, deuxième partie.
24:16 Bienvenue si vous venez de nous rejoindre.
24:17 On vous a sélectionné les moments les plus forts
24:19 de l'actualité de la semaine et du week-end,
24:21 toujours en compagnie de Benjamin Morel.
24:23 Ça va toujours ?
24:23 - Toujours.
24:24 - Parfait.
24:25 Dans un instant, nous reviendrons sur l'affaire
24:27 des faux messages reçus lundi
24:28 par des députés du Rassemblement national.
24:30 Ce sera juste après le Flash Info d'Isabelle Piboulot.
24:33 [Musique]
24:37 Quatrième journée d'action contre la réforme des retraites.
24:40 Les manifestations ont rassemblé près de 963 000 Français,
24:44 selon le ministère de l'Intérieur.
24:46 Rien qu'à Paris, la CGT a recensé 500 000 personnes,
24:50 112 000 d'après le cabinet Occurrence,
24:52 contre 93 000 selon la préfecture.
24:55 Des chiffres globalement haussent par rapport à mardi dernier.
24:58 Les syndicats se disent déjà prêts à mettre la France à l'arrêt
25:01 le 7 mars prochain.
25:03 À Brest, le mystère persiste sur les circonstances
25:06 de la mort d'Hélèna Cluyou.
25:08 Son corps calciné a bien été retrouvé jeudi
25:11 dans une forêt du Finistère.
25:12 La jeune élève infirmière avait disparu
25:15 après une soirée en boîte de nuit le 29 janvier.
25:17 Le principal suspect est quant à lui décédé
25:20 après une double tentative de suicide.
25:23 Et puis un peu de légèreté avec du football
25:26 en cette 23e journée de Ligue 1.
25:28 Instant difficile pour le PSG
25:30 après sa troisième défaite de la saison au championnat
25:33 face à Monaco au score 3-1.
25:36 But signé Golovin et Ben Yeder,
25:38 auteurs d'un doublé.
25:39 Zahir Emry a réduit le score pour Paris,
25:42 privé de Mbappé et Messi.
25:44 Une défaite pour les Parisiens à trois jours
25:46 de la réception du Bayern Munich en Ligue des Champions.
25:49 Voilà pour l'essentiel de l'actualité de ce samedi soir.
25:55 Mais dans l'actualité cette semaine,
25:57 il y avait également l'affaire des faux messages
26:00 reçus par des députés du Rassemblement national.
26:02 C'était lundi.
26:03 Marine Le Pen a dénoncé une tentative
26:07 de déstabilisation de son groupe.
26:09 Elle a précisé que certains de ses élus
26:11 avaient reçu un message vocal leur indiquant
26:13 qu'un de leurs enfants était hospitalisé
26:15 dans le but de les pousser à quitter l'hémicycle
26:17 en plein examen de la réforme des retraites.
26:19 Regardez.
26:20 Il y a une jeune femme qui s'appelle Anaïs Sabatini
26:27 qui a fait écouter le message
26:29 qu'elle a reçu dans l'hémicycle.
26:32 Bonjour, Anaïs Sabatini, centre hospitalier Perpignan.
26:37 J'arrive à vous appeler.
26:38 Nous avons reçu aujourd'hui une personne à nos proches
26:45 en état d'urgence.
26:49 Si vous pouvez vous rendre sur place rapidement.
26:52 Au moment où ces députés ont reçu ces messages,
26:56 c'est au moment où il y a eu une suspension de séance.
26:59 Et ce que se passait-il à l'Assemblée nationale hier ?
27:02 On étudiait la motion référendaire du rassemblement national,
27:06 c'est-à-dire la proposition d'organiser un référendum.
27:10 Pour que la motion référendaire soit étudiée à l'Assemblée nationale,
27:13 il faut que l'ensemble des signataires
27:17 soit présent à ce moment-là dans l'hémicycle.
