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  • 04/02/2023
L'enquête de Nelson Getten, tous les vendredi, samedi et dimanche dans le Week-End Direct.

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Transcription
00:00 Bonsoir Nelson, sur l'un des aspects de cette guerre dont on parle le moins, c'est vrai,
00:04 c'est la collaboration de certains Ukrainiens avec l'ennemi.
00:07 Les Ukrainiens recherchent sans relâche ceux qu'ils considèrent évidemment comme des traîtres.
00:11 Et on a eu un exemple, Nelson, assez édifiant aujourd'hui.
00:14 Oui, tout s'est passé lors d'une réunion en visio, vous le voyez sur ces images.
00:19 C'est une réunion qui semble plutôt normale, sauf que les participants sont russes et ukrainiens.
00:25 Parmi eux, des représentants du ministère russe de la Santé ont programme un briefing
00:30 pour leurs homologues ukrainiens des territoires annexés.
00:33 Vous l'entendez, la réunion débute, tout semble normal, sauf que quelques secondes plus tard,
00:54 ce qui est probablement un membre du service de renseignement ukrainien,
00:57 parvient à entrer dans la réunion et prend la parole.
01:00 Le service de sécurité ukrainien vous a tous identifiés et tracés.
01:05 Vous serez tous sur la liste de recherche internationale dès demain.
01:08 Vous serez tous tenus responsables en vertu de l'article 111 du code pénal de trahison d'État.
01:13 Au moment où ils comprennent qu'ils sont piratés par les Ukrainiens, regardez,
01:19 on voit beaucoup de participants qui se déconnectent ou qui retirent leur caméra
01:24 en entendant la personne ukrainienne parler.
01:27 Ce sont les Ukrainiens qui se déconnectent,
01:29 qui ont pris un peu la main dans le pot de confiture.
01:31 Les Russes, eux, restent plutôt stoïques et ne bougent pas.
01:34 C'est une pratique habituelle des services d'Ukrainien pour traquer les collaborateurs ?
01:38 Oui, la traque en ligne est parfois même plus efficace,
01:41 elle permet d'avoir des preuves rapides de collaboration
01:44 qui pourront être transmises à la justice ukrainienne.
01:47 On a discuté tout à l'heure avec quelqu'un qui s'appelle Igor Solovey,
01:50 il est chef du centre de sécurité de l'information ukrainienne.
01:53 Le piratage de conversations, de collabos et la traque des produits sur Internet, c'est son quotidien.
01:58 L'objectif, c'est que ces collaborateurs ne se sentent jamais en sécurité,
02:03 que ce soit dans leur vie de tous les jours ou sur Internet.
02:06 Ce sont des personnalités publiques, donc avec ce genre d'opération,
02:11 c'est facile d'obtenir leurs informations personnelles, leur adresse ou leur numéro.
02:16 Ils risquent quoi, ceux qui pactisent avec l'ennemi ?
02:42 Il y a déjà eu dans les territoires libérés des condamnations.
02:45 Oui, on lit tous les jours dans la presse ukrainienne des histoires de collabos condamnés.
02:49 Ça va d'un homme qui a accepté sous la contrainte de dire "Vive Foutine" dans un bar
02:53 jusqu'à la dénonciation de résistants ukrainiens dans la région de Kersone pendant l'occupation.
02:58 En tout, le procureur général d'Ukraine a ouvert 17 000 enquêtes depuis le 24 février.
03:04 Et même pour un sujet aussi grave que la collaboration,
03:07 les Ukrainiens réussissent à garder leur sens de l'humour.
03:10 Je voulais vous montrer cette image à la fin du piratage de la conversation entre les Russes et les collaborateurs.
03:15 Les hackers en ont profité pour diffuser l'hymne ukrainien "A fond les ballons".
03:19 Voilà, ni la gloire ni la liberté ne sont mortes en Ukraine, l'humour non plus.

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