27:18 C'est-à-dire, s'il manque un seul signataire,
27:21 la motion tombe et n'est pas étudiée à l'Assemblée nationale.
27:24 Et alors, on peut étudier une autre motion référendaire par exemple.
27:27 D'autres motions référendaires ont été déposées par exemple par la gauche.
27:31 Et c'est ce que soulignent en sous-texte ces députés du RN.
27:35 L'appel que vous avez reçu, il vient d'où ?
27:37 Évidemment, ce ne sera pas quelqu'un de mon groupe.
27:39 On était tous dans l'hémicycle à ce moment-là, c'est une évidence.
27:42 Mais en revanche, je remarque que ce n'était pas dans la suspension
27:45 de séance demandée par la NUPES.
27:47 Et à ce moment-là, il n'était pas dans l'hémicycle.
27:49 Si des députés de la France insoumise avaient reçu des messages vocaux,
27:56 je pense que ça ferait l'une de tous les journaux ce matin.
27:59 Il y a souvent deux poids, deux mesures de ce point de vue-là.
28:03 Disons-le.
28:04 Des messages d'intimidation pour éviter, pour empêcher un vote,
28:09 c'est extrêmement grave, Marjolain Mamorin ?
28:10 C'est extrêmement grave et à ma connaissance, c'est totalement inédit.
28:12 C'est-à-dire qu'encore une fois, il y a des règles du jeu parlementaire.
28:16 Vous pouvez les détourner, vous pouvez essayer de jouer un petit peu
28:20 sur ces règles parlementaires pour bloquer le système.
28:23 Ça, c'est traditionnel, on connaît et je dirais que c'est presque normal.
28:26 Là, on va encore plus loin dans la violence.
28:27 Là, c'est autre chose.
28:28 Non, non, c'est pas on va plus loin.
28:30 C'est quelque chose de différent parce que lorsque vous détournez
28:33 ces jeux parlementaires, etc., on est dans quelque chose qui est connu,
28:36 qui est balisé. C'est de la politique.
28:37 Là, c'est plus de la politique.
28:39 Là, c'est quelque chose de nouveau.
28:40 D'abord, ça tombe sur le coup de la loi, tout ça.
28:42 Et on est en train de jouer avec les sentiments de personnes
28:46 qui ne sont plus justement des députés, des politiques en séance,
28:49 mais qui sont des individus privés, qui s'inquiètent pour leur famille.
28:52 Et ça, c'est nouveau, c'est dangereux, c'est puant.
28:54 Excusez-moi le mot.
28:56 Et donc, il faut que là, encore une fois, tout le monde reprenne raison.
28:59 Cette réforme, elle mérite probablement d'être combattue ou pas.
29:02 Mais dans tous les cas, il y a des règles de base.
29:04 C'est vrai que c'est celles de la politique et de l'humanité.
29:06 Il faut les maintenir.
29:07 Le Rassemblement national a parlé de messages abjects.
29:10 On va écouter Marine Le Pen.
29:12 Et puis, juste après, réaction et débat autour de ce sujet.
29:15 Ça s'est passé sur le plateau de Jean-Marc Morandini.
29:20 Il s'agit donc là d'une manœuvre qui vise à empêcher ou à distraire
29:24 les députés du Rassemblement national de leur présence
29:27 pour pouvoir voter cette notion référendaire.
29:30 Que des gens osent utiliser ce type de méthode,
29:33 je tiens à le dire, est lamentable.
29:36 C'est absolument dégueulasse, parce que ce sont des méthodes de voyous.
29:40 C'est une entrave à la démocratie.
29:42 Et je peux vous dire qu'on ne va pas lâcher.
29:44 On ne va pas lâcher.
29:45 Ces personnes-là ont déposé plainte.
29:47 On va trouver qui est cette personne,
29:49 car c'est extrêmement grave.
29:50 Que vous soyez d'accord ou pas...
29:52 - Mais il y a eu le point de vue des députés de la Rassemblement national.
29:55 - Qu'on soit d'accord ou pas avec le Rassemblement national,
29:59 ces méthodes-là sont une entrave à la démocratie et à la représentation nationale.
30:03 - C'est absolument déplorable.
30:04 Moi, j'étais dans l'hémicycle au moment où Marine Le Pen prend la parole.
30:08 On est tous quand même un peu estomaqués,
30:10 parce qu'en réalité, tout ça est très préparé.
30:12 - Moi, je ne peux pas croire que quelqu'un de responsable
30:15 puisse cautionner ce type de méthode.
30:18 Donc, il faut remonter la filière.
30:21 Il y a au moins une personne qui s'est livrée à ce type de pratique,
30:27 puisque on a une voix.
30:28 - Quelqu'un qui connaît bien l'Assemblée.
30:30 - Quelqu'un qui connaît bien la mécanique de l'Assemblée.
30:32 - Qui connaît bien la mécanique de l'Assemblée,
30:33 mais vous savez qu'aujourd'hui, avec les réseaux sociaux,
30:36 on peut suivre presque minute par minute ce qui se passe.
30:38 - Moi, honnêtement, je ne savais pas qu'il fallait...
30:40 - On est pas d'accord.
30:41 - Je vais vous dire la vérité.
30:42 Je ne savais pas qu'il fallait que tous les députés du RN soient là
30:46 pour que ce soit voté.
30:47 Je ne savais pas.
30:48 Mais ça montre une ambiance quand même.
30:49 Ça montre une ambiance pourrie.
30:51 Excusez-moi.
30:52 - Autre sujet en plein débat sur la réforme des retraites
30:55 au moment où l'on parle de travailler deux ans de plus.
30:57 Total Energy a annoncé cette semaine avoir fait sauter la banque
31:00 avec un bénéfice record.
31:02 Réaction immédiate d'un groupe d'activistes écologistes
31:05 qui a aspergé de peinture rouge le siège du groupe Total à la Défense.
31:10 Regardez.
31:11 - C'était le siège de Total qui a été aspergé en rouge
31:17 avec le collectif Alternibaparis et Amis de la Terre.
31:20 Ils s'en sont pris au siège social du groupe Total
31:23 qui a annoncé ce matin un bénéfice de 20,5 milliards de dollars.
31:28 En hausse de 28%.
31:30 C'est un bénéfice historique.
31:31 Je ne suis pas communiste.
31:32 Ce n'est pas un scoop.
31:34 Mais je suis choqué.
31:35 - Mais c'est une très bonne nouvelle.
31:37 - C'est une très bonne nouvelle ?
31:38 - C'est une très bonne nouvelle.
31:39 - Il se fasse du flic sur notre dos.
31:40 - Pourquoi ?
31:41 - À 2 euros l'essence.
31:42 - Pourquoi ?
31:43 - Pour vous l'avérer, le budget de la France va augmenter en recettes
31:47 parce que nous avons plus de rentrées fiscales.
31:49 Pourquoi ?
31:50 Parce que nos entreprises réussissent.
31:51 - Vous devriez quand même avoir un peu d'humanité.
31:53 - Un peu ?
31:54 - Un peu.
31:55 - Vous avez vu le prix de l'essence à la pompe ?
31:56 - Ces bénéfices sont des salariés.
31:58 Ces bénéfices, c'est des rentrées fiscales pour l'État.
32:01 - C'est un groupe qui rayonne international.
32:04 - Mais Romain Rédard, vous avez vu combien on paye l'essence à la pompe ?
32:07 Et tout ça pour avoir en face Total qui a plus de 20 milliards ?
32:11 Mais ce n'est pas audible.
32:12 - Excusez-moi, ce n'est pas audible.
32:13 - Les 20 milliards, c'est une image qu'on ne peut pas supporter aujourd'hui
32:16 quand des gens sont en train de manifester à 2 millions dans les rues.
32:18 Ils font un geste.
32:19 Vous ne pouvez pas me dire qu'on va les garder.
32:21 On est content, la France rayonne dans le monde.
32:23 Elle rayonne à cause du gaz.
32:24 - On va avoir près de 20 milliards de rentrées fiscales.
32:27 - Arrêtez ! Arrêtez !
32:28 On a un déficit.
32:31 Arrêtez de mentir, s'il vous plaît.
32:33 3 000 milliards doivent être...
32:35 Regardez-moi.
32:36 3 000 milliards...
32:37 Allô, réveille !
32:38 Vous devriez être à l'assemblée d'ailleurs plutôt que d'être ici.
32:40 La démagogie, c'est que vous nous prenez dans les poches.
32:43 Vous nous prenez dans les poches pour financer les actionnaires.
32:45 Voilà la réalité et vous ne trouvez rien à dire ce matin.
32:48 - C'est de la démagogie pure.
32:49 - Vous ne trouvez rien à redire ce matin ?
32:50 - Vous êtes la droite des grands gros contre les Français.
32:55 - Je ne dis pas qu'il n'y a pas des chiffres qui peuvent être choquants.
32:57 - Ah quand même ! Il a fallu 10 minutes.
32:59 - Et le démarchement, au forcef, c'est...
33:00 - Ce n'est pas choquant, c'est insupportable.
33:03 - Mais moi, ça ne me choque pas et ça me rend heureux de voir
33:05 que les impôts sur les sociétés augmentent parce que...
33:08 - Mais les gens sont dans la rue, ils ne mangent plus !
33:10 La pauvreté n'a jamais été aussi forte en France et vous êtes satisfaits ?
33:14 - Jean-Marc Morandini disait aussi qu'il était choqué par ce bénéfice record,
33:18 plus de 19 milliards d'euros.
33:20 Est-ce que ça vous choque à vous, Benjamin Morel ?
33:22 - Oui, mais c'est tout le débat sur les super profits en réalité.
33:24 Évidemment que c'est choquant.
33:25 C'est d'autant plus choquant que lorsqu'une entreprise investit,
33:29 produit, innove et qu'elle a des bénéfices qui vont avec, ça s'entend.
33:33 Mais là, un super profit, c'est quoi ?
33:34 En fait, c'est quelque chose qui n'est pas lié à l'investissement,
33:37 à l'innovation de l'entreprise. Tout d'un coup, vous avez une situation
33:39 géopolitique, économique qui fait que mécaniquement,
33:42 l'entreprise ferait des profits au dépend des autres
33:45 et que ce faisant, il y a une sorte de gain qui est un gain indu.
33:49 Et que l'on taxe ça, en soi, ça ne me choque pas.
33:52 D'ailleurs, des pays archéocommunistes comme la Grande-Bretagne
33:55 ou l'Italie l'ont fait.
33:56 Donc, ça montre bien que même en étant dans une démarche
33:59 qui est une démarche de maintien de l'économie libérale,
34:02 on peut le faire. Après, la question, c'est est-ce que c'est efficace ?
34:05 Le problème avec Total, c'est que ce profit-là,
34:07 il est fait essentiellement à l'étranger.
34:10 Et que donc, ce faisant, aujourd'hui, si on devait taxer,
34:13 on taxera en réalité pas grand-chose parce que Total ne fait pas
34:15 de si gros bénéfices en France. Et donc, la vraie question derrière,
34:18 derrière le chiffre qui choque, c'est comment est-ce qu'on réindustrialise
34:22 le pays ? Comment est-ce qu'on reproduit de la valeur ajoutée ici
34:25 pour pouvoir potentiellement la taxer premièrement ?
34:27 Et puis, éventuellement, quand il y a des super profits,
34:30 les taxer de manière efficace.
34:31 Est-ce que ce n'est pas très français aussi, finalement, d'être choqué
34:34 par les super profits des entreprises ou les gros salaires des patrons ?
34:37 Preuve en est, encore une fois, que le Royaume-Uni et l'Italie, non.
34:40 Donc, vous voyez, on a deux pays, on a l'impression toujours,
34:43 on est très nombriliste, on a l'impression qu'on est toujours
34:45 extrêmement bizarre et que quand quelque chose nous choque,
34:47 c'est parce qu'on a un esprit de Gaulois réfractaire.
34:50 Nos voisins ne se posent pas ces questions.
34:52 Et quand il y a des super profits, en effet, ils taxent.
34:54 Et ils ne rentrent pas dans ces débats. Nous sommes français,
34:56 donc nous sommes bizarres, nous soyons un peu comme les autres.
34:58 Là, en effet, soyons un peu comme les autres,
35:00 soyons comme les Britanniques, soyons comme les Italiens.
35:02 Et arrêtons de penser que forcément, parce qu'on est choqué,
35:05 on est forcément bizarre, on a forcément tort.
35:07 Alors ça aussi, on en a beaucoup parlé cette semaine.
35:09 La tournée européenne, pas des Beyoncé,
35:12 parce qu'il en était question aussi avec Valérie Pécresse,
35:14 mais la tournée européenne de Volodymyr Zelensky.
35:17 Mercredi, il était à Paris.
35:19 Il était bien sûr question de livraison d'armes et surtout de livraison d'avions de chasse.
35:22 Sauf que pour le moment, c'est niet du côté d'Emmanuel Macron.
35:26 Dans aucun cas, des avions de chasse ne peuvent être livrés
35:32 dans les semaines qui viennent,
35:33 parce qu'il y a des délais de formation, de livraison.
35:36 Et donc, je ne l'exclus absolument pas,
35:37 mais ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins.
35:40 Donc ça, c'est clair, pas d'avion, puisque pas de pilote.
35:43 Ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins.
35:44 Oui, mais de toute façon, c'est pratiquement,
35:47 si tu envoies un avion sans pilote, ça ne sert pas à grand chose.
35:50 Il faut des mois pour le former.
35:51 Donc tout ça, c'est de la com'.
35:53 Monsieur Zelensky hier, reçu au Parlement européen,
35:56 nous avons besoin d'armes.
35:58 Nous avons besoin de munitions, de chars modernes,
36:01 de missiles à longue portée, d'avions de chasse modernes.
36:04 Merci d'en faire davantage.
36:05 Moi, je veux bien, j'attends toujours qu'il y ait un débat
36:07 au Parlement français pour savoir où on va.
36:09 Que ce ne soit pas uniquement la décision d'un seul homme.
36:13 Moi, je suis perdu aujourd'hui.
36:15 Vous ne devriez pas l'être.
36:17 Je suis perdu.
36:17 Parce que c'est une question de principe.
36:20 Sur les principes, vous n'êtes pas perdu.
36:21 Le principe, c'est la recherche de la paix.
36:23 Ce n'est pas d'augmenter le niveau de militarisation des uns et des autres.
36:27 Ce n'est pas le fait de donner des avions.
36:29 Mais pourquoi faire ? Pour aller jusqu'où ?
36:31 Mais le problème, c'est que pour faire la paix...
36:33 Ne feignez pas de ne pas savoir.
36:35 On le sait.
36:35 Je ne sais pas.
36:36 Non, ne feignez de ne pas le savoir.
36:38 Le problème, c'est que pour faire la paix,
36:39 il faudrait aussi que les deux biligérants,
36:41 Zelensky d'un côté et Kindlod,
36:43 aient envie de s'asseoir à une table.
36:45 Or, ce n'est absolument pas le cas.
36:46 Pour l'instant, on n'entend parler que d'armement.
36:48 D'armement, d'armement.
36:49 Mais oui, mais pour avoir une négociation de paix,
36:52 il faut que les biligérants...
36:52 Moi, j'attendais Zelensky qui vienne nous dire
36:55 au Parlement européen, à Bruxelles et à Londres,
36:58 quels sont ses buts de guerre aujourd'hui.
37:00 Nous nous défendons contre la force la plus anti-européenne
37:03 du monde moderne.
37:04 Nous vous défendons.
37:05 Emmanuel Macron veut retirer la Légion d'honneur
37:09 à Vladimir Poutine.
37:10 J'allais dire ça, vraiment, il doit trembler.
37:13 Emmanuel Macron n'a pas exclu de retirer la Légion d'honneur
37:16 remise par son prédécesseur, Jacques Chirac,
37:17 président russe, Vladimir Poutine, en 2006.
37:20 Si on retire la Légion d'honneur à tous les dictateurs
37:23 de la planète qui l'ont,
37:24 je pense qu'il y a du boulot.
37:25 Ce qu'il faut faire, c'est peut-être de ne pas leur donner.
37:28 Pas faux.
37:29 Alors, faut-il aider ou non l'Ukraine à s'armer davantage ?
37:32 Écoutez l'avis de Michel Onfray, c'était jeudi dans Punchline.
37:35 Pour lui, lorsqu'on soutient un camp, on est co-biligérant.
37:38 Il faut être Macron pour penser qu'on peut d'une part
37:43 fournir de l'aide à des Ukrainiens
37:47 et d'autre part ne pas être co-biligérant.
37:48 Dès qu'on commence à choisir un camp,
37:50 on est co-biligérant, c'est tout.
37:51 Donc ça avance, ça avance, ça avance, ça avance.
37:53 Et ceci indépendamment de ce que veulent les Français.
37:56 Les Français, on ne les a pas sollicités.
37:57 On n'a pas demandé au Congrès de se réunir pour savoir
38:00 s'il était bon que nous allions faire cette guerre
38:03 qui est la guerre des Ukrainiens contre les Russes.
38:06 Mais pourquoi est-ce qu'on ne va pas faire une guerre au Tibet
38:08 en estimant qu'il faut déloger la Chine du Tibet
38:10 puisque le Tibet est occupé ?
38:12 Par exemple, on pourrait très bien imaginer.
38:14 Pourquoi est-ce qu'on choisit nos guerres ?
38:16 Et que ce soit...
38:17 - Celle-ci est un peu plus proche quand même.
38:18 Elle est à quelques centaines de kilomètres de chez nous.
38:20 - C'est une jurisprudence de Jean-Marie Le Pen.
38:21 Il vaut mieux mon voisin que mon cousin,
38:23 mon cousin ou je ne sais pas quoi.
38:24 - Mais l'Ukraine, ce n'est pas nous ?
38:26 Ce ne sont pas nos valeurs démocratiques ?
38:27 - Il y a un truc encore plus près de la France
38:28 que l'Ukraine, c'est la France.
38:30 Et je pense que les étudiants, les gens, les pauvres,
38:32 les gens modestes, ils préféraient qu'on se soucie d'eux
38:35 plutôt que de géostratégie et de géopolitique internationale,
38:38 du moins européenne.
38:39 Car Mme Ursula von der Leyen a décidé pour les Français
38:42 ce que serait leur avenir.
38:43 Et à un moment donné, il va falloir qu'on arrête de croire
38:45 qu'on peut avoir le beurre et l'argent du beurre.
38:47 S'il y a une inflation, s'il y a une misère, une pauvreté,
38:49 si on demande aux gens de baisser leur chauffage,
38:51 c'est parce que nous avons choisi d'obéir
38:52 à Mme Ursula von der Leyen.
38:54 Ce que je préfère dans la guerre, c'est la paix.
38:55 Donc il y a un moment donné où on aurait dû
38:58 rendre impossible cette guerre.
38:59 Elle est là et aujourd'hui, on est belliciste.
39:01 On n'arrête pas.
39:03 Et on se dit, on va voir à partir de quel moment
39:04 l'autre va envoyer sa bombe atomique.
39:06 Et on fera quoi après ça ? Qu'est-ce qu'on va faire ?
39:08 - Benjamin Morel, est-ce que vous partagez l'opinion
39:11 de Michel Onfray ?
39:12 - Certains aspects, oui, mais dans sa globalité, non.
39:14 Je crois que vous avez deux acteurs irrationnels
39:17 dans cette guerre, c'est Kiev et Moscou,
39:19 qui sont évidemment aujourd'hui dans une situation
39:21 qui ne leur permet pas d'être dans une position rationnelle
39:24 avec une volonté pour l'un comme pour l'autre
39:26 de remporter cette guerre de manière totale.
39:27 Vous avez deux acteurs rationnels qui tirent les ficelles,
39:30 Pékin et Washington.
39:31 Or, quand Zelensky, il y a quelques semaines,
39:33 va à Washington, eh bien, Biden lui dit
39:36 quelque chose de très, très clair.
39:37 Oui pour des armes défensives, non pour des armes offensives
39:40 qui vous permettraient de frapper sur le sol russe.
39:42 Ce qui montre bien qu'aujourd'hui,
39:43 idem d'ailleurs pour les Chinois, quand Poutine envisage
39:45 la guerre nucléaire et en effet des bombardements.
39:48 Donc aujourd'hui, pourquoi Macron dit non sur les avions ?
39:51 Parce qu'en réalité, si jamais vous avez des avions,
39:53 si jamais vous avez des missiles de longue portée, etc.,
39:55 on change la nature de la guerre.
39:57 Pour l'instant, pour les puissances occidentales
39:59 comme pour la Chine, l'idée, c'est de circonscrire
40:01 cette guerre sur le territoire ukrainien
40:04 et de faire que demain, potentiellement,
40:07 l'Ukraine retrouve son intégrité territoriale,
40:11 nonobstant peut-être quelques territoires comme la Crimée,
40:13 dont on peut penser qu'in fine, elle restera russe,
40:16 pour que la paix puisse s'établir.
40:19 Le jeu de Zelensky, c'est de faire pression sur les Etats
40:22 et sur les gouvernements en jouant sur les opinions publiques.
40:26 Donc là, je crois que justement,
40:27 il ne faut pas verser dans l'irrationalité.
40:29 Il faut rester dans une position qui est une position
40:31 qui peut permettre la paix demain,
40:33 ce qui implique pour aujourd'hui de ne pas étendre le conflit.
40:36 Avant de terminer, Benjamin, je souhaitais revenir
40:38 sur les propos de la ministre de la Culture,
40:41 Rima Abdoul-Malak, qui a pris pour cible cette semaine
40:43 les chaînes du groupe Canal+ et en particulier C8 et Cnews.
40:47 Elle sous-entend que leurs autorisations d'émettre
40:50 pourraient être remises en cause en 2025,
40:52 remises en cause par l'ARCOM, qui est censée être,
40:54 je le rappelle, une instance indépendante.
40:57 C8 et Cnews pourraient perdre leur fréquence ?
41:03 Il y a des obligations à respecter.
41:05 Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'ARCOM
41:08 depuis 2019 pour C8 et Cnews.
41:12 Au bout d'un combien d'interventions
41:14 pourront l'ARCOM dire à tel degré
41:18 les obligations ne sont pas respectées ?
41:19 C'est le rôle de l'ARCOM.
41:20 Je rappelle juste le cadre qui existe.
41:21 Je considère que ces propos sont purement et simplement ignominieux
41:25 et illicites d'ailleurs.
41:26 C'est exactement comme si un ministre de la Justice,
41:30 avant un jugement, tentait de faire pression sur un tribunal.
41:35 C'est exactement pareil.
41:37 L'ARCOM est une organisation qui est censée être indépendante,
41:40 en tout cas qui a devoir de l'être.
41:43 Et le politique ne doit pas intervenir d'une quelconque manière.
41:47 Une fois que j'ai dit ça, au niveau des principes,
41:49 ça n'est pas rien.
41:51 Mais d'où elle parle ?
41:53 D'où parle cette ministre ?
41:54 Elle parle dans la Maison Ronde, au sein de France Inter,
41:58 qui est, à mon avis, la radio de service public
42:03 la moins pluraliste de toutes les sociétés démocratiques.
42:08 Georges Fenech.
42:12 Il ne parlait pas ?
42:13 Ah, il ne parle pas.
42:16 Nous sommes en 2025, madame la ministre.
42:20 Ma parole, c'est tue.
42:22 Je ne disposerai plus jamais, madame la ministre.
42:26 Je ne tiendrai plus des propos démesurés,
42:30 comme vous le craignez, sur la justice.
42:33 Je ne dirai plus rien.
42:35 Ma parole se taira.
42:37 Voilà ce que je tenais à dire sur ce plateau.
42:41 Et je reste muet.
42:43 Et ainsi, je ne l'indisposerai pas, madame la ministre.
42:46 Mais que je sache, mon cher Pascal,
42:48 la loi 1881 sur la liberté de la presse
42:51 ne connaît qu'une seule limite, la loi pénale.
42:54 La diffamation, l'injure, pour le reste,
42:57 que ça vous plaise ou non, madame la ministre,
43:00 je suis libre de ma parole et je continuerai à l'exprimer,
43:03 comme bon me semble, même si ça ne vous est pas agréable.
43:08 Voilà pour les propos très forts de Georges Fenech,
43:10 qui considère, comme nous et comme vous qui nous regardez,
43:13 que ces news est un espace de liberté.
43:15 Benjamin, un dernier mot sur ce sujet.
43:17 Je suis tout à fait d'accord, notamment avec la première
43:20 intervention de Gilles William quand il dit,
43:22 mais en fait, je ne suis pas un grand fanat
43:25 des autorités administratives indépendantes
43:26 qui pullulent depuis ces dernières années.
43:27 Mais s'il y a bien un endroit où ça se justifie,
43:31 que justement la régulation n'appartienne pas aux politiques,
43:33 c'est les médias.
43:34 Parce que justement, il faut un pluralisme médiatique,
43:37 parce qu'il faut que les médias ne soient pas dans les mains
43:39 de la politique.
43:40 Donc, dès le moment où vous avez un ministre qui,
43:42 comme ça, tient des propos qui sont des propos préalables
43:45 à des potentiels peut-être demain,
43:48 éventuellement décision de l'ARCOM,
43:49 c'est malgré tout une pression politique qui est exercée.
43:52 Et ça, très clairement, c'est tout à fait inimaginable
43:55 en démocratie.
43:56 Donc là, je pense sincèrement que la ministre devrait
43:58 s'excuser et devrait essayer de faire un monde honorable,
44:00 parce que ce type de propos, c'est grave.
44:03 Merci beaucoup, Benjamin Morel.
44:04 A bientôt. Le meilleur de l'info, l'hebdo, c'est terminé.
44:07 Merci à Anthony Rodrigues, Solène Boulan et Fabrice Porté
44:10 qui m'ont aidé à préparer cette émission,
44:11 émission que vous pouvez revoir comme l'ensemble
44:14 de nos programmes sur cnews.fr.
44:16 Olivier de Caron, FLEC dans un instant, Soir Info, week-end.
44:18 Moi, je vous retrouve à une heure du matin
44:20 pour l'édition de la nuit.
44:21 Excellente soirée sur CNews.
44:23 L'actualité continue, à tout à l'heure.
44:25 ...